Inexistence de dieu : approche épistémologique

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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Tan

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 19 déc.09, 13:40

Message par Tan »

Vicomte a écrit :La dissonance cognitive désigne un état psychique provoqué par un paradoxe dans les représentations du sujet. Quel serait le paradoxe dont je n'aurais pas conscience ?
Je te renvoie la question. Cet argument est nul et non avenu et nous plonge dans les affres de la polémique.
Vicomte a écrit :"Surnaturel" = "qui viole les lois de l'univers" (définition que je complète par "... en l'état actuel de nos connaissances"). Une faculté de penser qui s'extrait du corps c'est surnaturel puisqu'on pense avec notre cerveau.
Faculté de penser ? Qui parle de « faculté de penser » ? Pour la énième fois nous parlons de conscience Vicomte, pas de pensée.
Pourquoi ramènes-tu sans cesse la conscience à la pensée ? Franchement, je finis par me demander si tu es particulièrement de mauvaise foi, ou bien si tu es atteint d’une forme d’autisme léger… tu es doté d’un réflexe conditionné particulièrement surprenant qui t’amène inconsciemment à quasiment nier l’existence du phénomène de la conscience.

Où vois-tu que la conscience serait une « faculté de penser » ?? La conscience est ce qui permet à toute pensée d’être perçue, ce n’est pas du tout une pensée !

Etant donné que selon la thèse dualiste la conscience et le cerveau existent indépendamment l’un de l’autre, étant donné que Sir John Eccles a rendu théoriquement possible l’action physique de la conscience sur le cerveau, étant donné que l’existence d’un autre niveau de réalité ne contredit en rien ce que nous connaissons des lois de l’univers (surtout depuis la synthèse de la MQ), veux-tu bien me dire ce qu’il y a de surnaturel là-dedans ?
Vicomte a écrit : Pour l'anecdote, il se trouve que j'ai eu l'insigne honneur d'avoir des échanges épistolaires et de rencontrer en personne Bernard d'Espagnat dans le cadre de mes recherches de thèse. Nous avons parlé de nombreuses choses et je partage sa conception du réel. Ce qu'il définit comme « réel voilé » n'a rien à voir avec un champ de possibles au-delà de la réalité, du genre des cuillers qui se tordent par télékinésie, des esprit qui quittent leur corps, etc. puisque si ces phénomènes se manifestent c'est qu'ils se situent en deçà du réel voilé, comme tout autre phénomène manifesté. Je crois que Bernard d'Espagnat s'indignerait de lire ce que tu tentes de lui faire dire.
Qu’est-ce que je tente de lui faire dire ??

J’ajoute que, venant de toi qui critique si allègrment Staune, venant d’un matérialiste comme toi, l’argument m’amuse beaucoup. Tu me diras, j’ai tendance à m’amuser de tout, mais là tu fais très fort !
- Bernard d’Espagnat est un ami proche de Staune, il est son maître à penser, et il est un des plus éminents membres de l’UIP (dont Staune est le directeur et fondateur).
- Bernard d’Espagnat est tout sauf matérialiste ! Je vais te citer pour le plaisir un extrait d’une interview de lui réalisée par Staune (que tu peux retrouver sur staune.fr) :
Bernard d’Espagnat a écrit : Oui, c’est cela. J’ajouterai que je crois que beaucoup de gens, la majorité des gens, sont comme moi, ou pourraient être comme moi. Mais c’est une chose sur laquelle on fait le silence, un silence total. Les gens n’osent même pas réaliser qu’ils ont ce genre de possibilité en eux, parce que ce n’est pas conforme à ce qu’on nous dit de penser, à ce qu’on voit à la télévision, ce n’est pas à la mode ! Il y a, je crois, dans la plupart des hommes et des femmes cette espèce de ressource-là, qui est tue, cachée. Peut-être cela aiderait-il un certain nombre d’entre eux à exister plus pleinement s’ils la découvraient en eux-mêmes. C’est pour cela que je me sens en désaccord avec la civilisation actuelle, parce qu’il y a eu une époque où ce genre de choses était moins rejeté dans les ténèbres extérieures que ce ne l’est maintenant. Là aussi j’ai des arguments indirects. Des arguments contre la vision opposée, celle qui consiste à dire : « ce n’est pas sérieux de parler d’appel de l’Etre à l’homme, parce que nous savons bien que l’éducation, l’affectivité, la psychanalyse, peuvent expliquer cela : que pourrait-il y avoir d’autre à l’origine de cela, que notre cerveau, qui n’est qu’une machine composée d’atomes, d’électrons et de quarks ? ». Mais une telle vision suppose l’existence en soi, indépendante de nos aptitudes sensorielles et conceptuelles, de justement ces atomes, électrons et quarks... Or nous savons que cette conception-là, n’est pas compatible avec la vision que la physique quantique nous donne de la matière. Sans aller jusqu’aux valeurs, je crois que cela peut nous donner une échelle d’importance pour nos actes. Nous avons tous besoin d’exister. Alors il est évident que pour ceux dont les besoins vitaux ne sont pas satisfaits, nos considérations ne seront pas d’un grand secours. Mais comment existe-t-on dans notre société occidentale où ces besoins sont remplis pour la très grande majorité de la population ? En acquérant du pouvoir, de l’argent, ou les deux. Ainsi les actes de bien de nos concitoyens sont dirigés dans ce seul but. Ils se lancent dans l’action pure, l’action pour l’action.
Je pense ainsi que quand nous avons compris ce que nous venons de dire, il en découle qu’il y a d’autres façons d’exister, et donc on peut orienter sa vie autrement. Bien que je ne me sente pas une âme de cénobite, je crois qu’il faut prendre en compte la manière d’exister que nous enseignent les moines (et pas seulement les moines chrétiens), car elle se situe aux antipodes des tendances actuelles. Notre société serait un petit peu meilleure si une grande partie des gens avaient un peu de moine en eux. Bien sûr, mais c’est parce qu’il leur manquait quelque chose de fondamental : le sens critique. C’est pour cela que les gens s’entretuaient pour des détails. J’ai ici un texte de Grégoire de Tours qui décrit des batailles sanglantes entre gens qui n’étaient pas d’accord... sur la date de Pâques ! Les conflits entre religions sont dûs à l’absence de sens critique ! Et ils sont d’autant plus absurdes, qu’il y a dans toutes les religions des théologiens pour dire que Dieu est indicible, donc indescriptible... et que ces gens se tuent parce que chacun veut décrire Dieu à sa manière !!
Or la Science donne le sens critique. C’est pourquoi il faut que chacun, à défaut de faire de la Science, ait une bonne connaissance des fondements de la méthode scientifique. Dans la situation quelque peu morose qui est la nôtre, il y a là un véritable espoir : voir surgir une société qui aurait à la fois une aspiration à une intimité avec l’Etre et un sens critique largement développé. Une telle société représenterait un réel progrès par rapport aux situations antérieures.
Ainsi, je pense que si d’Espagnat devait s’indigner de quelque chose, ce serait certainement des propos limite diffamatoires que toi, Tguiot, Wooden Ali et d’autres tenez à l’encontre de Jean Staune…
Vraiment Vicomte, tu ne pouvais pas choisir pire exemple que d’Espagnat pour défendre ta cause !
Vicomte a écrit : Peux-tu éclairer ma lanterne et me définir les termes suivants, sil-te-plaît : Nature, Causalité, Causalité propre ?
Là c’est pareil : tu joues au chat et à la souris, tu débats pour le plaisir du débat en lui-même, pour l’amour de la rhétorique. Ouvre un dictionnaire…
Le seul intérêt de ce genre de réponse est qu’elle t’aide à esquiver la question posée. Tu n’as ainsi pas à reconnaître la fausseté des propos que tu tenais sur la conscience dans ton post précédent (« En fait ton problème vient, me semble-t-il, du fait que tu associes une nécessité surnaturelle à une fonction bien définie (ce qui ne veut pas dire entièrement comprise) par la science.»)
Vicomte a écrit : Encore une fois, c'est toi qui l'affirmes. Présenté ainsi ça ne me semble guère scientifique. Pourrais-tu donner une définition scientifique du terme "récepteur" ?
Peux-tu citer une publication scientifique reconnue (parue dans une revue à comité de lecture et de vérification, comme Nature par exemple) qui défende une telle thèse ?
J'ai sous les yeux une somme assez considérable de références scientifiques (en neurosciences et en sciences cognitives) et toutes partent implicitement de l'idée que la pensée (et donc la conscience) est une manifestation de l'activité neurale. En revanche pas une ne définit, comme tu sembles le croire, le cerveau comme "émetteur" de la conscience (si tant est que ça veuille dire quelque chose).
1- Je résume, je vulgarise, désolé pour ces termes peu scientifiques, vraiment. C’est une métaphore : « émetteur » (le cerveau produit la conscience, il la sécrète, elle est une manifestation de l’activité neurale) par opposition à « récepteur » (la conscience existe indépendamment du cerveau, dans un niveau de réalité non physique, et le cerveau est l’interface entre la réalité physique et la réalité non physique)

2- Je suis sur un bateau depuis pas loin de deux mois. Je n’ai pas pris mes publications scientifiques sous le bras en embarquant.

3- Je voudrais que tu m’expliques d’où te vient cette affirmation qui revient sans cesse : « […] l'idée que la pensée (et donc la conscience) […] » Tu parles de la conscience comme si tu avais la preuve qu’elle est une sorte de dérivée de la pensée, un sous-produit de la pensée. Etant donné que c’est faux, j’aimerais vraiment que tu me dises d’où te vient cette certitude que tu mets sans cesse en avant.
Parlons même de façon simple et logique : comment peux-tu concevoir la moindre pensée sans conscience pour la percevoir ?

4- Le fond du sujet que tu esquives en permanence est de dire que, s’agissant de la nature de la conscience, la science n’en est pour l’instant qu’aux hypothèses, qu’aux spéculations. Réponds par oui ou par non une bonne fois pour toutes : nies-tu ce fait-là ?
Vicomte a écrit : J'ai pourtant "commenté" « Quantum aspects of brain activity and the role of consciousness », Compte-rendu de la National Academy of Sciences des Etats-Unis, 1992, n°89, p. 11357-11361.
C'est ton commentaire en retour que je n'ai pas eu.
Plus tard tu as cité Farh, que j'ai également commenté.
Peux-tu citer une (mais une seule, afin de le faire sérieusement) publication scientifique, celle qui te semble la plus parlante, la plus sérieuse, la plus probante ?
De mémoire, il me semble que "Quantum aspects of brain activity and the role of consciousness", Compte-rendu de la National Academy of Sciences des Etats-Unis, 1992, n°89, p. 11357-11361 est le compte rendu des travaux de Beck et Eccles que je citais il y a quelques mois, c’est cela ? Effectivement, je me rappelle que tu avais arbitrairement décidé de comparer la méthodologie de Eccles avec une aberration logique indigne, chose que j’avais dénoncé.
Enfin bref, Eccles n’a jamais été démenti officiellement dans une revue à référés, je me demande toujours comment tu fais pour tenter de faire croire le contraire.

