Vicomte a écrit :
Il peut très bien en être autrement. Tu désignes cette conscience comme une entité surnaturelle qui transcende la pensée de manière aussi arbitraire que si un croyant affirmait que le tonnerre c'est dieu qui exprime sa colère. Et si l'on parle d'électrons, de différences de potentiel, etc. à ce croyant, il répondra « Je SAIS que le tonnerre c'est dieu, comment pourrait-il en être autrement ? ».
Tu ne réponds pas à la question : comment pourrait-il en être autrement ?
Pour l’instant tu te contentes de nier l’évidence, à savoir que la pensée et la conscience ce n’est pas la même chose.
Tu recommences à parler de croyance, mais la croyance est une pensée. Tu assimiles la conscience à une partie de la pensée, mais d’où tiens-tu cette information ? De nulle part : rien n’est démontré et c’est un des chantiers majeurs de la neurologie.
De plus, tu devrais admettre que les millions de personnes qui, à diverses occasions comme une NDE ou la méditation ou autres, racontent qu’ils ont eu conscience de faire partie de l’Univers entier et d’accéder à la paix la plus profonde, sont des hommes et des femmes qui ont vécu une expérience hors du commun. Tu supposes instantanément, ou plutôt ton mental suppose instantanément (sans que tu aies conscience que le processus est automatique), que cela résulte uniquement d’un processus électrochimique dans le cerveau. Je veux bien que tu le croies, mais je rejette que cela soit démontré. La vérité est que c’est un mystère scientifique aujourd’hui, et que certains étudient effectivement ce qui se passe dans le cerveau de moines tibétains en méditation ou de nones chrétiennes en prière. J’espère que cela va continuer car le sujet est trop important pour être ignoré sous prétexte de surnaturel.
Vicomte a écrit :
À ceci près que ton raisonnement tombe dans le paradoxe de la montre arrêtée, puisque tu montres également dans ce cas que toute affirmation sur l'infini est épistémologiquement invalide.
Encore une fois tu ne peux pas dire ça : Gödel a prouvé que la logique n’avait qu’une portée limitée. Tu es arc-bouté à ta montre comme un islamiste kamikaze à son Coran avant de se faire exploser, mais ne vois-tu pas que tout ce que la logique dit ne sera jamais qu’une REPRESENTATION du réel, pas le réel EN SOI. Tu me parles d’épistémologie et de démonstration là où je te parle d’absolu, comment fais-tu pour ne pas comprendre que l’absolu est hors du champ d’application de l’épistémologie, puisque toute démonstration requiert la dualité sujet-objet ?
Tu es cantonné à tourner infiniment en rond si tu refuses de sortir de la science ne serait-ce qu’un instant pour admettre qu’il existe d’autres méthodes pour appréhender le réel que la logique aveuglement mécanique, et notamment l’existence de pratiques en Orient menant à des états de conscience modifiée, élargie. Tu refuses d’admettre que les personnes ayant eu accès à ces états de conscience modifiée (après parfois plus de 25 ans de travail sur l’esprit) aient une vision de la nature du réel au moins aussi crédible que celle de scientifiques n’ayant jamais vécu cette expérience.
Vicomte a écrit : As-tu des références scientifiques prouvant l'existence (des expériences concrètes, pas des théories) d'une conscience émancipée du fonctionnement neuronal ?
Si ce n'est pas le cas, tout ce que tu dis est faux jusqu'à preuve du contraire.
Je ne réponds pas à la question parce que tu enfonces une porte ouverte, par contre je me permets de relever dans la remarque que tu fais ensuite une forte ressemblance entre ta foi en la science et la foi de très nombreux croyants en leur religion.
Vicomte a écrit :
C'est toi qui le dit. La science explique de mieux en mieux le mécanisme des émotions. Et pas d'émotion sans neurone. Cite une seule expérience scientifique qui ait démontré le contraire.
