Étude de la non-crucifixion de Jésus (as) dans le Coran
Posté : 19 mai20, 17:55
ETUDE GRAMMATICALE ET LINGUISTIQUE DE LA NON-CRUCIFIXION DE JESUS (AS) DANS LE CORAN 1/4
(Article de Nordine Bennecer)
http://mizab.over-blog.com/2020/05/etud ... n-1/4.html
Avant-propos :
Nous avons ces dernières années un phénomène intéressant chez les chrétiens qui tentent de convertir des musulmans en se posant comme référents pour leur expliquer l’Islam et leurs textes de référence. En consultant des sites internet chrétiens évangéliques américains, j’ai pu constater qu’ils ont pour objectif d’amener des musulmans à leur religion (voir les phrases telles que « how to lead muslims to christianity). La France apparaît alors comme un marché et leurs tentatives, souvent désespérées sont caractérisées par un amateurisme méthodologique, une ignorance de la langue arabe et surtout une ignorance de leurs propres textes sacrés.
Leur position est de faire accepter la religion chrétienne comme une religion sémite ainsi que les interdits alimentaires comme le porc et l’alcool. Vient ensuite la question de l’enfant sacrifié en la personne d’Ishaq (AS) selon eux dans le Coran. Puis celle du messie crucifié, cloué sur la croix, mort et élevé à la droite de Dieu. Enfin, une fois cela accepté, c’est la croyance en la mort expiatoire de Jésus pour le rachat des pêchés de l’humanité. De nombreux chrétiens s’y sont frottés sans succès, et le seul mérite que l’on pourrait leur attribuer est l’hilarité qu’ils suscitent parmi les musulmans par leurs manœuvres maladroites et gauches.
Nous avons le cas de Romain Sirugues, alias Karim el hanifi, jeune converti à l’Islam, d’origine juive sépharade qui a tenté de berner ses followers sur internet en usant de mensonges et en surfant sur leur méconnaissance de la langue arabe. Il a « expliqué » que les chrétiens pouvaient à juste titre manger du porc et boire de l’alcool, que l’enfant sacrifié dans le Coran est Ishaq (AS) et que jésus (AS) a été tué, crucifié et élevé à la droite de Dieu. Il manque la dernière étape qui consiste au rachat des pêchés de l’humanité et la boucle est bouclée.
Son « explication » de la crucifixion est totalement déconnectée des réalités grammaticales et syntaxiques. Il n’a aucune connaissance de la langue arabe sauf peut-être el hamdoulillah, coucous, merguez…
Son explication selon lui, d’après le texte coranique est mensongère car d’un point de vue grammatical, le Coran rejette pleinement et avec force la crucifixion.
Si elle était contenue dans les versets, alors les compagnons du prophète (SAWS) auraient posé la question comme ils ont pu le faire sur de nombreux sujets (cf. la taille de la moustache).
Mais elle ne s’est jamais posée car le texte est clair : nous avons donc deux niveaux de lecture, l’un littéral et le second grammatical.
Notre objectif est d’expliquer d’un point de vue grammatical ce que dit le Coran sur l’épisode de la crucifixion et de le relier à la Bible qui explique clairement cette théorie du faux-semblant, à propos de laquelle nous allons jeter un œil critique.
Contexte
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de connaître le contexte de la crucifixion. Cela permettra d’en comprendre les versets, de les lier et de démontrer la remarquable qualité linguistique du Coran.
Allons au verset 157 de la sourate 4 : « wa qawlihim inna qatalna almasih Aïssa bnou Maryam » ; il commence par la conjonction de coordination « wa » ;
- Le « wa » rattache à ce qui précède (ici au verset précédent) et crée un lien, c’est-à-dire, à wa qawlihim. C’est par la parole qu’ils (les juifs) prétendent l’avoir tué. Cela signifie que le verset 157 est lié au verset précédent (156) et qu’il ne doit pas être pris isolément. Ce dernier commence aussi par « wa » ce qui le rattache au verset précédent (verset 155) qui commence par « fa ». Cela signifie qu’il y a un lien de cause à effet avec le verset précédent (verset 154). Celui-ci rattache donc au verset précédent (verset 153) débute par « yas alouka ahlou kitab » … ce verset constitue le point de départ du la position islamique sur la crucifixion.
Il s’agit en conséquence du rattachement de l’épisode de crucifixion au verset 153.
