L’accès aux réalités spirituelles, à Dieu « seul Réel » (al-Haqq, nom majeur de Dieu en islam), a pour préalable la perte de nos illusions concernant le monde et notre propre ego.vic a écrit : 25 mai22, 04:17 Très honnêtement , dieu c'est un terme creux si tu ne sais pas quoi y mettre dedans .
Il se concrétise par l’inspiration et le « dévoilement », qui n’oblitèrent pas la raison mais la transcendent.
L’inspiration est héritière de la révélation
prophétique : elle peut échoir à un être simple, étranger aux élaborations des théologiens. Quant au dévoilement, il permet de soulever les voiles que le monde sensible jette sur l’homme, et dissipe le doute associé aux sciences spéculatives.
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On peut rapprocher le bouddhisme du soufisme avec le thème de l’impermanence : le monde meurt et renaît à chaque instant. Il y a une profonde instabilité du monde phénoménal, et les maîtres soufis partent souvent d’un verset très court mais très allusif : « Kulla yawmin Huwa fi sha’n », « …Chaque jour, Il est à l’œuvre. » (Coran, S55, V29) Et de là, des maîtres expérimentent, formulent le fait qu’il y a une succession ininterrompue de théophanies, « al-Tajalli ». Ces théophanies, ces manifestations divines, sont innombrables et prennent des formes innombrables. Nous sommes toujours dans le monde des formes. Et bien cela vient d’en haut, évidemment… D’en haut, d’en bas.
La création, nous dit Ibn Arabi mais d’autres maîtres aussi, est sans cesse renouvelée par ces théophanies, qui se succèdent sans que l’on s’en aperçoive, sans que l’on en ait conscience. La création est sans cesse renouvelée, grâce au nafas al-Rahman, le souffle du Tout Miséricordieux, qui est souffle de vie. « Le miséricordieux », al-Rahman, est un attribut féminin de Dieu car ce mot vient du sémitique « rahim » qui désigne la matrice. Dieu se présente là sous la forme d’une mère qui donne vie constamment. À chaque souffle qui redonne vie. À chaque instant. C’est une des interprétations, mais qui est avérée par des maîtres soufis.