Fardeau de la preuve

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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Tymophil

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 02:21

Message par Tymophil »

Tan a écrit :Il n'y a pas de vérité dans ce débat : si quelqu'un a une preuve à apporter dans un sens ou un autre, qu'il le fasse !
Qu'on donne déjà une définition de dieu... Il est possible qu'il soit impossible de valider ou d'invalider l'existence de dieu, parce que dieu est une notion vide de sens.
Tan a écrit :Les athées disent que c'est aux croyants d'apporter la preuve de l'existence de Dieu, les croyants rétorquent le contraire (comme c'est étrange), le tout justifié à grands coups d'arguments souvent fumeux.
Ne serait-ce pas la notion même de dieu qui est fumeuse ? Cela expliquerait élégamment le caractère fumeux que vous attribuez aux arguments des croyants et des non-croyants.
Tan a écrit :Evidemment, il n'y a pas de preuve logique, et il n'y en aura jamais.
Pourquoi évidemment ? Gödel, que vous citez facilement, a produit une preuve logique de dieu...
Tan a écrit :Ce débat n'en finira jamais.
Que voilà donc une prédiction dangereuse... Il n'y a plus de débat sur l'existence de Wotan, de Jupiter, etc.
Tan a écrit :La rhétorique pour la rhétorique, ça ne sert pas à grand chose.
N'est-ce pas la fond de commerce du théologien ? Appliquons un peu de sémantique à tout cela. Cela fera un sain ménage.
Tan a écrit :La seule preuve qui puisse exister, elle est pour ceux qui vivent une expérience spirituelle ; et ladite "preuve" n'est valable que pour eux-même.
Mais à ce moment-là, c'est une véritable certitude qui s'installe, certitude qui n'a que faire des joutes intellectuelles qui paraissent alors extrêmement futiles.
Intéressante perspective. Il faut donc attendre un événement impossible à discriminer d'une hallucination. Puis s'y accrocher sans permettre aux autres de mettre en cause le caractère objectif du phénomène. Très beau projet pour une recherche raisonnée de la vérité.
Tan a écrit :Bien entendu, les "non-croyants" n'appellent pas cela une preuve, ils invoquent souvent un désordre neuronal pour expliquer ce genre d'expérience intérieure... jusqu'au jour où ils en font eux-mêmes l'expérience. Je connais ainsi un athée qui est devenu un maître spirituel, mais bon...
L'athée est, par définition, incroyant. Vous demandez qu'il vous croie. C'est typiquement le genre d'oxymore qu'affectionnent les croyants... Des monstres sémantiques qui permettent toutes les fantaisies rhétoriques. Mais comme disait un sage intervenant sur ce fil :
La rhétorique pour la rhétorique, ça ne sert pas à grand chose.
Tan a écrit :Bref, l'esprit humain, malgré tout son génie, ne peut pas tout savoir et tout démontrer. Il est certaines choses qui sont au-delà de la logique (cf second théorème de Gödel), au-delà de l'intellect.
Vous citez mal à propos Gödel. Ce que dit son théorème ne met pas les résultats indécidables au-delà de l'intellect, mais hors de portée de la démonstration dans un certain cadre bien précis. Un cadre fixé par... L'intellect humain. Le théorème ayant, lui aussi, été démontré par un intellect humain.
Tan a écrit :Sinon, que cela n'empêche pas de faire de la philosophie pour le plaisir du jeu intellectuel, à partir du moment où l'on n'espère pas atteindre ainsi une quelconque vérité. L'agilité à manier des concepts de plus en plus compliqués peut être source de grand plaisir chez certains.
Encore faut-il que ce ne soit pas un jeu vain basé sur des vacuités sémantiques...

ChristianK

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 07:28

Message par ChristianK »

Tan a écrit :Il n'y a pas de vérité dans ce débat : si quelqu'un a une preuve à apporter dans un sens ou un autre, qu'il le fasse !

Les athées disent que c'est aux croyants d'apporter la preuve de l'existence de Dieu, les croyants rétorquent le contraire (comme c'est étrange), le tout justifié à grands coups d'arguments souvent fumeux.

Evidemment, il n'y a pas de preuve logique, et il n'y en aura jamais. Ce débat n'en finira jamais. La rhétorique pour la rhétorique, ça ne sert pas à grand chose.

La seule preuve qui puisse exister, elle est pour ceux qui vivent une expérience spirituelle ; et ladite "preuve" n'est valable que pour eux-même.
Mais à ce moment-là, c'est une véritable certitude qui s'installe, certitude qui n'a que faire des joutes intellectuelles qui paraissent alors extrêmement futiles.

Bien entendu, les "non-croyants" n'appellent pas cela une preuve, ils invoquent souvent un désordre neuronal pour expliquer ce genre d'expérience intérieure... jusqu'au jour où ils en font eux-mêmes l'expérience. Je connais ainsi un athée qui est devenu un maître spirituel, mais bon...

Bref, l'esprit humain, malgré tout son génie, ne peut pas tout savoir et tout démontrer. Il est certaines choses qui sont au-delà de la logique (cf second théorème de Gödel), au-delà de l'intellect.

Sinon, que cela n'empêche pas de faire de la philosophie pour le plaisir du jeu intellectuel, à partir du moment où l'on n'espère pas atteindre ainsi une quelconque vérité. L'agilité à manier des concepts de plus en plus compliqués peut être source de grand plaisir chez certains.
ceci n'est rien d'autre que la philosophie sceptique, et affirmée d'une facon fort dogmatique...!
C'est pourquoi la philos est inévitable.
L"A. doit présupposer qu'il est vrai et démontré qu'on ne peut atteindre aucune vérité. C'est comme l'énoncé que toutre proposition est fausse...

L'agnosticisme dogmatique est aussi lourd et nécessite autant de preuve que les 2 autres positions:

-Il est impossible en principe et pour toujours de prouver le théisme ou l'athéisme
-On peut prouver l'existence de Dieu
-On peut prouver son inexistence

Au point de vue théorique, il n'y a pas de différence entre ces 3 positions, elles sont a un degré égal de complexité argumentative et de présuppositions philosophiques (métaphysiques et épistémologiques). La première n'a pas moins de fardeau de preuve. Ca passe souvent inapercu.



-----------------------------------

"Point de départ inutile, les recherches sur l' origine de big bang, de son facteur déclencheur, par les mathématiciens ou physicien: il n' y a aucun "etre parfait créateur de l' univers" dans les équations."


