Babylone la Grande.

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inconnu

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 05:41

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Enki / Êa


Enki (sumérien) / Êa (terme utilisé par les akkadophones). - Dieu mésopotamien de l’eau, il règne sur l’Océan primordial. Inventeur et défenseur des humains, maître de toutes les opérations d’exorcisme, père de Marduk, et qui résidait au temple de l’Apsû, dans la ville d’Eridu.

Il est aussi le dieu de la sagesse, l’inventeur de l’écriture, de l’artisanat et des sciences.
Dans les textes religieux, Êa joue le rôle de créateur, de démiurge et de gouverneur de l'humanité. Êa est l'Oannès des fragments de Bérose, l'Euahanès d'Hyginus, et l'Oes d'Helladius; il est le pendant du dieu Thoth de l'Égypte, et du Taout de la Phénicie, et, comme eux, auteur de toute science et de toute civilisation.

Il reçoit, dans les inscriptions, les qualifications d' « antique », de « père des dieux » ; de « seigneur du monde inférieur, seigneur des ténèbres, maître des trésors cachés, celui qui fait parcourir au soleil les quatre régions du ciel ». Il est le révélateur de l'astronomie, l'inventeur de l'écriture et de tous les arts; c'est lui qui apprit aux humains comment le monde avait été formé; il est l'auteur de la genèse chaldéenne.

La forme grécisée de son nom Oannês, est une légère déformation du nom assyrien Êa-nunu « Ea poisson », de même que la forme transcrite par Hygin, Euahanès, en a conservé la dénomination suméro-akkadienne Êa-Han, qui signifie aussi « Êa-poisson ». Celle étymologie est en harmonie parfaite avec la description que

Bérose nous a transmise de cette divinité :

« Ce monstre, dit-il, avait tout le corps d'un poisson, mais au-dessous de sa tête de poisson, une seconde tête qui était celle d'un homme, des pieds d'homme sortant de sa queue, et une parole humaine; son image se conserve jusqu'à ce jour. »

http://www.cosmovisions.com/$Enki.htm

inconnu

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 05:52

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Inanna / Ishtar


Inanna (= Dame du Ciel, ou Dame de An (son père ou époux), en sumérien) / Ishtar (en akkadien), parfois appelée Bêlet (= la Souveraine) - Déesse composite de la guerre et de la discorde à Sumer, et de l'amour et de la volupté dans l'espace sémitique. Initialement célébrée à Uruk, sont culte se répand ensuite partout (grands temples à Ninive, Arbèles et Kalah). On l'associe couramment à la planète Vénus (et elle sera d'ailleurs plus tard assimilée par les Grecs à leur déesse Aphrodite (via sa version assyrienne Astarté), et par les Romains à leur Vénus).

Un récit mythologique décrit sa descente aux Enfers où elle est retenue prisonnière. Pour s'en évader, elle conclut un marché qui laisse son amant Dumuzi / Tammuz captif à sa place. On a vu dans ce mythe une évocation de la planète du cycle de la planète Vénus, qui d'étoile du soir devient étoile du matin après sa disparition. Le même type d'interprétation a été donné par A. Aveni au mythe aztèque de Quetzalcoatl.

L'élément passif et féminin dans le panthéon assyro-babylonien est, comme dans toutes les religions de l'Asie occidentale, représenté par une foule de divinités femelles qui dérivent les unes des autres et ne sont, au fond, que les manifestations diverses de la même déesse qui change de noms et d'attributs, suivant qu'on l'envisage comme divinité sidérale, terrestre ou infernale, ou comme épouse de tel ou tel dieu, car chaque dieu a une compagne.

En assyrien, on l'appelle généralement Ishtar, mot d'où est dérivé le nom d'Astarté; ses deux temples les plus célèbres sont ceux de Ninive et d'Arbèles où elle était représentée sous les deux principaux aspects de sa multiple nature; on invoque constamment, comme deux divinités parèdres, « Ishtar de Ninive » et « Ishtar d'Arbèles ».

En Basse-Mésopotamie, c'est à Uruk ou Erech qu'il faut chercher l'origine de son culte; on l'honore sous le nom de Nanâ. Nabuchodonosor appelle Nanâ ou Anna, « la mère d'Uruk, la dame d'Uruk, » et il restaure son vieux temple nommé en suméro-akkadien le E-Anna ou E-hili-Anna, « la demeure d'Anna » ou « la demeure de la splendeur d'Anna ». Le nom d'Anna ou Anat qu'on lui donne, est le féminin d'Ana, et il a formé le grec Anaïtis, comme Nana a formé pour les Grecs Nanaea. Pour désigner la même divinité on emploie encore les noms de Malkit, Anunit, Zarpanit, Belit, Allat, et d'autres moins usuels.

Elle est Belit quand on l'invoque comme reine des dieux et des hommes, maîtresse de l'univers organisé; Damkina, envisagée comme souveraine des ondes; épouse du dieu-poisson, dans lequel se personnifie Êa, l'intelligence divine; Ishtar, à la fois comme guerrière, « reine des batailles » et déesse des amours, épouse de Dumuzi ou Tammuz, le jeune dieu lumineux ravi à la fleur de l'âge, enfin comme présidant à la planète Vénus; Zirbanit ou Zarpanit, comme formatrice des germes, déesse de la fécondité chez les êtres animés; génératrice, Muallidat (Mylitta), honorée par les prostitutions sacrées de Babylone; Anunit, comme « l'étoile du fleuve Tigre », comme la planète Vénus en tant qu'associée conjugalement au Soleil; Gula, comme lune, et par suite triforme, et se confondant avec Sin; enfin Allat comme déesse chthonienne et funèbre, reine des enfers On la représente comme l'épouse de Bel-Marduk, comme l'épouse de Shamash, comme l'épouse de Adar-Sandan. De même que Hécate chez les Grecs, elle change de nom avec les phases de la lune croissante, pleine et décroissante; aussi avait-elle à Borsippa trois sanctuaires a la fois, réunis dans une même, enceinte : « le grand temple, le temple de la vie et le temple de l'âme vivante. »

Tantôt, la déesse a un aspect guerrier et préside aux combats, tantôt elle est la déesse de l'amour et de la volupté et son symbole est la colombe, tantôt elle est la déesse mère et tient son enfant dans ses bras

Ishtar a son rôle et ses attributs dans le ciel, aussi bien qu'Allat, la reine des enfers, qui parfois lui est opposée, comme dans le poème de la descente d'Ishtar aux enfers, où elle est sa soeur et sa rivale.

http://www.cosmovisions.com/$Ishtar.htm

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 05:54

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Peut-être que vous commencez à percevoir les analogies de ces "anciens cultes" avec certaines religions d'aujourd'hui.


Mais, je n'ai pas encore fini. :)

inconnu

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 05:59

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Nergal / Irra


Nergal (en sumérien = Autorité de la Grande-Ville, autrement dit de l’Enfer) ou Irra (Erra) est le dieu mésopotamien des maladies et de la guerre. Il est la principale divinité infernale, et l’époux d’Ereshkigal. Augure de malheur, la planète Mars lui était associée par les astrologues.

Nergal était originairement la divinité tutélaire de la ville de Cutha (Kutu). C'était le dieu lion, ilu Ariu. Son nom signifie « celui qui piétine », et vient de ce que les Babyloniens avaient remarqué le mouvement rétrograde de la planète Mars. Il était adoré sous la
figure d'un lion; aussi, les lions ailés qui entraient dans la décoration symbolique des palais, sont-ils appelés des nirgalli; on le représente souvent avec une tête de lion sur un corps d'homme, et tenant à la main un glaive.


