Oui. Il faut, selon les pires littéralistes (c'est-à-dire
la prescription talmudique que Paul,
rabbin talmudiste, reprend mot à mot, sur ce sujet), que la femme se souvienne bien que, si l'Humanité est dans le malheur,
c'est forcément à cause d'Ève, qui appartenait à l'engeance féminine. Donc... Elle doit s'en souvenir...
Et toute femme s'en souviendra, portant ainsi une culpabilité
que la Bible interdit par ailleurs, pourtant, de lui imputer (Ezéchiel 18: 1-4, 20).
Entre la parole directe "de Yéhowah", exprimée dans Ézéchiel, et les prescriptions personnelles
du rabbin juif talmudiste Paul, et dont Paul précise à quel point elles sont personnelles et
non
inspirées (1 Corinthiens 7: 12, 25), et pourquoi il enseigne les insanités du Talmud, sitôt qu'il est en présence de Judaïsants
(1 Corinthiens 9: 20), la Watchtower a vite choisi: "Le Talmud, ou
Dieu ?".
Ce sera donc, forcément... le Talmud !
Car, bien entendu, l'exemple que donne Paul dans son texte, à propos des femmes qui "doivent se couvrir la tête", ne parle
que des femmes de Juifs talmudistes, chez qui
"une femme qui ne se couvre pas la tête insulte son mari, au même titre que si elle s'était rasé le crâne" (1 Corinthiens 11: 6).
Dans tous les autres peuples de l'époque, une femme se présentait normalement devant les autres hommes et devant son mari, sans rien sur la tête, car, chez eux, ajoute Paul:
"les cheveux longs
sont donnés à la femme, à la place d'un voile" (1 Corinthiens 11: 14).
Aujourd'hui, bien entendu, il n'y a
par exemple dans les Salles du Royaume des Témoins de Jéhovah, aucun problème de cohabitation avec les Juifs talmudistes, et c'est donc l'autre partie de la prescription, et elle seule, qui doit s'appliquer si l'on prétend en faire une mise en pratique littérale:
la chevelure naturelle de la femme, lui suffit amplement pour faire honneur à son mari.
De plus, ce criminel mépris des femmes, viole les exemples bibliques, mais personne ne le remarque.
Car, dans la Bible, nous voyons Myriam, la soeur de Moïse et Aaron, qualifiée très officiellement du titre de
"Prophétesse" (Exode 15: 19-21 - Traduction du Monde Nouveau), et, dans ses fonctions, organiser, de sa propre initiative, les femmes étant au milieu des hommes
, la prière chantée dite: "Cantique de Moïse".
Dans le Sanctuaire dont le modèle est donné par la Loi, il n'y a pas de ségrégation entre les hommes et les femmes du peuple. Il y a une seule cour, réservée aux prêtres
(Exode 27: 9-19), mais on ne voit pas, pour le peuple (même plus tard, en ce qui concerne le Temple bâti par Salomon), une "cour des hommes" et une "cour des femmes", séparées (les femmes étant alors derrière les hommes, bien entendu) comme cela apparaîtra, bien plus tard,
hors du cadre de la Loi, notamment après l'Exil à Babylone,
lorsque le Judaïsme appuyé sur le Talmud alors en formation, et non sur la Loi
seule, sera devenu la règle ! C'est toute la communauté, sans discrimination, qui se réunissait, auparavant, à l'appel du Grand Prêtre
(Nombres 10: 1-3), selon la Loi.
À l'origine, dans la Loi de Moïse, il n'existe strictement aucune interdiction faite aux femmes de diriger ou d'enseigner.
Seules les fonctions de la royauté et de la prêtrise sont expressément précisées au masculin, de sorte que, par défaut, on comprend bien, sauf à être de mauvaise foi, que
toutes les autres fonctions
pouvaient être autorisées aux femmes.
Dans le service au Sanctuaire,
les femmes et filles de prêtres consomment, selon la Loi, les parts de sacrifices qui sont autorisées aux prêtres, tandis que les hommes d'Israël (hors prêtrise), eux,
n'ont pas le droit d'y toucher, sous peine de mort
(Lévitique 22: 12-13) ! Elles sont donc placées audessous de leurs pères et maris exerçant dans les fonctions de la prêtrise,
mais au-dessus des
hommes laïcs, et même des rois...