Ta réponse conforte une idée qui m’était venue : tu n’as pas compris la question. Tu confonds à présent la conscience avec les émotions, mais ce n’était pas non plus la question.
La question est : comment se fait-il que j’aie conscience de moi, qu’est-ce qui perçoit tout ce qui est vécu, circonstances extérieures et émotions/pensées intérieures ? Comment est-ce possible ? Quelle est la nature de cet arrière-plan en nous, de cette présence qui sent et ressent ? Quelle est la nature du noyau de l’individualité ?
Vicomte a écrit :
Le problème, c'est que tout ce que tu peux affirmer qui ne réponde pas à ces critères sort automatiquement du champ de la certitude pour entrer dans le champ de la croyance pure, où tout et son contraire peut être affirmé sans preuve ni logique. Autrement dit, tout ce que tu pourras affirmer sur l'absolu est invalide car il sombre automatiquement dans le paradoxe de la montre arrêtée.
Non. Tu décris un monde binaire où tout ce qui ne serait pas certitude intellectuelle serait forcément croyance plus ou moins fondée (des pensées dans tous les cas). C’est nier qu’il existe autre chose que la seule pensée.
Je te propose quelque chose : je vais citer les règles d’un exercice simple de travail sur la conscience, et tu dois de ton côté essayer de les mettre en pratique au moins une fois. Tu verras alors peut-être la différence entre croyance et conscience, entre pensée et conscience :
Imaginez une personne qui part dans la nature pour étudier le comportement d'un animal. Elle va d'abord trouver un endroit où s'installer puis elle passera des jours et des jours a simplement observer le comportement de cet animal. Elle se placera en position de témoin et prendra des notes sur tout ce qu'elle observe concernant l'animal mais jamais elle n'interviendra, jamais elle ne jugera ce qu'elle voit, et quoi qu'il arrive elle sera heureuse car elle sait qu'en fin de compte elle aura approfondi sa connaissance sur cet animal.
Vous êtes cette personne qui part en observation, et l'animal que vous allez observer est vôtre mental.
Installez-vous confortablement en position assise. Sentez-vous à l'aise et fermez les yeux.
Prenez quelques respirations profondes et observez ce qui se passe au niveau des pensées.
Regardez vos pensées comme si il s'agissait d'un film. N'analysez pas vos pensées, ne les jugez pas non plus, regardez les simplement et laissez les être là. Observez si il y a une agitation ou si le mental est calme. Observez comme les pensées apparaissent d'elles-mêmes. Une pensée apparaît et elle en entraîne une autre à sa suite, formant des chaînes de pensées, et parfois elles vous embarquent totalement.
Il se peut qu'à ce moment là vous oubliiez totalement que vous êtes là. Ce n'est pas grave, dès que vous le remarquez, redevenez observateur. N'essayez pas de contrôler ou de chasser les pensées. Ne leur donnez pas suite volontairement. Ne les nourrissez pas non plus. Laissez les simplement être et observez. Restez détaché d'elles, cela permettra au mental de s'habituer au détachement et vous pourrez ensuite aborder tous les événements de votre vie avec ce même détachement.
Faites cela pendant le temps que vous souhaitez. Ne forcez rien.
Vicomte a écrit :
Je ne le néglige pas : je l'écarte pour ne pas alourdir la démonstration tant il est logique qu'il est invalide. Néanmoins vous êtes plusieurs croyants à avoir tout de même insisté dessus, mais personne n'a remis en cause la démonstration du point A1 telle qu'elle est démontrée en bas de page 2. Si tu y vois une faille, je suis preneur.
