[phpBB Debug] PHP Warning: in file [ROOT]/ext/kinerity/bestanswer/event/main_listener.php on line 514: Undefined array key "poster_answers" Les judéo-chrétiens étaient-ils encore soumis à la loi ?
Sur ton site, il m'avait semblé lire : "les judéo-chrétiens gardaient la loi". Peut-être était-il écrit "les Juifs gardaient la loi" et que j'avais mal lu En tous cas, il y a au moins deux passages bibliques qui semblent indiquer que les Juifs avaient été dégagés de la loi lors de leur conversion : "Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli." (Romains 7 : 6).
"Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ, afin de gagner ceux qui sont sans loi." (I Corinthiens 9 : 20-21).
Sur ton site, il m'avait semblé lire : "les judéo-chrétiens gardaient la loi". Peut-être était-il écrit "les Juifs gardaient la loi" et que j'avais mal lu En tous cas, il y a au moins deux passages bibliques qui semblent indiquer que les Juifs avaient été dégagés de la loi lors de leur conversion : "Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli." (Romains 7 : 6).
"Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi ; avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ, afin de gagner ceux qui sont sans loi." (I Corinthiens 9 : 20-21).
Qu'avais-tu écris exactement ??
Effectivement, les judéo-chrétiens ont continué à garder la loi et les coutumes de Moïse jusqu'à la consommation de l'an 70 (Actes 21.18-26). Au verset 23, Jacques et les anciens demandent à Paul de poser un geste concret pour témoigner publiquement que lui-même garde la loi et les coutumes de Moïse. Et que fait Paul ? Il s'exécute ! Hypocrisie ? Je ne le pense pas. Le verset 25 indique quels sont ceux qui n'ont pas à observer la loi : ceux des nations qui ont cru. Remarquons que les judéo-chrétiens sont exclus de ce groupe. C'est donc qu'ils continuaient à garder la loi. En outre, si les judéo-chrétiens avaient renonçé à la loi de Moïse, pourquoi les apôtres s'étaient-ils réunis à Jérusalem (Actes 15) pour décider si les croyants de la Gentilité devaient garder la loi de Moïse ? Si cette pratique n'avait plus cours chez les judéo-chrétiens, assurément on ne pouvait l'imposer aux croyants de la Gentilité ! Ce ne sont là que quelques points à considérer. Ne ferme pas ce fil, je reviendrai en discuter ...
Salutations dans le Christ,
CP
Dès le 5 janvier 2009, venez me rencontrer sur mon forum : BIBLE ET THÉOLOGIE. Au programme des études et des discussions autour de la Bible, et surtout une analyse et une réfutation de la doctrine de l'hyper-prétérisme (Full Preterism). On peut dire avec certitude que l'hyper-prétérisme, malgré tous les efforts que déploient ses adeptes, ne parviendra jamais à intégrer les rangs du christianisme historique.
Pour comprendre la pensée de Paul et le contexte des différences à la fois réelles et alléguées entre lui et l'église primitive – un problème que Paul aborde sous une forme ou une autre dans plusieurs de ses écrits – il faudra porter attention ici aux traits distinctifs et aux circonstances particulières de son ministère.
Concernant les premières années de la vie de Paul, nous ne possédons que des aperçus fragmentaires. Nous savons cependant qu'il était « de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu des Hébreux; quant à la loi, pharisien » (Philippiens 3.5). Bien que Paul soit né à Tarse, et qu'il ait été citoyen Romain (Actes 21.39 ; 22.27-29), l'apôtre a grandi à Jérusalem, ayant reçu son instruction aux pieds du grand rabbin Gamaliel « selon l'exactitude de la loi de nos pères » (Actes 22.23).
À l'époque où il se fait prendre dans la première persécution des chrétiens à Jérusalem, nous le voyons comme un jeune homme promis à un brillant avenir, animé d'un zèle excessif pour la loi (Galates 1.14). Paul était présent lors du massacre du disciple Étienne, reconnaissant que justice avait été rendue (Actes 7.58 ; 8.1). À partir de ce moment-là, nous le voyons à la tête du combat mené par les Juifs contre l'église. À cet égard, Luc rapporte ceci : « Saul ravageait l'assemblée, entrant dans les maisons; et traînant hommes et femmes, il les livrait pour être jetés en prison » (Actes 8.3). Plus tard, Paul a rendu ce triste témoignage en ce qui le concerne : « J'ai persécuté cette voie jusqu'à la mort, liant les hommes et les femmes, et les livrant pour être mis en prison » (Actes 22.4) et : « Souvent, dans toutes les synagogues, en les punissant, je les contraignais de blasphémer; et transporté de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères » (Actes 26.11). Et ailleurs : « Je persécutais outre mesure l'assemblée de Dieu et la dévastais » (Galates 1.13).
La force d'impulsion du zèle de Paul contre l'église, c'était son zèle sans intelligence pour la loi et les traditions des pères. Comme il l'a raconté devant le roi Agrippa : « Pour moi donc, j'ai pensé en moi-même qu'il fallait faire beaucoup contre le nom de Jésus le Nazaréen » (Actes 26.9). Paul témoigna plus tard qu'il avait vécu et agit « en toute bonne conscience devant Dieu » (Actes 23.1), « ayant espérance en Dieu », et croyant que toutes les choses qui sont écrites dans la loi et dans les prophètes se réaliseraient lors de la résurrection des morts (Actes 24.14-15).
Aussi étrange que cela puisse paraître, tout ce que Paul était, et tout ce qu'il représentait avant sa rencontre avec le Christ ressuscité, a servi à le préparer et à faire de lui, au temps convenable, l'homme qu'il fallait pour remplir l'assignement que Dieu lui avait réservé. Après sa rencontre avec le Christ ressuscité, le passé de Paul lui donna d'être extrêmement efficace dans son rôle de « vase d'élection » pour rendre témoignage devant « les nations et les rois, et les fils d'Israël » (Actes 9.15) en ce qui concerne « l'évangile de la grâce de Dieu » (Actes 20.24). Qui pouvait le mieux comprendre L'AVEUGLEMENT d'Israël que celui qui en avait connu les profondeurs, et qui en avait compris la puissance à travers une expérience qui était sans pareille ? Parce qu'il s'était trouvé au même endroit lui-même, Paul pouvait comprendre les causes de l'incrédulité d'Israël, sa connaissance superficielle, son zèle mal dirigé et l'aveuglement de sa vision de l'avenir. En raison de son passé, Paul était devenu un témoignage vivant de la vraie foi et du vrai futur d'Israël qui se révélaient maintenant par l'événement du Christ.
