Bonjour pauline.px,
pauline.px a écrit :
Eh bien reprenez avec soin la succession des items de la démonstration inititale et vous constaterez que ce n'est pas moi qui pose des hypothèses.
Par exemple :
Tout se passe comme si la démonstration commençait par "D.ieu, béni soit-Il, n'intervient pas dans notre vie, Il est irrémédiablement transcendant, inconnaissable et lointain."
Difficile d'aboutir à une autre conclusion que Son inexistence.
Je ne vois pas exactement en quoi les deux phrases sont comparables. La première est soutenue par une série de faits, assez basiques d'ailleurs, qui tendent à montrer que la position par défaut est bien "sans cerveau, on ne peut pas penser". Quand on enlève le cerveau de quelqu'un, il ne peut plus penser. Quand on lui enlève un bout, sa pensée change, d'autant plus que le bout en question est grand. À partir de là, et des nombreuses recherches scientifiques sur le domaine, il me semble en effet déraisonnable de postuler plus que l'activité cérébrale pour expliquer la pensée. Tout ajout est superflu ou alors doit être justifié. Comment justifierais-tu, par exemple, de considérer que le cerveau peut également servir de "récepteur" (de quoi, d'ailleurs?). Dans quel contexte une telle description est-elle pertinente et surtout supérieure aux connaissances actuelles du fonctionnement du cerveau? ("supérieure" signifie que l'explication est capable d'expliquer au moins autant que la théorie concurrente, si possible plus, ou mieux).
pauline.px a écrit :Par exemple, comment expliquez-vous les "succès" de la science ? comment expliquez-vous les innovations ?
Grâce à l'application d'une méthode qui, apparemment, fonctionne très bien.
pauline.px a écrit :Que mettez-vous derrière le mot hasard ? n'est-ce pas une simple façon de parler athée pour éviter d'employer le redoutable "dieu bouche-trou", n'est-ce pas un "hasard bouche-trou" ?
C'est une question philosophique qui ne possède sans doute pas de réponse absolue, mais je peux toujours donner la mienne. Selon moi, ce qu'on appelle hasard est un raccourci de tout ce qui n'est pas (ou ne peut pas) être connu avec un degré de précision arbitraire. Le hasard du lancer de dé, pour reprendre un exemple souvent cité, recouvre plus l'ignorance de l'ensemble des conditions initiales du mouvement, plutôt qu'un hasard intrinsèque. Le seul hasard qui mérite vraiment ce terme est sans doute celui qui rend compte du phénomène de décohérence quantique, dans lequel l'état observé ne peut être "connu" à l'avance que par probabilités.
pauline.px a écrit :La science cherche la cause de tout, pourquoi est-il absurde de conjecturer une cause première ?
Ce ne me parait pas absurde, si ce n'est qu'il faut définir ce qu'est une cause première. Si on s'entend sur ce terme, je suppose qu'on présumé à un moment donné une brisure dans la régression supposée infinie des causes. La science a en tout cas une réponse: le big bang. Encore une fois, si tu veux ajouter une étape supplémentaire, tu dois montrer qu'elle est utile. Mais il se peut que ce genre de discussion sorte du cadre de ce que la science permet d'investiguer.
pauline.px a écrit :Les pouvoirs de l'esprit sont-ils limités à ce que les neurologues en connaissent
Certainement pas. Ce serait comme demander "le nombre d'étoiles dans l'univers est-il limité à celles que l'on peut voir?". Toutefois, il serait utile d'avérer un prétendu pouvoir avant d'en parler.
pauline.px a écrit :pourquoi des hopitaux emploient des "barreurs (ou coupeurs) de feu" ?
Parce que de telles décisions sont faites par des êtres humains, lesquels peuvent se tromper dans la pertinence de leurs choix. C'est la même question que "pourquoi certains médecins sont-ils des homéopathes convaincus?" C'est la même réponse: ils peuvent se tromper.
pauline.px a écrit :Pourquoi les armées US et Soviétiques ont-elles fait des expériences de télépathie ?
Parce qu'il n'y a pas de limite, a priori, à la curiosité. Toutefois, je crois que le sujet est sur la table depuis très longtemps et il n'y a toujours aucun support factuel de la télépathie. (Je devrais préciser: dans des études avec une méthodologie irréprochable)
pauline.px a écrit :Les questions ne manquent pas.
Certainement. Cependant, je pense que toutes ne ressortent pas nécessairement du champ de la science.
pauline.px a écrit :Et précisément, si vous refusez pour des tas de raisons que ces réponses trouvent un embryon de réponse avec le mot "D.ieu" alors vous videz de sa pertinence toute la démonstration de Vicomte.
J'attends avec impatience que tu nous démontres comment le mot "D.ieu" apporte une quelconque réponse à toutes ces questions.