La démonstration de A1 que tu cites en page 2 est d’une légèreté désolante à partir de rME-B0, point où tu oublies de préciser que l’on ne sait à peu près rien du « fonctionnement ordinaire du cerveau ». Un « miracle épistémologique » transgresserait peut-être ce que l’on sait actuellement du fonctionnement ordinaire du cerveau, mais qu’est-ce qui prouve qu’il ne sera jamais démontré qu’un « miracle épistémologique » n’en est en fait pas un parce qu’il fait justement partie du « fonctionnement ordinaire du cerveau » ?
rME-B1, quant à lui, oublie tout simplement l’existence des résultats de Beck montrant comment l’esprit peut influencer l’activité cérébrale sans enfreindre les lois de conservation de l’énergie. De plus la « chaîne des causalités » dont tu parles ne se suffit justement pas à elle-même dans ce cas, car elle est incapable d’expliquer l’unicité dont nous avons conscience.
rME-C0 & rME-C1 négligent eux complètement un nombre important de recherches, comme celles effectuées par le Dr Melvin Morse par exemple, qui l’ont amené à conclure que nous disposons dans notre lobe temporal droit d’un circuit biologique spécialement conçu pour se relier à la dimension immatérielle (spirituelle), ou toutes les recherches métapsychiques modernes comme les travaux de Rhine et de son école, et la fondation de nombreux laboratoires et sociétés savantes comme le Journal of Scientific Exploration dont le fondateur est le Pr. Sturrock, directeur d’un des plus grands observatoires astronomiques américains.
Eh oui, voilà un premier fait qu’on ne peut nier et qui ennuie passablement les rationalistes : il existe effectivement des scientifiques de profession, nombreux et qualifiés, qui font des recherches en parapsychologie dans des laboratoires officiels et n’en rougissent nullement. Malheureusement, tu as omis de prendre leurs expériences en compte dans ta « démonstration »…
De plus je te trouve « gonflé » de t’appuyer sur Beauregard dans ton raisonnement, alors qu’il soutient justement la thèse dualiste parce que ses travaux montrent que les variables mentalistes (volontés, croyances…) et leur contenu intentionnel ne sont ni identiques ni réductibles aux processus neuronaux, et qu’il en conclut que ce sont les processus et événements mentaux qui exercent une influence causale sur les divers niveaux de fonctionnement cérébral (moléculaire, cellulaire, systémique). L’hypothèse profondément dualiste qu’il propose s’appelle « Hypothèse de la traduction psychoneurale (HTP).
Je vais d’ailleurs citer un de ses articles majeurs (en collaboration avec Jeffrey Schwartz (neuropsychiatre) et Henry Stapp (physicien)) :
La conception classique suppose que les choix faits par les êtres humains à propos de comment ils vont agir soient déterminés par des variables microscopiques qui d’après la théorie quantique sont, par principe, indéterminées. La supposition réductionniste que le cours de l’expérience humaine est déterminé par des processus mécaniques locaux est la chose qui est la plus fortement réfutée par la structure des phénomènes naturels telle que la dévoile la physique contemporaine. Espérer que les connexions entre l’esprit et le cerveau seront comprises dans un cadre conceptuel si contraire aux principes de la physique n’est ni raisonnable ni crédible au plan scientifique.
(Jeffrey Schwartz, Henry P. Stapp, Mario Beauregard, « Quantum physics in neuroscience and psychology: a neurophysical model of mind-brain interaction », Philosophical transactions of the Royal Society, London, Biological sciences, 2005, vol.360, n°1458, p.1309-1327.)
Etant donné que les points rME-B0 ; rME-B1 ; rME-C0 et rME-C1 n’ont aucune justification scientifique parce qu’ils peuvent facilement être remis en cause dans l’état actuel de nos faibles connaissances en la matière, ta conclusion sur le « miracle épistémologique » est invalide.
Autrement dit, au lieu de nier l’existence d’un phénomène qui les dérange, certains ont préféré reconnaître son existence et l’étudier. Les recherches ne sont pas achevées et d’ici là, la thèse dualiste est parfaitement crédible et défendable.