Les inscriptions le qualifient « le grand héros, le roi des mêlées, le maître des batailles, le champion des dieux, le dieu de la chasse. » Ces titres ressemblent fort à ceux de Adar-Sandan; aussi, il est parfois difficile de distinguer ces deux divinités d'après leurs attributs caractéristiques.

Les Cuthéens transportés à Samarie adoraient, prétend une tradition rabbinique, le dieu Nergal, sous la figure d'un coq. Cette assertion n'est peut-être pas tout à fait une simple invention des rabbins, car sur plusieurs cylindres assyriens-bayloniens, on voit un coq placé comme attribut â côté du dieu Nergal; il en est un, même, qui offre la figure d'un dieu, à pieds et à queue de coq. Rappelons-nous enfin que les Yézidis de nos jours, adorent leur divinité suprême sous la forme d'un coq de bronze.

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 06:02

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Raman / Bin


Raman, auquel les assyriologues ont longtemps donné le nom de Bin, est le dieu assyro-babylonien de l'atmosphère et du firmament; c'est le ciel lumineux des étoiles fixes. Ses principaux titres sont « le ministre du ciel et de la terre, le distributeur de l'abondance, le seigneur des canaux », dans lesquels résidait toute la fertilité du pays, « le chef bienfaisant, le dieu de la fécondité. »


Étant le dieu de l'atmosphère, on l'appelle aussi « le seigneur de la tempête, du tourbillon, l'inondateur »; on dit des rois conquérants qu'ils « dévastent les contrées ennemies comme le tourbillon de Raman » et on appelle ce dieu, « celui qui balaie de sa tempête les rebelles et les pays ennemis. »

Son attribut ordinaire sur les monuments est le foudre; sur un bas-relief, nous voyons porter au milieu d'une procession sa statue, le front armé de quatre cornes, debout, tenant la hache et le foudre. Sur un autre monument, il est muni de quatre grandes ailes, vêtu en roi, coiffé de la tiare à plusieurs paires de cornes superposées, et il poursuit de sa foudre un génie des ténèbres représenté sous les traits d'un monstre.

C'est à titre de dieu de la foudre et du feu céleste, que l'expression idéographique de son nom signifie le feu. Ce caractère igné était symbolisé par la couleur rouge dont était revêtu extérieurement l'antique temple de ce dieu dans la ville d'El-Assur (Ellassar).

Raman, comme dieu du firmament lumineux est aussi représenté par l'image d'un chien, symbole de la lumière, chez les Assyro-Babyloniens. Comme Marduk, enfin, il fut originairement un dieu solaire; c'était le soleil envisagé comme amenant et produisant les pluies; c'est pour cela qu'il est appelé parfois hyperboliquement « le soleil du Sud au plus haut de sa course. ».

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 06:05

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Ningirsu / Ninurta


Ningirsu (= Seigneur de la ville de Girsu, en sumérien) / Ninurta (= Seigneur de la Terre), fils d’Enlil, est le dieu de la guerre et de la chasse mésopotamien. D’abord tenu pour dieu de l’agriculture. Il est à partir du IIIe millénaire très célébré pour avoir été le champion des dieux et le sauveur du pays contre les barbares.
Le dieu de la force, qui présidait à la planète Saturne et qui fut l'analogue de l'Héraclès grec porte dans les textes cunéiformes un nom composé de deux éléments idéographiques Nin-ib ou Nin-dar. Les Grecs l'ont appelé Sandan, et on l'a assimilé à Adar, le dieu de la force chez la plupart des nations sémitiques.

Quoiqu'il en soit, le caractère et le rôle de ce dieu, dans la mythologie assyro-babylonienne sont bien connus; aucune divinité n'est plus fréquemment invoquée a Ninive; elle occupe une place moins prépondérante à Babylone.

On lui donne les épithètes de « terrible, seigneur des braves, maître de la force, exterminateur des rebelles, seigneur du glaive et des a armées. » Il se confond avec le personnage de Nemrod mentionné dans la Nemrod de la Bible, et personnifie la force et la vaillance, à la chasse comme à la guerre.

Le roi Samsi-Raman III s'était mis particulièrement sous la protection de Adar-Sandan, et nous avons reproduit l'invocation qu'il lui adresse en tête du récit de ses exploits guerriers.

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 06:10

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Assur


Assur (ou Ashur), nom de la première capitale de l’Assyrie et du dieu national assyrien, et, partant, le souverain de tous les dieux. Créateur du ciel d’Anu et de l’humanité, c’est un dieu guerrier.

Quand puissance de Babylone s'effaça devant celle de Ninive. Le dieu national des Assyriens, Assur, prit alors la première place. Pour faciliter la substitution, on identifia Assur avec l'antique Anshar babylonien. Assur devint donc :

« roi de la totalité des dieux, créateur de soi-même, père des dieux, créateur du ciel d'Anu et de l'enfer, auteur de la totalité des hommes, habitant les cieux brillants, Seigneur des dieux, qui fixe les destins... ».

Son nom signifiait le bienveillant néanmoins, Assur était surtout un dieu guerrier, qui partageait les instincts belliqueux de son peuple. Il accompagnait les armées dans les combats, luttait à leurs côtés, dirigeant les coups des soldats, et rendant leurs armes victorieuses. Aussi recevait-il les prémices du butin, et les peuples vaincus devenaient ses sujets.

Il ne dédaignait pas d'ailleurs d'apparaître à ses fidèles pour stimuler leur courage et accroître leur confiance, tel ce roi de Lydie auquel il se montra et dit expressément :

« Embrasse les pieds du roi d'Assur, Assourbanipal, et, en son nom, tu triompheras de tes ennemis».

On figurait généralement Assur sous la forme d'un disque ailé, ou encore monté sur un taureau ou flottant dans les airs. C'étaient là des représentations guerrières.

Mais Ashour n'était pas seulement un dieu belliqueux. En sa qualité de divinité suprême, il était aussi le grand dieu de la fertilité. On le représentait alors environné de rameaux, et on lui donnait pour attribut une chèvre. Son épouse est Inanna / Ishtar

Assur (personnage de la Bible). - Deuxième fils de Sem, contemporain de Nemrod. Chassé par celui-ci des plaines de Sepnaar, il s'établit à l'Est du Tigre, y fonda le royaume d'Assyrie, et bâtit Ninive.

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 06:14

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Adad


Adad. - Nom sémitique du dieu mésopotamien qui présidait à la pluie, à l’orage, aux tempêtes et aux autres phénomènes atmosphériques. Il a progressivement absorbé la personnalité de son équivalent sumérien Ishkur.

Adad, que l'on représente généralement debout sur un taureau et tenant à la main les foudres, est le dieu de l'éclair, de la tempête. C'est lui qui déchaîne les orages, fait gronder le tonnerre, et courbe les arbres sous la fureur des vents.

Enveloppé dans la nuée sombre, il rugit de sa voix puissante. Lorsque Bel a décrété le déluge, Adad est l'exécuteur des volontés du dieu son tumulte atteint jusqu'aux cieux.

Adad cependant n'a pas que cet aspect terrible. La pluie qui dévaste est aussi la pluie qui féconde. De même, Adad, dieu de la tempête, est également le dieu qui amène le bon vent, et, à sa suite, la pluie bienfaisante. Il est le dieu de l'inondation qui fertilise et c'est par sa faveur que chaque année, à l'époque des crues, la terre se couvre du limon nourricier.

