Jean a écrit :Ma belle Kate, tu est francaise ? Tu regarde TV5 ? Tu connais "Culture et Dépendances" ?
Il y a eu un débat avec de grand nom, historiens, intellectuel, philosophe, académiciens, sur le thèmes du terrorisme islamiste.
Il y avait le musulman Mohamed Sifaoui un gars qui a connu le terrorisme islamiste en Algérie et qui a réussis a infiltré une cellule de Al Quaida, en plus d'être un journaliste qui a été dans tout les pays musulman, il est pas mal mieux placé que toi ou moi pour connaître la chose tu crois pas ?
Bien lui avec tout les autres dans cette émission et tu avait un type qui a écris un livre brillant sur toute l'histroire du terrorisme, etc, etc.
Ils on tous confirmé que les islamiste fondamentaliste était une minorité au sein de l'islam d'ou le 2% affirmer.
Je te conseil d'essayer de regarder cette émission en reprise actuellement pour bien comprendre le phénomène du terrorisme et de l'islamiste fondamentaliste.
Je peu pas te conseiller mieux !
Ma belle Kate.
Jean tu continues de précher doctement le faux. Tu vois un individu clamer partout qu'il est simple journaliste et qu'en même temps, il a réussi tout seul ce que même James Bond n'ose imaginer : infiltrer indemne et en resseortir vivant une cellule d'Al Qaida. Très crédible comme histoire. Autant que celle des avions télécommandé et vides percutant le WTC.
Ton personnage est si peu crédible qu'il aurait mieux valu que tu n'en parles pas car il te ridiculises.
Voici ce qui est dit de lui par des personnes moins naives que toi qui décide de sanctifier un auteur juste sur la base d'une émission. Si il avait réussi à intégrer Al Qaida, en rechapper puis faire un livre où il dénonce et divulgue leurs méthodes sans en subir les moindres conséquences, je me permets de douter fortement de son aventure rocambolesque. Il ne faut quand même pas essayer de nous faire prendre les vessies pour des lanternes:
Mohamed Sifaoui se taille un rôle sur mesure
Après avoir échoué dans sa tentative de se faire recruter comme agent indicateur des services secrets algériens alors qu'il exerçait le métier de journaliste en Algérie en se voyant relégué au rang de sous-agents, Mohamed Sifaoui vient de se distinguer en se taillant un rôle sur mesure en infiltrant les milieux islamistes en France.
Confondant le rôle de journaliste et celui d'agent secret, il se lance dans une aventure des plus burlesques en approchant de jeunes algériens qu'il présente comme étant des éléments d'Al Qaïda, pour mieux intéresser les services secrets occidentaux et les médias français. Barbe, tenue pakistanaise, caméra cachée sous la braguette et un discours islamiste pur et dur, et voilà Mohamed Sifaoui dans le rôle d'agent d'infiltration. ET comme officine manipulatrice, ce sont deux chaînes de télévision française (M6 et France 2) derrière lesquelles est bien postée la DST qui recueille les fruits du travail de notre super James bond 007.
Au bout de cette enquête qui le mène des quartiers de Belleville de Paris aux milieux islamistes londoniens, quelques arrestations opérées par la police française et un amalgame entre la noble mission de journaliste et celle du vulgaire indicateur. La police française ne peut trouver meilleur agent pour infiltrer les milieux islamistes que par quelqu'un issu du milieu maghrébin et plus particulièrement algérien.
Sifaoui a beau inscrire son rôle dans le cadre de ce qu'il appelle un combat contre l'islamisme, ne peut être fier, au fond de lui même, de la sale besogne qu'il a accompli au profit de la police française. Il a joué le rôle du parfait traître. IL a beau dire devant les caméras de télévision française qu'il a effectué ce sale boulot pour défendre l'Islam des intégristes, il aura du mal à expliquer comment a-t-il réussi à pousser l'ignominie jusqu'à accomplir la prière alors qu'il n'est pas pratiquant. Peut-on prétendre combattre l'intégrisme au nom d'un Islam authentique en croyant tromper le créateur ?