C’est un contexte particulier qui est une série de reproches, comme une litanie ou un comportement sans cesse mauvais des juifs concernant leur attitude envers les prophètes et les commandements divins :
- Ils demandent au prophète Mouhammed (SAWS) de faire descendre du ciel un livre ; Réponse : ils ont demandé beaucoup plus grand que cela : voir Allah de manière manifeste. Or, ils savent que c’est impossible et ils furent frappés par la foudre.
- Ils ont adoré le veau d’or après avoir reçu les signes manifestes, c’est-à-dire les preuves.
- Allah rappelle qu’il les a sauvés d’un anéantissement en redressant le mont Tor qui allait les écraser. Ils se sont engagés à respecter le pacte conclu.
- Puis, ils ont rejeté le pacte, niant les signes, tuant les prophètes.
- Ils ont dit sur Maryam une parole monstrueuse, un mensonge énorme.
- Ils affirment avec certitude (Inna) avoir tué Aïssa bnou Maryam, rassoulou Allah. En arabe, le verset commence par la particule « wa ».
La prétention de l’avoir tué est donc un reproche, contenu dans une série de reproches faites aux juifs de cette époque.
Le reproche en question porte sur une conjecture, une allégation mensongère, et si les faits avaient donnés raison à cette conjecture, le reproche n’aurait plus lieu d’être. Il n’y a aucune cohérence dans cette approche. Imaginons que l’injure proférée contre Maryam soit, non une calomnie, mais conforme à la réalité, auquel cas, le reproche n’aurait pas non plus lieu d’être ; est-ce audible intellectuellement ?
Figure de style utilisée
Dans toute étude textuelle, on remarque généralement la présence d’une ou de plusieurs figures de styles pour appuyer les propos et susciter l’adhésion tout en donnant de la consistance, de la force et de la persuasion au texte.
C’est le cas ici où nous remarquons la présence au début de chaque séquence discursive d’une conjonction de coordination. Pour les versets qui nous concernent, nous en recensons 9 :
Wa ma qatalouhou, wa ma salabouhou, wa + lakin, wa inna ladhina khtalafou, illa tibaâ addhan, wa ma qatalouhou yaqinan, bel, wa kana.
Le texte est très court et tient sur 2 versets ; nous avons 9 conjonctions de coordination qui démontrent la présence d’une figure de style appelée polysyndète.
J’attire l’attention du lecteur sur celle-ci car elle n’existe pas en langue arabe et le Coran reçu il y a 14 siècles contient une figure de style occidentale. La langue française n’existait pas à cette époque et pourtant le Coran contenait déjà des éléments de preuve qui trouveraient dans le futur une explication, une traduction ou un mode de preuves existant dans une langue qui n’existait pas à l’époque de sa révélation… n’est-ce pas un miracle ?
Le polysyndète est caractérisé par une redondance de conjonctions de coordination qui indiquent une démonstration grammaticale de type argumentatif et dont on peut retenir les fonctions suivantes :
a) Il alerte le lecteur que face au texte court, il doit ralentir le rythme de sa lecture pour se concentrer attentivement sur le contenu.
b) Il indique une réponse. Elle concerne directement la prétention des juifs d’avoir tué Aïssa (AS) et l’orientation de cette figure de style, la nature de la réponse est contenue dès le début du polysyndète = Ma qatalouhou. Il s’agit ainsi de la direction donnée au polysyndète en réponse à la prétention de l’avoir tué. Ma qatalouhou est la réponse à inna qatalna Al masih.
c) Chaque phrase après la conjonction est un argument en faveur de la thèse de départ = Ma qatalouhou.
d) Chaque argument est mis en relief par la conjonction et il s’accumule au suivant. On a donc 9 arguments dans le cadre de ce polysyndète dont l’objectif grammatical est de démontrer que Aïssa (AS) n’a pas été tué. C’est à la lecture de cette figure de style que l’on démontre la thèse coranique, qui s’inscrit dans la mécanique « reproche fait aux juifs – réponse apportée par Allah ».
La particularité de cette figure de style est le fait qu’il s’agit d’une démonstration grammaticale orientée vers la défense d’une thèse en recourant à des arguments de type cumulatifs. En l’espèce, nous avons 9 arguments en faveur de la non-crucifixion de Aïssa (AS) contenus dans 2 versets, ce qui est très court. C’est dire l’importance que revêt chaque argument considéré comme un moyen de défense sans équivoque (dans le sens de l’affirmation d’une thèse que les gens refusent).
