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La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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Citizenkan

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La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 17 déc.19, 02:16

Message par Citizenkan »

La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines 1/5



Mona Cholet : « Le créneau ultra-vendeur de l’islamophobie, sur lequel surfe déjà sans vergogne l’écrasante majorité des médias, permet de copiner avec les puissants et de flatter les plus bas instincts des masses tout en se prenant pour Jean Moulin. »



Voir : http://mizab.over-blog.com/2017/03/l-in ... tie-1.html



En marge du tapage islamophobe faisant les plus belles heures des médias en perte de vitesse et cachant le désastre social du paysage français au cœur d’un vaste magma électoral, se trame en coulisses la réorganisation de l’Islam de France en vue de promouvoir le réformisme musulman sous l’égide des réseaux sionistes qui opèrent sur trois tableaux : l’islamisme radical, l’islamophobie, et le réformisme islamique, rien que cela ! Plusieurs acteurs viennent orner cette fresque grandiloquente et quasi funambulesque. Aux premières loges, nous avons Anouar Kbibech, qui, salarié par le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, en tant que (?) président du Conseil français du culte musulman (et membre de facto du conseil d'administration de la Fondation de l'Islam de France), fit, il y a deux ans, l’annonce saugrenue que le CFCM travaillera en commun avec des conseillers juifs.[1]



Soros Vs Rothschild



Le journaliste d'investigation indépendant, Hicham Hamza, alias Panamza, dévoile que le fameux Marwan Muhammad, très grand ami du sioniste invétéré Claude Askolovitch, et ex-employé de Goldman Sachs, avait accepté (pour le CCIF) les donations du marchand d'armes et prédateur financier George Soros. Le journal Le Monde rapporte que ce dernier est entré en concurrence avec l’obscur néo-rationaliste Hakim El Karoui, ex-banquier de Rothschild, et auteur du rapport pour l’Institut Montaigne, pour s’accaparer le leadership de l’Islam de France à vocation réformiste. Celui-ci participa activement à la fondation de l’Association musulmane pour l’islam de France (AMIF) qui compte parmi ses membres des représentants aussi prestigieux que Mohamed Bajrafil et Tareq Oubrou. Jean-Pierre Chevènement qui ne cache plus ou presque ses connivences sionistes, fut nommé à la tête de la Fondation pour l’islam de France qui a pour mécène le sulfureux Serge Dassault. Né Serge Bloch, ce fabriquant d’arme ayant fricoté avec Israël, est détenteur du journal le Figaro, et il est investi dans le capital social de la radio Beur FM.



À la suite des attentats de 2015, le zélé infiltré ultra sioniste Félix Macquart tente de cristalliser les forces musulmanes qui prônent le réformisme.[2] Il lance en 2015, en coopération avec un panel d’acteurs principaux du réformisme musulman tels que Ghaleb Bencheikh, Adnan Ibrahim, Asma Lamrabet, Mohammed Bajrafil (qui fera marche-arrière lorsqu’il sentira le traquenard) le Forum mondial pour la réforme de l'islam en vue d’endiguer l’islam radical, comprendre le patrimoine musulman, sous l’œil bienveillant de la « Lumière » Alain Finkielkraut. Le but inavoué est de prendre le contrôle sur l’élite musulmane en vue de la rendre malléable aux injonctions venues d’en-haut.

On prend les mêmes et on recommence. Ce sont ces ingrédients qui ont vaincus la monarchie et le clergé pour remettre les clefs du pouvoir aux mains des sociétés financières supranationales, avec pour vitrine un pouvoir local baptisé pour l’occasion « laïcité », cet artifice qui sert de paravent pour mieux subjuguer les récalcitrants. Après le siècle des Lumières qui dompta l’Église, voici l’Islam des Lumières promu par les sociétés occultes tapissés dans le secret des loges. Les idiots utiles issus du peuple s’en feront les ambassadeurs.



Dans les hautes sphères de la hiérarchie des comploteurs, nous avons l’indétrônable pompier-pyromane, J. Attali, dont la contribution généreuse se retrouve à tous les échelons, depuis en amont l’assistance et le conseil prodigués aux hautes instances saoudiennes qui furent entrainées par les mirages du progressisme, jusqu’au patronage en aval des imams de la République tels que le savoureux Ismaël Mounir.  Avant de conclure cette nouvelle alliance, Attali prit soin d’offrir un dernier baisé, tel un Juda en mal de contrition, à son ancien protégé, frère Tarik, la mariée déchue ; on n’achève bien les chevaux, car on ne pactise pas avec le Diable ! Jacques, qui entre désormais dans les annales de l’Histoire au même titre que son coreligionnaire le funeste Disraeli, est dans tous les mauvais coups, ce génie machiavélique aux allures de Spielberg…



Il y a ici et là des initiatives plus modestes dans les rangs juifs en vue de déstabiliser les musulmans, à l’image de Rachid Birbach, le portrait-robot de Meyer Habib, qui arrive mal à cacher ses origines en se faisant passer sur les réseaux sociaux pour un apostat devenu chrétien.[3] Sans parler des trolls innombrables qui inondent la toile sous le masque de fervents défenseurs, et souvent acerbes, de l’Islam réformiste, et de son jeune avatar, le coranisme. Je ne parle pas de l’instrumentalisation des réseaux juifs de la marionnette Chalgoumi qui devait avoir de sacrées casseroles (si l’on s’en tient aux allégations d’A. Soral) pour s’être autant fourvoyé jusqu’à perdre son identité, en plus d’être ridicule pour une poignée de dollars ! Comme quoi, l’amour du gain n’a pas de prix…



Les pieds nickelés



Au diapason de cette fresque ubuesque voguent des électrons libres à l’instar de Karim Hanifi, un juif converti qui est sur la même longueur d’ondes, peut-être bien malgré lui, que les conspirateurs de l’ombre. Romain Sirugue de son vrai nom, dont les appétits féroces sont à hauteur de sa mégalomanie, nous aide à déchiffrer sa démarche obscure grâce à ses deux mentors dont il reproduit les idées, j’ai nommé Islam ibn Ahmed qui sollicite plus sa force intellectuelle et le mystérieux akbarien Oussama, alias Sālik Al-Hanīf qui doit son pseudonyme, tout comme Karim d’ailleurs, à sa volonté de procéder à un syncrétisme des trois grandes religions monothéistes. Véritable mine d’or pour dévoiler les attentes de son lointain protégé, il sollicite plus volontiers sa force émotionnelle. Karim en a pour tous les goûts, sacré veinard !



Notre trio magique ne rate pas la moindre occasion pour prendre à contre-pied la plèbe musulmane qu’il toise du haut de sa rambarde. L’un de leur tout dernier larcin est cette thèse universitaire soutenue par mon vieil ami, l’islamologue Hassan Chahdi qui a fourvoyé son âme en échange d’un vil prix ! Pour rançon de la gloire, il joue volontiers à l’arabe de service au nom de l’émancipation intellectuelle, quel dilemme ! Notre larron tombait à pic pour ajouter une nouvelle flèche à l’arc orientaliste. L’orientalisme modéré n’avait rien à se mettre sous la dent pour mettre à mal le Coran des origines, alors il s’est enfermé dans des vices de forme entortillés, ce qui constitue un cruel aveu de faiblesse. Le Diable se perd dans les détails ! Pour reprendre du poil de la bête, il sollicita les services d’un élément de l’intérieur bien aux faits des arcanes de la constitution du livre sacré des musulmans du point de vue de ses adeptes. Un atout de taille qu’il allait exploiter au mieux ; à défaut de jeter le discrédit sur l’élaboration du Coran qui reste le même depuis 14 siècles, ce qui en soit ébranle l’orientalisme partisan, on s’intéresse à la genèse de l’évènement et son processus de formation qui, à résultat identique (il existe une seule version du Coran depuis sa compilation), relèverait du mythe. Non seulement l’historiographie musulmane nous « mentirait » entre guillemets, mais, en réalité, seul l’esprit du Coran fut conservé, non sa lettre ou du moins pas dans son intégralité. Eureka ! On trouvait une faille qu’allait exploiter nos trois compères, même si, pour l’instant, c’est Islam ibn Ahmed qui prend les devants de la scène en affichant son soutien à cette thèse hasardeuse en pensant avoir attrapé un gros poisson[4] ! Nos trois récidivistes font une pierre deux coups : ils s’alignent avec l’orientalisme qui prône avec force le réformisme et qui donc redore leur blason, et, d’un point de vue purement dogmatique, il défend le crédo rationaliste du caractère créé du Coran. Un véritable coup de maitre dans cette partie de billard à trois bandes ! Karim aurait intérêt à exploiter cette brèche s’il veut rééquilibrer les débats avec les chrétiens, car, à ses yeux, la Bible fut conservée dans l’esprit à défaut de l’être dans la lettre. Le réformisme radical s’est donné pour mission de dissocier entre le texte fondateur de l’Islam et ses références primitives, et force est de constater que Karim Hanifi est passé maitre en la matière.



