Je détecte dans vos deux histoires comme un abandon de votre sort par pure faiblesse de continuer à vous battre dans cette vie ici bas difficile. Ne voyez pas en ma phrase un sens péjoratif, mais plutôt une observation. J’aimerais avoir une explication à une chose. En quoi la vie sans Dieu est si dure pour que vous vous sentiez mal? C’est un problème de ne pas trouver un sens à tout ça, un problème relationnelle avec les autres, un manque de convictions de soi, ou autre. Je vous demande ça, parce que je n’ai aucun de ces problèmes. Est-ce pour cela que je suis imperméable à Dieu? Je ne dis pas que je n’ai pas de faiblesse, mais bon, vos histoires son celle de personne qui s’en remettent à une autre. C’est pourquoi vous faite cela, qui m’intéresse?
C'est étonnant... tu imagines exactement l'inverse de la réalité. Tu vois dans mon abandon (qui est très relatif car mon égo est encore surdimensionné) une faiblesse alors que moi j'y vois quelque chose qui me demande une grande force (que je n'ai pas encore développée et que j'espère). C'est la faiblesse, la pesanteur, qui m'empêchent de continuer mon chemin.
Ce que j'ai vécu ce jour-là (sans vouloir exagérer après coup la sensation, le sentiment, la joie que j'ai ressenti... mais bon c'était suffisament fort pour me faire tout repenser autrement) n'est pas une fin en soi mais un commencement. Je ne me suis pas dit: "ça y est, j'ai la Vérité", non, je me suis dit: "ça y est, j'ai une piste, un chemin à suivre, une carrière à exploiter"
Ma quête ne s'est pas arrêtée à ce moment là, des certitudes n'ont pas été établies à ce moment là, au contraire, ma quête s'amplifie, ma soif de Dieu (ou de la Vérité si tu préfères... les deux peuvent être synonymes puisque pour un athée, la Vérité est d'une certaine manière son dieu alors que pour le croyant son dieu est la Vérité... Tous des chercheurs de la Vérité, tous des chercheurs de Dieu) est chaque jour plus forte depuis ce moment là!
Je pense que la quête du Bonheur, de la Joie, est intrinsèque à l'Homme... C'est peut-être la Nature même de l'Homme (que cela soit par la richesse, le pouvoir, la jouissance, l'amour, la sagesse... chacun cherche la Joie comme si chacun l'avait perdue et voulait la retrouver).
L'homme ne cesse de se débattre pour atteindre cette Joie et je crois avoir eu ce jour là un avant goüt de cette Joie. J'ai, d'une certaine manière, lu le menu avant de savourer la cuisine, lu la quatrième de couverture avant de dévorer le livre...
Mais pourquoi est-ce important pour moi cet instant... Je n'ai pas commencé à chercher ma Joie ce jour-là, je la cherche depuis que je suis né (et la lecture de l'Evangile fut notamment un moment important dans cette quête de la Joie)...
Mais à cet instant là, au moment où le prêtre montre la Bible à l'assistance... Ce n'est plus moi qui cherche la Joie, c'est elle qui me trouve, c'est elle qui m'atteint!
Je n'ai pas décidé d'aller vers le Bonheur ce jour-là, c'est le Bonheur qui est venu à moi...
Alors oui j'essaye de m'abandonner à Dieu, à la Joie (à la Vérité) puisque je ne peux faire le chemin seul, mais ce n'est nullement par faiblesse, c'est parce que j'ai une petite idée de ce que j'ai à gagner! Aucune jouissance que j'ai eu jusqu'à présent ne peut être comparée à ce bien-être que j'ai ressenti!
Je parie sur Dieu car je sais que le gain sera incomparable par rapport à la mise (pour reprendre Pascal)!
En quoi la vie sans Dieu est si dure pour que vous vous sentiez mal?
Mais la vie sans Dieu n'était pas dure pour moi! J'aime fumer, j'aime boire, j'aime faire l'amour, j'aime lire, j'aime étudier, j'aime les randonnées, j'aime diriger, j'aime faire du mal (parfois malheureusement...), j'aime la Nature, j'aime la science, j'aime les femmes, j'aime manger, j'aime m'acheter ce que je désire (l'argent c'est pas mal quand même)...
