Bonjour Pion
Pion a écrit :
Je m'interroge surtout sur la possibilité du contraire. Pourquoi serait-il impossible que dieu (si il existe) soit imparfait*? Comment pourrait-il par exemple connaitre la valeur de la perte d'un être cher si il ne souffre pas, si il contrôle tout, si rien ne lui soit imprévisible?
Ma foi personnelle est que la perfection de D.ieu, béni soit-Il, doit nécessairement inclure et dépasser les aspects les plus nobles de la nature humaine.
Dans cette perspective, D.ieu, béni soit-Il, ne peut pas être moins sensible que Ses créatures.
Et par conséquent, D.ieu, béni soit-Il, est infiniment plus empathique que nous, Il vit la souffrance de celui qui souffre ainsi que les souffrances de ceux qui sont affectés par la souffrance de celui qui souffre.
Mais Il vit autant les joies, les bonheurs et les émerveillements.
Pion a écrit :
Ou je ne comprends pas le sens de votre commentaire, ou vous avez mal saisie le mien? L'imprévisible est a mon avis une absolue nécessité afin de donner un sens a ma vie
1 ) Ma remarque visait à suggérer que c’est très post-moderne d’avoir goût à l’imprévisible au point que l’imprévisible puisse donner un sens à une vie. Même le primat de la nouveauté semble très "nouveau".
2 ) Votre affirmation «
Ce qui sera sera » laisse largement la place à la prévision, et nos contemporains excellent dans l’art de la prévision… faut-il interdire l’exploration des déterminismes pour vous ménager un sens à votre vie ?
Pion a écrit : et en lien avec ce sentiment d'imprévu je m’imagine mal dieu (si il existe) sans ce sentiment, si non c'est un peu comme si il n'était qu'une machine a servir les humains, il les crées, il les divertit, il les éprouve, finalement il est comme une ''maman-servante'', hors cela ne fait pas de sens, quoique pas impossible sauf que comme je le disais plutôt, ça me ferait de la peine pour lui.
L’idée que D.ieu, béni soit-Il, soit Mère est présente dans la Bible.
Si vous dites à une maman que sa vie ne consiste qu’en des tâches prévisibles, répétitives, fastidieuses et que par conséquent sa vie n’a pas de sens, je crains que vous n’oubliiez l’importance que peut revêtir l’amour qu’elle porte à ses enfants.
Pion a écrit :
vous êtes-vous déjà penché sut le pourquoi j'ai fait ce commentaire?
Je dois vous avouer que je n’ai pas vraiment cherché à savoir pourquoi vous avez écrit ce commentaire que je découvre à présent.
Pion a écrit :
Disons par exemple que le temps n'existe pas, ni le passé ni le future, mais un simple impression instantané dans mon imaginaire ou dans le votre en ce qui vous concerne, le contenu de toute votre vie et/ou de tous les souvenirs qui s'y rattaches, après tout quel preuve avez-vous qu'hier existait?
Pour reprendre votre «
Je pense donc j’existe », une fois admis le vocabulaire (vous ne reprenez pas à votre compte le SUM de Descartes) il n’existe donc qu’un seul "existant" dont je puis être certaine, ce JE sujet du verbe penser.
Tout le reste n’existe peut-être pas, du moins avec la même réalité, tout n’est peut-être qu’illusion…
Reconnaissons aussi que je ne sais rien du JE.
Le JE est sujet du verbe "penser", là je vois à peu près ce que cela signifie grossièrement puisque je pense.
Le JE est sujet du verbe "exister" qui n’a absolument aucun sens pour moi, c’est un mot plaqué sur mon ignorance, je définis l’existence comme une sorte de préalable à la pensée mais j’en ignore tout..
Bref j’ignore ce que signifie "exister" et par conséquent j’ignore si "exister" a d’autre sujets.
Encore que ma pensée, elle aussi, a une forme d’existence, et je constate que ma pensée est
séquentielle, il y a nécessairement
un décalage entre ma prémisse et ma conclusion. Simultanément à la pensée séquentielle de ce JE, il semble donc "exister" ce sur quoi s’appuie la séquence de ma pensée.
J’ignore ce qui peut baigner ma pensée au point de lui donner la forme que je constate, alors dans l’ignorance je l’appelle « MON temps ».
Est-ce ma pensée qui crée MON temps au fur et à mesure de son déploiement ?
