Posté : 07 mai06, 23:25
Ahasverus, c'est très bas, le "les attaques viennent de l'extrême-droite"...
Peut-être, effectivement, que certaines attaques viennent de l'extrême-droite.
En tout cas, personnellement, je ne suis pas d'extrême-droite, et je considère Kinsey comme un fumiste. Et beaucoup d'autres gens avec moi, je le sais.
Alors, pour te faire plaisir, je n'ai pas pris mes renseignements dans l'ouvrage de Susan Brinkmann, ouvertement hostile à Kinsey, mais dans un Dictionnaire du monde actuel datant de la fin des années 60, article "Rapport Kinsey" (l'article n'est pas hostile à Kinsey). Il a souvent une confusion entre les "rapports Kinsey". Le premier, le plus célèbre (1,5 M d'exemplaires vendus...) est certes intéressant, mais le problème, le gros problème, c'est que les réponses se sont faites sur la base du volontariat. Autant dire que la fiabilité de cette enquête est comparable à celle des sondages que l'on trouve partout sur le web, par exemple sur les futures élections présidentielles en France : fiabilité presque nulle, bien sûr. De plus, et c'est là un problème récurrent des enquêtes de moeurs, la fiabilité des réponses elle-même est très contestable. En France, par exemple, les associations de soutien aux prostituées contestent les résultats des enquêtes sur la prostitution, selon lesquelles seulement 3,3 % des hommes fréquenteraient les prostituées (et il est certain que lorsqu'un homme reçoit un coup de fil au cours duquel on lui demande à brûle-pourpoint "fréquentez-vous des prostituées ?" ou "sodomisez-vous votre femme ?" ou "combien de partenaires sexuels avez-vous eu au cours de votre vie ?", on ne peut qu'être sceptique quand à la fiabilité des réponses... de même pour une femme, d'ailleurs).
Voilà. Ce n'est pas parce qu'a posteriori tout le monde célèbre Kinsey pour avoir contribué à la libération de la sexualité qu'il faut fermer les yeux sur le peu de sérieux des enquêtes sur lesquelles il s'est fondé.
(Un petit détail également, qui pourra t'éclairer, et ce n'est pas une invention de l'extrême-droite, j'ai aussi trouvé cela dans ce Dictionnaire : dans le quatrième rapport Kinsey, fait sur une population de délinquants sexuels, les enquêteurs, en conclusion, ont remis en cause le caractère criminel de certains actes pédophiles.
C'est d'ailleurs un lieu commun chez ceux qui font l'apologie de la révolution sexuelle. En France, une pétition avait été signée en 1977 pour demander la décriminalisation de la pédophilie, signé par tous les grands pontes de l'époque : Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang, Félix Guattari, Patrice Chéreau, Daniel Guérin. Une pétition semblable recueille les signatures de Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto, Jacques Derrida. Dans les textes des pétitions, on trouve ces mots : «Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire?» Dans le quotidien Libération, entouré de bienveillance de la part des journalistes, on trouve le témoignage d'un pédophile, Benoît. Je le mets en lien pour ne pas choquer les personnes sensibles (http://www.denistouret.net/textes/Cohn-Bendit.html).
Voilà où devait mener la révolution sexuelle, pour beaucoup, hélas, à l'époque. Dans ces conditions, comment s'étonner que beaucoup se soit opposé de façon virulente à la révolution sexuelle ? Signalons aussi qu'à l'époque, ceux qui s'opposaient à ce genre de pétitions étaient catalogués... d'extrême-droite. A méditer, donc, Ahasverus.)
Peut-être, effectivement, que certaines attaques viennent de l'extrême-droite.
En tout cas, personnellement, je ne suis pas d'extrême-droite, et je considère Kinsey comme un fumiste. Et beaucoup d'autres gens avec moi, je le sais.
Alors, pour te faire plaisir, je n'ai pas pris mes renseignements dans l'ouvrage de Susan Brinkmann, ouvertement hostile à Kinsey, mais dans un Dictionnaire du monde actuel datant de la fin des années 60, article "Rapport Kinsey" (l'article n'est pas hostile à Kinsey). Il a souvent une confusion entre les "rapports Kinsey". Le premier, le plus célèbre (1,5 M d'exemplaires vendus...) est certes intéressant, mais le problème, le gros problème, c'est que les réponses se sont faites sur la base du volontariat. Autant dire que la fiabilité de cette enquête est comparable à celle des sondages que l'on trouve partout sur le web, par exemple sur les futures élections présidentielles en France : fiabilité presque nulle, bien sûr. De plus, et c'est là un problème récurrent des enquêtes de moeurs, la fiabilité des réponses elle-même est très contestable. En France, par exemple, les associations de soutien aux prostituées contestent les résultats des enquêtes sur la prostitution, selon lesquelles seulement 3,3 % des hommes fréquenteraient les prostituées (et il est certain que lorsqu'un homme reçoit un coup de fil au cours duquel on lui demande à brûle-pourpoint "fréquentez-vous des prostituées ?" ou "sodomisez-vous votre femme ?" ou "combien de partenaires sexuels avez-vous eu au cours de votre vie ?", on ne peut qu'être sceptique quand à la fiabilité des réponses... de même pour une femme, d'ailleurs).
Voilà. Ce n'est pas parce qu'a posteriori tout le monde célèbre Kinsey pour avoir contribué à la libération de la sexualité qu'il faut fermer les yeux sur le peu de sérieux des enquêtes sur lesquelles il s'est fondé.
(Un petit détail également, qui pourra t'éclairer, et ce n'est pas une invention de l'extrême-droite, j'ai aussi trouvé cela dans ce Dictionnaire : dans le quatrième rapport Kinsey, fait sur une population de délinquants sexuels, les enquêteurs, en conclusion, ont remis en cause le caractère criminel de certains actes pédophiles.
C'est d'ailleurs un lieu commun chez ceux qui font l'apologie de la révolution sexuelle. En France, une pétition avait été signée en 1977 pour demander la décriminalisation de la pédophilie, signé par tous les grands pontes de l'époque : Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang, Félix Guattari, Patrice Chéreau, Daniel Guérin. Une pétition semblable recueille les signatures de Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto, Jacques Derrida. Dans les textes des pétitions, on trouve ces mots : «Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire?» Dans le quotidien Libération, entouré de bienveillance de la part des journalistes, on trouve le témoignage d'un pédophile, Benoît. Je le mets en lien pour ne pas choquer les personnes sensibles (http://www.denistouret.net/textes/Cohn-Bendit.html).
Voilà où devait mener la révolution sexuelle, pour beaucoup, hélas, à l'époque. Dans ces conditions, comment s'étonner que beaucoup se soit opposé de façon virulente à la révolution sexuelle ? Signalons aussi qu'à l'époque, ceux qui s'opposaient à ce genre de pétitions étaient catalogués... d'extrême-droite. A méditer, donc, Ahasverus.)