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éternel retour

Posté : 16 janv.06, 01:50
par pastoral hide & seek
Nietzsche, Le gai savoir :

Le poids le plus lourd. - Et si, un jour ou une nuit, un démon venait se glisser dans ta suprême solitude et te disait: " - Cette existence, telle que tu la mènes, et l'as menée jusqu’ici; il te faudra la recommencer et la recommencer sans cesse : sans rien de nouveau; tout au contraire ! La moindre douleur, le moindre plaisir, la moindre pensée, le moindre soupir, tout de ta vie reviendra encore, tout ce qu'il y a en elle d'indiciblement grand et d'indiciblement petit, tout reviendra, et reviendra dans le même ordre, suivant la même impitoyable succession ... cette araignée reviendra aussi, ce clair de lune entre les arbres, a cet instant, et moi aussi ! L’éternel sablier de la vie sera retourné sans répit, et toi avec, poussière infime des poussières ! " . Ne te jetterais-tu pas à terre, grinçant des dents et maudissant ce démon ? A moins que tu n'aies déjà vécu un instant prodigieux où tu lui répondrais: " Tu es un dieu : je n'ai jamais ouï nulle parole aussi divine ! "

Si cette pensée prenait barre sur toi. elle te transformerait peut-être, et peut-être t'anéantirait; tu te demanderais à propos de tout: " Veux-tu cela ? le reveux-tu ? une fois ? toujours ? à l'infini ? " et cette question pèserait sur toi d'un poids décisif et terrible ! Ou alors, ah ! comme il faudrait que tu t'aimes toi-même et que tu aimes la vie pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation !

Posté : 16 janv.06, 02:00
par patlek
Ce serait l' équivalent du film "un jour sans fin", sauf qu'" il n' y aurait ni leçon a tirer, ni progrés.

Ce serait complétement idiot et sans intéret.

Posté : 16 janv.06, 06:49
par Wiwi
Possible, si nous ne sommes qu'une sorte de programme informatique avec un ou des créateurs du programme qui seraient des Dieux pour les croyants.

EDIT

Euh, Nietzshe c'est un peu planté sur ce coup. Même si nous devions faire du mode repeat avec notre existence, si nous le savons, nous le changerions quoiqu'il arrive, donc nous ne le saurons pas, donc pas d'enfer.

Posté : 16 janv.06, 08:28
par Falenn
Wiwi a écrit :Euh, Nietzshe c'est un peu planté sur ce coup. Même si nous devions faire du mode repeat avec notre existence, si nous le savons, nous le changerions quoiqu'il arrive, donc nous ne le saurons pas, donc pas d'enfer.
Sauf si tu le sais à chaque fois et le "change" de la même manière.
Et puis, encore faudrait-il que tu saches ce qu'il était pour ne pas le refaire à l'identique ...

Posté : 16 janv.06, 13:54
par Wiwi
Falenn a écrit :Sauf si tu le sais à chaque fois et le "change" de la même manière.
Impossible du faite des causes et effets. Si tu prend une cassette ou un DVD comme image, si tu ajoutes à chaque début de film une nouvelle cause, cela va changer le film. La cause ici est ta mémoire. On retrouve le film "histoire sans fin".
Falenn a écrit :Et puis, encore faudrait-il que tu saches ce qu'il était pour ne pas le refaire à l'identique ...
Si tu n’as aucune mémoire, il n’y a plus d’enfer de la répétition.

Le texte de Nietzsche sur ce coup est faussé par les causes et effets. Un seul rajout et c'est tout la suite qui est modifié.

Posté : 16 janv.06, 15:14
par LumendeLumine
Je ne crois pas que Nietzsche supposait que l'éternel retour soit une réalité, mais que c'était simplement une agréable comparaison pour signifier l'importance de la vie humaine.

Sur quoi base-t-il cette importance? Dieu seul le sait (dans sa tombe :wink: )...