De toute façon ce n’est qu’une infime partie des arguments que je cite et que tu n’as jamais commenté, je te les remets donc en copie pour la quatrième fois au moins :
- Il existe des phénomènes tels que la non-séparabilité qui ont une influence causale sur notre monde sans être constitués de matière ni d’énergie.
- La conclusion minimale que l’on peut tirer de la MQ, c’est que ce qui existe ne se limite pas à des choses inclues dans le temps et l’espace.
- Cela fournit donc un écrin possible d’un esprit non localisé dans le temps et l’espace et non constitué de matière et d’énergie.
- Depuis l’article de Beck et Eccles en 1992, le principal obstacle théorique au dualisme a disparu (conservation de l’énergie).
- Le dualisme est la solution la plus logique aux extraordinaires expériences de Libet montrant que la conscience peut remonter le temps (et donc n’est pas totalement située dans le temps).
- De nombreux scientifiques célèbres partagent la position selon laquelle le cerveau et l’esprit seraient 2 choses identiques (monisme), position magistralement réfutée par les expériences de Libet, tout en nous expliquant que le dualisme est antiscientifique (toi aussi en me disant que mon discours n’est pas scientifique). Bel exemple d’illustration de la parabole de la paille et de la poutre (rien que ce fait suffit à réfuter r4).
- Le dualisme est la meilleure explication du fait que les sujets au cerveau coupé en deux (dans les cas où l’on a pratiqué une callosotomie, c’est-à-dire la séparation totale des deux hémisphères cérébraux en sectionnant le corps calleux les reliant entre eux) gardent une identité unique.
- Le dualisme est la meilleure explication lorsqu’on voit qu’une instance peut, au moment crucial, arrêter des processus commencés inconsciemment par le cerveau et manifester ainsi l’existence d’un libre arbitre.
- Le dualisme est la meilleure explication lorsqu’on voit que l’INTENTION de faire quelque chose peut avoir des conséquences physiques sur le cerveau et même sur le système immunitaire.

Enfin, s’agissant de ta question « Peux-tu citer une (mais une seule, afin de le faire sérieusement) publication scientifique, celle qui te semble la plus parlante, la plus sérieuse, la plus probante ? », à quel sujet veux-tu que je cite une publication ? Je ne comprends pas ta question, elle est mal posée. Tu veux que je cite une publication scientifique allant dans le sens du dualisme, c’est cela ? Eh bien repose-moi la question en Janvier, je serai rentré chez moi et je me ferais un plaisir d’y répondre. Là sur moi, je n’ai que des bouts, un épissoir, du fil à voiles et autres instruments nautiques.
Vicomte a écrit : Effectivement, ma fable est mal conçue, tu as raison. Merci d'avoir soulevé ce point. Ceux qui fabriquent les automobiles et ceux qui les réparent partagent les mêmes connaissances, donc ça ne va pas.
(Ne te prive pas d'en faire la remarque là-bas.)
« Ceux qui fabriquent les automobiles et ceux qui les réparent partagent les mêmes connaissances, donc ça ne va pas. » ????
Qu’est-ce que ça veux dire ? Les scientifiques réparent l’univers maintenant ??
Ce qui ne va pas, mais alors pas du tout dans ta fable, c’est que tu pars du principe que les scientifiques auraient conçu et fabriqué l’univers, ce qui est tellement idiot que je préfère ne rien dire.
Vicomte a écrit :Au départ cette fable était adressée aux créationnistes qui ne parviennent pas à entendre que leurs contradicteurs en savent peut-être plus en biologie qu'eux et qu'ils disent beaucoup d'énormités.

En attendant, je n'ai pas conçu cette fable pour exposer des vérités, mais tenter d'exprimer un sentiment. Si je n'y suis pas parvenu, tant pis pour moi, tant pis pour le débat.
La seule chose que tu es parvenu à exprimer avec cette fable, pardonne-moi, mais c’est la démesure de ton ego. Tu prétends tout simplement tout savoir sur tout, et ce avec une condescendance odieuse. Tu confères à la science des pouvoirs magiques. Bref, tu fais dans le scientisme le plus méprisable, qui plus est en prenant les gens pour des c...
Vicomte a écrit : C'est un dispositif expérimental effectivement intéressant (j'imagine que la télévision n'émet que des images et que l'on prend soin de vérifier que le patient a les yeux fermés pendant la diffusion).
Toutefois tu vas un peu vite sur tes hypothèses et sur les conclusions qu'on pourrait en tirer et je t'invite à reformuler les unes et les autres.
Eh bien on y arrive ! Alors qu’est-ce que nous attendons pour essayer ?
Qu’est-ce qui te pose problème exactement dans les conclusions que l’on pourrait en tirer ? Pas que l’hypothèse moniste s’avérerait fausse j’espère… Ce serait bien une PREUVE que la conscience n’est pas le produit de l’activité neurale, oui ou non ?
Vicomte a écrit :Si ton dispositif expérimental m'intéresse, je ne lis en revanche toujours aucune théorie d'ordre prédictif, vérifiable et réfutable de ta part.
Tu as mal lu, recommence : théorie dualiste : le cerveau n’est pas l’émetteur, mais le récepteur de la conscience. Celle-ci existe indépendamment du monde physique, et donc du cerveau, dans un niveau de réalité comparable au « monde platonicien des mathématiques » cher à Penrose et Connes, ou encore au « réel voilé » de d’Espagnat.
Tu veux que je continue pour voir à quelles fabuleuses prédictions cette théorie permet d’aboutir ? Qu’y a-t-il que tu ne trouves pas là prédictible ou réfutable ?
Vicomte a écrit : Merci de la citation mais tu ne réponds pas à la question.
(Qui plus est, Penrose est surtout un mathématicien. Il n'a jamais rien démontré de toutes ses théories, parfois un peu farfelues, sur la conscience. En tout cas prendre cette citation comme élément probant de ta théorie serait un argumentum ad verecundiam. J'espère que nous sommes au moins d'accord sur ce point.)
Sur le fait que Penrose, que je considère comme un des plus grands génies de notre temps, soit un « farfelu » et qu’il n’ait pas démontré ce qu’il avance, je ne suis pas d’accord mais peu importe : ceci nous ferait complètement sortir du débat et cela mériterait un nouveau fil de discussion. En tout cas, toi qui est un amoureux de la logique sèche, tu devrais être impressioné par la puissance de la logique de Penrose.

Sur le fait que « prendre cette citation comme élément probant de (ma) théorie serait un argumentum ad verecundiam », nous sommes d’accord.

Evidemment, ce n’était pas le but : j’ai mis cette citation de Penrose uniquement dans le but de te montrer que d’autres aussi disent que la science dans son aspect actuel ne peux pas expliquer la conscience, et qu’un autre cadre théorique est nécessaire (et pas celui de Penrose à mon avis d’ailleurs, qui ramènerait aussi la conscience à quelque chose de matériel, mais c’est un autre débat).
A mon avis, le cadre théorique qui s’impose pour l’étude de la conscience est la prise en compte que celle-ci peut être préalable à la matière, indépendante de celle-ci. Bref, il faut abandonner le réductionnisme primaire dont fait preuve le matérialisme : essayer de nous faire croire que de la matière inerte peut soudain devenir consciente par magie, c’est digne des contes de fées.

Je vais m’écarter un tantinet, mais la conscience est certainement la cause première de l’univers, et certainement pas une conséquence de celui-ci. En effet, que peux-tu dire du monde physique sans une conscience pour l’appréhender, pour le percevoir ? Quelle existence peux-tu donner à l’univers sans ta conscience pour le contempler ? Tout ce qui existe dans le monde physique n’existe QUE dans notre conscience, dans la tienne, dans la mienne. Pas de conscience… pas d’univers ! C’est tellement évident que je me demande pourquoi on n’en parle jamais…

glub0x

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 19 déc.09, 14:09

Message par glub0x »

Moi là ou j'ai du mal, c'est qu'on parle beaucoup d'un mot que je comprend pas.
conscience.
Alors j'aimerai bien qu'on me propose une définition simple et claire de ce truc là.
Et pour me prouver que c'est très simple, qu'on me propose un test, réalisable relativement simplement permettant de dire si X est ou pas conscient.

Là je pense qu'on aura fait un bon en avant dans le débat, même si il est hors sujet vis à vis de la démonstration :)



EDIT
Apres avoir cultivé un peu mon moi ignorant des experiences de libet, je ne comprends pas bien pourquoi chercher une explication tres loin, lui même ne semble pas trouver beaucoup de paradoxe au fait que notre conscience est toujours un petit train de retard par rapport au réel. D'ailleurs libet d'apres ce que j'en lit semble plus nous voir comme des automate avec une liberté de veto. Vision assez érrible mais au finnal complètement matérialiste.

"- Le dualisme est la solution la plus logique aux extraordinaires expériences de Libet montrant que la conscience peut remonter le temps (et donc n’est pas totalement située dans le temps)"
Cet argument m'indique clairement que je ne sais pas me servir de google ou que ton interprétations diffèrent largement de celles des sites que j'ai épluché ainsi que de mes conclusions personnelles au sujet de libet et ses experiences.

EDIT 2
- Le dualisme est la meilleure explication lorsqu’on voit qu’une instance peut, au moment crucial, arrêter des processus commencés inconsciemment par le cerveau et manifester ainsi l’existence d’un libre arbitre.
Je rajoute même que libet semble aller contre cette idée de libre arbitre mais passons...

Vicomte

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 21 déc.09, 23:51

Message par Vicomte »

pauline.px a écrit :Je t'ai demandé d'élucider sur quelques cas précis ce que tu entendais par trait d'objectivation, ce devrait être pour toi d'une grande simplicité en raison de ton point D0 que je te rappelle :
"Lorsque aucun ou seulement une partie des traits d'objectivation se manifeste, alors l'objet défini par le sujet n'existe pas. C'est seulement lorsqu'il y a adéquation totale entre les traits d'objectivation et les manifestations du réel que l'objet existe."
Que fait-on si l'énumération des traits d'objectivation est délicate à cerner ?
Il faut bien comprendre que l'activité rationnelle de l'esprit constitue une part très restreinte de son activité globale. Et même ce que l'on pense être totalement rationnel s'appuie sur des imbrications de concepts (entendus ici comme arrangements neuronaux) s'enracinant dans des zones inconscientes et instinctives de l'esprit.

Et pourtant, tout cela ne condamne pas à l'échec toute tentative de production de connaissance. Cela n'en fait que dessiner les limites. C'est en comprenant bien que notre pensée n'est rien d'autre qu'un phénomène biologique permettant malgré tout des recoupements et des interactions logiques que nous pouvons circonscrire les modalités cognitives.

Dans ce cadre, qu'est-ce qu'une certitude ? Ou plus exactement, que ne peut qu'être une certitude ? Une représentation mentale (donc un arrangement neuronal) tenue pour fiable dans le rapport du sujet aux manifestations du réel. Elle lui permet de prévoir, planifier, trouver, comprendre.
L'appel à la logique n'est qu'une manière de produire des certitudes logiques, réputées transmissibles à autrui (la logique revêtant un caractère structurel universel).

Venons-en à la question des traits d'objectivation. Ce sont eux aussi des arrangements neuraux, permettant de filtrer un signal. On peut donc les représenter sous forme de concepts (qu'ils soient dicibles ou non, conscients ou pas).
Il est possible de les décomposer de manière plus fine (je ne me suis pas étendu dessus jusqu'à présent, ne voulant pas alourdir la discussion), par exemple en les représentant sous formes de classes et de caractères.
Prenons par exemple la classe « Lion » : elle est chez la plupart des sujets une combinaison d'une autre classe (« animal ») et de caractères (rugit, le mâle a une crinière, etc.)
La classe « animal » est elle-même décomposable en classes (« agent », « vivant », etc.) et en caractères (finalisé, fait des petits qui lui ressemblent, etc.). On peut encore complexifier avec des classes de caractères (« mâle/femelle » par exemple).
Ce genre d'inférences est inné et permet en quelques instants d'identifier un agent (donc un prédateur ou un partenaire potentiel) sans perdre une précieuse énergie à l'analyser finement (sans compter que les lois des très grands nombres combinées aux mécanismes darwiniens de l'évolution ont permis de poser des bases statistiques très fiables, rencontrant leurs limites depuis que l'homme a développé la technologie).

La pensée rationnelle construit chacun de ses raisonnements sur des objets définis par des classes et caractères. Ils sont toutefois réputés vérifiés logiquement ou tenus pour vrais de manière vérifiable.
Dans ce cadre, chaque assertion scientifique suppose en fait la totalité des recherches qui ont été faites en amont et leur suppose une liaison logique (c'est pourquoi on cite énormément en sciences).
Et dans le cadre de la pensée rationnelle toute énonciation d'objet revient à en définir précisément les traits d'objectivation.

