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le mariage pour tous

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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medico

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 05 mars13, 03:46

Message par medico »

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(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah

Pion

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 05 mars13, 03:51

Message par Pion »

Mieux vaut ne pas dire toute la vérité finalement, si non plus personne ne se mariera. :shock:

M'enfin

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 05 mars13, 04:10

Message par M'enfin »

Salut Pion, heureux de te retrouver,

Je me demande comment les gays voient les promesses de cette caricature....

Pion

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 05 mars13, 04:13

Message par Pion »

Hey! M'enfin,

Je pense qu'on est face a un dilemme.

M'enfin

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 05 mars13, 04:48

Message par M'enfin »

J'ai l'impression qu'ils auraient plus de facilité que les hétéros à accepter de partager les tâches mais, qui sait s'ils n'auraient pas autant de difficulté qu'eux à s'entendre sur ce partage...

Blaphafas

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 05 mars13, 07:01

Message par Blaphafas »

samuell a écrit :coeur de loi a écrit :
quelle liberté ?

la polygamie c'est :
1 homme et plusieurs femmes ,
la femme encore a un rang subalterne !
Non, la polygamie, c'est la multiplicité d'époux/épouses.
Parmi les pratiques polygames, il y a la polyginie (qui est le fait d'avoir plusieurs épouses) et la polyandrie (qui est le fait d'avoir plusieurs époux).

samuell

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 05 mars13, 20:07

Message par samuell »

oui,
si on rentre dans le détail et les nuances !
en général polygamie c'est polyginie ! donc soumission de la femme

Blaphafas

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 06 mars13, 01:50

Message par Blaphafas »

Mais si notre Société, qui est démocratique, dépénalise la polygamie, il est évident que cela permettra tant aux hommes qu'aux femmes d'avoir plusieurs partenaires. Et jusqu'où nous arrêterons-nous ? Faudra-t-il dépénaliser l'inceste ? La zoophilie ? Et l'âge de raison auquel un enfant peut être déclaré responsable et manifester son envie, voire son besoin de relations sexuelles avec un adulte, jusqu'où l'abaisser ? Voilà le danger, non pas du "mariage pour tous", mais bien du PACS. C'est la première brèche créée par les tenants de l'égalitarisme aveugle.

pauline.px

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 07 mars13, 02:47

Message par pauline.px »

Bonjour Pion,
Pion a écrit :Mieux vaut ne pas dire toute la vérité finalement, si non plus personne ne se mariera. :shock:

Incontestablement,

Comme je l'ai dit naguère : quand j'étais jeune, le mariage était associé à "la corde au cou".
À cette époque, les jeunes qui s'aimaient refusaient toute idée du mariage.
Le mariage n'était qu'une horrible contrainte consentie à regret pour quelques profits purement économiques, testamentaires et globalement très pragmatiques.

Nous savons en outre que le mariage est un moyen de choix pour faire faire directement passer la fille de l'oppression paternelle à l'oppression d'un homme choisi par le père.

Que des gens puissent considérer le mariage comme un droit est assez surprenant.
C'est un peu comme si les femmes revendiquaient le droit au cancer de la prostate.

Ooooh, il y avait bien les croyants qui semblaient opter de façon positive pour le mariage mais n'était-ce pas par crainte d'être punis pour une affreuse "vie dans le péché" ?
... péché capital dont on accusait ceux qui vivaient à la colle.


Tout change... c'est assez marrant d'imaginer des athées proclamer le caractère "sacré" du mariage.
Car passer devant un juge (pacs) manquait affreusement de symbolique alors il fallait exiger de passer devant le maire pour donner du sens...
c'est intéressant...

très cordialement

pauline

Blaphafas

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 07 mars13, 06:56

Message par Blaphafas »

Le mariage est un engagement envers la personne que l'on aime. Un engagement légal : obligation de soutenir et d'aider son conjoint dans le besoin ; engagement moral, incarné principalement par la fidélité. Concevoir le mariage comme le fait de se pendre est symptomatique de l'incapacité à prendre ses responsabilités et à s'engager vis-à-vis d'autrui. Bien entendu, il n'est nul besoin d'un acte de mariage pour faire preuve de solidarité envers son conjoint. Mais sans mariage, qu'est-ce qui empêche l'un des conjoints de prendre la poudre d'escampette au moindre tracas ?