Paul a écrit aux Galates : « Il plut à Dieu, qui m'a mis à part dès le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi, afin que je l'annonçasse parmi les Gentils » (Galates 1.15-16). Sans contredit, le passé de Paul a été un facteur décisif dans le choix fait par Dieu de « révéler son Fils en moi » (Paul). Ce « en moi » est significatif. Bien qu'il soit exact de dire que le Christ s'est révélé À PAUL, il semble que les mots « révéler son Fils EN MOI » font allusion à bien plus qu'à l'illumination personnelle de Paul [43]. Ils laissent entendre que Paul a été fait une illumination du Christ, avec son PASSÉ par opposition à son MAINTENANT (sa nouvelle vie et sa nouvelle compréhension dans le Christ) comme étant ce qui a accommodé la révélation du Christ EN LUI. Quel contraste marqué entre L'ANCIEN SAUL et le NOUVEAU PAUL ! Mais plus grand est le contraste, plus profonde est la révélation et plus claire l'illumination. Plus Paul était enraciné profondément dans la voie ancienne (il avait surpassé tous ses pairs quant au zèle pour la loi et la persécution de l'église), plus pénétrante était sa nouvelle direction et sa nouvelle compréhension dans le Christ. Le passé de Paul allait maintenant servir à accentuer la signification spirituelle plus profonde du futur promis à Israël dans le Christ.
Lequel donc, parmi les hommes, pouvait être un messager de Dieu plus éclairé et plus éclairant, pour aller vers les Gentils et leur communiquer « les choses spirituelles » d'un Israël présentement dans l'aveuglement (Romains 11), qu'un homme comme Paul, qui avait lutté lui-même dans les profondeurs des ténèbres, avec un zèle infatigable contre la lumière, mais qui soudainement, avec un même zèle « annonce maintenant la foi qu'il détruisait jadis » (Galates 1.23) ? C'est ici que l'on commence à se déplacer dans le domaine des différences réelles et imaginaires entre Paul et les premiers apôtres du Seigneur. Ce n'est ni Pierre, ni Jacques, ni Jean, mais Paul qui fut choisi pour devenir apôtre des Gentils. Les choses ne sont pas simplement arrivées de cette manière : c'était le choix de Dieu. En outre, Paul fut choisi, non dans l'obéissance, mais alors qu'il était dans la DÉSOBÉISSANCE. Toutefois, ce cadre de désobéissance préparait la voie pour la révélation du Christ EN PAUL et PAR PAUL, de manière à ce que le Christ puisse devenir, À TRAVERS PAUL, « la lumière des Gentils » (Ésaïe 42.6 ; 49.6 ; Actes 13.47).
Le point culminant de la DÉSOBÉISSANCE de Paul a été atteint lorsqu'il a obtenu la permission d'étendre la persécution contre l'église jusqu'à la ville de Damas. Paul a raconté cet épisode au roi Agrippa : « Et comme j'allais aussi à Damas pour cela, avec pouvoir et commission de la part des principaux sacrificateurs, en chemin, en plein midi, je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil, laquelle resplendit du ciel autour de moi et de ceux qui étaient en chemin avec moi. Et comme nous étions tous tombés à terre, j'entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul! Saul! pourquoi me persécutes-tu ? Il t'es dur de régimber contre les aiguillons. Et moi je dis : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour ministre et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour la révélation desquelles je t'apparaîtrai, en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquelles moi je t'envoie pour ouvrir leurs yeux, pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu; pour qu'ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi » (Actes 26.12-18).
Il convient de remarquer ici le but particulier de l'apparition du Christ à Paul. Comme le précise Paul dans Actes 26.16-18, le Christ lui est apparu pour en faire un « ministre » et un « témoin » des choses qu'il a vues et de celles qui lui seront révélées, afin de L'ENVOYER vers les Gentils « pour ouvrir leurs yeux, pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ». Si Pierre fut le premier à ouvrir la porte de la foi aux Gentils (Actes 10), c'est néanmoins Paul qui fut « mis à part pour l'évangile de Dieu ... pour l'obéissance de la foi parmi tous les Gentils » (Romains 1.1, 5). Plus tard, les hommes qui étaient présents à la conférence de Jérusalem (Actes 15) reconnurent et sanctionnèrent les ministères distincts de Paul et de Pierre. À cet égard, Paul a écrit : « Ayant vu que l'évangile de l'incirconcision m'a été confié, comme celui de la circoncision l'a été à Pierre [...] ils me donnèrent la main d'association, afin que nous allions vers les Gentils, et eux vers la circoncision » (Galates 2.7, 9).
Mais quelle est la raison de deux missions évangéliques, l'une destinée aux Juifs avec Pierre à sa tête, et l'autre destinée aux Gentils avec Paul à sa tête ? N'est-il pas écrit qu'il y a UN SEUL évangile, UN SEUL Seigneur, UNE SEULE foi (Galates 1.8-9 ; Éphésiens 4.1-6) ? N'est-il pas aussi écrit que, dans le Christ, il n'y a plus de différence entre le Juif et le Gentil (Romains 3.22 ; 10.12 ; Actes 15.9) ? Si donc il n'y a pas de différence théologique, quelle est la raison de deux missions évangéliques distinctes ? La réponse à cette question est importante pour comprendre la pensée de Paul et l'eschatologie du Nouveau Testament. En effet, quelles que fûrent les circonstances qui ont nécessité deux ministères distincts, ces circonstances ont aussi contribué à favoriser le développement des différences doctrinales alléguées entre Paul et les premiers apôtres du Seigneur à leur époque. Sans parler de tout ce qui s'est développé au cours des siècles qui ont suivi, particulièrement par rapport à l'eschatologie.