Voir à ce sujet les travaux de Martin, Wiggs, Ungerleider & Haxby.
pauline.px a écrit :Par ailleurs, toujours au niveau basique, tu as affirmé que dans l'univers des concepts il n'y a pas de singleton, mais c'est un voeux pieux comme le suggère l'existence des noms propres.
Je reprends : les neurones sont connectés. Ils reçoivent en amont des impulsions venant d'autres neurones (ou, plus rarement, d'autres sources — comme c'est le cas des cellules impliquées dans la perception physiologique). Ils combinent ces signaux pour produire en sortie un nouveau signal, qui lui-même va irradier sur plusieurs neurones. Le tout forme un réseau dont l'activité électrochimique peut être représentée par le concept de pensée.
On comprend de mieux en mieux comment marche tout cela(1). L'unité de base est le neurone (caractérisé en termes d'entrées et sorties, des signaux électrochimiques) et on se rend alors compte qu'une même pensée correspond au même circuit neuronal, se caractérisant également par des entrées et des sorties. Un concept n'est ni plus ni moins que la représentation d'un groupe de neurones formant un trajet. On pourrait considérer le cerveau entier comme un unique macro-concept, décomposable en une quantité de concepts.

___________
(1) Pour t'en faire une idée très simplifiée mais opérante, vois ce qu'est par exemple un réseau de neurones artificiels, comment il marche et ce qu'il permet de produire.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Neurone_formel
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_neurones
http://en.wikipedia.org/wiki/Perceptron
Modifié en dernier par Vicomte le 22 déc.09, 04:42, modifié 1 fois.
Je cesse (sans doute définitivement) toute activité sur ce forum. J'en explique les raisons là-bas : http://www.forum-religion.org/post638027.html#p638027 là-bas : http://www.forum-religion.org/post638076.html#p638076 et enfin là-bas : http://www.forum-religion.org/post639549.html#p639549

Vicomte

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 22 déc.09, 01:04

Message par Vicomte »

Tan a écrit :Je te renvoie la question. Cet argument est nul et non avenu et nous plonge dans les affres de la polémique.
À une nuance près : je ne défends rien de surnaturel contrairement à toi. Jusqu'à preuve du contraire, on ne peut voir qu'avec nos yeux, notre esprit ne peut pas sortir du corps, etc.
Tan a écrit :Pourquoi ramènes-tu sans cesse la conscience à la pensée ?
Parce que quand tu l'as définie tu n'as fait que la définir comme une pensée. Je t'invite alors à la définir plus précisément.
Tan a écrit :[...]
À propos de Bernard d'Espagnat :
Je ne puis m'empêcher de penser à cet argument que l'on me fit jadis : « Einstein avait des amis rabbins, c'est la preuve qu'il était croyant » (et, implicitement, comme Einstein est très intelligent, plus intelligent que moi, il sait mieux que moi si dieu existe ou non). Je ne dis pas du tout que c'est ce que tu affirmes, mais encore une fois, tu ne fais que recueillir l'avis de personnes éminentes sans te saisir de leur cheminement logique.
Lorsque j'ai échangé avec d'Espagnat, ce n'était que sur des arguments logiques. Son avis, ses croyances, je n'en ai rien à faire. C'est au savant que je m'adressais, pas à l'homme.
En l'occurrence, tu as beau dire, mais dans aucune de ses recherches, aucune de ses démonstrations logiques, aucune de ses publications scientifiques il n'évoque à un seul moment un seul argument permettant de constituer le moindre début de preuve de ce que tu avances. Si je me trompe, merci de me citer un texte scientifique, épistémologique ou simplement logique de d'Espagnat, et pas un simple avis.
Tan a écrit : Là c’est pareil : tu joues au chat et à la souris, tu débats pour le plaisir du débat en lui-même, pour l’amour de la rhétorique. Ouvre un dictionnaire…
Le seul intérêt de ce genre de réponse est qu’elle t’aide à esquiver la question posée. Tu n’as ainsi pas à reconnaître la fausseté des propos que tu tenais sur la conscience dans ton post précédent
Je suis désolé mais un discours scientifique rigoureux ne doit laisser aucune place au flottement des concepts. Je ne joue pas au chat et à la souris avec toi, je crois au contraire que nous touchons au nœud du problème. Je pense que les concepts rationnels que tu emploies sont enracinés dans des représentations irrationnelles.
Un discours scientifique digne de ce nom n'emploie que des concepts clairement définis. Les mots « nature » et « causalité », par exemple, le sont. Dans mon laboratoire, ils ont l'acception suivante :
- Nature : ensemble des propriétés d'un objet ou d'un phénomène et qui permettent de le définir.
- Causalité : relation constante et nécessaire entre les phénomènes considérés
Compte tenu de ces acceptions, pourquoi ne puis-je pas dire que la nature de la conscience est une activité particulière de l'esprit, envisagé comme représentation de l'activité neurologique du sujet ? Il me semble que j'ai défini là la nature de la conscience. Si tu affirmes que ça ne l'est pas, il t'appartient bien de définir ce que tu nommes nature et de démontrer pourquoi l'acception que je propose est épistémologiquement insuffisante.
Tan a écrit :2- Je suis sur un bateau depuis pas loin de deux mois. Je n’ai pas pris mes publications scientifiques sous le bras en embarquant.
Prends ton temps.
Tan a écrit :3- Je voudrais que tu m’expliques d’où te vient cette affirmation qui revient sans cesse : « […] l'idée que la pensée (et donc la conscience) […] » Tu parles de la conscience comme si tu avais la preuve qu’elle est une sorte de dérivée de la pensée, un sous-produit de la pensée. Etant donné que c’est faux, j’aimerais vraiment que tu me dises d’où te vient cette certitude que tu mets sans cesse en avant.
C'est toi qui dit que c'est faux. Compte tenu de l'acception du mot « conscience » en sciences cognitives, c'est au contraire on ne peut plus vrai, jusqu'à preuve du contraire.
Je t'invite à t'intéresser aux travaux de Kandel, Yamashita, Kamitani, par exemple.
Tan a écrit :Parlons même de façon simple et logique : comment peux-tu concevoir la moindre pensée sans conscience pour la percevoir ?
Une pensée sans conscience est tout à fait possible. Je ne vois pas où est le problème. Certains êtres vivants très primitifs ont une dizaine de neurones, ce qui leur permet un comportement très simple mais adapté à leur environnement, c'est déjà de la pensée. Un être humain au cerveau endommagé qui n'a plus de conscience peut continuer à penser (les zones de la conscience n'ont aucune activité, mais d'autres zones réagissent à des stimuli).
Tan a écrit :4- Le fond du sujet que tu esquives en permanence est de dire que, s’agissant de la nature de la conscience, la science n’en est pour l’instant qu’aux hypothèses, qu’aux spéculations. Réponds par oui ou par non une bonne fois pour toutes : nies-tu ce fait-là ?
Compte tenu de l'acception scientifique du mot nature et du mot conscience, assurément. Rasoir d'Occam.
Tan a écrit :Effectivement, je me rappelle que tu avais arbitrairement décidé de comparer la méthodologie de Eccles avec une aberration logique indigne, chose que j’avais dénoncé.
Mais je t'en prie, démontre-moi en quoi ma démonstration est aberrante, illogique et indigne.
Tan a écrit :- Il existe des phénomènes tels que la non-séparabilité qui ont une influence causale sur notre monde sans être constitués de matière ni d’énergie.
Si tu penses à la non-localité prouvée par le paradoxe EPR, je conteste tes conclusions, pas l'expérience d'Aspect. En outre, ton expression ainsi formulée introduit un artéfact épistémologique : « sans être constitués de matière ni d’énergie » implique « constitué d'autre chose » ce qui est loin d'être automatique.
Tan a écrit :- La conclusion minimale que l’on peut tirer de la MQ, c’est que ce qui existe ne se limite pas à des choses inclues dans le temps et l’espace.
Là encore, "incluses" introduit un artéfact épistémologique.
Je dirais plutôt : les manifestations du réel ne peuvent pas être réductibles à un système spatiotemporel (chose que l'on sait depuis longtemps, soit dit en passant).
Tan a écrit :- Cela fournit donc un écrin possible d’un esprit non localisé dans le temps et l’espace et non constitué de matière et d’énergie.
Tant que tu n'as pas défini le mot "Esprit", certainement pas.
Tan a écrit :- Depuis l’article de Beck et Eccles en 1992, le principal obstacle théorique au dualisme a disparu (conservation de l’énergie).
Je t'invite vraiment à relire mes arguments à ce sujet. Raisonne par l'absurde : et si ma démonstration était logique ?
Tan a écrit :- Le dualisme est la solution la plus logique aux extraordinaires expériences de Libet montrant que la conscience peut remonter le temps (et donc n’est pas totalement située dans le temps).
Cf. Glub0x.

Je passe les autres remarques, non pas pour fuir le débat, mais parce qu'elles me semblent en découler (et mériteront un traitement particulier si nous résolvons les problèmes en amont).
Tan a écrit :La seule chose que tu es parvenu à exprimer avec cette fable, pardonne-moi, mais c’est la démesure de ton ego. Tu prétends tout simplement tout savoir sur tout, et ce avec une condescendance odieuse. Tu confères à la science des pouvoirs magiques. Bref, tu fais dans le scientisme le plus méprisable, qui plus est en prenant les gens pour des c...
J'aimerais que tu retires ces propos. J'imagine que les mots ont dépassé ta pensée, n'est-ce pas ?
Tan a écrit :Eh bien on y arrive ! Alors qu’est-ce que nous attendons pour essayer ?
Qu’est-ce qui te pose problème exactement dans les conclusions que l’on pourrait en tirer ? Pas que l’hypothèse moniste s’avérerait fausse j’espère… Ce serait bien une PREUVE que la conscience n’est pas le produit de l’activité neurale, oui ou non ?
Non, en toute objectivité. Ça prouverait juste qu'on peut voir avec autre chose que ses yeux lorsqu'on est dans un état de sous-activité cérébrale. Il reste beaucoup d'étapes avant de prouver le dualisme.
Tan a écrit :[...] Tu veux que je continue pour voir à quelles fabuleuses prédictions cette théorie permet d’aboutir ? Qu’y a-t-il que tu ne trouves pas là prédictible ou réfutable ?
Prédictif = il est possible de réunir une liste précise de conditions qui, lorsqu'elles sont réunies, produisent toujours le même résultat observable.
Vérifiable = on peut réunir ces fameuses conditions.
C'est le B A BA de tout discours scientifique digne de ce nom.
Tu n'as rien présenté de tel, pour l'instant, à mon humble avis.
Tan a écrit :[...]Je vais m’écarter un tantinet, mais la conscience est certainement la cause première de l’univers, et certainement pas une conséquence de celui-ci. En effet, que peux-tu dire du monde physique sans une conscience pour l’appréhender, pour le percevoir ? Quelle existence peux-tu donner à l’univers sans ta conscience pour le contempler ? Tout ce qui existe dans le monde physique n’existe QUE dans notre conscience, dans la tienne, dans la mienne. Pas de conscience… pas d’univers ! C’est tellement évident que je me demande pourquoi on n’en parle jamais…
N'es-tu pas finalement en train de confirmer le point C0 de la démonstration, là ? (À quelques différences importantes en amont, bien entendu.)
De mon point de vue il me semble que ce n'est pas parce que l'homme donne un sens au monde en fonction de la manière dont il est finalisé que le monde a besoin d'un sens en soi.
Le sens est, me semble-t-il, une propriété externe et en aval de l'objet, lorsque tu proposes d'en faire une propriété interne et en amont. Attention : le paradoxe de la complexité irréductible pointe à l'horizon. Mais effectivement c'est un autre débat. Ce serait un fil de discussion intéressant à ouvrir.
Je cesse (sans doute définitivement) toute activité sur ce forum. J'en explique les raisons là-bas : http://www.forum-religion.org/post638027.html#p638027 là-bas : http://www.forum-religion.org/post638076.html#p638076 et enfin là-bas : http://www.forum-religion.org/post639549.html#p639549

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 23 déc.09, 07:43

Message par pauline.px »

Vicomte a écrit : C'est en comprenant bien que notre pensée n'est rien d'autre qu'un phénomène biologique permettant malgré tout des recoupements et des interactions logiques que nous pouvons circonscrire les modalités cognitives.
Bonjour,
merci de m'avoir répondu.