Ceci est de la physique. Ce n'est pas sans intérêt comme stimulant de part et d'autre,mais les approches classiques n'ont à peu près rien à voir avec ca. Au contraire, elles font souvent abstraction de la question du commencement de l'univers.
On peut traiter la chose ainsi, c'est pas interdit et c'est apparemment plus concret,mais pour les philosophes cette voie est minoritaires (généralementils se méfient beaucoup des soi-disant preuves scientifiques en théo naturelle (bien qu'on puisse y trouver des indices, etc.)


PS. Spinoza, Ethique I, scol . de la prop. 11: "Ainsi donc la perfection n'ôte pas l'existence, elle la fonde ; c'est l'imperfection qui la détruit, et il n'y a pas d'existence dont nous puissions être plus certains que de celle d'un être absolument infini ou parfait, savoir, Dieu ; car son essence excluant toute imperfection et enveloppant la perfection absolue, toute espèce de doute sur son existence disparaît, et il suffit de quelque attention pour reconnaître que la certitude qu'on en possède est la plus haute certitude."
Modifié en dernier par ChristianK le 11 mars10, 09:24, modifié 2 fois.
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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 07:38

Message par Tan »

Tymophil a écrit : Qu'on donne déjà une définition de dieu... Il est possible qu'il soit impossible de valider ou d'invalider l'existence de dieu, parce que dieu est une notion vide de sens.
Affirmation gratuite. Ce n’est pas très intéressant.
Tymophil a écrit : Ne serait-ce pas la notion même de dieu qui est fumeuse ? Cela expliquerait élégamment le caractère fumeux que vous attribuez aux arguments des croyants et des non-croyants.
Si vous le dites, je suppose qu’il est inutile d’essayer de vous détromper. Vous êtes déjà convaincu.
Tymophil a écrit : Pourquoi évidemment ? Gödel, que vous citez facilement, a produit une preuve logique de dieu...
Je ne sais pas ce que notre ami Kurt vient faire ici ; je dis « évidemment » parce que la réalité que l’on nomme « Dieu » est indéfinissable. Elle est indéfinissable parce qu’elle est sans forme. Comment voulez-vous définir ce qui est sans forme ?
Tymophil a écrit : Que voilà donc une prédiction dangereuse... Il n'y a plus de débat sur l'existence de Wotan, de Jupiter, etc.
Je maintiens ma prédiction.
Tymophil a écrit : N'est-ce pas la fond de commerce du théologien ? Appliquons un peu de sémantique à tout cela. Cela fera un sain ménage.
C’est dommage, je pensais que nous aurions pu tomber d’accord là-dessus.
Tymophil a écrit : Intéressante perspective. Il faut donc attendre un événement impossible à discriminer d'une hallucination. Puis s'y accrocher sans permettre aux autres de mettre en cause le caractère objectif du phénomène. Très beau projet pour une recherche raisonnée de la vérité.
Mais rien ne vous interdit de remettre en cause ce phénomène et de tenter de l’assimiler à une hallucination. Seulement pour cela, il faudrait déjà étudier le phénomène en question.
Certains neurologues comme JF Lambert (et David Bohm aussi je crois) font des expériences sur des nones en prière et sur des moines tibétains en méditation. Leurs conclusions sont étonnantes. Je ne demande qu’à poursuivre dans cette démarche, mais nombre de scientifiques refusent malheureusement de traiter le sujet, parlant d’un « non-problème » et de « délires mystiques ».
Tymophil a écrit : L'athée est, par définition, incroyant. Vous demandez qu'il vous croie. C'est typiquement le genre d'oxymore qu'affectionnent les croyants... Des monstres sémantiques qui permettent toutes les fantaisies rhétoriques. Mais comme disait un sage intervenant sur ce fil :
Je m’inscris en faux : l’athée CROIT qu’il n’existe rien d’autre que la matière ; l’athée CROIT que les neurones sécrètent la conscience, l’athée CROIT que nous sommes arrivés là par hasard, l’athée CROIT qu’il n’y a aucune finalité dans l’univers ; etc. etc. etc.
Tymophil a écrit : Vous citez mal à propos Gödel. Ce que dit son théorème ne met pas les résultats indécidables au-delà de l'intellect, mais hors de portée de la démonstration dans un certain cadre bien précis. Un cadre fixé par... L'intellect humain. Le théorème ayant, lui aussi, été démontré par un intellect humain.
Je cite Gödel : « La notion de vérité est bien plus vaste que la notion de démonstrabilité. »
Traduction : toute vérité n’est pas démontrable. Donc l’intellect humain ne peut pas avoir accès à toute la vérité, à moins que vous n’ayez connaissance d’une autre méthode que la logique pour ce faire.
Tymophil a écrit : Encore faut-il que ce ne soit pas un jeu vain basé sur des vacuités sémantiques...
Mais c’est le propre de tout débat rhétorique mon cher… Qu’est-ce qu’un concept à part une pensée ? Quelle réalité recouvre-t-il à part l’idée que l’on s’en fait ? Croyez-vous vraiment pouvoir enfermer le réel dans un concept, dans une pensée ?

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 08:18

Message par Tan »

ChristianK a écrit :ceci n'est rien d'autre que la philosophie sceptique, et affirmée d'une facon fort dogmatique...!
Je suis comme Mr. Jourdain alors : je fais de la « philosophie sceptique » sans le savoir.
ChristianK a écrit :C'est pourquoi la philos est inévitable.
Tout dépend : inévitable pour quoi faire ? Pour rechercher la vérité (ou un aspect de la vérité), ou pour trouver une forme de satisfaction intellectuelle dans l’agilité du maniement conceptuel ?
ChristianK a écrit :L"A. doit présupposer qu'il est vrai et démontré qu'on ne peut atteindre aucune vérité. C'est comme l'énoncé que toutre proposition est fausse...
Je ne sais pas ce que veut dire « L"A. », je ne comprends pas cette phrase. Par contre, je sais qu’aucune proposition n’est absolument vraie, car toute pensée enferme le réel, elle le limite. Une proposition n’est rien d’autre qu’une pensée, ou un ensemble de pensées, de concepts. Or les concepts que nous utilisons DECRIVENT le réel ; ils ne SONT pas le réel.

Pour résumer, je pense qu’à la question : « A qui revient la charge de la preuve », il n’y a pas de réponse. Ou plutôt, il y a autant de réponses que l’on veut, ce qui revient à peu près au même d’après moi.

En posant une telle question, qu’espères-tu ? Espères-tu réellement trouver une réponse « vraie » ?
« La vérité, c’est que c’est aux croyants d’apporter la preuve de ce qu’ils avancent. »
« La vérité, c’est que c’est aux athées d’apporter la preuve de ce qu’ils avancent. »
Il n’y a pas de vérité là-dedans, il n’y a que des points de vue très relatifs. Alors, où va-t-on avec une telle question ?

J’imagine que si quelqu’un avait une preuve irréfutable de l’existence ou de la non-existence de « Dieu », il ne se serait pas privé d’en faire part au reste de l’humanité. Fera la preuve celui qui y parviendra en premier, tout bêtement. Il n’y a pas à décider de « qui doit » et « qui ne doit pas ».

Etant donné que le débat se poursuit depuis plus de 2000 ans, j’en conclus que 2000 ans de philosophie et de sciences s’avèrent insuffisants à trancher. Combien faudra-t-il encore d’années pour démontrer que « Dieu » existe ou n’existe pas ? 3000 ans ? 10 000 ans ?
Ne ressens pas tu là une grande futilité à vouloir démontrer l’indémontrable ?

Et si par hasard ce que vous nommez « Dieu » n’était pas conceptualisable, comment fait-on ? Comment fais-tu pour conceptualiser ce qui est sans forme ?

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 08:40

Message par Tymophil »

Tan a écrit :Affirmation gratuite. Ce n’est pas très intéressant.
Donnez donc une définition de dieu qui soit sémantiquement valide et nous pourront chercher à en déterminer l'éventuelle existence.
Tan a écrit :Si vous le dites, je suppose qu’il est inutile d’essayer de vous détromper. Vous êtes déjà convaincu.
Essayez au contraire ! Donnez une définition non fumeuse de dieu et nous pourrons voir si des arguments solides résultent de cette définition.
Tan a écrit : Je ne sais pas ce que notre ami Kurt vient faire ici ; je dis « évidemment » parce que la réalité que l’on nomme « Dieu » est indéfinissable. Elle est indéfinissable parce qu’elle est sans forme. Comment voulez-vous définir ce qui est sans forme ?
Qu'entendez-vous par forme ? Que dieu soit indéfinissable, je le pense, mais je n'en jurerais pas. Je n'ai jamais rencontrer de définition qui soit solide d'un point de vue sémantique de dieu, mais je n'ai pas tout lu...
Tan a écrit :Mais rien ne vous interdit de remettre en cause ce phénomène et de tenter de l’assimiler à une hallucination. Seulement pour cela, il faudrait déjà étudier le phénomène en question.
Certains neurologues comme JF Lambert (et David Bohm aussi je crois) font des expériences sur des nones en prière et sur des moines tibétains en méditation. Leurs conclusions sont étonnantes. Je ne demande qu’à poursuivre dans cette démarche, mais nombre de scientifiques refusent malheureusement de traiter le sujet, parlant d’un « non-problème » et de « délires mystiques ».
Vous n'avez pas compris ce que j'ai voulu dire. Ce qui me chiffonne dans votre description, c'est votre façon de parer à toute invalidation en disant : La seule preuve qui puisse exister, elle est pour ceux qui vivent une expérience spirituelle ; et ladite "preuve" n'est valable que pour eux-même. C'est une attitude qui semble très étrange. J'aurais attendu un critère discriminant l'hallucination de l'expérience mystique...

La seule preuve qui puisse exister, elle est pour ceux qui vivent une expérience spirituelle ; et ladite "preuve" n'est valable que pour eux-même.
Tymophil a écrit :L'athée est, par définition, incroyant. Vous demandez qu'il vous croie. C'est typiquement le genre d'oxymore qu'affectionnent les croyants... Des monstres sémantiques qui permettent toutes les fantaisies rhétoriques. Mais comme disait un sage intervenant sur ce fil :
Je m’inscris en faux : l’athée CROIT qu’il n’existe rien d’autre que la matière ; l’athée CROIT que les neurones sécrètent la conscience, l’athée CROIT que nous sommes arrivés là par hasard, l’athée CROIT qu’il n’y a aucune finalité dans l’univers ; etc. etc. etc.[/quote]De la rhétorique, uniquement de la rhétorique. L'athée ne croit pas, c'est tout.

Vous croyez qu'il existe autre chose que le monde matériel. Prouvez-le ! Bien entendu, un discours sur le monde matériel est possible et n'est pas du même ordre, mais il ne peut être assimilé au surnaturel.
Vous croyez qu'il existe une conscience en dehors de l'interaction d'éléments matériels, liés à un organisme et à ses interactions avec le reste du monde matériel. Prouvez-le ! En tout état de cause, sans système nerveux central point de conscience.
Vous croyez que votre existence n'est pas le résultat de processus purement naturels, qu'un dessein a présidé à votre existence. Prouvez-le !
Vous croyez qu'il existe une finalité à l'univers. Prouvez-le !

Il ne suffit pas de faire la somme de vos croyances et de faire croire que l'athée est le croyant d'en face. Je ne crois pas au surnaturel. Transformer ma position en je crois que le surnaturel n'existe pas est une astuce purement rhétorique. Vous êtes le croyant, pas moi.

Croire qu'il existe un être qui serait parfaitement bon, omniscient, omnipotent, mais pas humain. Pas un être même, mais un être quand même. Mais qui nous aime, mais sans être humain. Qui nous voit, sans qu'on sache ce que signifie voir pour un être qui n'est pas un animal et nous voit parfaitement, ce qui rend le concept encore plus confus. La vue d'une pieuvre vaut-elle celle d'un humain ? Et celle d'une abeille ?
Tan a écrit :Je cite Gödel : « La notion de vérité est bien plus vaste que la notion de démonstrabilité. » Traduction : toute vérité n’est pas démontrable. Donc l’intellect humain ne peut pas avoir accès à toute la vérité, à moins que vous n’ayez connaissance d’une autre méthode que la logique pour ce faire.
Je dis et je répète que le théorème d'incomplétude de Gödel dit juste que dans un cadre qui est celui des mathématiques telles qu'on les conçoit généralement, il y aura toujours des énoncés sémantiquement corrects qui seront indécidables. Il sera impossible de montrer qu'ils sont justes ou faux. Cela n'en fait pas des vérités pour autant.
Tan a écrit :Mais c’est le propre de tout débat rhétorique mon cher… Qu’est-ce qu’un concept à part une pensée ? Quelle réalité recouvre-t-il à part l’idée que l’on s’en fait ? Croyez-vous vraiment pouvoir enfermer le réel dans un concept, dans une pensée ?
Vous avez tort ! De nombreux concepts sont efficaces. Ils modélisent la réalité de manière précise, à défaut d'être parfaite.

