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@ pauline.px,
pauline.px a écrit : 30 nov.25, 05:23
C'est très exagéré,
une chose n'existe que si aucune autre ne l'empêche.
On peut transformer votre proposition en
"Une chose est possible si absolument rien ne l'en empêche."
Dire que ma formulation est "très exagérée" est un jugement subjectif qui ne tient pas sur le plan conceptuel. Ce n’est pas une affirmation sur ce que nous connaissons ou ce qui survient effectivement, mais une définition qui établit le lien entre la possibilité et l’existence : elle pose simplement que ce qui existe ne peut être empêché par rien d’autre compatible. Il n’y a donc aucune exagération : il s’agit d’un critère logique minimal. Qualifier cela d’exagéré revient à confondre définition conceptuelle et constat empirique.
J’avais écrit : "Une chose existe si aucune autre ne l’en empêche." Cette formulation est meilleure que celle que tu proposes en ce qu'elle est directe et relie existence et compatibilité structurelle. Elle n’ajoute pas de modalité inutile et insiste sur le lien intrinsèque entre ce qui peut exister et ce qui existe réellement : pour qu’une chose existe, elle doit pouvoir s’insérer dans le réseau des relations ou interdépendances sans contradiction. Elle ne parle pas seulement de possibilité, mais de la condition nécessaire pour qu’une existence soit effectivement possible dans le tissu de la réalité.
Ta proposition : "Une chose est possible si absolument rien ne l’en empêche" est correcte pour définir la possibilité au sens large, mais elle sépare trop nettement existence et possibilité. Elle transforme ma définition, qui unit les deux notions, en une condition purement modale : la chose peut être, mais n’existe pas nécessairement. Elle perd le lien avec la trame réelle de ce qui existe : ce n’est plus une condition d’existence, c’est une condition de potentialité abstraite. Or ce lien entre possible et existence est précisément ce qui donne sens au concept que je développe.
pauline.px a écrit : 30 nov.25, 05:23
Puisqu'il ne suffit pas que chaque "autre chose" soit compatible avec "la chose" que l'on considère
mais il est nécessaire que son existence soit compatible avec l'enchevêtrement de toutes les relations existantes entre TOUTES les "autres choses".
Et cet épouvantable enchevêtrement ressemble bien à notre TOUT.
Ta remarque repose sur une confusion entre deux niveaux : la compatibilité locale et la compatibilité globale.
Tu dis : il ne suffit pas que chaque autre chose soit compatible isolément. Effectivement, et c’est précisément pour cela que ma formulation est correcte. Dire "aucune autre chose ne l’en empêche" n’a jamais signifié "testons-les une par une, séparément". Cela signifie aucune relation ou interdépendance existante, prise dans son ensemble, ne constitue un obstacle. L’expression "aucune autre chose" désigne déjà l’ensemble des interdépendances : elle ne les dissocie pas, elle les reconduit toutes dans un même critère. Tu ajoutes une précision qui est en réalité déjà contenue dans le principe.
Tu insistes sur l’enchevêtrement total des relations. Cet enchevêtrement n’infirme pas ma position, il la renforce. Si la réalité est un tissu compact de relations ou d'interdépendances, alors une chose ne peut exister que si ce tissu ne la contredit en rien. C’est exactement ce que je formule : l’existence dépend de la non-contradiction globale.
Tu qualifies l’enchevêtrement d' "épouvantable". Mais la complexité factuelle du réel ne change rien au critère logique. Qu’il soit simple ou monstrueusement enchevêtré, la règle reste la même : une chose existe si elle n’est empêchée par aucune relation ou interdépendance réelle. Tu ne critiques pas le principe, tu constates simplement que le réel est complexe. C’est un commentaire empirique, pas une objection conceptuelle.
Là où tu vois un raffinement supplémentaire, je vois une reformulation prolixe d’une idée déjà contenue dans ma phrase. Tu déplies ce que je contracte. Mais conceptuellement, tu restes sur le même terrain, sauf qu'il n'y a dans ma conception des choses aucune notion d'ensemble tout englobant ou de contenant absolu qui n'apporte rien.
