L’historien Shlomo Sand, professeur à l’université de Tel-Aviv, introduit sa remarquable étude du nationalisme juif par une citation de Karl W. Deutsch : « Une nation […] est un groupe de personnes unies par une erreur commune sur leurs ancêtres, et une aversion commune envers leurs voisins »
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?lg=fr&reference=5927
Déconstruction d’une histoire mythique
Comment fut inventé le peuple juif
Shlomo Sand
Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Tel Aviv, Shlomo Sand est l’auteur d’un livre détonnant qui remet en cause la politique identitaire de son pays, Israël. L’auteur y remet en question l’origine du peuple juif et démontre comment celui-ci fut inventé sous la plume d’historiens juifs du XIXe siècle. Paru au printemps 2008 en Israël, "Comment le peuple juif fut inventé" y est rapidement devenu un best-seller et donna lieu à des débats orageux qui ne manqueront pas de se poursuivre en France, à moins qu’il ne soit passé sous silence par nos hardis hommes médiatiques...
sources:
emission france inter[mp3] http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1503
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205
http://www.urgencepalestine.ch/Agenda/news.html
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Shlomo Sand: Comment fut inventé le peuple juif.............
Shlomo Sand: Comment fut inventé le peuple juif.............
Ecrit le 03 nov.08, 05:21
Modifié en dernier par mit le 03 nov.08, 05:36, modifié 1 fois.
Ecrit le 03 nov.08, 05:31
Au cas où vous adopteriez la manière de penser de Sand et où vous vous poseriez la question : « Quand le peuple juif a-t-il été inventé ? », la réponse que Sand apporte à cette question est extrêmement simple : « A un certain moment, au XIXème siècle, des intellectuels d’origine juive vivant en Allemagne, sous l’influence du caractère völkisch [national-populaire] du nationalisme allemand, se sont donné la mission d’inventer « rétrospectivement » un peuple, dans leur désir de créer un peuple juif moderne. » Par conséquent, le « peuple juif » est une notion inventée consistant en un passé fictionnel et imaginaire, avec très peu de preuves à conviction, que ce soit médico-légales, historiques ou textuelles. Bien plus, Sand – qui s’est fondé sur des sources remontant à l’Antiquité – en vient à la conclusion que l’exil juif est, lui aussi, un mythe, et que les Palestiniens d’aujourd’hui ont beaucoup plus de chances d’être les descendants du peuple sémitique ancien de la Judée/Canaan que le ramassis d’Ashkénazes d’origine principalement khazare, auquel il reconnaît appartenir lui-même. Fait étonnant, en dépit du fait que Sand démonte la notion de « peuple juif », anéantit la notion de « passé collectif juif » et ridiculise l’élan national chauvin juif, son livre est un best-seller en Israël
Gilad ATZMON
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?lg=fr&reference=5927
Gilad ATZMON
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Ecrit le 03 nov.08, 05:34
A partir de l’historien Heinrich Graetz, les historiens juifs commencèrent à dépeindre l’histoire du judaïsme sous les traits de l’histoire d’une nation qui avait été un ‘royaume’, qui avait été expulsée en ‘exil’, qui était ainsi devenue un peuple errant et qui, enfin, aurait fait demi-tour et serait rentrée dans sa patrie ancestrale. »
Pour Moses Hess, les contours de l’Europe allaient être dessinés par une lutte des races plutôt que par une lutte des classes. En conséquence, il suggérait que les juifs feraient mieux de revenir en arrière et de sur leur héritage culturel et leur origine. Pour lui, le conflit entre juifs et gentils était le produit d’une différenciation raciale, donc incontournable.
Le chemin idéologique qui va de l’orientation raciste pseudo-scientifique de Hess à l’historicisme sioniste apparaît clairement. Si les juifs sont bien, effectivement, une entité raciale allogène (comme Hess, Jabotinsky et d’autres le croyaient), ils n’ont rien de mieux à faire que de rechercher leur foyer national naturel, et ce foyer naturel n’est autre qu’Eretz Yizrael. Manifestement, l’hypothèse de Hess d’un lien racial continu n’avait pas été approuvée scientifiquement. Afin de perpétuer le récit fantasmatique qui était en train d’émerger, il fallait mettre en place un mécanisme orchestré de déni, à seule fin de s’assurer que certains faits gênants n’allaient pas interférer dans la création nationale en gestation.
AUTEUR: Gilad ATZMON
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Pour Moses Hess, les contours de l’Europe allaient être dessinés par une lutte des races plutôt que par une lutte des classes. En conséquence, il suggérait que les juifs feraient mieux de revenir en arrière et de sur leur héritage culturel et leur origine. Pour lui, le conflit entre juifs et gentils était le produit d’une différenciation raciale, donc incontournable.
Le chemin idéologique qui va de l’orientation raciste pseudo-scientifique de Hess à l’historicisme sioniste apparaît clairement. Si les juifs sont bien, effectivement, une entité raciale allogène (comme Hess, Jabotinsky et d’autres le croyaient), ils n’ont rien de mieux à faire que de rechercher leur foyer national naturel, et ce foyer naturel n’est autre qu’Eretz Yizrael. Manifestement, l’hypothèse de Hess d’un lien racial continu n’avait pas été approuvée scientifiquement. Afin de perpétuer le récit fantasmatique qui était en train d’émerger, il fallait mettre en place un mécanisme orchestré de déni, à seule fin de s’assurer que certains faits gênants n’allaient pas interférer dans la création nationale en gestation.
AUTEUR: Gilad ATZMON
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