Ne pas se marier, finalement, c'est peut-être l'aveu d'un manque d'amour ou, à tout le moins, de l'incertitude quant à l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un : "Je sais qu'aujourd'hui je t'aime, mais j'ignore si ce sera toujours le cas dans quelques mois, quelques années..."

La réforme du divorce a déjà grandement contribué au délitement du couple. Il suffit que l'un des deux conjoints estime que la vie commune n'est plus possible. Cependant, il faut encore accomplir des formalités. Alors, on préfère ne pas se marier. Pour ce que vaut l'amour, aujourd'hui... Les gens veulent rester libres, ou du moins avoir l'apparence de l'être. Ils veulent pouvoir changer de partenaire comme bon leur semble, sans s'ennuyer et encore moins être ennuyé.

Or, le mariage confère une plus-value au couple, c'est indéniable. Des gens qui osent encore s'engager ! Mais il faut être fous ! Il faut vachement... s'aimer et avoir confiance en l'autre, pour se marier !
Nous savons en outre que le mariage est un moyen de choix pour faire faire directement passer la fille de l'oppression paternelle à l'oppression d'un homme choisi par le père.
"Est"... Nous sommes au XXIe siècle. Et vous écrivez : "le mariage EST un moyen de choix pour faire directement passer de l'oppression paternelle à l'oppression d'un homme choisi par le père". Cela fait près d'un siècle, au bas mot, que cette pratique n'existe plus chez nous. Il n'est plus question d'oppression d'un homme sur son épouse, ni même de l'oppression d'un père sur sa fille. Les femmes travaillent et son parfaitement libres d'agir sans le consentement de leur époux, sauf pour ce qui engage le ménage (comme par exemple la souscription à un emprunt). Mais l'homme est soumis aux mêmes limites que la femme.

Et votre comparaison du mariage avec le cancer de la prostate est, à mon sens, un lapsus révélateur de ce que l'amour représente pour vous. Finalement, je vous plains ! Je vous plains d'avoir une si laide image du mariage et de l'amour.

Le dénigrement du mariage est typique de la société moderne dans laquelle nous vivons, où nous aimons passer de l'un à l'autre sans atermoiement (comme on aime zapper), où nous ne voulons surtout pas nous engager.

M'enfin

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 07 mars13, 07:20

Message par M'enfin »

Le problème actuel n'est pas le mariage, mais la manière avec laquelle nous considérons notre instinct sexuel car, au cas où on l'aurait oublié, il s'agit bel et bien du même genre de comportement que les animaux, sur lequel notre imagination humaine se bute. Sans restrictions instinctives, l'acte sexuel serait dangereux pour les virus et, sans plaisir, il serait considéré comme déplaisant pour l'imagination humaine. Le mariage permet donc simplement de contrôler la transmission de virus, il va dans le sens de l'instinct, mais pas la prostitution, ni la pédophilie, ni le sexe à volonté que propose internet. Avec le libéralisme sexuel, l'humanité se prépare peut-être une belle petite épidémie qu'elle aura bien du mal à contrôler.

Arya

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 07 mars13, 09:01

Message par Arya »

Le mariage en soit n'est pas le problème, mais ce sont ses implications qui le sont. Le mariage est considéré juridiquement comme l'union entre un homme et une femme en vue de la procréation. Les avantages fiscaux du mariage sont la contrepartie du rôle que les époux acceptent d'exercer au nom de la société : renouveler les générations. L'erreur a été effectivement d'étendre ces avantages à d'autres modes de vie commune où le couple n'a pas pris cet engagement solennel d'assumer les obligations que la société leur imposent. D'où ce désintérêt pour le mariage, le législateur a donc largement contribué à affaiblir cette institution pour en faire un contrat quelconque.

Pour en revenir au mariage homosexuel, j'entends beaucoup cet argument selon lequel deux personnes du même sexe peuvent se marier parce qu'elles s'aiment. Mais le droit n'a pas à prendre en compte les sentiments des individus, cela relève de leur vie privée. De plus, la société n'a pas besoin de couple dans l'absolu, elle a en revanche besoin d'enfants. Alors à quoi rime exactement ce mariage?