Vicomte a écrit :
Il ne faut pas confondre les résultats scientifiques avec leur interprétation. John Eccles a effectivement très bien montré les mécanismes synaptiques (pour lesquels il a reçu plusieurs prix et médailles) et tous les jours nous nous servons encore de ses résultats.
Mais ses convictions religieuses l'ont amené à élaborer un modèle théorique où il pourrait sauver le dualisme de l'accumulation des faits scientifiques qui abondent dans le sens du monisme.
En gros que dit le modèle de Eccles ? Il reconnaît que de prime abord le modèle dualiste viole les principes de la thermodynamique (ce que je dis également dans ma démonstration page 2 lorsque je parle d'effet mesurable). Il a alors l'idée de réduire le paradoxe des lois de conservation de l'énergie en montrant la possibilité d'un bilan thermodynamique nul. Si son hypothèse est correcte, ça ne peut alors que se passer à l'échelle quantique (puisque à l'échelle biochimique la totalité des résultats expérimentaux plaide en sa défaveur). Pour le dire autrement, il invoque la possibilité d'une influence invisible, non mesurable car thermodynamiquement neutre, de ce qu'il appelle "Conscience" (au sens mystique du terme) sur la computation neuronale.
Le problème, c'est que son modèle est très lacunaire : (voir aussi How the Self Controls Its Brain, Berlin, Springer, 1994)
- Sa logique est comparable à celle-ci : On sait que X est inférieur ou égal à 1. Y n'existe que si (X + Y) est également inférieur ou égal à 1. Plus Y est proche de 0, plus il a de chances d'exister. En postulant que Y vaut à peu près zéro, il est tout à fait possible que (X + Y) soit inférieur ou égal à 1 (et ça sera d'autant plus possible que X est petit). Le problème, pour poursuivre la métaphore, c'est qu'en réalité X = 1 jusqu'à preuve du contraire et que Y peut être extrêmement proche de zéro mais ne peut être égal à zéro. Donc (X + Y) est forcément supérieur ou égal à 1 (jusqu'à preuve du contraire).
- Le principe d'incertitude suppose un bilan thermodynamique exactement neutre, pas à peu près neutre.
- Quand bien même il aurait montré que sa théorie de la Conscience (au sens mystique du terme) soit possible, qui dit que ce qui porte chez lui l'étiquette "Conscience" ait quoi que ce soit à voir avec une âme ? Comment le démontrerait-il ? Nous sommes exactement dans le même modèle que « La preuve que Nestor le chat rose invisible est dans cette pièce, c'est qu'on ne le voit pas ».
Tu délires complètement : ce n’est pas Eccles mais Beck qui a effectué un traitement quantique de l’exocytose, et depuis, jamais leur article commun de 1992 n’a été critiqué via une publication effectuée dans une revue à referees. Que tu en viennes à rejeter la crédibilité de résultats validés et publiés parce qu’ils te gênent témoigne d’une mauvaise foi certaine. Ta tentative de démonstration débutant par « Sa logique est comparable à celle-ci » (quelle approximation !) est indigne de l’esprit scientifique, elle est simplement ridicule.
Sais-tu combien d’heures, de jours, de mois, d’années parfois, il faut passer au laboratoire pour vérifier et répéter une expérience avant de pouvoir tirer la moindre conclusion ? On s’aperçoit très souvent que certains échecs sont dus à un facteur, minime en apparence, mais en réalité déterminant. C’est là une règle que tout le monde observe dans le milieu scientifique. Et même si certains résultats paraissent solides, il faudra, pour y croire, les voir répétés par d’autres laboratoires. Si les travaux sont importants au point de déranger les conceptions du temps, c’est par années ou par décennies qu’il faudra compter pour les voir reconnus. Aucune révolution scientifique (il y en a eu, et de nombreuses) n’est jamais acquise d’emblée, et les novateurs ont dû endurer toutes sortes d’avanies personnelles, souvent fort éloignées des principes de la science.
