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Saint Paul était juif et fier de l’être : il revendique à maintes reprises sa qualité de juif (et de Pharisien)2. Mais il gardait de l’attachement à la ville de ses ancêtres3 et de sa naissance, Tarse, en Cilicie, qu’il qualifie de « cité qui n’est pas sans renom »4, et surtout il était tout aussi fier d’être citoyen romain, et de l’être de naissance5, comme il le dit au tribun Lysias à Jérusalem [: « Parce que, dans la cité romaine, en présence d’un nouveau citoyen il est dans la situation d’un ingénu en face d’un affranchi -ce que n’est pas, de son propre aveu, l’imprudent et naïf tribun militaire-, il fait figure de notable. A-t-il voulu tirer de cet avantage un surcroît de considération, donc de sauvegarde ? C’est probable, mais il ne pouvait s’en prévaloir que pour le moment de son arrestation et auprès du tribun. Il est en effet certain que devant un tribunal romain, fût-il celui de César, seule importait la qualité de citoyen romain : quelle qu’en fût l’origine, elle suffisait à autoriser le transport du prisonnier à Césarée et l’appel à César »6. Sur ce plan, et bien que cela n’ait aucune conséquence juridique, « l’ingénu » Paul était également supérieur au gouverneur Félix, né esclave7.]
8 [hubaut (m. a.), Paul de Tarse, Tournai, 1989, p. 7-8.]
9 [vidal-naquet (p.), « Du bon usage de la trahison » (préface à josephe, La guerre juive, trad. P. S (...)
10 Sur l’origo, cf bruguière (m.– b.), « Le domicile dans les droits antiques », Mélanges dédiés à Gab (...)
11 [Navarque et compagnon d’armes d’Auguste, originaire de Rhosos (près de Tarse) ; cf roussel (p.), « (...)
12 [mélèze-modrzejewski (j.), « Les tourments de Paul de Tarse » (Histoire du droit social, Mélanges e (...)
13 [Essentiellement par l’épigraphie, cf sartre, L’Orient romain, p. 398 ; ils n’abandonnaient pas pou (...)
14 cullmann (o.), Dieu et César, Neuchâtel, 1956, p. 66.
15 [seston (w.), l.c., p. 600.]
2[Certains auteurs ont mis en doute cette qualité8 ou trouvé des difficultés d’interprétation dans ce qu’ils ont pris pour un cumul de nationalités9. En réalité il n’y a rien de tel ; il n’existe pas au Ier siècle de nationalité ou de citoyenneté juive, que ce soit pour les juifs de Palestine ou pour ceux de la Diaspora, puisqu’il n’existe plus d’État juif. La citoyenneté de Tarse est celle de l’origo, liée à la famille (plus précisément à la ligne agnatique) et au lieu de naissance10, qui ne s’oppose en rien à la citoyenneté romaine. « Être citoyen romain, au Ier siècle de notre ère, tout en restant citoyen de sa cité d’origine, n’est pas un état comparable à la situation de celui qui possède aujourd’hui une double nationalité... Séleucos de Rhosos11 et Paul de Tarse ont bien deux patries ; mais il n’y a aucune commune mesure entre les liens qui les rattachent à leur cité natale, « patrie de la nature » ou « du lieu », comme le dit Cicéron, et la citoyenneté romaine, symbole d’appartenance à une communauté œcuménique, « patrie civique » à l’échelle de l’Empire mondial des Romains »12. Une incompatibilité, au moins morale, entre la qualité de juif et celle de citoyen romain, est pour la mentalité du temps un anachronisme : on connaît d’ailleurs de nombreux juifs citoyens romains13. L’idée est particulièrement étrangère à Paul et à sa conception de l’État, « voulu de Dieu »14, donc légitime. « Paul est libre de s’y intégrer et – pourquoi se refuser à le reconnaître ?– il le fait avec fierté. L’appel à César sera pour lui la reconnaissance du droit de l’Empire romain à rendre ici-bas la justice », reconnu par tous les chrétiens des temps apostoliques : pour les Actes, « que saint Paul ait pu se proclamer tout à la fois « Juif, fils de Juif » et « citoyen romain, fils de citoyen romain », ne fait pas le moins du monde scandale. Autrement dit, politiquement et sociologiquement, pour lui et pour ses lecteurs, il n’y a point d’objection à être l’un et l’autre »15]
16 [welles (c. b.), « Hellenistic Tarsus », Mélanges de l’Université Saint-Joseph, Mélanges R. Mouterd (...)
17 [baslez (m. – f.), l. c., p. 22.]
18 [cadbury (h. j.) et lake (k.), The beginnings of Christianity, IV, p. 284.]
19 [Sur les affranchis et le droit de cité (à l’époque républicaine), lemosse (m.), « L’affranchisseme (...)
3Nous ne savons pas l’origine précise de la citoyenneté romaine de Paul. Elle ne vient pas de sa qualité de Tarsiote, car les habitants de Tarse n’avaient pas reçu en bloc la citoyenneté romaine, à la différence de ce qui était advenu pour d’autres villes d’Orient. Elle a donc été accordée à sa famille, à l’un de ses ancêtres, dans des circonstances particulières ; ce fut vraisemblablement, comme pour beaucoup d’autres, au cours des guerres civiles du Ier siècle av. J.-C. ; Tarse y avait pris le parti de César, position difficile, voire dangereuse, dans un Orient massivement « client » de Pompée, mais qui devint avantageuse plus tard, surtout après Philippes. Divers Tarsiotes furent alors récompensés par l’octroi de la citoyenneté romaine16, et peut-être, parmi eux, la famille de Paul ; Paul étant né au début du Ier siècle de notre ère, peut-être vers 1517, c’est sans doute son grand-père, voire plutôt son bisaïeul, et non son père (qui n’était probablement pas né en 49-45), qui bénéficia le premier de ce privilège. Mais cela reste une hypothèse : pour certains, la citoyenneté romaine de la famille de Paul pourrait remonter à Pompée18 ; on ne peut d’autre part exclure qu’un ancêtre de Paul ait acquis la citoyenneté romaine par achat, ou même à la suite d’un affranchissement19.
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Nous ne connaissons pas non plus les tria nomina que Paul possédait, comme tout citoyen romain. [Si l’hypothèse précédente est fondée, le premier « Romain » de la famille dut s’appeler Caius Iulius ; le cognomen Paulus est habituellement interprété comme une transformation de Saül par assimilation phonétique20, avec un sens complètement différent : « Šaul, « Désiré », « Demandé (par Dieu) », est devenu Paulus, « petit homme », « le faible », « le fragile », surnom modeste en soi mais valorisé par la gloire des grands généraux qui l’ont porté, tels Aemilius Paulus père et fils, héros de Cannes et vainqueur de Persée »21 ; on peut remarquer de même que le nom de Saül « sonne mal en grec, au moins sous la forme hellénisée Saoulos, qui est celle utilisée par l’auteur des Actes : il évoque nonchalance et comportement efféminé, pour ne pas dire plus ! »22]. Rien ne permet de connaître le praenomen de l’Apôtre23. Mais les Actes, qui ne le désignent d’abord que sous son nom de Saül24, indiquent lors de la rencontre avec Sergius Paulus à Chypre qu’il s’appelait aussi Paul, Σαῦλος δέ, ὁ καὶ Παῦλος25, et ne lui donnent plus ensuite que ce nom26.