Les enfants qui sont nés par procréation médicalement assistée en Belgique ou ailleurs ont été conçus délibérément sans père. Je ne vois pas au non de quoi faut-il donner des garanties à des personnes qui ont, volontairement et sciemment, contourné la loi. C'est une pure fraude à la loi et ces personnes n'ont rien à réclamer à la société. Par ailleurs, il n'y a pas de vide juridique. Les enfants conçus de cette façon peuvent être élevés par les deux, et voire par l'un seul des deux après son décès du parent dont le lien de filiation est établi si celui-ci a prévu un testament. Il y a également le mécanisme de la délégation partielle de l'autorité parentale. Donc, c'est un faux argument que de vouloir changer le Code civil pour prendre en compte ces cas minoritaires et qui sont parfaitement traités par la loi.

Je ne vais même pas m'étendre sur la gestation pour autrui, plus précisément la location d'utérus, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Si c'est au nom de l'égalité que cette loi est adoptée, les homosexuels réclameront la légalisation de la location d'utérus et l'obtiendront. C'est une étape qui va au-delà de la prostitution, car en l'occurrence c'est un enfant qui est l'objet du contrat. L'enfant sera un objet qui entrera dans le commerce et pourra donc être parfaitement acheté et vendu. Imaginez un peu l'état psychologique de cet enfant lorsqu'il saura que sa mère l'a vendu. Cette mère peut également vouloir le garder, cela finira devant les tribunaux. Que se passera-t-il si l'enfant naît handicapé? On le détruira comme un détruit un objet qui présente un vice? Le mariage est juste une étape, qui paraît certes anodine, mais c'est la suite qui pose des problèmes.
Modifié en dernier par Arya le 07 mars13, 10:12, modifié 1 fois.

pauline.px

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 07 mars13, 09:54

Message par pauline.px »

Bonjour Blaphafas
Blaphafas a écrit :Le mariage est un engagement envers la personne que l'on aime. Un engagement légal : obligation de soutenir et d'aider son conjoint dans le besoin ; engagement moral, incarné principalement par la fidélité.
Il faut que vous m'éclairiez : en quoi le mariage civil est-il un engagement moral puisque il suffit d'un divorce pour l'interrompre ?
C'est un contrat d'association comme il en existe d'autres, et c'est un engagement qui ne dure que le temps de la convention.
Un contrat de travail n'est pas un engagement moral, les statuts d'une SARL non plus.
Il n'y a rien de moral là dedans, il n'y a que du réglementaire.

Un engagement moral n'a nul besoin d'un maire ou d'un juge, ce qui lui donne son caractère moral est précisément qu'il est fondé sur la morale et non sur la loi.
Entre personnes de bonne foi est-il nécessaire de prévoir la protection de la loi en cas de défaillance de l'autre ?
Si je vous prête de l'argent mais que je vous demande de passer devant un notaire ou un huissier, y trouverez-vous une preuve de confiance ?

Mon témoignage visait tout au plus à démontrer combien le mariage a évolué en quelques décennies notamment en liaison avec la libéralisation du divorce.
Pendant des siècles le mariage a servi à organiser les rapports de parenté et non pas à servir d'écrin à l'amour.
Et si l'âge légal de mariage pour les filles a été reculé c'est précisément pour faire obstacle aux mariages forcés qui restent d'actualité.

Alors peut-être qu'aujourd'hui le mariage revêt une nouvelle dimension mais en toute hypothèse je ne crois pas que le mariage ait retrouvé un caractère de pérennité et que l'engagement dont vous parlez soit envisagé comme définitif.
Blaphafas a écrit : Bien entendu, il n'est nul besoin d'un acte de mariage pour faire preuve de solidarité envers son conjoint. Mais sans mariage, qu'est-ce qui empêche l'un des conjoints de prendre la poudre d'escampette au moindre tracas ?
Ce qui empêche c'est l'engagement moral !

Et voilà pourquoi je ne crois pas tellement que les couples d'amoureux aient besoin aujourd'hui d'un maire, et d'un maire exclusivement, pour donner une profondeur à leur engagement.
Une vieille exhortation nous invite "Que votre oui soit oui, que votre non soit non", à quoi sert le maire ?