Paul, Jérusalem et les judaïsants
Avant de répondre aux questions soulevées précédemment, il faudra présenter un bref aperçu du développement de la mission de Paul à l'égard des Gentils et des nombreuses rencontres de l'apôtre avec les judaïsants.
Après sa conversion, Paul est demeuré trois ans dans les régions de Damas et de l'Arabie avant d'entreprendre son premier voyage à Jérusalem (Galates 1.17-18). Nous ne connaissons pas la durée et l'étendue de son voyage en Arabie (lequel incluait le territoire pas loin de Damas) [44]. L'essentiel de l'argument de Paul dans Galates, c'est qu'il est demeuré trois ans en Arabie et à Damas avant de monter à Jérusalem. Autrement dit, Paul ne prit pas conseil « de la chair ni du sang » pour recevoir son évangile, en particulier les apôtres à Jérusalem (cf. Galates 1.11-12, 16-17).
La première visite de Paul à Jérusalem après sa conversion est rapportée dans Actes 9.26-30 et 22.17-21, ainsi qu'en Galates 1.17-18. Ces récits nous apprennent cinq choses : 1) Paul est demeuré quinze jours avec Pierre ; 2) De tous les apôtres, il ne vit que Pierre et Jacques ; 3) Il fut entraîné dans une dispute avec des Juifs hellénistes (des Juifs qui parlaient le grec) ; 4) Alors que Paul priait dans le temple, étant en extase, il reçut du Seigneur l'instruction suivante : « Hâte-toi et sors au plus tôt de Jérusalem; parce qu'ils ne recevront pas ton témoignage à mon égard » (Actes 22.18) ; 5) Les frères voyagèrent avec lui jusqu'à Césarée et l'envoyèrent à Tarse (Actes 9.30).
Nous ne connaissons pas la durée du séjour de Paul dans les alentours de Tarse. Quelques-uns l'estiment à huit années [45], d'autres fixent une période plus longue, dépendamment s'ils calculent son voyage à Jérusalem « au bout de quatorze ans » (Galates 2.1) à partir de sa conversion ou à partir du temps de sa première visite à Jérusalem trois ans après sa conversion (Galates 1.18). Bien que nous ne possédions aucun compte rendu de l'activité de Paul durant cette longue période, un gand nombre de savants bibliques sont d'avis que l'apôtre s'est consacré à l'œuvre missionnaire en Syrie et en Cilicie [46]. Tout ce dont nous sommes assurés, cependant, c'est que la première mission véritable de Paul parmi les Gentils n'a pas eu lieu avant son passage de Tarse à Antioche, où Paul et Barnabas ont d'abord travaillé avec l'église pendant au moins un an. Au cours de cette période, Paul et Barnabas furent envoyés à Jérusalem avec la contribution qui avait été levée pour les saints en raison de la famine prophétisée par Agabus [47].
Après le retour de Paul et de Barnabas à Antioche, le temps était venu pour eux, selon le Saint Esprit, d'être mis à part pour l'œuvre à laquelle Dieu les avait appelés (Actes 13.1-3). Leur première mission les conduisit jusqu'à Chypre, Perge de Pamphylie et Antioche de Pisidie. Ayant consacré environ deux ans à cette mission d'évangélisation dans le sud de l'Asie Mineure, Paul et Barnabas revinrent à Antioche en Syrie, racontant à l'église « toutes les choses que Dieu avait faites avec eux, et comment il avait ouvert aux Gentils la porte de la foi » (Actes 14.27). Cependant, le succès remarquable de la première mission d'importance parmi les Gentils fut bientôt suivi de la première rencontre de Paul avec les judaïsants (des adversaires qui venaient de l'intérieur de l'église) La rencontre eut lieu à Antioche. Certains hommes étaient descendus de Judée, et ils disaient aux croyants de la Gentilité qu'ils ne pouvaient être sauvés à moins d'être circoncis selon l'usage de Moïse. Luc rapporte la suite de l'incident en ces termes : « Une contestation s'étant donc élevée et une grande dispute, entre Paul et Barnabas et eux, ils résolurent que Paul et Barnabas et quelques autres d'entre eux monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens pour cette question » (Actes 15.2).
L'importance de la conférence de Jérusalem
Après la réunion d'Actes 2, la conférence d'Actes 15 est sans aucun doute une des réunions les plus importantes jamais tenues dans toute l'histoire de la foi chrétienne. Elle a eu un impact énorme sur la signification, la direction et le succès de la mission libre à l'égard de la loi envers les Gentils, mais de façon plus décisive encore sur l'avenir suprême d'Israël qui devait se réaliser (contrairement aux espérances juives) par l'entrée de la plénitude des Gentils (Romains 11). Pour bien voir le plein impact de cette conférence et sa pertinence à l'avenir eschatologique qui était si étroitement liée à la mission à l'égard des Gentils, il faudra faire un certain nombre d'observations. Le texte d'Actes 15, conjointement avec Actes 21.17-26 et Galates 1 et 2, nous servira de catalyseur pour un certain nombre d'observations précieuses en ce qui concerne la relation de Paul avec l'église de Jérusalem et ses dirigeants, et le caractère distinctif de son apostolat à l'égard des Gentils.
Première observation : les opposants de Paul
Il convient de distinguer les deux sources de l'opposition juive à laquelle Paul fut confrontée tout au long de son ministère auprès des Gentils. Naturellement, dès le jour de sa conversion Paul a rencontré l'opposition de la part des Juifs partout où il a porté l'évangile. Dès les débuts de l'église, l'opposition des Juifs fut une source commune de persécution qui est demeurée constante jusqu'à la consommation de l'an 70. Toutefois, il ne faut pas confondre cette forme d'opposition avec celle qui venait de l'intérieur de la communauté judéo-chrétienne en réaction à la mission de Paul auprès des Gentils. La plupart des écrits pauliniens traitent de cette dernière forme d'opposition juive, et c'est elle qui a donné lieu à la conférence de Jérusalem d'Actes 15.