Malheureusement, les musulmans en mal de repères mordent facilement à l’hameçon. Ils n’ont pas à l’esprit que cette initiative, qui reprend les vieux codes de l’orientalisme, s’inscrit dans une campagne plus vaste dont nous avons dressé les trois hypostases en introduction. Nous n’avons à faire là qu’à la troisième composante qui consiste, de la part des réseaux juifs, mais pas seulement, à financer la recherche islamologue en vue de déstabiliser les musulmans et de faire de l’islam un fait culturel à vocation folklorique, non idéologique, au même titre que la religion catholique désormais à genoux depuis belles lurettes, et qui, désormais, est tenue en laisse et asphixiée grâce à sa sécularisation. Pour se convaincre de ces desseins cyniques, ayons à l’esprit que le Collège de France, où Hassan fit étalage au grand jour de sa compromission devant un parterre d’universitaires en liesse acquis à sa cause, est grassement et gracieusement financé par la Fondation Bettencourt-Schueller, un obscur mécène.



Le Coran des historiens



« La complexité des structures exclut une composition consciente de Mahomet. C’est pourquoi nous sommes en faveur de ranger cette hymnologie dans une catégorie que nous définirions comme transpersonnelle. »

Pierre Crapon de Crapona, Le Coran : aux sources de la parole oraculaire, p. 557.



C’est dans ce contexte qu’il incombe d’appréhender la parution du « Coran des historiens » aux éditions du Cerf. Déjà, cette maison d’édition d’obédience chrétienne connait dernièrement des revirements à la suite de convulsions d’ordre notamment économiques. En 2016, vingt-sept frères dominicains signent une pétition dans laquelle ils dénonçaient l’intrusion d’une « droite perverse » et se disent « vraiment tristes de voir que le soutien apporté par les éditions du Cerf à Valeurs actuelles rompt avec toute cette tradition qui a fait l’honneur de l’ordre dominicain en France ». Pour le journaliste Joseph Confavreux, cette pétition n'empêche pas la ligne éditoriale du Cerf de prendre une orientation de plus en plus réactionnaire, notamment à l'occasion de la parution du livre L’Émancipation promise du politologue Pierre-André Taguieff (un propagandiste atlantiste, ndt.) qui dresse un violent réquisitoire contre les valeurs républicaines estimant qu’érigées « en absolus, la liberté, l’égalité et la fraternité se transforment en idoles sanguinaires au nom desquelles des multitudes sont sacrifiées ». Il pourfend l’écologie et prend la défense du capitalisme, estimant que le « le secret de l’antisémitisme moderne » serait la « haine du capitalisme ».[5]



Je n’ai pas la prétention ici de procéder à une réfutation détaillée, voire même sommaire, de ce monument, l’excellent site Mizane.info, avec lequel je ne partage pas toutes les idées, s’en est chargé avec brio.[6] Je me contenterais, après avoir écarté la thèse farfelue de l’hypercritique, d’apporter ma pierre à l’édifice en dressant une liste de citations d’orientalistes entérinant l’idée que le Coran fut bel et bien conservé depuis ses débuts (avec 40 témoignages au total) ; pinailler sur des détails formels n’enlèvent en rien à cet état de fait. Bien sûr, nombreux sont les auteurs de ces témoignages qui ne portent pas l’islam en affection, notamment au sein d’une élite chrétienne, l’un de ses plus fervents détracteurs, rappelons-le quand même ! Ce constat apporte plus de poids à leurs confessions.



Notons également que ces témoignages reposent sur le paradigme matérialiste à l’origine méthodologique de la science moderne, et qui, par essence, est biaisé, car occultant littéralement la dimension spirituelle de l’homme, une composante essentielle du phénomène religieux. Malheureusement, nombreux sont les chercheurs musulmans qui valident ce paradigme, et qui, malgré qu’ils réfutent certaines thèses orientalistes, leur concèdent certains postulats risquant de jouer en leur défaveur.[7] Notamment, le vecteur principal de la transmission du Coran fut par voie orale. Fort de son paradigme matérialiste, l’historico-critique fait fausse route puisqu’il s’attarde sur les preuves matérielles telles que les manuscrits, alors qu’il ne constitue qu’un support secondaire.



La bataille hégémonique se déroule avant tout sur le terrain idéologique, et plus on concède du terrain, plus on prête son flanc à la critique, et plus proche est l’abdication. Ainsi, si la vérité vient de la bouche de l’adversaire, c’est uniquement sous un angle, non dans l’absolu, en sachant qu’en fonction des grilles de lecture, on aborde la vérité sous des angles variés et complémentaires. Donc, dans l’absolu, le paradigme humaniste est biaisé, mais relativement, il génère une certaine vérité (même « vérités » au pluriel n’est pas mal non plus). Cette démonstration convient à une catégorie d’individus, et par forcément à des croyants convaincus. Notons, enfin, qu’il m’arrive de citer un auteur sans citation.



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] https://www.youtube.com/watch?v=p30GbeE ... xMoZuAOPtU

[2] Voir : https://www.egaliteetreconciliation.fr/ ... 31494.html

[3] Voir : https://www.youtube.com/watch?v=dXBSxqxS8JQ&t=84s

[4] Voir : https://www.youtube.com/watch?v=d2N6aB9P5Ek

[5] Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ditions_du_Cerf

[6] Voir : https://www.mizane.info/le-coran-des-hi ... pAMcoIS4pc

[7] En voici un exemple criant :

https://oumma.com/le-coran-de-othman-my ... #_ftnref24

En voici un autre exemple beaucoup plus modéré :

https://oumma.com/pour-une-approche-his ... #_ftnref14

'mazalée'

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 17 déc.19, 07:34

Message par 'mazalée' »

Citizenkan a écrit : 17 déc.19, 02:16 le Forum mondial pour la réforme de l'islam en vue d’endiguer l’islam radical, comprendre le patrimoine musulman
Vous tapez dans le mille (y)
Chaque jour suffit.

enso

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 17 déc.19, 08:27

Message par enso »

en même temps si les musulmans eux même ne font pas ce travail de recherche objectif historique et critique de leur texte
il ne faut pas s’étonner que d'autre s'en charge
et je les en remercies pour ce travail .


https://www.youtube.com/watch?v=aj-QOOEvl38


[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aj-QOOEvl38[/youtube]
B:ec/g/ergosystem-phenom-stimung-Heidegger :T:dma:emr:osv:cnv:aprem:cfsys:sfie:boite:4E:5R:hr
jambaynDod

Citizenkan

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 17 déc.19, 23:08

Message par Citizenkan »

La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines 2/5



Passons au vif du sujet (cette liste est issue en grande partie du superbe ouvrage Hunting for the world of God écrit par le chercheur D. Sami Ameri) :



Voir aussi : https://www.islamreligion.com/fr/articl ... ie-1-de-2/



Cette liste occulte volontairement des avis de spécialistes que certains articles du blog Mizab ont reproduit par le passé, dont celui de François Déroche bien que ce dernier tente tant bien que mal de noyer le poisson dans l’eau en dénigrant le processus de canonisation du Coran ; procédé qui devient quasiment une constante au sein de l’islamologie au grand bonheur du réformisme musulman qui, partageant le même référentiel, œuvre pour jeter le patrimoine islamique dans les oubliettes de l’Histoire.



Voir : http://mizab.over-blog.com/2019/07/init ... n-1/3.html

http://mizab.over-blog.com/2018/04/la-c ... tie-1.html

http://mizab.over-blog.com/2019/06/le-g ... hahdi.html



1- L’orientaliste anglais Sir William Muir, life of Mohammed 557-558 : « Le Coran de par son contenu et son ordre exprime avec force la précision de sa compilation. Les diverses parties furent assemblées d’une manière extrêmement simple et sans afféterie. On ne trouve pas dans cette compilation l’empreinte d’une main qui aurait apporté un talent ou un ordre. Elle témoigne de la foi du compilateur et son dévouement pour ce qu’il compile, car il n’a pas osé faire plus que de prendre ces versets sacrés et les mettre les uns à la suite des autres. »



« Il n’existe probablement aucun autre livre, dans le monde, qui soit passé à travers douze siècles [aujourd’hui quatorze] tout en conservant une telle pureté de texte. »

Sir William Muir, Life of Mohamet, London, 1894, Vol.1, Introduction.