Que ce soit un processus biologique ne me pose aucun problème mais mon souci est qu'invoquer les neurosciences n'a de l'intérêt dans le domaine de la connaissance que si c'est à son niveau que l'on peut distinguer les concepts qui pointent vers rien de ceux qui pointent vers quelque chose de réel, les traits d'objectivations pertinents de ceux qui sont insignifiants.

Or, je suis pour l'instant incapable de comprendre comment le neuro-scientifique est capable de distinguer l'arrangement neuronal qui désigne un reflet du réel d'un arrangement neuronal vain.
Pour l'instant je ne vois pas les neurosciences capables d'opérer ce tri.

Donc la connaissance, bien que fondée au niveau moléculaire, ne s'élabore pour l'observateur que dans un espace cognitif où les concepts ne sont plus des arrangements neuronaux mais des éléments sémiotiques soumis à des moteurs d'inférences.

J'ai l'impression qu'il y a un saut entre l'espace neuronal biologique et l'espace sémiotique qui n'est pas biologique pour l'instant et qu'en définitive tout le substrat biologique reste encore trop frustre pour que l'on puisse s'appuyer dessus pour opérer la distinction entre ce qui a du sens de ce qui n'en a pas, ce qui existe et ce qui n'existe pas.

Si nos connaissances sur le substrat neuronal sont encore trop grossières pour que ta démonstration opère à ce niveau alors, en réalité, ta démonstration pose ses fondements un étage plus haut dans un univers de signes, de représentation, de sens, de logique...

Merci de m'éclairer

Tan

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 24 déc.09, 10:58

Message par Tan »

Vicomte a écrit :À propos de Bernard d'Espagnat :
Je ne puis m'empêcher de penser à cet argument que l'on me fit jadis : « Einstein avait des amis rabbins, c'est la preuve qu'il était croyant » (et, implicitement, comme Einstein est très intelligent, plus intelligent que moi, il sait mieux que moi si dieu existe ou non). Je ne dis pas du tout que c'est ce que tu affirmes, mais encore une fois, tu ne fais que recueillir l'avis de personnes éminentes sans te saisir de leur cheminement logique.
Lorsque j'ai échangé avec d'Espagnat, ce n'était que sur des arguments logiques. Son avis, ses croyances, je n'en ai rien à faire. C'est au savant que je m'adressais, pas à l'homme.
En l'occurrence, tu as beau dire, mais dans aucune de ses recherches, aucune de ses démonstrations logiques, aucune de ses publications scientifiques il n'évoque à un seul moment un seul argument permettant de constituer le moindre début de preuve de ce que tu avances. Si je me trompe, merci de me citer un texte scientifique, épistémologique ou simplement logique de d'Espagnat, et pas un simple avis.
L’avis de Bernard d’Espagnat sur les résultats de la MQ et leurs implications découle en droite ligne de son cheminement logique. Son avis est d’ailleurs tout à fait cohérent avec la conclusion qu’il tire quant à l’existence du « réel voilé ». Comme je te l’ai déjà indiqué, l’avis d’un physicien professionnel concernant son domaine de spécialisation est pour moi un gage de crédibilité, ce qui est le cas de Bernard d’Espagnat lorsqu’il s’essaye (avec brio d’ailleurs) à des considérations sur les implications du paradoxe EPR.