Aussi lorsque Bêl voulut punir les hommes par une série de fléaux, il s adressa d'abord à Adad :

En haut, Adad épargna la pluie; - Elle fut obstinée, en bas, la crue, elle ne monta plus dans la source; - Le champ diminua ses profusions.

Enfin, Adad partageait avec Shamash le privilège de révéler l'avenir; il était, lui aussi, le « seigneur de la vision ».
Dans ses diverses attributions Adad avait pour associée sa compagne, la déesse Shala.


Adad, nom porté dans la Bible par plusieurs rois d'Idumée et de Syrie, qui furent en guerre avec les Juifs : l'un d'eux fut tué par David; un autre assiégea Achab dans Samarie puis défit ce prince; un troisième, plus connu sous le nom de Ben-Adad, combattit Joram

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 06:24

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Enlil / Bêl


Enlil, Ellil (= seigneur de l’atmosphère, en sumérien) - Dans le panthéon mésopotamien, il est avec Ea et Anu l'un des trois dieux cosmiques, plus particulièrement associé à la Terre et l'instigateur du Déluge. Mais il est aussi une divinité bienfaisante, à qui on attribue l’invention de la charrue et de la pioche.

Son culte est surtout concentré à Nippour, où il porte le titre de Bêl (Seigneur) et où se trouvait son temple principal, qui portait le nom de Temple (de la) Montagne, un de ses épithètes. Ce dieu perdra progressivement de l'importance et sera peu à peu remplacé par Anu, puis par Marduk.

Dans le pays de Sumer et particulièrement à Nippour, on adorait primitivement Enlil, seigneur de l'atmosphère. Enlil était le dieu de l'ouragan, et il avait pour arme l'amaru, c'est-à-dire le déluge. Comme le Zeus des Grecs, il symbolisait les forces de la nature, et, de même que Zeus, il ne tarda pas à être considéré comme le maître des destinées humaines.

Quand les gens de Babylone annexèrent les divinités de Sumer, ils n'eurent garde d'oublier Enlil, et en firent même le deuxième élément de la triade suprême. Ils se contentèrent de changer son nom et de substituer à celui d'Enlil le nom plus général de Bêl, qui veut dire « Seigneur Bêl » est donc le seigneur par excellence, dont la domination s'exerce sur tout le monde terrestre. On l'appelle « le roi des pays », ou encore « le seigneur des régions ».

Bien qu'il ait dans le ciel, ainsi qu'Anu, sa promenade réservée, « la route de Bêl », Bêl réside d'ordinaire sur la Grande Montagne de l'Est. Il y accueille chaque année les autres dieux pour fixer les destins du monde, et, dans cette assemblée auguste, c'est à lui qu'appartient la décision suprême.

Comme Anu, Bêl est le dépositaire des insignes de la royauté, et il les dispense à la créature de son choix. Les rois ne sont donc que les représentants ou vicaires, les patésis, de Bêl. Pour qu'ils s'élèvent au-dessus des autres hommes, il suffit que le dieu prononce leur nom, car la parole de Bêl est toute-puissante :

La parole de Bêl est un souffle, l'oeil ne la voit pas...
Sa parole est un déluge qui s'avance, qui n'a pas de rival
,
Sa parole sur les cieux en repos fait reposer la Terre ;
...
Sa parole, lorsqu'elle marche humblement, elle détruit la contrée,
Sa parole, lorsqu'elle marche grandement, accable les maisons, elle fait pleurer le pays ! ...
A sa parole les cieux en haut se calment d'eux-mêmes...


Bêl est donc pour les hommes le dispensateur des biens et des maux. C'est lui notamment qui, dans un jour de colère, fit pleuvoir le déluge pour anéantir l'humanité. Mais il n'hésite pas aussi à intervenir pour délivrer la terre des monstres qui l'infestent. Témoin sa lutte avec le dragon.

En ce temps, les habitants des villes étaient dans la désolation, car un dragon, issu des flots de la mer, ravageait toute la contrée. Ils se lamentaient et allaient répétant :

« Qui combattra le dragon et renverra le dragon dans la mer? »

Les dieux émus tinrent conseil. Bêl leur fit la description du monstre :

« Il a, dit-il, cinquante doubles lieues de long, et sa bouche est large de six coudées. »

Tous les dieux tremblaient d'effroi, et nul n'osait affronter le monstre, bien qu'au vainqueur fût réservé le privilège de régner en maître sur la terre. Sur les exhortations de Sîn, le dieu Tichkhon cependant tenta l'entreprise, mais sans succès. Bêl à son tour essaya. En vain commença-t-il par soulever un nuage et déchaîner une affreuse tempête pour anéantir le dragon; il ne parvint à vaincre le monstre qu'en jetant sur lui le sceau de son âme. Abattu enfin, le dragon expira, après que son sang eût coulé pendant trois ans, trois mois et un jour. Et Bêl conquit de la sorte la suprématie sur la terre. Au temps où, sous le nom d'Enlil, Bêl régnait à Nippour, il avait pour compagne Ninlil. Par la suite son épouse fut adorée sous le nom de Ninahasag (« la dame de la montagne », parce qu'avec lui, elle résidait sur la Montagne de l'Est. On l'appelait aussi Bêlit, c'est-à-dire « la Dame ». Bien qu'elle porte quelquefois le titre de
mère des dieux
Ninharsag ou Bêlit n'exerce sur l'olympe babylonien aucune suprématie. Par contre, elle nourrit de son lait sacré ceux que Bêl a destinés à devenir rois parmi les humains. Ainsi, grâce à elle, les souverains de la terre peuvent-ils se glorifier d'une origine céleste.

inconnu

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 06:46

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La religion assyro-baylonienne

La démonologie mésopotamienne

Esprits, anges et démons de l'ancienne Mésopotamie

Au-dessous des grands dieux qui personnifient les forces de l'univers et forment la cour suprême du panthéon, l'imagination des Babyloniens avait conçu l'existence de divinités inférieures qui se comptent par milliers, si bien que leur hiérarchie et leurs attributs demeurent, la plupart du temps, dans une inextricable confusion.

Chaque ville avait sa divinité préférée et tutélaire, dont le renom de puissance était plus ou moins répandu, selon que la cité elle-même étendait son action plus ou moins loin en dehors de ses murailles. Nous connaissons, par exemple, le dieu Sita qui avait son
culte dans la ville de Bit-Adar, voisine d'Arbèles, et dont le nom paraît se rapprocher de celui de Seth, le patriarche biblique.


Ailleurs, on adore particulièrement le dieu Serpent (Serah) dont l'image figure sur le caillou Michaux et sur de nombreux cylindres; il est parfois représenté avec une tête humaine comme l'Asclépios Glycon de la mythologie hellénique. Son culte très répandu, a sans doute donné naissance à l'anecdote du dragon racontée dans la Bible à la suite du livre de Daniel. Le dieu Serpent rappelle le reptile tentateur de la Genèse; souvenons-nous aussi du Serpent d'airain qui, à Jérusalem, au temps du roi Ézéchias, était l'objet d'un culte idolâtrique.