(Article de Nordine Bennecer)
http://mizab.over-blog.com/2020/05/etud ... n-1/4.html
Avant-propos :
Nous avons ces dernières années un phénomène intéressant chez les chrétiens qui tentent de convertir des musulmans en se posant comme référents pour leur expliquer l’Islam et leurs textes de référence. En consultant des sites internet chrétiens évangéliques américains, j’ai pu constater qu’ils ont pour objectif d’amener des musulmans à leur religion (voir les phrases telles que « how to lead muslims to christianity). La France apparaît alors comme un marché et leurs tentatives, souvent désespérées sont caractérisées par un amateurisme méthodologique, une ignorance de la langue arabe et surtout une ignorance de leurs propres textes sacrés.
Leur position est de faire accepter la religion chrétienne comme une religion sémite ainsi que les interdits alimentaires comme le porc et l’alcool. Vient ensuite la question de l’enfant sacrifié en la personne d’Ishaq (AS) selon eux dans le Coran. Puis celle du messie crucifié, cloué sur la croix, mort et élevé à la droite de Dieu. Enfin, une fois cela accepté, c’est la croyance en la mort expiatoire de Jésus pour le rachat des pêchés de l’humanité. De nombreux chrétiens s’y sont frottés sans succès, et le seul mérite que l’on pourrait leur attribuer est l’hilarité qu’ils suscitent parmi les musulmans par leurs manœuvres maladroites et gauches.
Nous avons le cas de Romain Sirugues, alias Karim el hanifi, jeune converti à l’Islam, d’origine juive sépharade qui a tenté de berner ses followers sur internet en usant de mensonges et en surfant sur leur méconnaissance de la langue arabe. Il a « expliqué » que les chrétiens pouvaient à juste titre manger du porc et boire de l’alcool, que l’enfant sacrifié dans le Coran est Ishaq (AS) et que jésus (AS) a été tué, crucifié et élevé à la droite de Dieu. Il manque la dernière étape qui consiste au rachat des pêchés de l’humanité et la boucle est bouclée.
Son « explication » de la crucifixion est totalement déconnectée des réalités grammaticales et syntaxiques. Il n’a aucune connaissance de la langue arabe sauf peut-être el hamdoulillah, coucous, merguez…
Son explication selon lui, d’après le texte coranique est mensongère car d’un point de vue grammatical, le Coran rejette pleinement et avec force la crucifixion.
Si elle était contenue dans les versets, alors les compagnons du prophète (SAWS) auraient posé la question comme ils ont pu le faire sur de nombreux sujets (cf. la taille de la moustache).
Mais elle ne s’est jamais posée car le texte est clair : nous avons donc deux niveaux de lecture, l’un littéral et le second grammatical.
Notre objectif est d’expliquer d’un point de vue grammatical ce que dit le Coran sur l’épisode de la crucifixion et de le relier à la Bible qui explique clairement cette théorie du faux-semblant, à propos de laquelle nous allons jeter un œil critique.
Contexte
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de connaître le contexte de la crucifixion. Cela permettra d’en comprendre les versets, de les lier et de démontrer la remarquable qualité linguistique du Coran.
Allons au verset 157 de la sourate 4 : « wa qawlihim inna qatalna almasih Aïssa bnou Maryam » ; il commence par la conjonction de coordination « wa » ;
- Le « wa » rattache à ce qui précède (ici au verset précédent) et crée un lien, c’est-à-dire, à wa qawlihim. C’est par la parole qu’ils (les juifs) prétendent l’avoir tué. Cela signifie que le verset 157 est lié au verset précédent (156) et qu’il ne doit pas être pris isolément. Ce dernier commence aussi par « wa » ce qui le rattache au verset précédent (verset 155) qui commence par « fa ». Cela signifie qu’il y a un lien de cause à effet avec le verset précédent (verset 154). Celui-ci rattache donc au verset précédent (verset 153) débute par « yas alouka ahlou kitab » … ce verset constitue le point de départ du la position islamique sur la crucifixion.
Il s’agit en conséquence du rattachement de l’épisode de crucifixion au verset 153.