Je vais donc accéder à ta demande et citer un texte épistémologique de d’Espagnat confirmant largement la thèse que je défends : il est démontré qu’un autre niveau de réalité que l’espace-temps existe.
L’article ci-dessous est une conférence - intitulée « La Physique quantique ou la fin de la vision mécaniste de l’Univers » donnée par Bernard d’Espagnat au Colloque international Science pour Demain qui eut lieu les 23 et 24 février 1991 à Paris.
Introduction
Il s’agit d’introduire le sujet de telle manière que les esprits auxquels il est jusqu’ici resté étranger puissent reconnaître qu’il a un sens. Dans cette perspective, je ne saurais mieux faire je crois, que de centrer une bonne part de mon exposé sur une critique du mécanicisme. Certes, je le sais bien, en paroles, tout le monde ou presque aujourd’hui répudie le mécanicisme, mais en fait le mécanicisme demeure très vivace dans le substrat de l’esprit des gens… en tout cas de beaucoup de gens. Et il s’y trouve même renforcé par le fait que certaines disciplines qui ont fait de grands progrès dans les dernières décennies, je pense à la biologie moléculaire, aux neuro-sciences, etc… sont des sciences qui présentent deux caractéristiques. La première est qu’elles visent à réduire l’objet de leur étude à des phénomènes physiques : et la seconde, c’est que, justement, les phénomènes physiques auxquels ces sciences réduisent (avec un beau succès, d’ailleurs) l’objet de leur étude, sont de ceux qui, en apparence, peuvent être décrits par le schéma mécaniciste. Je pense à ces molécules qui s’enclenchent les unes dans les autres, ou bien qui servent de moule les unes pour les autres. En apparence du moins, tout cela s’inscrit dans une vision mécaniciste. Donc, dans ces conditions, je pense qu’il est important de se demander, premièrement, si la philosophie du mécanicisme est vraiment réfutée par la physique comme au début de ce siècle on a souvent dit qu’elle l’était, (car ma conclusion sera qu’elle l’est), eh bien, si oui, où cela nous mène-t-il ? Et nous verrons que cela nous mène assez loin. Donc, ce sont ces deux points que je me propose d’examiner.
Description et réfutation du mécanicisme
Tout le monde sait, grosso modo, que le mécanicisme est l’idée que l’être, l’univers, autrement dit, tout ce qui est, peut être décrit comme une mécanique. Si on creuse un peu plus précisément dans ce qu’est le mécanicisme, je crois que l’on y trouve deux idées constitutives. Elles ne sont pas toujours exprimés, mais en constituent les fondements. La première de ces idées, c’est que tout est descriptible - au moins qualitativement - au moyen des seuls concepts familiers ou de concepts obtenus à partir de ceux-ci par des chaînes relativement courtes d’abstractions ou de généralisations. En somme, c’est l’idée que le réel est construit un peu à la manière des chronomètres de grand-papa. Je ne pense pas aux horloges à quartz, mais à ces chronomètres là. C’est très subtil, un vieux chronomètre, c’est très compliqué c’est très complexe, cela comporte toutes sortes de ressorts variés, des roues dentées de toutes les dimensions et tout cela n’est pas mis au hasard, tout cela est agencé de façon très délicate. Donc, je le répète, un chronomètre est, d’une certaine manière, quelque chose de très subtil. Mais il n’empêche que les concepts qui nous permettent qualitativement de décrire le chronomètre et ses diverses parties sont des concepts simples et familiers. Ce sont le concept de ressort - et tout le monde a vu des ressorts -, le concept de roue dentée -, tout le monde a vu des roues dentées - et le concept de force de contact qui est la force qui joue quand une roue dentée engrène dans une autre roue dentée. Il y a une force qui pousse, l’un des engrenages pousse l’autre : or, cette notion de force de contact est aussi une notion élémentaire, banale, nous avons tous vu quelqu’un pousser quelque chose… Ainsi, les concepts plus ou moins familiers à la base du mécanicisme ne posent pas, du moins en apparence, de "problèmes conceptuels". Pour les philosophes, ils en posent peut-être. Mais on peut se dire que c’est là leur affaire. Pour nous, d’emblée, comme ça, ils n’en posent pas. Or, vous savez (ce n’est pas à vous que je l’apprendrai !) que la physique contemporaine réfute cette première idée, cette idée que la réalité peut être décrite au moyen de concepts familiers. Pour le montrer, on peut remonter loin, mais il peut suffire de n’aller que jusqu’à la relativité restreinte, la première relativité, celle d’Einstein de 1905, qui a introduit la notion d’espace-temps. Car la notion d’espace-temps, ce n’est pas du tout un concept familier. Dans l’espace-temps, si vous changez de référentiel, le temps se transforme en partie en espace, et inversement. Eh bien, indéniablement, cette idée-là ne fait partie ni de nos idées intuitives, ni des abstractions simples que l’on pourrait tirer de nos idées intuitives. Si vous essayez de remonter à des philosophies plus ou moins traditionnelles, vous ne trouverez rien de semblable. Donc, c’est vraiment quelque chose qui dépasse tout à fait nos concepts familiers. La physique pourtant reconnaît que ce nouveau concept est nécessaire. Et je ne parle même pas de la relativité générale, qui renchérit là-dessus avec des espaces courbes et tutti quanti, choses qui ne sont manifestement pas des concepts familiers. Si l’on passe du côté de la théorie des particules dites élémentaires, l’on trouve quelque chose d’encore plus frappant, c’est le phénomène de création et d’annihilation : parce que là, le mouvement se trouve transformé en objet. Vous prenez deux protons, ils ont un certain mouvement, une certaine vitesse, une certaine énergie cinétique donc, vous les faites se rencontrer, puis ils se séparent de nouveau, vous avez toujours les deux protons, mais le mouvement de ces protons a été en partie transformé : on a vu apparaître d’autres particules qui ont été créées par ce mouvement. Or, un mouvement, c’est une propriété des objets, et par conséquent vous avez là une transformation d’une propriété d’objet en objet. Cela, c’est quelque chose qui dépasse tout à fait nos concepts familiers. En effet, dans l’attirail de nos concepts familiers, il y a d’une part les objets, et d’autre part les propriétés de ces objets : et normalement, ce sont là deux catégories de pensée qui ne se transforment pas l’une dans l’autre. Évoquer une telle transformation paraît aussi absurde que si on disait qu’on peut transformer la hauteur de la Tour Eiffel en une autre Tour Eiffel, ou bien le mouvement d’un taxi en un autre taxi. Ceci pour vous faire comprendre qu’il y a vraiment dans la physique moderne un dépassement nécessaire des concepts familiers. Donc, cette première idée du mécanicisme se trouve par là réfutée. La deuxième idée de base du mécanicisme, je l’appellerais l’idée de divisibilité par la pensée. C’est l’idée, en somme, que - à supposer que l’on connaisse les lois physiques - si, de plus, on connaît de façon exacte l’ensemble des parties d’un système, on connaît de ce fait le système tout entier. C’est là une idée qui n’est pas toujours explicitée, qui en général ne l’est pas, mais qui est tout de même une idée fondamentale du mécanicisme. Prenez par exemple le système solaire, envisagé du point de vue de l’astronomie classique : si, dans un référentiel donné que vous avez choisi, vous connaissez à un certain instant la position et la vitesse de tous les astres qui composent le système, vous pouvez tout calculer ensuite : vous pouvez calculer ce que va devenir ce système, ce qu’il était, etc… Donc vous connaissez ce système, il n’y a rien d’autre à connaître que cela. Vous pouvez aussi calculer, naturellement, toutes les corrélations qui auront lieu à n’importe quel moment entre les diverses planètes. etc… Donc, en physique classique, et en particulier dans la vision mécaniciste, il va de soi que l’on peut diviser les systèmes, comme cela, en parties. Eh bien, cette deuxième idée aussi est réfutée. Cette fois par la physique quantique. Prenez deux systèmes, par exemple, deux particules élémentaires, deux protons, deux systèmes quantiques en général, et faites-les se rencontrer. Supposons qu’ils entrent en interaction pendant un certain temps, puis se séparent. Après cette séparation, en général, ces deux systèmes, vous ne pouvez plus les décrire chacun par le moyen de fonctions d’onde, car ils n’ont pas chacun une fonction d’onde. En mécanique quantique « standard » (celle que l’on trouve dans les manuels), si vous voulez parler quand même, séparément de chacun des deux sous systèmes protons ou autres qui composent le système global, après l’interaction vous ne pouvez le faire qu’au moyen d’une certaine entité mathématique que nous appelons matrice-densité. Après interaction, vous pouvez, effectivement, attribuer à chacun une matrice-densité et cette matrice-densité décrit au mieux chacun des sous-systèmes. Mais attention. Même si je connais les lois de force, les lois de la physique, les potentiels d’interaction, enfin, toutes les lois, générales ou particulières que je dois connaître pour traiter le problème, si vous me donnez la connaissance de ces deux matrices-densité, je ne peux pas en déduire la connaissance du système global. En particulier, je ne peux pas en déduire les corrélations entre ces deux sous-systèmes, corrélations que, cependant, nous pourrons très bien observer ; mais on ne peut pas les déduire de la connaissance des deux matrices-densité. C’est pour cette raison que Herman Weyl disait : « la mécanique quantique est la première théorie holiste qui marche », entendez, qui marche quantitativement (holiste, de « holos », qui veut dire le tout). Il y avait jusqu’alors des « théories holistes », en des domaines autres que la physique (Gestalt Theorie, etc…) mais, en général, tout cela était resté qualitatif et un peu flou. Gestalt Theorie, la théorie quantique est une théorie holiste et une théorie qui marche quantitativement puisque, comme vous le savez, c’est une théorie extrêmement raffinée qui permet de calculer les phénomènes avec une précision quelquefois admirable. Alors, vous voyez, cette deuxième idée de divisibilité par la pensée est elle aussi, réfutée par la science moderne.
Le danger de la vulgarisation
Je voudrais ici ouvrir une parenthèse, si vous le permettez, parce que je pense qu’il y a là un point qui peut être préoccupant. Et ce point est le suivant : c’est que ces deux idées, qui sont donc réfutées, il est très difficile de faire saisir au lecteur, quand on écrit un livre de vulgarisation, qu’effectivement elles le sont. Pourquoi ? Eh bien, prenez, par exemple, la première, l’idée que tout est descriptif en termes de concepts familiers. Quand on écrit un livre pour un public peu considérable : évidemment, on cherche à être lu. Pour être lu, il faut être compris sans effort, et pour être ainsi compris d’une grande quantité de gens, il faut leur parler un langage qui leur soit d’emblée accessible, c’est-à-dire qu’il faut utiliser des concepts qu’ils ont déjà, et rien que des concepts qu’ils ont déjà. Et donc, il faut s’exprimer d’un bout à l’autre en termes de concepts familiers : et je pense que c’est la raison qui fait que même les grands physiciens, à l’heure actuelle, trichent en général quand ils écrivent ce genre de livre. Ils trichent en ce sens que, lorsqu’ils décrivent par exemple les gaz de l’univers primitif, ou de telles choses, ils laissent entendre - ils ne le disent pas, naturellement, parce qu’ils savent que c’est faux - mais ils laissent quand même entendre implicitement que ces gaz, ce sont des ensembles de petites boules qui s’entre-choquent. Or, cela est faux. Nous venons de voir que cela est tout à fait faux. Mais il est très difficile de ne pas, justement, quoiqu’on en ait, émettre ce message, qui est faux, quand on écrit ce genre de livre. Malheureusement, c’est là quelque chose qui se produit beaucoup, et j’avoue que cela me préoccupe. Cela me préoccupe, au premier chef, parce qu’il est fâcheux de voir ainsi disséminées, et érigé en absolus, des idées qui, ainsi comprises, sont insoutenables ; mais également du fait que cette vision mécaniciste, en fait, est une vision réductrice et très triste. Même si l’on vous dit que l’univers est « très grand » et donc « très beau », l’idée qu’il est composé comme cela est quand même une idée triste. L’être devrait être plus que cela. Certes, si une telle idée était vraie, il faudrait s’incliner, naturellement : ce qui compte avant tout, c’est la vérité ; qu’elle soit gaie ou triste. Ce n’est pas ce qui doit nous déterminer, mais lorsque, de plus, nous constatons que cette vision réductrice du monde est convoyée dans l’esprit des gens par des inférences qui sont fausses, et qu’involontairement bien sûr, le message de la science se trouve ainsi en quelque sorte frelaté, je crois qu’il y a vraiment de quoi être préoccupé.
Une problématique : l’objectivité Je ferme cette parenthèse et je continue en remarquant que la constatation que nous venons de faire sur les faiblesses du mécanicisme conduit à se demander si d’autres idées du mécanicisme ne devraient pas, elles aussi, être soumises à un examen critique. Et si on se pose ces questions-là, on en voit tout de suite une qui est la notion d’objectivité. Ici, je ne résiste pas au plaisir de vous donner un exemple. Il s’agit d’une référence un peu ancienne, mais qui montre bien le danger qu’il peut y avoir à recouvrir d’un même mot deux notions toutes différentes. Je pense à ce passage des Provinciales de Blaise Pascal, où il traite de la notion de grâce suffisante. Comme vous le savez les amis jansénistes de Pascal niaient cette notion de grâce suffisante, et ils étaient pour cette raison attaqués par la plupart des groupes religieux de l’époque, les jésuites, les dominicains, les molinistes, etc… Pascal, faussement naïf, imagine un personnage qui va voir successivement ces divers groupes d’opposants, qui leur dit à chacun : « Il faut que je me fasse une opinion, il faut que je parle de la grâce suffisante aux gens, qu’est-ce que la grâce suffisante ? », et qui reçoit à chaque fois une définition différente. A la fin, il demande à son dernier interlocuteur : « Mais enfin, mon père il faut bien que je dise quelque chose : si on me demande mon opinion à propos de la notion de grâce suffisante, que dois je dire ? » Et le Révérend Père de répondre : « Mais, mon fils, c’est extrêmement simple, vous n’avez qu’à dire que l’on doit croire à la grâce suffisante ; et vous devez surtout bien vous garder de définir cette expression ». Avec la notion d’objectivité il se passe quelque chose de similaire. Je grossis peut-être le trait, mais, dans un sens, pas tellement. Et c’est peut-être plus grave pour la notion d’objectivité que pour la notion de grâce suffisante. Il se passe quelque chose de similaire parce que nous, scientifiques, nous disons : « La science est objective », « La science est objective », « La science est objective », nous « sautons comme des cabris sur nos chaises » (pour employer l’image gaullienne) quand nous disons cela mais en le disant, nous ne sommes pas tous d’accord sur ce que nous voulons dire, parce qu’il y a au moins deux définitions possibles de la notion d’objectivité. Parlons, si vous voulez, de l’objectivité des énoncés, et en particulier des énoncés de base de la physique. Nous avons, en particulier en physique classique, des énoncés qui sont ce que j’appelle à objectivité forte. Ce sont des énoncés qui sont objectifs en ce sens qu’ils peuvent être interprétés comme portant sur les choses elles-mêmes, tout à fait indépendamment de la connaissance que nous pouvons en avoir, et en général, ils sont interprétés comme cela. L’énoncé de la loi fondamentale de la gravitation : Entre deux objets massifs il existe une force inversement proportionnelle au carré de la distance est un énoncé où l’être humain n’apparaît pas, qui peut être supposé porter sur les choses elles-mêmes et qui, en règle générale, est effectivement compris ainsi. La plupart des énoncés scientifiques, et en tout cas les énoncés de base de la physique classique, sont rédigés en de tels termes et sont en général compris de cette façon. Ce qui se passe, c’est qu’en mécanique quantique standard, les choses ne se passent pas de cette manière. Quand on demandait à Bohr si la physique était objective ou subjective, il répondait : « Bien entendu elle est objective puisque ses énoncés sont valables pour n’importe qui ! » C’est là une deuxième définition de l’objectivité, c’est ce que j’appelle l’objectivité faible. Je dirais qu’un énoncé est à l’objectivité faible quand il est valable pour n’importe qui, quand il est invariant par une permutation des expérimentateurs ou des observateurs. De tels énoncés sont par exemple ceux qui se formulent sous forme de règle : « Si l’on fait ceci, on observera cela », ou, « on aura telle ou telle chance d’observer cela ». Le point essentiel, c’est que, parmi les axiomes de la mécanique quantique « standard », ceux que l’on enseigne, il y en a certains qui sont à objectivité faible et qui ne peuvent pas être traduits en termes d’objectivité forte. C’est là une chose qui, je crois, est très importante, et que la plupart d’entre nous, physiciens, « brossons sous le tapis » trop volontiers. Nous n’aimons pas cette distinction entre ces deux notions d’objectivité, et dont nous faisons tout notre, possible pour n’en jamais parler, et pour faire semblant que la difficulté n’existe pas. Parmi ceux qui, malgré tout, sont conscients de sa présence, certains proposent des formulations plus compliquées, susceptibles de la faire disparaître. (Ce sont les modèles non standards, celui de Bohm, etc…, dont je dirai un mot plus loin), et d’autres tentent de la noyer dans une « décohérence » macroscopique. Mais dans ce dernier cas, si on examine bien les choses, on la retrouve. J’entends que, dans ce cas, il reste des axiomes que l’on ne peut vraiment pas transformer en énoncés à objectivité forte : Il y a la collectivité des êtres humains qui est en jeu, cachée quelque part. Elle intervient soit directement, soit indirectement, par la notion d »’ instruments », soit encore par des références faites à l’impossibilité pratique de faire telle ou telle mesure. Encore une fois : dans les formulations de la mécanique quantique, considérées (à juste titre) comme assez sérieuses pour faire l’objet d’un enseignement public, il reste toujours un tel élément. En général, nous n’en parlons pas, ou quand nous en parlons, nous disons « Ce sont des problèmes philosophiques, et par conséquent e ». Mais, comme d’autre part, dès qu’il s’agit de mécanique quantique, les philosophes se déclarent volontiers incompétents, ceci ne nous avance guère ! Un point qui, à mon sens, doit être souligné, est celui-ci : le fait que certains des énoncés de la mécanique quantique standard sont à objectivité faible interdit la philosophie appelée parfois platonicienne ou pythagoricienne, qui était celle d’Einstein dans la deuxième partie de son existence, qui est aussi celle de beaucoup de physiciens théoriciens n’ayant pas particulièrement réfléchi à ces questions-là, et qui consiste à dire, « Certes, l’on ne peut pas décrire le réel au moyen de concepts familiers - nous sommes d’accord là-dessus - mais on peut le décrire au moyen de concepts empruntés aux mathématiques ». Dans cette philosophie, la physique serait encore une ontologie, c’est-à-dire une description de ce qui est. Une chose qui me parait claire est que le fait que certains des énoncés de la mécanique quantique standard ne peuvent pas être transformés en énoncés à objectivité forte rend cette philosophie du réalisme mathématique, ou du pythagorisme si vous voulez, inconciliable avec la mécanique dont il s’agit. Ici, l’honnêteté m’oblige à dire qu’il y a même une échappatoire. Si l’on veut vraiment une physique à objectivité forte (selon la tradition de la physique classique), cela est possible. Il faut se tourner vers les théories dites à variables cachées, des théories style Louis de Broglie, David Bohm, etc… A ce prix-là, on peut récupérer l’objectivité forte, mais c’est un prix qui est terriblement élevé parce qu’il y a des difficultés dans ces théories, en particulier du côté de la relativité. Le point est important mais délicat. Il requiert une discussion approfondie que nous n’avons pas le temps même d’aborder.
Dernière question : cette nécessité de faire appel à la notion d’objectivité faible dans certains des énoncés de la physique, donc de dire que la physique n’est pas une description du réel tel qu’il est, mais une description des phénomènes tels qu’ils nous apparaissent, est-ce que cela n’est pas un retour vers l’idéalisme ?
Le « Réel voilé »
A ce sujet, je voudrais simplement dire que je n’ai jamais bien compris ce que les idéalistes veulent dire, le contenu véritable de la philosophie idéaliste m’échappe. Il y a des philosophes de ce type que je comprends. Je ne dis pas que je les approuve ni que j’y crois, mais au moins je comprends ce qu’elles veulent dire. Le solipsisme par exemple, cela veut dire que seul mon esprit existe vraiment, et que mon corps, cette table, vous autres, êtes des émanations de mon esprit, des espèces de rêves que j’ai. Je n’y crois pas une seconde, mais au moins je comprends ce que dit la philosophie solipsiste. De la même façon, disons, je pourrais comprendre une espèce de « solipsisme collectif » si vous me permettez cette expression bizarre, qui consisterait à conférer aux esprits humains une sorte de privilège d’existence ; à dire en somme : seule « existe vraiment » la collectivité des esprits humains, leurs corps, etc., étant des espèces d’hallucinations collectives que ces esprits humains ont. Cette théorie-là, je comprends au moins ce qu’elle dit, bien que je n’y croie pas. Eh bien, justement, est-ce cela l’idéalisme ? Voilà la question. Je n’en sais rien, je soupçonne pourtant que ce n’est pas tout à fait cela, puisque l’idéalisme n’est jamais énoncé par ses partisans de cette manière. Je crois, moi, que les idéalistes ont quand même vaguement derrière la tête l’idée d’un réel qui ne serait pas une émanation de l’ensemble des esprits. Bon, je ne peux pas parler pour eux mais en tout cas je dirais que, en ce qui me concerne, je ne peux pas me passer d’une telle notion, sauf à retomber dans le « solipsisme collectif », dont je ne veux pas. Je reconnais qu’il y a là de ma part une option philosophique mais je refuse le « solipsisme collectif », tel que défini il y a un instant. Et, par conséquent, je suis bien obligé d’admettre l’idée d’un réel qui ne se réduit pas simplement à l’ensemble des esprits humains. Mais, si vous me suivez en cela, c’est le moment maintenant de nous rappeler ce que nous avons dit précédemment, et qui revient à dire que ce réel, ce n’est pas ce que nous décrit la science. Pourquoi ? Parce que, si la science nous le décrivait, naturellement une telle description devrait être faite en termes d’objectivité forte. Or nous avons vu justement que, apparemment, la science ne peut pas être formulée rien qu’au moyen d’énoncés à objectivité forte. Donc, nous sommes obliges d’admettre que le réel, ce n’est pas vraiment ce que la science nous décrit. La science nous décrit, certes, des phénomènes, mais ce n’est pas une ontologie. Elle ne nous décrit pas le Réel avec un grand R, cette chose dont nous avons admis à l’instant la nécessité pour échapper au « solipsisme collectif ». Maintenant, reste une toute dernière question, à savoir : ce Réel, dont il vient de nous apparaître qu’il n’est pas, à proprement parler, connaissable par la science (pour les raisons que je viens de vous dire), est-ce qu’il est totalement inconnaissable et par conséquent inintéressant, un peu comme « la chose en soi » de Kant, ou bien est-ce qu’il n’est que « voilé », c’est-à-dire, est-ce que nous avons sur lui, quand même, quelques lueurs ? Je n’ai pas le temps de développer mes arguments à ce sujet, mais je pense en avoir qui sont valables en faveur de la deuxième réponse : c’est-à-dire que je pense que ce réel n’est que voilé, que nous avons des lueurs valables sur lui. Certaines de ces lueurs nous sont données par la science, parce que, au moins, elle restreint l’éventail des idées possibles, ce qui est déjà une certaine manière de nous donner quelques lueurs ; et je n’exclus pas la possibilité que d’autres modes de pensée donnent également certaines lueurs sur ce réel.
Vicomte a écrit :Je suis désolé mais un discours scientifique rigoureux ne doit laisser aucune place au flottement des concepts. Je ne joue pas au chat et à la souris avec toi, je crois au contraire que nous touchons au nœud du problème. Je pense que les concepts rationnels que tu emploies sont enracinés dans des représentations irrationnelles.
Un discours scientifique digne de ce nom n'emploie que des concepts clairement définis. Les mots « nature » et « causalité », par exemple, le sont. Dans mon laboratoire, ils ont l'acception suivante :
- Nature : ensemble des propriétés d'un objet ou d'un phénomène et qui permettent de le définir.
- Causalité : relation constante et nécessaire entre les phénomènes considérés
Compte tenu de ces acceptions, pourquoi ne puis-je pas dire que la nature de la conscience est une activité particulière de l'esprit, envisagé comme représentation de l'activité neurologique du sujet ? Il me semble que j'ai défini là la nature de la conscience. Si tu affirmes que ça ne l'est pas, il t'appartient bien de définir ce que tu nommes nature et de démontrer pourquoi l'acception que je propose est épistémologiquement insuffisante.
Tu ne peux pas dire que « la nature de la conscience est une activité particulière de l'esprit, envisagé comme représentation de l'activité neurologique du sujet » pour la simple raison que d’après la définition de « nature » que tu donnes (avec laquelle je suis parfaitement d’accord), il te faut connaître « l’ENSEMBLE des propriétés » de la conscience pour pouvoir prétendre en connaître la nature.
Or ni toi ni la science ne connaissez l’ENSEMBLE des propriétés de la conscience, pas plus que vous ne connaissez « les relations constantes et nécessaires » entre le cerveau et la conscience. C’est pourquoi le fait d’affirmer que « la nature de la conscience est une activité particulière de l'esprit, envisagé comme représentation de l'activité neurologique du sujet » n’est qu’une hypothèse, une supposition.
Ce serait un fait et non une hypothèse si et seulement si les relations entre état neural et conscience étaient connues, relations sur lesquelles les neurosciences se cassent les dents depuis 50 ans, relations ayant été qui plus est réfutées par les expériences de Libet, de JF Lambert et autres.

