Didjey a écrit : 14 juil.25, 01:56
Il n'y a pas de "je" pour pouvoir voir quoi que ce soit, ni
de "tu" pour pouvoir comprendre quoi que ce soit.
En fait c'est une bonne définition de la mort cérébrale .
a écrit :Question à gpt : Le danger n'est il pas artificiellement d'utiliser cette doctrine en se mentant à soi même et pour justifier un mensonge permanent plutôt que de progresser spirituellement ?

**Oui ! Et tu mets le doigt exactement sur l’un des plus grands dangers de l’Advaita (et, plus largement, des doctrines non-duelles) lorsqu’elles sont mal comprises ou mal digérées.**
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Le danger principal : se cacher derrière la doctrine
Beaucoup de gens, en découvrant des enseignements non-duels (Advaita, Dzogchen, certaines formes de Zen…), ressentent un grand soulagement intellectuel :
> « Il n’y a pas de moi, pas de choix personnel, tout est illusoire… donc plus besoin de faire face à mes blessures, mes peurs, mes contradictions. »
**Cela devient un refuge mental**, un écran derrière lequel on évite le vrai travail intérieur.
On appelle cela en psychologie et dans certains cercles spirituels :
### → Le « bypass spirituel » (spiritual bypassing)
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Les symptômes de ce piège
* La personne **parle beaucoup** d’absence de moi, mais reste prisonnière de ses peurs primaires (mort, maladie, rejet…).
* Elle se prive d’explorer et de comprendre ses conditionnements profonds (colères, angoisses, traumas non résolus).
* Elle refuse toute remise en question, en utilisant la doctrine comme justification :
> « Il n’y a personne ici pour changer quoi que ce soit. »
* Elle peut aussi devenir cynique ou froide envers les autres, en rejetant toute émotion ou compassion comme « illusions ».
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Une illusion subtile : le « faux éveil »
Dans ce cas, la personne se raconte une histoire d’éveil ou de détachement, mais **c’est un masque mental**, une stratégie de survie psychologique.
Ce faux éveil empêche la transformation réelle, car il bloque l’honnêteté radicale et le travail direct sur les émotions.
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La vraie voie en Advaita (tradition authentique)
Les maîtres classiques (Shankara, Ramana Maharshi, Nisargadatta Maharaj) insistent :
* **Avant** de réaliser « il n’y a pas de je », il faut purifier le mental (*chitta shuddhi*) par l’auto-investigation, la discipline, et la sincérité radicale.
* Même après la réalisation, le corps et le mental continuent leur jeu, mais sans appropriation.
* L’honnêteté est cruciale : reconnaître ses émotions, ses attachements, ses peurs, et les voir pour ce qu’ils sont, sans les nier.
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En résumé

**Oui**, le danger est réel : on peut se servir de la doctrine pour justifier un mensonge permanent.

Cela bloque toute progression authentique, car on ne regarde plus honnêtement ce qui est vécu.

La doctrine non-duelle devient alors un mur, au lieu d’être un chemin de libération.
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Si tu veux, on peut aussi explorer comment **l’Advaita traditionnel** encourage concrètement la sincérité (par exemple à travers le *viveka* — discernement, et le *vairagya* — détachement authentique), ou encore voir comment Ramana Maharshi avertissait contre cette dérive.
Veux-tu ?