Posté : 16 janv.06, 23:47
par pastoral hide & seek
L'important dans ce texte n'est pas la validité du système, l'éternel retour plausible ou pas, mais plutôt la confrontation avec cette possibilité, comme pascal l'a fait avec son pari, Nietzsche nous teste et nous met face à l'éternel retour. Et cet éternel retour agit comme un véritable révélateur, le poids de chaque instant de chaque choix est multiplié par l'infini, il n'y a pas d'échapatoire, et c'est la que cela devient fort interessant, cela peut devenir intolérable, voir totalement inacceptable, si vous ne vivez pas pleinement votre vie : Ne te jetterais-tu pas à terre, grinçant des dents et maudissant ce démon ?
Oui mais voila, il y a aussi :A moins que tu n'aies déjà vécu un instant prodigieux où tu lui répondrais: " Tu es un dieu : je n'ai jamais ouï nulle parole aussi divine !
Il y a le oui tragique, celui qui répond oui et qui trouve sa vie suffisament riche de 5 sens, de choix, de vie, d'instants et pour qui le fait que tout cela soit répété, confirmé ne pose en somme pas de problèmes.

Certains croient au paradis car ils sont dans l'espoir d'une vie meilleur, mais seulement dans quelle disposition d'esprit sont-ils ?
Avec l'éternel retour, si ils sont tristes et gris, cette éternité ne leur fera pas de cadeaux. Nietzsche a l'audace de nous proposer ce jugement de tous les instants dont nous sommes les seuls maitres, et cela afin de redonner sa véritable importance à la vie que nous menons :

Si cette pensée prenait barre sur toi. elle te transformerait peut-être, et peut-être t'anéantirait; tu te demanderais à propos de tout: " Veux-tu cela ? le reveux-tu ? une fois ? toujours ? à l'infini ? " et cette question pèserait sur toi d'un poids décisif et terrible ! Ou alors, ah ! comme il faudrait que tu t'aimes toi-même et que tu aimes la vie pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation !

Posté : 17 janv.06, 00:00
par IIuowolus
j'ai pas compris la question ?

Posté : 19 janv.06, 06:05
par osmosis203
Si cette pensée prenait barre sur toi. elle te transformerait peut-être, et peut-être t'anéantirait; tu te demanderais à propos de tout: " Veux-tu cela ? le reveux-tu ? une fois ? toujours ? à l'infini ? " et cette question pèserait sur toi d'un poids décisif et terrible ! Ou alors, ah ! comme il faudrait que tu t'aimes toi-même et que tu aimes la vie pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation !
Nietzsche, on ce demande si il était croyant, plutôt de déconvertir il vas convertir.

C'est vrai que ça doit être angoissant, de revenir vivre sur terre, et d'être un croyant, par exemple le musulman que l'on a toujours rejeté. Comme dit nietzche ça doit anéantir, de ce contredit, d'être ce qu'on à jamais voulus être.
Nietzche à été angoisser de l'avoir compris. Mais il est pas allez jusqu'au bout.

Posté : 19 janv.06, 22:11
par pastoral hide & seek
Nietzsche, on ce demande si il était croyant, plutôt de déconvertir il vas convertir.

C'est vrai que ça doit être angoissant, de revenir vivre sur terre, et d'être un croyant, par exemple le musulman que l'on a toujours rejeté. Comme dit nietzche ça doit anéantir, de ce contredit, d'être ce qu'on à jamais voulus être.
Nietzche à été angoisser de l'avoir compris. Mais il est pas allez jusqu'au bout.

Je ne vois décidément pas les choses comme vous, pour moi dans l'éternel retour, tous les Nietzsches se ressemblent, et c'est parce que tous les nietzsches se ressemblent que cela change la donne. Car il ne faut plus seulement se poser la question à la légère au moment oportun, mais il faut le faire pour une éternité de moments :

" Veux-tu cela ? le reveux-tu ? une fois ? toujours ? à l'infini ? " et cette question pèserait sur toi d'un poids décisif et terrible !

En fait l'éternité selon Nietzsche n'est pas après, comme cela peut l'etre pour le paradis, mais elle est pendant et c'est cela qui est radical.
Dans cette éternité du moment, on est face a soi-même, on ne peut pas se voiler la face, combien de gens vivent mal et sont dans l'espérance d'une vie meilleure après qui leur serait livrée sur un plateau, or voila pourquoi après ? pourquoi pas plutot maintenant ?
Aimer la vie, voila ce qu'il y a derrière cet éternel retour.