MON temps existe-t-il indépendamment de moi ?
Suis-je plongée dans UN temps ?
Je l’ignore.
Du point de vue du JE seul "existant" certain, la continuité de sa pensée lui suggère que le «
il y a trois minutes » existait à sa façon. Maintenant, dès qu’il s’endort, il ne pense plus il rêve et la continuité devient hypothétique.
MON temps est peut-être fait d’un seul et même segment que je parcours inlassablement de mon réveil à mon endormissement en croyant à une succession de segments temporels.
Bref ! toutes ces considérations ont tendance à mes yeux à rendre éminemment conjectural le matérialisme des successeurs de Démocrite.
Pion a écrit : mais si dieu existe et qu'il vient interférer dans les affaires des hommes en favorisant certains d'entre eux, alors je baisserai les bras, je perdrai tout mon mérite, je ne me sentirai plus la force de regarder dans les yeux les moins fortunés**, je serai embarrassé et j'aurai honte, car je ne serai pas digne.
Si D.ieu, béni soit-Il, n’existe pas cela n’empêche pas le cosmos tout entier de venir interférer dans les affaires des hommes et ce de façon "imprévisible" en prodiguant notamment des dons à ceux-ci et des infirmités à ceux-là, faisant fructifier les plantations d’Untel et ravageant les exploitations d’un autre…
Est-ce le fait que la Nature soit (peut-être ? ?)
inconsciente qui essuiera votre honte et apaisera votre embarras ?
Pion a écrit :
Mais pourquoi l'obliger a choisir? N'aurait-il jamais le droit de s'émerveiller de ce qu'il aurait crée?
1 ) Il me semble que la prière n’oblige pas le divin.
2 ) Est-ce qu’un horloger s’émerveille des irrégularités de ses pendules ? Pourquoi s’émerveillerait-on seulement de l’inattendu ? D.ieu, béni soit-Il, peut s’émerveiller éternellement en contemplant la Joconde même s’Il l'a vue avant nous.
3 ) Je ne crois pas à un divin purement observateur d’une pièce de théâtre improvisée par Ses acteurs.
Pion a écrit :
Donc on oublis les ''sachants''? Je ne suis pas contre l'idée, mais pourquoi garder les ''croyants''? L'idée des ''ignorants'' me plait un peu plus. C'est pour ca que j'avoue humblement ne pas savoir.
Tant que le divin ne Se révèle pas suffisamment clairement, tant que nous ne sommes pas des "sachants" il y a des "ignorants" et des "croyants" de toute sorte : ceux qui croient que le divin n’existe pas, ceux qui croient que je divin est comme ceci, ceux qui croient que le divin est comme cela, etc.
Parmi les "ignorants", il y a ceux qui n’ont aucune idée sur cette question qu’ils ne se posent pas et il y a ceux qui ont plein d’idées sur cette question qui les turlupine.
Pion a écrit :
Ah! L'absolu nécessité des fameux miracles... parce j'imagine que Jésus n'aurait plus la même valeur a vos yeux si il n'avait pas accomplit ces fameux miracles au sens propre? C'est je l'avoue un des éléments qui me peine le plus de la part des chrétiens.
Qui parle de l’absolue nécessité ?
1 ) Il me semble que tous les miracles évangéliques de la vie quotidienne ont donné une audience à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Sans les miracles, aurait-on jamais entendu parler de Lui ?
2 ) Pour inviter les gens à croire en Sa filiation divine, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ne pouvait pas se contenter d’asticoter les pharisiens qui ne lui auraient sans doute accordé aucune attention. Vous pouvez regretter certains détails de son plan média...
3 ) Si quelqu’un croit que D.ieu, béni soit-Il, a créé tout l’Univers par Sa Parole, si de surcroît il souhaite que D.ieu, béni soit-Il, puisse le ressusciter pour une vie éternelle assez énigmatique… je le trouve un peu inconséquent de ne pas pouvoir admettre l’historicité de quelques thérapies spectaculaires.
Si le Fils de D.ieu, béni soit-Il, ne peut pas changer l’eau en vin comment pourra-t-il changer les trépassés en vivants ?
4 ) Si le Très Saint Évangile était complètement dépourvu de miracles, je me demanderais quand même si je n’ai pas encore affaire à un petit Maître de Sagesse comme il y en a tant et dont je n’ai nul besoin.