27 [Sur la citoyenneté romaine, note bibliographique en fin de chapitre.]
28 La conversion de saint Paul date de 34 environ, mais son apostolat ne commença que plusieurs années (...)
29 Sur la date de l’arrestation de Paul, cf infra, ch. VII, n. 15.
30 Ac 25, 10-12 ; sur sa signification procédurale, voir infra, ch. V.
31 Ac 25, 11.
32 [Ep. X, 96, 4 : Fuerunt alii similis amentiae quos, quia ciues Romani erant, adnotaui in urbem remi (...)
33 [NICOLET (C.), Le métier de citoyen dans la Rome républicaine, Paris, 1967, p. 34- 36.]
5Sa citoyenneté romaine27 est pour saint Paul une égide qu’il brandit à maintes reprises dans les procès, les ébauches ou les menaces de procès qui jalonnent sa carrière apostolique : il lui doit assurément d’avoir pu accomplir un quart de siècle environ d’apostolat28. Sans cette protection juridique, la prédication de Paul aurait pu s’interrompre beaucoup plus tôt, vers 51, lors des incidents d’Antioche de Pisidie ou de Thessalonique, et presque certainement au moins en 58 après son arrestation à Jérusalem29. Rappelons la célèbre déclaration de Paul au gouverneur Festus en 6030 : « Je suis devant le tribunal de César ; c’est là que je dois être jugé. Je n’ai fait aucun tort aux juifs ; tu le sais fort bien toi-même. Si je suis coupable, je ne refuse pas de mourir. Mais s’il n’y a rien de fondé dans les accusations que ces gens-là portent contre moi, personne n’a le droit de me livrer à eux par complaisance. Καίσαρα ἐπικαλοῦμαι (je demande à comparaître devant César) »31. [« L’anecdote, célèbre à juste titre, ... nous enseigne très précisément ce que l’on gagne à être citoyen romain : au premier chef, un statut civil qui protégeait l’individu face aux magistrats ou hauts fonctionnaires impériaux, dans le droit fil de la tradition républicaine. La citoyenneté romaine, c’est donc avant tout, et presque exclusivement, le bénéfice de cette sorte d’habeas corpus avant la lettre qu’est le droit d’appel au peuple romain, désormais représenté par César » (plus exactement le droit d’exiger d’être jugé par ce peuple romain représenté par César). « À la limite, cela signifie, comme pour saint Paul, l’arrêt de la procédure locale en cours, le voyage à Rome sous escorte militaire (mais un accusé qu’on amenait de si loin n’était pas mal traité). La procédure se prolongera au moins jusqu’au IIe siècle après J. – C. Lorsqu’il est obligé de procéder à des enquêtes et à des poursuites contre les chrétiens en Bithynie – sur plainte des clergés locaux-, Pline le Jeune, par exemple, réserve le cas de ceux qui sont citoyens romains pour les envoyer à Rome32. Telle est donc apparemment la principale dimension du droit de cité sous l’Empire : c’était avant tout un système de garantie civil et judiciaire. » En effet, « durant tout le Haut-Empire, la citoyenneté a changé de nature. Sans doute est-ce un statut personnel, avantageux surtout au point de vue procédural ; sans doute ouvre-t-elle la voie, fort étroite, qui conduit une infime minorité au pouvoir administratif ; mais elle a perdu ce qui était son trait essentiel sous la République : elle ne garantit plus la participation politique »33.]
34 PAUL, Sententiae, 5, 26, 1 ; ulpien, lib. 8° de officio proconsulis, D 48, 6, 7 : Lege Iulia de ui (...)
35 [CICÉRON, Verrines, II, V, 62, 162 ; 63, 163 et 164 ; 64, 165 ; 65, 166 et 178. Rappelons que le De (...)
36 [CARCOPINO (J.), « Observations sur le De suppliciis », Mélanges de Visscher, III, RIDA 4, 1950, p. (...)
37 [J. CARCOPINO souligne, p. 259 s., que les témoins affirment seulement avoir entendu Gauius se dire (...)
6La citoyenneté romaine permet d’être jugé par le tribunal impérial ; elle permet aussi, en cas de condamnation à mort, d’être décapité, et elle protège contre les sévices corporels auxquels apparemment les autorités romaines procédaient libéralement quand elles cherchaient à éclaircir une querelle locale entre pérégrins : l’ordre du tribun Lysias de donner les verges à Paul, quand il ignore encore sa qualité de citoyen, est un bel exemple de cette désinvolture. On ne peut mieux le comparer qu’au « passage à tabac » et aux autres vexations illégales parfois encore usitées de nos jours. Mais un citoyen romain ne peut être flagellé qu’en exécution d’une sentence régulièrement rendue ; cette peine accompagnait normalement la condamnation à mort. En revanche celui qui détient l’autorité publique et fait flageller, enchaîner, torturer ou frapper un citoyen tombe, au temps de saint Paul, sous le coup de la lex Iulia de ui publica34, et déjà sous la république plusieurs lois avaient prévu cette protection. [Certes, il y a eu ce qu’on aime aujourd’hui à nommer des « bavures », dont la plus célèbre mais peut-être en même temps la plus contestable, est exposée par Cicéron dans la dernière partie des Verrines, le De suppliciis : « Qui ne se souvient... des tribulations subies par Publius Gavius, depuis son internement aux Latomies de Syracuse jusqu’à son exécution infamante sur la croix des esclaves ? Et qui ne se rappelle l’énergie farouche avec laquelle le malheureux, exposé, avant son supplice, aux verges du licteur sur le forum de Messine, répéta, sous les coups qui l’ensanglantaient, la protestation qui a traversé les âges et retentit toujours dans nos âmes comme un suprême appel à la liberté et à la dignité humaine : ciuis Romanus sum35 ? »36. Il est vrai que, selon Jérôme Carcopino, cette affirmation de Gauius pouvait bien être mensongère, puisque sa ville d’origine, Compsa, n’aurait été incorporée à la cité romaine qu’après l’écrasement de Spartacus, dont Gauius aurait été l’allié et l’espion, ce qui lui avait valu cette mort infamante ; Gauius, citoyen ou imposteur37, coupable ou innocent, avait en tout cas été condamné par l’autorité légitime, et dans une province menacée par la guerre, où l’on pouvait donc déroger au droit commun ; sa plainte n’en a pas moins été, à juste titre, jugée par Cicéron capable d’émouvoir l’opinion. A fortiori devait-on se scandaliser de toute atteinte au statut privilégié d’un citoyen romain simplement soupçonné d’une infraction quelconque, avant enquête ou jugement, et surtout après la promulgation de la lex Iulia de ui publica.]
