Bonjour Wayell
Wayell a écrit :
A dire vrai, j'ai toujours pris le soin d'éviter de mettre une condition avant le Nom du Divin, car, on rentre dans ce que vous appeliez : "multiplier les assertions négatives sans trop savoir comment elles peuvent s’appliquer". En somme, spéculer, que ce soit en extrapolant ou en interpolisant.
Donc, si vous le voulez bien, ma question inconditionnelle sera :
L'expression "Volonté de l'Absolu" a-t-elle un sens ?
Si oui, lequel ?
Wayell a écrit :
La réponse à cette question est simple : "Si l’Absolu crée sans pouvoir faire autrement, où réside Sa volonté ?"
Qu'elle Soit Faite.
Vous suggérez par-là, et c'est assez naturel, que la volonté se distingue de l'action.
Si ces mots ont un sens pour l'Absolu, ont-ils un sens différent l’un de l’autre ?
Autrement dit,
si ces mots ont un sens pour l'Absolu, en quoi Son Action diffère de Sa Volonté ?
Wayell a écrit :
Peut-on attribuer une caractéristique de la création au Créateur (Exalté Soit-il) ? L'analogie est blasphèmatoire, non ?
Vous avez raison, il est sans doute impossible d'attribuer la moindre caractéristique sans avoir recours à l'analogie.
Quand on parle d'Absolu c'est déjà par analogie à nos catégories mentales, ce n’est que le contraire de "relatif"...
Quand on parle de Volonté ou de Pensée ou d'Action ou … c'est encore par analogie mentale.
Comment échapper au fait que tout notre langage est pétri par la Création ?
De sorte que, dans cette démarche anti-blasphème, je ne puis doter "
Ce qui N'a Pas de Nom" d'aucun attribut, je ne puis absolument rien dire de Lui, ni même envisager la moindre phrase dont Il serait le sujet puisque ce serait encore par analogie que j'emploierais le verbe "être" ou le verbe "exister".
Je crains donc que,
d'une part, la démarche anti-blasphème soit en train de construire un concept qui ne peut en rien ressembler à d.ieu, puisque toute idée de d.ieu est fondée sur des attributs ou des verbes.
que,
d'autre part, la démarche anti-blasphème soit en train de construire un concept abstrait tellement dépouillé que je ne perçois plus sa pertinence.
... Concept tellement épuré qu'il valide pleinement la démonstration de Vicomte.
Wayell a écrit :
Et si je vous sussure que la "pensée" est une création ?
Pourquoi pas...
Je veux bien que la Création soit une
pensée proférée dans une intention particulière mais je ne peux réduire la pensée de d.ieu à la Création.
Il me semble qu’il y a une pente glissante à trop idéaliser les concepts, car si on veut tout épurer de toute analogie pourquoi ne pas dire que pour l'Absolu :
PENSER=PLANIFIER=VOULOIR=CRÉER=AGIR=ÊTRE=etc.
où etc rassemble tous les verbes suffisamment nobles pour ne pas être hors sujet.
Wayell a écrit :
La Volonté de L'Absolu (Beni & Magnifié Soit-Il) se materialise en surgissant du néant instantanément sans un plan, une idée ou une pensée préexistente.
Dans vos propos, il est difficile de donner de la consistance à l'Absolu avant la Création, indépendamment d'elle.
Voilà qui m’embarrasse pour le sujet du présent fil au sujet de d.ieu.
Une fois encore, je crains qu'en l'Absolu ne soit aplatie la perspective au point de rendre semblables la Pensée, la Volonté et l’Action, etc.
... au point que cet Absolu semble moins riche que l’humain.
Or, à mes yeux, ce qui peut caractériser un petit peu l’humain par rapport au reste de la Création (telle que nous pouvons l’embrasser) c’est la conscience de soi et la pensée réflexive.
Cela a pour conséquence que le sujet humain peut se positionner par rapport à l’objet que constitue sa propre pensée.
L’humain peut penser qu’il pense,
le sujet humain peut être son propre objet de pensée,
il peut en outre développer une réflexion par rapport à sa propre pensée,
il peut même développer une réflexion sur le rapport qu’il entretient avec sa propre pensée,
etc...
Et ce jeu de distanciation et d'objectivation n'a pas de limites.
Or, pour l’instant, dans ce que je perçois de vos propos, ce jeu infini de la réflexivité de la pensée humaine semble interdit à l’Absolu tel que vous le décrivez.
De sorte que cet Absolu devient à mes yeux étonnamment pauvre de potentialité, Il n’est QUE la Création, Il se confond avec elle au point que l’on pourrait l’appeler comme jadis « Dame Nature ».
Avec l’Absolu tel que vous Le décrivez, je me demande pourquoi on Lui reconnaît des attributs de type "personnels" (et donc analogiques) comme la volonté, la miséricorde, la justice…
Très cordialement
Votre sœur
pauline