agecanonix a écrit : tu nous dis que c'est pas certain que Paul en soit l'auteur
Non pas "
l'auteur", mais
le rédacteur. Il va de soi que l'Auteur de l'épître aux Hébreux, c'est Dieu Lui-même.
agecanonix a écrit : tu nous dis que ceux à qui il écrit ne serait donc que des juifs intéressés mais pas encore chrétiens..
S'il te plaît, agecanonix, pourrais-tu au moins faire l'effort de lire ce que j'ai écrit juste au-dessus ? J'ai consacré un long message à expliquer en détails que cette épître s'adresse à des chrétiens véritables, mais pas uniquement. Je n'ai jamais prétendu que cette épître n'était pas adressée à de véritables chrétiens nés de nouveau. Il va de soi qu'elle l'est, mais pas uniquement. J'ai même pris soin de te donner un exemple contemporain en mentionnant les discours publics prononcés dans les Salles du Royaume. Je ne vois pas trop ce que je peux faire de plus. Tu m'as demandé d'être clair, c'est ce que j'ai fait. Mais malgré tous mes efforts dans ce sens, tu continues inlassablement à soutenir que je prétends que cette lettre n'est pas adressée à des chrétiens. C'est vraiment lassant, à force. Je veux bien croire que tu ne le fais pas exprès, mais ça devient très difficile.
agecanonix a écrit :Mais jamais tu n'oses commenter mot à mot ces deux textes.
Bien-sûr que si. Voici par exemple ce que j'ai écrit au sujet de Hébreux 6, dans le topic dont je fais la publicité depuis plusieurs mois, et que j'alimente chaque jour pour le maintenir en tête de pile :
Citation :
Bonjour,
L'un des passages bibliques les plus couramment cités par les "chrétiens" qui prêchent le Salut par les oeuvres est celui d'Hébreux 6:4-6.
Notez cependant que le thème de ce topic n'indique par "Hébreux 6:4-6", mais "Hébreux 6:4-8". Et même, nous considérerons ici les versets suivants introduits par le verset 9. En général, on peut constater que les chrétiens qui prêchent le Salut par les oeuvres préfèrent isoler les versets de leur contexte immédiat, ce qui leur donne l'opportunité de leur faire dire tout et n'importe quoi.
Pour bien comprendre ces passages, la premier réflexe que tout chrétien désireux de se laisser guider par la Bible devrait avoir c'est d'examiner le contexte. Quel contexte ? Le contexte général du livre ou de la lettre où se trouve le passage en question, tout d'abord, puis ensuite le contexte immédiat indiqué par les versets qui précèdent et ceux qui suivent.
Nous avons ici affaire à la "lettre aux Hébreux". Cette lettre est donc destinée à une communauté de chrétiens hébreux et a été écrite, selon la majorité des exégètes, vers l'an 60 de notre ère. Voici ce qu’on peut lire à ce sujet (Commentary, par A. Clarke, volume VI, page 681) :"
Qu’elle ait été écrite pour les Juifs selon la chair, la structure tout entière de la lettre le prouve. Si elle avait été destinée aux Gentils, pas un entre dix mille n’en aurait saisi l’argumentation, parce qu’ils n’étaient pas habitués au système juif."
En parfaite harmonie avec ce commentaire, il suffit de lire cette lettre aux Hébreux pour constater qu'elle est remplie de références au judaïsme de la première à la dernière ligne. Elle s'adresse donc à une communauté de chrétiens qui non seulement baignent dans un système juif, mais qui connaissent parfaitement ce système puisqu'il fait partie de leur culture millénaire.
Voilà pour le contexte général de cette lettre.
Passons maintenant aux versets qui nous intéressent. Je les affiche ici dans la version Louis Segond 1910 parce qu'elle reste la Bible francophone la plus courante :
Hébreux 6:4-6 a écrit :Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie.
Bien-entendu, exposés de cette manière, c'est à dire complètement isolés de leur contexte, ces versets semblent réellement vouloir dire qu'on peut perdre notre Salut, d'une part, et que cette perte du Salut est définitive, d'autre part.
Voici comment les défenseurs du Salut par les oeuvres interprètent ce passage :
"
Tu vois bien, ces versets affirment que si on a été éclairé, qu'on a goûté le don céleste, qu'on a eu part au Saint-Esprit, c'est à dire qu'on a réellement cru au sacrifice de Jésus, mais qu'ensuite on 'tombe', alors on perd notre Salut et c'est marqué noir sur blanc qu'il est impossible de redevenir chrétien par la suite."
Notons tout d'abord que certains chrétiens qui prêchent le Salut par les oeuvres préfèrent éviter ce passage car un certains nombre d'entre eux croient que si on perd notre Salut, on peut quand-même le retrouver par la suite. Or, si vraiment ce passage parlait de la perte du Salut, il faudrait en conclure que cette perte est définitive puisqu'il est effectivement écrit qu'il est "impossible" de retrouver la position qu'on a perdue. Il s'agit donc de la doctrine du "Salut perdu, perdu pour toujours", doctrine à laquelle des centaines de millions de "chrétiens" protestants, évangéliques, pentecôtistes, Témoins de Jéhovah, etc, ne croient absolument pas. Par exemple, pour parler des Témoins de Jéhovah parmi lesquels j'ai passé plus de 40 ans de ma vie, lorsqu'un membre oint, c'est à dire un "saint", est excommunié, puis qu'il revient au bout de quelques années, il est de nouveau accueilli et ne perd pas son "onction". Il en va de même pour nombre de communautés religieuses qui s'efforcent d'aller "repêcher" leurs membres qui se sont complètement détournés de la foi chrétienne, dans l'espoir de les ramener dans la nasse. Si on pensait que ces membres étaient définitivement perdus, on ne se donnerait pas toute cette peine.