2- Philip K. Hitti, history of arab p. 132 édition London 1939



3- Brockett, Adrian Alan, Studies in two transmissions of the Qur'an. Pour Adrian Brockett, La transmission du Coran après le décès de Mohammed était essentiellement statique, plutôt qu’organique. Il y avait un seul texte, et rien d’important, pas même une matière prétendument annulée, ne pouvait être omis et rien n’y pouvait être ajouté. Ceci s’applique même aux premiers califes… La transmission du Coran a toujours été orale, juste comme elle a toujours été écrite.[1]



4- Georges-Louis Leblois : « Grâce à la destruction de tous les exemplaires qui différaient de celui d’Othmân, le Koran est aujourd’hui le seul livre sacré qui ne présente pas de variantes notables. Les seules divergences que l’on puisse souligner sont relatives à une division différente du texte en versets. Tel passage qui, dans une copie forme un seul verset est dans un autre subdivisé en deux. Il n’y a là rien d’extraordinaire, sachant que la subdivision du texte en versets est postérieure à Othmân… »

Les Bibles et les initiateurs religieux de l'humanité.



5- Torrey, Charles Cutler, The history of the conquest of Egypt, North Africa and Spain : known as Fut Mir of. by: Ibn Abd al-akam, d. 870 or 71; 



6- Thomas Arnold, the islamic faith, 1983, p. 9 : « There is a general agreement by both muslim and no-muslim scholars that the text of this recension substantially correspond to the actual utterances of Mohammed himself. »



7- Maurice Gaudefroy-Demombynes : « Le Coran a été fixé peu de temps après la révélation par un texte authentique qu’il n’y a aucune raison sérieuse de considérer comme altérer. »
Les institutions musulmanes

« Le texte du Coran a donc été définitivement fixé dès le milieu du VIIe siècle, sauf quelques mots qui restent indécis. »

Mahomet



8- Michael Zwettler : « À ces époques reculées, alors que l’écriture était à peine utilisée, la mémorisation et la transmission orale étaient pratiquées à un degré qui nous est pratiquement inconnu et étranger, aujourd’hui. »

Michael Zwettler, The Oral Tradition of Classical Arabic Poetry, Ohio State Press, 1978, p.14.



9- A.T. Welch : « Pour les musulmans, le Coran est bien plus qu’une Écriture sacrée comme on l’entend généralement en Occident.  Pour la vaste majorité [des musulmans], à travers les siècles, le Coran, a toujours été avant tout un texte oral, c’est-à-dire la forme sous laquelle il a d’abord été révélé, une « récitation » qu’a psalmodié Mohammed à ses fidèles sur une période de plus de vingt ans…  Les révélations étaient mémorisées par certains compagnons de Mohammed du vivant de ce dernier, et la tradition orale ainsi établie s’est poursuivie, jusqu’à nos jours, de façon plus ou moins indépendante, et peut-être même supérieure au Coran écrit…  À travers les siècles, la tradition orale du Coran a été perpétuée par les réciteurs professionnels (qourra).  Jusqu’à tout récemment, la récitation du Coran a rarement été pleinement appréciée en Occident. »

The Encyclopedia of Islam, ‘The Quran in Muslim Life and Thought.’



10- William Graham : « Le Coran est probablement l’unique livre, parmi les livres religieux et laïques confondus, qui ait été mémorisé en entier par des millions de personnes à travers le monde. »

William Graham, Beyond the Written Word, UK: Cambridge University Press, 1993, p.80.



11- Kenneth Cragg écrit : « … ce phénomène de récitation du Coran signifie que le texte a traversé les siècles en une succession ininterrompue de dévotion.  On ne peut donc le considérer comme une antiquité ni comme un document historique provenant d’un passé lointain.  La récitation a fait du Coran un Livre présent à toutes les époques de l’histoire de l’islam, à chaque génération, et a fait en sorte qu’il ne soit jamais relégué à un simple rôle de référence. »

Kenneth Cragg, The Mind of the Quran, London: George Allen & Unwin, 1973, p.26.



12- John Burton, à la fin de son ouvrage étoffé sur la compilation du Coran, affirme que le Coran, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est :

« … un texte qui nous est parvenu exactement sous la même forme que celle dans laquelle il a été arrangé et approuvé par le Prophète. (…)  Ce que nous tenons aujourd’hui dans nos mains, c’est le moushaf de Mohammed. »

John Burton, The Collection of the Quran, Cambridge: Cambridge University Press, 1977, p.239-40.



13- Schwally : « En ce qui concerne la révélation, nous pouvons être certains que la transmission de son texte a été faite en respectant avec exactitude la disposition qu’en avait faite le Prophète. »

Schwally, Geschichte des Qorans, Leipzig: Dieterich’sche Verlagsbuchhandlung,1909-38, Vol.2, p.120.



14- Hamilton Gibb[2]


15- Stanley Edward Lane-Poole : « C'est un immense mérite dans le Coran qu'il n'y a aucun doute quand à son authenticité. »

 Stanley Lane-Poole Préface De Selections From The Kuran de Edward William Lane. 



16- L'écrivain britannique Ronald Bodley : « Nous avons un livre contemporain, absolument unique concernant son origine et sa préservation, dont personne n'a jamais été capable de jeter un doute sérieux sur son authenticité. »

Ronald Bodley The Messenger : The Life Of Mohammed, P.1 



17- Bosworth Smith


18- Richard Bell



19- Forster Fitzgerald Arbuthnot, qui était un remarquable traducteur et orientaliste britannique : « …et bien que plusieurs tentatives aient eu lieu pour produire une œuvre à l’écriture aussi élégante, toutes ont échoué. »

F. F. Arbuthnot. 1885. The Construction of the Bible and the Koran. London, p 5



20- Rom Landau 


21- Neal Robinson

22- Theodor Nöldeke[3]


23- Yasin Dutton dont la thèse selon laquelle il y avait des Coran personnels à l’époque de la Révélation dérange François Déroche : « Le travail éditorial nécessaire [pour disposer d’une édition du Coran] a déjà été accompli à l’époque de ‘Uthmān, avec des adaptations mineures à l’époque d’al-Hajjāj et une simplification supplémentaire des possibilités grâce à l’action de personnes comme Ibn Mujāhid, Ibn Ghalbūn et Ibn Mihrān dans leur description des sept, huit et dix systèmes de lectures canoniques. » 

Y. Dutton, « Orality, literacy and the ‘Seven aḥruf’ ḥadīth », Journal of Islamic studies,  23(1), 2012, p. 49.[4]



Déroche a la fâcheuse manie de dire tout et son contraire. Il reconnait la fixation immuable d’un corpus, mais il n’oublie pas au passage d’égratigner le processus de cette fixation qui accouchera de la canonisation finale. Avec Déroche, le patrimoine y laisse des plumes à la grande joie des réformistes, car il valide le texte fondateur tout en épinglant le proto référentiel. Cette démarche qui fait suite à l’échec de discréditer le texte fondateur, commence à devenir le fil conducteur du réformisme et de l’islamologie : « C’est cet envoi du Coran dans les grandes villes qui constitue l’originalité de la recension d’Othman. Et puis, il publie un texte qui jusque-là était entièrement dans le cadre privé. On peut déjà parler de canon même si le Coran voulu par Othman n’est pas aussi fermé, fixe qu’il le deviendra à compter du IXe siècle », analyse François Déroche.



« Lorsque l’on analyse les points de vue traditionnels, remarque notre spécialiste, on y distingue une volonté collective tenace, dont nous pouvons observer le cheminement de ‘Uthmān à al-Bukhārī, en faveur d’une simplification de la situation en ce qui concerne le Coran, ou pour être plus précis, en faveur d’un texte légitimement unique. On rencontre dans le texte de Dutton cité plus haut un résumé du point de vue défendu par l’orthodoxie. Il n’y aurait donc plus rien à ajouter en ce domaine. Cette volonté de simplification / réduction se heurte à ce que nous dit la tradition de la multiplicité des versions qui auraient vu le jour de manière plus ou moins concomitante dans les années qui suivirent la disparition de Muḥammad, des témoignages que la critique historique, il est vrai, peine à évaluer. Ces versions ont certes été progressivement écartées, mais des échos amoindris de la circulation de codices non-canoniques nous parviennent jusqu’à une date relativement tardive –  des témoins signalant que la version d’Ibn Mas‘ūd était encore en circulation au xe siècle. »[5] De la poudre aux yeux qui ne dupe que les dupes et les complexés !



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Rippin, Andrew (editor). 1988. Approaches to the History of the Interpretation of the Qur’an. Chapter: “Value of Hafs and Warsh Transmissions,” by Adrian Brockett. Oxford: Clarendon Press. pp. 44–45.

[2] Voir : https://www.miraclesducoran.com/litteraire_02.html



[3] Voir : https://www.youtube.com/watch?v=SWbwih_8Z04

[4] Voir : https://academic.oup.com/jis/article-ab ... 1/1/785304

[5] Voir : https://www.college-de-france.fr/media/ ... eroche.pdf

Citizenkan

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 19 déc.19, 00:19

Message par Citizenkan »

La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines 3/5



24- Asma Hilali, cette autre spécialiste qui fait grincer les dents à Déroche avec son « hypothèse scolaire » au sujet des palimpsestes de Sanaa.

