La clé du ciel
Re: La clé du ciel
Ecrit le 18 déc.24, 06:53À Ceprano, en Italie, guérison subite d'une petite fille de trois ans, atteinte d'une double pneumonie et mourante (1912)
Nulle part, peut-être, plus qu'en Italie, la dévotion à Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ne devait rencontrer plus de sympathie et de popularité. Et son pouvoir de thaumaturge ne contribua pas seul à lui gagner la confiance du peuple. La spiritualité de sa « petite voie » s'acquit en peu de temps, au delà des monts, une telle faveur, que la « Piccola Teresa » y est universellement aimée et vénérée. Nombreuses, en retour, furent les roses que Thérèse se plut à répandre, sous le ciel d'azur, qui l'avait charmée jadis.
Agatina Arcese i Pannicia, une gracieuse fillette de trois ans, se mourait, en novembre 1912, d'une double pneumonie. Avec une angélique ingénuité, elle-même eut alors la pensée de se placer sous la protection de la Santina de Lisieux, très vénérée dans sa famille. Tant qu'elle fut en péril, elle ne permit pas que ses parents éloignassent d'elle son image et, quand on devait la lever pour faire son lit, l'aimable enfant pressait son trésor sur sa poitrine. Le docteur (Cav. Fausto Figoli) la déclarait absolument perdue.
Cependant, au milieu même des convulsions qui achevaient d'enlever tout espoir, quand les siens l'appelaient, la petite malade, ouvrant ses yeux bouleversés, répondait invariablement : « Thérèse me guérira. »
Une nuit, après une terrible crise qui devait être la dernière, l'enfant laisse retomber sa tête sur l'oreiller, ferme les yeux et demeure inerte et glacée. Déjà ses parents la croyaient morte. Le pauvre père, fou de douleur, prend sur l'oreiller l'image de la Servante de Dieu et s'exclame, plein de foi : « Ma Sœur Thérèse, si tu me la sauves, je te récompenserai malgré ma pauvreté ! » Puis il caresse la petite mourante avec l'image, pendant que la mère et les autres parents prient en pleurant.
Après environ une demi-heure d'angoisse et d'espérance, le père d'Agatina l'appelle par son nom, lui présentant le portrait de Sœur Thérèse. Alors, la petite, à la stupeur et à la joie des assistants, ouvre les yeux et répond : « Petite Thérèse m'a guérie ! »
Ses parents ne pouvaient croire à un tel miracle ; mais elle, de s'écrier : « Papa, j'ai vu la petite Thérèse. Oh ! qu'elle est belle ! toute blanche !... blanche !... c'est elle qui m'a guérie. »
Et, en parlant ainsi, ses yeux brillent de joie. En effet, elle était bien guérie, et n'eut garde d'oublier, dans la suite, la visite de sa céleste Amie. Après plus d'un an écoulé, elle répondait encore à ceux qui lui demandaient si elle connaissait Sœur Thérèse : « Oh ! la petite Thérèse ? Elle est si belle ! si belle ! Elle est toute blanche !... » (Pluie de Roses, IV.)
Nulle part, peut-être, plus qu'en Italie, la dévotion à Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ne devait rencontrer plus de sympathie et de popularité. Et son pouvoir de thaumaturge ne contribua pas seul à lui gagner la confiance du peuple. La spiritualité de sa « petite voie » s'acquit en peu de temps, au delà des monts, une telle faveur, que la « Piccola Teresa » y est universellement aimée et vénérée. Nombreuses, en retour, furent les roses que Thérèse se plut à répandre, sous le ciel d'azur, qui l'avait charmée jadis.
Agatina Arcese i Pannicia, une gracieuse fillette de trois ans, se mourait, en novembre 1912, d'une double pneumonie. Avec une angélique ingénuité, elle-même eut alors la pensée de se placer sous la protection de la Santina de Lisieux, très vénérée dans sa famille. Tant qu'elle fut en péril, elle ne permit pas que ses parents éloignassent d'elle son image et, quand on devait la lever pour faire son lit, l'aimable enfant pressait son trésor sur sa poitrine. Le docteur (Cav. Fausto Figoli) la déclarait absolument perdue.
Cependant, au milieu même des convulsions qui achevaient d'enlever tout espoir, quand les siens l'appelaient, la petite malade, ouvrant ses yeux bouleversés, répondait invariablement : « Thérèse me guérira. »
Une nuit, après une terrible crise qui devait être la dernière, l'enfant laisse retomber sa tête sur l'oreiller, ferme les yeux et demeure inerte et glacée. Déjà ses parents la croyaient morte. Le pauvre père, fou de douleur, prend sur l'oreiller l'image de la Servante de Dieu et s'exclame, plein de foi : « Ma Sœur Thérèse, si tu me la sauves, je te récompenserai malgré ma pauvreté ! » Puis il caresse la petite mourante avec l'image, pendant que la mère et les autres parents prient en pleurant.
Après environ une demi-heure d'angoisse et d'espérance, le père d'Agatina l'appelle par son nom, lui présentant le portrait de Sœur Thérèse. Alors, la petite, à la stupeur et à la joie des assistants, ouvre les yeux et répond : « Petite Thérèse m'a guérie ! »
Ses parents ne pouvaient croire à un tel miracle ; mais elle, de s'écrier : « Papa, j'ai vu la petite Thérèse. Oh ! qu'elle est belle ! toute blanche !... blanche !... c'est elle qui m'a guérie. »
Et, en parlant ainsi, ses yeux brillent de joie. En effet, elle était bien guérie, et n'eut garde d'oublier, dans la suite, la visite de sa céleste Amie. Après plus d'un an écoulé, elle répondait encore à ceux qui lui demandaient si elle connaissait Sœur Thérèse : « Oh ! la petite Thérèse ? Elle est si belle ! si belle ! Elle est toute blanche !... » (Pluie de Roses, IV.)
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 20 déc.24, 04:33Vous qui avez compris les harmonies de la nature,
et qui avez vu Dieu au milieu de ces harmonies !
Vous qui n'avez pas cru que la destinée de l'homme fût circonscrite ici-bas,
et qu'il dût vivre comme l'animal qui broute l'herbe des champs sans lever
la tête pour voir le ciel !
O vous qui savez que chaque être est un mot sorti de la bouche de Dieu !
O vous qui avez pris en pitié les vaines querelles des hommes
et leurs stériles agitations !
O vous qui avez tressailli chaque fois que le beau se révélait à vous,
chaque fois que le soleil se levait brillant à l'horizon, chaque fois
qu'une belle âme humaine avait su s'exprimer !
O vous qui aimiez la sereine majesté de la nuit, et qui jetiez
votre pensée plus haut que les mondes de l'espace !
O vous qui avez pleuré d'enthousiasme !
O vous qui vous sentiez brûler par un feu intérieur !
O vous qui avez consacré toute votre vie à une grande pensée
et à un grand amour !
Je suis des vôtres ! reconnaissez-moi ! aimez-moi !
Je vous comprends et je vous aime !
(Marie Jenna)
et qui avez vu Dieu au milieu de ces harmonies !
Vous qui n'avez pas cru que la destinée de l'homme fût circonscrite ici-bas,
et qu'il dût vivre comme l'animal qui broute l'herbe des champs sans lever
la tête pour voir le ciel !
O vous qui savez que chaque être est un mot sorti de la bouche de Dieu !
O vous qui avez pris en pitié les vaines querelles des hommes
et leurs stériles agitations !
O vous qui avez tressailli chaque fois que le beau se révélait à vous,
chaque fois que le soleil se levait brillant à l'horizon, chaque fois
qu'une belle âme humaine avait su s'exprimer !
O vous qui aimiez la sereine majesté de la nuit, et qui jetiez
votre pensée plus haut que les mondes de l'espace !
O vous qui avez pleuré d'enthousiasme !
O vous qui vous sentiez brûler par un feu intérieur !
O vous qui avez consacré toute votre vie à une grande pensée
et à un grand amour !
Je suis des vôtres ! reconnaissez-moi ! aimez-moi !
Je vous comprends et je vous aime !
(Marie Jenna)
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 20 déc.24, 06:07"Sœur de lumière, prisme sur les bordures de la perception, couleur douce, et suave sur les mots et les sentiments, Merci à toi, pour la clé du Ciel, Ô magnifique et belle jeune fille du Nord."
(uzzi21)
Sans vous, ce forum stagnerait toujours au même étage.
(uzzi21)

Sans vous, ce forum stagnerait toujours au même étage.
Je vous propose mes compositions musicales sur Jamendo Music https://www.jamendo.com/artist/551714/l ... ign/albums (libre écoute, sans insrciption).
Re: La clé du ciel
Ecrit le 20 déc.24, 08:49« La clé du ciel » a vu le jour grâce à l'héritage spirituel légué par Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. La voie de l'enfance spirituelle est la clé de voûte de ce sujet. Mon but était de présenter la foi dans la plénitude de sa beauté. Les citations et les récits qui y sont présentés reflètent cet idéal. Ils expriment « le souffle catholique le plus pur ». (Frédéric Mistral)
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et Marie Jenna ont toutes deux chanté leur foi angélique dans leurs poésies. La suavité de leur spiritualité a charmé les coeurs sincères et généreux.
Marie Jenna disait : « Nous sommes encombrés de livres médiocres. On traite sans respect l'art d'écrire; je voudrais que chaque auteur n'offrît au public que la fleur exquise de son âme et de son talent. »
Un homme d'État, [M. Buffet] digne d'une haute estime, écrivait à Marie Jenna : « ...Il n'en sera pas, Mademoiselle, de vos pensées et de vos religieuses poésies comme de nos vains discours. Elles ont porté déjà, j'en suis certain, et porteront à l'avenir la consolation, le calme, l'espérance et la foi dans bien des âmes... »
« J'admire beaucoup vos Élévations, ce livre ferme et beau, pétri d'énergie et de tendresse, rayonnant de foi. » (Aubanel)
« Je ne crois pas, que la femme chrétienne ait jamais exprimé sa foi, son amour, ses tendresses, ses délicatesses d'âme, ses mystiques aspirations, son angélique humanité, d'une manière si haute, si éloquente, si gracieuse. Le souffle catholique le plus pur, le plus féminin, le plus suave rafraîchit toutes les pages de ce volume, et l'on est même étonné de trouver, en ce siècle où les architectes les plus fervents ne savent plus faire prier les pierres, un livre où la foi brille aussi vivante. » (M. Frédéric Mistral)
« Marie Jenna n'a jamais chanté, que le bien, le vrai et le beau; son inspiration a la pureté de l'hermine; sa muse chaste et pieuse est immaculée comme une vierge consacrée à Dieu. » (M. Victor Fournel)
« Dieu vous associera dans le ciel au chœur des anges, dont vous êtes sur la terre un admirable écho. » (un prêtre suisse)
« Que ses chants soient le Sursum corda des âmes à notre époque. » (Mgr Mermillod)
« Vos chants m'ont ravi. Quelle grâce ! quelle pureté ! quelle tendresse ! surtout quelle sincérité ! On oublie le talent du poète en vous lisant ; on oublie le charme de cette voix si suave, si pénétrante, pour admirer avant toutes choses la candeur d'une belle âme. J'ai pensé souvent que tel était le triomphe de la poésie vraiment religieuse ; il faut que l'art disparaisse et que l'âme seule se révèle ; la vôtre chante naturellement; vos pensées , vos sentiments, vos aspirations, vos joies ou vos douleurs sont des chants ; chacune de vos paroles est un poétique soupir; chaque tressaillement de votre âme est une mélodie. Il y a de ces harpes mystiques même dans les siècles les plus tumultueux, dans la mêlée humaine la plus grossière. Heureuses ces nobles âmes ! Heureux aussi ceux qui peuvent les entendre : vous m'avez procuré cette joie et cet honneur; recevez, Mademoiselle, l'expression de ma respectueuse gratitude... Les éloges purement littéraires auraient, ce semble, quelque chose de déplacé dans la sphère plus haute où plane votre esprit... » (M. Saint-René Taillandier)
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et Marie Jenna ont toutes deux chanté leur foi angélique dans leurs poésies. La suavité de leur spiritualité a charmé les coeurs sincères et généreux.
Marie Jenna disait : « Nous sommes encombrés de livres médiocres. On traite sans respect l'art d'écrire; je voudrais que chaque auteur n'offrît au public que la fleur exquise de son âme et de son talent. »
Un homme d'État, [M. Buffet] digne d'une haute estime, écrivait à Marie Jenna : « ...Il n'en sera pas, Mademoiselle, de vos pensées et de vos religieuses poésies comme de nos vains discours. Elles ont porté déjà, j'en suis certain, et porteront à l'avenir la consolation, le calme, l'espérance et la foi dans bien des âmes... »
« J'admire beaucoup vos Élévations, ce livre ferme et beau, pétri d'énergie et de tendresse, rayonnant de foi. » (Aubanel)
« Je ne crois pas, que la femme chrétienne ait jamais exprimé sa foi, son amour, ses tendresses, ses délicatesses d'âme, ses mystiques aspirations, son angélique humanité, d'une manière si haute, si éloquente, si gracieuse. Le souffle catholique le plus pur, le plus féminin, le plus suave rafraîchit toutes les pages de ce volume, et l'on est même étonné de trouver, en ce siècle où les architectes les plus fervents ne savent plus faire prier les pierres, un livre où la foi brille aussi vivante. » (M. Frédéric Mistral)
« Marie Jenna n'a jamais chanté, que le bien, le vrai et le beau; son inspiration a la pureté de l'hermine; sa muse chaste et pieuse est immaculée comme une vierge consacrée à Dieu. » (M. Victor Fournel)
« Dieu vous associera dans le ciel au chœur des anges, dont vous êtes sur la terre un admirable écho. » (un prêtre suisse)
« Que ses chants soient le Sursum corda des âmes à notre époque. » (Mgr Mermillod)
« Vos chants m'ont ravi. Quelle grâce ! quelle pureté ! quelle tendresse ! surtout quelle sincérité ! On oublie le talent du poète en vous lisant ; on oublie le charme de cette voix si suave, si pénétrante, pour admirer avant toutes choses la candeur d'une belle âme. J'ai pensé souvent que tel était le triomphe de la poésie vraiment religieuse ; il faut que l'art disparaisse et que l'âme seule se révèle ; la vôtre chante naturellement; vos pensées , vos sentiments, vos aspirations, vos joies ou vos douleurs sont des chants ; chacune de vos paroles est un poétique soupir; chaque tressaillement de votre âme est une mélodie. Il y a de ces harpes mystiques même dans les siècles les plus tumultueux, dans la mêlée humaine la plus grossière. Heureuses ces nobles âmes ! Heureux aussi ceux qui peuvent les entendre : vous m'avez procuré cette joie et cet honneur; recevez, Mademoiselle, l'expression de ma respectueuse gratitude... Les éloges purement littéraires auraient, ce semble, quelque chose de déplacé dans la sphère plus haute où plane votre esprit... » (M. Saint-René Taillandier)
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 21 déc.24, 10:02En hiver
Non, je ne savais pas que tu pouvais, nature,
Au soir de ton été, détacher ta ceinture,
Déposer ton manteau tissé des mains de Dieu,
Éteindre ton soleil et voiler ton ciel bleu;
Laisser tes rameaux verts, à l'heure où le vent passe,
Pâlir et s'affaisser sous un souffle de glace;
Effacer sur les murs tes festons gracieux,
Comme au bruit du matin s'efface un songe heureux;
Puis, sans fleur qui parfume et sans rayon qui dore,
Sans herbe dans le pré, sans rossignol au bois,
Sans nids, sans fruits dorés, sans ombrage et sans voix,
Être si belle encore.
(Marie Jenna, Élévations Poétiques et Religieuses, 1864)
Non, je ne savais pas que tu pouvais, nature,
Au soir de ton été, détacher ta ceinture,
Déposer ton manteau tissé des mains de Dieu,
Éteindre ton soleil et voiler ton ciel bleu;
Laisser tes rameaux verts, à l'heure où le vent passe,
Pâlir et s'affaisser sous un souffle de glace;
Effacer sur les murs tes festons gracieux,
Comme au bruit du matin s'efface un songe heureux;
Puis, sans fleur qui parfume et sans rayon qui dore,
Sans herbe dans le pré, sans rossignol au bois,
Sans nids, sans fruits dorés, sans ombrage et sans voix,
Être si belle encore.
(Marie Jenna, Élévations Poétiques et Religieuses, 1864)
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Re: La clé du ciel
Ecrit le 22 déc.24, 10:52Cieux répandez votre rosée
Cieux, répandez votre rosée,
Nuages, qui couvrez les airs,
Donnez à la terre épuisée
Le Rédempteur de l'univers !
Cieux, répandez votre rosée,
Nuages, qui couvrez les airs,
Donnez à la terre épuisée
Le Rédempteur de l'univers !
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 22 déc.24, 22:12Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la Terre
Qui est quelquefois si jolie
.....................
Jacques Prévert
Restez-y
Et nous nous resterons sur la Terre
Qui est quelquefois si jolie
.....................
Jacques Prévert
Re: La clé du ciel
Ecrit le 23 déc.24, 02:26Je tombe des nues.
Toi ici !



"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"
Re: La clé du ciel
Ecrit le 23 déc.24, 05:22Il (le Verbe) était dans le monde, et le monde par lui a été fait, et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais quant à tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom, Qui non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu sont nés.
Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, (et nous avons vu sa gloire, gloire comme celle qu’un fils unique tient de son Père) tout plein de grâce et de vérité. (Jean 1, 10-14)
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 23 déc.24, 19:26Dieu est à la Vie, ce que le soleil est à la vie
Dieu, qui est la Vie, te prend comme tu es, peu importe ce que tu penses et dis, tu ne fais rien de mal pour Lui tant tu es de bonne volonté, car il te connait parfaitement, et tu n'es jamais que comme il a voulu que tu sois, il te prend tel qu'il t'a fait, ainsi donc tel que tu es. C'est un Père proche qui t'aime et qui t'attend, il ne veut que te faire passer de la vie à la Vie, car il est Dieu en ce qu'il est la Vie, et n'est vrai qu'en le sentiment de la Vie. Sinon il n'est qu'une croyance que l'on brode, qu'un mot dont on ignore tout le sens, et que l'on se traine comme un boulet. Ainsi, je vous le dis, il est une réalité, tant Vivre, est une réalité.
La plus belle prière que l'on puisse adresser à Dieu, c'est de Vivre en ce qu'il est la Vie.
(Uzzi21)
Dieu, qui est la Vie, te prend comme tu es, peu importe ce que tu penses et dis, tu ne fais rien de mal pour Lui tant tu es de bonne volonté, car il te connait parfaitement, et tu n'es jamais que comme il a voulu que tu sois, il te prend tel qu'il t'a fait, ainsi donc tel que tu es. C'est un Père proche qui t'aime et qui t'attend, il ne veut que te faire passer de la vie à la Vie, car il est Dieu en ce qu'il est la Vie, et n'est vrai qu'en le sentiment de la Vie. Sinon il n'est qu'une croyance que l'on brode, qu'un mot dont on ignore tout le sens, et que l'on se traine comme un boulet. Ainsi, je vous le dis, il est une réalité, tant Vivre, est une réalité.
La plus belle prière que l'on puisse adresser à Dieu, c'est de Vivre en ce qu'il est la Vie.
(Uzzi21)
Je vous propose mes compositions musicales sur Jamendo Music https://www.jamendo.com/artist/551714/l ... ign/albums (libre écoute, sans insrciption).
Re: La clé du ciel
Ecrit le 25 déc.24, 16:06Ma première messe de minuit - Conte de Noël
Aux accents de ces vieux cantiques, toujours impressionnants, je me sens rajeunir, les souvenirs repassent à tour de rôle dans mon âme et je me rappelle encore ma première messe de minuit entendue.
Oh ! quel souvenir ! quel moment d'attente, depuis un mois, ma mère m'a promis de me conduire à la messe de minuit, si j'étais bien sage. Vous comprenez que sage je fus comme jamais, j'étais le plus docile à la pensée seule de la promesse de maman, mon caractère avait changé à vue d'œil, je trouvais le temps long, je comptais les jours, les heures mêmes, les minutes, oserai-je dire, et tous les jours, de demander à Noël ? Maman : Combien d'heures faut-il pour se rendre à Noël ? et mère de répondre toujours avec ce sourire que seules les bonnes mères possèdent. Oh ! Frasquita, dans 20 jours, ceci donne 480 heures, ma fille.
– Le bon Petit Jésus naîtra pour vous, mignons enfants, pour vous combler de grâces et vous rendre heureux.
– C'est bien long, maman, vingt grandes journées, mais courage, donc ! Ayant toujours hâte, vivant dans l'anxiété, je trouvais le temps interminable, les heures me paraissent des jours et les minutes des heures. Mon cœur battait de joie à chaque fois que la grande horloge sonnait une heure de plus, car pour moi, ceci voulait dire une heure de moins à attendre.
Enfin ! nous voilà rendus la veille de Noël, onze heures, bientôt nous serons en route; [...] Sauter dans la voiture fut l'affaire d'un instant, toute emmitouflée de la digne crémonne, nous sommes installés dans le berleau rouge, et en route vers le village, à la messe de minuit, oh ! gai, à la messe de minuit gaîment. [...]
Maintenant nous voyons l'église du dehors, l'on voit scintiller comme des étoiles les feux brillants d'une lumière qui s'infiltre à travers les vitraux colorés; de plus en plus, ma joie augmente. Nous débarquons, non, dois-je dire plutôt je sautai à terre et sur le perron de l'église, on attendit notre père qui est allé remiser la grise. [...]
Enfin tous les paroissiens arrivent et nous entrons. [...]
La plus heureuse des fillettes fut moi à cette messe de minuit.
De questions je pressais ma mère à répondre.
Où est le petit Jésus ?
Où est la crèche ?
Va-t-il arriver bientôt ?
Sur un signe de ma mère, je regarde du côté gauche de la nef et j'aperçois des fillettes vêtues en anges, avec de belles ailes dorées, sur un coussin de soie avec de beaux glands verts, le petit Enfant-Jésus est porté par le plus grand des anges (ce doit être un archange), et à travers les allées, ils défilent ainsi, à l'adoration de tous.
Enfin, je l'aperçois, ce cher petit Enfant blond, avec sa robe blanche, ses beaux cheveux dorés, ses yeux bleus; il vient à nous... Et les vieux de se mettre à genoux en s'inclinant profondément pour demander au divin Bambino une bénédiction toute spéciale pour obtenir le bonheur du foyer.
Comme la curiosité m'emportait, je voulus voir et toute inclinée que j'étais, je risquai un œil, puis les deux, je fus des plus satisfaite, car je voyais l'Enfant-Jésus. De son air doux et gracieux, il nous sourit; comme il était beau, j'en ai jamais vu d'aussi joli.
La procession terminée "l'archange" va déposé dans la crèche le Divin Enfant, entouré de S. Joseph, de la Vierge Marie, des bergers, du petit bœuf qui de son haleine réchauffe l'illustre nouveau-né.
La cérémonie des plus imposantes, et toujours ébahie par tant d'éclat, je ne cessais de regarder un peu partout; lorsqu'on est enfant, l'on fait bien des choses, n'est-ce pas ? tandis que mon père et ma mère égrenaient pieusement leur chapelet en priant pour ceux qui ne reviendront plus à nos messes de minuit.
Modifié en dernier par Fides le 26 déc.24, 16:09, modifié 1 fois.
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 26 déc.24, 16:09Ma première messe de minuit - Conte de Noël (suite)
Le chant, la musique, le luminaire étaient pour moi une vraie féerie.
Dans cet enchantement, quelle heure de délice pour ces âmes enfantines, on dirait que le bon petit Enfant-Jésus nous fait voir ces choses si belles comme pour graver davantage ce mystère dans nos cœurs purs du jeune âge et nous faire entendre par ces fêtes, les beautés que nous réserve son Père au paradis.
Le cérémonial se continue et vêtus de leurs plus beaux habits, les prêtres célèbrent avec pompe la grandeur du jour en donnant plus d'éclat au divin sacrifice. Les trois messes finies, il est déjà deux heures et demie du matin, tout le monde retourne dans leur foyer pour prendre le réveillon. [...]
Ce fut un banquet pour moi ce réveillon, et pressée de questions par mes petits frères et sœurs moins heureux que moi pour ce soir, car ils ne sont pas allés à la messe de minuit, le temps passa vite, une réponse à celui-ci, une autre à celle-là. [...]
Les cantiques de Noël chantaient encore à mon oreille leur doux et mélodieux refrains, et je m'endormis bercée par la vision de ma première messe de minuit entendue. Comme ces souvenirs sont doux à notre âme, je voudrais encore avoir sept ans pour revoir cette première messe de minuit, entendue avec tout son charme du bon vieux temps.
(Frasquita, Le Passe-temps, vol. 29, n° 723, 6 janvier 1923, p. 2)
Le chant, la musique, le luminaire étaient pour moi une vraie féerie.
Dans cet enchantement, quelle heure de délice pour ces âmes enfantines, on dirait que le bon petit Enfant-Jésus nous fait voir ces choses si belles comme pour graver davantage ce mystère dans nos cœurs purs du jeune âge et nous faire entendre par ces fêtes, les beautés que nous réserve son Père au paradis.
Le cérémonial se continue et vêtus de leurs plus beaux habits, les prêtres célèbrent avec pompe la grandeur du jour en donnant plus d'éclat au divin sacrifice. Les trois messes finies, il est déjà deux heures et demie du matin, tout le monde retourne dans leur foyer pour prendre le réveillon. [...]
Ce fut un banquet pour moi ce réveillon, et pressée de questions par mes petits frères et sœurs moins heureux que moi pour ce soir, car ils ne sont pas allés à la messe de minuit, le temps passa vite, une réponse à celui-ci, une autre à celle-là. [...]
Les cantiques de Noël chantaient encore à mon oreille leur doux et mélodieux refrains, et je m'endormis bercée par la vision de ma première messe de minuit entendue. Comme ces souvenirs sont doux à notre âme, je voudrais encore avoir sept ans pour revoir cette première messe de minuit, entendue avec tout son charme du bon vieux temps.
(Frasquita, Le Passe-temps, vol. 29, n° 723, 6 janvier 1923, p. 2)
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Re: La clé du ciel
Ecrit le 27 déc.24, 16:18L'ange de Noël (I)
– Père, j'ai peur. Entendez-vous le vent mugir et la neige fouetter les vitres de la chambre ? – Dors, ma chérie, dors; demain le temps s'éclaircira et la tempête sera loin. – Je ne puis dormir, père, je souffre...
Ces paroles furent un coup pour le père. Il prit la petite main de l'enfant qu'il pressa contre ses lèvres, et courba la tête pour lui dérober sa douleur. Hélas ! depuis bien des nuits la petite Angèle ne dormait plus. Une maladie de langueur qu'elle avait héritée de sa mère, la tenait clouée sur son lit. Une toux déchirante soulevait à chaque instant sa poitrine, pendant que la sueur inondait son gracieux visage.
Pauvre enfant ! Pauvre père surtout ! il n'avait plus qu'Angèle au monde. Comme il l'aimait, comme il l'entourait de soins affectueux ! Le cœur de la mère partie semblait être confondu avec le sien pour chérir davantage cette enfant. Il avait appelé à son aide les princes de la science; il avait invoqué les praticiens les plus célèbres, il avait dit à l'un d'eux : « Sauvez ma fille, et la moitié de ma fortune est à vous. » Le médecin s'était incliné avec reconnaissance, mais il n'avait pu guérir l'enfant.
Depuis quelques jours le mal semblait grandir encore; les joues pâles d'Angèle prenaient parfois des teintes livides, présage mystérieux de mort. Son père ne la quittait plus. Il avait abandonné toutes les préoccupations de la vie; il ne songeait qu'à une seule chose, retarder l'instant fatal de quelques heures. Oh ! il était bien malheureux, le pauvre père; car il lui manquait la suprême consolation que la bonté divine ménage aux infortunés : il lui manquait la foi. Depuis de longues années, il avait oublié le chemin de l'église. Et cependant il était entré dans l'âge mûr. Il avait vu partir sa jeune femme, pleine d'espérance et de foi, mais cette mort n'avait pu réveiller en lui les sentiments éteints. Et voilà que Dieu se rappelait de nouveau à sa mémoire, en venant lui demander son enfant.
– Père, j'ai peur. Entendez-vous le vent mugir et la neige fouetter les vitres de la chambre ? – Dors, ma chérie, dors; demain le temps s'éclaircira et la tempête sera loin. – Je ne puis dormir, père, je souffre...
Ces paroles furent un coup pour le père. Il prit la petite main de l'enfant qu'il pressa contre ses lèvres, et courba la tête pour lui dérober sa douleur. Hélas ! depuis bien des nuits la petite Angèle ne dormait plus. Une maladie de langueur qu'elle avait héritée de sa mère, la tenait clouée sur son lit. Une toux déchirante soulevait à chaque instant sa poitrine, pendant que la sueur inondait son gracieux visage.
Pauvre enfant ! Pauvre père surtout ! il n'avait plus qu'Angèle au monde. Comme il l'aimait, comme il l'entourait de soins affectueux ! Le cœur de la mère partie semblait être confondu avec le sien pour chérir davantage cette enfant. Il avait appelé à son aide les princes de la science; il avait invoqué les praticiens les plus célèbres, il avait dit à l'un d'eux : « Sauvez ma fille, et la moitié de ma fortune est à vous. » Le médecin s'était incliné avec reconnaissance, mais il n'avait pu guérir l'enfant.
Depuis quelques jours le mal semblait grandir encore; les joues pâles d'Angèle prenaient parfois des teintes livides, présage mystérieux de mort. Son père ne la quittait plus. Il avait abandonné toutes les préoccupations de la vie; il ne songeait qu'à une seule chose, retarder l'instant fatal de quelques heures. Oh ! il était bien malheureux, le pauvre père; car il lui manquait la suprême consolation que la bonté divine ménage aux infortunés : il lui manquait la foi. Depuis de longues années, il avait oublié le chemin de l'église. Et cependant il était entré dans l'âge mûr. Il avait vu partir sa jeune femme, pleine d'espérance et de foi, mais cette mort n'avait pu réveiller en lui les sentiments éteints. Et voilà que Dieu se rappelait de nouveau à sa mémoire, en venant lui demander son enfant.
Modifié en dernier par Fides le 29 déc.24, 08:15, modifié 1 fois.
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 29 déc.24, 08:00L'ange de Noël (II)
Il y eut un assez long silence. La pendule sonna onze heures. Alors dans l'air, une grande voix domina la tempête, les cloches de l'église voisine sonnèrent à toute volée pour annoncer le sublime événement de cette nuit. Noël ! chantaient les cloches. Noël ! Chrétiens ! réveillez-vous et accourez aux pieds des autels. Voici le jour béni entre tous les jours ! le jour par excellence ! L'enfant Jésus est né. Chrétiens, réveillez-vous et accourez !
Et le céleste écho était entendu, car les fenêtres s'éclairaient derrière les rideaux ; on se préparait à aller entendre la messe de minuit. Angèle soupira et regarda son père longuement avec une tendresse infinie. – Entendez-vous, père ? murmura-t-elle. – Oui, ma fille bien-aimée, ces cloches t'empêchent de dormir ! – Oh ! ce n'est pas cela.
Et l'enfant mit la main sur sa poitrine qu'un feu interne dévorait. Elle reprit bientôt : – L'année dernière, je n'étais pas malade, et le vent ne gémissait pas aussi fort. Maman n'était pas encore partie pour le ciel. Oh ! c'était un beau jour, père, je me le rappelle si bien.
Un instant. Angèle ferma les yeux comme pour revoir en pensée les péripéties de cette journée, qu'elle rappelait de ses vœux. – Le matin, poursuivit-elle, maman s'était levée de bonne heure, et elle avait dit à Thérèse de m'habiller pour sortir. J'étais contente. Il tombait de la neige pourtant. Thérèse me prit dans ses bras et me porta jusqu'à l'église de Jésus. Oh ! père, que c'était beau ! Il y avait tant de lumières, tant de fleurs autour de la crèche. Toutes les cloches sonnaient comme à présent et l'on chantait si bien ! L'église était remplie de monde; on s'y pressait, mais maman et Thérèse montèrent en haut, et alors maman me montra un petit enfant couché sur la paille. Il était si joli, si joli ; il me regardait en souriant ; je l'aimai tout de suite... Oh ! je voudrais le revoir encore !
– C'est impossible, ma chérie ; n'entends-tu pas au dehors la neige tourbillonner sous l'aquilon ? – Il neigeait aussi l'année dernière. – Oui, mais tu ne souffrais pas. – C'est vrai, dit Angèle tristement. Les cloches se taisaient à présent. On entendait dans la rue le bruit sec de la neige qui crépitait sous les pas. De temps à autre, la porte d'une maison se fermait avec bruit.
Angèle reprit tout à coup : – Père, je voudrais bien savoir si l'Enfant-Jésus est encore à l'église, cette année ? – Certes, il y est encore. – Comment le savez-vous ? – Mais, dit le père, il y est sans doute tous les ans. – L'avez-vous déjà vu ? – Oui, répondit-il, mais il y a déjà longtemps. – Ah ! si vous vouliez, continua Angèle en joignant ses petites mains ; si vous vouliez ! – Parle, parle vite, que veux-tu ? – Eh bien ! je voudrais que vous alliez à l'église pour me dire si le petit enfant est encore là sur la paille; s'il y a encore de belles fleurs alentour, et tant de lumières, tant de lumières !
– Mais, je ne puis te quitter en ce moment, ma bien-aimée ; qui te veillerait comme ton père ? – Vous appellerez Thérèse, dit l'enfant suppliante. – Et cela peut te faire plaisir ? – Un grand plaisir ! Maman m'a dit que l'Enfant-Jésus n'était exposé qu'une fois l'an, le jour de Noël. – Et tu sais que c'est Noël aujourd'hui ? – Oui, oui, je le sais. – Eh bien, dit le père avec hésitation, j'irai lorsqu'il fera jour.
Angèle baissa la tête et une larme brillante roula sur sa joue.
– Enfant gâtée, reprit son père en la couvrant de baisers, tu veux donc que je te quitte sur-le-champ ? – Pour aller à l'église seulement, dit-elle à travers ses larmes.
– Le père sonna : Thérèse accourut anxieuse. – Reste près d'Angèle, dit-il brièvement, je ne tarderai pas à rentrer. – Que vous êtes bon ! dit l'enfant toujours joyeuse, que vous êtes bon ! Thérèse s'assit au chevet du lit et Angèle ferma doucement ses yeux.
Un quart d'heure plus tard, M de B. entrait dans l'église de Jésus.
Il y eut un assez long silence. La pendule sonna onze heures. Alors dans l'air, une grande voix domina la tempête, les cloches de l'église voisine sonnèrent à toute volée pour annoncer le sublime événement de cette nuit. Noël ! chantaient les cloches. Noël ! Chrétiens ! réveillez-vous et accourez aux pieds des autels. Voici le jour béni entre tous les jours ! le jour par excellence ! L'enfant Jésus est né. Chrétiens, réveillez-vous et accourez !
Et le céleste écho était entendu, car les fenêtres s'éclairaient derrière les rideaux ; on se préparait à aller entendre la messe de minuit. Angèle soupira et regarda son père longuement avec une tendresse infinie. – Entendez-vous, père ? murmura-t-elle. – Oui, ma fille bien-aimée, ces cloches t'empêchent de dormir ! – Oh ! ce n'est pas cela.
Et l'enfant mit la main sur sa poitrine qu'un feu interne dévorait. Elle reprit bientôt : – L'année dernière, je n'étais pas malade, et le vent ne gémissait pas aussi fort. Maman n'était pas encore partie pour le ciel. Oh ! c'était un beau jour, père, je me le rappelle si bien.
Un instant. Angèle ferma les yeux comme pour revoir en pensée les péripéties de cette journée, qu'elle rappelait de ses vœux. – Le matin, poursuivit-elle, maman s'était levée de bonne heure, et elle avait dit à Thérèse de m'habiller pour sortir. J'étais contente. Il tombait de la neige pourtant. Thérèse me prit dans ses bras et me porta jusqu'à l'église de Jésus. Oh ! père, que c'était beau ! Il y avait tant de lumières, tant de fleurs autour de la crèche. Toutes les cloches sonnaient comme à présent et l'on chantait si bien ! L'église était remplie de monde; on s'y pressait, mais maman et Thérèse montèrent en haut, et alors maman me montra un petit enfant couché sur la paille. Il était si joli, si joli ; il me regardait en souriant ; je l'aimai tout de suite... Oh ! je voudrais le revoir encore !
– C'est impossible, ma chérie ; n'entends-tu pas au dehors la neige tourbillonner sous l'aquilon ? – Il neigeait aussi l'année dernière. – Oui, mais tu ne souffrais pas. – C'est vrai, dit Angèle tristement. Les cloches se taisaient à présent. On entendait dans la rue le bruit sec de la neige qui crépitait sous les pas. De temps à autre, la porte d'une maison se fermait avec bruit.
Angèle reprit tout à coup : – Père, je voudrais bien savoir si l'Enfant-Jésus est encore à l'église, cette année ? – Certes, il y est encore. – Comment le savez-vous ? – Mais, dit le père, il y est sans doute tous les ans. – L'avez-vous déjà vu ? – Oui, répondit-il, mais il y a déjà longtemps. – Ah ! si vous vouliez, continua Angèle en joignant ses petites mains ; si vous vouliez ! – Parle, parle vite, que veux-tu ? – Eh bien ! je voudrais que vous alliez à l'église pour me dire si le petit enfant est encore là sur la paille; s'il y a encore de belles fleurs alentour, et tant de lumières, tant de lumières !
– Mais, je ne puis te quitter en ce moment, ma bien-aimée ; qui te veillerait comme ton père ? – Vous appellerez Thérèse, dit l'enfant suppliante. – Et cela peut te faire plaisir ? – Un grand plaisir ! Maman m'a dit que l'Enfant-Jésus n'était exposé qu'une fois l'an, le jour de Noël. – Et tu sais que c'est Noël aujourd'hui ? – Oui, oui, je le sais. – Eh bien, dit le père avec hésitation, j'irai lorsqu'il fera jour.
Angèle baissa la tête et une larme brillante roula sur sa joue.
– Enfant gâtée, reprit son père en la couvrant de baisers, tu veux donc que je te quitte sur-le-champ ? – Pour aller à l'église seulement, dit-elle à travers ses larmes.
– Le père sonna : Thérèse accourut anxieuse. – Reste près d'Angèle, dit-il brièvement, je ne tarderai pas à rentrer. – Que vous êtes bon ! dit l'enfant toujours joyeuse, que vous êtes bon ! Thérèse s'assit au chevet du lit et Angèle ferma doucement ses yeux.
Un quart d'heure plus tard, M de B. entrait dans l'église de Jésus.
Catholicisme traditionnel. « Nous avons cru en la charité » (Saint Jean) 

Re: La clé du ciel
Ecrit le 30 déc.24, 09:47L'ange de Noël (III)
Une foule pieuse et recueillie se pressait sous la voûte du temple. La grande voix des orgues résonnait, puissante parfois, comme le cri de l'ouragan, douce et plaintive l'instant d'après, comme le gémissement d'une âme repentante. De nombreux cierges entouraient l'autel, qu'on n'apercevait qu'à travers un nuage d'encens.
Le père d'Angèle, la tête haute, traversa la foule et monta jusqu'au pied du chœur où la crèche était dressée, au milieu d'un parterre de fleurs rares. « Caprice d'enfant, pensait-il ; m'envoyer ici à pareille heure ! enfin, si je puis la distraire un instant, ce n'est rien ! » Ce disant, M. de B. promena un regard assuré autour de lui. Il vit les fidèles prier avec une ferveur angélique, le front courbé, les mains jointes. L'auguste sacrifice était commencé ; le prêtre, revêtu des plus riches ornements, célébrait les saints mystères. Les voix des chantres s'unissaient au chœur des anges qui, dans le ciel, entonnaient l'éternel hosannah !
Et, reposant sur un peu de paille, la douce figure symbolique de l'Enfant-Jésus souriait à chacun, pendant que ses bras s'ouvraient comme pour presser contre son sein l'humanité entière. Le père d'Angèle le contempla longtemps. Une émotion singulière s'emparait de son être. Son regard allait du prêtre qui célébrait l'office divin à l'Enfant-Jésus qui lui tendait les bras. Il fit un effort pour s'arracher à cette espèce de fascination et se retourna pour sortir, mais le peuple lui fermait le passage. En ce moment, un prêtre quitta l'autel et vint se placer sur le seuil du chœur. M. de B. se remit à sa place. Le prêtre fit le signe de la croix, et, d'une voix que l'émotion faisait vibrer, il commença ainsi : « O vous tous qui souffrez, venez et je vous soulagerai. »
Ces paroles produisirent une commotion soudaine dans le cœur du malheureux père. Instinctivement, il fit un pas en avant pour recueillir mieux encore les paroles consolatrices qui se pressaient sur les lèvres du prédicateur. Tant que celui-ci parla, le père d'Angèle demeura immobile, savourant en quelque sorte les consolations suprêmes que le prêtre lui apportait de la part du divin Enfant. Et lorsque les dernières paroles eurent résonné sous la voûte, il plongea sa tête dans ses mains et demeura abîmé dans ses réflexions.
Le saint sacrifice s'acheva. Le père d'Angèle vit les fidèles se presser à la sainte table ; il remarqua toutes ces figures illuminées par la foi et la suprême espérance ; il songea à ces jours lointains où lui aussi participait à ce banquet sacré. Il revit en pensée sa mère, pieuse et sainte créature : il revit sa femme qu'il avait tant aimée, il songea à Angèle qui s'éteignait lentement, et une immense douleur envahit son âme. Quand il releva la tête, l'église était presque déserte, le gaz était éteint ; seule, la petite crèche brillait comme un phare de consolation.
M. de B. s'avança jusqu'au banc de communion, et s'y agenouillant : « O Dieu, dit-il, Dieu que j'ai cessé de servir depuis longtemps, rends-moi ma fille et je reviens à toi pour toujours ! » En disant ces mots, un torrent de larmes s'échappa de ses yeux.
Enfin, il sortit. Sous le porche, il trouva une mendiante à qui il donna une généreuse aumône, et revint lentement chez lui.
Une foule pieuse et recueillie se pressait sous la voûte du temple. La grande voix des orgues résonnait, puissante parfois, comme le cri de l'ouragan, douce et plaintive l'instant d'après, comme le gémissement d'une âme repentante. De nombreux cierges entouraient l'autel, qu'on n'apercevait qu'à travers un nuage d'encens.
Le père d'Angèle, la tête haute, traversa la foule et monta jusqu'au pied du chœur où la crèche était dressée, au milieu d'un parterre de fleurs rares. « Caprice d'enfant, pensait-il ; m'envoyer ici à pareille heure ! enfin, si je puis la distraire un instant, ce n'est rien ! » Ce disant, M. de B. promena un regard assuré autour de lui. Il vit les fidèles prier avec une ferveur angélique, le front courbé, les mains jointes. L'auguste sacrifice était commencé ; le prêtre, revêtu des plus riches ornements, célébrait les saints mystères. Les voix des chantres s'unissaient au chœur des anges qui, dans le ciel, entonnaient l'éternel hosannah !
Et, reposant sur un peu de paille, la douce figure symbolique de l'Enfant-Jésus souriait à chacun, pendant que ses bras s'ouvraient comme pour presser contre son sein l'humanité entière. Le père d'Angèle le contempla longtemps. Une émotion singulière s'emparait de son être. Son regard allait du prêtre qui célébrait l'office divin à l'Enfant-Jésus qui lui tendait les bras. Il fit un effort pour s'arracher à cette espèce de fascination et se retourna pour sortir, mais le peuple lui fermait le passage. En ce moment, un prêtre quitta l'autel et vint se placer sur le seuil du chœur. M. de B. se remit à sa place. Le prêtre fit le signe de la croix, et, d'une voix que l'émotion faisait vibrer, il commença ainsi : « O vous tous qui souffrez, venez et je vous soulagerai. »
Ces paroles produisirent une commotion soudaine dans le cœur du malheureux père. Instinctivement, il fit un pas en avant pour recueillir mieux encore les paroles consolatrices qui se pressaient sur les lèvres du prédicateur. Tant que celui-ci parla, le père d'Angèle demeura immobile, savourant en quelque sorte les consolations suprêmes que le prêtre lui apportait de la part du divin Enfant. Et lorsque les dernières paroles eurent résonné sous la voûte, il plongea sa tête dans ses mains et demeura abîmé dans ses réflexions.
Le saint sacrifice s'acheva. Le père d'Angèle vit les fidèles se presser à la sainte table ; il remarqua toutes ces figures illuminées par la foi et la suprême espérance ; il songea à ces jours lointains où lui aussi participait à ce banquet sacré. Il revit en pensée sa mère, pieuse et sainte créature : il revit sa femme qu'il avait tant aimée, il songea à Angèle qui s'éteignait lentement, et une immense douleur envahit son âme. Quand il releva la tête, l'église était presque déserte, le gaz était éteint ; seule, la petite crèche brillait comme un phare de consolation.
M. de B. s'avança jusqu'au banc de communion, et s'y agenouillant : « O Dieu, dit-il, Dieu que j'ai cessé de servir depuis longtemps, rends-moi ma fille et je reviens à toi pour toujours ! » En disant ces mots, un torrent de larmes s'échappa de ses yeux.
Enfin, il sortit. Sous le porche, il trouva une mendiante à qui il donna une généreuse aumône, et revint lentement chez lui.
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