Ainsi, pour résumer ce point, ces deux versets de Hébreux 6:4-6 ne sont en général utilisés que par les "chrétiens" qui non seulement pensent qu'on peut perdre notre Salut, mais qui en plus affirment qu'une fois qu'on a perdu notre Salut, il est impossible de le retrouver à nouveau.
Replaçons à présent ces deux versets dans leur contexte immédiat. Il suffit pour cela d'afficher les premiers versets du chapitre, et les deux ou trois versets qui les suivent :
Hébreux 6:1-9 a écrit :C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel. C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet.
Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie.
Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu; mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu.
Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut.
J'ai volontairement ajouté des interlignes pour séparer le texte en quatre paragraphes. Comme je le disais au début, les partisans du Salut par les oeuvres ne citent en général que le deuxième paragraphe, celui correspondant aux versets 4 à 6 dans nos bibles modernes.
Le premier paragraphe, c'est à dire les versets 1 à 3, ne semble pas apporter d'élément significatif pour la compréhension du reste du raisonnement de l'auteur. Cependant, on remarque que ces premières lignes sont rédigées à la première personne du pluriel : le "nous".
On trouve en effet : "
tendons à ce qui est parfait", "
c'est ce que nous ferons".
De même, le quatrième paragraphe, qui commence au verset 9, reprend ce même "nous" qui a introduit le passage : "
Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons..."
En revanche, dans les fameux versets 4 à 6, l'auteur de la lettre aux Hébreux ne dit jamais "nous", mais plutôt "
ceux qui", c'est à dire "ils", à la troisième personne du pluriel.
Il y a donc dans tout ce passage deux catégories de personnes : les chrétiens nés de Dieu que l'auteur appelle "
mes bien-aimés", catégorie dont il fait lui-même partie,
ET "ceux" dont il parle aux versets 4 à 6. De qui s'agit-il ?
Il s'agit de personnes qui ont été "
éclairées" par le christianisme mais qui sont retournées aux oeuvres mortes du Judaïsme. Globalement, il s'agit des Juifs eux-mêmes, qui ont reçu sur leur terre celui qui a dit "Je suis la lumière" (Jean 8:12), et qui a parcouru leur pays du nord au sud et d'est en ouest durant trois ans. Il s'agit également des Juifs qui n'ont peut-être pas eu l'occasion de voir Jésus en personne, ni d'écouter son enseignement de leurs propres oreilles, mais qui ont reçu la prédication des dizaines ou des centaines de milliers de chrétiens qui, à l'époque de la rédaction de la lettre aux Hébreux, annonçaient l'évangile depuis près de 30 ans. "Vous êtes la lumière du monde." à déclaré Jésus à leur endroit. (Mathieu 5:14).
Les versets 4 à 6 déclarent encore à propos de "ceux-là", qu'ils ont "
goûté le don céleste [et] la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir". Le verbe grec traduit ici par "goûter" est [Gueuomaï] qui peut être traduit par "goûter", "sentir" ou encore "percevoir" entre autres. On comprend assez vite que ceux dont parlent ces versets n'ont pas pleinement adhéré la parole de Dieu et aux puissances du siècle à venir. Ils ont seulement "
goûté" à ces choses. Encore une fois, il ne s'agit donc pas de chrétiens nés de Dieu qui, quant à eux, "mangent" le corps et le sang de Christ. (Jean 6:53,54)
Le passage déclare également que ces personnes ont "
eu part au Saint-Esprit". Là encore, l'auteur de ces versets ne dit jamais que l'Esprit-Saint a fait en eux leur demeure, qu'ils sont scellés du Saint-Esprit, qu'ils sont oints d'esprit, etc... Non. Ils ont seulement eu une "participation" au Saint-Esprit. Cette expression est parfaitement appropriée pour un peuple qui a reçu sur son sol le Messie promis, un être divin qu'ils voyaient accomplir des miracles et déborder du Saint-Esprit, et des milliers de disciples chrétiens qui accomplissaient des choses encore plus grandes. (Jean 14:12)
Une fois ces quelques points mis en lumière, il est plus facile de comprendre la suite du passage, notamment lorsqu'il est dit que ces gens-là sont "
tombés". Le verbe grec [parapipto] signifie également "glisser de côté", "se détourner" ou encore "faire une erreur". Et c'est bien le cas de ce peuple juif qui s'est détourné de la lumière en continuant de pratiquer les sacrifices du temple, méprisant ainsi LE seul et unique Sacrifice capable de nous délivrer entièrement et définitivement du péché : celui de notre Seigneur Jésus-Christ.
Ces personnes se trouvent alors dans une situation désespérée : ils attendent toujours un "Messie", celui qu'ils se sont imaginé, mais il n'y aura pas d'autre Messie que Celui qui est déjà venu. Il est absolument impossible que ces personnes soient renouvelées et accèdent à la repentance par un autre moyen que Celui qui a donné sa vie pour le monde.
Fin de citation
Comme tu peux le constater, agecanonix, contrairement à ce que tu prétends, j'ai très largement commenté ces versets d'Hébreux 6, et j'en ai autant, voire davantage pour Hébreux 10. Tout est dans les deux premières pages du topic dont le lien se trouve depuis des mois dans ma signature.
Cordialement.