stipes et patibulum ne sont pas interchangeables car il est justement question de différentes espèces de crux selon l'auteur. Stipes désigne ici un pieu planté dans la terre sur lequel le supplicié était empalé alors que patibulum désigne la classique fourche patibulaire sur laquelle on attachait le supplicié par les bras. Potence est une traduction un peu vague pour rendre patibulum. C'est la crux dans son ensemble qui est la potence et non le patibulum seul.BuddyRainbow a écrit :Bonjour Clovis, quand on examine ce passage de près on s'aperçoit que stipes et patibulum sont interchangeables. De plus, dans la traduction que tu proposes de patibulum, on lit "potence". Les "bras étendus" sur cette potence n'indique pas qu'il s'agissait forcément d'une croix. Comme je l'expliquais précédemment, ces bras peuvent être étendus sur une une croix le long d'une traverse ou sur un poteau le long du poteau.
Les pratiques ont évolué au cours du temps et le premier texte cité associe bien le patibulum a la crux, c'est-à-dire la fourche patibulaire à la potence. Le patibulum est un élément de cette forme particulière de crux. Il n'est pas la crux.Oui il existait un châtiment pour les esclaves : on leur étendait les bras sur un instrument appelé patibulum ou furca puis on les faisait déambuler dans la ville nus et sous les coups de fouet. Ce châtiment ne conduisait pas nécessairement à la mort. Plusieurs auteurs de l'Antiquité comme Plutarque décrivent le déroulement de cette pratique sans jamais associer ce châtiment à la crucifixion...
Cela formait plutôt un T. Croix n'est qu'un dérivé du mot crux mais en a perdu le sens initial. Le mot crux désigne une potence sans définir une forme précise et est l'équivalent du grec stauros. C'est pourquoi Jérôme a traduit stauros par crux. Il ne voulait pas nécessairement dire que ce stauros était une croix mais simplement une potence.Je me répète mais aucun des auteurs antiques qui ont décrit la pratique n'ont expliqué que le sort réservé aux suppliciés du patibulum ou de la furca fût que ces derniers soient conduits jusqu'à un lieu d'exécution où se trouvait un poteau préalablement planté, comme à la Porte Meria, et que, une fois sur place, le patibulum ou la furca était hissé avec l'esclave châtié au sommet du poteau, formant ainsi une croix.
Le fait que l'écriteau était placé au dessus de la tête de Jésus indique que ses bras étaient étendus sur le côté sinon l'auteur aurait probablement écrit qu'il était placé au-dessus de ses mains. C'est un détail révélateur je pense.
Mais quoi qu'il en soit la meilleure traduction de stauros me semble être potence et non poteau ou croix qui sont des formes particulières de potences. Mais le texte n'est pas aussi précis pour traduire dans un sens ou dans l'autre. Même si on pouvait prouver que le stauros était un simple pieu ou une potence formée d'un pieu et d'un patibulum, il me semble préférable de rendre stauros par potence.