Venant de Sifaoui, il n'y a rien d'étonnant. Le réfugié politique qu'il est n'a-t-il pas témoigné, toute honte bue, en faveur du bourreau du peuple algérien il n'y a pas si longtemps ? Il n'y a donc rien de surprenant à l'entendre qualifier de terroristes les enfants palestiniens désespérés par la barbarie de l'armée sioniste qui se transforment en bombes humaines pour faire entendre la voix de leur peuple qui n'aspire qu'à vivre en toute liberté. Il n'y aurait pas de quoi s'étonner s'il venait à qualifier de terroristes Djamila Bouhired, Hassiba Ben Bouali, Larbi Ben M'hidi les héros de notre glorieuse révolution de libération. " Donnez nous vos chars et vos avions, nous vous donnerons nos couffins " lançait Larbi Ben M'hidi à la face des journalistes qui l'interrogeaient sur les couffins contenant des bombes posées par les acteurs héroïques de la bataille d'Alger. Cette phrase, Sifaoui semble l'oublier. Tout comme il a oublié qu'il est algérien en se présentant comme journaliste d'origine algérienne et non pas comme journaliste algérien. Tant mieux pour l'Algérie. Un renégat de moins, ça ne lui fera que du bien. "
Mohamed SIFAOUI est-il un agent des services secrets algériens?
http://www.agirpourlalgerie.com./sifaoui.htm
Initiateur du livre La Sale Guerre que finit par signer l'ex sous-lieutenant Habib Souaïdia, Mohamed Sifaoui vient de publier en Algérie, aux éditions Chihab, "Histoire d'une imposture" dénonçant ce qui devait être son premier ouvrage. Il se distingua, encore, en témoignant en faveur du général Khaled Nezzar au procès qui opposa le parrain de la mafia des généraux algériens à Habib Souaïdia. Un acte qui souleva pas mal d'interrogations. Comment un réfugié politique qui se dit persécuté par le pouvoir se range du côté de celui qui symbolise ce même pouvoir? Comment un réfugié politique publie un livre qui encense le pouvoir et s'érige en défenseur zélé de ces généraux qu'il pourfendait dans ses discussions en privé et dans la version initiale de La Sale Guerre ? Comment un réfugié politique, opposant au régime par définition, jouit-il des largesses de la télévision algérienne connue pour être un instrument entre les mains des généraux mafieux? Le peu de doute qui restait pour ceux qui hésitaient à voir en Mohamed Sifaoui le parfait agent envoyé par le Département des Renseignements et de la Sécurité (DRS) du général Tewfik, pour infiltrer les milieux de l'opposition en exil est levé pour beaucoup d'observateurs. Cette étiquette d'agent a collé toujours à Sifaoui. Elle ne le dérange pas, pour autant. Elle lui collait à la peau depuis qu'il était en Algérie. Cela ne le dérangeait nullement. "Bien au contraire, ça l'arrangeait" confie une journaliste algérienne qui l'a bien connu. L'arme de poing qui lui a été remise comme à beaucoup d'autres journalistes, il l'exhibait fièrement comme un enfant à qui on a offert un jouet.
Et pourtant, Mohamed Sifaoui n'a jamais été un agent du DRS. On ne lui a jamais fait signer un dossier d'agent. Telle qu'il m'a raconté ses relations avec le DRS je n'ai aucune raison de ne pas croire la source qui me confirme que l'ancien compagnon de Souaïdia n'a jamais été un agent du DRS.
Venu au journalisme par un pur hasard avec l'avènement de la décennie rouge, Mohamed Sifaoui a trimballé sa plume dans divers journaux algériens. Du quotidien gouvernemental Horizons au premier quotidien indépendant Le Soir d'Algérie en passant par le journal du général Mohamed Betchine, L'Authentique, il s'est fait remarquer par ses écrits sur la situation sécuritaire. L'information sécuritaire étant frappée, à l'époque, du sceau de la confidentialité, seuls les journalistes qui acceptaient de s'approcher des services de sécurité (police, gendarmerie, sécurité militaire) pouvaient traiter le sujet.
Sifaoui, comme beaucoup d'autres journalistes, était fasciné par ce monde mysterieux du renseignement et de l'espionnage. Pour connaître de près cet univers, il se lia d'amitié avec un journaliste dont le frère était capitaine au DRS. A la faveur de ses activités journalistiques il pensait trouver la brèche pour se rapprocher des services de renseignements militaires. Ses tentatives de se faire recruter comme agent échouèrent lamentablement. Sifaoui ne pouvait être recruté. Sur sa fiche, il est écrit "élément très entreprenant, instable et versatile" me confie une source sûre qui connaît bien son dossier. Sa participation à des opérations contre les groupes terroristes aux côtés des GLD (milices civiles) n'a fait que le desservir. C'était une preuve de plus, pour les recruteurs du DRS, que c'était un élément très entreprenant. Il ira jusqu'à tuer par arme à feu un voisin à lui qu'il soupçonnait d’appartenir aux GIA. Un crime dont il s'enorgueillit dans ses conversations en privé. Rien n'y fit.
