J'm'interroge a écrit :Si tu respectais vraiment la logique, tu reconnaîtrais qu'elle ne permet d'établir une vérité objective que par la science,
spin a écrit :On m'a appris, en fac de science il y a longtemps, qu'il n'y a pas de "vérité objective" mais des "modèles" dont on n'est jamais sûr qu'ils marcheront toujours.
C'est une erreur que l'on t'a enseignée.
En science il y a les théories comme je définis le terme (ce sont des théories logiques particulières) et les modèles théoriques.
- Même parmi de très connus "épistémologues" il y a des gens pour confondent les deux.
Une théorie est vérifiée dans le cadre de sa preuve, alors qu'un modèle théorique ne l'est pas, comportant des hypothèses (parfois même ad hoc) qui ne le sont pas.
J'm'interroge a écrit :... et que si elle n'intègre pas l'observation et la mesure dans le cadre de protocoles et de la démarche scientifique, elle n'est en mesure que d'établir des vérités purement formelles, de nature logique, mathématique ou philosophique.
spin a écrit :Et comment peut-elle envisager autre chose que de la causalité, alors ?
En science l'on ne raisonne pas nécessairement en termes de causalité, même lorqu'il s'agit d'isoler des causes et de déterminer les conditions nécessaires à l'observation de tel ou tel phénomène, la causalité étant pour une grande part : un concept métaphysique, donc un concept qui n'est même pas entièrement philosophique, en rappelant qu'
EST MÉTAPHYSIQUE TOUTE PROPOSITION GRATUITE SUR LE RÉEL EN SOI, EN CE QU'ELLE N'APPORTE RIEN EN TERMES D'OBJECTIVITÉ.
J'm'interroge a écrit :Donc si la conscience n'est pas une vérité scientifique établie, autrement dit : une réalité objective, mais qu'elle serait néanmoins abordable par la logique seule, la conscience ne serait alors qu'une vérité purement formelle : logique, mathématique ou philosophique et par conséquent : elle ne serait qu'un concept et non une entité en soi démontrée, ni même un apparaître, tout apparaître échappant à la logique.
spin a écrit :Sauf que la conscience est la seule chose dont nous puissions être absolument certains.
Mais de quelle conscience parles-tu ? Il serait peut-être temps que tu définisses ce terme non ?
J'aimerais connaître ta définition de la conscience dont tu trouves la réalité aussi certaine.
J'm'interroge a écrit :Selon moi, si la conscience est abordable par la logique, c'est en tant qu'erreur conceptuelle si elle est définie comme une entité ou même comme une faculté qui ne se réduirait pas à d'autres.
spin a écrit :Donc tu tiens absolument à réduire ce dont on est le plus sûr à quelque chose dont on est (relativement) moins sûr. Et pour toi c'est logique...
C'est toi qui dis qu'on en est sûr. Mais ce n'est là qu'une affirmation gratuite en l'absence de preuve et de définition précise.
J'm'interroge a écrit :Une science qui ne serait donc pas la science... On peut s'imaginer n'importe quoi Spin. Mais pour ce qui est de la consistance d'un discours, ce qui compte ce sont les faits et la cohérence des raisonnements tenus. Sinon on peut toujours s'en remettre au seul pouvoir évocateur des mots bien agencés (rhétorique), conjugué à la puissance de l'imagination et à la ténacité des croyances... Mais ce n'est pas le choix des philosophes.
spin a écrit :"Science", c'est un mot, et il n'y a aucun consensus à ma connaissance sur ce qu'il englobe ou pas, y compris parmi les épistémologistes les plus reconnus. "Philosophes", c'est aussi un mot. Tu as vite fait de réifier, toi aussi.
Ah non, je ne réifie rien, tu as dû mal me lire.
J'ajoute que le consensus n'est pas ce qui fait une vérité scientifique. Un consensus ne peut permettre que de décider de conventions.
Il en existe dans les sciences, mais une connaissance scientifique n'en dépend ni n'en découle.
Après, il a d'une part : ce qu'il est possible de définir comme "science" formellement, et d'autre part : ce que l'on pourra en dire n'importe qui, soit : n'importe quoi...
J'm'interroge a écrit :Cela dit, je ne suis pas non plus d'accord avec cette impossibilité déclarée d'un libre-arbitre dans le cas même d'un déterminisme total en soi.
- Mais ce n'est pas une pensée métaphysique qui me le fait dire.
spin a écrit :Relis mes citations ironiques de Frédéric II, Watzlawick, Searle, peut-être que tu arriveras à saisir...
De Frédéric II Hohenstauffen se moquant du très matérialiste d'Holbach : "Après avoir épuisé toutes les preuves montrant que les hommes sont conduits dans toutes leurs actions par une nécessité fatale l’auteur devrait en tirer la conséquence que nous ne sommes qu’une sorte de machine : des marionnettes mues par l’action d’une force aveugle. Et pourtant il s’échauffe contre les prêtres, contre les gouvernements, contre tout notre système d’éducation : il croit donc que les hommes qui exercent ces activités sont libres puisqu’il leur démontre qu’ils sont esclaves ?".
-----> Cela peut sembler paradoxal, mais en bonne logique il n'en est rien.
