gzabirji a écrit : ↑05 juin24, 18:04
Il faut renverser la perspective, Jmi. Ce qui est pointé n'est pas de l'ordre du vécu. Ce que tu appelles "vécu" n'est lui-même que la manifestation de Ce vers quoi pointe le vécu, tout comme une brûlure est un pointeur vers la source de chaleur dont elle est la conséquence.
Voyons cela :
Tout le monde sera d'accord sur le fait que la sensation d'une brûlure, quand elle résulte bien d'une brûlure physique, est un vécu et indique une zone du corps qui a subi des lésions suite à cette brûlure effective. Voilà ce que pointe une brûlure, si tant est qu'elle pointe quelque chose.
Or, si l'on te suit, un vécu serait une manifestation de "Ce vers quoi" pointe ce vécu, on en conclut que tu nous dis que "Ce vers quoi" pointe une brûlure, c'est une zone du corps qui a subi des lésions suite à une brûlure effective, et non une Conscience Une.
gzabirji a écrit : ↑05 juin24, 18:04
De même, les "concepts" auxquels tu fais référence, qu'ils soient jugés creux ou non, ne sont eux-mêmes qu'une manifestation de la Conscience qui est au-delà (ou "en amont" si tu préfères) de tout concept.
Chez moi ce genre de concepts ou de mots abstraits manifestent surtout une activité intellectuelle de recherche de sens et d'explication.
Il ne s'agit pas de mots ou de concepts comme "chien" ou "arbre", lesquels sont fonctionnels et réfèrent à des choses familières qui peuvent être montrées du doigt.
gzabirji a écrit : ↑05 juin24, 18:04
Pour le dire autrement, les concepts ne sont eux-mêmes que des pointeurs vers la Conscience, qui elle-même est un "non-concept".
Voilà pourquoi j'ai lourdement insisté sur le fait que les concepts sont mentaux, tandis que Ce vers quoi ils pointent ne l'est pas.
Tu parles ici surtout de mots et de notions, un concept étant plus spécifiquement une définition en compréhension (voir le sens philo).
Pour moi donc, ces mots ou ces "concepts" auxquels tu fais référence, qui sont des mots et des notions vagues, ne pointent strictement rien, et certainement pas un non-concept.
Comment le pourraient-ils en effet ?
Ce qui se passe, c'est que le fait d'en parler comme s'ils pointaient quelque chose, nous ferait presque croire en une réalité qui ne serait pas conceptuelle, inimaginable, mais qui donnerait d'une certaine manière une pertinence à ces mots ou "concepts" tout en étant suggérée par ces derniers, alors que ce sont ces abstractions vides de sens qui y font croire, et in fine nous conduisent à la concevoir ou à l'imaginer.
C'est cette attitude que je qualifie de perspective inversée.
gzabirji a écrit : ↑05 juin24, 18:04
Voilà aussi pourquoi plutôt que d'employer le terme de "Conscience" (que j'affectionne de plus en plus), certains préfèrent utiliser le mot "Source". En effet, la Conscience est la Source de tout concept, mais n'est pas Elle-même un concept.
C'est le problème avec les mots ou expressions censés signifier quelque chose qu'on ne peut pas montrer du doigt, et d'autant plus quand ils ne sont pas définis précisément et proprement : il est impossible de savoir de quoi l'autre parle, et lui-même aurait bien du mal à le comprendre.
Chez moi, le mot "conscience" désigne les vécus dans leur apparaître, eux-mêmes. Donc ce que je nomme et définis comme "la conscience", ne peut pas être la source des vécus, n'étant rien d'autre que les vécus eux-mêmes. Et ce n'est certainement pas la source des concepts non plus, les concepts n'étant que des abstractions langagières, autrement dit : des définitions en compréhension comme je l'ai dit.
gzabirji a écrit : ↑05 juin24, 18:04
Pour le dire de manière plus imagée, l'écume à la surface des vagues n'est qu'une manifestation de quelque chose d'infiniment plus vaste et plus profond qu'on appelle "océan".
Là je suis entièrement d'accord. Mais ne faudrait pas en extrapoler que cela pointerait une "Conscience Une", par exemple, concept creux selon moi, et ce n'est pas un vécu comme tu l'as toi-même reconnu plus haut.
Nature des vécus :
Tu dis que les vécus pointent vers "Ce vers quoi" ils manifestent. Peux-tu expliciter ce "Ce vers quoi" en des termes plus concrets ?
Concepts et leur portée :
Les concepts abstraits, selon moi, ne pointent vers aucune réalité tangible. En quoi ta conception de la conscience comme source des concepts change-t-elle notre compréhension des choses concrètes ?
Définition et communication :
Les mots et expressions que tu utilises comme "la Conscience Une" ou "la source" sont-ils définis de manière à permettre une compréhension claire et partagée ?
Comment éviter que ces concepts ne restent des abstractions vides ?
Pertinence des métaphores :
La métaphore de l'océan et de l'écume est parlante, mais comment pouvons-nous être certains qu'elle justifie l'existence d'une "Conscience Une" plutôt que de simplement illustrer le fait que la réalité fondamentale est beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir ?
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- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !