né de nouveau a écrit :
Bonjour Lhirondelle,
Je suis d'accord avec le fond mais pas avec la forme.
J'ai pourtant mis un conditionnel. J'ai écrit "j'aimerais" et pas "je veux".
Eucharistie vient du grec et veut dire "rendre grâce", dire merci. Eucharistos = merci, en grec.
On emploie
aussi ce mot dans le protestantisme, même si on ne donne pas le même sens que les catholiques à la cène.
Dans le catholicisme, on parle de transsubstantiation. Mais ce qui prête à confusion, c'est le mot substance qui a changé de sens depuis l'antiquité. Pour nous, la substance, c'est ce qu'on voit, ce qu'on touche, etc. Dans la philosophie de l'époque la sub-stance, c'est qu'il y a en dessous, sous les apparences (les accidents, dit-on).
Donc, pour les catholiques et d'autres confessions, sous l'apparence du pain et du vin, il y a une réalité autre qui la sous-tend, qui est en dessous : le corps du Christ et le sang du Christ. C'est ce qu'on appelle la présence réelle.
Les luthériens voient les choses autrement, mais pour eux, il s'agit bien d'une présence véritable :
Cette présence véritable se produit du fait de la foi du fidèle et non de la consécration prononcée par le prêtres. Les luthériens parlent de consubstantiation : pain et corps vin et sang sont comme mêlés, mais le corps et le sang ne sont révélés que dans les foi. On peut traduire cela de manière plus simple : la langue du fidèle perçoit le gout du pain et du vain, mais pas celui du corps et du sang, par contre, l'esprit du fidèle, indifférent au goût du pain et du vin , ne perçoit que la présence véritable du corps et du sang du Christ.
(courriel d'un pasteur luthérien)
J'ai été élevée dans le catholicisme et j'en étais une fidèle fervente. Donc, j'ai adhéré à la doctrine catholique, mais il est vrai qu'à partir d'un certain moment, je répétais plus les choses par habitude sans plus me poser trop de question.
Un jour, il y a eu un incident : une personne qui souffrait d'allergies alimentaires diverses n'a pas pu communier à cause de son allergie au gluten (elle n'avait pas non plus prévu des oublies sans gluten). Après la messe, elle était en larmes, parce qu'elle avait eu l'impression de "refuser" le Christ quand il venait vers elle. L'eucharistie avait été célébrée dans un tout petit groupe et le prêtre apportait l'hostie d'une personne à l'autre.
Quand on m'a raconté ce qui s'était passé, j'ai dis à mon vis-à-vis : "je crois à la présence réelle, mais la présence du Christ dépasse la simple communion, il est présent dans toute la célébration." au moment où j'ai prononcé les mots "je crois à la présence réelle", je me suis rendue compte qu'au fond de moi, je doutais.
Ça m'a mis en route vers une réflexion plus profonde. Et au bout d'un moment, il était clair pour moi que je n'adhérais plus à la transsubstantiation, une théorie qui reposait sur la philosophie grecque et non sur l'exégèse biblique.
A la même époque, je lisais un livre d'un néerlandais qui voulait revenir aux sources juives du christianisme. Il expliquait ce qu'était la fraction du pain, à l'époque de Jésus. Le corps d'un rabbi, c'était son enseignement. La coutume voulait que ses disciples se réunissaient autour de lui après le sabbat et rompaient le pain en partageant son enseignement.
La boucle était bouclée.
Je suis passée au protestantisme réformé.
Que le Christ soit vraiment présent au milieu de nous ne fait pour moi aucun doute. Mais le pain et le vin que nous partageons restent du pain et du vin. Ce n'est jamais qu'une manière de faire par un geste, un acte, ce que nous venons de faire spirituellement en partageant son enseignement.