Tout au long de l'Histoire d'Israël, puis des Juifs après le retour de l'Exil, des femmes enseignent, et prophétisent, devant les hommes et à la place des hommes, y compris à la place du Grand Prêtre,
sans que cela cause le moindre trouble.
Nous constatons par exemple, dans
Juges 4: 4-8, la présence d'une Prophétesse,
Déborah, qui est en même temps Juge pour la région d'Ephraïm - au minimum -, et qui convoque et désigne les hommes qui doivent agir en cas de problèmes.
Un proverbe chinois (ici repris sur cette affiche de propagande officielle), dit: "Les femmes peuvent porter la moitié du ciel".
Les prétendus promoteurs de la Bible, qui enseignent: "Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira" (Jean 8: 32), et "il n'y a plus ni homme ni femme" (Galates 3: 28),
tout en tenant les femmes dans la soumission, devraient pourtant avoir honte de ce que ce soit une dictature athée, qui leur montre la voie ...
Plus tard, nous découvrons la présence de
la Prophétesse Houlda :
"Le Grand Prêtre Hilkiah, ainsi que Ahikam, Akbor, Chafan et Assaya, se rendirent chez la Prophétesse Houlda qui résidait dans le nouveau quartier de Jérusalem, et dont le mari, nommé Schalloum, avait la responsabilité de l'entretien des vêtements sacrés du Sanctuaire. Ces hommes exposèrent leur problème à la Prophétesse, et Houlda leur demanda de rapporter la réponse suivante, au roi etc." (2 Rois 22: 14-20).
Ici, c'est une femme qui, non seulement enseigne de la part de "Yéhowah", mais
qui dit ensuite au roi ce qu'il doit faire...
La propre femme d'Ésaïe était, elle aussi, Prophétesse (Ésaïe 8: 3).
La première discrimination sexuelle, dans le peuple, ouvertement décrite, remonte en effet à la période
post-exilique, lorsque
les promoteurs édomites du Judaïsme contrôlent la situation.
C'est Esdras qui organise une grande réunion avec tout le monde, hommes et femmes réunis, puis qui les renvoie faire la fête et ne convoque pour la suite, pour se mettre d'accord avec les prêtres, le
lendemain,
que les "chefs de famille" - donc, les hommes seuls.
À partir de là, et jusqu'à nos jours, eux seuls seront consultés et compteront comme décisionnaires, parmi les Juifs
(Néhémie 8: 1-13).
Mais, à l'époque de Jésus, encore, des femmes enseignent et prophétisent, y compris au Temple, à Jérusalem, comme la Prophétesse Anne, citée dans Luc 2: 26-38. Même Marie (et non Joseph) est
présentée comme ayant donné un texte qui figure dans l'enseignement biblique, puisque théoriquement conservé dans Luc 1: 46-55.
Il n'y a bien entendu rien de biblique derrière cette comédie de la "femme soumise" telle qu'enseignée actuellement par exemple chez les Témoins de Jéhovah.
Quel prétexte biblique utilise-t-on alors ?
En fait, ce sont
quelques mots pris dans les Lettres de Paul.
Ceci étant, personne n'ignore que Paul
était un rabbin, de formation pharisienne, célibataire endurci, et que les paroles de Paul sur les femmes reflètent très certainement
sa pensée
personnelle, mais pas forcément une "inspiration divine". Que dit Paul ?
"Les femmes doivent se laisser enseigner, en silence, dans une soumission totale. Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre la moindre autorité sur l'homme. Elle doit demeurer silencieuse. Car c'est Adam qui a été créé le premier, et Ève en second lieu" (1 Timothée 2: 11-12).
Et si l'on ajoute à cela :
"Il faut que les femmes gardent le silence, pendant les réunions des congrégations des consacrés. Elles n'ont pas le droit d'y parler. Comme le dit la loi de Dieu: elles doivent être soumises. Et si elles veulent une précision, qu'elles questionnent leur mari, de retour à la maison. Il est inconvenant pour une femme de s'exprimer lors d'une réunion de leur congrégation" (1 Corinthiens 14: 34-35), on a alors
la totalité de la doctrine de Paul sur cette question.
Notons que, dans la première des deux citations de Paul, ci-dessus, celui-ci se revendique
uniquement d'un avis personnel, celui issu de sa formation de rabbin talmudiste, et de rien
d'autre. Il dit: "
Je". Il ne se cache derrière aucune "inspiration" que ce soit. Dans le deuxième cas, il ne parle toujours pas d'un ordre "inspiré", mais il fait mention de la
"loi de Dieu" !