Et je suis convaincue que le "mariage pour tous" répond à d'autres besoins que celui d'insérer dans un cadre légal et coercitif les obligations morales dont des personnes amoureuses peuvent convenir librement si elles ont confiance l'une envers l'autre.
Blaphafas a écrit : Ne pas se marier, finalement, c'est peut-être l'aveu d'un manque d'amour ou, à tout le moins, de l'incertitude quant à l'amour qu'on éprouve pour quelqu'un : "Je sais qu'aujourd'hui je t'aime, mais j'ignore si ce sera toujours le cas dans quelques mois, quelques années..."
(...)
Or, le mariage confère une plus-value au couple, c'est indéniable. Des gens qui osent encore s'engager ! Mais il faut être fous ! Il faut vachement... s'aimer et avoir confiance en l'autre, pour se marier !
À vous entendre, le divorce ne concerne pas les personnes mariées.

Sont-ils vraiment nombreux les couples qui se marient en excluant toute perspective de divorce ?

Sont-ils marginaux ceux qui se marient avec l'idée qu'en cas de problème il y aura la solution du divorce et qu'à cet égard le mariage est très avantageux puisque c'est un juge qui opérera la séparation des biens et organisera les conditions de la parentalité ?
Blaphafas a écrit : Le dénigrement du mariage est typique de la société moderne dans laquelle nous vivons, où nous aimons passer de l'un à l'autre sans atermoiement (comme on aime zapper), où nous ne voulons surtout pas nous engager.
Je parle d'une institution civile, locale et historique, qui est en rapide évolution.
Je prétends que le mariage actuel ne ressemble pas au mariage que nous avons connu il y a cinquante ans.

Je prétends aussi qu'aujourd'hui ce n'est pas le passage devant le maire qui confèrera une plus grande stabilité au couple mais que c'est l'engagement moral.
Et cet engagement moral comporte un volet un peu particulier : il y aura des efforts à consentir pour faire durer le couple, il faudra peut-être se battre pour sauver le couple.
Dans cette perspective, je n'ai aucune envie de dénigrer un mariage qui ne serait que la suite logique d'un engagement réciproque d'éternité, indépendamment de tous les droits et avantages fiscaux...
mais alors, avec une telle ambition pourquoi passer devant le maire ?

très cordialement

pauline

Blaphafas

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 08 mars13, 22:10

Message par Blaphafas »