Mohamed Sifaoui ne sera jamais recruté. On ne recrute pas quelqu'un qui cherche à se faire recruter coûte que coûte. Il est bon à utiliser en deuxième main. Autrement dit, il sera manipulé par un agent et non pas par un officier des services. Son rapprochement avec un officier risque d'être nuisible pour les services. Il est du genre d'agent qui ne connaît pas ses limites.
Avec le colonel Hadj Zoubir qui succéda au colonel Fawzi en 1997 à la tête de la cellule de communication du DRS, ce qui ne devait pas arriver arriva. Hadj Zoubir sans avoir fait signer de dossier d'agent à Mohamed Sifaoui n'a pas manqué d'entretenir des relations directes avec lui. Des relations qui n'ont pas tardé à tourner au vinaigre. Le journaliste qui oubliait de se limiter à son rôle d'agent qui exécute sans discuter les ordres de son officier traitant se prend pour l'égal d'un colonel des services de sécurité. Il est, alors, malmené, tabassé et renvoyé. Il dit même avoir été torturé. A un journaliste d'un quotidien arabe, il avoue avoir subi le supplice de la bouteille. Ce qui lui a provoqué des lésions anales. En somme, il a connu le sort de tout agent qui déraille.
Aigri par cette mauvaise expérience, il se retourne contre ses manipulateurs. Il met à profit ses déboires avec les services de la sécurité militaire pour demander l'asile politique en France. Bien que n'ayant jamais signé un seul article contre le régime du temps où il exerçait en Algérie, il est accueilli par l'organisation Reporters Sans Frontières qui met à sa disposition un bureau et un micro ordinateur. C'est ainsi qu'il fit la connaissance de Habib Souaïdia. Il prend en charge l'ex sous-lieutenant des forces spéciales et voit en lui une source de gains faciles. En recueillant ses témoignages et en les publiant dans divers journaux français, il se fera un nom et gagnera, à coup sûr, beaucoup d'argent.
Il commence, alors, à faire la tournée des rédactions parisiennes en leur proposant le témoignage d'un officier de l'armée algérienne sur les exactions des militaires en Algérie. C'est ce qu'il raconte dans son livre "L'Histoire d'une Imposture". Souvent, on lui demande de présenter cet officier. Il le fit à contre coeur. Devant les journalistes, il soumet Souaïdia à un véritable interrogatoire pour rendre son récit plus intéressant et susciter la curiosité des uns et des autres. Peu prolixe, Souaïdia est poussé par Sifaoui à raconter, parfois, n'importe quoi jusqu'à susciter le doute chez ses interlocuteurs. Le correspondant d'un quotidien arabe à Paris garde en souvenir deux cassettes audio où l'on entend Sifaoui inciter Souaïdia à s'attaquer à l'armée algérienne.
Cette tournée des rédactions parisiennes ne généra aucun bénéfice pour Sifaoui. Seul L'hebdomadaire Le Nouvel Observateur lui verse un acompte sur un article qu'il ne publiera jamais. Comme il l'avoue dans son livre. Il touchera un petit pécule de la part de la chaîne " canal + " en participant à la traduction de l'arabe au français des déclarations de Souaïdia.
Vint, alors, l'idée d'écrire un livre. Il se rend chez François Gèze directeur des éditions La Découverte et lui propose un brûlot contre l'armée algérienne. Comprenant qu'il s'agit d'un récit d'un officier qui était sur le terrain des opérations, Gèze lui demande d'écrire le livre à la première personne du singulier. Autrement dit, Sifaoui ne fera que prêter sa plume à Habib Souaïdia qui est le véritable auteur du récit qui sera publié sous forme de témoignage. Dans le jargon du monde de l'édition, on appelle celui qui prête sa plume "un nègre". Et c'était le rôle de Sifaoui.
Comme dans ses relations avec le DRS où il oublie qu'il n'était qu'un agent qui devait exécuter les ordres de son officier traitant, Sifaoui, dans la rédaction de La Sale Guerre a oublié son rôle de nègre pour se substituer au rôle de l'auteur.
Tout écrivain qui se respecte présente à son éditeur un manuscrit fini. Or, Sifaoui ne l'a pas fait. Il présentait les chapitres les uns après les autres en les soumettant à l'appréciation de l'éditeur, comme il le relate dans son livre "Histoire d'une Imposture". Ce qui prouve, on ne peut mieux, qu'il n'avait pas de manuscrit à proposer et dans le cas où l'éditeur émettait la moindre réserve, libre à lui de le retirer et d'aller voir un autre éditeur.