Le texte d'Actes 15 indique clairement que les judaïsants étaient des croyants qui appartenaient à la sectes des Pharisiens. Ces hommes enseignaient que les Gentils devaient être circoncis et garder la loi de Moïse (Actes 15.5). Contrairement aux assertions de Johannes Munck [48], ces judaïsants étaient sortis de l'église de Jérusalem, se déplaçant aussi loin qu'à Antioche, en Syrie et en Cilicie pour renverser la foi des Gentils. D'après le récit de Luc, les judaïsants que Paul a rencontré à Antioche étaient des hommes qui étaient descendus de Judée (Acts 15.1). Paul les décrit comme des « faux frères » qui s'étaient insinués pour épier leur liberté dans le Christ, afin de les réduire à la servitude (Galates 2.4; cf. 5.1).
Malgré toutes les tentatives de Munck pour démontrer le contraire, il est évident que la conférence de Jérusalem (Actes 15) ne mit pas un terme au zèle pour la loi qui animait certains croyants juifs à Jérusalem (Actes 21.20), pas plus qu'elle ne fit cesser l'opposition continuelle que rencontrait Paul de la part des émissaires judaïsants qui étaient sortis de cette métropole juive influente (2 Corinthiens 3.1 ; 11.4, 22). En fait, il se pourrait que la conférence de Jérusalem n'ait servi qu'à intensifier et à élargir le mouvement des judaïsants, comme l'indiquent les événements qui sont survenus plus tard dans les églises de la Galatie. Il est évident que l'activité des judaïsants dans ces églises-là ne peut s'expliquer – contrairement à ce que soutient Munck – comme une affaire purement locale qui est attribuable uniquement à certains croyants de la Gentilité. Indépendamment de ceux qui s'opposaient à Paul dans les églises de la Galatie, la façon dont Paul aborde le problème indique qu'il avait conscience d'une influence et d'un contrôle qui provenaient de l'extérieur, c'est-à-dire des croyants juifs zélés pour la loi dont le nombre augmentait rapidement à Jérusalem et dans la Judée.
La situation des émissaires judaïsants qui sortent de Jérusalem pour miner Paul et son évangile libre à l'égard de la loi est corroborée par Jean lorsqu'il écrit à propos de plusieurs « séducteurs » et de plusieurs « faux prophètes » qui sont sortis dans le monde (2 Jean 7 ; 1 Jean 4.1). Ces hommes étaient les antichrists de la « dernière heure » qui, en raison de leur zèle excessif et sans intelligence pour la loi, en venaient à dénier que le Christ soit venu dans la chair. Jean a écrit : « Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres ; car s'ils eussent été des nôtres, ils fussent demeurés avec nous ; mais c'est afin qu'il fussent manifestés comme n'étant aucun d'eux des nôtres » (1 Jean 2.19). Cela correspond étroitement à ce qui est dit des judaïsants dans Actes 15.24 : ces hommes étaient sortis de la communauté des croyants à Jérusalem, et revendiquaient le soutient de « l'église-mère » pour leur évangile centré sur la loi. Mais à mesure que prospérait l'évangile libre à l'égard de la loi et que sa signification non discriminatoire devenait de plus en plus évidente, le mouvement des judaïsants est devenu plus radical et plus agressif, jusqu'à ce qu'il s'ensuive finalement une rupture complète avec l'église. « Ils sont sortis du milieu de nous », a dit Jean, et cela parce ce que « ils n'étaient pas des nôtres ». Et naturellement, lorsque ces hommes sortirent de la communion des vrais croyants, ils furent manifestés pour ce qu'ils étaient vraiment. Mais le point important est celui-ci : l'opposition que rencontrait Paul s'enracinait dans le sol juif d'un judéo-christianisme – une situation où Dieu permettait au blé et à l'ivraie de croître ensemble jusqu'à l'époque de la moisson (Matthieu 13.24-30).
Deuxième observation : les judéo-chrétiens gardaient la loi
Le fait que l'ensemble des croyants juifs de Jérusalem ont continué à garder la loi a été un facteur de base qui a contribué à l'essor du mouvement des judaïsants. Plus souvent qu'autrement, cette situation particulière est ignorée par les interprètes en raison d'une lecture sans discernement des écrits pauliniens dirigés contre les judaïsants et contre l'observance de la loi. Mais le débat passionné d'Actes 15 concernait la circoncision des Gentils qui se convertissaient à la foi, non la conduite des judéo-chrétiens qui continuaient à garder la loi. Il est peu raisonnable de penser que les apôtres et les anciens de Jérusalem se soient réunis pour déterminer si les Gentils devaient garder la loi s'ils avaient déjà adopté une politique dure à l'effet que les croyants juifs devaient « renoncer à Moïse et aux coutumes juives » (cf. Actes 21.21). La conférence de Jérusalem (Actes 15) concernait uniquement la légitimité d'un évangile libre à l'égard de la loi qui était devenu un marque distincte de la mission de Paul à l'égard des Gentils.
Quand on examine de plus près le texte d'Actes 15, on peut voir que non seulement les judéo-chrétiens gardaient la loi, mais qu'une telle pratique parmi les judéo-chrétiens n'a jamais posé le moindre problème pour Paul. Dans les circonstances actuelles, les Gentils étaient la seule préoccupation de Paul dans la question relative à l'observance de la loi. L'apôtre était inflexible sur ce point. Concernant les judaïsants, il a écrit : « Nous ne leur avons pas cédé par soumission, non pas même un moment, afin que la vérité de l'évangile demeurât avec vous » (Galates 2.5). Ce serait mal comprendre la pensée de Paul et la situation juive de l'époque de penser que Paul exigeait des croyants juifs ce qu'il exigeait des croyants de la Gentilité en ce qui concerne la circoncision et la loi. Si la non observance de la loi avait été une exigence et une pratique établies parmi les croyants juifs, il n'aurait pas été nécessaire que les apôtres et les anciens de Jérusalem se réunissent pour déterminer si la même prohibition devait s'appliquer aux Gentils. Si le judéo-christianisme avait déjà abandonné la circoncision et les coutumes juives, assurément ces pratiques ne pouvaient pas être rappelées et imposées aux Gentils. Mais la circoncision était une question importante parce que le judéo-christianisme continuait à pratiquer la circonsision et l'observance de la loi à cette époque-là.
Si vous avez encore des doutes, le texte d'Actes 21.17-27 devrait vous convaincre. Lorsque Paul entreprit sa dernière visite à Jérusalem pour y apporter la contribution pour les saints, il est dit que Jacques et les anciens de Jérusalem se préoccupèrent pour la sécurité de Paul. Mais pourquoi était-ce la vie de Paul qui était menacée, plutôt que celle de Jacques ou des autres dirigeants de l'église de Jérusalem ? Qu'y avait-il chez Paul qui contrariait à ce point les Juifs, par opposition à Jacques, ou même à Pierre et à Jean ? Comment expliquer que la présence de Paul à Jérusalem soulevait la colère des Juifs, alors que la présence quotidienne de Jacques et des anciens de Jérusalem ne produisait pas cet effet sur eux ?
C'est ici que se situe le fond du problème, comme l'ont clairement énoncé Jacques et les anciens de Jérusalem. Ils dirent à Paul : « Tu vois, frère, combien il y a de milliers de Juifs qui ont cru; et ils sont tous zélés pour la loi. Or ils ont entendu dire de toi, que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les Gentils de renoncer à Moïse, disant qu'ils ne doivent pas circoncire leurs enfants, ni vivre selon les coutumes. Qu'est-ce donc ? Il faut absolument que la multitude s'assemble, car ils entendront dire que tu es arrivé. Fais donc ce que nous te disons : Nous avons quatre hommes qui ont fait un vœu; prends-les et purifie-toi avec eux, et paye leur dépense, afin qu'ils se rasent la tête, et tous sauront que rien n'est vrai des choses qu'ils ont entendu dire de toi, mais que toi aussi, tu marches gardant la loi. Mais à l'égard des Gentils qui ont cru, nous en avons écrit, ayant décidé qu'ils n'ont rien de semblable à observer, si ce n'est qu'ils se gardent et de ce qui est sacrifié aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication. Alors Paul, ayant pris les hommes avec lui, et, le jour suivant, s'étant purifié, entra avec eux au temple, annonçant quand seraient accomplis les jours de leur purification, l'époque à laquelle l'offrande aurait été présentée pour chacun d'eux » (Actes 21.20-26).
À partir de ce texte, conjointement au texte d'Actes 15, nous apprenons trois choses : 1) Il y avait à Jérusalem des milliers de judéo-chrétiens zélés pour la loi qui n'avaient pas conscience d'un enseignement parmi eux selon lequel les Juifs devaient renoncer à Moïse, à la circoncision de leurs enfants et aux coutumes juives. Ils avaient cependant été informé (ou mal informé) que c'était là ce que Paul enseignait aux Juifs qui vivaient parmi les Gentils (Actes 21.20-21) ; 2) Jacques et les anciens recommandèrent à Paul d'adopter une certaine ligne de conduite qui démontrerait à tous « que rien n'est vrai des choses qu'ils ont entendu dire de toi, mais que toi aussi, tu marches gardant la loi » (Actes 21.23-24) ; 3) L'église de Jérusalem comprenait que la décision d'Actes 15 portant sur la non observance de la loi ne s'appliquait qu'aux Gentils (Actes 15.19-20, 28-29 ; 21.25).
Bien que texte d'Actes 21 nous donne plusieurs informations précieuses quant aux relations Juif-Gentil durant la période de « l'achèvement de l'âge », il faut s'en tenir ici à notre objectif principal. Un point est très clair : les judéo-chrétiens de Jérusalem et de la Judée ont continué à garder la loi jusqu'à la fin de l'âge. Et rien n'indique qu'une telle pratique fut condamnée ou refusée par les dirigeants de la mission juive, ni même par Paul – pour autant qu'elle ne concernait que les Juifs. Si, par exemple, Jacques avait enseigné aux Juifs de Jérusalem ce qu'ils pensaient que Paul enseignait aux Juifs qui vivaient parmi les Gentils, la présence de Jacques à Jérusalem aurait été aussi offensante pour les Juifs zélés pour la loi que l'était la présence de Paul à Jérusalem. En outre, si Paul croyait qu'il fallait enseigner et discipliner les judéo-chrétiens pour qu'ils renoncent à la circoncision et à l'observance de la loi avant la fin de l'âge, non seulement il aurait refusé de montrer que lui aussi « marchait en gardant la loi » (Actes 21.24), mais il aurait réprimandé Jacques et les anciens de Jérusalem pour leur incapacité à mettre au pas des milliers de croyants zélés pour la loi avec son évangile libre à l'égard de la loi qu'il prêchait parmi les Gentils. Si l'observance de la loi parmi les judéo-chrétiens représentait une menace pour la validité et le but suprême de l'évangile, le silence de Paul sur cette question ici (comme son silence lors de la conférence de Jérusalem dans Actes 15) s'accorde assez peu avec le tempérament que nous lui connaissons (cf. Galates 1.8-10; 2.11-14).
Troisième observation : l'observance de la loi par les Gentils menaçait la vérité de l'évangile
Si, comme nous l'avons indiqué, le judéo-christianisme a continué la pratique de la loi, sur quelle base cette pratique était-elle justifiée ? La question est d'autant plus pertinente que Paul considérait l'observance de la loi parmi les Gentils comme étant contre « la vérité de l'évangile » (Galates 2.5). Si une telle pratique parmi les Gentils était préjudiciable à l'évangile, pourquoi n'était-ce pas aussi le cas dans le judéo-christianisme ? Comment Paul pouvait-il être cohérent avec lui-même en adoptant une position aussi stricte contre l'observance de la loi parmi les Gentils (Actes 15 ; Galates 2), alors que non seulement il n'avait rien dit contre une telle pratique parmi les judéo-chrétiens, mais qu'il avait posé un geste concret à Jérusalem pour démontrer que lui aussi gardait la loi (Actes 21.24) ?