38 2 Co 11, 24.
39 2 Co 11,25.
40 Ac 16, 22-23. Cf infra ch. V.
41 1 Th 2, 2.
42 Ac 22, 25-29.
43 Pro Flacco, 47.
44 Vespasianus, 3, 1.
45 suétone, Claudius, 25 : Claudius ciuitatem romanam usurpantes in campo Esquilino securi percussit.
46 Ac 21, 37-38.
7Néanmoins cette protection n’était pas toujours d’une efficacité immédiate : saint Paul nous dit lui-même qu’il a cinq fois été fouetté par ordre des juifs38 (en toute illégalité), mais aussi qu’il a été battu de verges, donc sur ordre d’autorités « romaines », trois fois39 : nous connaissons une de ces occasions, à Philippes40, où, dit l’Apôtre, « nous avons été maltraités et outragés »41, et il évita de justesse une récidive à Jérusalem en révélant sa citoyenneté au centurion42. On est amené à se demander comment saint Paul prouvait cette citoyenneté. Saint Luc ne nous dit évidemment rien à ce propos : il n’avait nulle raison d’exposer ce que ses contemporains savaient parfaitement. Il semble que saint Paul n’ait pas rencontré de scepticisme quand il a excipé de sa citoyenneté, que ce soit devant les magistrats de Philippes ou devant le tribun Claudius Lysias. On a fait observer que les usurpations devaient être fort rares, en raison de la gravité de la répression, qui pouvait aller jusqu’à la peine de mort. Certes, Cicéron43 ou Suétone44 font allusion à des non-citoyens qui veulent acheter des juges pour faire établir en justice une citoyenneté contestée, mais le risque était grand et l’empereur Claude fit décapiter à l’Esquilin des gens qui s’étaient fait passer faussement pour citoyens romains45. Reste à savoir comment cette citoyenneté (ou son absence) pouvait être démontrée ; ni les magistrats de Philippes ni le tribun Lysias (qui a d’abord pris Paul pour un agitateur égyptien et a été tout étonné de l’entendre parler grec46) n’avaient à l’égard de l’apôtre un préjugé favorable qui les aurait portés à la crédulité, il leur a donc fallu des preuves.
47 II Tm 4, 13.
8L’hypothèse la plus vraisemblable est que saint Paul emportait dans ses voyages des pièces qui faisaient foi de cette qualité, en même temps que les livres et les parchemins auxquels il fait allusion en écrivant à Timothée47.
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[Divers auteurs ont estimé cette hypothèse invraisemblable, pensant notamment que les documents en question auraient été trop lourds ou encombrants pour être transportés ainsi dans une vie errante (en elle-même assez exceptionnelle), et ont supposé que la preuve devait reposer uniquement sur des témoignages48 : « La citoyenneté de Paul ne suscite pas de contestations à Jérusalem où lui-même a vécu et où sa famille est bien connue49 ». Cette notoriété de la famille de Paul à Jérusalem n’est pas certaine ; lui-même a certes fait ses études à Jérusalem, « aux pieds de Gamaliel », mais une trentaine d’années au moins auparavant ; de sa famille, nous ne connaissons à Jérusalem que son neveu, le fils de sa sœur, qui révèle à Lysias un peu plus tard le projet d’assassinat des sicaires, accepté par le Sanhédrin50 ; mais nous ignorons s’il habitait ordinairement Jérusalem ou s’il y était seulement venu, comme bien d’autres, à l’occasion de la pentecôte. À Philippes, il se serait agi « d’un accident. Paul et Silas n’avaient pas les moyens, au moment de leur arrestation, de fournir la preuve de leur identité. Dans une société qui ne connaissait ni les passeports ni les documents d’identité, qui n’enregistrait même pas les naturalisations, tout fonctionnait sur les témoignages <de parents résidents ou d’hôtes servant de garants>… Mais tout le système pouvait déraper, comme ici, en cas de flagrant délit et de comparution inopinée devant les autorités : les parents pouvaient être absents, et les relations d’hospitalité s’être distendues ; on pouvait également hésiter à reconnaître le frère ou le parent de l’hôte d’autrefois. Paul souffrit d’une absence ou d’un défaut de témoins : peut-être fit-il chercher l’un de ses parents à Thessalonique pour attester de son identité et de son statut »51.]
52 [Ac 17, 5-9.]
53 [N’oublions pas que le parent ou l’hôte peut également être décédé depuis sa dernière communication (...)
54 [Sur l’affaire de Philippes, voir infra, ch. V.]
10[Ce raisonnement paraît juridiquement fort insatisfaisant. Il aurait fallu que l’identité et l’honorabilité du parent thessalonicien fussent elles-mêmes prouvées, ce qui demandait au moins l’envoi à Thessalonique (que 170 kilomètres, par la Via Egnatia, séparent de Philippes) d’un personnage officiel qui se serait renseigné sur place et dont la parole aurait fait foi à Philippes. En outre, un seul témoignage ne suffit pas à établir une preuve, et il aurait fallu trouver à Thessalonique au moins deux parents ou amis de Paul. Il fallait également des témoins pour Silas ; or si nous connaissons à Paul au moins un hôte et peut-être parent à Thessalonique, Jason52, nous ignorons tout de la famille de Silas, et notamment si elle était assez importante pour posséder un large réseau de répondants. Tout cela supposerait une procédure bien lourde et d’efficacité aléatoire, puisque les parents ou hôtes pourraient ne pas reconnaître quelqu’un qu’ils n’auraient pas vu depuis longtemps, et qu’il faudrait envoyer chercher plus ou moins loin des témoins incertains53. Surtout, cette éventuelle recherche de témoignages n’explique pas pourquoi les magistrats philippiens auraient fait donner les verges à Paul et à Silas en quelque sorte « préventivement », au lieu d’attendre d’être fixés sur leur qualité, en prenant le risque de s’exposer aux conséquences de la Lex Iulia de ui publica. Or il est clair qu’ils ont été effectivement fixés, puisqu’ils ont relâché Paul et Silas avec des excuses, non pas après l’arrivée d’hypothétiques témoins, mais quand ils ont bien voulu écouter le rapport de leur geôlier54. De toute façon, l’intérêt de la citoyenneté romaine étant avant tout à cette date une garantie pour le citoyen, celui-ci, lors d’un voyage, devait pouvoir la prouver sans recourir à des moyens aussi compliqués (et tous les citoyens romains n’avaient pas des parents installés dans tout l’Empire !). Il faut donc rechercher quels pouvaient être les moyens de preuve utilisés en dehors des témoins.]
11Il est exact qu’il n’existait aucun système de preuve légale pour établir cette qualité de citoyen romain. Mais cela permettait de recourir aux documents les plus divers : on peut donc formuler diverses hypothèses, sans que rien ne permette de choisir entre elles.