Que dire de l’exemple de Pasteur, qui a combattu des années contre les institutions médicales de son époque pour faire admettre l’importance des infections microbiennes… La raison de cet ostracisme était bien-sûr que, dans les sciences, la résistance aux conceptions nouvelles est d’autant plus acharnée qu’elles sont novatrices.
Or, que se passe-t-il au niveau de l’étude de la conscience ?
- Il existe des phénomènes tels que la non-séparabilité qui ont une influence causale sur notre monde sans être constitués de matière ni d’énergie (j’espère que tu es attentif).
- La conclusion minimale que l’on peut tirer de la MQ, c’est que ce qui existe ne se limite pas à des choses inclues dans le temps et l’espace.
- Cela fournit donc un écrin possible d’un esprit non localisé dans le temps et l’espace et non constitué de matière et d’énergie.
- Depuis l’article de Beck et Eccles en 1992, le principal obstacle théorique au dualisme a disparu.
- Le dualisme est la solution la plus logique aux extraordinaires expériences de Libet montrant que la conscience peut remonter le temps (et donc n’est pas totalement située dans le temps).
- De nombreux scientifiques célèbres partagent la position selon laquelle le cerveau et l’esprit seraient 2 choses identiques (monisme), position magistralement réfutée par les expériences de Libet, tout en nous expliquant que le dualisme est antiscientifique. Bel exemple d’illustration de la parabole de la paille et de la poutre.
- Le dualisme est la meilleure explication du fait que les sujets au cerveau coupé en deux (dans les cas où l’on a pratiqué une callosotomie, c’est-à-dire la séparation totale des deux hémisphères cérébraux en sectionnant le corps calleux les reliant entre eux) gardent une identité unique.
- Le dualisme est la meilleure explication lorsqu’on voit qu’une instance peut, au moment crucial, arrêter des processus commencés inconsciemment par le cerveau et manifester ainsi l’existence d’un libre arbitre.
- Le dualisme est la meilleure explication lorsqu’on voit que l’INTENTION de faire quelque chose peut avoir des conséquences physiques sur le cerveau et même sur le système immunitaire.
Tu parles de « l'accumulation des faits scientifiques qui abondent dans le sens du monisme », mais de quels faits parles-tu, et surtout de quelle accumulation ? Je viens de te citer une liste de faits qui abondent exactement dans l’autre sens !
Ce qui est stupéfiant après le développement de tant de techniques sophistiquées pour voir penser le cerveau, après tant d’expériences de pointe toujours effectuées dans un cadre conceptuel dans lequel le cerveau produit la conscience, c’est qu’une sommité de la neurochirurgie comme Wilder Penfield qui n’avait jamais penché du côté de la thèse dualiste puisse conclure cela (à l’opposé de ce que tu affirmes) :
Wilder Penfield a écrit :Après une vie passée à essayer de découvrir comment le cerveau explique l’esprit, cela m’est comme une surprise de découvrir maintenant, à l’occasion de ce dernier examen de la question, que l’hypothèse dualiste (la séparation de l’esprit et du cerveau) semble la plus raisonnable des deux explications possibles.
Cité par Michael Sabom, « Souvenirs de la mort », p.280
Et puis comme il est visiblement nécessaire de faire œuvre de pédagogie avec toi, je vais aussi te citer l’avis de John Eccles :
Il a été amplement démontré par la science que la conscience, l’idéation pure, active effectivement certaines régions déterminées du cortex cérébral. La maîtrise mentale de l’activité cérébrale est si vaste que l’on peut présumer une totale domination du cerveau par la conscience. Et voilà que pour la première fois se trouve formulée une hypothèse sur la manière dont le mental influence l’activité cérébrale sans enfreindre les lois de conservation de l’énergie. La critique matérialiste du dualisme par Dennett, Changeux, Edelman perd donc tout son fondement scientifique… […] Puisque les solutions matérialistes ne parviennent pas à expliquer l’unicité dont nous avons conscience, j’en suis réduit à conclure que l’unicité de la conscience ou de l’âme provient d’une entité située dans un autre niveau de réalité […] rendue nécessaire par la certitude de l’existence d’un noyau de cette individualité. J’avance qu’aucune autre position n’est défendable.
