Bonjour Gadou,
gadou a écrit : ↑21 sept.20, 08:26
Qu'est-ce qui s'est passé dans l'Esprit de l'homme qui a écrit ceci:
"Au commencement il y avait le verbe ... le verbe était divin ... le verbe devint un corps et vécu parmi nous"
(Jean 1)
qu'est-ce que le divin ?
Je ne crois pas qu'il soit vraiment question ici de "
divin", car pourquoi le saint apôtre et évangéliste Jean n'aurait pas dit "
divin" puisque l'adjectif existe en grec ?
On peut éventuellement envisager l'expression de "nature divine".
Et pour moi, il n'y a que D.ieu, béni soit-Il, qui est de nature divine. Ce qui répond à votre question.
Concrètement, le saint apôtre et évangéliste Jean avait à sa disposition des tas d'expression pour tourner autour du pot ( avec θειος -
divin
ou θειοτης -
divinité ou μορφη θεου -
forme de d.ieu)
Or, il n'a exploité aucune de ces formulations et l'incroyable est qu'il a soigneusement choisi une expression "
et le logos était d.ieu" qui selon les règles de la grammaire grecque est
ambiguë.
J'ose croire que ce n'est ni par inconnaissance, ni par désinvolture, ni par sottise qu'il a choisi l'ambiguïté.
Où est-ce que je discerne un soin tout particulier ?
Dans le choix du sujet.
En effet l'attribut du sujet en grec ne porte pas l'article notamment pour le distinguer du sujet puisque l'ordre des mots est libre en grec.
Mais il y a des tas d'exceptions comme quand le sujet est un
pronom, car là il ne peut y avoir aucune ambiguïté, un pronom est rarement attribut d'un sujet non déterminé.
Et l'indice qui me fait penser à ça est la
quatrième affirmation souvent négligée :
Littéralement
1 εν αρχη ην ο λογος == en (un) commencement était le logos
2 και ο λογος ην προς τον θεον == et le logos était à le d.ieu
3 και θεος ην ο λογος == et d.ieu était le logos
4 ουτος ην εν αρχη προς τον θεον == celui-ci était en (un) commencement à le d.ieu
Sans qu'on sache pourquoi, le récapitulatif de la quatrième affirmation remplace "
le logos" par "
celui-ci".
Que vient faire ce pronom ?
Pourquoi n'a-t-il pas repris le formalisme précédent : (4)
ο λογος ην εν αρχη προς τον θεον
Mon sentiment est qu'il s'agit ici d'attirer notre attention et de nous révéler qu'il a choisi très soigneusement de ne pas écrire :
(3)
και ουτος ην ο θεος == et celui-ci était le d.ieu.
Pour moi, il y a une pieuse réserve qui situe la signification de ce minuscule bout de verset strictement entre "
Le logos est divin" et "
Le logos est D.ieu", béni soit-Il.
À mes yeux, le saint apôtre et évangéliste en dit plus que l'idée floue de "
divinité" (de même que le saint apôtre Paul en Colossiens 2:9 ou Philippiens 2:6... ) et il en dit moins que la stricte identité du Logos avec D.ieu, béni soit-Il.
Et à mon avis, cette pieuse réserve vient du fait qu'il n'y a pas de formule simple pour exprimer le sentiment du saint apôtre et évangéliste Jean.
Très cordialement
votre soeur
pauline