55 Cf note bibliographique en fin de chapitre.
56 Cf LÉVY (J. P.), « Les actes d’état-civil romains », RHD, 29, 1952, p. 449-486.
57 LÉVY (J. P.), ibid., p. 457-458.
58 La fille reçoit son nom huit jours, et le garçon, neuf jours, après la naissance. La professio semb (...)
59 lanfranchi (f.), l. c., p. 105.
60 lévy (j. p.), l. c., p. 460, n. 2.
12Saint Paul pouvait posséder un double de sa déclaration de naissance. Il est en effet exagéré de considérer l’état-civil romain comme inexistant55, même s’il est assez rudimentaire et repose apparemment plus sur des actes privés que sur des documents publics56. L’enregistrement des naissances, du moins pour les enfants légitimes de citoyens romains, découle des lois augustéennes Aelia Sentia et Papia Poppaea : « la première ne permettait d’affranchir qu’aux maîtres âgés d’au moins vingt ans. La seconde, loi caducaire, conférait, en fonction de l’âge et en raison du nombre des enfants, des avantages successoraux ou l’exemption de la tutelle. Pour contrôler âges et naissances, on s’explique aisément qu’ait été organisé en même temps un système de déclaration des naissances »57. Marc-Aurèle, à qui l’Histoire Auguste attribue cette initiative, n’a probablement fait qu’étendre aux enfants illégitimes la mesure augustéenne. Les citoyens romains doivent déclarer à l’autorité publique la naissance de leurs enfants légitimes : c’est la professio liberorum, qui devait normalement avoir lieu dans les trente jours qui suivaient le dies nominum58 La déclaration est en principe faite par le père, éventuellement par la mère ou le grand-père, à l’aerarium du temple de Saturne à Rome, au praeses en province, au préfet en Égypte. Nous possédons à cet égard un certain nombre de documents, essentiellement des papyrus d’Égypte. La déclaration était, semble-t-il, assez complète : nom, sexe, date et parfois lieu de naissance, souvent qualité de citoyen et d’enfant légitime, pour l’enfant, nom et domicile des parents, souvent avec l’indication de la fortune du père. Elle est apparemment reçue sans examen, accepta citra causarum cognitionem, clause qui apparaît dans les copies que l’on possède à partir du IIe siècle : on ne la trouve pas dans le seul document connu du Ier siècle, « soit parce qu’à cette époque un examen avait lieu59, soit plus probablement parce que l’expérience n’avait pas fait encore apparaître la nécessité de dégager la responsabilité de l’État »60.
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Les professiones sont conservées dans les archives publiques, recopiées, et publiées sur une Tabula albi professionum ; on en délivrait des copies aux intéressés, mais il s’agissait de copies privées, sous forme de testatio en double teneur, analogue aux diplômes délivrés aux vétérans61. Le texte est copié deux fois, et l’identité des copies vérifiée par des témoins (sept, pour les diplômes de vétérans et de façon générale), dont les noms sont gravés ; l’une des copies (scriptura exterior) est visible et peut être lue ; l’autre (scriptura interior) est cachée et protégée : on ferme le diplôme en passant dans les trous ménagés à cet effet un triple fil métallique, que l’on noue, et sur lequel chaque témoin appose son sceau, en face de son nom ; le texte est désormais infalsifiable62. C’est un acte de ce genre que produisit vers 158 Apulée dans un procès concernant l’âge de sa femme Pudentilla, l’une des rares affaires d’état-civil que nous connaissions ; on reprochait à Apulée d’avoir épousé uniquement par intérêt une femme qui aurait été plus que sexagénaire ; par la production d’une telle copie scellée du registre des naissances, il prouva (par les noms des consuls) la vraie date de naissance de Pudentilla (falsifiée pour des raisons d’intérêt par le père de celle-ci) : elle n’avait en fait qu’une quarantaine d’années : Pater eius natam sibi filiam more ceterorum professus est. Tabulae eius partim tabulario publico partim domo adseruantur, quae iam tibi ob os obiciuntur. Porrige tu Aemiliano tabulas istas : linum consideret, signa quae impressa sunt recognoscat, consules legat, annos computet, quos sexaginta mulieri adsignabat… Iube, Maxime, consules computari : nisi fallor, inuenies nunc Pudentillae haud multo amplius quadragensimum annum aetatis ire »63.
64 arangio-ruiz (v.), « Les tablettes d’Herculanum » (RIDA 1, 1948, p. 9-25), p. 19. Cf aussi, du même (...)
65 Études de papyrologie, 6, 1940, p. 1 s.
66 arangio-ruiz (v.), l. c., p. 11.
14À côté des copies des registres officiels, on trouve aussi, et dès le Ier siècle, des actes purement privés, qui se présentent sous forme de testatio, avec les mêmes garanties de protection, où est attestée une naissance. Beaucoup de ces testationes, en Égypte, concernent des enfants illégitimes, dont la naissance n’avait donc pas fait l’objet d’une professio. Mais on en a trouvé une, dans les tablettes d’Herculanum, à propos d’une fille légitime : le 24 juin 60, L. Venidius Ennychus testatus est sibi filiam natam esse ex Livia Acte uxore sua. L’utilité d’une telle testatio à côté de la professio découlerait de la clause citra causarum cognitionem. « Cela veut dire que la présentation de la professio et son enregistrement par les soins de la préfecture ne préjugeaient pas des controverses qui auraient pu surgir par la suite au sujet soit de la citoyenneté de l’enfant, soit de sa légitimité, soit de la naissance même. Par conséquent, il y a lieu de penser que, lorsqu’on pouvait craindre des contestations futures, les parents avaient tout intérêt à se prémunir en préparant tout de suite après la naissance de l’enfant cette pièce à conviction qui était la testatio »64. Il s’agit ici de tablettes de bois enduites de cire ; à la différence des plaques de bronze des diplômes militaires, elles sont évidemment peu encombrantes et légères : « en ce qui concerne la minceur des feuilles, les huit feuillets <d’un polyptyque d’Herculanum> tiennent en une épaisseur totale de 12 ou 13 mm, alors que les cinq planches du testament d’Antonius Silvanus, découvert en Égypte et publié par les soins de MM. Guéraud et Jouguet65, atteignent à peu près les 6 cm »66. [Le format du testament de Silvanus pourrait paraître encombrant pour un document emporté en voyage. Il en va tout autrement de celui des tablettes d’Herculanum, surtout si l’on pense qu’une testatio de déclaration de naissance n’a pas besoin de huit feuillets, mais seulement de trois, l’extérieur et l’intérieur avec sa couverture. On ne voit pas pourquoi Paul et les autres voyageurs auraient hésité à emporter un document moins encombrant qu’un agenda de poche moderne.]
67 seston (w.) et euzennat (m.), « Un dossier de la chancellerie impériale : la ‘Tabula Banasitana’ », (...)
68 [nicolet (c.), Le métier de citoyen..., p. 87-88, à qui nous empruntons la traduction citée. Sur la (...)
69 [CIL, 12 593, 1.142.]