(John Eccles, « Comment la conscience contrôle le cerveau », Fayard, 1997, p.201)
Pourtant, c’est ce que tu fais : tu défends la position opposée en niant la crédibilité des résultats PUBLIES ET VALIDES de Beck et Eccles.
Ainsi, je dirais que cette façon que tu as de tenter de décrédibiliser Eccles en l’accusant de ne pas savoir faire la part des choses entre ses convictions religieuses et sa culture scientifique, pour ensuite t’essayer à des démonstrations approximatives n’ayant rien à voir avec ce que Beck à démontré, est d’un manque de classe surprenant de ta part.
Vicomte a écrit :
Encore une publication du CIRET, j'imagine. Mais as-tu des références scientifiques sérieuses à ce sujet (revue scientifique reconnue et à comité de vérification) ? As-tu une description précise du protocole expérimental ? Qu'est-ce qui était mesuré exactement ? Quel était le protocole de vérification ?
Rien à voir avec le CIRET. JF. Lambert a effectué sous la direction de Paul Laget à l’hôpital Trousseau des mesures d’électroencéphalogrammes sur des moines tibétains.
Avant que ces moines n’entrent en méditation, Lambert a observé au moment de la réception d’un flash lumineux dans les yeux des moines l’apparition normale (et obligatoire dans ce cas) d’un potentiel évoqué sur le tracé de l’EEG. Mais une fois qu’ils étaient entrés en méditation, le même flash ne produisait plus de potentiel évoqué chez les moines, alors qu’ils étaient conscients avec les yeux ouverts. Pourtant un tel tracé avec une absence de potentiel évoqué indique normalement que la personne est inconsciente puisqu’elle ne réagit pas aux stimulations du monde qui l’entoure. C’est une preuve de plus de la non identité entre état mental et état neuronal, puisque l’observation de son état neuronal ne permet pas de déduire son état mental.
Il y a aussi bien-sûr Mario Beauregard qui effectue des recherches analogues sur des religieuses en prière et aussi sur des moines bouddhistes, et je ne vais pas rappeler les conclusions dualistes qu’il tire.
Vicomte a écrit :
Tu me fais dire ce que je n'ai pas dit. Ce n'est pas parce que la science n'a pas tout expliqué que cela dispense de la charge de la preuve celui qui affirme des choses en contradiction avec le peu que la science a déjà prouvé.
Je ne discute pas là-dessus étant donné que je viens de montrer qu’il est archi-faux que le dualisme soit en contradiction « avec le peu que la science a déjà prouvé », bien au contraire...
Vicomte a écrit :
Si l'on se réfère à la définition scientifique de la conscience, cela a amplement été prouvé depuis longtemps qu'elle est une activité de la pensée. (Ramachandran, pour ne citer qu'un unique exemple.)
Les expériences cliniques montrent bien sa nature modulaire. (Telle lésion au cerveau provoque tel type d'altération de la conscience chez le sujet, par exemple.)
Maintenant, si tu as une autre définition de la conscience, qui soit compatible avec les résultats expérimentaux et qui soit forte de résultats scientifiques l'élevant au-dessus du statut d'hypothèse zéro, je suis preneur.
C’est scandaleux d’affirmer des choses aussi manifestement fausses. Je vais citer les questions officiellement non résolues par la science concernant la conscience (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conscience ... conscience):
- Quelle est la nature de la conscience (et, par suite, son origine et son développement) ?
- Quelles sont ses caractéristiques ? Où se trouve le siège de la conscience ?
- Quel est son mode d’existence ? Comment peut-elle exister à partir d’entités non-conscientes ?