J'aime mon EGO
Toute cette vie est sympa finalement! Toute cette vie est pleine de plaisirs! Toute cette vie peut parfaitement se dérouler sans Dieu!
Quelle aurait été notre liberté si Dieu avait créer un monde sans plaisir hormis dans le fait de l'adorer?
Notre monde est parsemé de plaisirs et heureusement! Heureusement que je peux choisir librement entre une vie sans Dieu et une vie avec Dieu sans que ma vie devienne nulle et inintéressante quand je refuse Dieu! Sinon, quelle liberté nous aurait donné le Créateur? Nous serions tels des parasites qui mourraient d'ennui dès qu'ils s'éloignent un peu de Dieu!
La seule chose de Lui-même que Dieu a laissé en l'Homme (selon moi) est la soif de Vérité... pas la nécessité de vivre avec Lui!
Mais voilà, le plaisir n'est pas la Joie, le plaisir ressemble à la Joie mais n'en est qu'un ersatz de mauvaise qualité! Le plaisir est la satifaction de l'Ego alors que la Joie est la satisaction pure (sans notion d'Ego).
J'ai goûté une petite lichette de Joie lorsque ce prêtre a élevé la Bible pour la montrer aux peuples... Je serais idiot après cela de rechercher des plaisirs divers et nombreux plutôt que cette Joie (même si c'est ce que je fait encore actuellement... le monde des plaisirs a toujours des attraits trop forts pour moi).
Alors peut-être que tu vas penser que je me suis fait de l'auto-persuasion ce jour-là... Peut-être... Peut-être que je me suis totalement trompé... Peut-être que ce sont mes petits neurones qui ont libéré sans aucune intervention divine beaucoup d'endorphines dans mon petit cerveau... Peut-être que je me suis fait un trip sans aucune drogue.
Si les drogues agissent, c'est que le cerveau a bien les recepteurs adéquats pour les recevoir donc qu'il en produit des similaires, donc qu'il peut se shooter lui-même (c'est par ce raisonnement que la science a découvert les endorphines puisque si la morphine exogène fonctionnait sur le cerveau alors il devait bien exister une morphine endogène... les endorphines) donc j'ai tout a fait pu me faire un trip (et c'est une hypothèse de Science et Vie, le magazine scientiste qui explique que Dieu ne peut disparaître puisque l'homme est programmé pour avoir des expériences mystiques grace à la libération endogène de neurotransmetteurs... Programmé par qui? Ca, ils ne le disent pas).
Cette possibilité est tout aussi vraisemblale que celle d'une Joie divine qui viendrait à moi... je l'admets
Mais voilà, même si je me suis trompé, on revient à la notion du pari: je désire cette Joie (même factice) plus que tout au monde car, si vraiment c'est un monde sans Dieu qui nous entoure, mieux vaut de l'auto-persuasion qui procure une Joie immense plutôt que des plaisirs qui n'atteignent pas la cheville de cette Joie... Même si cette Joie n'est pas Dieu, si je la vis de nouveau un jour, j'aurais sacrément profité de cette vie et plus que n'importe quel libertin.
Qu 'appelle tu "mon coeur" ? Le coeur n'est qu 'un organe qui pompe le sang. Bon je pense que ça doit être un sentiment qui t'es propre. Mes sentiments me disent le contraire.
Le
coeur, c'est le
sentiment, celui qui ne peut être raisonné par la raison (raisonné positivement ou négativement), celui qui me dit que je suis ainsi et pas autrement (essentiel pour comprendre un peu sa Nature), celui qui peut être heureux alors que le corps et la raison sont dans les détritus, la souffrance et la peine ou bien malheureux alors que le corps et la raison sont dans les richesses, les plaisirs et la facilité.
Enfin si le coeur n'est pas aussi important chez tous les hommes (on peut museler son coeur ou l'élever), tous les hommes en ont un et c'est ce qui nous distingue de la machine.
Voilà comment je définirais le coeur actuellement... Mais cette définition doit être simplifiable.