70 Res Gestae Diui Augusti, 8, 4, éd. GAGÉ (J.), Paris, 1935. [Cf ramage (e.s.), « The Date of Augustu (...)
71 [seston (w.), « Tertullien… », p. 310. Mais si la famille de Paul a obtenu la citoyenneté romaine a (...)
15Les déclarations de naissance mentionnaient normalement la qualité de citoyen romain et pouvaient donc la prouver. Mais il existait aussi des listes des citoyens romains, dont on pouvait de la même façon se procurer l’extrait adéquat. L’opération du census, tous les cinq ans, permettait l’établissement de ces listes, tant pour les citoyens romains vivant à Rome que pour les autres, et les nouveaux citoyens étaient enregistrés67. [Dès le Ier siècle av. J. – C., vers 80-70, la Table d’Héraclée nous fait connaître les modalités du census hors de Rome, calquées d’ailleurs sur celles de la Ville68 : « Dans les municipes, les colonies et les préfectures de citoyens romains, celui qui exercera la magistrature suprême ou qui aura la responsabilité suprême, lorsque à Rome un censeur ou un autre magistrat du peuple romain réalisera le census, que, dans les soixante jours qui suivront la date à laquelle il aura appris que l’on faisait le census à Rome, il mène également les opérations du census de tous les habitants du municipe, de la colonie ou de la préfecture qui sont citoyens romains, et qu’il reçoive sous serment la déclaration de leur nom, prénom, du nom de leur père ou de leur patron, de leur tribu, de leur surnom, de leur âge, et le compte de leur fortune, selon la formule du cens qui sera proposée par celui qui alors mènera le cens à Rome. Il prendra soin de faire transcrire tous ces renseignements sur les registres publics de son municipe. Et ces registres seront envoyés par lui à ceux qui mènent le cens à Rome, par des envoyés qui seront désignés à la majorité par les décurions (du municipe), lorsque cette affaire viendra en délibération. Et il veillera à ce que ces envoyés se rendent auprès de celui qui mène le cens à Rome et lui remettent ces livres, dans un délai qui n’excédera pas soixante jours après la date de la fin des opérations du cens à Rome. Et le censeur, ou le magistrat quel qu’il soit, qui mène le cens à Rome, dans les cinq jours qui suivront celui où les envoyés de ce municipe, de cette colonie ou de cette préfecture seront arrivés, recevra de bonne foi ces livres du cens qui lui seront remis par ces envoyés, et veillera à faire reporter sur les registres publics (de Rome) ce qui est écrit sur ces livres et à faire archiver ces registres au même endroit que les autres registres sur lesquels aura été transcrit le census du peuple »69. Grâce à cet ensemble bureaucratique, on peut suivre l’évolution du nombre des citoyens romains, Tite-Live et d’autres ayant relevé les chiffres du cens, et nous savons qu’au dernier recensement augustéen, en 14 de notre ère, à peu près quand naît saint Paul, le nombre de ces citoyens était de 4 937 00070. De plus, il existait sous l’Empire des commentarii ciuitate Romana donatorum, dont les premiers devraient dater d’Auguste71.]
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Il y eut, certes, des erreurs, des lacunes, des destructions accidentelles (voire volontaires) de documents. Le poète Archias, pour qui plaida Cicéron, dut par exemple prouver sa citoyenneté par témoins parce que les archives de sa ville, Héraclée, avaient brûlé72. Mais il semble tout à fait possible que saint Paul ait fait établir, probablement sous forme de testatio, une copie de son inscription sur ces listes. [Certes, la testatio, ici comme pour la professio liberorum, « est purement privée, et la formule qui l’introduit est caractéristique : son auteur (père ou mère), testatus est eos qui signaturi erant, prend un certain nombre de particuliers à témoins de la naissance de son enfant... En réalité, les témoins n’ont pas assisté à la naissance et ne pourront jamais attester autre chose que la présence d’un enfant, sans doute, et la déclaration du père (ou de la mère) : aussi, dans certains actes, est-elle renforcée par un serment »73. De même, les témoins ne pourront que dire qu’ils ont vu tel nom sur la liste des citoyens ; cela ne prouvera pas que l’individu qui produira la testatio sera bien ce citoyen. On sait que si une testatio était erronée ou mensongère, il était permis d’en faire la preuve74 Cela n’entachait pas de suspicion toutes les testationes. Les documents modernes ne sont pas non plus infalsifiables et peuvent eux aussi être volés ; ils n’en sont pas moins considérés normalement comme probants.]
75 Le terme se retrouve chez pline le jeune (Ep. 10, 120), pour désigner le permis officiel d’user des (...)
76 Ad Atticum, 10, 17, 4. La lettre est datée de Cumes le 17 des calendes de juin 705 de Rome, soit le (...)
17Reste une dernière possibilité, assez énigmatique, qui nous vient de la correspondance de Cicéron sans la précision qu’on lui voudrait, le diploma, qui semble être une pièce officielle, un authentique sauf-conduit, en somme un passeport75. Cicéron, après son retour de Cilicie, écrit à Atticus, qui doit s’y rendre : De diplomate admiraris quasi nescio cuius te flagitii insimularem. Negas enim te reperire, qui mihi id in mentem uenerit. Ego autem, quia scripseras te proficisci cogitare (etenim audieram, nemini aliter licere) eo te habere censebam, et quia pueris diploma sumpseras, « Tu t’étonnes, à propos de passeport, comme si je t’avais accusé de je ne sais quel crime. Tu protestes que tu ne peux concevoir que j’aie imaginé pareille chose. Or, comme tu m’avais écrit que tu songeais à partir, et qu’on m’avait dit que ce n’était permis à personne sans cette pièce, je pensais que tu en avais un, d’autant plus que tu en as pris un pour tes serviteurs »76. Nous n’avons malheureusement pas d’autres indications sur ce passeport, qui devait mentionner notamment la qualité de citoyen romain, et nous ignorons donc si saint Paul a pu posséder un document analogue.
18Mais il reste très probable que les citoyens romains en déplacement à travers l’Empire emportaient avec eux un document prouvant leur citoyenneté. Toutefois, saint Paul, quand il allait prêcher, le laissait probablement dans ses bagages, ce qui expliquerait qu’il n’ait pu immédiatement en user à Philippes, où tout est manifestement allé très vite.
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https://www.gotquestions.org/life-Paul.html
At age thirteen Saul was sent to Judea to learn from a rabbi named Gamaliel, under whom Saul mastered Jewish history, the Psalms, and the works of the prophets. His education would continue for five or six years as Saul learned such things as dissecting Scripture (Acts 22:3). It was during this time that he developed a question-and-answer style of teaching known in ancient times as “diatribe.” This method of articulation helped rabbis debate the finer points of Jewish law to either defend or prosecute those who broke the law. Saul went on to become a lawyer, and all signs pointed to his becoming a member of the Sanhedrin, the Jewish Supreme Court of 71 men who ruled over Jewish life and religion. Saul was zealous for his faith, and this faith did not allow for compromise. It is this zeal that led Saul down the path of religious extremism.