Si on y voit un peu plus clair, on ne peut toujours pas statuer sur la nature de ce texte presque totalement effacé, recouvert par d’autres lignes d’écritures. Asma Hilali, qui a longuement scruté la partie immergée de l’iceberg comme sa partie émergée, a noté un détail capital au début de la sourate 9, inscrite dans la phase la plus ancienne du parchemin.

Ici, elle commence par ce que les musulmans ont appelé la Basmala, c’est-à-dire cette formule composée des mots suivants « Au nom de Dieu, clément et miséricordieux » et qui ouvre tous les chapitres du Livre… ou presque, car justement, la sourate 9 est la seule exception. L’erreur n’est pas passée inaperçue, à l’époque, car un peu plus bas, on lit cette correction : « Ne dis pas : –Au nom de Dieu ».

Ce coup de règle sur les doigts a mis la puce à l’oreille de l’islamologue : l’écriture la plus récente, la plus lisible, présenterait bien les fragments d’un Coran fait pour le culte et la foi tandis que l’autre, plus ancien, qu’on a voulu effacer, n’aurait été peut-être qu’un « support pédagogique », un exercice scolaire qui aurait plus ou moins mal tourné pour son auteur et qui aurait fini par laisser sa place au texte saint. « Oui, c’est visiblement une notation à usage pratique », confirme François Déroche, qui demeure cependant réservé quant à cette hypothèse : « Je ne suis pas convaincu par l’idée du support pédagogique, car la matérialité du manuscrit est semblable à celle des Coran des mosquées. Et puis c’est un in-quarto, bien que la qualité du manuscrit ne soit pas d’une qualité extraordinaire, sa taille représente en soi un investissement conséquent. »[1]

Les tergiversations de Déroche nous sont désormais familières.



Voici un extrait d’un article dans lequel Asma Hilali entérine sa thèse malgré les remarques circonspectes de Si Déroche : « L’édition des manuscrits de Coran les plus anciens est une étape nécessaire afin de mieux comprendre l’histoire de la transmission des textes aux premiers siècles de l’Islam. Depuis les débuts du xxe siècle de l’ère chrétienne, l’intérêt des chercheurs s’est porté sur l’édition des anciens manuscrits du Coran. Ces études s’intéressent particulièrement au problème des variantes de lecture et de récitation du texte et à ses conséquences sur la pensée religieuse et la pratique du culte musulman. La collecte du Coran est décrite dans les sources islamiques du iiie /ixe siècle comme une initiative qui tend essentiellement à réduire les différentes variantes de lectures du texte. Le quasi-consensus des savants autour du codex de ʿUṯmān s’accompagne d’une certaine clôture du débat théologique et juridique qui a pour référence le texte coranique. Cependant, il est historiquement improbable que l’initiative du troisième calife ait abouti à imposer un seul codex. À partir de là, toute découverte d’une nouvelle version du Coran a été souvent associée à la réouverture du même débat.



Ce développement donne à penser que le palimpseste de Ṣanʿā’ n’est probablement pas un codex du Coran mais un support voué à un usage autre que liturgique. Il s’agirait très probablement d’un texte ayant un statut intermédiaire. Il se situe dès lors entre l’aspect fixe du codex et l’aspect inachevé de l’exercice scolaire. Nous sommes tentée de dire que le (ou les) scribe(s) du texte inférieur ne reproduisent pas le codex du Coran mais qu’ils mettent par écrit certaines règles d’apprentissage et d’explication de fragments coraniques.



Le deuxième exemple permet de supposer qu’une tradition exégétique a accompagné les séances d’apprentissage du Coran. Malgré l’ancienneté des fragments du texte inférieur du palimpseste, ceux-ci témoignent de l’existence d’un texte coranique plus ou moins fixé probablement dès le premier siècle de l’Islam. Des normes d’écriture du Coran, de sa récitation et de son interprétation circulaient en effet parmi les croyants au moment où le copiste du texte inférieur a corrigé les erreurs du texte et a apporté les notes exégétiques. Le statut du Coran inférieur semble représenter un stade intermédiaire entre l’aspect fixe d’un codex et la forme inachevée d’un exercice d’apprentissage. Le scribe ne se limite pas à reproduire certains fragments du Coran : il met également par écrit les lois de la récitation.



Malgré son ancienneté, le palimpseste de Ṣanʿā’ n’est donc probablement pas la plus ancienne trace du texte coranique ; ce texte a sans doute circulé du vivant du Prophète Muḥammad, c’est-à-dire avant 632 de l’ère chrétienne. À en croire les anciennes traditions relatant la transmission des textes sacrés aux premiers siècles, la version la plus ancienne aurait été une version orale, préservée dans les mémoires. »[2]



Bien sûr, cette thèse enterre définitivement les élucubrations farfelues du Dr Gerd Puin. En 1999, Toby Lester, rédacteur en chef du magazine The Atlantic Monthly a rendu compte des découvertes de Puin : « Certaines des pages de parchemin dans le trésor yéménite semblaient remonter au viie et viiie siècles de notre ère, ou aux deux premiers siècles de l'Islam ; en d'autres termes il s'agissait de fragments de Coran, et peut-être des plus anciens Corans à avoir existé. Qui plus est, certains de ces fragments ont révélé des écarts, légers mais fascinants, par rapport au texte standard coranique. De telles divergences ne surprennent pas, bien sûr, les historiens habitués à la critique textuelle, mais pour certains elles seraient en complète contradiction avec la croyance musulmane orthodoxe selon laquelle le Coran tel qu'il nous est parvenu aujourd'hui est tout simplement la parole de Dieu, parfaite, intemporelle et immuable. » Alors que pour d'autres et notamment les savants musulmans spécialisés, elles rentrent tout à fait dans les variantes de récitation acceptées du temps du Prophète de l'islam.

Cependant, plusieurs années plus tard, en 2005, Manfred Kropp souligne que l'étude des manuscrits n'a révélé que des erreurs rares attribuables naturellement à des fautes de copistes et précisé : « Tout ce qu'on voit maintenant, tous ces fragments ont une cohérence, stabilité surprenante. Il y a très peu de différence matérielle dans le rasm c'est-à-dire dans le consonnantisme du texte. Les divergences portent surtout sur la séparation de vers, sur la séparation de sourates, donc des différents chapitres. Et des détails des liens philologiques. Sinon c'est vraiment surprenant comment le texte dès le début de son attestation matérielle ait une stabilité énorme, extraordinaire. ». Et en 2007, François Déroche a souligné que le rasm des manuscrits de Sanaa reste fidèle au corpus disponible actuellement, mais qu'il existe des manuscrits dans lesquels les sourates sont organisées dans d'autres ordres chronologiques.

Différentes interprétations des chercheurs sont émises au sujet de ce palimpseste inférieur :

Pour Asma Hilali le texte inférieur du palimpseste (celui qui a été effacé) « est un manuel de lecture et d'apprentissage du Coran » ; elle remarqua une erreur du scribe dans le début de la sourate 9 du palimpseste qui débute par la basmala. Un correcteur nota un peu plus bas : « ne dis pas : « Au nom de Dieu » ». En effet sur les 114 sourates du Coran, cette sourate est la seule qui ne débute pas par cette formule. Pour la chercheuse, ces « différences consistent en des annotations didactiques qui montrent que celui qui était en train d'écrire apprenait dans le même temps le Coran et cherchait des repères mnémotechniques pour le mémoriser. Le texte inférieur est donc plus un manuel de lecture et d'apprentissage du Coran qu'une tentative de le fixer. Il témoigne de l'histoire de la transmission du texte, plus que d'une tentative de canonisation ». L'auteur évoque tout de même dans le texte cité que le processus de mise en place du Coran aurait été long.
Dans un autre texte elle évoque un processus de « transformation et d'écriture créative ». François Déroche émet quelques réserves au sujet de cette hypothèse.



Hassan Chahdi lors d'une conférence au Collège de France, cite l'imam Al-Chafii, fondateur de l'une des quatre écoles sunnites, qui écrit dans son ouvrage Ar-Risâla : « Certains tabi'un disaient : J'ai rencontré un nombre important de compagnons du Prophète, leurs lectures divergeaient, mais elles indiquaient le même sens. J'ai rapporté ces paroles à certains d'entre eux, ils me répondirent qu'il n'y a aucun mal tant que le sens est inchangé. » Ces témoignages semblent conforter la vision selon laquelle le Coran est créé comme le soutenaient les motazilites.
Michel Orcel explique que bien qu'il n'existe pas à ce jour d'études exhaustives sur les conséquences que l'on devrait tirer de la découverte des manuscrits de Sanaa, on peut d'ores et déjà dire que l'on retrouve des versions qui correspondent à ce que nous savons des Corans concurrents (celles qui ont été éliminées au moment de la sélection comme le Coran d'Ali, de Mas'ud ou encore d'Ubay). Ces différences d'ordonnancements rappellent ce que nous savons des Corans qui ont disparu. Et finalement ce sont des variations très mineures par rapport au Coran d'Othman.


