'mazalée' a écrit : ↑18 mars20, 03:55
On le sait que tu as toutes les citations du monde pour faire dire à des chrétiens ou à des non musulmans que le christianisme est et a été atroce et violent au point que l'islam et la civilisation arabo musulmane à côté c'était le paradis. Et que si ça ne l'est plus trop depuis quelques années c'est pas de sa faute.
Mais pourquoi fais-tu tout ça ? par amour ou par haine ?
Par compassion, voilà où je voulais en venir :
Tertullien définissait le cirque comme le “temple de tous les démons”
La bataille des idées entre les païens et les chrétiens nous est témoignée également tant par les néoplatoniciens comme Plotin et Porphire, que par les chrétiens Tertullien et ensuite Lattance et Arnobe, qui nous rapportent l'accusation des païens aux chrétiens, "de vénérer un homme, de plus torturé et crucifié par des hommes", "de soutenir qu'un être, né homme et mort en croix était un dieu", de pratiquer l'Eucharistie dans laquelle le corps mangé préserverait l'âme dans la vie éternelle, un rite cannibalique non justifié même pas dans son intention mythologique ou allégorique.
En 202, Tertullien en ayant expérimenté les persécutions, rêve sadiquement, dans le livre De spectaculis, à la punition des persécuteurs dans le jugement final de Dieu : « Quel spectacle immense alors ! Qu'admirerai-je ? De qui rirai-je ? Où jouirai-je, où exulterai-je en voyant tant de rois qu'on célébrait, accueillis au ciel et gémir même avec Jupiter et ses témoins dans les ténèbres les plus profondes ? Et, comme eux, les magistrats qui persécutaient le nom du Seigneur, se consumer sur des flammes plus impitoyables que celles avec lesquelles ils s’étaient acharné sur les chrétiens en les insultant ? »[1]
Il admire, il rit, il jouit, il exulte, comme aucun intellectuel païen n’avait jamais rêvé le faire. Et, un siècle après, Lattance en 316 jouit même, sadiquement, en énumérant dans leurs atroces détails La Mort des persécuteurs, tout finit mal pour La Colère de Dieu (ce sont les titres de ses livres), et il commente : « Ceux qui avaient insulté Dieu gisent à terre, ceux qui avaient abattu le saint temple tombent dans une ruine majeure, et ceux qui avaient distingué les justes, exilent leurs âmes méchantes sous les coups célestes et les tourments mérités. »
Et Eusèbe, évêque de Nicomedia et biographe de Constantin, jouit de la représentation de la vengeance divine : « Ainsi puissent-ils périr les ennemis du Christ ! ». Et, Firmico Materno dans De error profanarum religionum, exhorte ainsi les empereurs chrétiens à persécuter les païens : « La loi du Dieu très haut exige que vous persécutiez avec sévérité le délit d'idolâtrie de toutes les manières » et, avec les modalités de la persécution, il cite le Deutéronome qui prescrit que si un frère ou un ami te pousse à l'idolâtrie, « tu l'accuseras, et que ta main soit la première à se lever sur lui pour le tuer... Et même, si jamais des cités entières cultivent le péché, il est établi qu'elles périssent. »
Et saint Jérôme auteur de la vulgate du Nouveau Testament, en intervenant dans la polémique sur le culte des pierres (les statues des dieux) chez les païens, et le culte des os (les reliques des martyrs) chez les chrétiens, employait dans ses Lettres cet affectueux et élégant langage : « Vigilanzio ouvre de nouveau sa fétide bouche et jette son plus écœurant souffle contre les reliques des saints martyrs et contre nous, qui les conservons » ; donc pieusement il suggérait que l'évêque « le délivre de la mort de la chair pour que l'esprit soit sauf..., et que les médecins coupent la langue... à ce monstre..., fou furieux ».
![trophy [1]](./images/smilies/trophy.gif)
L’un des deux reproches majeurs que Gibbon élabore au christianisme : « Si l'équité avait pu se faire entendre, les catholiques auraient été forcés de condamner leur propre conduite passée ou d'approuver la sévérité dont ils étaient les victimes ; mais ils persistaient à refuser aux autres l'indulgence qu'ils réclamaient pour eux-mêmes. Au même moment où ils tremblaient sous la verge de la persécution, ils vantaient la louable sévérité avec laquelle Hunneric faisait brûler vifs ou bannissait (...) » (DC, p. 1100)