Pion a écrit :
Croire en une cause ou croire en dieu, il me semble que ça se vaut, non?
Je ne sais pas.
Le XXème siècle m’invite à penser qu’au plan de la nuisance, de la barbarie et de l’horreur, croire en une cause s’avère au moins aussi efficace que de croire en un divin quelconque.
Pion a écrit :
Avez-vous déjà observé des insectes de près? Vous pourriez certainement y trouver des réponses a mon pourquoi je vois une injustice dans l'intervention de dieu (si il existe) sur les hommes, en particulier si vous vous munissez d'une petite branche d'arbre par exemple.
Parce que vous voulez les taquiner… si vous étiez plein d’empathie et de compassion pour ces insectes vous auriez parfois envie de les aider.
Tricheriez-vous en leur portant assistance ?
Pion a écrit :
j'imagine mal dieu féliciter le champion de l'équipe qui vient de ''marquer'' le but vainqueur alors qu'en faite c'est un coup de vent soufflé par dieu en personne qui en est la cause!
Mais s’Il S’est contenté d’empêcher une rafale de vent assassine… a-t-Il triché ?
Le buteur ne saura jamais que ce fut par miracle qu’une bourrasque ne déviât son tir.
Mais néanmoins peut-être remerciera-t-il D.ieu, béni soit-Il.
Pion a écrit :
Voulez-vous insinuer qu'il serait une erreur de ne pas savoir et/ou prétendre ne pas savoir?
Non, au contraire. (encore que je ne sais pas si j'ai compris votre question...)
Un jour nous saurons sans doute si l’énergie sombre existe ou si elle n’existe pas, en attendant, il est raisonnable de prétendre ne pas savoir tant que l’on n’est pas concerné par cette affaire. Je suppose qu’il y a des chercheurs passionnés qui sont animés d’une telle conviction qu’ils donnent l’impression de savoir.
Il en est de même pour D.ieu, béni soit-Il, tant qu’on n’est pas "sachant" on peut très bien se dire « Si je savais qu’un truc du genre "grand architecte de l’Univers" existe dans Sa transcendance, qu’est-ce que je ferais de cette information ? » et ne pas s’en préoccuper.
Pion a écrit :
Comme tous ne sont pas pourvus des mêmes capacités de compréhensions, d'observations, de déductions logiques, etc, etc, etc, l'intime conviction intellectuelle ainsi que la foi, ne sont pas faits pour tout le monde, hors déjà la il y a injustice, sauf si avoir la foi devient un détail futile.
1 ) Ce que je veux dire c’est qu’il existe des démarches intellectuelles, logiques, rationnelles, respectueuses de la Science… qui peuvent conduire à une intime conviction intellectuelle.
Ce que je prétends c’est que cette intime conviction d’une part n’est pas un savoir et d’autre part n’est pas la foi.
Et, contrairement à ceux qui ont cru avant de se poser les questions, je crois que l’intellectuel qui s’est préoccupé d’une "belle" démarche rationnelle se retrouve provisoirement tenu à distance de la foi précisément parce qu’il a eu besoin d’un alibi intellectuel pour croire.
Il croit en une thèse, il ne croit pas encore en D.ieu, béni soit-Il.
2 ) La théologie que je confesse suggère que la foi est un don de D.ieu, béni soit-Il. Comme tout don de D.ieu, béni soit-Il, la foi relève de la liberté de D.ieu, béni soit-Il. Je prétends que D.ieu, béni soit-Il, ne refuse pas la foi à celui qui la demande avec sincérité.
3 ) Peut-être la foi relève-t-elle du superflu… Oscar Wilde disait : “
Donnez-moi le superflu, je me passerai de l'essentiel”
Pion a écrit :
Pourquoi chercher un dessin logique? En ce qui me concerne il n'y a peut-être même pas de temps, ni de passé, ni de future, comme je l'expliquais dans mon point un peu plus haut.
Et pourtant vous utilisez deux fois le futur.
Je veux bien me passer complètement de la logique mais il faudrait se mettre d’accord sur quelques règles…
Peut-être est-ce une illusion ? si hier n’est qu’un rêve…"ce qui est maintenant" n’a pas beaucoup de raison d’être vraiment, mais alors comment "ce qui sera" pourrait advenir à l’être ?
Très cordialement
Votre sœur
pauline