Plusieurs facteurs ont contribué à la complexité de cette situation particulière. Il est essentiel de connaître ces facteurs si on veut éviter d'arriver à des conclusions erronées. Tout d'abord, en ce qui concerne le judéo-christianisme, il faut distinguer entre une observance essentielle et une observance non essentielle de la loi durant la période qui s'étend de la croix à l'achèvement de l'âge. Selon la perspective du salut dans le Christ, l'observance de la loi était une pratique non essentielle qui s'appliquait également pour le Juif et pour le Gentil. Nous pensons que la conférence de Jérusalem (Actes 15) fait bien ressortir ce point. Ayant raconté la première réponse des Gentils à l'évangile (voir le récit de la conversion de Corneille dans Actes 10) – une réponse qui avait eu lieu indépendamment de la circoncision (étant approuvée de Dieu par le don de l'Esprit Saint) – Pierre en vint à la conclusion que Dieu n'avait fait aucune différence entre le Juif et le Gentil sur la question du salut par la foi. Par conséquent, en ce qui concerne la circoncision et l'observance de la loi, Pierre a déclaré : « Nous croyons être sauvés par la grâce du Seigneur Jésus, de la même manière qu'eux aussi » (Actes 15.8-11). De même que les Gentils étaient sauvés sans la loi, « nous (les Juifs) croyons être sauvés de la même manière qu'eux (les Gentils) aussi », déclare Pierre. Ainsi la décision fut rendue que, dans la question du salut, l'observance de la loi était une pratique non essentielle à la fois pour le Juif et pour le Gentil, et que la circoncision, contrairement à l'assertion des judaïsants, ne devait pas être imposée aux Gentils. Toutefois, et c'est le point important, la conférence de Jérusalem ne promulgua aucun décret, ni ne rendit aucune décision à l'effet que les croyants juifs devaient abandonner la pratique actuelle de l'observance de la loi. Cela indique clairement que l'observance continue de la loi par les croyants juifs seulement avait une raison d'être, et que cette pratique avait un autre but que le salut par la grâce au moyen de la foi dans le Christ. Quelle était donc l'utilité de l'observance de la loi parmi les judéo-chrétiens ? Pourquoi cette pratique était-elle si importante au point qu'elle ne fut pas abandonnée avant la fin de l'âge ?
Au risque d'être mal compris, nous essayerons d'aborder cette question complexe le plus brièvement possible. Tout d'abord, étant donné le caractère eschatologique (transitoire) de ce temps-là, la nécessité de l'observance continue de la loi était attribuable en partie à l'aveuglement d'Israël. L'aveuglement d'Israël était un facteur de base non seulement dans la crucifixion du Christ, mais dans l'extension de l'eschaton au-delà de la croix pour une période d'environ quarante ans. Paul a parlé de cette période dans Romains 9-11. Elle correspond à la prédication de l'évangile dans tout le monde qui culmine à l'entrée de la plénitude des Gentils. Cette « plénitude des Gentils » ne représentait pas autre chose que ce que Dieu s'était proposé pour Israël, mais elle était la manifestation des « biens spirituels » d'Israël (Romains 15.27). La mission des Gentils avait essentiellement pour but de pénétrer l'aveuglement d'Israël, dans la mesure où la révélation du Christ et la réalisation de l'avenir d'Israël constituaient le fruit de cette mission.
à suivre...
CP
Dès le 5 janvier 2009, venez me rencontrer sur mon forum : BIBLE ET THÉOLOGIE. Au programme des études et des discussions autour de la Bible, et surtout une analyse et une réfutation de la doctrine de l'hyper-prétérisme (Full Preterism). On peut dire avec certitude que l'hyper-prétérisme, malgré tous les efforts que déploient ses adeptes, ne parviendra jamais à intégrer les rangs du christianisme historique.
Les judaïsants ont-ils contraint les pagano-chrétiens à se faire circoncire (je veux dire, en ayant recours à la violence) ? Les ont-ils persécutés lorsqu'ils refusaient de s'exécuter ?
Je te mettrai la suite d'ici peu. Pour le texte de Romains 7.6, il n'y a que 2 ou 3 versions anglaises qui ont bien rendu le sens du passage. Pour les versions françaises, autant les oublier si tu veux comprendre le sens de ce texte. Le passage est assez problématique à cause des variantes textuelles. Nous avons le choix entre la participe aoriste αποθανοντος (au neutre singulier) ou le participe aoriste αποθανοντες (au masculin pluriel). Pour nuancer ce que je disais à propos des versions françaises : ces versions ont traduit correctement mais en se basant sur une variante différente (la plupart des versions ont opté pour le participe masculin pluriel, car c'est la lecture la plus simple). L'autre variante est plus difficile. C'est néanmoins celle que je préfère, car elle me paraît le mieux convenir au contexte. C'est également la leçon retenue par le textus receptus et certaines versions anglaises. Examinons maintenant Romains 7.6 dans la version que tu as utilisée :
"Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts (αποθανοντες) à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli." (Romains 7 : 6).
Dans cette version, le sujet du participe "étant morts" (αποθανοντες, masculin pluriel) est le pronom nous. Mais si on opte pour αποθανοντος (neutre singulier), le sens sera tout à fait différent. Une traduction littérale donnerait ceci :
« Mais maintenant nous avons été déliés de la loi, ce en quoi nous étions tenus étant mort (αποθανοντος), en sorte que nous servions en nouveauté d'esprit, et non en vieillesse de lettre » (Romains 7.6).
Voici quelques versions qui traduisent sensiblement de la même manière :
La traduction littérale de Young : « Et maintenant nous avons cessé la loi, ce étant mort en quoi nous étions tenus... » (Romains 7.6).