Un bas-relief de Koyoundjik représente un sacrifice offert dans le camp de Sennachérib à des dieux Serpents. Les deux reptiles ont des têtes de quadrupèdes et ils sont fixés par le cou a une barre transversale qui les tient suspendus; devant eux est un trépied sur lequel brûlent des parfums; plus loin, un vase posé sur un piédestal, contient l'eau du sacrifice, et deux pontifes, en adoration, récitent les prières préparatoires, tandis que le victimaire amène le bouc qui doit être immolé.

On cite un dieu Sarru-idku, en suméro-akkadien Lugal-turda, qui se métamorphose en « oiseau de la tempête », sorte d'oiseau gigantesque et fabuleux comme le rokh des contes arabes. On nous raconte comment cet oiseau déroba un des principaux talismans de la puissance des dieux; comment Anu et Bel-Marduk ordonnèrent à Raman et à Nabu de le tuer; comment ceux-ci conseillèrent de le chasser seulement de la présence des dieux; comment enfin, à leur place, Marduk se chargea de l'oeuvre de destruction qui est retracée sur plusieurs cylindres. Citons encore, entre autres, Nirba, le dieu des moissons et de la fertilité des champs; Dibbara, le dieu de la peste on du choléra, proche parent, sans doute, du génie Namtar.

Isdubar, le héros de l'épopée chaldéenne du déluge, est formellement donné comme un dieu dans certains textes; c'est un personnage de l'Olympe assyrien et il n'est autre que le dieu Feu (is-bar) des textes suméro-akkadiens, dont le culte paraît avoir eu beaucoup d'importance aux époques primitives; ce nom de dieu du feu qui lui est donné, explique les légendes judéo-musulmanes relatives à la fournaise de Nemrod, puisque Nemrod n'est autre qu'Isdubar.
C'est lui qu'on invoque dans l'hymne suivant qui fait partie du grand recueil magique copié par ordre d'Assurbanipal :
Ô Feu, seigneur suprême, qui s'élèves dans le pays; héros, fils de l'Océan, qui s'élèves dans le pays.


Aux archanges qui habitent les étoiles, à ces Igighs et à ces Anunnaks, il faut rapporter les représentations symboliques des astres qu'on voit sur les monuments qui figurent le monde supra-sensible. Ce sont, outre le grand croissant lunaire, le disque solaire et l'étoile d'Ishtar, les sept globules planétaires et des tiges ou hampes verticales, parfois à plusieurs branches et à têtes d'animaux, qui sont l'image d'êtres divins dont nous ne connaissons pas les noms.

On a conjecturé que les Succoth-Benoth des émigrés de Babylone sur la terre d'lsraël, dont il est question dans la Bible, sont peut-être les Pléïades. Il est impossible de rien affirmer de précis à ce sujet.

http://www.cosmovisions.com/$Demonologi ... otamie.htm

inconnu

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 07:05

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La religion assyro-baylonienne

La théogonie et la cosmogonie

L'origine du monde et des dieux en Mésopotamie

La religion de l'Assyrie et de Babylone était, dans ses principes essentiels et dans l'esprit général qui présidait à ses conceptions, une religion de même nature que celle de l'Égypte, et qu'en général toutes les religions du paganisme antique.

Elle était double, et il faut savoir distinguer, en l'étudiant, sa forme extérieure et vulgaire, des doctrines ésotériques exclusivement réservées aux adeptes de la science, c'est-à-dire à la caste sacerdotale.

Le divin y apparaît à la fois un et multiple : un parce que tout ce qui existe émane de lui et qu'il est le grand tout dans lequel toutes choses se confondent et s'absorbent; multiple, parce que tous ses attributs sont considérés comme autant de divinités personnelles qui agissent individuellement chacune pour son compte.

Ces perfections du grand tout sont échelonnées dans un ordre d'émanation qui correspond à leur ordre d'importance, et forment tout un peuple de dieux secondaires, tirés de sa substance. C'est dans ces personnages divins et dans leur nature réciproque que se marquent surtout les différences entre les diverses religions polythéistes, dont le principe primordial est toujours le même.

L'imagination des Égyptiens avait été surtout frappée par les péripéties successives de la course journalière et annuelle du soleil; ils y avaient vu la manifestation la plus imposante de la divinité, celle qui révélait le mieux les lois de l'ordre du monde, et ils y avaient cherché leurs personnifications divines. Les Assyro-Babyloniens, au contraire, adonnés d'une manière toute spéciale à l'astronomie, lurent dans l'ensemble du système sidéral, et surtout planétaire, l'expression du divin. Ils considérèrent les astres comme ses vraies manifestations extérieures, et ils en firent, dans leur système religieux, l'apparence visible des hypostases divines. Aussi, la religion assyrobabylonienne est, avant tout, une religion sidérale.

Les Anciens eux-mêmes s'étaient bien rendu compte de ce caractère particulier de la religion assyro-babylonienne. Après avoir parlé de l'habileté des prêtres de Babylone à construire des thèmes généthliaques, le philosophe juif Philon, ajoute :

« En rattachant ainsi les choses terrestres aux choses d'en haut, et le ciel au monde inférieur, ils ont montré dans cette sympathie mutuelle des parties de l'univers, séparées quant aux lieux mais non pas eu elles-mêmes, l'harmonie qui les unit par une sorte d'accord musical. »

Cherchant à résumer le firmament et la régularité éternelle des mouvements dont il est le théâtre, dans une conception philosophique, et une formule synthétique, les Chaldéens conclurent logiquement à l'existence d'une intelligence ordonnatrice du monde et des mouvements célestes, dune force suprême et unique qui réglait la marche invariable des planètes et des étoiles.

« Ils attribuent, raconte Diodore de Sicile, l'ordre et la beauté qui règnent dans l'univers, à une providence divine, et ils prétendent que, pendant l'âge actuel, les phénomènes, quels qu'ils soient, qui se passent aux cieux, s'accomplissent, non pas au hasard ni spontanément, mais en vertu d'une décision des dieux, fixée d'avance et fermement arrêtée. »

Cette loi universelle, c'était ce que toute l'antiquité appelait la destinée, l'inéluctable fatalité, gouvernant les dieux eux-mêmes, impuissants comme les hommes, à se soustraire à sa dévorante action.

Tel fut donc le résultat général de la science astronomique des Assyro-Babyloniens : elle les conduisit à croire qu'il y avait un dieu supérieur à tous les dieux de leur panthéon. Aussi, la donnée essentielle des spéculations théogoniques des savants chaldéens peut-elle se résumer de la manière suivante :

un premier principe immatériel, encore confus, d'où dérivent tous les autres dieux; c'est Ilu, dont le nom signifie « le dieu » par excellence, « ce qui est divin » . Sa conception étai[ trop compréhensive, trop vaste, pour recevoir une forme extérieure bien déterminée et, par conséquent; les adorations habituelles du peuple; à ce point de vue les Grecs lui trouvaient une certaine analogie avec leur Cronos.

A une époque assez tardive, on le confondît avec ses principales émanations : à Ninive, on finit par l'identifier avec le dieu Assur, et à Babylone avec Bel-Marduk. Alors et à ce titre seulement, on l'invoque et on sculpte son symbole formé d'un disque ailé, ou son image composée ordinairement d'un buste humain coiffé de la tiare royale, émergeant d'un cercle porté sur deux grandes ailes d'aigle et la queue du même oiseau. C'est le El sémitique, assimilé au dieu protecteur national de Ninive ou de Babylone.