pauline.px a écrit :Bonjour Blaphafas
Il faut que vous m'éclairiez : en quoi le mariage civil est-il un engagement moral puisque il suffit d'un divorce pour l'interrompre ?
C'est un contrat d'association comme il en existe d'autres, et c'est un engagement qui ne dure que le temps de la convention.
Un contrat de travail n'est pas un engagement moral, les statuts d'une SARL non plus.
Il n'y a rien de moral là dedans, il n'y a que du réglementaire.
Je ne vais pas vous faire l'histoire du divorce. Cependant, vous ne pouvez pas nier que l'inscription dans la Loi de secours et d'aide mutuels ne soit pas la marque tangible d'un engagement pris par deux personnes l'une envers l'autre, et qui par ailleurs s'engagent, tant que faire se peut, à avoir des enfants. Sans mariage, au moindre problème, qui empêche l'un des deux conjoints de secourir l'autre ? Et vous croyez vraiment que le divorce permet de se désengager, de ne pas avoir à accomplir le devoir inscrit dans la loi et consenti le jour du mariage ? Le divorce ne s'obtient pas sur-le-champ. Et surtout, il garantit les droits des deux époux, surtout celui qui est ou qui risque de tomber dans le besoin. De ce côté-là, le mariage a quand même été une belle avancée pour la femme puisqu'en règle générale les pensions alimentaires allaient, dans la quasi-totalité des cas, de l'ex-époux à l'ex-épouse. Il en allait de même pour ce qui concerne la garde des enfants. Bref, votre idée selon laquelle le mariage était une prison pour la femme ne supporte pas les coups de boutoir des inscriptions légales.
Un engagement moral n'a nul besoin d'un maire ou d'un juge, ce qui lui donne son caractère moral est précisément qu'il est fondé sur la morale et non sur la loi.
Entre personnes de bonne foi est-il nécessaire de prévoir la protection de la loi en cas de défaillance de l'autre ?
Si je vous prête de l'argent mais que je vous demande de passer devant un notaire ou un huissier, y trouverez-vous une preuve de confiance ?
Comment pouvez-vous compter sur la bonne foi de quelqu'un que, finalement, vous ne connaissez pas ? Vous pouvez affirmer que telle personne, même si vous la connaissez depuis 20 ans, agira de telle façon dans telle situation ? Le mariage est une garantie. Et il s'agit bien de moralité, de laquelle la justice et la loi ne se départissent pas au motif que ce ne serait que du règlementaire. La loi interdit le meurtre et le vol parce que c'est amoral, pour tenter de garantir la paix sociale, et non pas pour le plaisir de réglementer à tout prix.
Mon témoignage visait tout au plus à démontrer combien le mariage a évolué en quelques décennies notamment en liaison avec la libéralisation du divorce.
Pendant des siècles le mariage a servi à organiser les rapports de parenté et non pas à servir d'écrin à l'amour.
Oui, le mariage n'était pas uniquement lié à l'amour. D'ailleurs, les mariages duraient plus longtemps et allaient bien souvent au terme...
Et si l'âge légal de mariage pour les filles a été reculé c'est précisément pour faire obstacle aux mariages forcés qui restent d'actualité.
Ils se produisent dans des cultures qui ne sont pas les nôtres. Vous êtes une Occidentale qui vous exprimez à un Occidental. Les seuls mariages forcés qui se produisent encore chez nous sont le fait d'immigrés issus de cultures particulières.
Alors peut-être qu'aujourd'hui le mariage revêt une nouvelle dimension mais en toute hypothèse je ne crois pas que le mariage ait retrouvé un caractère de pérennité et que l'engagement dont vous parlez soit envisagé comme définitif.
L'amour considéré comme étalon unique dans la perspective d'un mariage est nécessairement un agent d'échec. L'amour évolue. Au début, on est transi par cet amour, on est amoureux. Puis, on "aime". Enfin, bien souvent, la monotonie et l'habitude font que cet amour se transforme en tendresse. Cette tendresse est donc le fossile d'un amour qui n'est pas totalement révolu, qui subsiste dans le sentiment que l'on éprouve de vouloir "tout de même" demeurer avec cet être que l'on a juré d'aimer et de chérir.
Dans nos sociétés d'hyper consommation, dans laquelle on change de tout très rapidement, le mariage ne pouvait que péricliter, même s'il subsiste des poches de résistance. Mais cela devrait vous être un signe inquiétant, plutôt... Le signe d'une société malade.
Ce qui empêche c'est l'engagement moral !

Et voilà pourquoi je ne crois pas tellement que les couples d'amoureux aient besoin aujourd'hui d'un maire, et d'un maire exclusivement, pour donner une profondeur à leur engagement.
Une vieille exhortation nous invite "Que votre oui soit oui, que votre non soit non", à quoi sert le maire ?
Parce qu'on vit dans une société sécularisée, où plus personne ne songerait à condamner (même moralement) une personne qui fuit ses responsabilités morales. Il faut savoir ce que l'on veut : vivre dans une société laïque où le religieux n'a plus aucun poids et compter alors sur la Loi pour régir les relations interpersonnelles ; vivre dans une société fortement imprégnée de religieux où une forme de police de la pensée et des actes rappelle ou est susceptible de rappeler à tout un chacun ses responsabilités envers les autres. Soit vous prenez la Loi soit vous prenez un texte sacré comme "juge".
Et je suis convaincue que le "mariage pour tous" répond à d'autres besoins que celui d'insérer dans un cadre légal et coercitif les obligations morales dont des personnes amoureuses peuvent convenir librement si elles ont confiance l'une envers l'autre.
Premièrement, cette conception exige que l'on redéfinisse complètement la notion de mariage. Deuxièmement, elle est une porte ouverte à toutes les dérives.

Hier, on offrait le PACS aux homosexuels en promettant que jamais, ô grand jamais, on ne toucherait au mariage.
Aujourd'hui, on offre le mariage avec, dans l'optique d'une promotion "1+1 gratuit", l'adoption pour les couples homosexuels. Et on commence déjà à parler de GMA...
Demain, on remettra en cause le tabou universel de l'inceste. On reculera encore l'âge de la majorité sexuelle pour satisfaire quelques loups pervers. 14, 13, 12 ans ? On remettra en cause l'interdiction de la zoophilie. On n'est pas sorti de l'auberge.
À vous entendre, le divorce ne concerne pas les personnes mariées.