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https://saintebible.com/acts/23-6.htm
Actes 23:6
Versets Parallèles
Louis Segond Bible
Paul, sachant qu'une partie de l'assemblée était composée de sadducéens et l'autre de pharisiens, s'écria dans le sanhédrin: Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisiens; c'est à cause de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement.
Martin Bible
Et Paul sachant qu'une partie [d'entre eux] était des Sadducéens, et l'autre des Pharisiens, il s'écria dans le conseil : hommes frères! je suis Pharisien, fils de Pharisien, je suis tiré en cause pour l'espérance, et pour la résurrection des morts.
Darby Bible
Paul, sachant qu'une partie d'entre eux etaient des sadduceens et l'autre des pharisiens, s'ecria dans le sanhedrin: Hommes freres, je suis pharisien, fils de pharisien; je suis mis en jugement pour l'esperance et la resurrection des morts.
King James Bible
But when Paul perceived that the one part were Sadducees, and the other Pharisees, he cried out in the council, Men and brethren, I am a Pharisee, the son of a Pharisee: of the hope and resurrection of the dead I am called in question.
English Revised Version
But when Paul perceived that the one part were Sadducees, and the other Pharisees, he cried out in the council, Brethren, I am a Pharisee, a son of Pharisees: touching the hope and resurrection of the dead I am called in question.
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- Si on prend Actes 10, Cornélius et tous ceux qui sont présents lors de la venue de Pierre, ceux-ci reçoivent l'esprit saint avant d'avoir été baptisés au nom de Jésus!
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https://www.gotquestions.org/Francais/P ... Bible.html
- Voici le même texte écrit en français!
- La date est très différente!
- 13 ans au lieu de 30 ans!
Nous avons beaucoup de choses à apprendre de la vie de l'Apôtre Paul. Cet homme tout à fait ordinaire a eu l'occasion d'accomplir des choses extraordinaires pour le Royaume de Dieu. Sont histoire est marquée par sa rédemption en Jésus-Christ et atteste du fait que personne n'est hors de portée de la grâce de Dieu, qui sauve. Pour comprendre pleinement qui était cet homme, nous devons prendre en compte les aspects les plus sombres de sa vie et ce qu'il représentait avant de devenir « l'Apôtre de la grâce ». Le début de sa vie était marqué par son zèle religieux, sa violence brutale et sa persécution intraitable de l'Église primitive. Heureusement, les dernières années de sa vie étaient tout à fait différentes, puisqu'il vivait pour Christ et pour l'avancée de son Royaume.
Le nom de naissance de Paul était Saul. Il est né à Tarse, en Cilicie, à l'extrême Sud-Est de la province turque moderne de Tersous, vers 1-5 ap. J.-C. Il était Hébreu, de la tribu de Benjamin (Philippiens 3.5-6). Ses parents étaient Pharisiens, issus d'un courant du judaïsme caractérisé par sa ferveur nationaliste et sa stricte adhésion à la loi de Moïse, qui cherchait à protéger ses enfants contre toute « contamination » par les non-Juifs. Alors que la famille de Saul méprisait certainement tout ce qui était lié de loin ou de près à la culture grecque, il parlait couramment grec et assez bien latin. La langue de son foyer était probablement l'araméen, dérivé de l'hébreu, la langue officielle de la Judée. Saul et sa famille étaient citoyens romains, mais considéraient Jérusalem comme leur ville sainte (Actes 22.22-29).
À l'âge de 13 ans, le jeune Saul a été envoyé en Palestine, afin d'y étudier auprès d'un rabbin du nom de Gamaliel, qui lui a enseigné l'histoire juive, les Psaumes et les prophètes. Son éducation a duré cinq à six ans et lui a permis notamment d'apprendre à étudier les Écritures (Actes 22.3). C'est à ce moment-là qu'il a appris à maîtriser une méthode pédagogique basée sur des questions-réponses, qu'on appelait à l'époque la « diatribe » et dont les rabbins se servaient pour débattre des détails de la Loi juive, afin de défendre ceux qui la respectaient ou d'accuser ceux qui la violaient. Saul est devenu avocat et était sur la bonne voie pour devenir membre du Sanhédrin, la cour suprême juive, composée de 71 membres qui statuaient sur toute question relative à la religion et aux mœurs. Saul était zélé et sa foi ne tolérait aucun compromis. C'est ce zèle qui l'a mené au fanatisme religieux.
Actes 5.27-42 rapporte l'apologie de l'Évangile et de sa foi en Jésus que Pierre a donnée devant le Sanhédrin. Il est possible que Saul était présent. En tout cas, Gamaliel l'était et a pris la parole pour apaiser les autres membres du conseil et les empêcher de le lapider. Saul a peut-être aussi assisté au procès d'Étienne. Il était présent à sa mise à mort : il gardait les vêtements de ceux qui le lapidaient (Actes 7.58). Après la mort d'Étienne, « une grande persécution éclata contre l'Église de Jérusalem » (Actes 8.1). Déterminé à faire disparaître cette nouvelle doctrine, Paul poursuivait sans pitié les disciples de Christ, croyant agir au nom de Dieu. Il n'y a certainement rien de plus dangereux et de plus inquiétant qu'un terroriste religieux, surtout s'il est persuadé d'accomplir la volonté de Dieu en tuant des innocents. C'est exactement ce que Saul de Tarse était : un terroriste religieux. Actes 8.3 dit : « Quant à Saul, il cherchait à détruire l'Église : il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les faisait jeter en prison. »
Le passage-clé de la vie de Saul est Actes 9.1-22, qui raconte sa rencontre avec Jésus-Christ, sur la route de Jérusalem à Damas, un voyage d'environ 240km. Saul était en colère à cause de ce qu'il avait vu et rempli d'une rage meurtrière contre les chrétiens. Avant de se mettre en route, il avait demandé au souverain sacrificateur des lettres à destination des synagogues de Damas, leur demandant l'autorisation de ramener tous les chrétiens (« les partisans de cet enseignement ») à Jérusalem afin de les y emprisonner. En chemin, il a vu une vive lumière qui venait du ciel, qui l'a fait tomber face contre terre, et il a entendu ces paroles : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Quand il a répondu : « Qui es-tu, Seigneur ? », la voix lui a répondu directement et clairement : « Moi, je suis Jésus, celui que tu persécutes. » (versets 4-5) Soit dit en passant que ce n'était peut-être pas sa première rencontre avec Jésus, puisque certains exégètes pensent qu'il l'avait peut-être connu dans sa jeunesse, voir même été témoin de sa mort.