La Sale Guerre étant écrit à la première personne du singulier, ce qui signifie clairement que c'est Habib Souaïdia qui témoigne que de ce qu'il a vu et vécu. Sifaoui se substituant à l'auteur le fait témoigner sur des événements qu'il n'a pas connu ni de près, ni de loin. C'est le cas de la mutinerie de Serkadji. Il brosse également des portraits des généraux sur lesquels lui même est mal informé. En brossant au vitriol les portraits des généraux Khaled Nezzar (quel paradoxe!), Mohammed Lamari et Mohamed Mediène dit Tewfik, ce n'était plus Souaïdia qui témoignait mais son nègre. François Gèze le rappelle à l'ordre et lui signifie dans un courrier, que Sifaoui a eu la maladresse de publier en document annexe de son livre, qu'on ne peut attribuer à l'auteur des témoignages sur des événements qu'il n'a pas vécus. C'est ainsi qu'il s'est trouvé remercié par l'éditeur.
Chose qu'il ne pardonnera jamais à Souaïdia et à François Gèze d'autant plus que le livre s'étant bien vendu a généré à son auteur des gains substantiels. Sifaoui tout en écrivant noir sur blanc dans son livre "histoire d'une imposture" qu'il n'est nullement l'auteur de la Sale Guerre ne manque pas moins de réclamer à Souaïdia le partage des droits d'auteur. Il va jusqu'à contester la véracité des événements qu'il a écrit de sa propre main pour mieux prouver qu'il n'est en rien responsable de ce qui a été écrit dans "la sale guerre". Pourtant, ni l'éditeur ni Souaïdia ne lui ont demandé le remboursement de l'à-valoir qu'il a touché à la signature du contrat.
La vérité sur sa relation avec Souaïdia et l’œuvre publiée par les éditions La Découverte, je ne l'ai sue qu'à la lecture de L'Histoire d'une Imposture signé par Mohamed Sifaoui aux éditions Chihab. Auparavant, lorsqu'il m'a rencontré au mois de février 2002 peu après la parution de La Mafia des Généraux, Sifaoui m'avait donné une autre version. A savoir que La Sale Guerre dans sa version initiale était dirigée contre les généraux maffieux et qu'il veillait à ce qu'il n'y ait pas de confusion entre l'armée algérienne et cette poignée de généraux. Il s'était appuyé sur le blocus médiatique français qui avait été décrété contre mon livre "La Mafia des Généraux" pour me convaincre de sa bonne foi. Son discours d'opposant ne laissait aucun doute. Il ira jusqu'à téléphoner, à ma demande, au général Khaled Nezzar, pour que je puisse connaître les intentions des généraux à Alger et leurs réactions à la parution de La Mafia des Généraux.
Son livre "Histoire d'Imposture" dans lequel il se dédouane de sa participation à l'ouvrage de Souaïdia ne lui a jamais été commandé. Il l'a fait de sa propre initiative. Avant sa publication, je peux attester qu'il n'avait aucune relation avec les services. En publiant ce livre il a, au moins, le mérite d'éclaircir les choses. Il n'a fait que confirmer qu'il est un élément très entreprenant, instable et versatile. Par conséquent, il ne peut faire l'objet d'un recrutement de la part d'un quelconque service de renseignements. Tout comme ceux qui l'entourent sauront se méfier d'un homme qui se retourne du jour au lendemain sur ses alliés.
Entretien entre Mohamed Sifaoui et Habib Souaïdia, 11 avril 2001
Décryptage partiel de la cassette audio de la première interview de H. Souaïdia réalisée par M. Sifaoui. Lors du procès en diffamation que lui a intenté - ainsi qu'à J.-F. Kahn - F. Gèze, M. Sifaoui a produit cette cassette audio en prétendant que lors de cette interview, H. Souaïdia lui avait affirmé que les massacres de civils, comme celui de Raïs, étaient commis exclusivement par les terroristes islamistes et que l'armée n'avait jamais massacré des civils (contrairement à ce qu'il a écrit dans "La Sale Guerre"). Selon M. Sifaoui, c'était là une preuve que H. Souaïdia, quand il est arrivé en France, ne tenait pas le même discours sur l'armée que celui qu'il tient dans son livre , et que donc il aurait été "manipulé" - par F. Gèze, dit M. Sifaoui.