- Quelle est sa fonction ? A-t-elle une causalité propre et, si oui, de quelle nature ?
- Quelles relations la conscience entretient-elle avec les autres phénomènes de la réalité, physiques et mentaux ?
Donc, il n’est PAS prouvé « qu'elle est une activité de la pensée », bien au contraire : c’est officiellement un mystère scientifique, et c’est un comble que tu te permettes d’affirmer le contraire ! Cesse donc de dire n’importe quoi !
Vicomte a écrit : Non. Elles nous indiquent juste un phénomène qu'il faut aborder de la seule manière qui convienne, c'est-à-dire scientifiquement.
Je suis bien d’accord ; c’est précisément ce que s’est attelé à faire le Dr. Morse, et ses conclusions sont édifiantes :
- Il affirme que nous disposons dans notre lobe temporal droit d’un point servant à se relier à la dimension immatérielle
- Il affirme que nos souvenirs sont stockés hors de notre cerveau !
Vicomte a écrit : En fait, dans tout ce que tu affirmes on peut substituer le mot « âme » au mot « Conscience ». Je crois même que Jean Staune, Jean-François Lambert et leurs pairs emploient eux aussi seulement le mot « Conscience » pour être pris davantage au sérieux (pour faire plus "scientifique") que s'ils utilisaient le mot « âme ».
Si on fait le bilan scientifique sur toutes ces affirmations, c'est pourtant le néant : aucune expérience scientifique digne de ce nom ne vient l'élever au-dessus du niveau "hypothèse zéro". Et dès qu'on le fait remarquer aux défenseurs de ces théories, ils tentent toujours de renverser la charge de la preuve. Elle leur incombe pourtant bien.
Effectivement, je considère les mots « conscience » et « âme » comme parfaitement synonymes, et alors ? Ton histoire d’ « hypothèse zéro » est à dormir debout lorsqu’on connait la masse d’arguments en faveur du dualisme.
Je remarque aussi que tu n’as pas répondu à une grande partie de mon précédent post. Il semble que tu sois mal à l’aise lorsqu’on appréhende le réel en termes de recherche de bien-être plutôt qu’en termes mécaniquement scientifiques. Pourtant, avons-nous vraiment besoin d’en savoir davantage ? Le monde sera-t-il sauvé par un surcroît d’information, par des ordinateurs plus rapides ou par une nouvelle analyse scientifique ou intellectuelle ? N’est-ce pas de sagesse que l’humanité a le plus grand besoin maintenant ?
Mais qu’est-ce que la sagesse et où peut-on en trouver ? La sagesse accompagne la capacité d’être calme. Il suffit de regarder et d’écouter, rien de plus. Le calme, le regard et l’écoute activent en nous l’intelligence non conceptuelle. Laissons la quiétude diriger nos paroles et nos gestes.
Finalement, depuis des millénaires, l’être humain cherche à se connaître lui-même et à connaître les autres, à maîtriser son environnement afin de mieux diriger sa propre existence. Les grandes traditions spirituelles et philosophiques ainsi que les recherches psychologiques et scientifiques, essaient de répondre à cet appel.
Poussé par cette recherche, l’être humain s’active constamment. Il assure sa survie bien-sûr, mais il fait plus que cela. Il réfléchit, il se bat, détruit, construit, blesse et guérit, il prend et donne, il aime et hait, il rêve, chante, rit et pleure… En fait il cherche.
Il cherche un art de vivre, le bonheur, la façon idéale d’habiter le monde. Mais ces termes traduisent des réalités très différentes selon les cas, et des moyens encore plus variés pour les obtenir.
Cette activité incessante n’est que l’expression d’une aspiration profonde qui, si elle pouvait être clarifiée dans ses buts et les moyens d’y répondre, apporterait des possibilités d’épanouissement telles, que la vie elle-même, tant au niveau personnel que collectif, prendrait une toute autre signification.