La vie de Saul a été bouleversée par cette rencontre. La lumière du Seigneur l'a aveuglé, si bien qu'il dépendait de ses compagnons pour la suite du voyage. Ainsi que Jésus le lui avait demandé, il a poursuivi son chemin jusqu'à Damas, où il a été contacté par un homme du nom d'Ananias. Celui-ci était d'abord réticent à le rencontrer, parce qu'il connaissait sa réputation d'homme mauvais, mais Dieu lui a dit qu'il l'avait « choisi » comme un « instrument » entre ses mains, afin d'annoncer son nom aux non-Juifs, aux rois et aux enfants d'Israël (Actes 9.15), et qu'il souffrirait pour lui (Actes 9.16). Conformément aux instructions de Dieu, Ananias est allé trouver Saul, lui a imposé les mains et lui a raconté sa vision. Quand il a prié pour lui, Saul a recouvert la vue, reçu le Saint-Esprit (Actes 9.17), puis été baptisé (Actes 9.18). Il s'est immédiatement rendu dans les synagogues afin d'y proclamer que Jésus était le Fils de Dieu (Actes 9.20). Du fait de sa réputation, le peuple était surpris, parce que tous savaient qu'il était venu afin d'emprisonner les chrétiens (Actes 9.21), mais que maintenant, il s'était joint à eux. Il prêchait de plus en plus courageusement et les Juifs de Damas étaient confondus par ses arguments qui prouvaient que Jésus était le Messie (Actes 9.22).
Saul a ensuite passé du temps en Arabie, à Damas, à Jérusalem, en Syrie et dans sa Cilicie natale, avant que Barnabas ne lui demande de l'aider à enseigner l'église d'Antioche (Actes 11.25), une église multiethnique fondée par des chrétiens ayant fui la Judée à cause de la persécution survenue après la mort d'Étienne (Actes 11.19-21).
Le premier voyage missionnaire de Saul a eu lieu vers la fin des années 40 ap. J.-C. Puisqu'il passait à présent plus de temps en territoire non juif, Saul a commencé à employer la forme romaine de son nom : Paul (Actes 13.9). Paul est l'auteur de plusieurs livres du Nouveau Testament. La plupart des théologiens s'accordent à dire qu'il a écrit Romains, 1 et 2 Corinthiens, Galates, Philippiens, 1 et 2 Thessaloniciens, Philémon, Éphésiens, Colossiens, 1 et 2 Timothée et Tite. Ces treize Épîtres forment le « corpus paulinien » et constituent la source principale sur sa théologie. Ainsi que nous l'avons mentionné précédemment, le livre des Actes offre un aperçu historique de la vie de Paul et de son époque. L'Apôtre Paul a passé sa vie à annoncer Jésus-Christ ressuscité dans tout l'Empire romain, souvent au prix de grands sacrifices (2 Corinthiens 11.24-27). On suppose qu'il est mort martyr à Rome au cours de la deuxième moitié des années 60 ap. J.-C.
Que pouvons-nous apprendre de la vie de l'Apôtre Paul ? D'abord, son histoire remarquable nous montre que Dieu peut sauver n'importe qui. Tous les jours, à travers le monde entier, des pécheurs brisés comme Paul sont sauvés et transformés par la grâce de Dieu en Jésus-Christ. Certains d'entre eux ont commis des fautes très graves contre d'autres hommes, tandis que d'autres s'efforçaient de vivre une vie morale et pensaient qu'ainsi, Dieu serait satisfait d'eux au jour du jugement. En lisant l'histoire de Paul, nous sommes émerveillés de voir comment Dieu peut ouvrir les portes du ciel à un fanatique religieux qui a tué des innocents, y compris des femmes et des enfants. Aujourd'hui, nous avons souvent tendance à considérer les terroristes et les autres criminels comme indignes de la rédemption à cause de la gravité des crimes qu'ils ont commis contre l'humanité. L'histoire de Paul résonne à notre époque : Dieu lui a fait miséricorde alors qu'il ne le méritait pas. Chaque être humain compte aux yeux de Dieu, qu'il soit une « bonne personne » ou une personne mauvaise. Dieu seul peut sauver une âme de l'enfer.
Ensuite, la vie de Paul nous apprend que nous pouvons tous être un témoignage humble et puissant de Jésus-Christ. Aucun autre personnage biblique n'a fait autant preuve d'humilité dans l'annonce de l'Évangile de Jésus-Christ que Paul. En Actes 20.19, il dit : « j'ai servi le Seigneur en toute humilité, avec [beaucoup de] larmes et au milieu des épreuves que provoquaient pour moi les complots des Juifs. » Actes 28.31 dit : « Il prêchait le royaume de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une pleine assurance et sans obstacle. » Il n'avait pas peur d'annoncer aux autres ce que le Seigneur avait fait pour lui. Tous les jours, de sa conversion à son martyr, il a travaillé sans relâche pour le Royaume de Dieu.
Enfin, l'exemple de Paul nous apprend que nous pouvons tous nous abandonner entièrement à Dieu. Paul lui était pleinement consacré. En Philippiens 1.12-14, il écrit depuis sa prison : « Je désire que vous le sachiez, frères et sœurs, ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Évangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, personne n'ignore que c'est pour Christ que je suis en prison. Et la plupart des frères et sœurs, encouragés dans le Seigneur par mes chaînes, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole. » Malgré les circonstances adverses, Paul louait le Seigneur et annonçait continuellement la Bonne Nouvelle. (Voir aussi Actes 16.22-25 et Philippiens 4.11-13) Ses épreuves et ses souffrances lui ont révélé le prix à payer pour vivre pour Christ. Il a volontairement abandonné sa vie à Dieu et lui faisait confiance en toute chose. Il a écrit : « En effet, Christ est ma vie et mourir représente un gain. » (Philippiens 1.21) Pouvons-nous en dire autant ?
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https://topbible.topchretien.com/actes.22.2/
« Je suis juif, né à Tarse en Cilicie, mais j'ai été élevé à Jérusalem et formé aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi héritée de nos ancêtres ; j'étais plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui.
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https://bibletalk.tv/chronologie-de-la-vie-de-paul
La lettre aux Galates est un appel de Paul aux églises de cette province romaine de résister au mouvement qui les pousse à abandonner le système de salut par la foi au Christ (exprimée par la repentance et le baptême), et d'adopter un système de salut par l'observance de la Loi pour la justification (exprimée par la circoncision, les rituels et les lois concernant les aliments).
Les judaïsants étaient des chrétiens juifs, ex-pharisiens, qui croyaient que le salut par le maintien de la Loi au nom de Jésus était supérieur et ils séduisaient les chrétiens non-juifs par cette idée.
Paul rejette ce faux enseignement et, surpris que les Galates en soient si rapidement affectés, il réprimande ceux qui l'ont répandu.
Les judaïsants ont revendiqué un statut spécial et ont essayé de discréditer Paul en tant qu'Apôtre. En réponse, Paul décrit le début de sa vie et ses contacts avec Pierre afin d'établir sa propre crédibilité et ses relations avec l'Apôtre que les judaïsants ont accepté et respecté.