Et je rappelle en passant que, alors que tu utilises allègrement ce mot, nous ne savons toujours pas ce qu'il signifie.
pauline.px a écrit :Mais il me semble que pour vous permettre de balayer d'un revers de main toutes les hypothèses plus ou moins raisonnables qui ont été émises pour répondre à quelques questions difficiles, vous préférez affirmer de façon péremptoire que ces questions n'ont aucun intérêt.
Aucun intérêt? Je ne me sens pas juge de l'intérêt que peut avoir une question. Intérêt pour qui, d'abord? et pour quoi?
Par contre, je veux bien argumenter que certaines questions ne peuvent être investiguées avec la méthode scientifique, jusqu'à présent la seule à avoir fait la preuve aveuglante de son efficacité. Dès lors, qu'il peut être très difficile d'apporter une réponse un tant soit peu objective.
Je veux bien également argumenter que certaines questions sont, en fait, mal formulées, et n'ont pas de sens. Que, si on réfléchit bien, il n'y a parfois pas de question tout court.
Je veux bien argumenter que des "hypothèses raisonnables" ont déjà trouver réfutation depuis longtemps. Ou que, pour les remettre sur le tapis, il faut réfuter une masse bien plus grande et plus difficile à déconstruire (et bien sûr, après déconstruction, proposer une alternative qui porte autant de fruits).
pauline.px a écrit :
Ce n'est pas génial non plus de caricaturer l'opinion de l'autre... mais c'est très révélateur.
Il y a caricature parce que je pousse plus loin l'approche que tu as entamée. Mais c'est une différence de degré et non de nature. Il y a caricature parce que toi, tu trouves que mon hypothèse des lutins est tout bonnement ridicule (ou "farfelue" pour reprendre tes propres termes) et que, celle-là, oui, on peut l'écarter d'un revers de la main. Donc oui, c'est révélateur.
pauline.px a écrit :C'est marrant ce goût pour renvoyer la charge de la preuve à ceux qui ne veulent rien prouver.
Pardon, mais toute notre discussion a débuté parce que j'ai réagi sur "Pouvez-vous éliminer l'hypothèse (même si vous la jugez "farfelue") que le cerveau (si tant est qu'il existât) puisse être aussi un organe de réception ?"
Alors, certes, il n'y a pas la prétention de vouloir prouver cette proposition; mais c'était justement ma critique: si tu ne veux pas prouver ce que tu proposes, alors ne propose pas. (Surtout si ce que tu proposes contredit d'autres choses déjà prouvées)
pauline.px a écrit :Dans ce débat, je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Je lis une démonstration et je relève ce qui m'apparaît des faiblesses, c'est tout.
Ne me demandez pas de prouver que les hypothèses implicites de Vicomte sont fausses, je me contente d'exhiber ces hypothèses implicites.
Si pour vous et pour lui ce sont des évidences et pas pour moi c'est qu'alors il s'agit de votre foi qui s'oppose à la mienne.
À moins que vous ne démontriez que ces hypothèses ne sont pas du domaine de votre foi athée mais une certitude scientifique.
Donc, s'il y a des hypothèses implicites, c'est à Vicomte de les démontrer.
À part l'allusion à la "foi athée" (qui est un oxymore, sauf si on considère que l'abstinence est une position sexuelle), c'est un point que je partage un peu. Je crains malheureusement que, pour y parvenir, il faille mettre à jour un certain nombre de connaissances, en suivant un cursus de neurologie, puis en lisant une grosse litérature de recherche. Tant que les connaissances ne sont pas partagées, l'interlocuteur ne peut en effet percevoir rien d'autre qu'un "ma parole contre la tienne". C'est pourquoi je pense que ce débat, aussi intéressant soit-il, est condamné à en rester là: un débat.
pauline.px a écrit :PS et je ne sais toujours pas quel sens vous donnez au mot "vrai"...
Moi non plus, je ne sais pas trop le sens que je donne au mot "vrai". La seule tentative de définition que je pourrais esquisser serait quelque chose du genre: "cette proposition est vraie parce que ça marche, et mieux que les précédentes". Par conséquent, le vrai est une notion temporaire, dont la durée s'allonge avec les itérations... jusqu'à devenir définitivement temporaire. Par exemple, il serait difficile de soutenir avec sérieux que la Terre n'est pas ronde (sans bien sûr vouloir faire le fin oiseau en jouant sur l'imprécision du mot "rond", car tout le monde aura bien compris, et le fin oiseau fera juste preuve de mauvaise foi). (Et bien sûr, ça reste "définitivement temporaire" jusqu'à la fin du monde, à la mort du soleil).
Et au fait, quelle est ta définition de "vrai"?
Cordialement.