Ce que je propose n’est pas une définition du "Tout" ou un catalogue de l’infini. Je parle de ce que la réalité peut effectivement porter, c’est-à-dire de ce qui peut exister sans contradiction avec les autres éléments existants dans la mesure où cette structure est considérée comme donnée. Il ne s’agit pas de savoir tout ce qui existe ou existera, mais de poser un cadre de compatibilité minimale. Ton "épouvantable enchevêtrement" est bien réel, mais il ne nous oblige pas à le connaître entièrement pour en connaître des aspects. C'est juste qu'il nous interdit de les penser isolés ou isolables, et par conséquent qu'il nous serait possible de les connaître complètement.
pauline.px a écrit : 30 nov.25, 05:23
Mais à quoi vous sert votre ignorance sur ce que la réalité peut porter ?
Tu identifies "ignorance" et "critère minimal". Ce sont deux choses différentes.
Je ne prétends pas remplir ce que la réalité peut porter. Je pose un critère de cohérence, justement pour éviter d’y projeter n’importe quoi. Ce critère ne décrit pas le contenu de la réalité, il fixe simplement la condition nécessaire pour qu’un contenu soit recevable : ne pas être contredit par le réel.
Ce n’est donc pas de l’ignorance, mais une borne logique. Le fait que nous en sachions très peu ne change rien au principe.
pauline.px a écrit : 30 nov.25, 05:23
Parce qu'en réalité vous ne savez presque rien de toutes les relations entre toutes les choses.
Mon ignorance n’est pas un défaut, c’est un point de départ méthodologique.
Il ne s’agit pas de tout savoir pour que le cadre fonctionne. Il s'agit de proposer un critère minimal à la fois de cohérence et pour une ontologie non-substantialiste et naturaliste :
"Si quelque chose existe c'est simplement en tant que possible en soi."
"Si quelque chose existe c'est simplement parce que rien ne l'empêche d'être."
pauline.px a écrit : 30 nov.25, 05:23
Objective ?
En quoi une "chose possible" ou un "événement possible" est-elle objective ?
Exemple SVP
La possibilité dont je parle n’est pas psychologique, ni imaginative, ni probabiliste.
Elle ne dépend pas de nos représentations. Elle dépend d’un fait très simple : sa compatibilité avec les autres possibles dans la trame. Quelque chose est objectivement possible si la réalité, dans sa structure de compatibilités et d'interdépendances ne l'empêche d'aucune manière.
Elle est objective relativement cette structure, pas à nos connaissances ou à nos perceptions.
Une chose est "possible" si elle ne viole aucune compatibilité nécessaire dans la trame. Cette restriction structurelle est objective, elle ne dépend pas de l’opinion de quelqu’un.
La possibilité objective = compatible dans le réel, pas dans notre tête.
Tu confonds la carte (ce que nous croyons possible) et le territoire (ce qui n’est pas empêché et permis par des lois, les relations, les structures d'interdépendances existantes).
(Pour exemple tu peux prendre tout ce que tu veux et qui existe.)
pauline.px a écrit : 30 nov.25, 05:23
Parcimonieuse ?
Avec TOUTES les relations entre TOUTES les chose ?
Pourquoi est-ce parcimonieux ?
Tu inverses la logique.
C’est parcimonieux parce que je ne postule rien de plus que ce qui est nécessaire : je ne remplis pas la trame avec des entités ou des causes supplémentaires, je ne construis pas un « tout » exhaustif. Je définis simplement les conditions minimales pour que quelque chose soit possible, et rien de plus.
La parcimonie ne réside pas dans la connaissance totale des relations ou interdépendances, mais dans la méthode : pas de compléments superflus, pas de présupposés absolus, pas d’Absolu ou de contenant ultime.
Ce n’est pas la quantité de relations qui décide du caractère parcimonieux. C’est la règle utilisée pour les traiter. Et ma règle est extrêmement simple : est possible ce que rien, dans les relations ou interdépendances existantes, n’empêche.
Un seul critère. Pas d’ontologie surchargée. Pas de spéculation sur ce que “pourrait“ ou “devrait” être le réel. Juste : non-contradiction avec ce qui est.
Toi, tu focalises sur l’abondance des relations ou interdépendances concrètes. Mais la parcimonie porte sur le principe, pas sur la complexité du monde auquel il s’applique. Il existe énormément de faits, cela n’empêche pas qu’une règle simple puisse suffire à en déterminer les contraintes.
À chaque objection, tu confonds le principe logique que je formule avec la description empirique du monde.
Je n’essaie pas de simplifier le monde, je définis un critère minimal pour savoir ce qu’il peut porter sans contradiction.
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