Cependant, Michel Cuypers affirme qu'un ordre caché existerait en arrière-plan des sourates. Ce spécialiste en rhétorique sémitique et coranique voit une symétrie cachée dans le style coranique, sourate par sourate, qu'il dit étonnante. Selon lui, l'aspect décousu du Coran ne serait qu'une impression trompeuse, due au fait que la rhétorique « cachée » dedans aurait été perdue depuis l'époque de sa rédaction.



En 2000, The Guardian a interrogé un certain nombre d'érudits sur leur opinion au sujet des affirmations de Puin, parmi eux le Dr Tarif Khalidi, maître de conférences en études islamiques à l'université de Cambridge, et le professeur Allen Jones, maître de conférences en études coraniques à l'université d'Oxford. En ce qui concerne l'affirmation de Puin selon laquelle certains mots et certaines prononciations dans le Coran n'ont pas été normalisés jusqu'au ixe siècle, l'article note :

« Jones reconnaît que des changements « insignifiants » ont été apportées à la recension othmanienne. Khalidi affirme que la compréhension musulmane traditionnelle du développement du Coran est toujours vraie en gros et il affirme : « Je n'ai encore rien vu qui fût susceptible de changer radicalement mon point de vue ».

Selon [Jones] le Coran de Sana'a pourrait n'être qu'une mauvaise copie qu'utilisaient des personnes auxquelles le texte othmanien n'était pas encore parvenu. « Il n'est pas exclu qu'après la promulgation du texte othmanien, il lui ait fallu beaucoup de temps pour se propager. »[3]



25- Cyrille Moreno, qui, à ma grande surprise, écrit sous le pseudonyme de D. el ‘Ajami, ce réformiste de rupture qui ne dit pas son nom (tout s’explique !).[4] Ce dernier est l’auteur d’une thèse soutenue en 2016 pour obtenir le grade de : Docteur de l’université de Strasbourg. Ce dernier bat en brèche nombre d’idées reçues et de phantasmes sur la compilation. Vu leurs importances, je reproduis ici de longs passages de sa thèse :



De manière concrète donc, la recension Hafs est aussi celle suivie par le monde shiite. En outre, et quoi qu’on en dise, les autres “versions du Coran” alimentant les colonnes islamologiques n’ont pas d’existence réelle et relèvent dans les faits de la spéculation intellectuelle. Enfin, le projet d’une édition critique du codex coranique nommé Corpus coranicum pourrait ne pas tenir ses promesses.



Nous pensons notamment au Coran dit de ‘Alî, ou ceux de ‘Ubay ibn Ka‘b et Ibn Masa‘ûd. Ces supposées “versions” ne sont connues qu’au travers de quelques hadîths du côté sunnite, et de variantes propres à l’exégèse imamites, dont la fonction dans les deux cas n’est à l’évidence que de justifier de qirâ’ât/variantes particulières, lesquelles ne respectent pas le ductus/rasm, ou corps consonantique dit uthmannien. Si le shiisme a beaucoup traité de ces fameuses recensions, et l’on comprend l’usage anti-orthodoxie sunnite et pro-alide qu’il a pu en faire, aucun exemplaire n’en a jamais été retrouvé. Du point de vue islamologique, leur existence en tant que codex n’est due qu’à la mention qu’en fit au IVème siècle H. dans son Firhist le bibliographe shiite Ibn an–Nadîm. L’on ne peut techniquement vérifier cette assertion mais, une chose est sûre, aucun des codex qu’il mentionne n’a survécu, si tant est qu’ils aient eu un jour une quelconque réalité en tant que corpus.



Nous entendons là que, tout bien considéré, il se pourrait que ce projet ne puisse produire à terme qu’une édition du Coran basée sur la ligne consonantique dite uthmanienne et modulée par l’ensemble des variantes de lectures ou qirâ’at, ce dont nous disposons depuis des siècles. Sous un autre aspect, il y aurait beaucoup à dire sur la saga de ce que l’on appellera sans peine « Les aventuriers de l’Archive perdue ». De l’accident de montagne de l’érudit coranologue Gotthelf Bergsträsser à l’accident d’avion de son continuateur Otto Pretzl, en passant par l’incroyable dissimulation de leurs microfilms de corans anciens par Anton Spitaler, agent des renseignements du IIIe Reich, puis par leur non moins étonnante réapparition entre les mains de l’islamologue allemande Angelika Neuwirth – et ne parle-t-on pas à présent d’une destruction possible par les bombardements saoudiens des manuscrits encore conservés à Sanaa ! Ceci ouvre le deuxième opus de cette « Odyssée coranique » quant au traitement assez particulier des manuscrits de la mosquée de Sanaa par le Dr Gerd Puin et son épouse ; cf. Gerd-Rüdiger Puin, Observations on Early Qur’an Manuscripts in San‘â’, in S. Wild éd., The Qur’an as text, Leyde, 1996, p. 107-111.



Ajoutons là que l’affaire du « Palimpseste de Sanaa » qui avait fait grand bruit paraît, après étude sérieuse, seulement indiquer qu’il existait une transmission oro-scripturaire fixée du Coran avant la fin du premier siècle de l’Hégire, cf. Asma Hilali, Le palimpseste de San‘â’ et la canonisation du Coran : Nouveaux éléments, Cahiers Glotz, éd. De Boccard, XXI, 2010, p. 443-44κ. En tout état de cause, aucun résultat concret n’est réellement venu pour l’instant nous éclairer sur la genèse du Coran et sur la ou les formes qu’il dut ou put avoir. Pour un avis similaire, voir Claude Gilliot, Origines et fixation du texte coranique, Études 12/2008, Tome 409, p. 643- 652.



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

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[1] Voir : http://www.slate.fr/story/102373/coran- ... este-sanaa



[2] Voir : https://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-900 ... _21_1_1742





[3] Voir : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Manuscrits_de_Sanaa

[4] Voir : https://www.mizane.info/de-quoi-les-ref ... gZjviREMq0

Ren'

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 19 déc.19, 00:58

Message par Ren' »

Citizenkan a écrit : 17 déc.19, 02:16C’est dans ce contexte qu’il incombe d’appréhender la parution du « Coran des historiens » aux éditions du Cerf. Déjà, cette maison d’édition d’obédience chrétienne connait dernièrement des revirements à la suite de convulsions d’ordre notamment économiques.
MDR
...plus sérieusement, l'ouvrage en question -que j'ai enfin trouvé le temps d'acquérir- est LA somme actualisée à posséder pour être au courant des dernières avancées à l'aube de l'année 2020. L'ouvrage collectif, dirigé par Mohammad Ali Amir-Moezzi, contient même la photos d'inscriptions inédites puisque Christian Robin, chargé de fouilles au Yémen et en Arabie Saoudite, y contribue.
Donc aucun rapport avec une orientation "islamophobe" ou "partisane"... Du travail d'historien, sérieux, précis, avec notices bibliographiques abondantes.
Evidemment, aucun rapport avec un point de vue religieux... Mais c'est tout à fait naturel, l'Histoire n'a aucune leçon à donner aux Croyants, et inversement : nous ne sommes pas dans le même domaine.
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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 19 déc.19, 01:27

Message par RT2 »

Dit le propagandiste. :hi:

Citizenkan

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 19 déc.19, 23:04

Message par Citizenkan »

La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines 4/5




Nous sommes toujours avec Cyrille Moreno, alias D. el ‘Ajami :



En réalité, quelles que soient les recensions – Hafs, Warsh, Qâlûn et Ad–Dûrî pour les plus connues à l’heure actuelle – toutes ont conservé de très nombreuses variantes qu’elles ont intégrées à leur lecture. Nous disons lecture puisqu’il n’existe pas pour les recensions de différences concernant le ductus/rasm, corps consonantique si anciennement retrouvé qu’il est assimilé en pratique à celui attribué à la Vulgate dite de ‘Uthmân. En dehors de particularités relevant de la prononciation, des règles de psalmodies et du découpage des versets propres à chacune de ces Écoles, ces recensions mettent donc en jeu diverses variantes coraniques de lecture ou qirâ’ât. Indépendamment, ces qirâ’ât ont été regroupées en quatorze entités attribuées à des transmetteurs éponymes. Elles représentent ce qui nous est parvenu suite à l’initiative de normalisation de la diversité coranique antérieure existante en ces temps-là, travail de sélection attribué principalement à Abû Bakr Ibn Mujâhid [m. 324] et poursuivi après lui. Sept qirâ’ât sont à l’heure actuelle considérées comme authentiques, car nanties de plusieurs chaînes de transmission remontant au Prophète/qirâ’ât mutawâtirât. Sept autres ont été validées quoique non-mutawâtirât. D’autres, peu nombreuses, sont dites shâdhdh/marginales du fait qu’elles modifient ou ne respectent pas le ductus consonantique, elles ne sont généralement pas admises. Signalons la confusion très fréquente entre recension/riwâya et variantes de lecture/qirâ’ât et son faux synonyme ḥarf/mode, au pluriel aḥrûf. En effet, si chaque École défendant une recension a retenu telle ou telle variante coranique, aucune ne suit intégralement une des quatorze qirâ’ât ni un mode/ḥarf particulier.



