Seleucide a écrit :
Si l'on postule que résurrection il y aura, et qu'elle sera collective et eschatologique, on doit postuler un élément de continuité et d'identité entre le défunt et son corps ressuscité.
Partant, l'âme éternelle (qu'elle soit éternelle de nature ou par grâce) remplit bien mieux ce rôle que le corps pourrissant qui disparaît.
Je comprends
la logique de votre remarque et je vais vous répondre en deux temps.
Premièrement, vous allez vous rendre compte que
la bible ne postule absolument pas pour une telle hypothèse.
Paul, dans le chapitre de
la bible le plus explicatif concernant
la résurrection, a voulu aider les chrétiens de Corinthe qui commençaient à douter de
la résurrection.
Il leur dit en I Cor 15.
- Vous pensez que la résurrection est impossible. Cependant Christ a bien démontré le contraire, et plus de 500 témoins, dont moi, Paul, nous l'avons vu vivant après sa mort sur le poteau. Beaucoup de ces témoins vivent encore et peuvent toujours attester que Jésus est revenu à la vie.
Seulement, Corinthiens, réfléchissez !
Si vous niez que la résurrection soit possible, pourquoi êtes vous chrétiens, puisqu'en niant la résurrection, vous niez celle de Jésus.
Pire, puisque vous êtes néanmoins croyants, en affirmant qu'il ne peut pas y avoir de résurrection, vous faites de nous tous des apostats contre Dieu puisque nous enseignons que Dieu a ressuscité Jésus.
De même, s'il n'y a pas de résurrection, notre espérance est inutile car dans ce cas, la seule vie qui ne soit offerte est celle de maintenant et nous allons disparaître définitivement.
C'est pourquoi, au lieu de parcourir la terre pour convertir des humains, puisque je vais finir par mourir définitivement, autant que je profite de la vie.
Il ne vous échappe pas, Seleucide, que pour Paul l'équation est simple : c'est
la résurrection ou rien.
Si une survie existait après
la mort ordinaire d'un humain, et en niant
la résurrection, Paul ne pouvait pas expliquer ce que nous venons de lire.
Il aurait du répondre : " ok, vous niez qu'il y aura une résurrection. Cela signifie que nous survivrons éternellement autrement."
Analysez avec moi également l'argumentaire de Paul en I Thes 4.
Il leur dit en substance.
Chers frères, je ne veux pas que vous soyez abattus parce que vous vous souciez du devenir de vos frères qui viennent de mourir.
Vous avez l'impression qu'ils seront soit oubliés, ou qu'ils devront attendre longtemps avant de recevoir leur récompense.
Or, moi, Paul, je vous révèle un secret: les chrétiens qui seront en vie lorsque Jésus sera révélé ne devanceront absolument pas ceux qui seront morts avant cet événement puisque leur rassemblement se fera dans le même laps de temps.
Si donc une vie attendait les chrétiens morts avant que ce rassemblement final ne soit opéré, Paul n'aurait pas manqué de le signaler ici.
Si vous saviez, devant une personne qui perd un être cher, que celui-ci vit déjà dans une condition plus qu'agréable et gratifiante, vous ne manqueriez pas de le signaler.
Or, ici, Paul écrit : vous pleurez vos morts, vous vous inquiétez pour eux, ne vous en faites pas, ils ressusciteront plus tard pour recevoir leur récompense..
Ne pensez vous pas qu'il y avait place ici à une phrase du type :
et puis, dès maintenant ils sont heureux ailleurs, en attendant !!, dans l'hypothèse bien sur que vous défendez.
Ma deuxième réponse est d'un autre ordre.
Nous savons ce qu'est
la vie physique, mais nous ignorons tout du mécanisme que Dieu utilisera pour redonner
la vie.
Nous voulons basiquement que quelque chose reste du défunt pour qu'il puisse revivre.
Seulement, ce qui nous caractérise, ce n'est pas vraiment notre corps physique, c'est bien plus nos sentiments, nos pensées, nos souvenirs, des éléments immatériels.
Il n'est pas impossible que Dieu puisse sauvegarder tous ces éléments dans ce qu'on peut appeler maladroitement sa mémoire, pour les ré-implanter plus tard dans un nouveau (vraiment nouveau) corps physique ou spirituel pour les oints.
Cependant, ce stockage ne serait pas vraiment une survie puisque l'individu cesserait de penser, de se souvenir.
Différentes hypothèses peuvent être avancées sans pour autant les valider. Cependant leur existence permet de relativiser l'idée qu'il faille que quelque chose survive pour qu'il puisse y avoir résurrection.
J'ai lu un jour une hypothèse intellectuellement intéressante
même si je ne la valide absolument pas. Elle consiste à penser que Dieu, qui est hors du temps, pourrait venir rechercher, au moment de
la mort d'un individu, ce dont il a besoin pour le ressusciter plus tard. C'est évidemment de
la science fiction et absolument rien dans
la bible ne valide cette hypothèse. Elle a cependant le mérite de ne pas rendre votre logique absolument nécessaire.
Je le répète pour être bien compris : cette hypothèse n'est pas biblique. je
la cite pour le "fun"..
Ainsi, Séleucide, absolument rien n'impose une survie après
la mort pour qu'il y ait résurrection. Les possibilités et
la toute puissance de Dieu lui permettent de se passer d'un tel processus..
amitié