De ce premier principe dont l'essence est indéterminée et dont les théologiens n'osant sonder la nature, ne parlent presque pas, émanent un principe mâle, l'Abîme (Apsu) et un principe femelle qui en est la forme passive et le reflet, c'est la mer chaotique (Mummu Tiamat). Ce couple engendre une autre dualité de mâle et de femelle, La'hamu et Lu'hmu, les deux formes active et passive de la substance, qui elles-mêmes produisent Sar ou Assur et Kisar ou Seruya. Enfin, au moment où l'univers se détermine sous sa forme ordonnée, sort une triade de Dieux cosmiques, Anu, Bel et Êa, c'est-à-dire le père, la mère et le fils, comme dans les familles humaines.

Voici, à l'appui de cette théorie, le début de la narration cosmogonique trouvée dans les ruines du palais d'Assurbanipal :

Du temps où, en haut, le ciel n'était pas encore nommé et, en bas, la terre restait sans nom, l'Abîme (Apsu) sans limites fut leur générateur et la mer chaotique (Mummu Tiamat) celle qui enfanta leur ensemble. Leurs eaux confluaient en un, aucune troupe d'animaux n'était encore rassemblée, aucune plante n'avait poussé. Du temps où aucun des dieux n'avait encore été produit, où ils n'étaient pas désignés par un nom, où aucun destin n'était encore fixé, les grands dieux furent ensuite formés. Lu'hmu et La'hamu furent produits les premiers, et ils grandirent dans la solitude. Sar (Assur) et Kîsar (Seruya) furent produits ensuite. Puis il s'écoula une longue suite de jours et Anu, Bel et Êa naquirent d'Assur et de Seruya.

inconnu

inconnu

Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 07:27

Message par inconnu »

La religion assyro-baylonienne

Chose bien singulière, Damascius a conservé intact et sans altération le dépôt de cet enseignement religieux retrouvés bien plus tard par les archéologues dans les documents cunéiformes et qui remonte à l'époque proto-babylonienne. On dirait presque que l'auteur grec a traduit le document même que nous venons de rapporter :

« Parmi les barbares, dit-il, les Babyloniens paraissent passer sous silence le premier de tous les principes, et ils en imaginent ensuite deux, Taothé (Tiamat) et Apasôn (Apsu), faisant d'Apasôn l'époux de Taothé, qu'ils appellent la mère des dieux. Ils font naître de leur union un fils unique, Moymis (Mummu) qui me paraît être le monde intelligible, issu des deux premiers principes. Des mêmes, sort ensuite une autre génération, Doché et Dachos (corrigez Lachmê et Lachmos = La'hamu et Lu'hmu). Succède une troisième, (les mêmes parents, Kissarê (Kî-Sar) et Assôros (Assur = Sar), de qui naissent trois dieux : Anos (Ana = Anu), lllinos (corrigez : Illimos, Elim = Bel) et Aos (Ea); enfin le fils d'Aos (Êa) et de Daokê (Daokina) est Bêlos (Bel-Marduk), qu'ils disent avoir été le démiurge. »

Les trois dieux de la triade suprême reçoivent, en suméro-akkadien, les appellations caractéristiques qui suivent :

E-Sar ou « demeure du firmament »; E-Kur ou « demeure de la terre »; enfin E-a « demeure des eaux ». Ces dieux représentent donc les trois grandes zones cosmiques qu'avaient imaginées les savants chaldéens : le ciel, la terre et I'océan. Le dieu Bel auquel une tablette mythologique donne, sous forme d'invocation ou de litanie, jusqu'à trente et un titres différents, est généralement qualifié de « fondateur, seigneur du monde, seigneur de toutes les contrées, roi des esprits. Sous sa forme suprême, c'est-à-dire quand il est appelé simplement Bel, sans aucun surnom, il est représenté assis sur un trône, avec une figure entièrement humaine, en costume de roi, la tiare munie de cornes de taureau, symbole de puissance. Bel se confond plus tard, à Babylone, avec sa principale émanation, Marduk, le dieu de la planète Jupiter, et à ce titre il peut, lui aussi, être considéré aussi bien que Êa, comme le démiurge et l'organisateur du monde.

La triade suprême, Ann, Bel et Êa, est représentée sur un cylindre, par l'emblème traditionnel de la divinité abstraite, surmonté de trois têtes, pour indiquer que ces trois dieux ne forment en réalité qu'un seul Dieu.

Leurs formes passives ou leurs épouses sont Anatu, Beltu et Damkina. Anu et Anatu engendrent Isu, Ishtar et Raman; Bel et Beltu ont pour enfants Sin, Belit Rabitu, Adar ou Sandan, Rabtum, Nergal et Las; enfin Êa et Damkina produisent Marduk et Zarpanit. Il faut encore ajouter, comme fils de Sin et de Belit, le dieu Shamash; et comme enfants de Marduk et de Zarpanit, le dieu Nabu et la déesse Tasmitu. Au-dessous enfin, se rangent, dans des générations successives, les nombreuses légions des dieux inférieurs, de sorte que tout le panthéon chaldéo-assyrien est issu des trois premières triades cosmiques Anu-Anatu, Bel-Beltu, Êa-Damkina.

La science de la filiation des dieux et de leur caractère cosmique dont nous retrouvons l'expression dans les textes mythologiques, ne franchit jamais le seuil de l'école; elle conserva toujours son caractère hiératique et mystérieux comme tout ce qu'enseignait la caste sacerdotale des Babyloniens. Peut-on dire qu'il y eut, dans la suite des siècles, des réformes engendrées par ces querelles théologiques? C'est probable, Toujours est-il que de nombreux documents donnent à la grande triade Anu, Bel et Êa, un caractère qui, de prime abord, ne paraît guère se concilier avec son rôle cosmique, car elle personnifie l'abîme, le chaos, les ténèbres et la confusion. Voici dans quel ordre d'idées rentre cette conception.

Anu, Bel et Êa, dieux de l'origine des choses avant la création des mondes, dieux présidant au chaos primordial des éléments, avant que le démiurge eût mis chaque chose à sa place et, créé les êtres, sont par conséquent les puissances des ténèbres et de la confusion, et ils gardent ce caractère même après que le monde est organisé. Personnifiant le chaos, ils deviennent les dieux du mal, les antagonistes des dieux, émanés d'eux pourtant, qui ont organisé l'univers et président au maintien de l'ordre qui le régit.

Remarquez que des doctrines cosmogoniques semblables pour le fond à celles-ci, forment la base de la mythologie hellénique :

Zeus, le roi du monde organisé, fait la guerre à Cronos son père, qui personnifie le chaos, les éléments avant la création; il le chasse du trône et il foudroie les Titans qui composent son armée. Ainsi, ce n'est que jusqu'au moment où les grands luminaires du soleil (Shamash), de la lune (Sin) et de la planète Vénus (Ishtar), commencent leur marche régulière à travers les espaces, qu'Anu règne seul en maître absolu sur le ciel : dès que le monde est créé, le chaos reste son domaine; il est l'ennemi de l'univers organisé et des dieux qui président à l'harmonie des mouvements sidéraux. Un fragment épique sur les premières générations monstrueuses développées au sein du monde encore chaotique, décrit comme il suit l'empire d'Anu et de Mummu-Tiamat (les points de suspension (...) marquent les lacunes dans le document original

Sur une stèle on n'écrivait pas encore, rien n'était ouvert, les corps et les productions sur la surface de la terre n'avaient pas encore commencé à pousser. Rien ne s'élevait de la terre; et je ne m'en approchais pas. Des guerriers aux corps d'oiseaux du désert, des êtres humains avec des faces de corbeaux, les grands dieux les avaient créés, et sur la terre les dieux avaient créé pour eux une demeure. Tiamat leur donnait leur force, la dame des dieux avait élevé leur vie. Au milieu de la terre ils avaient crû et étaient devenus grands et leur nombre s'était accru. Sept rois frères, de la même famille, et six mille en nombre était leur peuple. Banini leur père était roi, leur mère était la reine Melili; le frère aîné parmi eux, qui marchait devant eux, Menamgab était son nom; le second frère parmi eux, Medudu était son nom; le troisième frère parmi eux, ...pah était son nom; le quatrième frère parmi eux, ...dada était son nom; le cinquième frère parmi eux, ..takli était son nom ; le sixième frère parmi eux, ...ruru était son nom ; le septième frère parmi eux, ...rara était son nom.