Sont-ils vraiment nombreux les couples qui se marient en excluant toute perspective de divorce ?

Sont-ils marginaux ceux qui se marient avec l'idée qu'en cas de problème il y aura la solution du divorce et qu'à cet égard le mariage est très avantageux puisque c'est un juge qui opérera la séparation des biens et organisera les conditions de la parentalité ?
Partir sur de telles bases devraient faire dire aux personnes qu'il n'y a aucun intérêt à se marier. On parle de relation interpersonnelle, tout de même. On parle d'amour, même si je crois que cela ne doit pas être le seul facteur.

Aujourd'hui, la majorité des divorces concernent des mariages ayant une existence comprise entre 2 et 6 ans. Peut-on penser que ces personnes ont tout tenté pour sauver leur mariage ? La loi sur le divorce, aujourd'hui, c'est comme un bon de garantie : quand on n'est pas satisfait, on retourne au supermarché, on se fait rembourser ou on reçoit un produit équivalent. Le divorce aussi facilement accordé, c'est le délitement de la société.
Je parle d'une institution civile, locale et historique, qui est en rapide évolution.
Je prétends que le mariage actuel ne ressemble pas au mariage que nous avons connu il y a cinquante ans.

Je prétends aussi qu'aujourd'hui ce n'est pas le passage devant le maire qui confèrera une plus grande stabilité au couple mais que c'est l'engagement moral.
Et cet engagement moral comporte un volet un peu particulier : il y aura des efforts à consentir pour faire durer le couple, il faudra peut-être se battre pour sauver le couple.
Dans cette perspective, je n'ai aucune envie de dénigrer un mariage qui ne serait que la suite logique d'un engagement réciproque d'éternité, indépendamment de tous les droits et avantages fiscaux...
mais alors, avec une telle ambition pourquoi passer devant le maire ?

très cordialement

pauline
Vous ne pouvez pas compter sur l'engagement moral des gens, en invoquant par ailleurs une loi du Christ ("Que votre oui soit oui, que votre non soit non"), s'il n'y a pas d'autorité morale. L'autorité morale, d'après ce que je comprends de vos écrits, ne peut être que l'autorité religieuse...

Bien à vous.

pauline.px

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Re: le mariage pour tous

Ecrit le 10 mars13, 10:29

Message par pauline.px »

Bonjour Blaphafas
Blaphafas a écrit : Vous ne pouvez pas compter sur l'engagement moral des gens, en invoquant par ailleurs une loi du Christ ("Que votre oui soit oui, que votre non soit non"), s'il n'y a pas d'autorité morale. L'autorité morale, d'après ce que je comprends de vos écrits, ne peut être que l'autorité religieuse...
La morale a-t-elle besoin d’une autorité ?
Un athée peut s’engager auprès des « restaus du cœur », c’est un engagement purement moral car il ne lui arrivera rien s’il ne remplit pas ses engagements.

La morale ne commence-t-elle pas justement quand cesse les obligations et les règlements ?

Si, par peur du gendarme, je ne vole pas, ai-je une comportement moral ?
Blaphafas a écrit : Je ne vais pas vous faire l'histoire du divorce. Cependant, vous ne pouvez pas nier que l'inscription dans la Loi de secours et d'aide mutuels ne soit pas la marque tangible d'un engagement pris par deux personnes l'une envers l'autre, et qui par ailleurs s'engagent, tant que faire se peut, à avoir des enfants. Sans mariage, au moindre problème, qui empêche l'un des deux conjoints de secourir l'autre ? Et vous croyez vraiment que le divorce permet de se désengager, de ne pas avoir à accomplir le devoir inscrit dans la loi et consenti le jour du mariage ? Le divorce ne s'obtient pas sur-le-champ. Et surtout, il garantit les droits des deux époux, surtout celui qui est ou qui risque de tomber dans le besoin. De ce côté-là, le mariage a quand même été une belle avancée pour la femme puisqu'en règle générale les pensions alimentaires allaient, dans la quasi-totalité des cas, de l'ex-époux à l'ex-épouse. Il en allait de même pour ce qui concerne la garde des enfants. Bref, votre idée selon laquelle le mariage était une prison pour la femme ne supporte pas les coups de boutoir des inscriptions légales.
Dans votre panégyrique du mariage civil actuel je peine à retrouver vos accents initiaux sur l’engagement moral, je n’y vois qu’un cadre légal.