C’est un contexte particulier qui est une série de reproches, comme une litanie ou un comportement sans cesse mauvais des juifs concernant leur attitude envers les prophètes et les commandements divins :
- Ils demandent au prophète Mouhammed (SAWS) de faire descendre du ciel un livre ; Réponse : ils ont demandé beaucoup plus grand que cela : voir Allah de manière manifeste. Or, ils savent que c’est impossible et ils furent frappés par la foudre.
- Ils ont adoré le veau d’or après avoir reçu les signes manifestes, c’est-à-dire les preuves.
- Allah rappelle qu’il les a sauvés d’un anéantissement en redressant le mont Tor qui allait les écraser. Ils se sont engagés à respecter le pacte conclu.
- Puis, ils ont rejeté le pacte, niant les signes, tuant les prophètes.
- Ils ont dit sur Maryam une parole monstrueuse, un mensonge énorme.
- Ils affirment avec certitude (Inna) avoir tué Aïssa bnou Maryam, rassoulou Allah. En arabe, le verset commence par la particule « wa ».
La prétention de l’avoir tué est donc un reproche, contenu dans une série de reproches faites aux juifs de cette époque.
Le reproche en question porte sur une conjecture, une allégation mensongère, et si les faits avaient donnés raison à cette conjecture, le reproche n’aurait plus lieu d’être. Il n’y a aucune cohérence dans cette approche. Imaginons que l’injure proférée contre Maryam soit, non une calomnie, mais conforme à la réalité, auquel cas, le reproche n’aurait pas non plus lieu d’être ; est-ce audible intellectuellement ?
Figure de style utilisée
Dans toute étude textuelle, on remarque généralement la présence d’une ou de plusieurs figures de styles pour appuyer les propos et susciter l’adhésion tout en donnant de la consistance, de la force et de la persuasion au texte.
C’est le cas ici où nous remarquons la présence au début de chaque séquence discursive d’une conjonction de coordination. Pour les versets qui nous concernent, nous en recensons 9 :
Wa ma qatalouhou, wa ma salabouhou, wa + lakin, wa inna ladhina khtalafou, illa tibaâ addhan, wa ma qatalouhou yaqinan, bel, wa kana.
Le texte est très court et tient sur 2 versets ; nous avons 9 conjonctions de coordination qui démontrent la présence d’une figure de style appelée polysyndète.
J’attire l’attention du lecteur sur celle-ci car elle n’existe pas en langue arabe et le Coran reçu il y a 14 siècles contient une figure de style occidentale. La langue française n’existait pas à cette époque et pourtant le Coran contenait déjà des éléments de preuve qui trouveraient dans le futur une explication, une traduction ou un mode de preuves existant dans une langue qui n’existait pas à l’époque de sa révélation… n’est-ce pas un miracle ?
Le polysyndète est caractérisé par une redondance de conjonctions de coordination qui indiquent une démonstration grammaticale de type argumentatif et dont on peut retenir les fonctions suivantes :
a) Il alerte le lecteur que face au texte court, il doit ralentir le rythme de sa lecture pour se concentrer attentivement sur le contenu.
b) Il indique une réponse. Elle concerne directement la prétention des juifs d’avoir tué Aïssa (AS) et l’orientation de cette figure de style, la nature de la réponse est contenue dès le début du polysyndète = Ma qatalouhou. Il s’agit ainsi de la direction donnée au polysyndète en réponse à la prétention de l’avoir tué. Ma qatalouhou est la réponse à inna qatalna Al masih.
c) Chaque phrase après la conjonction est un argument en faveur de la thèse de départ = Ma qatalouhou.
d) Chaque argument est mis en relief par la conjonction et il s’accumule au suivant. On a donc 9 arguments dans le cadre de ce polysyndète dont l’objectif grammatical est de démontrer que Aïssa (AS) n’a pas été tué. C’est à la lecture de cette figure de style que l’on démontre la thèse coranique, qui s’inscrit dans la mécanique « reproche fait aux juifs – réponse apportée par Allah ».
La particularité de cette figure de style est le fait qu’il s’agit d’une démonstration grammaticale orientée vers la défense d’une thèse en recourant à des arguments de type cumulatifs. En l’espèce, nous avons 9 arguments en faveur de la non-crucifixion de Aïssa (AS) contenus dans 2 versets, ce qui est très court. C’est dire l’importance que revêt chaque argument considéré comme un moyen de défense sans équivoque (dans le sens de l’affirmation d’une thèse que les gens refusent).