À quoi fait-il donc allusion ? Sûrement pas à la volonté de l'esprit Saint, en tout cas, qui se manifesta lors de la Pentecôte, selon la doctrine chrétienne, ainsi qu'il est écrit :
"Tous ensemble, ils se réunissaient sans cesse pour prier, avec les femmes, notamment Marie, la mère de Jésus, et aussi avec les frères de Jésus [...]. Quand ce fut le jour de la
Pentecôte, les croyants étant réunis tous ensemble dans la même salle, [...] ils furent tous remplis de l'esprit Saint, et se mirent à s'exprimer en diverses langues, selon ce que l'Esprit leur commandait de dire" (Actes 1: 14, 2: 1-4).
Pierre lui-même, parlant lors de cette réunion, le jour de la Pentecôte, déclara que l'effusion de l'esprit Saint accomplissait la Prophétie de Joël, qu'il prit même la peine de citer :
"Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai mon Esprit sur toute personne. Vos fils et vos filles prophétiseront. Vos jeunes gens auront des visions, et vos anciens, des rêves.
Oui, je répandrai mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, à ce moment-là, et tous prophétiseront" (Actes 2: 17-18).
Nous sommes loin d'une "loi de Dieu", qui interdirait aux femmes de s'exprimer devant la Congrégation et d'y enseigner en présence d'hommes, même "anciens" !
De fait, dans les premières Congrégations, les femmes s'expriment toujours.
"Étant repartis le lendemain, nous sommes arrivés à Césarée, et là, nous avons logé chez Philippe, un proclamateur de la Bonne Nouvelle, un des sept qui avaient été
sélectionnés à Jérusalem [au temps de la Pentecôte, quelques années auparavant]. Cet homme avait quatre filles, non mariées, qui prophétisaient de la part de Dieu" (Actes 21: 8-9).
Et cela se passe
devant Paul.
Ce qui est intéressant, à ce moment-là, c'est qu'on nous explique, dans
le même passage, que Paul était alors devenu si entêté, si imbu de lui-même et de ses propres jugements et décisions, qu'il
n'hésitait plus à s'opposer à l'esprit Saint.
Lisons ce qui se passe, juste avant l'arrivée à Césarée :
"Nous avons abordé à Tyr où notre navire devait d'abord décharger sa cargaison. Nous y avons déniché les croyants, et nous avons pu rester une semaine avec eux. Ceux-ci,
avertis par l'esprit Saint, disaient à Paul qu'il ne devait pas se rendre à Jérusalem. Mais à la fin de la semaine, nous sommes tout de même repartis pour continuer notre voyage [vers Jérusalem, précisément, et donc contre l'avis de l'esprit Saint !]" (Actes 21: 3-5).
À Césarée même,
"nous étions là depuis quelques jours, lorsqu'arriva un Prophète, venant de Judée, et nommé Agabus. Il vint directement vers nous, se saisit de la ceinture de Paul, s'en lia
lui-même mains et pieds, puis déclara: 'Attestation de l'esprit Saint: C'est ainsi que les Juifs lieront, à Jérusalem, pour le livrer à des étrangers, l'homme à qui appartient cette ceinture !'.
Alors, nous-mêmes et ceux de Césarée, ayant entendu cela, nous avons supplié Paul de ne pas se rendre à Jérusalem" (Actes 21: 10-12).
Résultat: Paul ne tient toujours pas compte de l'avis de l'esprit Saint, et repart pour Jérusalem, où il se fait arrêter, puis conduire à Rome par les Romains, et finalement, sera mis à mort.
Dire que les avis de Paul sont à exécuter tels quels, parce qu'écrits dans la Bible, qui serait elle-même "inspirée", cela revient à dire qu'il faut faire comme Salomon, et construire des temples pour
Milcom et Kémosh, sous prétexte qu'il est écrit dans la Bible que Salomon l'a fait, et que la Bible qui raconte cela, est inspirée...
En réalité,
nulle part la "loi de Dieu", n'interdit à une femme de s'exprimer, y compris devant des hommes. La Bible, même lue de la façon la plus littéraliste possible, souligne simplement que
la primauté dans la direction des choses revient, d'abord, à l'homme, et,
en cas de carence ou d'incompétence des hommes, des femmes qualifiées doivent prendre, tout naturellement, le relais. C'est cela que décrit la Bible. Rien d'autre.