Voilà donc les deux facteurs faisant que l’acceptation que tu proposes est erronée : non-connaissance de l’ensemble propriétés de la conscience et non-connaissance des relations entre état neural et conscience.
Vicomte a écrit : C'est toi qui dit que c'est faux. Compte tenu de l'acception du mot « conscience » en sciences cognitives, c'est au contraire on ne peut plus vrai, jusqu'à preuve du contraire.
Je t'invite à t'intéresser aux travaux de Kandel, Yamashita, Kamitani, par exemple.
Compte tenu de ce que je viens de dire plus haut, tu comprendras pourquoi je maintiens qu’il est faux de dire que la conscience est un sous-produit de la pensée (il faudrait pour cela en connaître la nature). Cependant, je ne connais pas Yamashita et Kamitani (à l’inverse de Kandel). Je vais donc me renseigner plus avant au sujet de leurs travaux avant d’en dire plus.
Vicomte a écrit : Une pensée sans conscience est tout à fait possible. Je ne vois pas où est le problème. Certains êtres vivants très primitifs ont une dizaine de neurones, ce qui leur permet un comportement très simple mais adapté à leur environnement, c'est déjà de la pensée. Un être humain au cerveau endommagé qui n'a plus de conscience peut continuer à penser (les zones de la conscience n'ont aucune activité, mais d'autres zones réagissent à des stimuli).
Pensée : activité psychique consciente dans son ensemble, processus par lesquels l'être humain élabore, au contact de la réalité, des concepts qu'il associe pour apprendre ou pour créer.
Cette simple définition, la plus large dans son acceptation, suffit à réfuter que la conscience soit une dérivée de la pensée puisque la pensée est « activité psychique consciente ». Nulle part je n’ai vu ou entendu dire que tout stimuli nerveux était une pensée.
Vicomte a écrit : Compte tenu de l'acception scientifique du mot nature et du mot conscience, assurément. Rasoir d'Occam.
Bis repetita : étant donné que la science ne connaît ni l’ensemble des propriétés de la conscience, ni les relations entre état neural et conscience, ce que tu dis est faux.
Vicomte a écrit : Mais je t'en prie, démontre-moi en quoi ma démonstration est aberrante, illogique et indigne.
C’est très simple : ce qui est indigne, illogique et aberrant, c’est l’affirmation gratuite suivante : « Sa logique (de Beck) est comparable à celle-ci », suivi d’une démonstration censée démontrer la fausseté de l’article de Beck (« Quantum aspects of brain activity and the role of consciousness", Compte-rendu de la National Academy of Sciences des Etats-Unis, 1992, n°89, p. 11357-11361 »). C’est la comparaison qui est infondée.
Encore une fois, cet article de Beck, publié et validé, n’a jamais été réfuté dans une revue à référés. Que tu prétendes que Beck raconte n’importe quoi sur ce point précis (il est théoriquement possible que l'esprit agisse physiquement sur le cerveau sans violer la loi de conservation de l'énergie) est faux, que tu t’appuies pour cela sur l’affirmation « Sa logique est comparable à celle-ci » est complètement arbitraire et non-scientifique, quelle que soit la valeur de la démonstration qui suit.
Vicomte a écrit : Si tu penses à la non-localité prouvée par le paradoxe EPR, je conteste tes conclusions, pas l'expérience d'Aspect. En outre, ton expression ainsi formulée introduit un artéfact épistémologique : « sans être constitués de matière ni d’énergie » implique « constitué d'autre chose » ce qui est loin d'être automatique.
- Tu contestes ma conclusion sans dire pourquoi. C’est dommage car cette conclusion est inévitable, et ce quelle que soit l’explication envisagée. Sinon, tu admets que quelque chose puisse aller plus vite que la lumière.
- L’artéfact épistémologique n’existe que dans ta tête. Jamais je n’ai prétendu que ces phénomènes soient constitués de quoi que ce soit.
Vicomte a écrit : Tant que tu n'as pas défini le mot "Esprit", certainement pas.
Pardonne-moi, c’est de ma faute : j’utilisais le mot « esprit » comme synonyme du mot « conscience ». Si tu n’es pas d’accord avec le fait que ces deux mots soient synonymes, il te suffit de remplacer « esprit » par « conscience » dans ma phrase : « Cela fournit donc un écrin possible d’une conscience non localisée dans le temps et l’espace et non constituée de matière et d’énergie. »
Vicomte a écrit : Je t'invite vraiment à relire mes arguments à ce sujet. Raisonne par l'absurde : et si ma démonstration était logique ?
Pas besoin : je ne le ferais que si l’article de Beck et Eccles est un jour officiellement démenti dans une revue à référés. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Je pars de résultats publiés et validés, rien ne sert de revenir dessus, autrement on ne s’en sort pas.
Tu imagines si je remettais en cause la relativité générale comme les créationnistes remettent en cause l’évolution ? Allons, ce n’est pas sérieux comme méthode de débat. C’est précisément ce que je dénonce lorsque tu tentes de passer outre la démonstration d’Eccles au moyen d’une comparaison infondée.
Vicomte a écrit : Cf. Glub0x.
?
Vicomte a écrit :Je passe les autres remarques, non pas pour fuir le débat, mais parce qu'elles me semblent en découler (et mériteront un traitement particulier si nous résolvons les problèmes en amont).
Si tu veux, nous pourrons revenir dessus plus tard. Néanmoins, je ne considère pas qu’elles découlent du reste. Il me semble au contraire qu’elles en sont indépendantes, mais bon…
Vicomte a écrit : J'aimerais que tu retires ces propos. J'imagine que les mots ont dépassé ta pensée, n'est-ce pas ?
Je ne retire absolument rien sur le fond de ces propos : je trouve ta fable odieuse, condescendante et affreusement scientiste.
Cependant, après relecture de mes propos, je les trouve, de par leur personnification, effectivement bien trop violents et agressifs. Je me suis laissé aller à un excès d’irritation. Pour cela, je te présente mes sincères excuses.
Vicomte a écrit : Non, en toute objectivité. Ça prouverait juste qu'on peut voir avec autre chose que ses yeux lorsqu'on est dans un état de sous-activité cérébrale. Il reste beaucoup d'étapes avant de prouver le dualisme.
« On peut voir avec autre chose que ses yeux lorsqu'on est dans un état de sous-activité cérébrale » ???? Je te rappelle qu’il s’agit de SE voir, vu d’en haut. Tu veux bien développer ?