Pour mieux saisir la portée cosmogonique de ce document, il faut en rapprocher le fragment de Bérose qui relate les mêmes doctrines cosmogoniques :

« Il y eut un temps où tout était, ténèbres et eau, et dans ce milieu s'engendrèrent spontanément des animaux monstrueux et des figures particulières : des humains à deux ailes, et quelques-uns avec quatre, à deux faces, à deux têtes, l'une d'homme et l'autre de femme, sur un seul corps, et avec les deux sexes en même temps; des hommes avec des jambes et des cornes de chèvres ou des pieds de cheval; d'autres avec les membres postérieurs d'un cheval et ceux de devant d'un homme, semblables aux hippocentaures. Il y avait aussi des taureaux à tête humaine, des chiens à quatre corps et à queue de poisson, des chevaux à tête de chien, des hommes également à tête de chien, des animaux à tête et à corps de cheval et à queue de poisson, d'autres quadrupèdes où toutes les formes animales étaient confondues, des poissons, des reptiles, des serpents, et toutes sortes de monstres merveilleux présentant la plus grande variété dans leurs formes, dont on voit les images dans les peintures du temple de Belos (Ê-Sakil). Une femme nommée Omoroca (Um-Uru , la mère d'Uruk ), présidait à cette création; elle porte dans la langue des Chaldéens le nom de Thavath (Tiamat), qui signifie en grec « la mer; » on l'identifie aussi à la lune. Les choses étant en cet état, Belos (Bel-Marduk) survint et coupa la femme en deux; de la moitié inférieure de son corps il fit la terre, et de la moitié supérieure le ciel, et tous les êtres qui étaient en elle disparurent. Ceci est une manière figurée d'exprimer la production de l'univers et des êtres animés, de la matière humide. Belos alors se trancha sa propre tête, et les autres dieux, ayant pétri le sang qui en coulait avec la terre, formèrent les hommes, qui pour cela sont doués d'intelligence et participent de la pensée divine. C'est ainsi que Bêlos, que les Grecs interprètent par Zeus, ayant divisé les ténèbres, sépara le ciel et la terre, et ordonna le monde; et tous les êtres animés qui ne pouvaient pas supporter l'action de la lumière périrent. Bêlos, voyant que la terre était déserte, quoique fertile, commanda à l'un des dieux de lui couper la tête, et pétrissant le sang qui coulait avec la terre, il façonna les hommes, ainsi que les animaux qui peuvent vivre au contact de l'air. Ensuite Belos forma aussi les étoiles, le soleil, la lune et les cinq planètes. »

Ainsi qu'on peut aisément le constater, la théorie cosmogonique enseignée traditionnellement dans les écoles sacerdotales de Babylone et conservée par Bérose, avait la plus grande analogie avec celle qui est exposée au commencement de la Genèse hébraïque. Comme cette dernière, elle admettait que l'homme est, non pas né par émanation de la terre qui le porte, mais créé par l'opération toute-puissante d'un dieu personnel distinct de la matière primordiale et supérieur à elle. Les prêtres chaldéens enseignaient, d'après Bérose, que l'homme fut façonné par les dieux avec du limon, comme une statue d'argile.
Malheureusement la genèse assyro-babylonienne dont le texte original a été retrouvé dans les décombres de la bibliothèque d'Assurbanipal, est si mutilée que le récit de la création de l'homme n'y est pas compris : il n'en est pas question dans tout ce que l'on en possède, ou plutôt un seul passage, dans ce qui nous reste de ce précieux texte, semble faire allusion à un dieu créateur ayant façonné l'homme de ses mains : « La vue des hommes que ses deux mains ont créé », y est-il dit en parlant de Êa, le dieu qui ressuscite les morts.

Il existe encore d'autres rapports non moins significatifs entre le récit de la création de l'homme dans la Genèse hébraïque et le même récit dans la cosmogonie babylonienne. Pour désigner l'homme dans ses rapports avec son créateur, le texte cunéiforme emploie quelquefois le mot admu, qui est bien le même mot que l'Adam du texte biblique. C'était probablement le nom donné par le texte cunéiforme au premier ancêtre de l'humanité; toutefois, Bérose l'appelle Adoros, nom dans lequel il n'est pas possible de méconnaître l'original Adiuru, retrouvé dans des textes cunéiformes où il est cité pour indiquer l'origine même de l'espèce humaine.

Nous n'insisterons pas davantage sur la création de l'homme et l'organisation du monde d'après les traditions assyro-babyloniennes. Nous ferons seulement, en dernier lieu, remarquer que les Mendaïtes ont re cueilli dans leurs livres sacrés les spéculations théologiques des savants chaldéens, soit pour les générations divines, soit pour la création de l'homme et l'organisation du monde. Le Sidra rabba enseigne l'existence d'un dieu suprême, éternel et pur esprit, dont le nom est Aloho, c'est-à-dire le dieu assyrien Ilu, expression d'ailleurs universellement en usage dans les langues sémitique pour désigner l'Être suprême. Aloho ne fait rien et n'agit point; il se confond avec ses propres émanations, parmi lesquelles les cieux premières sont, comme chez les Mésopotamiens, le principe mâle et le principe femelle, Firho et Ayar, l'un qui est l'élément actif et fécondant, l'autre, l'élément passif et fécondé. De ces deux êtres divins émanent trois outras ou génies, appelés la première, la seconde et la troisième Vies, la matière, le verbe et la providence, correspondant à Anu, Bel, Êa. L'homme, appelé Adam, est créé par une de ces trois Vies, Ea, qui lui communique l'âme et la vie, comme dans la Genèse biblique et la tradition bérosieune, aussi bien que dans l'enseignement de la Cabale et de la plupart des sectes gnostiques des premiers siècles de notre ère.

inconnu

inconnu

Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 07:53

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La religion assyro-baylonienne

