Paul, en I Cor 8 affirme de façon très nette : " pour nous il y a réellement un seul Dieu, le Père, de qui toutes choses sont, et nous pour lui ; et il y a un seul Seigneur, Jésus Christ, par l’intermédiaire de qui toutes choses sont, et nous par son intermédiaire "
La différence entre Jésus et son Père est assez nette ici. Seul le Père est appelé le "seul" Dieu, alors que Jésus, dans cette description, est appelé le seul Seigneur. Au Père donc le titre de "Dieu" et au fils le titre de "Seigneur".
Je n'apprendrai à personne que le Dieu passe au dessus du Seigneur.
La question qui se pose est donc la suivante : si le Père est le seul Dieu, comment Jésus pourrait-il être son égal..
C'est quand même assez basique de se poser la question de savoir pour quelle raison Paul expliquait que le seul Dieu des chrétiens était le Père si, parallèlement, il enseignait le contraire.
Car il est évident ici que pour Paul le Père se distingue par une divinité unique, traduite par le mot "seul".
Le Père doit bien avoir une différence suffisamment importante avec Jésus pour que l'apôtre Paul vienne ici spécifier que la divinité du Père était à ce point unique qu'elle en faisait le seul Dieu des chrétiens.
Cette expression n'a aucun sens si Jésus était un Dieu égal au Père, dans sa nature, puisque, évidemment, le Père ne serait alors plus le seul Dieu.
Ce que je reproche à Thomas, c'est son incapacité à expliquer ce que Paul voulait exprimer ici. C'est souvent le cas avec les trinitaires qui éludent les questions embarrassantes pour s'empresser de vous citer un autre texte.
Or, et c'est le cas avec Thomas ici, le texte qu'il cite et l'explication qu'il en tire, rendent plus difficile encore l'explication de ce texte de I Cor 8.
Thomas nous produit donc Colossiens 1 lorsqu'il dit : " Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l'Église ; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.
Ce texte doit être compris à la lumière de Michée 5. " Or, c'est de toi Bethléem-Efrata, si peu importante parmi les groupes de Juda, c'est de toi que je veux que sorte celui qui est destiné à dominer sur Israël et dont l'origine remonte aux temps lointains, aux jours antiques."
Michée nous apprend donc que Jésus a une origine et donc un commencement. Son origine, dit le prophète, remonte aux temps lointains. Au regard de l'Univers, on n'est pas étonné que la notion de temps indéfinis soit abordée ici.
Mais lointain ou pas, on nous parle bien de l'origine de la vie de Jésus et non pas pour la nier, mais pour la situer dans le temps.
Si donc Jésus a une origine, il a été engendré par Dieu. Pas étonnant donc qu'il appelle Dieu son Père.
C'est là que le texte de Colossiens vient nous aider et confirmer ce que Michée expliquait déjà. Jésus est le premier-né de Dieu et donc la toute première vie à avoir été produite par le Père..
L'argument de Thomas consiste à dire que puisque Colossiens nous explique que toutes choses ont été créées en lui, alors il n'en fait pas partie. Cela suppose que "toutes choses" soit une expression qui ne tolère aucune exception.
C'est la théorie de Thomas. Tout ce qui a pris vie, tout ce qui a été créé seraient inclus dans le sens de l'expression "toutes choses".
Si donc "toutes choses" ont été créées en Jésus, Thomas en déduit que Jésus n'a pas été engendré ou créé.
Il nous est possible de contrôler cette interprétation en étudiant un autre texte utilisant l'expression toute chose..
I Cor 15.
- Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds.
Par toutes choses que comprenons nous ? Tout ce qui existe, tout ce qui vie, au ciel et sur la terre.. Le mot "chose" n'est donc pas péjoratif ici et il ne sert qu'à désigner la totalité de ce qui existe, au sens noble du terme..
Seulement, Le Père ici, est-il inclus dans l'expression toute chose ?
Si l'on suit le raisonnement de Thomas, Dieu doit en faire partie puisque selon notre ami, l'expression toute chose ne souffre aucune exception.
C'est stupide , selon vous ? Pas pour Paul qui va apporter une remarque correctrice lorsqu'il écrit : " Mais lorsqu'il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté."
Que nous confirme Paul ici ? Tout simplement que l'expression "toutes choses" doit se comprendre en fonction du contexte et surtout qu'elle peut accepter certaines exceptions logiques.
Si Paul n'avait pas écrit cette remarque, Thomas en aurait-il conclu que même le Père était soumis à Dieu ?
Il en aurait été obligé à moins de démontrer une parfaite mauvaise foi.
Revenons à Colossiens 1. Après avoir écrit que Jésus était le premier-né de la création, donc, comme disait Michée, qu'il a une origine très lointaine, avant toute autre création, Paul nous apprend que Jésus a créé toutes choses.
Vous pensez vraiment que Paul avait besoin de nous expliquer que Jésus, évidemment, ne s'était pas créé lui-même ?
Retenons donc que la bible peut affirmer que toutes choses peuvent faire ceci ou cela, et tolérer par ailleurs qu'il y a une ou des exceptions à cette règle.
Voyons maintenant la leçon d'Hébreux 1.
- Dieu, qui autrefois a parlé à bien des reprises et de bien des manières à nos ancêtres par le moyen des prophètes, 2 nous a parlé à la fin de ces jours par le moyen d’un Fils qu’il a établi héritier de toutes choses, et par l’intermédiaire duquel il a fait les systèmes de choses.
Que le créateur n'est pas Jésus.. Il y a une différence entre créer et être celui par qui Dieu a créé.
Cela n'enlève absolument rien aux qualités de Jésus, mais dans ce texte " il a fait les systèmes de choses." vient désigner Dieu..
Vous noterez aussi que c'est Dieu qui est le Père de Jésus et non pas une partie de Dieu qui ne serait que le Père.. Dans tout le NT, Dieu est toujours le Père et le Père est "totalement" Dieu..
Dans une explication précédente, je vous ai cité les nombreux textes du NT qui établissent que le Père est le Dieu de Jésus aussi.
Là aussi, silence radio de Thomas qui se montre incapable de nous expliquer comment un Dieu exactement égal à un autre Dieu pourrait en venir à rendre un culte, une adoration à ce dernier.
Un exemple, toujours en I Cor 15.
- Mais chacun à son propre rang : Christ les prémices, ensuite ceux qui appartiennent au Christ durant sa présence. 24 Puis, la fin, quand il remettra le royaume à son Dieu et Père, quand il aura réduit à rien tout gouvernement et tout pouvoir et puissance. 25 Car il faut qu’il règne jusqu’à ce que [Dieu] ait mis tous les ennemis sous ses pieds. 26 Comme dernier ennemi, la mort sera réduite à rien. 27 Car [Dieu] “ a soumis toutes choses sous ses pieds ”. Mais lorsqu’il dit que ‘ toutes choses ont été soumises ’, il est évident que c’est à l’exception de celui qui lui a soumis toutes choses. 28 Mais lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même se soumettra aussi à Celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit toutes choses pour tous
Seulement, pouvons nous seulement imaginer le Père adorant le fils ?? Or le fils adore le Père, lui !!
Notez la dernière phrase du texte . Jésus se soumet à son Dieu et Père afin que Dieu soit tout pour tous..
Cela signifie que Jésus s'efface devant son Dieu pour que finalement, Dieu, le Père, soit tout pour tous, ce qui signifie que le seul dispensateur de toutes bonnes choses soit uniquement le Père.
Et à travers le mot "tous", nous retrouvons forcément Jésus aussi.. eh oui !
Aurais tu des troubles de la mémoire ?born again a écrit :Je n'ai jamais dit ça. Au mieux, ce raisonnement ne serait (au conditionnel) valable que pour Justin lui-même, alors pourquoi vouloir en faire une vérité universelle ? Comme l'a fort justement souligné Coeur de Loi, les chrétiens s'appuient avant tout sur ce que dit la Bible, et non sur ce que prétend tel ou tel "Père de l'Église". On se demande d'ailleurs pourquoi un Témoin de Jéhovah appuie autant ses raisonnements sur ces pères apostoliques et apologistes qu'il considère par ailleurs comme des apostats. Où est la cohérence ?
Je ne citais ces écrivains chrétiens du II siècle que subsidiairement et c'est TOI, cher ami, dans ton tout premier message, qui est venu mettre en doute ma parole en me demandant de te produire les preuves de mes affirmations.
Alors un peu d'honnêteté SVP.
Par ailleurs, leurs témoignages restent très révélateurs car évidemment je considère que seule la bible est parole de Dieu, mais j'apprécie aussi de constater que cette doctrine trinitaire n'existait pas encore au II siècle alors qu'on voudrait nous faire croire que le NT avait tout expliqué.
Alors oui, je pense que nos lecteurs apprennent des choses surprenantes sur la foi de ces chrétiens.
Il y aurait déformation si le texte imposait la majuscule sur des mots grecs qui en sont dépourvus, qui peuvent aussi bien désigner Satan, le dieu du système de chose et Jéhovah, le seul Dieu des chrétiens sans la moindre différence dans l’écriture.BA a écrit :D'autre part, je n'ai fait que mettre en évidence le fait que tu as volontairement déformé une citation de Justin de Naplouse, en introduisant des différences de majuscules et minuscules là où Justin ne le faisait pas et, disons-le froidement, là où aucun traducteur de Justin Martyr ne se permet de le faire.Tu t'es donc livré à la falsification d'une traduction dont tu n'es même pas l'auteur, doublé d'une déformation de la pensée de l'auteur, à savoir Saint Justin. Et la cerise sur le gâteau c'est que tu n'as même pas eu la correction de signaler que cette modification du texte est de ta propre initiative. C'est tout simplement malhonnête.
Si donc absolument rien n'oblige à mettre la majuscule, je ne trahis absolument rien ou alors je retourne le compliment à ceux qui nous proposent les textes de Justin et d'Irénée avec des majuscules sans indiquer que c'est un choix orienté du traducteur.
Car, qui autorise la majuscule quand le texte ne l'impose pas ??
Par ailleurs, si tu avais la moindre notion concernant le droit de citation, je n'ai indiqué aucune référence permettant de signaler l'auteur de la traduction. En fait, pour être plus exact, je suis allé au texte grec essentiellement puisque c'est la façon dont le mot Dieu est écrit qui m'a intéressé.
Ainsi, ma référence a été Justin et Irénée directement et leur texte en grec que je connais bien.
Tes opinions politiques ne concernent que toi et à voir le ton que tu emploies, je devines un jugement de valeur à l'encontre de Justin et d'Irénée.BA a écrit :Et au passage, je ne crois pas à la Trinité. Mais il ne me viendrait jamais à l'idée de m'appuyer sur les "pères de l'Église" pour défendre ma croyance à ce sujet. Ce serait comme m'appuyer sur Vladimir Poutine pour défendre la liberté de religion...
Et bien moi, vois tu, en bon chrétien, je ne compare personne avec personne, et encore moins pour les rabaisser.
Qu'ils aient dévié ne me donne pas le droit, pas plus qu'à toi, de les salir comme tu crois pouvoir le faire, au même titre que Poutine.
Cela établit une différence entre nous ..et j'en suis assez heureux..