Je ne nie pas qu’il resterait malgré tout beaucoup d'étapes avant de prouver le dualisme ; je dis par contre que cette seule expérience, si elle s’avérait concluante, suffirait à réfuter définitivement le monisme.
Vicomte a écrit :Prédictif = il est possible de réunir une liste précise de conditions qui, lorsqu'elles sont réunies, produisent toujours le même résultat observable.
Vérifiable = on peut réunir ces fameuses conditions.
C'est le B A BA de tout discours scientifique digne de ce nom.
Tu n'as rien présenté de tel, pour l'instant, à mon humble avis.
Avec la théorie dualiste, on peut facilement établir des prédictions qui seront vérifiables par l’expérience. Par exemple, je peux prédire que, la conscience étant indépendante de la matière et au-delà de l’espace-temps (dualisme), les cas rapportés de NDE ou de vision à distance sont possibles, et certainement réels. Il suffit maintenant d’établir des protocoles expérimentaux pour le vérifier, si toutefois le véto rationaliste le permet…

De tout temps, les sages et les poètes ont reconnu le caractère onirique de l’existence humaine, en apparence si solide et si réelle, mais en fait si fugace qu’elle pourrait se dissoudre à tout moment.
A l’instant de la mort, en effet, l’histoire de notre vie peut nous apparaître comme un rêve tirant à sa fin. Mais même un rêve doit avoir une essence réelle. Il doit se concrétiser dans une conscience ; autrement, il ne serait pas.
Cette conscience est-elle créée par le corps ou créé-t-elle le rêve du corps ou de quelqu’un ?
Pourquoi la plupart de ceux qui ont survécu à la mort ne craignent-ils plus la mort ? Réfléchis à cela.

Vicomte a écrit : N'es-tu pas finalement en train de confirmer le point C0 de la démonstration, là ? (À quelques différences importantes en amont, bien entendu.)
De mon point de vue il me semble que ce n'est pas parce que l'homme donne un sens au monde en fonction de la manière dont il est finalisé que le monde a besoin d'un sens en soi.
Le sens est, me semble-t-il, une propriété externe et en aval de l'objet, lorsque tu proposes d'en faire une propriété interne et en amont. Attention : le paradoxe de la complexité irréductible pointe à l'horizon. Mais effectivement c'est un autre débat. Ce serait un fil de discussion intéressant à ouvrir.
Je ne pense pas que ce soit un autre débat ; au contraire, nous touchons là au cœur du problème. De plus, jamais je n’ai parlé ici de donner un sens à la vie ou au monde, pas plus que toi dans C0. Il est seulement question de considérations purement logiques pour le coup. Et leurs implications métaphysiques sont inévitables.
Quant au paradoxe de la complexité irréductible, il est éludé par la nécessité de l’existence du réel en soi, donc de l’absolu. De plus, je pense que l’existence du sens est rendue nécessaire par l’existence de la conscience.

« C0. Selon cette approche, tout objet (c'est-à-dire toute portion isolable du réel) dépend du sujet : c'est le détenteur des concepts qui produit l'objet, lequel est dans son esprit et non dans le réel. »
Effectivement, à ceci près que j’aurais remplacé « esprit » par « conscience », ce que je dis est très proche de C0. Rien que C0 suffit d’ailleurs à saper les fondements du reste de ta démonstration : le sujet est nécessaire à l’existence du réel. Or lorsque tu dis « sujet », tu ne peux pas ne pas remplacer ce mot par « conscience ». Le réel n’existe que dans la conscience du sujet.
Puisque la conscience est nécessaire à l’existence du réel perçu, alors causalement elle le précède nécessairement.
Donc la conscience est absolue, cause fondamentale de toute chose et de toute dualité.
Donc la conscience est le réel en soi.

Réfléchis : s’il n’y avait qu’une seule couleur, disons le bleu, et que le monde entier, avec tout ce qu’il comprend, était bleu, il n’y aurait pas de bleu. Pour que l’on puisse reconnaître le bleu, il doit y avoir quelque chose qui ne l’est pas ; autrement, il ne « ressortirait » pas, il n’existerait pas.
De même, ne faut-il pas quelque chose qui n’est ni fugace ni transitoire pour que soit reconnue la fugacité de toute chose ? Autrement dit, si tout était transitoire, y compris nous-mêmes, nous ne le saurions pas. Puisque nous avons conscience de la nature éphémère de toutes les formes, y compris la nôtre, et que nous pouvons l’observer, n’est-ce pas un signe que quelque chose en nous n’est pas sujet à la décomposition ?


Ainsi, puisque le monde physique et fugace n’existe QUE dans notre conscience (la tienne, la mienne…), alors la conscience est forcément préalable au monde physique, à la matière, et elle est absolue puisqu’elle est la condition nécessaire à l’existence de toute chose.
La conscience est donc causalement antécédente à la matière : c’est la conscience qui engendre la matière, et non l’inverse…

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 02:14

Message par Vicomte »

Tan a écrit : Je ne retire absolument rien sur le fond de ces propos : je trouve ta fable odieuse, condescendante et affreusement scientiste.
En ce cas, fin de la discussion.

Tu souhaites avoir raison : pas de problème. Je suis odieux, condescendant, scientiste et tout ce que tu as dit, dis et diras est absolument vrai.
Je cesse (sans doute définitivement) toute activité sur ce forum. J'en explique les raisons là-bas : http://www.forum-religion.org/post638027.html#p638027 là-bas : http://www.forum-religion.org/post638076.html#p638076 et enfin là-bas : http://www.forum-religion.org/post639549.html#p639549

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 02:44

Message par Vicomte »

pauline.px a écrit :Que ce soit un processus biologique ne me pose aucun problème mais mon souci est qu'invoquer les neurosciences n'a de l'intérêt dans le domaine de la connaissance que si c'est à son niveau que l'on peut distinguer les concepts qui pointent vers rien de ceux qui pointent vers quelque chose de réel, les traits d'objectivations pertinents de ceux qui sont insignifiants.
Bonjour Pauline,

Il me semble que le passage par les neuroscience est une étape obligée pour circonscrire les limites de l'activité cognitive. Elle permet en particulier de prévenir certaines hypothèses d'avance erronées, comme en aval le miracle épistémologique, la télépathie et ce genre de choses, et comme en amont la préexistence des concepts, l'immanence, etc.
À cette étape, je te concède bien volontiers qu'on n'a pas encore étudié les mécanismes cognitifs à un degré supérieur d'organisation ni examiné la portée épistémologique des recoupements logiques effectuables par le cerveau, pas même d'ailleurs la validité de la logique causale.
pauline.px a écrit :Or, je suis pour l'instant incapable de comprendre comment le neuro-scientifique est capable de distinguer l'arrangement neuronal qui désigne un reflet du réel d'un arrangement neuronal vain.
Pour l'instant je ne vois pas les neurosciences capables d'opérer ce tri.
Tu as bien raison. Elles en sont incapables (pour l'instant disent certains neuroscientifiques, j'aurais personnellement tendance à dire définitivement. Je pourrais le démontrer mais ce serait trop long, en plus nous semblons d'accord sur ce point).
En revanche, elles sont capables de montrer ce qui est impossible (par exemple l'apparition miraculeuse, magique, au cœur du cerveau d'un concept).
pauline.px a écrit :Donc la connaissance, bien que fondée au niveau moléculaire, ne s'élabore pour l'observateur que dans un espace cognitif où les concepts ne sont plus des arrangements neuronaux mais des éléments sémiotiques soumis à des moteurs d'inférences.
Tout à fait. Montons donc de deux degrés d'organisation. Du point de vue du sujet connaissant, il serait aberrant de dire qu'il produit consciemment des trajets neuronaux. En revanche, la neurobiologie permet aussi de dire qu'il ne manipule pas des Idées platoniciennes qui lui préexistent, des concepts isolés et universels, ce qui n'a en fait aucun sens. Les concepts qu'il emploie évoluent sans cesse, ne sont jamais exactement les mêmes à chaque fois qu'il les sollicite et prêter à autrui la possession des mêmes concepts est une simplification représentationnelle qui atteint vite ses limites.
Si une connaissance de la réalité peut se dessiner, c'est donc bien non pas par des représentations, mais par des rapports entre représentations. (On le voit d'ailleurs bien à un niveau très basique : un même mot de vocabulaire n'a absolument pas le même sens dans un autre contexte.)
Je cesse (sans doute définitivement) toute activité sur ce forum. J'en explique les raisons là-bas : http://www.forum-religion.org/post638027.html#p638027 là-bas : http://www.forum-religion.org/post638076.html#p638076 et enfin là-bas : http://www.forum-religion.org/post639549.html#p639549

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 04:50

Message par Tan »

Vicomte a écrit : En ce cas, fin de la discussion.

Tu souhaites avoir raison : pas de problème. Je suis odieux, condescendant, scientiste et tout ce que tu as dit, dis et diras est absolument vrai.
C’est dommage car nous arrivions à quelque chose d’intéressant que tu ne te donneras pas la peine de prendre en compte :
Puisque la conscience est nécessaire à l’existence du réel perçu, alors causalement elle le précède nécessairement.
Donc la conscience est absolue, cause fondamentale de toute chose et de toute dualité.
Donc la conscience est le réel en soi ; elle engendre la matière et non l’inverse.

Ce n’est pas toi qui est odieux, mais ta fable, et tu sais très bien pourquoi. Avons-nous encore la liberté d’avoir une opinion ?
Vicomte a écrit : La mécanique automobile est un domaine pointu. Si ouvrir un capot et bricoler son moteur dans son garage est à la portée de tous jusqu'à un certain niveau, il arrive un moment où une formation est absolument nécessaire. Je ne parle pas simplement de la maintenance et de l'entretien, ni même de la réparation, mais également de la conception de nouveaux moteurs, plus performants, plus adaptés aux exigences du marché, etc. Du CAP(1) au diplôme d'ingénieur, de nombreux titres scolaires et universitaires viennent sanctionner un niveau de compétences en mécanique automobile distinguant son titulaire de l'individu moyen qui ne dispose que de connaissances primaires et lacunaires dans ce domaine.

Imaginons l'existence d'une religion basée sur la croyance que les automobiles ne fonctionnent pas grâce à des moteurs, mais grâce à des petits singes qui pédalent sous le capot de la voiture. Ils se réunissent de manière hebdomadaire pour en parler entre eux, possèdent un livre sacré, des prophètes, ont plusieurs sites sur Internet prouvant "scientifiquement" que leurs théories sont vraies, etc. Ils développent tout un système moral autour de ce thème, à partir de l'idée que tous les objets mécaniques sont mus par des animaux et aboutissant à l'idée qu'il faut être bon et généreux.
Jusque-là tout va bien, tant qu'ils restent entre eux et sont conscients qu'il ne s'agit que de croyance, pourquoi les empêcher de poursuivre leur activité ?

Mais imaginons que l'un de ces croyants singepédaleuriste affirme à un mécanicien concepteur de moteurs de pointe que tout ce en quoi il croit est faux, car en fait les moteurs n'existent pas et ce sont des singes pédaleurs qui font avancer les voitures. Quelle va être la réaction de l'ingénieur mécanicien ?
La réaction sans doute la moins charitable mais la plus probable sera la moquerie. Qui pourrait le blâmer ?
Une autre réaction pourrait être l'irritation. Là encore on pourrait le comprendre : qui est-il ce singepédaleuriste pour prétendre que ses affirmations sont aussi sérieuses que celles des mécaniciens ?
Une réaction possible serait aussi celle de la bienveillance et de la patience, où le mécanicien prend le temps de parler au singepédaleuriste d'énergie, de transmission, de rendement, de forces, etc. En même temps, il est probable que l'univers merveilleux que s'est construit le singepédaleuriste intéresse le mécanicien (pour des raisons humaines, spirituelles, anthropologiques, psychologiques, etc.). Le problème est que souvent dans ce cas le singepédaleuriste voit dans ce début de dialogue une possibilité de conversion du mécanicien, confirmant qu'il a raison de croire en les singes pédaleurs et refusant encore plus tout argument qui viendrait le contredire.

