Merci beaucoup pour ce mémoire universitaire passionnant.
Vous aurez sans doute noté que M. Bengt Alexanderson étudie 4 témoins et qu'il distingue les deux Papyri (P66 et P75) des deux manuscrits (Sinaïticus et Vaticanus).
M. Bengt Alexanderson semble adopter la datation de Nestlé Aland, et votre allusion à l'époque de Constantin ne concerne éventuellement que les deux manuscrits et non pas les deux papyri.
Je n'ai pas tout lu avec attention mais je n'ai pas vu que M. Bengt Alexanderson remettait en cause la datation que j'ai évoquée pour les deux papyri, c'est à dire le tournant entre le second et le troisième siècle.
J'en profite pour vous citer son opinion sur l'accord de ces quatre témoins au sujet de Jean 1, 18 :
1, 18 μονογενης θεος P66 S* B ο μονογενης θεος P75.
Une autre leçon, ο μονογενης υιος, est bien attestée, notamment dans des traductions et chez les Pères de l'Église. Nos quatre témoins ont tous la même leçon ou presque, car je ne regarde pas l'article ou l'absence de l'article comme importante. Le problème du texte n'entre donc pas directement dans notre discussion sur les différences entre les quatre témoins, mais si υιος est la bonne leçon, il faut constater que les quatre ont tous été influencés.
Ehrman est sûr que υιος est original et que θεος est une corruption orthodoxe pour affirmer que Jésus a la pleine divinité.
Je ne suis pas sûr qu'il ait raison. Il est important pour lui que le sens de μονογενης soit « unique », et Jésus n'est pas l'unique Dieu, il y a aussi le Père.
À mon avis, le sens original de μονογενης θεος peut très bien être ce que disent ces mots, à savoir « seul né Dieu » ou « seul né comme Dieu » ; il n'y a pas d'autre qui ait la même position. Mais mieux vaut laisser le passage de côté, car (ο) μονογενης θεος peut très bien être la leçon la plus originale et alors rien ne s'est passé chez nos quatre témoins.
Merci encore pour cette communication précieuse.
Très cordialement
votre sœur
pauline