Or, la lecture de cet entretien montre justement le contraire et atteste des incroyables contradictions de M. Sifaoui : non seulement M. Sifaoui lui-même affirme que les groupes armés islamistes étaient manipulés par le DRS, non seulement H. Souaïdia y évoque un massacre de civils à Ghouraïa par des "paras", mais son récit de ce qu'il sait du massacre de Raïs est tout à fait conforme avec celui, un peu plus détaillé, qu'il en donne dans son livre.
Face 1
* [MS : " C'est la première fois que l'armée tuait des gens ? "
" HS : " C'était fin 93, je me souviens très bien. […] On interrogeait, on torturait. […] C'était le boulot de la SM, […] surtout du CMI de Blida. "]
* [HS : " Un jour, je devais rentrer en permission à Tébessa ; il fallait arrêter 38 personnes […] Je peux vous parler de Abdelhak […] noms d'officiers tortionnaires […] Athamnia (commandant du 12e RPC) […] Tlemçani (commandant du 4e RPC) […]
MS : Donc, c'est ces gens-là qui torturaient ?
HS : […] torturaient […] C'était des commandants d'unité qui étaient à l'époque […]
MS : Donc à Bouira, c'est là que vous avez commencé à voir des cas de torture ?
HS : Non, c'est pas à Bouira, c'était avant de […]. La première personne, c'était fin 93. Avant, il y avait 2, 3, 4 bonshommes, 5 bonshommes… Mais ça a commencé à empirer. En 93, c'était le top !
MS : En 93, c'est là que vous avez commencé à voir de vos propres yeux…
HS :… à voir de mes propres yeux ce qui se passe…
MS : Donc, ces personnes qui faisaient la torture ?
HS : C'était eux les premiers responsables sur le secteur. Si vous voulez, il y avait le général Bey Saïd… Il nous a dit un jour : " Ces gens-là veulent aller au paradis, qu'on les y emmène, et vite ! " Bon, je sais bien qu'il y avait des supérieurs qui […]. Même [Mohamed] Lamari qui vient parfois à l'époque nous faire des inspections, il nous parle en toute franchise que même ces islamistes, il faut les abattre tous, sans jugement, sans rien… […] Lamari, il était contre l'arrestation, contre le jugement. […]
Face 2
[…]
MS : Tu peux me parler des massacres de Raïs et Bentalha, ce que tu sais ?
HS : Raïs, c'était en 97, je pense…
MS : Oui, 97.
HS : Il y avait le 772e [régiment] des fusiliers de l'air […]. Si tu veux dire, c'est les forces spéciales de l'armée de l'air. Il y avait une compagnie qui était placée à Raïs, pour protéger la région. C'était une compagnie de 120 bonshommes, 120 bonhommes. Il y avait un lieutenant qui s'appelle Gueliani Mohamed…
MS : Elle était commandée par ce lieutenant ?
HS : Par ce lieutenant, oui. Il y avait un sous-lieutenant qui s'appelle Tahar Abdelkader […].
MS : Lieutenant… Mohamed… Gueliani ?
HS : Gueliani. Il habite Alger. Bon, c'est pas lui qui m'a raconté ça, c'est…
MS : Secondé par le sous-lieutenant… ?
HS :… Tahar Abdelkader. Celui… Mais il faut pas donner les noms exacts, parce que, parce que c'est…
MS :… c'est des gens bien ?
HS : C'est des gens bien. Parce que… […] La compagnie, elle était installée à Raïs. Le jour du massacre [de Raïs], le sous-lieutenant Tahar Abdelkader est resté seul, avec une section de trente bonshommes. Il les a vus : d'après ce qu'il m'a dit, que c'était le groupe de Antar Zouabri. Ils ont commencé […]. " J'ai vu des gens. " […] Il m'a dit qu'après, il avait su que c'était des terroristes qui étaient en train d'abattre des civils. Il m'a dit : " J'ai fait rentrer quelques-uns dans la caserne, mais j'avais peur, parce que je peux pas voir la nuit, elle était très noire, les gens que je peux faire rentrer, les autres, je peux pas… J'avais pas de renforts. Je peux pas sortir pour intervenir… " Parce que le PC, il était très loin, à quinze kilomètres de lui, il m'a dit : " J'étais que avec une trentaine de bonhommes "…
MS : Mais… Le jour même ?…
HS : Non, c'est pas le jour même…
MS : Parce que, avant, il y avait 120 personnes ? Comment… ?