Plus gentil mais dans le même esprit, Watzlawick sur Laplace : "On ne trouvera pas trace dans les textes que Laplace ait fondé sa propre vie sur cette conception du monde pour aller jusqu’à sa conclusion logique : le fatalisme. Il fut en fait un savant et un philosophe très actif et très inventif, extrêmement intéressé au progrès social".
-----> Que tout soit déterminé en soi, ne légitime en rien le fatalisme, sauf en tant qu'une option philosophique possible parmi d'autres.
Le fatalisme n'interdit pas l'espoir, ni l'action.
J'm'interroge a écrit :Déclarer d'emblée que la conscience ou ceci ou cela échappe aux champ de la science ou à celui de la dialectique, c'est assurément penser en métaphysicien. (...)Si tu n'aimes pas le mot, remplace le par "le discours cohérent sur la cohérence des discours".
spin a écrit :Et je persiste à juger que le tien a des incohérences quelque part...
Bien il ne suffit pas de supposer. Montre les moi si tu en vois.
J'm'interroge a écrit :Non, la science ne se résume pas à l'étude des relations de cause à effets si tu entends par là la causalité.
spin a écrit :Je ne vois rien d'autre y compris dans ce que tu cites après.
La science a pour but et aboutit dans sa démarche à
formuler des relations objectives, c'est-à-dire : vérifiées, entres des paramètres mesurables.
Y voir une
"causalité", je veux bien, mais alors c'est comme pour la conscience et le libre arbitre, il va falloir que tu définisses proprement ce terme.
Moi je dis : "
relations [
on peut même ajouter : mathématiques ou logiques]
objectives, c'est-à-dire vérifiées, entres des paramètres mesurables".
____
Inti s'adressant à spin a écrit :...] possible que vous soyez plusieurs à avoir un préjugé défavorable sur les déterminismes naturels et les facultés d'adaptation et cognitives qu'ils recèlent selon les espèces. Le libre arbitre n'étant qu'un pouvoir d'être et d'action même devant le difficile discernement "du bien et du mal".
Oui, tu as compris. Le libre arbitre est un pouvoir [déterminé en soi comme tout le reste] d'être et d'action devant [une alternative rationnelle, qui implique un discernement].
Il est permis par l'incomplétude 1 et 2 de Gödel.
Inti s'adressant à spin a écrit :...]Tu ne fais que confirmer et reprendre le prisme platonique qui sépare physique ( naturel) et métaphysique ( spirituel).
Non.
Platon distinguait entre le sensible/mental et l'intelligible/intellect.
Depuis le temps que je te le répète, il serait maintenant temps d'en prendre note l'ami !
Inti s'adressant à spin a écrit :Tu cherches donc le lieu de résidence et d''émergence du" fait spirituel", l'esprit venu aux hommes qui le distingue du reste de la nature.
Oui, ça ce serait une grave erreur, puisque l'intellect, formel, découle du mental à l'apparition de l'usage de représentations comme signes et comme on le sait bien : le mental de son coté découle du cérébral (en soi).
Inti s'adressant à spin a écrit :La métaphysique est une culture philosophique qui scinde monde naturel et monde spirituel associé souvent à une énergie "surnaturelle".
C'est vrai ce que tu dis, sauf que la métaphysique n'a rien à voir avec la philosophie.
Inti s'adressant à spin a écrit :C'est une théorie de la connaissance avant d'être un théisme.
Ce n'est pas une théorie dans le sens que les logiciens et moi-même définissons ce mot. Je le rappelle :
EST MÉTAPHYSIQUE TOUTE PROPOSITION GRATUITE SUR LE RÉEL EN SOI, EN CE QU'ELLE N'APPORTE RIEN EN TERMES D'OBJECTIVITÉ.
Or, la philosophie ne se substitue jamais aux sciences pour ce qui est de l'objet de ces dernières, soit :
la formulation de relations mathématiques ou logiques]
objectives, c'est-à-dire : vérifiées, entres des paramètres mesurables".
Inti s'adressant à spin a écrit :Au fond la métaphysique est apparue avec l'esprit pensant [...
En fait : elle accompagne toujours un manque d'esprit critique. La métaphysique n'est jamais vraiment rationnelle...
>>>>> Pour être métaphysicien : il faut être peu versé dans les sciences et la pensée rationnelle logique et philosophique.
Inti s'adressant à spin a écrit :...] La conscience pas plus que la connaissance [...
Définis aussi s'il te plait ce que tu entends par "conscience".
Inti s'adressant à spin a écrit :Il y a le territoire ( vaste, immense, insolite) et la carte, la connaissance que nous en avons, notre spiritualité.
Notre spiritualité, si on veut...
- En tout cas, oui : il n'y a pas de substance spirituelle, toutes nos connaissances tiennent toutes entières dans nos formules scientifiques et définitions (langagières, les mathématiques étant aussi un langage).
Inti s'adressant à spin a écrit :...] la fracture entre déterminismes naturels et " libre arbitre" n'est qu'une dissociation de l'homme face à la nature. Anthropocentrisme et surréalisme... voilà bien les tares culturelles desquels le genre humain cherche à se libérer tout en ne jurant que par eux. Belle impasse ontologique.

Je valide ton analyse.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !