Religions du monde :: forum religion

Bonjour à tous,

Je suis en train de relire la République de Platon (Politia) et au livre II on y trouve le fameux mythe de Gygès et l'Anneau d'invisibilité.
Cet anneau, vous le savez sans doute, a été repris par Tolkien et dans la safga qu'il a écrite, cet Anneau est l'objet de désir et de puissance. Mais au-delà de cela, la question philiosophique est la suivante: qu'est-ce que la Justice au fond ?
Serions-nous justes si nous avions un anneau d'invisibilité ? ou au contraire,commettrions-nous n'importe quoisous le couvert de l'anonymat ?
Ca rappelle encore une autre histoire,biblique celle-là. A savoir le dialogue entre le satan et Dieu à propos de l'intégrité de Job !

Comme le disait Epicure au IVème siècle A.C.N.: "les êtres vivants qui n'ont pas pu s'unir par des contrats pour éviter de se nuire mutuellement, nont pas de mot pour désigner le juste et l'injuste"
(cité par Diogène Laerce, Vie, doctrines et sentences des philosophes).

Les émeutes de ces jours-ci en France surtout (mais aussi en Belgique et en Allemagne par contagion), sont aussi motivées par un "besoin de justice".
J'entendais lors d'une émission radio sur Frane Inter que le "contrat social" (si cher à Roussau,pensé-je), se délitait de plus en plus.

Ceci explique cela.

A vous la parole si ce sujet vous inspire.

Ceux qui n'ont pas la République de Platon chez eux, peuvent toujours lire en ligne ceci:

http://plato-dialogues.org/fr/tetra_4/r ... /gyges.htm

Pasteur Patrick a écrit :qu'est-ce que la Justice au fond ?

Le besoin de croire qu'on peut être maître de sa vie.

J'aime bien les différents stades décrits par Comte Sponville qui rejoignent cette conception d'obéissance à la justice et au lois.


Le plus bas stade: "le sauvage" qui n'obéit à aucune loi sinon celle dictée par son égoïsme (bon j'extrapole, il n'en parle pas vraiment de ce stade).

Le deuxième stade: la politesse --> l'individu feint d'être policé devant autrui tout en pouvant penser et vouloir faire le contraire de son action (exemple, s'agenouiller devant son souverain de peur d'être battu alors qu'on le déteste).

Le troisième stade: les vertus --> au pluriel car il y en a plusieurs (générosité, patience, tolérance...) qui peuvent être présentes séparemment chez un individu. Cette fois-ci l'individu se fixe lui-même la loi à suivre pour le bien de tous. Cependant même s'il respecte cette loi, il se fait violence car il n'est pas lui-même cette loi (il agit comme s'il aimait mais il n'aime pas en réalité)

Le dernier stade: l'amour --> celui qui aime est la loi elle-même: tous ses actes seront vertueux car de l'amour (de l'agapé) ne découlent que des bonnes actions. On retrouve alors la fameuse citation de Saint Augustin: "Aime et fais ce que tu veux".

Je ne connais pas Comte Sponville, pus que ça, mais dans quelbouquin décrit-il ces stades ?
J'ai bien l'imporession qu'il a lu Kierkegaard qui le premier parle des trois stades: le don Juan qui vit dans l'instant, le bourgeois limité par la morale et le chrétien qui vit d'amour sacré et a passé par les stades qui précèdent et les dépasse.

A plus

Oui, ça rejoint en un sens les stades décrits par Kierkegaard.

C'est dans le Petit traité des grandes vertus que Comte Sponvile fait ces différences entre politesse, vertu, amour.

C'est un bouquin très intéressant puisque dans chaque chapitre, il traite d'une vertu différente (et il cherche à "vulgariser" la philosophie en compilant différentes opinions de philosophes sur ces sujets mais tout en étant précis; on n'a pas besoin de faire des études de philosophie pour le comprendre). Et il finit ce livre avec un chapitre sur l'amour où il explique les différences entre eros, philia et agapé (qui sont traduits par "amour" en français alors que ce sont des notions bien distinctes). Une analyse utile pour se remettre les idées en place.


PS: ce que j'aime beaucoup chez lui c'est que c'est un homme affirmant son athéisme mais qui ne rejette pas en bloc, bien au contraire, les valeurs chrétiennes ou bouddhistes... Son athéisme est finalement un gage d'objectivité sur ce sujet.