Même s’il n’y a aucun argument historique probant pour attribuer ce ductus à la Vulgate de ‘Uthmân, il n’en demeure pas moins que les plus anciens manuscrits connus, datés d’au maximum 25 années après le califat de ‘Uthmân [m. 656], bien que partiels, sont conformes au dit ductus. Mais cela ne signifie en aucune manière que nous validons l’existence de la Vulgate/muṣḥaf de ‘Uthmân. En effet, l’étude de ces mêmes manuscrits permet d’invalider la reconstruction historique officielle opérée par les auteurs musulmans autour du projet de ‘Uthmân (Cyrille Moreno reprend la thèse de Déroche qui s’inscrit désormais, nous l’avons vu, comme la norme réformiste et orientaliste, ndt.). Toutes sources considérées, il est affirmé que ce dernier fit mettre par écrit le Coran par un collège d’experts ayant tous appris le Coran directement de Muhammad afin de régler des litiges nés autour de récitations divergentes du Coran. Ceci accompli, il aurait ordonné que l’on brûle les versions concurrentes et qu’on distribue des copies de cet exemplaire aux quatre coins de l’Empire. La Vulgate de ‘Uthmân devint ainsi le texte de référence qui sera par la suite canonisé ne varietur.



Or, l’écriture employée pour l’ensemble de ces anciens manuscrits est une scriptio defectuosa qui, en l’état, était tout à fait inapte à transcrire une quelconque lecture d’un texte coranique, ce qui revient à dire que ce texte devait être connu de mémoire pour être lu. Plus encore, il était impossible avec un tel système de fixer les variantes qui pour la majorité portent sur la voyellisation ou l’emplacement des points diacritiques des consonnes. Autrement dit ‘Uthmân ne possédait pas l’outil technique nécessaire pour mener à bien la réalisation du projet qu’on lui prête et il ne pouvait donc pas institutionnaliser une lecture au détriment des autres. Ce que rapporte l’histoire de cette Vulgate est ainsi parfaitement anachronique, car l’on sait de source documentée que le Coran ne fut transcrit en scriptio plena que plus d’un siècle après ‘Uthmân. Du reste, F. Déroche, grand spécialiste des codex anciens, met en doute l’existence du « Coran de Uthman », du moins selon la version officielle de l’histoire du Coran par les musulmans, et ce, pour les mêmes raisons que celles que nous venons d’évoquer. Cf. François Déroche, Le Coran, Puf, Paris, 3e édition remise à jour, 2011, p. 78-79.



Recension pour riwâya s’entend au sens technique que lui a conféré l’usage islamologique et non au sens d’édition critique. Le terme arabe riwâya désigne la transmission d’un texte, qu’il s’agisse d’une poésie, de hadîths ou du Coran. Concernant le Coran, une riwâya représente l’ensemble des données transmises au sein d’une même École. Celle-ci comporte à partir du ductus uthmanien un certain choix de qirâ’ât, mais aussi une modulation vocale particulière, des règles de psalmodie spécifiques, le découpage du texte en versets, voire la graphie. Tous ces éléments sont variables d’une École à l’autre et constants pour une même École, cette transmission a toujours été essentiellement orale.



Abû Bakr Ibn Mujâhid [m. 936]. Ce dernier a retenu sept lectures différentes du Coran afin d’obtenir une concordance artificielle avec la notion de sept aḥrûf/modes. Cette notion de mode est mentionnée dans certains hadîths authentifiés qui n’ont été forgés que pour justifier rétrospectivement la pluralité des lectures coraniques alors que le dogme de l’unicité du Coran prévalait (Cyrille Moreno reprend les mêmes ingrédients que Déroche pour appliquer la nouvelle recette islamologue, ndt.). En réalité, il n’existe aucune récitation ou texte de ces modes qui selon ces hadîths étaient destinés à faciliter la transmission du Coran en privilégiant tel ou tel des parlers arabes. Au demeurant, l’on ne voit rationnellement pas comment le fait de multiplier ainsi le texte aurait pu en simplifier la transmission. Par contre, il est logique que l’on ait voulu légitimer la pluralité du texte coranique en l’attribuant ainsi au Prophète lui-même, variabilité pourtant tout à fait compréhensible pour une voie de transmission orale prédominante.



Nous préciserons que cette confusion terminologique trouve son origine en la production spécialisée des ulémas eux-mêmes. En effet, la lecture des nombreux ouvrages classiques traitant de la question atteste sur ce sujet d’une opacité savamment entretenue, car la pluralité du texte coranique ne s’accommode guère du paradigme majeur de l’Islam : un seul Dieu, une seule Révélation, un seul Prophète, un seul Coran.



Au demeurant, ceci n’interdit en rien que ce plus petit dénominateur commun de sens puisse par la suite être interprété. Si nous revenons sur ce point, c’est qu’à bien examiner la position exposée par A. Rippin, si communément admise, une telle assertion pour être cohérente valide implicitement que le texte coranique soit postérieur aux toutes premières générations et qu’il aurait donc été conçu – à des degrés et des époques variables selon les auteurs – par les élaborateurs de l’Islam. Or, en dehors des faiblesses logiques de ce raisonnement que nous venons de souligner, les récentes avancées codicologiques mettent à bas ce postulat islamologique même si, encore une fois, cet aspect n’entre pas en ligne de compte s’agissant de l’analyse littérale du Coran telle que nous la concevons.



Le Coran demeure un document oro-scripturaire, entre Livre/kitâb et Récitation/qu’rân, ses signes-versets/âyâ se déploient sur divers supports, telle l’expression manuscrite d’une mémoire collective, le terme al–qur’ân en témoigne toujours. Au-delà de cet aspect factuel, la question du statut de la Parole divine a joué pour l’herméneutique musulmane un rôle spécifique. En fonction d’un parallèle appropriatif du concept de Verbe/logos incarné en Jésus, le Coran sera considéré par les musulmans comme étant quasiment “l’inlibration” en Muhammad de la Parole/kalâm de Dieu. Au sein de ce débat, les mutazilites affirmèrent la nature créée du Coran puisqu’ils n’admettaient pas que la Parole de Dieu soit un attribut divin. Pour eux, la parole révélée est nécessairement survenue de manière adventice de par la volonté de Dieu, c’est en ce sens que le Coran est considéré comme créé. Or, lorsque la politique califale de Al Ma’mûn tenta vers l’an 833 d’imposer par le haut cette doctrine, une quinzaine d’années plus tard cette persécution/miḥna cessa et se solda par l’échec des mutazilites et le triomphe du littéralisme de Ibn Hanbal et de l’orthodoxie sunnite naissante. Si “l’incréation du Coran” sera alors définitivement acquise, son insupérabilité/i‘jâz en sera par suite plus facilement admise. Encore que l’argumentaire de Muhammad ibn al–Khattâbî témoigne de la persistance au IVe siècle d’une sérieuse critique des défauts de composition attribués au Coran. Quoi qu’il en soit, le grand vainqueur de cette confrontation intellectuelle fut Ahmad Ibn Hanbal, référence de l’orthodoxie passée et présente. Il soutint contre le courant mutazilite que la Parole de Dieu ne pouvait être réellement comprise et qu’elle demeurerait à jamais inatteignable en grandeur et en profondeur. Le littéralisme qu’il défendit est dès lors condamné par essence à ne pouvoir toucher que la surface du sens,



