Ptitech a écrit :Les croyances des gens ne sont pas toutes motivées par les mêmes facteurs. Certains vont croire parce qu'ils ont été éduqués dans la religion depuis leur naissance, d'autre vont croire par peur, d'autre par amour pour Dieu etc etc ...
Oui, c'est vrai. On appelle ça le conditionnement par l'environnement. On brode toute une personnalité autour de cet environnement d'ailleurs, si bien que de rompre avec ce dernier peut avoir des résultats allant du simple effet déstabilisant au totalement traumatisant. Changer d'environnement induit de changer de personnalité. On y laisse des plumes, et parfois bien plus. Surtout si l'on a consacré sa vie à considérer tous les environnements autres que le sien, comme étant malsain, destructeur et indigne de confiance.
Quand on met les pieds dans ces autres environnements pour la première fois, on est mort de trouille, on ne sait pas ce qu'on va trouver ni ce qui va nous arriver et comment on va s'en sortir parce que les préjugés qu'on a cultivés et/ou qu'on nous a inculqués ont la vie dure. Alors on fait machine arrière à moins de nous en avoir interdit l'accès. Et on apprend "marche ou crève" de la plus dure des façons.
Lorsque l'on change de croyances, bien souvent, on ne change que la forme parce que la structure même - le fond -, lui, reste le même. On ne se débarrasse pas de l'intégralité des repères, on en conserve quelques-uns. C'est rassurant, ça déboussole moins et surtout, ça facilite la sortie d'un schéma de croyances profondément enraciné.
Par exemple, le fait d'arrêter de croire en l'existence de Dieu et vouloir s'affranchir de la religion ne va pas résoudre le problème, bien au contraire, il va le transférer autour de la croyance en l'inexistence de Dieu que l'on va religieusement entretenir. Au final, c'est comme avec une pièce de monnaie, passer du pile au face n'enlèvera rien au fait qu'il s'agit toujours de la même pièce.
On ne peut se défaire de la religion, c'est triste, c'est rageant, c'est comme ça. Nous avons été conçus - peu importe par qui ou par quoi - pour croire en quelque chose de plus grand que soi et pour le servir, au grand dam de certains perdus dans leur quête d'un affranchissement utopique. Ça commence dès le ventre de sa mère avec... sa mère et ça évolue vers Dieu, ou la Science, ou l'Homme, ou la Politique, le Sport, Nutella, etc, le tout dans une mécanique bien religieuse.
Même la croyance en soi, religieusement entretenue, peut finir par devenir une religion "égocentrée" dans laquelle le sujet s'imagine être Dieu et que tout ou partie de l'Univers tourne autour de lui. Sans contrôle, ça finit par devenir du solipsisme existentiel, la névrose touchant la majorité des pervers narcissiques qu'il est encore quasi impossible de soigner à ce jour.
Nous sommes tous des esclaves, tous condamnés à servir quelqu'un, un idéal ou quelque chose d'autre comme soi-même parce que c'est ainsi que nous avons été faits. Un individu qui n'obéit à personne, obéit pourtant à lui-même. Une part de lui - le maître - discipline son autre parti - l'esclave. Le maître ordonne, l'esclave obéit sous peine de sanctions parfois virulentes de la part de la conscience, le fouet du maître.
Une personne affirmant être pleinement libre est donc libre de faire tout ce que son cœur désire non ? Y compris violer, piller, brûler, mentir, voler, se taper des gosses, des vieilles ou le cochon d'Inde du gamin. Pourquoi s'en priverait-elle ? Parce que c'est mal ? Pour les autres ou pour elle ? Une personne totalement libre n'a pas à choisir entre bonnet blanc ou bonnet rouge, elle prend les deux parce que choisir, c'est se limiter, se priver, s'interdire, s'emprisonner.
Si elle se met des règles, elle se restreint, si elle se restreint comment peut-elle ensuite affirmer qu'elle est libre alors qu'elle s'est rendue esclave de ses propres règles de conduite ? Tout simplement parce qu'elle s'illusionne, personne n'est libre. Une liberté totale, c'est une liberté sans condition et il en restera toujours une l'empêchant d'atteindre cet idéal.
Pas besoin de faire psychologie pour comprendre ça d'autant que ça relève de la philosophie existentielle.
Même Dieu est un esclave. Il ne peut s'affranchir de sa propre condition pour aller contre sa propre nature. Il est contraint d'obéir à ce qu'il est sans quoi l'Univers tout entier s’effondrerait. Il ne peut mentir, ne peut pas être contenu, ne peut pas mourir, ne peut pas montrer sa face sans que tout le monde passe l'arme à gauche et tout un tas d'autres choses complètement immuable qui l'emprisonnent dans une condition,
sa condition.
Tout le monde s'imagine qu'il est libre de faire tout ce qu'il veut alors que tout bien considéré, il n'y a pas grand chose qu'il puisse faire. Mais ce "pas grand chose" est pourtant suffisant pour être plus grand que nous si bien qu'on y pige rien. Pourquoi a-t'il ordonné le massacre de ces gens ? Parce que c'était juste. Comment ça c'était juste, ça n'a pas de sens ! Pour lui s'en a un et de toute façon, c'est fait. Rien ni personne ne pourra en changer à part éventuellement lui, s'il se décide à les ressusciter pour les faire massacrer à nouveau (là, vous pourrez commencer à parler de cruauté).
Tout comme lui, nous sommes soumis à la même chose. Si nous pouvions nous affranchir de l'esclavage de notre propre condition, il n'y aurait plus aucun être humain sur Terre, car de tout temps, l'Homme a toujours aspiré à être autre chose. Quelque chose de plus grand que lui, vivant dans un idéal de perfection que chacun se définit à titre personnel dans son microcosme individuel.
Ptitech a écrit :En même temps comme de pas "prendre peur" quand on te dit que si tu ne marches pas selon les voies de Dieu tu sera rejeté par ce dernier et qu'à Harmagueddon ça risque de chauffer sévère ?
Mourir de ça ou d'autre chose... on doit tous y passer un jour non ?