HS : Ils ont emmené les autres…
MS : Combien de jours avant ?
HS : Tu peux dire quinze jours, un mois… ça peut pas dépasser un mois, de toute façon.
MS : Quinze jours avant ?
HS : Quinze jours, tu peux dire quinze jours.
MS. D'accord. [Donc], ils ont laissé que trente personnes…
HS : Voilà ! Ils ont laissé que trente personnes. Avec trente personnes, ils peuvent pas protéger toute une daïra…
MS : C'est clair.
HS : Tu sais, quand quelqu'un attaque la nuit, tu peux pas le voir. Lui, il te voit, mais tu peux pas le voir. […] Il a commandé du renfort par poste radio. Il est arrivé trop tard ! Mais c'est pas trop tard ! […] Non, ils avaient fait presque deux heures pour arriver…
MS : Pour faire quinze kilomètres ?
HS : Pour faire quinze kilomètres ! Il m'a dit : " J'ai insisté pour qu'ils viennent. " Mais, je sais pas… c'est pas compréhensible… En principe, c'était 10 minutes… Deux heures… 10 minutes… C'est pas [normal]. Il m'a dit : " Même s'ils m'attaquaient, je serais mort. "
Non, le problème de ces massacres, c'est que, comme je t'avais dit, c'était politi-que… […Je lui dit : ] " Je peux pas accepter ça. Bien sûr, vous êtes un militaire, vous êtes censé les protéger. " [Il m'a dit :] " Je peux pas mélanger des soldats avec des terroristes. " Ils [les militaires] les obligent à prendre des armes. Et ils leur donnent des armes qu'ils devraient […]. Alors, les terroristes, ils vont, avant de faire une opération, ils ont tous les renseignements, parce que parmi la population, ils ont des gens qui travaillent… C'est sûr, c'est sûr, ça… Il y a des gens qui travaillent avec eux. C'est eux qui donnent les informations, par exemple, dans le village de Raïs…
Il y avait un massacre qui a été commis par les forces de l'ordre à Ghouraïa. A Ghouraïa, il y avait une vingtaine ou une trentaine que les paras les ont liquidés.
MS : Des civils ?
HS : Oui, des civils. […] Des hélicoptères les ont déposés […] et ils ont commencé par…
MS : Dans le cas de Raïs, c'est des militaires, ou c'est des…
HS : Non, dans le cas de Raïs, c'était… D'après le sous-lieutenant qui était là, il m'a dit que c'était Antar Zouabri.
MS : Moi, j'ai eu une information qui disait que l'adjoint de Antar Zouabri est un lieutenant de la DRS.
HS : Peut-être… Il y avait des gens de la Sécurité qui étaient infiltrés, voilà ! Il y avait beaucoup de gens ! Qu'est-ce que je t'avais dit sur les gens qui étaient à Alger […]. Il y a des choses que les terroristes n'ont pas fait. C'est ça que je voulais te dire. Pourquoi tout le monde parle de ces massacres ? C'était pour démontrer que les terro-ristes on fait tout. Mais c'est pas vrai ! Les autres ont fait et les autres massacrent aus-si… A parts égales.
MS : Intéressant… Et la population au milieu…
HS : Voilà ! La population au milieu. Il y avait un lieutenant de la Sécurité [mili-taire], il a fait un stage de trois à cinq années aux États-Unis, c'est lui qui leur a appris à manipuler les explosifs. Il a été torturé […]. Il y avait un autre capitaine du génie de combat…
MS : Ce que vous m'avez raconté tout à l'heure, quand il y avait des islamistes, soit disant des islamistes qui vont attaquer des gens… Des gens de la Sécurité militaire qui se faisaient passer pour des islamistes et qui allaient attaquer des gens… Comment ça se passait ?
HS : Moi, ils m'ont raconté […]… Il y avait des groupes qui restent un mois, deux mois, trois mois… Ils restent en groupe de trois ou quatre… […] Ils sont bien cou-verts. Même la Sécurité ne peux pas les toucher, même la police… Tout le monde sait ça. Ils sont intouchables. Ils disaient qu'ils cherchaient des renseignements, mais c'était faux… C'était pour manipuler ces gens-là, pour les faire […] torturer, […] et puis ils vont sortir et dire que les terroristes ont fait ça ou ont fait cela et tout ça…
Très convaincant le Sifaoui en effet dans le rôle du barratineur affabulateur révant d'exploits incroyables. La prochaine fois veilles à trouver des gens moins louches pour t'en faire le porte-parole.