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Plan
Paul mentionne trois rencontres avec Pierre. Celles-ci se produisent sur une période de plus de quinze ans. Les rencontres qu'il mentionne dans l'épître aux Galates sont:
Sa première rencontre avec Pierre pour partager l'expérience de sa conversion quand il est retourné à Jérusalem pour la première fois après être devenu chrétien (Galates 1.10-17).
La deuxième rencontre, qui a eue lieu pendant la conférence au sujet du "Parti de la circoncision" à Jérusalem où une lettre a été écrite et envoyée aux églises aux soins de Paul (Galates 2.1-10).
Puis la troisième rencontre, qui s'est produite à Antioche quand Paul a réprimandé Pierre pour son hypocrisie en évitant de s'associer avec les Grecs par peur du Parti de la circoncision (qu'il avait plus tôt condamné à Jérusalem) (Galates 2.11-14).
Considérons ces trois rencontres dans la vue d'ensemble de la vie de Paul et essayons de reconstruire ces événements en ordre chronologique.
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Chronologie
Le Nouveau Testament ne présente pas d'ordre chronologique de la vie de Paul. Il faut reconstituer sa vie à partir de différentes écritures et des données historiques correspondantes de l'époque.
1. Naissance
Je suis Juif, reprit Paul, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas sans importance. Permets-moi, je te prie, de parler au peuple.
- Actes 21.39
De la tribu de Benjamin (Philippiens 3.5); Juda et Benjamin étaient les deux seules tribus du Royaume du sud. À cause de leur aide à l'armée romaine, les citoyens de la province de Cilicie recevaient la citoyenneté romaine. C'était-là un droit, autrement acheté par les soldats et les esclaves, qui leur donnait des avantages de mouvement, de liberté et de protection spéciale sous la loi romaine.
Cela s'est produit environ 100 ans avant la naissance de Paul. C'est ainsi que Paul, un Juif, pouvait revendiquer la citoyenneté romaine simplement en mentionnant le lieu de sa naissance. Paul était probablement un peu plus jeune que Jésus
2. Apprentissage
Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui.
- Actes 22.3
Il est venu à Jérusalem à un jeune âge (son nom était alors Saul) et a été instruit et entraîné par Gamaliel, qui était le petit-fils de Hillel, un rabbi qui avait une vision plus indulgente du divorce (que celle de l'École de Shammaï). Gamaliel était membre du Sanhédrin et avait plaidé devant lui en faveur des apôtres (Actes 5.33). Il avait la faveur des Juifs qui lui avaient conféré le titre de « Rabbin », ce qui signifie notre professeur, un titre supérieur à celui de «Rabbi», qui signifie mon professeur.
Ayant été enseigné par un tel homme donnait à Paul une plus grande influence.
Saul gardait les vêtements d'Étienne (peut-être dans un rôle officiel) quand il a été lapidé à mort (Actes 7.58).
Saul a commencé à persécuter l'église après la mort d'Étienne (Actes 9.1-2). Il voulait retourner dans la région d'où il venait pour persécuter l'église et ramener les chrétiens à Jérusalem pour qu'ils soient jugés et punis.
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3. Conversion
3Comme il était en chemin, et qu'il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. 4Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? 5Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. 6Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.7Les hommes qui l'accompagnaient demeurèrent stupéfaits; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.8Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas.9Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but.
10Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision: Ananias! Il répondit: Me voici, Seigneur! 11Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, va dans la rue qu'on appelle la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse.12Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d'Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu'il recouvrât la vue. Ananias répondit: 13Seigneur, j'ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem; 14et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. 15Mais le Seigneur lui dit: Va, car cet homme est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël; 16et je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom. 17Ananias sortit; et, lorsqu'il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant: Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint Esprit. 18Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé;
- Actes 9.3-18
19Et je dis: Seigneur, ils savent eux-mêmes que je faisais mettre en prison et battre de verges dans les synagogues ceux qui croyaient en toi.
- Actes 22.19
Saul a entendu la voix de Jésus. Il a été aveuglé et a regagné la vue après l'imposition des mains par Ananias. Il a appris par prophétie que le Seigneur l'appelait à prêcher aux nations (c'est-à-dire aux païens). Il a même été baptisé pour le pardon de ses péchés. Plusieurs disent que les églises du Christ sont trop insistantes concernant le baptême, mais Ananias lui-même a insisté que Saul soit baptisé!
Paul était alors connu comme Saul mais quelques temps après sa conversion il utilisait son nom romain, Paul, probablement pour faciliter ses mouvements et son œuvre à travers l'Empire romain (« Alors Saul, appelé aussi Paul » - Actes 13.9).
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4. La fuite de Damas
19et, après qu'il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.20Et aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. 21Tous ceux qui l'entendaient étaient dans l'étonnement, et disaient: N'est-ce pas celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n'est-il pas venu ici pour les emmener liés devant les principaux sacrificateurs? 22Cependant Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ.
23Au bout d'un certain temps, les Juifs se concertèrent pour le tuer, 24et leur complot parvint à la connaissance de Saul. On gardait les portes jour et nuit, afin de lui ôter la vie. 25Mais, pendant une nuit, les disciples le prirent, et le descendirent par la muraille, dans une corbeille.
- Actes 9.19-25
Le roi Arétas, mentionné en 2 Corinthiens 11.32, régnait sur la région à cette époque et il est mort en 40 apr. J.C.; on en déduit donc le temps approximatif de la conversion de Paul.
5. Arabie
17et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l'Arabie.
Région déserte. Paul y est allé pour méditer, prier, recevoir de l'enseignement et aussi par mesure de sécurité étant poursuivi.
6. De retour à Damas
17… Puis je revins encore à Damas.
7. Première rencontre avec Pierre à Jérusalem
18Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui.
Trois ans après sa conversion, Paul a passé deux semaines à Jérusalem. Il a rencontré Pierre et Jacques pour partager ses expériences avec eux mais non pas pour en recevoir de l'instruction.
Après avoir rencontré Pierre, il a prêché pendant quelques temps dans la région et il discutait avec les hellénistes (Juifs élevés parmi les Grecs dans d'autres régions, Grecs convertis au Judaïsme). C'était le même groupe avec qui Étienne avait discuté auparavant et qui l'avait amené devant le Sanhédrin (Étienne était aussi un Helléniste converti au christianisme), ceux avec qui il avait comploté par le passé et avec qui il discutait maintenant concernant le Christ. Ces Hellénistes commençaient à comploter de la même manière pour tuer Saul. On l'amena alors hors de la ville à Césarée puis il retourna à Tarse.
8. Syrie and Cilicie
21J'allai ensuite dans les contrées de la Syrie et de la Cilicie.
Paul est demeuré dans cette région une dizaine d'années. Il a prêché à Tarse. Certains croient que plusieurs choses qui sont mentionnées en 2 Corinthiens 11.22-27 mais ne le sont pas en Actes auraient eu lieu pendant son temps in Syrie.
22Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham? Moi aussi. 23Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, 24cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, 25trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme. 26Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. 27J'ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité.
– 2 Corinthiens 11.22-27
Cette période sert de temps de maturation et de préparation pour son œuvre énorme parmi les païens.