Cet appel intérieur peut prendre différentes formes, allant du simple effort pour assurer la survie physique jusqu’à la quête spirituelle la plus élaborée, en passant par l’attitude ordinaire de recherche du plaisir et de satisfaction des désirs. Devant la complexité et les difficultés de la vie actuelle et face à l’échec de la philosophie matérialiste pour créer un réel bien-être, de plus en plus de personnes se tournent vers la recherche intérieure. Elles sont en quête de réponses aux questions fondamentales que tout être humain, tôt ou tard, est amené à se poser sous une forme ou une autre : Qui suis-je ? Qui sont les autres ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Que faisons-nous sur cette planète ? Où est l’essentiel ? A quoi sert ma vie ?
Selon les philosophies, les réponses diffèrent ; mais elles ne diffèrent que parce qu’elles sont partielles. En réalité, elles peuvent devenir cohérentes entre elles si l’on est disposé à les percevoir dans une perspective assez large.
Depuis des millénaires, l’humanité a reçu des enseignements spirituels de grande valeur. Pourtant ils semblent parfois contradictoires. Certains nous disent que l’on est le résultat d’une longue évolution spirituelle, mais ces affirmations restent souvent obscures ou déformées par une interprétation limitée des enseignements originaux. Les doctrines new-age affirment que l’on est divin, mais notre comportement pratique quotidien ne le confirme pas vraiment… D’autres semblent nous dire que ce monde est illusion et qu’il faut en sortir au plus vite, mais pourquoi sommes-nous ici ? Quant à l’approche « morale » conventionnelle ou aux religions traditionnelles, elles nous demandent d’être meilleurs en nous faisant souvent sentir plus ou moins coupables de ne pas être déjà des anges, mais comment y arriver ?
La philosophie matérialiste nous dit que l’on est uniquement un être de chair et d’os et que, lorsque notre corps disparaîtra, nous n’existerons plus. Cela n’est pas très encourageant et sonne faux pour un nombre grandissant de personnes maintenant.
La psychologie conventionnelle, coincée entre les deux courants (spirituel et matérialiste), cherche et ne donne pour l’instant que des réponses et des moyens plutôt limités pour travailler sur la conscience humaine, moyens qui se situent plus au niveau d’un essai d’adaptation au monde ordinaire qu’au niveau de la réalisation profonde de l’Être intérieur. Comment concilier tout cela ?
Car cette recherche, ce désir de savoir, sont toujours là. L’être humain a soif de liberté, de sagesse et de bonheur, mais il ne sait pas comment trouver cela. Il est comme une personne affamée au milieu d’un champ de pommiers chargés de fruits et qui cherche désespérément sa nourriture en grattant l’écorce de l’arbre. La faim est réelle, les pommes sont là, disponibles en permanence, mais la conscience et la perspective manquent. On croit qu’en cherchant de meilleures méthodes pour creuser le tronc, on va finir par trouver les pommes. On ne s’aperçoit pas que ce qui est à faire, c’est changer de perspective, laisser les vieilles habitudes, laisser la pseudo-sécurité que donne le contact avec le tronc de l’arbre, cesser d’avoir peur et oser grimper dans l’arbre. Car la vraie nourriture dont on a besoin est là. Et peut-être même qu’une fois dans l’arbre, un oiseau magnifique nous emportera sur ses ailes pour nous faire découvrir des espaces encore plus vastes et plus beaux que le seul pommier. Tout peut arriver lorsqu’on n’a plus peur et qu’on lâche prise.
Le calme est la seule chose qui soit sans forme en ce monde. Mais ce n’est pas vraiment une chose et il transcende ce monde.
Lorsqu’on regarde dans le calme un arbre ou un être humain, qui regarde ? Quelque chose de plus profond que la personne. C’est la conscience qui regarde sa création.
Dans la bible, il est dit que Dieu créa le monde et vit que cela était bon. C’est ce que l’on voit en regardant depuis le calme dépourvu de pensée.