
580 historiens demandent la «Liberté pour l’histoire»
580 historiens poursuivent leur combat contre «l’interventionnisme» de la loi. Regroupés dans une association baptisée «Liberté pour l’histoire», ils réclament notamment l’abrogation des principales dispositions de la loi reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Cette association a pour vocation de «défendre la liberté d’expression des historiens contre les interventions politiques et les pressions idéologiques de toute nature et de toute origine». Ces historiens ont décidé de s’organiser afin de mieux se défendre face aux groupes de pression.
Les pétitionnaires demandent l’abrogation des principales dispositions de la loi «reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme un crime contre l’humanité», mais aussi la suppression de plusieurs articles des lois réprimant le négationnisme, reconnaissant le génocide arménien et rendant hommage aux rapatriés. Selon eux, ces textes «ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver […]». Les signataires dénoncent «les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l’appréciation des événements du passé» et «les procédures judiciaires touchant des historiens». Parmi eux, on retrouve des historiens réputés comme Alain Decaux, Alain Besançon, Jean-Claude Casanova, Stéphane Courtois, Max Gallo, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Nora, Michel Winock…
A l’origine de cette affaire, rappelons-le, il y a les poursuites judiciaires initiées par trois associations - dont le Collectif des filles et fils d’Africains déportés - contre l’universitaire Olivier Petré-Grenouilleau pour «apologie de crime contre l’humanité» et «diffamation publique raciale». Celui-ci aurait déclaré, le 12 juin dernier dans le Journal du dimanche, que l’esclavage est «un phénomène qui s’est étendu sur treize siècles et cinq continents» et que «les traites négrières ne sont pas des génocides», car «la traite n’avait pas pour but d’exterminer un peuple».