La Bible de Genève : « Mais maintenant nous sommes délivrés de la loi, ce étant mort en quoi nous étions tenus... »
La Bible de Webster : « Mais maintenant nous sommes délivrés de la loi, ce étant mort par quoi nous étions tenus... »
Maintenant, quel est le sens du texte ? Qu'est le « ce ... étant mort » ? Le « ce » est le mari dont la mort procure la délivrance de la loi, et il se rapporte à « la chair » qui est mentionnée dans Romains 7.5. Paul déclare : « Car, quand nous étions dans la chair » (Romains 7.5) – ce qui suppose que ce n'est plus le cas (cf. Romains 8.9) étant donné que la chair est mise à mort par le corps du Christ. Il est écrit que le Christ a été mis à mort « dans la chair » (I Pierre 3.18). Pour cette raison, la mort « dans la chair » définit la mort qui est dans la ressemblance de la mort du Christ, et qui procure la délivrance de la loi (Romains 6). C'est ce que Paul voulait faire comprendre en écrivant que le Christ a « aboli dans sa chair l'inimitié, la loi des commandements qui consiste en ordonnances, afin qu'il créât les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau » (Éphésiens 2.15). De cette manière, le Christ a « condamné le péché dans la chair, afin que la juste exigence de la loi fût accomplie en nous, qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l'Esprit » (Romains 8.3-4). La faiblesse de la loi ne ne situe pas au niveau de la révélation mais au niveau de l'homme – la loi ne pouvait procurer la vie « en ce qu'elle était faible par la chair » (Romains 8.3).
On peut voir dans Galates 4.21-31 que l'expression « selon la chair » indique ce qui est en la puissance de l'homme, tandis que l'expression « selon l'Esprit » indique la puissance illimitée de Dieu. Dans un sens réel, l'homme a été marié à « la chair » en s'éloignant de Dieu et de l'opération de sa puissance. Étant donné que c'est Dieu seul qui donne la vie, Adam a perdu la vie (c'est-à-dire la vie qui constitue le thème de la promesse et de l'évangile) « au jour » (non 930 ans plus tard) où il a choisi de vivre « dans la chair ». Quand l'homme cesse de reconnaître Dieu pour Créateur, il doit mettre une plus grande confiance en lui-même et devenir moins que ce qu'il était destiné à être. L'homme ne fut pas créé pour être « poussière » – et néanmoins : « tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Genèse 3.19) est la situation lamentable de l'homme qui est marié à « la chair ». Quel mauvais mariage !
Allons-nous prendre la loi du premier mari pour l'intégrer à la loi du Christ – le second mari qui correspond à « l'Esprit » (2 Corinthiens 3.17) ? Aux Gentils que les judaïsants avaient séduits pour qu'ils cherchent la justice par la loi (ce qui aurait signifié – si cela avait été possible – que « le Christ est mort pour rien », Galates 2.21), Paul adresse cette question claire et convaincante : « Êtes vous si insensés ? Ayant commencé par l'Esprit, vous rendriez-vous maintenant parfaits par la chair ? » (Galates 3.3). Nous pensons que ce sont principalement les Gentils que Paul a en vue quand il écrit : « Vous aussi vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ » (Romains 7.4). Il était donc insensé de chercher la perfection eschatologique en embrassant la loi qui avait lié Israël à la chair.
CP
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thierry walker a écrit :Les judaïsants ont-ils contraint les pagano-chrétiens à se faire circoncire (je veux dire, en ayant recours à la violence) ? Les ont-ils persécutés lorsqu'ils refusaient de s'exécuter ?
Je ne saurais dire si les judaïsants ont eu recours à la violence pour contraindre les Gentils à se faire circoncire. Néamoins, il est clair qu'ils ont persécuté tous ceux qui refusaient de garder la loi et les coutumes de Moïse.
CP
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Claude Phaneuf a écrit :
Néamoins, il est clair qu'ils ont persécuté tous ceux qui refusaient de garder la loi et les coutumes de Moïse.
Autre question : quelle a été l'attitude des pro-pauliniens à l'égard des judéo-chrétiens et des autres gentils ? Ont-ils persécutés des membres de l'église ?
thierry walker a écrit :Autre question : quelle a été l'attitude des pro-pauliniens à l'égard des judéo-chrétiens et des autres gentils ? Ont-ils persécutés des membres de l'église ?
Comme la plus grande partie des judéo-chrétiens était constituée de judaïsants, les conflits avec les croyants de la Gentilité ont été nombreux et sévères. Les pro-pauliniens avaient tendance à se séparer des croyants Juifs. Pour eux, il était évident que Dieu avait rejeté les Juifs. L'incrédulité persistante des Juifs ne pouvait s'expliquer autrement. On comprendra que le pro-paulinisme était une réaction excessive à l'anti-paulinisme. Les propauliniens apparaissent plus particulièrement dans les lettres de Paul aux Romains (*) et aux Corinthiens. Quant à l'attitude des pro-pauliniens à l'égard des autres croyants de la Gentilité, ils cherchaient évidemment à les amener à penser comme eux. Mais je ne dirais pas qu'ils soient allés jusqu'à persécuter physiquement les Juifs ou les Gentils.
(*) Contrairement à l'opinion de plusieurs érudits, l'église de Rome était constitué majoritairement de Gentils. Paul a écrit la lettre aux Romains afin de corriger certains malentendus critiques qui commençaient à faire surface parmi les Gentils en raison de l'opposition persistante d'Israël à l'évangile libre à l'égard de la loi. Paul écrivait à propos de choses qui concernaient Israël pour instruire les Gentils (non Israël). Certes, Israël avait aussi besoin de comprendre ce que Paul écrivait. Mais pour l'instant, Israël n'était pas disposé à écouter et à recevoir l'enseignement de Paul. L'apôtre le comprenait, et c'est pourquoi il n'a pas cherché à pénétrer de force le mur d'incrédulité d'Israël. Au lieu de cela, il a concentré tous ses efforts à son ministère auprès des Gentils. Il comprenait que c'était de cette manière que le « voile de Moïse » serait ôté. Il savait que Dieu voulait pénétrer l'aveuglement d'Israël par la mission aux Gentils (Romains 10.19-21 ; 11.11 ; cf. Actes 13.42-47). Pour cette raison, l'épître aux Romains doit être considérée principalement comme une instruction pour les Gentils, et les chapitres 9-11 en particulier ont pour but pour de retenir un séparatisme grandissant chez les Gentils qui menaçait les fondements mêmes de l'évangile libre à l'égard de la loi.