les désaccords et les diverses théories quant à la fixation du texte coranique ayant jalonné les XIXe et XXe siècles islamologiques ne permettent pas en l’état de trancher la question. Au demeurant, en dehors de quelques survivances isolées des thèses de Mingana, de Wansbrough et de ses disciples ou encore de A.-L. de Prémare, l’idée d’une rédaction tardive du Coran, c’est-à-dire postérieure à la construction de l’Islam, est actuellement peu crédible. Par contre, si l’étude des anciens manuscrits coraniques a curieusement été délaissée, de récentes avancées codicologiques montrent l’existence de codex coraniques qui, même partiels, sont fidèles au texte consonantique de la Vulgate dite de Uthmân et, en tout état de cause, antérieurs au développement de l’Islam. Nous verrons qu’à maintes reprises les résultats de notre analyse littérale mettent en évidence d’importantes divergences entre les énoncés coraniques et les assertions de l’Islam. De fait, ce différentiel ne peut s’expliquer si l’on suppose que la rédaction du Coran a été concomitante ou a succédé à la constitution de l’Islam puisqu’en ce cas ledit texte coranique aurait été mis en concordance avec l’Islam, qu’il s’agisse d’un « proto-coran » préexistant ou d’un « néocoran » créé à cette occasion. Comme nous l’avons dit, si la datation du document Coran n’a pas d’incidence sur l’Analyse littérale telle que nous la concevons, la question de l’auteur pourrait être posée. Or, au-delà de l’aspect prétendument décousu du Coran, ce qui frappe est l’unité stylistique et argumentative du texte coranique. Ceci a été parfaitement objectivé par les travaux d’Anne-Sylvie Boisliveau qui en déduit logiquement que « l’autorité scripturaire des proclamations de Muhammad date de l’époque de celui-ci, du début de l’histoire de la communauté islamique ». De même, A. Jeffery avait précocement remarqué cette unité intentionnelle et rédactionnelle du Coran qui ne s’explique que par le fait que « le Coran est du début à la fin la production d’un seul homme et d’une seule période ». Nous pouvons aussi mentionner l’approche diachronique dirigée par A. Neuwirth pour qui le texte se développe chronologiquement au fil des interactions entre l’auteur, pour elle Muhammad, et les premiers réceptionnaires du Coran, allocutaires qui sont alors ceux que le Coran indique lui-même en son autodéfinition contextuelle. Autre évidence, contrairement à la Bible, le Coran ne porte pas trace de différentes strates rédactionnelles et, malgré une construction assez déroutante de prime abord, il présente une réelle unité de composition. Enfin, en soumettant les données coraniques aux tests d’exhaustivité, de cohérence et de convergence, notre analyse littérale confirmera amplement ces argumentations.[1]



26- Estelle Whelan, « Témoin oublié : preuves de la codification précoce du Coran ».



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

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[1] Voir : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01556492/document

Citizenkan

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 21 déc.19, 01:09

Message par Citizenkan »

La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines 5/5



27- T. Altikulaç. Même si aucun pays musulman n’a jamais cherché à creuser pour le plus tôt (sic) manuscrits ou même de cataloguer tous ceux qu’il possédait - la quête de ces manuscrits et leur datation n’étant faits que par des érudits non musulmans, à l'exception des œuvres du turc T. Altikulaç, nous possédons aujourd'hui de nombreux manuscrits qui ont été datés de manière concluante au premier siècle de l’Hégire.



28- L’orientaliste italien Sergio Noja Noseda, avec F. Déroche, a étudié la manuscrits scriptijāzī du Coran, écrits sur parchemin, appartenant au premier siècle de l’Hégire, et il a conclu que près de quatre-vingt-trois pour cent du texte coranique est disponible dans ces manuscrits.



29, 30- ʿ Abdullah David et MSM Saifullah, Liste concise des manuscrits arabes du Coran attribuable au premier siècle de l'hégire.[1]

 (Article du 6/2/2012) ces deux érudits n’ont pas inclus dans leur étude le texte coranique écrit en papyrus, ni les parchemins ḥijāzī de Sanaa, ni ceux écrits en kufique scénario. Ces premiers manuscrits ont confirmé que le texte coranique n’était pas affecté par un schisme religieux précoce, des événements politiques, ou nouvellement absorbé des cultures. C'est le même texte tout au long du premier siècle de l'hégire. Les manuscrits du Coran réunis au XXe siècle réfutent les affirmations des missionnaires selon lesquelles les manuscrits témoignent de la corruption du texte.



31- Patricia Crone, une fervente partisane de la thèse hypercritique qui, contre toute attente, a cité la datation au radiocarbone d'un premier manuscrit coranique comme étant la raison majeure pour laquelle elle revoit son point de vue sur la compilation et la transmission du Coran, affirmant qu'il ne peut y avoir aucun doute qu'Uthman a convoqué un comité pour produire un texte normalisé, exactement ce que dit la tradition.[2]



32- Dr. Joseph E. B. Lumbard. Sur l’état actuel de la recherche à propos des manuscrits qûraniques, citons également le Dr. Joseph E. B. Lumbard qui est docteur en études islamiques et diplômé de l’université de Yale aux États-Unis.



Il a enseigné la littérature arabe à l’université américaine du Caire en Egypte et l’Islam classique à la Brandeis University aux États-Unis, et a également exercé sa profession de chercheur et d’enseignant à l’American University of Sharjah. Ses domaines de recherche et de spécialités englobent les études qûraniques, l’histoire civilisationnelle de l’Islam, le sûfisme (tasawwûf, appelé aussi parfois «mysticisme musulman»), la philosophie islamique, le hadith/tradition prophétique, et le dialogue inter-religieux.



Dans une interview (en anglais) traduite en français sous le titre « Question contemporaine : Le Qur’ân original est-il préservé ? »[3] le Dr. Joseph Lumbard réfutait les thèses orientalistes qui parlaient d’une élaboration tardive et progressive du Qur’ân s’étendant sur 200 ans, et il montrait que les adeptes d’une telle thèse n’avaient pas étudié l’ensemble des manuscrits qûraniques, qui dans leur ensemble, valident bien le point de vue musulman sur l’existence complète du Qur’ân actuel à l’époque des premières décennies de l’Hégire.

Il affirme en effet : « Étant donné que de plus en plus de manuscrits sont devenus disponibles, nous sommes capables de confirmer avec une précision de plus en plus grande, scientifiquement, et aussi empiriquement que possible, que l’histoire que les musulmans (orthodoxes) ont à propos de la compilation du Qur’ân est, pour la plus grande partie, exacte.

Comme l’a dit Carl Ernest (spécialiste américain en études islamiques et docteur en religions comparées), c’est une meilleure explication des données disponibles que nous avons que n’importe quelle autre théorie proposée par qui que ce soit ».



33- Emilio G. Platti. Le Professeur émérite de l’Université catholique de Louvain, Emilio G. Platti a dit : « Suite à la découverte de manuscrits extrêmement anciens du Coran, et à la datation au carbone 14 des folios de Birmingham entre 568 et 645 (soit entre 56 avant l’hégire et 25 après), les chercheurs dans leur majorité refusent aujourd’hui les datations tardives des manuscrits coraniques les plus anciens proposées par exemple par John Wansbrough dans son livre intitulé Quranic studies (Oxford University Press, 1977).

Patricia Crone et Michael Cook avaient eux aussi suggéré qu’il n’existait aucune indication de l’existence de corans avant la fin du 1er/7e siècle (Hagarism, Cambridge University Press, 1977).

Il semblerait aujourd’hui qu’une meilleure datation serait plus proche du milieu du 1er/7e siècle, voire même avant cette date ».[4]



34- Sur le plan académique, le chercheur Muhammad Mustafa Al-Azami (1930-2017) dans son The History of The Qur’anic Text: From Revelation to Compilation: A Comparative Study with the Old and New Testaments (publié en 2003, 1ère édition, et 2011 pour la 2ème édition) a montré que le Qur’ân actuel remonte bien à l’époque du Prophète, qu’il fut préservé.[5]

Il se base non seulement sur la force de la tradition orale et de la logique, mais aussi sur des données matérielles (archéologiques et historiques), et réfute ainsi les thèses de Ignác Goldziher et Joseph Schacht sur le sujet.

Il procède aussi à une comparaison entre le Qur’ân, l’Ancien et le Nouveau Testament dans les méthodes de préservation et de transmission.



35- Adnan ar-Rifâ`î. Les travaux qui montrent l’exactitude et la précision de l’agencement du Texte qurânique (et donc la transmission intégralement préservée du texte par le sens et les mots) tels que ceux de Adnan ar-Rifâ`î par exemple, se multiplient depuis des années.

L’alphabet numérique que Adnan ar-Rifâ’î a déduite manuellement lettre par lettre a été faite d’après tout le Qur’ân, et un logicien informatique comme Access Qur’ân permet de vérifier l’exactitude de ses calculs.

Depuis, un « nouveau consensus a émergé parmi les chercheurs travaillant sur les origines de l’islam » et donne une date du milieu du 7e siècle (vers 650) pour la composition du texte qurânique (le rasm) de base (cf. Jonathan E. Brockopp, « Islamic Origins and Incidental Normativity », Journal of the American Academy of Religion, vol. 84, no 1,‎ 2016, pp. 28-43).



