Bien sûr que si, et l'islam ne s'y trompe pas dans sa contestation du christianisme pour lequel la croix est centrale. En refusant la croix , l'islam récuse non seulement le christianisme mais aussi toute forme d'humanisme plaçant l'homme en position nodale dans la création et comme référence de Dieu. Pour l'islam l'homme est et demeure créature et Dieu son créateur sans autre lien avec lui que celui du faire et du fait et de l'obéissance à sa destination. Au contraire le Christ ouvre cette relation dans laquelle l'homme, bien que créé, rejoint les intentions de Dieu dans l'adoption filiale par et à la suite du Christ le fils premier né.La crucifixion n'est pas un problème en soi.
La croix est justement le signifiant du rejet de cette relation dans laquelle Dieu par la révélation chrétienne institue l'homme héritier dans la coresponsabilité de la création grâce et par l'amour et le don de soi envers elle et son prochain son frère en humanité quel qu'il puisse être, penser ou faire. (1 corinthiens 13)
Si l'amour supporte tout et prend patience comme le dit Saint Paul c'est dans l'espérance en l'homme et en sa capacité à aimer à son tour et non pour le juger et le condamner comme le fait la loi. En se sens le chrétien se fait père, époux et ami et plutôt que juge et bourreau même... même si la justice est nécessaire.
L'important n'est pas la croix, l'important est la fidélité indéfectible à l'amour qui anima le Christ dans sa contradiction du mal y compris dans la dimension légale cachée sous certains articles de la loi mosaïque. la loi, Jésus l'a remis à sa juste place, à savoir qu'elle est et doit rester un élément au service de l'amour et non s'y substituer comme mode de relation à Dieu et notre prochain. Ainsi la piété doit selon Lui être le signe extérieur de la charité plutôt que celui de l'observance se suffisant à elle-même et , de fait, déshumanisée comme déshumanisante.
Voilà ce qui nous sépare, le rejet de la croix vous renvoie à celui du Christ et à la mystification de son message ,mais pour autant cela ne vous coupe pas de son amour et n’obère pas totalement votre sensibilité à l'Esprit tant il souffle aussi pour vous depuis la résurrection et la pentecôte et tant que vous demeurerez dans l'amour/charité/miséricorde.