La mort et l'au-delà en Mésopotamie


« Les Babyloniens, dit Hérodote, embaument leurs morts dans du miel; leurs lamentations funèbres sont à peu près les mêmes que celles des Égyptiens. » Malgré ce que ce témoignage a de vague et d'invraisemblable, c'est à peu près tout ce que nous savons des usages funéraires des Assyriens et des Chaldéens. Les sculpteurs de Ninive et de Babylone ont évité de reproduire des cérémonies funèbres sur les bas-reliefs des palais, de même que jamais, dans leurs batailles, ils n'ont fait figurer un Assyrien tombant sous les coups de l'ennemi; ne dirait-on pas qu'ils aient voulu faire croire aux générations futures que la mort était impuissante à moissonner les rangs des fils d'Assur et que la protection de leurs dieux, les avait, comme Achille, rendus invulnérables. Aussi, tandis que la vallée du Nil est pleine de tombeaux, que nous retrouvons les cadavres embaumés des anciens Égyptiens, leurs hypogées richement décorés de peintures et de bas-reliefs, les ruines de la Mésopotamie et de l'Assyrie n'offrent-elles rien d'analogue? Il y a bien ici aussi de grandes nécropoles, souvent placées à la périphéries des villes, mais les sépultures n'ont pas le caractère spectaculaire de celles que l'on rencontre en Egypte. Parfois il s'agissait de simples fosses, d'autres fois on a affaire à de vrais tombeaux maçonnés, dotés même à l'aoccasion de plusieurs chambres funéraires. Le statut social des défunts expliquait ces différences, que l'on note aussi dans le mobilier funéraire qui les accompagnait. Les rois se faisaient inhumer dans leur palais.
On a la preuve que l'embaumement était pratiqué en Chaldée comme en Égypte; le corps était étendu sur une natte, la tête reposant sur un coussin, les membres et le buste enveloppés de bandelettes enduites de bitume. On déposait à côté du défunt les objets qui lui avaient été chers pendant la vie : le cylindre qui lui avait servi de cachet, ses armes si c'était un guerrier; des bijoux, des boîtes à fard et à parfums quand c'étaient des femmes. De grandes jares d'argile remplies de liqueurs fermentées, des écuelles dans lesquelles on a recueilli des noyaux de dattes, des os de sangliers et de poulet, des arêtes de poisson, étaient l'image symbolique de la nourriture de la substance invisible et surnaturelle qui survivait à la tombe; on déposait enfin, dès l'antiquité la plus reculée, des statuetles funéraires, comme en Égypte, à côté du cadavre : c'était des images d'Allat en terre cuite, généralement de fabrique fort grossière.

Quant à la forme de la tombe, si elle n'a rien de monumental comme on l'a dit, c'est sans doute que les doctrines sur la morts sont ici très différentes de celles que l'on a en Egypte, et aussi, simplement, parce que la pierre faisait défaut à l'architecte; elle varie entre deux ou trois types qui paraissent correspondre à la fortune plus ou moins grande des familles : tantôt c'est un petit caveau bâti en briques et bien voûté, tantôt ce sont de grandes jarres de terre cuite ou de simples couvercles posés sur les cadavres. Les caveaux ont, en général 2 mètres à 2 mètres 20 de longueur sur 1 mètre 80 de hauteur; une fois murés, ils étaient inaccessibles; on a trouvé parfois jusqu'à une douzaine de cadavres entassés dans un seul de ces étroits réduits. A une époque qui se rapproche de la conquête perse, ainsi que dans la suite, on plaçait généralement les morts dans des cercueils en terre cuite émaillée dont la forme ne peut mieux se comparer qu'à une pantoufle.

Le caveau funéraire était inviolable et sacré; c'était un crime de laisser un cadavre sans sépulture et de profaner un cercueil. La plus grande calamité qui pût accabler un mortel, c'était que son corps demeurât abandonné et exposé à devenir la pâture des chiens et des chacals. Aussi avait-on pris des précautions inouïes pour empêcher qu'une cause, même toute naturelle, vint troubler dans son éternel sommeil la dépouille sans vie déposée dans la tombe : les ingénieux artifices auxquels se livrèrent dans ce but les architectes chaldéens contrastent avec la pauvreté monumentale du tombeau, et méritent, à cause de cela, de fixer un instant notre attention. Le voyageur avalais Taylor a décrit minutieu sement la grande nécropole d'Ur, et voici comment Perrot et Chipiez ont résumé les observations de cet explorateur :

Tels étaient les soins qu'on donnait à la sépulture. Les Assyro-Babyloniens croyaient que le monument funéraire était hanté par l'âme immatérielle (ekimu) qui s'était dégagée du corps au moment de la mort.

Si la tombe était respectée, l'ekim devenait pour les parents, amis ou voisins du défunt, un démon protecteur qui veillait sur eut et les protégeait, en reconnaissance de leur piété; si la tombe était violée par la faute des parents ou des amis, ceux-ci étaient accablés de maux par l'ekim errant et malheureux.

Le plus grand malheur qui pût arriver à l'homme, c'était d'être privé de sépulture; son âme repoussée par les autres âmes, privée de libations et de sacrifices, se trouvait accablée de maux et en proie à l'action pernicieuse des mauvais esprits. Aussi, quand les monarques assyriens veulent se venger de leurs ennemis, ils vont violer les tombeaux de leurs familles et jeter au vent les cendres de leurs pères. Dans sa
campagne contre Suse, Assurbanipal raconte ainsi qu'il saccagea la nécropole royale :


« Les tombeaux de leurs rois anciens et récents, de ces rois qui n'avaient, pas redouté Assur et Ishtar, mes seigneurs, et qui avaient fait la guerre aux rois, mes pères, je les renversai, je les démolis et je les exposai à la lumière du soleil;puis, j'emportai leurs cadavres en Assyrie. Je laissai leurs ombres sans sépulture, je les privai des offrandes de ceux qui leur devaient des libations. »

les Mésopotamiens honoraient les mânes de leurs ancêtres, quelle était la nature de cet ekim qui se dégage du corps après la mort, quelles étaient, en un mot, la doctrine des Assyro-Babyloniens sur l'autre vie.

D'après ce fragment de poème épique et quelques passages des textes magiques, on voit que les Mésopotamiens se représentaient les Enfers comme une sorte d'immense forteresse, placée sous l'écorce terrestre et limitée de toutes parts par les eaux fangeuses de l'Océan qui recèlent les fondements de la terre. Ce lieu de retraite des morts porte le nom d'Aral on de « pays où l'on ne voit rien » (mat la namari), ce qui coïncide avec le sens du terme grec d'hadès; on l'appelle aussi « le pays sans retour, d'où l'on ne revient jamais, » (mat la tayarti). Le gouvernement de ce monde des ténèbres éternelles est entre les mains d'un couple divin composé de Nergal, le dieu de la force et de la guerre, et son épouse Allat, qui n'est que la manifestation infernale d'Ishtar ou Astarté, mais qui est parfois donnée comme la soeur de cette déesse.

Comme l'enfer de Dante, la forteresse est environnée de sept puissantes murailles, sur le modèle des sept sphères planétaires :

c'est le résultat de l'influence des doctrines astrologiques sur cet aspect de la religion. Dans chacune de ces murailles est pratiquée une porte unique qu'un portier incorruptible ferme au verrou dès qu'une nouvelle ombre en a franchi le seuil. L'entrée principale de l'Aral, celle à laquelle est préposé le dieu Negab, « le grand portier du monde », est située à l'Occident, au pied de la grande montagne qui, de ce côté, fait pendant à la « montagne de l'Orient » où la mythologie babylonienne place le lieu de l'assemblée des dieux, ou l'Olympe.

Dans un curieux fragment de texte, il est parlé de cette montagne infernale qu'on représente même comme la mère de Mul-ge, le dieu de l'abîme. Sept dieux président aux sept enceintes concentriques de l'enfer et sont appelés « fils du seigneur infernal »; il y a en outre « douze dieux de bronze placés à l'intérieur de la clôture de bronze, » et de chaque côté des portés de ce rempart de métal, le dernier de tous, veillent des taureaux de bronze à face humaine, comme ceux des portes des palais. »

Dans la conception de l'enfer assyrien, telle qu'elle ressort de ce morceau poétique, on ne rencontre aucune idée morale de rémunération, aucune distribution de récompenses ni de peines; les tristesses de l'Aral paraissent être les mêmes pour tous les humains, quelle qu'ait été leur conduite pendant leur vie.