Des travaux récents (cf. Christian Julien Robin sur l’écriture arabe plusieurs siècles au moins avant la naissance du Prophète Muhammad) remettent en cause la théorie des emprunts lexicaux des langues non-arabes vers l’arabe qurânique.

La thèse que Pétra était le lieu d’origine du Hajj à l’époque du Prophète (thèse défendue par Dan Gibson) ne tient pas face aux évidences, car il y a une absence totale de mentions d’une telle pratique (des musulmans) parmi les sources musulmanes et non-musulmanes, et des traces auraient dû rester, au moins des traditions orales.

Or il n’en est rien, et même du point de vue des données matérielles (archéologiques et historiques), David A. King a réfuté cette thèse, dans un article intitulé « From Petra back to Makka – From “Pibla” back to Qibla »



De même, la méthode historique n’est pas une science exacte et possède des failles et des lacunes.

Pour autant, elle peut apporter des informations utiles et pertinentes sur un certain nombre de points, et c’est ce qu’ont fait les premiers exégètes et chroniqueurs musulmans sans complexe d’aucune sorte.



36, 37, 38- Les travaux d’Anne-Sylvie Boisliveau, de Michel Cuypers, et du Pr Geneviève GOBILLOT apporte leur pierre à l’édifice pour l’approche philologique du Livre saint des musulmans. Nous aurions pu ajouter une pléthore de citations de sommités occidentales sur les miracles linguistiques du Coran.[6]



39- Dr Bart Ehrman, spécialiste du NT.[7]



40- Marijn van Putten. Enfin, il y a à peine quelques mois, un universitaire hollandais nous pondait ce qui adviendra la cerise sur le gâteau. “The Grace of God” as evidence for a written Uthmanic archetype: the importance of shared orthographic idiosyncrasies. Marijn van Putten, Leiden University.[8]



Pour mesurer la portée révolutionnaire de cet article, j’aimerais citer deux commentaires qu’un contact a eu la sympathie de me partager et qui provient d’un échange qu’il a eu avec son ami, actuellement professeur à l’université du Maryland, mais aussi à Georgetown :



…d'où ce qu'il appelle sa méthodologie "nouvelle" : il compare 14 anciens manuscrits coraniques dans leur orthographie, et voit que les différences obéissent en fait à une modélisation spécifique. Il détaille le tout et finit par conclure qu'il a existé un "archétype", qu'il dit bien sûr être la codification/recension uthmanienne. 



Pour mesurer la "bombe" que cet article est, il faut savoir que j'ai lu au moins une personne au courant de l'islamologie occidentale qualifier ce travail du plus "révolutionnaire" depuis Nöldeke.  



Cet article est paru en juin dernier et a ouvert des perspectives énormes en termes de recherche. En résumé, l'idée dominante pendant un siècle de recherche sur le Coran consistait à dire que nous n'avons pas de traces matérielles du Coran de Uthman qui puissent venir confirmer qu'une version finale à été rédigée sous son règne. Nous avions tout au plus des manuscrits datant du premier siècle de l'islam, mais plus plutôt de la fin du 7ème et non de la première moitié. L'auteur de l'article s'appuie sur une démarche originale qui consiste à étudier l'orthographe d'une expression coranique et de mettre en évidence que celle-ci ne s'écrit pas de la même façon dans tout le Coran. Il étudie le phénomène sur 14 manuscrits datant du premier siècle et remarque que ces différences s'observent aux mêmes endroits et surtout sont identiques. Il en conclut qu'il est impossible d'avoir une telle régularité dans l'orthographe d'une même expression a des endroits différents sans qu'il n'y ait au départ une version écrite sur laquelle les rédacteurs ou les scribes des plus anciens manuscrits se sont appuyés. L'idée donc d'une rédaction écrite du Coran datant des premiers temps de l'islam commence petit à petit à se confirmer de manière scientifique. Cet article a été accueilli comme le plus important depuis un siècle.

                           

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/






[1] Voir : http://www.islamic-awareness.org/Quran/ ... ijazi.html

[2] Voir : https://translate.google.com/translate? ... radio.html

[3] Publiée sur la chaine YouTube du « Cercle Al-Amîn » le 15 février 2018 : 

https://www.youtube.com/watch?v=_0IXzprAk-M

[4] (Emilio G. Platti, « Les plus vieux manuscrits du Coran », 24 janvier 2017 : https://www.ideo-cairo.org/fr/2017/01/l ... s-du-coran).

Voir également : http://www.leparisien.fr/societe/royaum ... 964375.php

[5] Voir : https://www.youtube.com/watch?v=vgbcPw9hKrc

Al-Azami ne verra pas la parution de son livre. Mort en 2017, il n’aura jamais eu accès aux manuscrits de Sanaa, suite à une décision des autorités yéménite. Il a probablement pâti des déclarations exubérantes de Puin.

[6] Voir : https://www.oasiscenter.eu/fr/la-regle- ... -semitique

https://journals.openedition.org/assr/26326

http://discernement-islam.weebly.com/le ... -dieu.html

https://ia903005.us.archive.org/18/item ... stique.pdf

D’autres chercheurs, comme Marcel André Boisard, Jacques Berque, Martyn Smith, Dale F. Eickelman, Ralph et Richard Lazarus, F. E. Peters, Richard Bulliet ou Raymond Farrin (voir son excellent ouvrage Structure and Qur’anic Interpretation: A Study of Symmetry and Coherence in Islam’s Holy Text, éd. White Cloud Press, 2014) ont montré la cohérence du Texte qûranique et donc son unité, excluant une composition hétérogène par différents auteurs à travers le temps (hypothèse qui n’a jamais pu être vérifiée, et qui reposait aussi sur une datation tardive, aujourd’hui définitivement réfutée).

Voir : https://www.mizane.info/le-coran-des-hi ... iques-2-2/

[7] Voir : https://www.youtube.com/watch?v=GtjD21IKu74

[8] Voir : https://www.universiteitleiden.nl/en/ev ... van-putten

Voir également : https://openaccess.leidenuniv.nl/bitstr ... sequence=1

'mazalée'

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 21 déc.19, 01:19

Message par 'mazalée' »

Ren' a écrit : 19 déc.19, 00:58 MDR
...plus sérieusement, l'ouvrage en question -que j'ai enfin trouvé le temps d'acquérir- est LA somme actualisée à posséder pour être au courant des dernières avancées à l'aube de l'année 2020. L'ouvrage collectif, dirigé par Mohammad Ali Amir-Moezzi, contient même la photos d'inscriptions inédites puisque Christian Robin, chargé de fouilles au Yémen et en Arabie Saoudite, y contribue.
Donc aucun rapport avec une orientation "islamophobe" ou "partisane"... Du travail d'historien, sérieux, précis, avec notices bibliographiques abondantes.
Evidemment, aucun rapport avec un point de vue religieux... Mais c'est tout à fait naturel, l'Histoire n'a aucune leçon à donner aux Croyants, et inversement : nous ne sommes pas dans le même domaine.
Pour Citizenkan, tout ce qui ne tombe pas à genoux devant l'islam et la civilisation arabo-musulman & proclame (en pleurant d'émotion) que Dieu est sans nul doute derrière tout ça, est islamophobe. De facto.
Chaque jour suffit.

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 21 déc.19, 02:05

Message par Citizenkan »

'mazalée' a écrit : 21 déc.19, 01:19 Pour Citizenkan, tout ce qui ne tombe pas à genoux devant l'islam et la civilisation arabo-musulman & proclame (en pleurant d'émotion) que Dieu est sans nul doute derrière tout ça, est islamophobe. De facto.
Vos confondez entre vos fantasmes et mes propos, mais l'essentiel est de participer, tenez cadeau pour votre effort :

https://www.youtube.com/watch?v=_0IXzprAk-M

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 21 déc.19, 02:44

Message par Ren' »

'mazalée' a écrit : 21 déc.19, 01:19Pour Citizenkan, tout ce qui ne tombe pas à genoux devant l'islam et la civilisation arabo-musulman & proclame (en pleurant d'émotion) que Dieu est sans nul doute derrière tout ça, est islamophobe. De facto.
Ma longue absence de ce forum n'implique pas d'avoir oublié ses habitués ;)
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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 21 déc.19, 10:39

Message par omar13 »

Bon retour Ren' et content de te lire de nouveau :mains:

Citizenkan

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 22 déc.19, 02:41

Message par Citizenkan »


Citizenkan

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Re: La propagande jette son dévolu sur le Coran des origines

Ecrit le 21 févr.20, 23:24

Message par Citizenkan »

Pour la fin du mythe farfelu sur la thèse complotiste de la canonisation du Coran, voir la dernière partie de cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=jnyrjsZYVjQ&t=1112s

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