CP
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Si, comme nous l'avons indiqué, le judéo-christianisme a continué la pratique de la loi, sur quelle base cette pratique était-elle justifiée ? La question est d'autant plus pertinente que Paul considérait l'observance de la loi parmi les Gentils comme étant contre « la vérité de l'évangile » (Galates 2.5). Si une telle pratique parmi les Gentils était préjudiciable à l'évangile, pourquoi n'était-ce pas aussi le cas dans le judéo-christianisme ? Comment Paul pouvait-il être cohérent avec lui-même en adoptant une position aussi stricte contre l'observance de la loi parmi les Gentils (Actes 15 ; Galates 2), alors que non seulement il n'avait rien dit contre une telle pratique parmi les judéo-chrétiens, mais qu'il avait posé un geste concret à Jérusalem pour démontrer que lui aussi gardait la loi (Actes 21.24) ?
Suite au texte, j'ai pensé à ce verset:
1 Corinthiens 9:20 Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi;
Ceci explique sans doute l'attitude et les gestes de Paul lorsque nous le voyons judaïser à Jérusalem.
D'ailleurs le livre aux hébreux explique amplement l'abolition de la loi et son inutilité. Il est vrai que ce n'est peut-être pas Paul qui a écrit le livre aux hébreux, mais ce sont sûrement des choses qu'il avait compris depuis très longtemps.
De là à ce que Paul enseigne les juifs dans les contrées des gentilés à judaïser, j'en doute.
L'hypothèse que Jacques et Pierre ont été les deux Témoins semble plausible. Ils ont probablement été mis à mort par les juifs judaïsant de la Judée. La période apostalique des juifs chrétiens de la Judée. Tellement apostalique qu'ils abandonnèrent la foi chrétienne pour revenir à la loi et persécuté les chrétiens juifs tel que Jacques et Pierre.
La déclaration dans Actes 15 comporte aussi un élément révélateur: Jacques a dit: Nous ne pouvons demander aux païens croyants d'observer la loi de nos pères qui ont eu eux-même tant de misère à observer.
Question: Pourquoi Jacques et compagnie aurait-il observé la loi après une telle constatation et déclaration ?
Ou à moins que Jacques et compagnie ont fait comme Paul: Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi;
Car, étant libre à l'égard de tous, je me suis asservi à tous, afin de gagner le plus de gens ; et pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ; pour ceux qui étaient sous la loi, comme si j'étais sous la loi, n'étant pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui étaient sous la loi ; pour ceux qui étaient sans loi, comme si j'étais sans loi (non que je sois sans loi quant à Dieu, mais je suis justement soumis à Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi (1 Corinthiens 9.19-21).
Il convient de préciser que les mots en gras sont absents du textus receptus.
À la lecture de ce texte, une question me vient à l'esprit : À combien de groupes est-il fait allusion dans ce passage ? Il me semble que Paul se réfère à trois groupes distincts. Cette déduction paraît justifiée par la construction du texte lui-même :
(1) pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ;
(2) pour ceux qui étaient sous la loi, comme si j'étais sous la loi, afin de gagner ceux qui étaient sous la loi ;
(3) pour ceux qui étaient sans loi, comme si j'étais sans loi, afin de gagner ceux qui étaient sans loi
La plupart des commentateurs pensent que (1) et (2) forment un seul groupe. Si c'est le cas, cela veut dire que nous avons ici une tautologie. En effet, que peut vouloir dire « devenir comme Juif » (1) sinon « être sous la loi » (2) ? Est-ce que Paul reprendrait deux fois la même idée ? Qu'en pensez-vous ?
CP
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Question: Pourquoi Jacques et compagnie aurait-il observé la loi après une telle constatation et déclaration ?
Ou à moins que Jacques et compagnie ont fait comme Paul: Avec les Juifs, j’ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi
Il était nécessaire que le judéo-christianisme continue à observer la loi jusqu'à l'achèvement de l'âge. Si cette pratique avait été abandonnée prématurément, les résultats auraient été catastrophiques pour le christianisme. L'évangile prêché aux Gentils n'avait de validité que s'il demeurait attaché à ses racines juives. C'est un point dont je discuterai ici éventuellement.
CP
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Claude Phaneuf a écrit :
La situation des émissaires judaïsants qui sortent de Jérusalem pour miner Paul et son évangile libre à l'égard de la loi est corroborée par Jean lorsqu'il écrit à propos de plusieurs « séducteurs » et de plusieurs « faux prophètes » qui sont sortis dans le monde (2 Jean 7 ; 1 Jean 4.1). Ces hommes étaient les antichrists de la « dernière heure » qui, en raison de leur zèle excessif et sans intelligence pour la loi, en venaient à dénier que le Christ soit venu dans la chair.
Bonsoir Claude,
Selon ma compréhension, les antichrists étaient tous les Juifs qui, niant que le Messie d'Israël (Christ) se soit déjà manifesté dans le monde de l'ancienne alliance (en la personne de Jésus) mettaient leur espérance dans l'un ou l'autre des nombreux gourous du mouvement révolutionnaire juif. Cependant, je ne dis pas qu'aucun des Judaïsants ne se rallia au parti des zélotes, mais il me semble que l'on ne puisse faire l'adéquation : antichrists = judaïsants ... sauf si le mouvement des Judaïsants en soit venu à rejeter Jésus-Christ pour suivre un Ménahem... ce qui serait fort étonnant étant donné qu'ils étaient très attachés à la loi.
Modifié en dernier par thierry walker le 08 juil.04, 20:04, modifié 1 fois.
Les émissaires judaïsants font allusion aux judéo-chrétiens qui ont abandonné la communauté des croyants : « ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres ; car s'ils eussent été des nôtres, ils fussent demeurés avec nous ; mais c'est afin qu'ils fussent manifestés comme n'étant aucun d'eux des nôtres » (1 Jean 2.19). Je ne sais pas si c'est ainsi que tu l'avais compris.
CP
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