Chair à canon et demi-solde.
Posté : 11 avr.21, 20:52
Lisons le Parisien, ce n'est pas long.
https://www.leparisien.fr/societe/70-00 ... 314304.php
Avant de devenir, entre autres, un soldat des colonies en action dans les tranchées hexagonales de 14-18, un tirailleur est, selon la terminologie militaire, un combattant en première ligne doté d'une certaine liberté de manœuvre.
En Afrique, un premier régiment de ces troupes légères a été créé en 1857 au Sénégal par l'empereur Napoléon III, d'où la naissance des tirailleurs sénégalais . Ce terme générique inclut tous les fantassins qui ont été recrutés en Afrique noire (Sénégal, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Burkina Faso...).
Environ 170 000 d'entre eux ont été mobilisés durant la Première Guerre mondiale. Au total, l'empire colonial français a fourni 607 000 « indigènes » aux Alliés dont 450 000 sont venus combattre en Europe, en particulier lors des batailles de la Marne, de Verdun et de la Somme.
Ils percevaient une solde moindre que celle touchée par leurs compagnons d'armes métropolitains. Ils représentent quelque 7% des 8,4 millions de mobilisés de l'armée française. Avec 270 000 hommes, les Maghrébins (tirailleurs algériens, marocains, tunisiens...) sont les plus nombreux, suivis des Sénégalais, des Indochinois (49 000) et des Malgaches (41 000).
Plus de 70 000 de ces poilus venus d'ailleurs sont morts pour la France dont 36 000 d'Afrique du Nord et 30 000 d'Afrique noire. Ils ont subi un taux de perte important (12% de victimes) mais pas beaucoup plus élevé que celui de l'ensemble des disparus engagés sous le drapeau français. Les statistiques ne permettent pas d'établir que les tirailleurs étaient globalement de la chair à canon. Même si dans certains affrontements, ils ont payé un lourd tribut sur le front, notamment lors de la bataille du Chemin des Dames en Picardie en 1917. Les tirailleurs sénégalais ont à cette occasion perdu la moitié de leurs 15 000 engagés.
.............
Ça se passe de commentaires.
Des combattants venus de très loin, qu’on engage dans une guerre qui ne les concerne pas, qu’on place en première ligne sur le front, dont on refile une partie aux alliés/amis, qui ont subi un taux de perte important, qui touchent une demi-solde, qui ont payé un lourd tribut… Mais on n’a pas de statistiques pour dire s’ils ont servi de chair à canon.
Si, des statistiques, il y en a, elles donnent même des effectifs doubles ; quant à la chair à canon, a-t-on besoin de statistiques ?
Même la solde, c’est une demi-solde.
Après ça, des pures souches peuvent toujours venir dire que les petits-enfants de ces combattants, sans lesquels la France ne serait aujourd’hui qu’un Länder allemand, sont des immigrés et les dérangent dans leur sieste.
https://www.leparisien.fr/societe/70-00 ... 314304.php
Avant de devenir, entre autres, un soldat des colonies en action dans les tranchées hexagonales de 14-18, un tirailleur est, selon la terminologie militaire, un combattant en première ligne doté d'une certaine liberté de manœuvre.
En Afrique, un premier régiment de ces troupes légères a été créé en 1857 au Sénégal par l'empereur Napoléon III, d'où la naissance des tirailleurs sénégalais . Ce terme générique inclut tous les fantassins qui ont été recrutés en Afrique noire (Sénégal, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Burkina Faso...).
Environ 170 000 d'entre eux ont été mobilisés durant la Première Guerre mondiale. Au total, l'empire colonial français a fourni 607 000 « indigènes » aux Alliés dont 450 000 sont venus combattre en Europe, en particulier lors des batailles de la Marne, de Verdun et de la Somme.
Ils percevaient une solde moindre que celle touchée par leurs compagnons d'armes métropolitains. Ils représentent quelque 7% des 8,4 millions de mobilisés de l'armée française. Avec 270 000 hommes, les Maghrébins (tirailleurs algériens, marocains, tunisiens...) sont les plus nombreux, suivis des Sénégalais, des Indochinois (49 000) et des Malgaches (41 000).
Plus de 70 000 de ces poilus venus d'ailleurs sont morts pour la France dont 36 000 d'Afrique du Nord et 30 000 d'Afrique noire. Ils ont subi un taux de perte important (12% de victimes) mais pas beaucoup plus élevé que celui de l'ensemble des disparus engagés sous le drapeau français. Les statistiques ne permettent pas d'établir que les tirailleurs étaient globalement de la chair à canon. Même si dans certains affrontements, ils ont payé un lourd tribut sur le front, notamment lors de la bataille du Chemin des Dames en Picardie en 1917. Les tirailleurs sénégalais ont à cette occasion perdu la moitié de leurs 15 000 engagés.
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Ça se passe de commentaires.
Des combattants venus de très loin, qu’on engage dans une guerre qui ne les concerne pas, qu’on place en première ligne sur le front, dont on refile une partie aux alliés/amis, qui ont subi un taux de perte important, qui touchent une demi-solde, qui ont payé un lourd tribut… Mais on n’a pas de statistiques pour dire s’ils ont servi de chair à canon.
Si, des statistiques, il y en a, elles donnent même des effectifs doubles ; quant à la chair à canon, a-t-on besoin de statistiques ?
Même la solde, c’est une demi-solde.
Après ça, des pures souches peuvent toujours venir dire que les petits-enfants de ces combattants, sans lesquels la France ne serait aujourd’hui qu’un Länder allemand, sont des immigrés et les dérangent dans leur sieste.