C'est votre projet de complétude à l'aide d'agents surnaturels qui est vain. Il l'est depuis des siècles. D'autres systèmes de concepts ont fait des progrès et en font encore. Pourquoi en font-ils ? Qu'ont-ils exclu dès l'origine ?

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 08:50

Message par Tymophil »

Tan a écrit :En posant une telle question, qu’espères-tu ? Espères-tu réellement trouver une réponse « vraie » ?
« La vérité, c’est que c’est aux croyants d’apporter la preuve de ce qu’ils avancent. »
« La vérité, c’est que c’est aux athées d’apporter la preuve de ce qu’ils avancent. »
Il n’y a pas de vérité là-dedans, il n’y a que des points de vue très relatifs. Alors, où va-t-on avec une telle question ?
Les athées n'ont pas besoin du concept d'agents surnaturels réels pour construire leur système de pensée.

Pourquoi devraient-ils apporté la preuve que quelque chose d'inutile à leur vision de l'univers n'existe pas ?

Ce serait comme si M.Croyant demandait à Monsieur Athée qui utilise un marteau pour planter efficacement un clou de justifier pourquoi il n'utilise pas plutôt une prière, au simple motif que M. Croyant est persuadé qu'une prière fera aussi bien le travail. Ceci, bien que tout le monde, M. Athée et M. Croyant utilisent effectivement un marteau pour enfoncer un clou !

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 09:30

Message par ChristianK »

Oui, mais les théistes vont dire que le système athée est incomplet pour expliquer le réel. Une analogie: des darwinistes sociaux racistes ne pourraient-ils pas dire que dans leur vision du monde ils n'ont pas besoin de la notion de droits de l'homme,la lutte pour la survie suffit , etc.
La notion de besoin semble ici un peu glissante: tout esprit a "besoin" de la vérité. Si l'athéisme est vrai nous avons tous besoin de lui, sans autre motif. Même chose pour le théisme.
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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 09:48

Message par tguiot »

Tan a écrit : Affirmation gratuite. Ce n’est pas très intéressant.
Au contraire!! C'est justement là que bloque le débat. En voulant faire l'examen de l'hypothèse de son existence, on se trouve confronté devant une absence de définition! Comment parler de ce qu'on ne décrit pas?

Tan a écrit : Je ne sais pas ce que notre ami Kurt vient faire ici ; je dis « évidemment » parce que la réalité que l’on nomme « Dieu » est indéfinissable. Elle est indéfinissable parce qu’elle est sans forme. Comment voulez-vous définir ce qui est sans forme ?
L'espoir est sans forme. On peut pourtant le définir.

Tan a écrit : Je m’inscris en faux : l’athée CROIT qu’il n’existe rien d’autre que la matière ; l’athée CROIT que les neurones sécrètent la conscience, l’athée CROIT que nous sommes arrivés là par hasard, l’athée CROIT qu’il n’y a aucune finalité dans l’univers ; etc. etc. etc.
Problème de sémantique de nouveau. Certains mots recouvrent plusieurs acceptions. Les confondre est faire manque de jugeote. Dans un tel contexte, l'athée "croit" qu'il n'y a rien d'autre que la matière, de la même manière que n'importe qui "croit" que le ciel est bleu.
Pour éviter les croyances, il faut limiter un maximum le nombre d'axiomes de base. Particulièrement l'axiome Dieu. Introduire un dessein, une finalité dans l'univers, c'est introduire un axiome de plus, requérant une profession de foi pour y adhérer. Alors, c'est une croyance.

Et c'est tout de même drôle de voir à quel point certains s'acharnent à faire passer la position athée pour une croyance, afin de la décrédibiliser... en oubliant qu'ils décrédébilisent du même coup leurs propres croyances.
Tan a écrit : Je cite Gödel : « La notion de vérité est bien plus vaste que la notion de démonstrabilité. »
Traduction : toute vérité n’est pas démontrable. Donc l’intellect humain ne peut pas avoir accès à toute la vérité, à moins que vous n’ayez connaissance d’une autre méthode que la logique pour ce faire.
Je ne suis pas un connaisseur, mais permets-moi de faire preuve de scepticisme quant à ta compréhension du théorème de Gödel. De nombreuses affirmations foireuses proviennent d'incompréhensions de théories mathématiques ou scientifiques (par exemple les farfelus new age qui pensent avoir pigé la mécanique quantique)
Tan a écrit : Mais c’est le propre de tout débat rhétorique mon cher… Qu’est-ce qu’un concept à part une pensée ? Quelle réalité recouvre-t-il à part l’idée que l’on s’en fait ? Croyez-vous vraiment pouvoir enfermer le réel dans un concept, dans une pensée ?
Propos pertinent! Effectivement, notre intellect manipule les concepts, et les concepts uniquement. Ceux-ci sont des simplifications de traitement de réel qui s'adresse à nous via nos sens. Il n'y aucun accès immédiat au réel. C'est pourquoi il convient de s'interroger sur le bien-fondé de ces concepts, sur leur légitimité en tant que descripteur pertinent du réel selon nous. Dans le cas du concept Dieu par exemple, il échoue à décrire quoi que ce soit, collectionne les absurdités et erreurs de raisonnement.
Mais il est conçu tel qu'il parasite littéralement nos systèmes cognitifs (comme l'art par exemple) (Je renvoie à ce sujet "Et l'homme créa les dieux" de Pascal Boyer)

Tymophil

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 19:08

Message par Tymophil »

ChristianK a écrit :Oui, mais les théistes vont dire que le système athée est incomplet pour expliquer le réel.
Le système des théistes n'est pas plus efficace. Notamment parce qu'il n'est pas capable de progrès dans la connaissance du réel.
ChristianK a écrit :Une analogie: des darwinistes sociaux racistes ne pourraient-ils pas dire que dans leur vision du monde ils n'ont pas besoin de la notion de droits de l'homme,la lutte pour la survie suffit , etc.
Analogie non pertinente. Les darwinistes sociaux racistes n'ont jamais recherché une modélisation efficace du réel, mais la validation de leurs préjugés (comme le font les croyants de tout poil). De plus, la notion de droits de l'homme n'est pas une modélisation de la "réalité", mais une construction sociale.
ChristianK a écrit :La notion de besoin semble ici un peu glissante: tout esprit a "besoin" de la vérité. Si l'athéisme est vrai nous avons tous besoin de lui, sans autre motif. Même chose pour le théisme.
Vous jouez sur les mots. Vous aviez évidemment compris que je voulais indiquer que les agents surnaturels ne sont pas nécessaires à la recherche de modélisations efficace du réel.