Voici quelques arguments qui seraient souvent employés par le singepédaleuriste :
a1. « Les automobiles sont tellement plus puissantes que l'homme qu'elles ne peuvent pas avoir été fabriquées par l'homme. Il faut donc une force supérieure pour les faire avancer. »(2)
a2. « Vous ne me ferez pas avaler que l'automobile était autrefois une horloge. On n'a jamais vu un moulin se transformer en presse ou une horloge se transformer en automobile. »(3)
a3. « Le singepédaleurisme rend l'homme doux et bon. Vous autres asingepédaleuristes êtes vils, immoraux, pour tout dire moralement inférieurs à nous. »(4)
a4. « Si les animaux faisant fonctionner les machines n'existaient pas, à quoi bon vivre ? Ce sont eux qui donnent un sens à la vie. »(5)
a5. « 25:204 — Et le prophète dit : "Les animaux actionnent tous les objets mécaniques du monde. Le mécréant pourrait ouvrir le capot d'une voiture et croire y voir un moteur plutôt qu'un singe pédaleur, car son cœur est fermé à la vérité." 25:205 — C'est pourquoi il faut pourchasser les mécréants, les tuer ainsi que leur progéniture. »(6)

Vous devinez les réponses des mécaniciens, mais voici alors des contre-arguments des singepédaleuristes (pas obligatoirement en rapport direct avec la liste précédente) :
cA. « Comment ça je ne comprends rien aux sciences physiques ? Allez-y, prouvez-moi qu'un homme peut courir plus vite qu'une automobile lancée à pleine vitesse ! Vous ne pouvez pas. »
cB. « Je cite tel ingénieur en mécanique, qui dit "Georges Valentin a tort : une injection demeure possible même avec un rapport pression/comburant inférieur." C'est la preuve que tous les mécaniciens ne sont pas d'accord entre eux, donc que la mécanique n'est pas exacte, donc que seul le singepédaleurisme est la Vérité. »
cC. « Je cite tel grand, immense, génial, super ingénieur en mécanique qui s'appelle Harya Yaroune et qui dit : "12:63 et 12:64 le prouvent : il est impossible qu'il n'y ait pas d'animal qui fasse fonctionner les automobiles. Celui qui dit le contraire n'est pas un vrai mécanicien." Alors ? Vous voyez ? C'est bien la preuve que vous avez tort. Vous n'auriez pas la prétention de vous croire plus intelligents que Harya Yaroune, quand même ? »
cD. « De toute façon il y a un complot contre les singepédaleuristes : nos théories sont au moins aussi valables que la mécanique et pourtant comme par hasard à nous on ne donne aucune subvention, on refuse de nous publier nos thèses, on n'enseigne pas nos théories dans les écoles de mécanique automobile. Cet acharnement contre nous est la preuve que nos vérités dérangent ! »
cE. « Je vous aurais prévenu. Je vous ai transmis la sainte parole, maintenant libre à vous de choisir une vie de torture éternelle plutôt que de vous montrer dociles et d'être récompensés par une vie pleine de félicité. Il ne faudra pas venir vous plaindre quand ce sera trop tard. »

Voilà. J'espère que nos amis qui se complaisent à nier les résultats de la science comprennent mieux comment les scientifiques reçoivent leurs affirmations, et pourquoi ils ne les prennent pas vraiment au sérieux. (Remplacez "mécanique" par "discours scientifique" et "moteur" par, par exemple, "évolution".) Ce n'est pas une question de méchanceté ou d'aveuglement, c'est, me semble-t-il, une question de connaissances. J'espère que vous comprenez mieux pourquoi les scientifiques vous demandent d'apprendre ce que dit la science avant de pouvoir éventuellement la réfuter.
Je le répète : il n'y a aucune ironie ni malveillance dans mes propos. J'espère juste réajuster le cadre du dialogue croyance/science avec cette métaphore.

Bien entendu, si certains d'entre vous trouvent de quoi filer la métaphore, je suis preneur. L'exercice intellectuel peut être plaisant.

_________
(1) Certificat d'Aptitude Professionnelle, titre français équivalent au DEP québécois ou au Brevet d'Apprenti algérien.
(2) Équivalent de : « Le monde est tellement complexe qu'il ne peut pas avoir été créé au hasard. Il faut une intelligence supérieure pour l'avoir conçu. »
(3) Équivalent de : « Vous ne me ferez pas avaler que mes ancêtres étaient des singes. On n'a jamais vu un poisson se transformer en cheval ou un singe se transformer en homme. »
(4) Équivalent de : « La religion rend l'homme doux et bon. Vous autres athées êtes vils, immoraux, pour tout dire moralement inférieurs à nous. »
(5) Équivalent de : « Si dieu n'existait pas, à quoi bon vivre ? C'est dieu qui donne un sens à la vie. »
(6) Équivalent de n'importe quelle citation de n'importe quel livre sacré ou doctrine.
Puisque les ingénieurs ont conçu et fabriqué les automobiles, il est évident qu’ils savent en totalité comment elles fonctionnent. Il me semble encore que les scientifiques n’ont pas conçu et fabriqué le monde.
Bref, en écrivant de telles choses (« Imaginons l'existence d'une religion basée sur la croyance que les automobiles ne fonctionnent pas grâce à des moteurs, mais grâce à des petits singes qui pédalent sous le capot de la voiture »), tu prends les gens pour des imbéciles heureux.

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 07:01

Message par Vicomte »

Tan a écrit :[...]
Oui. Tu as tout à fait raison.
Je cesse (sans doute définitivement) toute activité sur ce forum. J'en explique les raisons là-bas : http://www.forum-religion.org/post638027.html#p638027 là-bas : http://www.forum-religion.org/post638076.html#p638076 et enfin là-bas : http://www.forum-religion.org/post639549.html#p639549

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 07:02

Message par Pakete »

Puisque la conscience est nécessaire à l’existence du réel perçu, alors causalement elle le précède nécessairement.
Donc la conscience est absolue, cause fondamentale de toute chose et de toute dualité.
Donc la conscience est le réel en soi ; elle engendre la matière et non l’inverse.
Tu te bases sur quoi ?

Je lis tes echanges avec Vicomte depuis le début, mais je n'ai rien vu qui démontre avec exactitude un tel paragraphe. Par contre, ça suppose et théorise. Mais les suppositions que tu fais ne sont basés que sur la notion "on ne sait pas, donc ça doit être ça [qu'une conscience peut exister sans système cognitif]." Le fameux dieu bouche-trou, ou "singes pédalistes", le truc magique qui ne peut prendre place que dans l'ignorance...

En cela, la citation que tu as faîte de Bernard D'Espagnat est exemplaire: Il explique la démarche et les interrogations qui l'a amené à écrire le livre, mais en aucun cas ne délivre de démonstration scientifique sur quoi que ce soit... Comme Vicomte l'a déjà dit, il exprime une opinion, un avis qui n'a de valeur que pour celui qui l'exprime !

Tan

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 08:00

Message par Tan »

Ce paragraphe se suffit à lui-même. Il ne tient qu'à toi de le réfuter si tu le désires.

Quant à d'Espagnat, il a démonté le matérialisme mécaniste de façon logique me semble-t-il. Comme pour le paragraphe sur la conscience, tu peux t'essayer à une réfutation de son texte si tu y vois des incohérences ou des affirmations infondées.

Pakete

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 08:14

Message par Pakete »

Une affirmation ne se suffit pas à elle même ^^

(En plus, tu n'as même pas compris ce que j'ai écris juste apres, il me semble)

Pour D'Espagnat, j'ai dis qu'il exprimait un avis, pas qu'il était illogique dans son texte.

glub0x

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 08:27

Message par glub0x »

Puisque la conscience est nécessaire à l’existence du réel perçu, alors causalement elle le précède nécessairement.
Donc la conscience est absolue, cause fondamentale de toute chose et de toute dualité.
Donc la conscience est le réel en soi ; elle engendre la matière perçu et non l’inverse.
Je me suis permis une petite correction :)
Ca change à peu pres tout.
On parle plus de perception que de matiere en soit.
La matiere en soit n'à que peu d'importance si personne ne l'observe, elle n'existe pour ainsi dire pas. Ca ne veut pas dire que la conscience engendre le réel, ca veut dire qu'elle engendre la perception du réel.

Sinon j'ai toujours pas bien comprit le lien entre libet et le dualisme.
Je me permet donc de citer un des (multiples) articles trouvé commentant les travaux de libet.
Benjamin Libet, de l'Université de Californie, à San Francisco, considère aussi que la conscience n'est qu'un épiphénomène nous permettant d'apprécier la réalité après coup. Selon lui, notre libre arbitre ne serait qu'une illusion ; nous serions des automates qui exécuteraient des choix sans les dominer. Certains travaux, dont ceux de Lionel Naccache, de l'unité INSERM U562 de neuroimagerie cognitive, semblent discréditer cette thèse. Le chercheur français décrit les boucles de rétroaction thalamocorticales comme un mécanisme d'amplification de l'attention qui permettrait l'entrée d'une représentation donnée dans notre espace de travail conscient. Une représentation parmi beaucoup d'autres, toutes, elle y compris, générées par des processus inconscients et mises en compétition.
Ceci prouve que tu ne tire pas tes informations sur libet au même endroit que moi. Ou alors que tu conclut aléatoirement après avoir trouvé une expérience intéressante (chose dont je doute tres fortement).

J'ai par contre trouvé un semblant d experience dont tu parle tan, malheureusement le résultat ne semble pas tres concluant...
Des données scientifiques collectées par hasard et les recherches expérimentales menées sur le sujet corroborent son opinion. Un article intitulé Stimulating illusory own-body perceptions(6), paru en 2002 dans Nature, montre comment une équipe suisse a provoqué involontairement un vécu de NDE chez une patiente épileptique par une stimulation au niveau de la région temporo-pariétale droite. Ce résultat, qui établit une corrélation entre le fonctionnement cérébral et le «ressenti» d'une expérience proche de la mort, a été confirmé par une équipe anversoise(7) en 2007. De surcroît, des expériences effectuées aux Pays-Bas et en Scandinavie, selon la méthodologie scientifique, démystifient également les NDE. En effet, les chercheurs placèrent des objets sur des armoires, de sorte que ceux-ci ne pouvaient être vus que d'une position surélevée. Si leur présence avait été rapportée par les patients relatant un épisode de décorporation, une conclusion se serait imposée : le corps et l'esprit sont dissociés. Mais voilà, jamais il n'en fut ainsi...


Par ailleurs, J'ai toujours pas trouvé d'expérience suffisante pour dire si X est ou pas conscient.
Ce qui veut malheureusement dire qu'on parle d'une chose qu'on ne sait même pas ni définir ni vraiment détecter.
C'est embêtant pour pondre des pavés.
Modifié en dernier par glub0x le 25 déc.09, 08:36, modifié 1 fois.
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Tan

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Re: Inexistence de dieu : approche épistémologique

Ecrit le 25 déc.09, 08:35

Message par Tan »

Ce n’est pas une affirmation gratuite. Elle part d’un constat évident : la conscience est nécessaire à l’existence du réel perçu. S’il n’y a personne pour observer le réel, tu ne peux rien dire à son sujet, pas même s’il existe.
DONC causalement la conscience précède nécessairement le réel perçu.
DONC elle est absolue puisque elle est la condition nécessaire à toute réalité.
DONC la conscience est le réel en soi ; elle engendre la matière et non l’inverse.

Que vois-tu là d’illogique ?


D’Espagnat exprime effectivement un avis logique : il démonte point par point les principes de base du matérialisme mécaniciste, pour conclure que le mécanicisme est infondé et que la science ne décrit pas le réel tel qu’il est, mais qu’elle décrit un réel relatif à l’observateur. Tout cela est parfaitement fondé me semble-t-il.

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