Mon propos était simplement de souligner combien le discours récent proclamant que le mariage est un « droit » peut surprendre celles et ceux qui ont d’abord connu le mariage en tant que "passage obligé" et qui ont vécu ensuite la révolution des mœurs post-soixante-huitarde.

Longtemps le mariage a pu être considéré comme une contrainte sous deux aspects : C’était une norme et son cadre juridique était très contraignant.

Car sous le regard d’une société très moralisatrice, il était difficile de fonder un foyer en dehors du mariage ; difficile pour une femme d’assumer le rôle de "vieille fille" ou à l’inverse de concubine ; difficile pour une femme d’assumer le risque d’un enfant naturel.
Et la loi rendait le mariage quasiment indissoluble puisque le divorce était difficile si l’autre n’y consentait pas.
On pourrait rajouter la contrainte que subissaient des hommes irréligieux en se voyant souvent imposé un mariage religieux par les mère, belle-mère ou épouse.

Alors, oui ! le mariage d'alors était un engagement très lourd de conséquence, relevait-il de l'engagement moral pour autant ? On était dans une situation de "tout ou rien", ne pas accepter le mariage était aussi très lourd de conséquence.

Voilà pourquoi dès les débuts de la révolution sexuelle, la promotion du mariage ne faisait plus partie des discours progressistes.

Et peu à peu, la conjugalité a adopté d’autres formes, le mariage a cessé d’être une norme et son caractère d’obligation religieuse a perdu de son sens.
Simultanément la filiation s’est inventé des mécanismes divers et inattendus et le mariage a perdu son rôle privilégié dans les rapports de parenté.

Au point qu’aujourd’hui le mariage est une option parmi quatre, et l’arbitrage entre ces quatre options s’opère de plus ne plus sur des critères matériels et pragmatiques. Par exemple, il est de bon ton d’étudier les avantages et inconvénients fiscaux des différentes formes d’union avant d’opter pour l’une d’entre elle, et le choix dépendra souvent du patrimoine, des revenus et des enfants.

Il me semble qu’il est difficile de nier qu’en cinquante ans le mariage en tant que réalité juridique, sociétale et symbolique a énormément évolué.

Mon sentiment est que le mot d’ordre proclamant que le mariage est un droit révèle d’abord que le droit qui est revendiqué est constitué de tout ce qui est considéré comme protecteur et avantageux dans le cadre juridique actuel. Je n’ai pas l’impression que les contraintes soient revendiquées avec autant d’enthousiasme. Pourtant ce sont précisément ces contraintes qui donnent tout son sens au caractère moral de l'engagement.

Inversement, je ne crois pas que le droit qui est revendiqué serait un droit à s’engager moralement devant un élu de la République.
Mais nous touchons là un dernier point, l’enjeu symbolique, car ce qui est revendiqué est tout ce qui est lié spécifiquement à la symbolique religieuse du mariage :
1 ) l’aspect sacramentel qui semble un enjeu symbolique fort même pour les athées ;
2 ) le lieu archétypal de la filiation qui s’ouvre à présente à d’innombrables formes (adoption pleinière, PMA, GPA, et pourquoi pas parthénogénèse…)

Sans doute, au plan individuel on peut nourrir la conception d’un mariage en tant que pur engagement moral mais je ne distingue nulle part l’expression collective d’une telle conception dans le débat qui a eu cours.

Il est donc des couples qui vont s’engager moralement et qui choisiront ultérieurement la (ou les) forme(s) juridique(s) qu’ils donneront (successivement) à leur union.
D’autres opéreront les mêmes arbitrages sans que leur engagement personnel ait la même portée.

Je songe encore à ces couples de musulmans (mais sont-ils les seuls ?) qui se marient religieusement en prenant bien soin d’intituler « fiançailles » cette cérémonie religieuse et qui se marieront civilement peut-être après avoir dûment consulté leur conseiller juridique.

très cordialement

pauline

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