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 23:17

Message par Tan »

Tymophil a écrit :Donnez donc une définition de dieu qui soit sémantiquement valide et nous pourront chercher à en déterminer l’éventuelle existence.
« Dieu » n’est pas définissable parce que c’est une réalité sans forme. On peut ensuite dire pas mal de choses à son sujet, mais jamais une pensée ne pourra l’englober.

C’est un peu comme si je vous demandais de définir le mot « vie » alors qu’on ne sait ni où elle commence (au moment de la naissance ? de la procréation ?), ni où elle finit (à quel moment précis quelqu’un meurt ?), ni où est la limite entre ce qui est vivant et ce qui ne l’est pas (une feuille est-elle vivante ? un virus ? une bactérie ? une cellule ?), ni surtout ce qu’est la nature exacte de ce que l’on nomme « vie ».
Alors, vous pourrez toujours me répondre « mais si, la vie c’est ceci, la vie c’est cela », votre définition ne fera jamais que désigner certaines caractéristiques de la vie, mais pas ce qu’EST la vie, quelle en est sa nature, son essence.

De plus, concernant « Dieu », pour vérifier la véracité de sa définition, il faudrait que celui-ci se distingue de quelque chose. Or, « Dieu », l’ « Etre », ne se distingue de rien : c’est la nature essentielle de tout ce qui est.
Seules les formes peuvent se distinguer les unes des autres. Ce qui est sans forme ne se distingue pas. Les formes sont caractéristiques du monde physique, le monde de la forme.
Tymophil a écrit :Essayez au contraire ! Donnez une définition non fumeuse de dieu et nous pourrons voir si des arguments solides résultent de cette définition.
Donnez-moi une définition de l’existence, donnez-moi une définition de « être », donnez-moi une définition de « Tymophil », donnez-moi une définition de « vie », donnez-moi une définition du « temps », donnez-moi une définition de « vide ».
Vous constaterez vite les limites de l’intellect à pouvoir tout définir, mais si vos définitions s’avèrent satisfaisantes, alors je vous donnerai une possible définition de « Dieu ».
Tymophil a écrit :Qu'entendez-vous par forme ? Que dieu soit indéfinissable, je le pense, mais je n'en jurerais pas. Je n'ai jamais rencontrer de définition qui soit solide d'un point de vue sémantique de dieu, mais je n'ai pas tout lu…
Idem pour les définitions de « vie », « temps », « Tymophil », « être », « vide »…
Une forme, c’est ce qui est distinguable, ce qui procure une appartenance.
Tymophil a écrit : Vous n'avez pas compris ce que j'ai voulu dire. Ce qui me chiffonne dans votre description, c'est votre façon de parer à toute invalidation en disant : La seule preuve qui puisse exister, elle est pour ceux qui vivent une expérience spirituelle ; et ladite "preuve" n'est valable que pour eux-même. C'est une attitude qui semble très étrange. J'aurais attendu un critère discriminant l'hallucination de l’expérience mystique…
Oui, il me semble que j’ai bien compris votre question : vous attendez une preuve à caractère universel, valable pour n’importe qui. Malheureusement, c’est impossible.
La preuve se fait par l’expérience ; c’est le fait de vivre soi-même une expérience spirituelle qui donne la preuve pour celui qui la vit, et seulement pour lui, qu’il existe une dimension intemporelle transcendante derrière l’expérience ordinaire du monde physique.

C’est le fait que cette expérience soit transcendante qui fait paraître ensuite très futile toutes les considérations à l’égard de « Dieu » que l’on entend, que ce soit pour dire « j’y crois » ou « ça n’existe pas ».Rien d’autre ne compte que le fait de le vivre. La croyance peut certes réconforter, mais seule l’expérience est véritablement libératrice.

De plus, c’est ce que tout le monde recherche, plus ou moins inconsciemment. Chez tous les humains, il existe une sensation d’incomplétude, de manque. Notre finitude nous pèse. Nous essayons en général de combler ce manque au travers de la possession, de l’argent, de la reconnaissance (sociale, professionnelle, sportive, intellectuelle…), du couple, ou par l’ingestion excessive d’aliments, de tabac, d’alcool, de drogues etc.
Tous ces comportements ne sont que les conséquences de cette sensation d’incomplétude, de ce besoin de transcendance. Mais aucun ne permet de trouver la satisfaction durablement : la sensation de manque refait toujours surface à plus ou moins court terme. Il est impossible de trouver la complétude à l’extérieur, dans le monde ; celle-ci n’existe qu’à l’intérieur de nous-mêmes.

Une expérience spirituelle, c’est faire l’expérience de la complétude, de la non-dualité, de l’Un, de l’infinitude. C’est un état à la fois de profonde sérénité et de grâce. C’est une expérience divine.
Tymophil a écrit : De la rhétorique, uniquement de la rhétorique. L'athée ne croit pas, c'est tout.
Eh bien si vous croyez que votre existence est le fruit du hasard tout en affirmant que ce n’est pas une croyance, si vous croyez qu’il n’existe rien d’autre que la matière tout en affirmant que ce n’est pas une croyance, si vous croyez qu’il n’y a aucune finalité dans l’univers tout en affirmant que ce n’est pas une croyance, si vous croyez que les neurones sécrètent la conscience tout en affirmant que ce n’est pas une croyance, alors c’est que vous avez les preuves de ce que vous avancez, ce qui est une plaisanterie.

Comme toutes ces interrogations sont encore à l’état d’hypothèses, à l’état d’interrogations, comme ce sont des mystères scientifiques, vous effectuez un pas dans l’inconnu en affirmant cela comme vrai. C’est ce qui en fait des croyances au sens propre du terme, au même titre que les « croyants » qui penchent pour les hypothèses opposées.