D'autres passages des textes religieux paraissent pourtant nous autoriser à croire que les justes ne menaient pas éternellement cette vie de privations et de souffrances qui caractérise l'Aral. On parle de bienheureux qui reposent sur des lits, buvant, un breuvage sacré, probablement ce qu'on appelle, dans d'autres textes et dans les livres des Mendaïtes : « les eaux de la vie ; » ils sont, eux, installés dans « la demeure de la félicité et de la vie. »
Il semble aussi que la vie des bienheureux qui habitent sur la montagne d'argent, opposée à la montagne de l'Aral, soit la continuation de celle qu'ils ont menée sur la terre; le guerrier, par exemple, environné des trophées et du butin qu'il a pris au combat, donne de grands festins à ses amis; le sang qu'il a versé sur le champ de bataille équivaut à la vie la plus sainte et rachète toutes les fautes qu'il a pu commettre.

Ainsi, il se rafraîchit à la source des eaux de la vie, eaux vivifiantes, si souvent célébrées encore dans les livres sacrés des Mendaïtes; il est l'objet de la sollicitude de tous les siens qui lui prodiguent les marques de tendresse. Dans le poème d'lsdubar, on voit ce héros qui prend, comme Ishtar, la résolution de descendre au pays des ombres pour revoir son ami Eabani, mis à mort-par Ishtar; il s'encourage lui-même à faire cette tentative imprudente et cherche à se rendre compte par avance des choses étranges qui vont s'offrir à sa vue.

« Couché sur le lit funèbre Et buvant l'eau pure, le guerrier tué dans la bataille, je le verrai. Son père et sa mère soutenant sa tête, et sa femme se penchant au-dessus de lui, le guerrier dont le corps repose sur le champ de bataille, je le verrai. L'homme dont l'âme (ekimmu) n'est pas couchée dans la terre, L'homme dont l'âme est privée de demeure, Je le verrai. »

La félicité du juste, réclamée par la conscience humaine, est encore plus nettement exprimée dans ces deux fragments d'un hymne religieux :

Lave tes mains, purifie tes mains ; les dieux, tes aînés, se laveront les mains, se purifieront les mains; mange la nourriture pure dans des bassins purs, bois l'eau pure dans des vases purs; Prépare-toi à jouir de la paix du juste ! ... On a apporté l'eau pure. Anat, la grande épouse d'Anu, Êa t'a tenu dans ses bras sacrés; Ea t'a transféré dans un lieu de sainteté; Il t'a transféré de ses mains sacrées; il t'a transféré au milieude miel et de graisse, il a versé dans ta bouche l'eau magique, et la vertu de l'eau t'a ouvert la bouche ...

Marduk, avec son épouse Zarpanit, sont souvent appelés « celui » ou « celle qui fait revivre les morts. » Dans le poème même de la descente d'lshtar aux enfers, bien que l'Aral soit le lieu d'où l'on ne revient pas, la mort n'est pas absolument irrévocable, et le mythe admet le cas exceptionnel d'une résurrection. Les grands dieux du ciel peuvent agir directement sur les puissances infernales et les forcer à délivrer une ombre, quand le retour de celle-ci sur la terre est jugé nécessaire. Le monde dépérissait par suite de l'absence d'Ishtar partie pour rejoindre son fils et son amant Tammuz ; les dieux enjoignent à Allat de la délivrer; on l'asperge avec les eaux de la vie, on lui en fait boire et elle renaît. Cette renaissance était-elle admise quand il s'agissait de simples mortels, et en quoi consistait-elle pour ces ombres encore à demi-matérielles, qu'on nous représente voltigeant comme des oiseaux et se nourrissant de poussière?

Une plaque de bronze retrace en un tableau d'ensemble la vie des enfers, et il est nécessaire que nous en donnions ici une description sommaire. L'une des faces est occupée tout entière par un quadrupède à quatre ailes et à griffes d'aigle qui, dressé sur ses pattes de derrière, semble vouloir s'élancer par-dessus la plaque contre laquelle il s'appuie, Sa tête passe par-dessus le bord comme par-dessus la crête d'un mur. La face de ce monstre rugissant et féroce, aux yeux flamboyants, domine la scène suivante qui se déroule en quatre bandes horizontales sur la seconde face. Ces quatre registres superposés ne sont autre chose que les cieux, la terre et les enfers. En haut, on voit les représentations symboliques des astres. Plus bas, une file de sept personnages vêtus de longues robes, et ayant des têtes d'animaux parmi lesquelles on peut distinguer un lion, un dogue, un ours, un bélier, un cheval, un aigle, un serpent : ce sont les génies célestes appelés Igighs. Au-dessous, une scène funéraire qui se passe sans doute sur la terre. Deux personnages à tête humaine, coiffés d'une peau de poisson, comme le dieu Anu, sont debout au chevet du lit d'un mort étendu et comme emmailloté dans une gaine à momie. Plus loin, deux génies à tête de lion et de chacal paraissent se menacer de leurs poignards, tandis qu'un homme semble s'éloigner de cette scène d'horreur. Le tableau représenté au quatrième registre, baigne dans les flots de l'Océan qui, d'après la donnée mythologique des Babyloniens, recèle les fondements de la terre. Un monstre hideux, à figure bestiale et humaine à la fois, avec des ailes et des griffes d'aigle, une queue en tête de serpent, est debout sur la rive de l'Océan sur lequel vogue une barque : c'est la barque d'une divinité (elippu), expression souvent employée dans les textes religieux, qui rappelle la barque du nautonier Charon, dans la mythologie grecque. Dans la barque, est un cheval qui porte sur son dos une divinité gigantesque, à tête de lion, rugissante et tenant dans ses mains deux serpents, tandis que des lionceaux bondissent coutre sa poitrine pour sucer le lait de ses mamelles. Enfin, devant cet horrible monstre, sont des débris de toutes sortes, des membres coupés, des vases, et comme les restes d'un festin.

Voilà bien, sur cette petite plaque de bronze, la figure du monde tel que se le représentait l'imagination mésopotamienne :

les dieux et les puissances sidérales, les anges et les démons, Ighigs et Annunaks; la terre et les humains avec les êtres surnaturels qui ont une action directe sur eux : les morts, protégés par certains démons, attaqués par d'autres, d'après la conception philosophique du bien et du mal et cet antagonisme des deux principes qui fait le fond de la religion assyro-babylonienne. Anui protège les morts comme l'Osiris égyptien; le fleuve sou terrain, qui fait penser au Styx et à l'Achéron, nous reporte aussi vers le Nil souterrain de l'Ament.

Estrabolio

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Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 07:58

Message par Estrabolio »

Très intéressant Arlitto mais si tu pouvais utiliser moins de couleurs contrastées, ce serait sympa pour ceux qui ont des problèmes de vues :(

inconnu

inconnu

Re: Babylone la Grande.

Ecrit le 14 sept.14, 08:02

Message par inconnu »

:lol: :lol: :lol: C'est vrai mon pauvre Pierrot, en plus, j'y ai pensé, je ferais des efforts pour la suite, promis :)

Je continuerais plus tard, parce que je suis un peu :s

:lol:

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