Seul l’agnostique, celui qui affirme qu’il ne sait pas, n’est pas croyant.
Tymophil a écrit :Vous croyez qu'il existe autre chose que le monde matériel. Prouvez-le ! Bien entendu, un discours sur le monde matériel est possible et n'est pas du même ordre, mais il ne peut être assimilé au surnaturel.
Vous croyez qu'il existe une conscience en dehors de l'interaction d'éléments matériels, liés à un organisme et à ses interactions avec le reste du monde matériel. Prouvez-le ! En tout état de cause, sans système nerveux central point de conscience.
Vous croyez que votre existence n'est pas le résultat de processus purement naturels, qu'un dessein a présidé à votre existence. Prouvez-le !
Vous croyez qu'il existe une finalité à l'univers. Prouvez-le !

Il ne suffit pas de faire la somme de vos croyances et de faire croire que l'athée est le croyant d'en face. Je ne crois pas au surnaturel. Transformer ma position en je crois que le surnaturel n'existe pas est une astuce purement rhétorique. Vous êtes le croyant, pas moi.
Vous croyez vraiment à ce que vous dites ? Vous vous accrochez à votre statut de non croyant comme un islamiste crie le nom d’Allah avant de tuer. Mais ce n’est pas une tare que d’avoir des croyances, des opinions ! C’est plus vivant que de ne croire en rien.

Comme le dit ChristianK avec qui je suis parfaitement d’accord pour le coup :
ChristianK a écrit : Oui, mais les théistes vont dire que le système athée est incomplet pour expliquer le réel.
Tymophil a écrit :Croire qu'il existe un être qui serait parfaitement bon, omniscient, omnipotent, mais pas humain. Pas un être même, mais un être quand même. Mais qui nous aime, mais sans être humain. Qui nous voit, sans qu'on sache ce que signifie voir pour un être qui n'est pas un animal et nous voit parfaitement, ce qui rend le concept encore plus confus. La vue d'une pieuvre vaut-elle celle d'un humain ? Et celle d’une abeille ?
Le problème de l’athéisme, comme le dit ChristianK, est que cette philosophie n’explique pas comment l’univers et la vie ont pu exister. Le « miracle » n’est pas que la vie soit apparue il y a quelques milliards d’années ; le miracle est que la vie ait PU apparaître.

La probabilité que l’univers puisse accueillir la vie (ce qui nécessite la formation d’atomes, d’étoiles, de planètes etc.) est estimée à une chance sur 10 puissance 60. Il a fallu que l’univers ait la « bonne » densité initiale par rapport à sa vitesse d’expansion (plus dense et il se serait écroulé sur lui-même ; moins dense et l’expansion aurait été trop rapide pour permettre à la complexité de se former) ; il a fallu que les constantes de couplage entre les 4 forces soient exactement ce qu’elles sont ; il a fallu que deux particules aussi radicalement différentes que le proton et l’électron aient exactement la même charge électrique (positive et négative) etc. etc. etc.
Comment l’athéisme explique-t-il tous ces heureux « hasards » ? Pourquoi le fait de voir derrière toutes ces « coïncidences » une volonté vous paraît si aberrant ? C’est pourtant l’hypothèse la plus simple, la plus évidente au vu des fabuleuses coïncidences ayant été nécessaires à l’apparition de la vie.

L’athéisme n’explique pas non plus comment de la matière inerte (le cerveau) pourrait donner naissance à de la conscience. On me dit que la conscience ne peut qu’être sécrétée par le cerveau comme le foie sécrète la bile, ce qui me paraît très loin d’être évident. Pourquoi le cerveau ne pourrait-il pas être le récepteur de la conscience, comme une radio ? Le débat est ouvert, la preuve n’est pas faite, et chaque hypothèse demeure pour l’instant du domaine de la croyance, la votre comme la mienne.
Tymophil a écrit : Je dis et je répète que le théorème d'incomplétude de Gödel dit juste que dans un cadre qui est celui des mathématiques telles qu'on les conçoit généralement, il y aura toujours des énoncés sémantiquement corrects qui seront indécidables. Il sera impossible de montrer qu'ils sont justes ou faux. Cela n’en fait pas des vérités pour autant.
Premièrement, le cadre n’est pas celui des simples mathématiques, mais celui de la logique, fondement de toutes les sciences « dures ». C’était d’ailleurs le point de départ du théorème avant sa démonstration : démontrer, en accord avec le pari de Hilberg (je ne suis pas sûr de l’orthographe du nom), la complétude de la logique.
Gödel y a répondu par la découverte de son double théorème qui prouve exactement le contraire : Hiberg s’était trompé, la logique ne peut pas reposer sur elle-même, il restera toujours des propositions indécidables dans tout système logique. Un système logique ne peut pas être à la fois complet et cohérent.

Deuxièmement, j’ai la furieuse impression que vous parlez du premier théorème là où je parle du second. Evidemment, vous ne comprenez pas ce que je veux dire dans ce cas. Niez-vous que toute vérité ne soit pas démontrable ?
Tymophil a écrit : Vous avez tort ! De nombreux concepts sont efficaces. Ils modélisent la réalité de manière précise, à défaut d'être parfaite.

C'est votre projet de complétude à l'aide d'agents surnaturels qui est vain. Il l'est depuis des siècles. D'autres systèmes de concepts ont fait des progrès et en font encore. Pourquoi en font-ils ? Qu'ont-ils exclu dès l’origine ?
Nous avons déjà évoqué le surnaturel dans un autre fil de discussion (« Comment décide-t-on ? »), et vous avez fini par arrêter de répondre, ou plutôt vous n’avez répondu qu’à 10% de mon dernier message où je démontais votre frénésie du surnaturel (chose assez frustrante dans la mesure où j’avais passé presque 2h à rédiger ce message).
Cessez donc avec cette notion qui veut tout dire et rien dire, ou si vous voulez poursuivre dans cette voie, répondez d’abord intégralement à mon dernier post dans le fil concerné. Je vous remercie d’avance.
Tymophil a écrit : Les athées n'ont pas besoin du concept d'agents surnaturels réels pour construire leur système de pensée.

Pourquoi devraient-ils apporté la preuve que quelque chose d'inutile à leur vision de l'univers n'existe pas ?
Parce que leur explication du réel est incomplète, non crédible. Croire en un hasard impossible n’est pas plus constructif que croire en une volonté à la base de l’univers.
Tymophil a écrit :Ce serait comme si M.Croyant demandait à Monsieur Athée qui utilise un marteau pour planter efficacement un clou de justifier pourquoi il n'utilise pas plutôt une prière, au simple motif que M. Croyant est persuadé qu'une prière fera aussi bien le travail. Ceci, bien que tout le monde, M. Athée et M. Croyant utilisent effectivement un marteau pour enfoncer un clou !
Un peu puéril comme métaphore, et surtout inadapté : dans la réalité, personne n’est parvenu à enfoncer le clou, c’est-à-dire à donner une explication satisfaisante du réel, et surtout de sa(ses) cause(s).
ChristianK a écrit :Oui, mais les théistes vont dire que le système athée est incomplet pour expliquer le réel. Une analogie: des darwinistes sociaux racistes ne pourraient-ils pas dire que dans leur vision du monde ils n'ont pas besoin de la notion de droits de l'homme,la lutte pour la survie suffit , etc.
La notion de besoin semble ici un peu glissante: tout esprit a "besoin" de la vérité. Si l'athéisme est vrai nous avons tous besoin de lui, sans autre motif. Même chose pour le théisme.
Tout à fait.
tguiot a écrit : Au contraire!! C'est justement là que bloque le débat. En voulant faire l'examen de l'hypothèse de son existence, on se trouve confronté devant une absence de définition! Comment parler de ce qu'on ne décrit pas?
Là où je qualifie la remarque de Tymophil d’inintéressante, c’est lorsqu’il affirme de façon péremptoire que le concept de « Dieu » est vide de sens, qu’il ne recouvre aucune réalité.

Par contre, je concède effectivement qu’il est impossible de parler de « Dieu » sans s’en faire une représentation mentale, un concept. Pour autant, « Dieu » est indéfinissable par nature si j’ose dire.
Alors oui, pour le besoin du langage, nous attribuons à la réalité (ou non-réalité selon toi) que l’on nomme « Dieu » certaines caractéristiques comme l’intemporalité, l’infinitude etc.
Mais ce ne sont que des caractéristiques, qui plus est déformées par la conceptualisation. Toute définition de « Dieu » ne SERA jamais « Dieu ».

Bref, le plus important n’est pas d’en parler et d’avoir des opinions à son sujet ; le plus important est d’en faire soi-même l’expérience. Tout le reste n’est que vacuité, fort agréable néanmoins pour le plaisir du débat.
tguiot a écrit : L'espoir est sans forme. On peut pourtant le définir.
Absolument pas : l’espoir est une pensée, donc une forme (une forme mentale).
La vie est sans forme, le vide est sans forme, la conscience est sans forme. Pas l’espoir.
tguiot a écrit : Problème de sémantique de nouveau. Certains mots recouvrent plusieurs acceptions. Les confondre est faire manque de jugeote. Dans un tel contexte, l'athée "croit" qu'il n'y a rien d'autre que la matière, de la même manière que n'importe qui "croit" que le ciel est bleu.
Non. Ceci n’est plus valable lorsque l’athée croit qu’il n’y a pas de finalité dans l’univers, ou lorsqu’il croit que les neurones sécrètent la conscience. Là, ce sont des croyances au sens strict du terme, exactement au même titre que les croyances inverses.
tguiot a écrit :Pour éviter les croyances, il faut limiter un maximum le nombre d'axiomes de base. Particulièrement l'axiome Dieu. Introduire un dessein, une finalité dans l'univers, c'est introduire un axiome de plus, requérant une profession de foi pour y adhérer. Alors, c'est une croyance.
A chacun son interprétation du rasoir d’Occam. Pour éviter l’hypothèse d’une volonté derrière l’apparition d’un univers pouvant accueillir la vie, il faut soit croire en un hasard impossible (1/10^60), soit postuler l’existence d’une infinité d’univers « parallèles » (du fait de ce fameux principe anthropique qui te dérange tant).

Quelle est l’hypothèse la plus simple, celle requérant le moins d’axiomes de base ?
Une intelligence accouchant d’un univers impossible à obtenir par hasard tant la probabilité est faible, ou une infinité d’univers parallèles qu’aucun de nos instruments ne peut observer ?
tguiot a écrit :Et c'est tout de même drôle de voir à quel point certains s'acharnent à faire passer la position athée pour une croyance, afin de la décrédibiliser... en oubliant qu'ils décré[ATTENTION Censuré dsl] du même coup leurs propres croyances.
En quoi cela décrédibilise-t-il les croyances des « croyants » ? Vraiment je ne comprends pas…

Vous tenez (vous, les athées) absolument à vous défaire de l’étiquette de « croyants », je suppose pour donner à votre hypothèse une crédibilité « supérieure » à l’hypothèse opposée, ce qui est preuve d’une grande ouverture d’esprit (« j’ai raison, les autres sont des imbéciles avec leurs croyances grotesques »).

Pourtant, tant que votre hypothèse demeurera à l’état d’hypothèse (pas de finalité dans l’univers, apparition par hasard, pas de sens à la vie, pas de possibilité de transcendance, la matière inerte engendre vie et conscience etc.), vos affirmations demeureront de facto du domaine de la croyance.
tguiot a écrit : Je ne suis pas un connaisseur, mais permets-moi de faire preuve de scepticisme quant à ta compréhension du théorème de Gödel. De nombreuses affirmations foireuses proviennent d'incompréhensions de théories mathématiques ou scientifiques (par exemple les farfelus new age qui pensent avoir pigé la mécanique quantique.
Je sais, tu me l’as déjà dit : les « croyants » n’ont rien compris au théorème de Gödel, ni à la MQ, ni au (néo)darwinisme, ni à rien du tout. Seuls toi et les autres matérialistes avez le monopole de cette compréhension. C’est d’ailleurs cette non-compréhension qui pousse tant de naïfs à croire en « Dieu », incompréhension naïve nourrie par le besoin d’être rassurés quant à la mort et aux contingences du monde.

C’est tellement simple comme cela. Circulez, il n’y a rien à voir.

Enfin bon, je reprécise quand même à tout hasard que je n’ai fait que citer Gödel lui-même lorsqu’il commentait son second théorème…
tguiot a écrit : Propos pertinent! Effectivement, notre intellect manipule les concepts, et les concepts uniquement. Ceux-ci sont des simplifications de traitement de réel qui s'adresse à nous via nos sens. Il n'y aucun accès immédiat au réel. C'est pourquoi il convient de s'interroger sur le bien-fondé de ces concepts, sur leur légitimité en tant que descripteur pertinent du réel selon nous. Dans le cas du concept Dieu par exemple, il échoue à décrire quoi que ce soit, collectionne les absurdités et erreurs de raisonnement.
Mais il est conçu tel qu'il parasite littéralement nos systèmes cognitifs (comme l'art par exemple) (Je renvoie à ce sujet "Et l'homme créa les dieux" de Pascal Boyer)
Je me permets de nuancer : « il n’y a aucun accès immédiat au réel » P AR LE BIAIS DE L’INTELLECT, DE LA PENSEE. Ce que vous niez en tant qu’athée, c’est précisément l’accès direct au réel que l’on nomme « transcendance » : l’expérience de la non-dualité, de l’Un, de l’infinitude.

Ensuite, l’hypothèse « Dieu » n’a pas vocation à « décrire quoi que ce soit » ; la science s’en charge très bien. L’hypothèse « Dieu » sert à expliquer pourquoi : pourquoi un univers ? Pourquoi la vie ?
Tu me répondras qu’il n’y a pas nécessairement de « pourquoi », mais tu as besoin d’utiliser le hasard comme axiomatique pour t’en passer :
« Pourquoi ? »
« C’est le hasard ».

Eh bien je demande à voir, je demande à vérifier cette allégation qui demeure pour l’instant une croyance, pas plus crédible que la croyance opposée. Cela dit, il est pour moi hors de question de faire intervenir « Dieu » comme axiomatique dans une recherche scientifique : soit la recherche normale y mènera un jour d’elle-même (ce dont même moi je doute), soit ce ne sera pas le cas et nos descendants auront toute latitude pour poursuivre ce débat.

Sinon tu n’es pas le premier à me conseiller ce livre qui est un best-seller d’après un de mes proches. Je pense effectivement que je vais me le procurer.
Tu sais, j’ai lu quelques livres comme « Pour en finir avec Dieu » de notre ami Dawkins (et « Le pouce du panda » de Gould puisque tu en parlais je ne sais où), ainsi qu’un autre (très bon) appelé « Pour un principe matérialiste fort » de JP Baquiast… mais j’ai aussi lu « Notre existence a-t-elle un sens » de Staune. Seras-tu un jour capable de lire ce livre de Staune, et ainsi de te confronter à ses arguments ? Tu sais, il ne prétend absolument pas avoir inventé quoi que ce soit ; son seul travail consiste dans la synthèse des derniers développements scientifiques, avec une objectivité qui force le respect. Il peut être intellectuellement sain de se confronter aussi aux ouvrages qui battent en brèche ses propres convictions… à ne lire que ce qui nous conforte dans nos opinions, on risque de perdre en objectivité mon cher tguiot.

Enfin, la spiritualité n’est pas une démarche intellectuelle ; elle n’est pas faite pour expliquer pourquoi il y a des marées ou pourquoi la Terre tourne. La spiritualité n’est pas non plus réservée aux gens intelligents (à l’inverse de la science et de la philosophie) et sains d’esprit.
Tout le monde, jusqu’au trisomique21, peut avoir accès à la transcendance, et cela est dans un but de recherche de bien-être, et rien d’autre. D’ailleurs qu’est-ce qui est important à part le bien-être ? N’est-ce pas ce que tout le monde recherche ? Plus de souffrance, plus de problèmes.

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 11 mars10, 23:56

Message par Tymophil »

Tan a écrit :« Dieu » n’est pas définissable parce que c’est une réalité sans forme. On peut ensuite dire pas mal de choses à son sujet, mais jamais une pensée ne pourra l’englober.
En quoi est-ce une réalité ?

En quoi une réalité a-t-elle une forme ou n'en a-t-elle pas ? Est-ce la seule réalité sans forme ?

Si de telles réalités sans forme existent, en quoi leur nature les empêchent-elles de de recevoir une définition ? Qu'est-ce qui permet alors de discriminer les réalités sans forme les une des autres ?

Quant à définir la vie, le problème n'est pas de définir ce mot, mais de choisir le sens que je dois définir. Le mot vie recouvre de nombreuses acceptions différentes. Le mélange de ses significations sous le même agencement de lettres en rend la définition difficile, sauf si l'on précise qu'elle acception on vise. Précisez et vous aurez une définition.
Modifié en dernier par Tymophil le 12 mars10, 00:26, modifié 1 fois.

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 12 mars10, 00:02

Message par Tan »

Il n'y a qu'une réalité sans forme ; cette réalité est le tout, l'Un. Elle est non-dualité infinie, éternelle, elle est l'essence la plus profonde de toute chose. Elle ne se distigue de rien puisque toute distinction implique la dualité. Cette réalité est Une.

En quoi est-ce une réalité ? Ben... parce qu'elle est réelle...

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 12 mars10, 00:16

Message par Tan »

En quoi une réalité a-t-elle une forme ou n’en a-t-elle pas ?
Presque tout dans dans le monde physique (le monde manifesté, le monde de la forme) a une forme (à part le silence et le vide, qui sont l'aspect que prend le non-manifesté dans le monde manifesté, le "corps" de dieu si tu préfères). Dans le monde de la forme, le réel en soi, l'Un, l'Être, prend différentes formes allant de la galaxie à l'atome, de l'être humain au lotus.

Dans le monde non-manifesté, il n'y a rien, il n'y a que l'Un, sans forme.
Le monde non-manifesté est au-delà du temps, au-delà de l’espace. Il est donc éternel et infini, autrement dit a-temporel et a-spatial.

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 12 mars10, 00:37

Message par Tymophil »

Tan a écrit :Il n'y a qu'une réalité sans forme ; cette réalité est le tout, l'Un.
Donc ce serait l'ensemble de tous les ensembles si on utilisait une transposition mathématique. C'est ça ?

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Re: Fardeau de la preuve

Ecrit le 12 mars10, 00:55

Message par Tymophil »

Tan a écrit :En quoi une réalité a-t-elle une forme ou n’en a-t-elle pas ?
Presque tout dans dans le monde physique (le monde manifesté, le monde de la forme) a une forme (à part le silence et le vide, qui sont l'aspect que prend le non-manifesté dans le monde manifesté, le "corps" de dieu si tu préfères). Dans le monde de la forme, le réel en soi, l'Un, l'Être, prend différentes formes allant de la galaxie à l'atome, de l'être humain au lotus.
Le concept de zéro a-t-il une forme ? Quelle est la forme d'un photon ?
Tan a écrit :Dans le monde non-manifesté, il n'y a rien, il n'y a que l'Un, sans forme.
Il n'y a rien, il y a que l'Un sans forme. J'en tire la conclusion logique que l'Un sans forme ce n'est rien.

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