Elections américaines 2016
Posté : 28 avr.16, 03:30
Après le Super Tuesday du 27 avril, le chemin semble être dégagé pour les deux frontrunners des deux grands partis : Donald Trump (avec un grand chelem mardi) côté républicain et Hillary Clinton, côté démocrate.
Alors tout est-il joué et l'élection générale de novembre verra t-elle se confronter Trump et Clinton ?
En fait non, pas encore, car ce qui est intéressant dans cette course à la présidentielle américaine, c'est que rien ne se passe comme à l'habitude. Le show que sont les élections américaines tient ses promesses. Suspense !!!!
Sur le papier, et selon le processus en place, côté républicain, Trump est le seul à pouvoir gagner les primaires aux nombres de délégués, c'est à dire la majorité avant la convention. Il est le seul a le pouvoir et tel que c'est parti, il devrait réussir.
Côté démocrate, Hillary Clinton n'est pas mathématiquement assurée. Cependant son rival, Bernie Sanders, social-démocrate se doit de gagner largement les primaires qui vont suivre et cela semble presque impossible.
Mais, l'Establishment républicain, pourrait tenter de voler l'élection à Trump, lors de la convention, dans le cas où il n'atteindrait pas le nombre magique de délégués. La convention pourrait devenir une magouille politique qui risque de coûter cher au parti, car à l'encontre de la volonté des électeurs.
Côté Démocrates, c'est différent. Déjà, c'est pas encore gagné pour Clinton car son avance en terme de délégués élus n'est pas si spectaculaire, quoique confortable, et la question des super-délégués (cadres du parti non élus mais votant) n'est pas si claire.
Outre ces aspects électoraux techniques, Clinton a le FBI sur le dos pour une affaire d'usage de boite mail privée pour traiter des mails confidentiels, avec en plus un soupçon de fraude pour couvrir les faits. Techniquement, cela peut se traduire par une accusation de crime.
http://www.lepoint.fr/monde/etats-unis- ... 646_24.php
Si vous cherchez les raisons qui poussent Sanders à se maintenir, ne cherchez pas trop loin. Rester en course lui permet, d'une, de continuer à faire passer son message, et, éventuellement, de profiter des déboires de Clinton. Une chose est sûre, le septuagénaire ne fait pas ça pour sa carrière.
L'Etablishement fortement secoué par les électeurs :
Une chose claire pour l'observateur, c'est que les électeurs, lors des primaires, ont bousculé l'Establishment, c'est à dire la vision bipolaire de la démocratie, rigide autour des insiders politiques à Washington.
Ils ont, pour diverses raisons de chaque côté, montré leur ras-le-bol du système pourri par l'argent et les intérêts financiers, dans lequel les intérêts privés financent les campagnes avec des montants indécents.
Côté républicain, Trump avec son langage fleuri dans ses attaques personnelles et ses positions tantôt racistes (les mexicains sont des violeurs, ou il faudrait exécuté les terroristes avec des balles remplies de sang de cochon..), tantôt socialement de gauche. Plus il allait loin dans la provoc, plus les électeurs républicains conservateurs ont voté pour lui. Et aucun autre candidat (il faut avouer que le niveau était plus que pitoyable avec Ted "iluvjeesus" Cruz , Bush et Rubio) n'avait les épaules, ni l'intelligence pour contrer Trump. Le parti GOP est à la dérive depuis qu'il a décidé de se tourner vers l'ultradroite Tea Party.
Côté démocrate, la réussite de Sanders aura été de faire sortir du placard l'idée de socialisme, mot tabou aux States où dès qu'il est prononcé, on a des réactions dignes de l'époque de la Guerre Froide. Les progressistes ont trouvé en Sanders un élu qui portait leur espérance, clair dans son discours, constant dans ses convictions politiques, et honnête.
Cette réussite est assez marquante, d'autant plus que les Médias et les politiques ont clairement montré leur biais en faveur de Clinton, vieille briscarde de la politique rodée au jeu parfois limite du pouvoir. Cet obscur sénateur d'un petit état, le Vermont, a réussi en 6 mois à cristalliser la jeunesse et les gauchistes (autant qu'on puisse être de gauche au US) malgré les vents contraires et un système au service de sa rivale. A tel point, que sa victoire était crédible.
Sanders a secoué le cocotier, fait en sorte que les jeunes s'intéressent à la politique et votent. Cette jeunesse semble vouloir entretenir le feu que le sénateur du Vermont a ré-allumé, après l'espoir, en partie déçu, qu'avait suscité Obama. Je tâcherai de faire un petit laïus sur le bilan des deux mandats d'Obama.
Par contre, si vous êtes, comme moi, partisan de Sanders, ne rêvez pas trop, la possibilité est très mince de voir à la Maison Blanche un président capable de démolir le système délétère quasi-oligarchique qu'à ce pays politiquement et de mettre en place une démocratie à l'européenne (Sanders cite comme exemple le Canada et les pays scandinaves).
N'hésitez pas à donner vos impressions.
Alors tout est-il joué et l'élection générale de novembre verra t-elle se confronter Trump et Clinton ?
En fait non, pas encore, car ce qui est intéressant dans cette course à la présidentielle américaine, c'est que rien ne se passe comme à l'habitude. Le show que sont les élections américaines tient ses promesses. Suspense !!!!
Sur le papier, et selon le processus en place, côté républicain, Trump est le seul à pouvoir gagner les primaires aux nombres de délégués, c'est à dire la majorité avant la convention. Il est le seul a le pouvoir et tel que c'est parti, il devrait réussir.
Côté démocrate, Hillary Clinton n'est pas mathématiquement assurée. Cependant son rival, Bernie Sanders, social-démocrate se doit de gagner largement les primaires qui vont suivre et cela semble presque impossible.
Mais, l'Establishment républicain, pourrait tenter de voler l'élection à Trump, lors de la convention, dans le cas où il n'atteindrait pas le nombre magique de délégués. La convention pourrait devenir une magouille politique qui risque de coûter cher au parti, car à l'encontre de la volonté des électeurs.
Côté Démocrates, c'est différent. Déjà, c'est pas encore gagné pour Clinton car son avance en terme de délégués élus n'est pas si spectaculaire, quoique confortable, et la question des super-délégués (cadres du parti non élus mais votant) n'est pas si claire.
Outre ces aspects électoraux techniques, Clinton a le FBI sur le dos pour une affaire d'usage de boite mail privée pour traiter des mails confidentiels, avec en plus un soupçon de fraude pour couvrir les faits. Techniquement, cela peut se traduire par une accusation de crime.
http://www.lepoint.fr/monde/etats-unis- ... 646_24.php
Si vous cherchez les raisons qui poussent Sanders à se maintenir, ne cherchez pas trop loin. Rester en course lui permet, d'une, de continuer à faire passer son message, et, éventuellement, de profiter des déboires de Clinton. Une chose est sûre, le septuagénaire ne fait pas ça pour sa carrière.
L'Etablishement fortement secoué par les électeurs :
Une chose claire pour l'observateur, c'est que les électeurs, lors des primaires, ont bousculé l'Establishment, c'est à dire la vision bipolaire de la démocratie, rigide autour des insiders politiques à Washington.
Ils ont, pour diverses raisons de chaque côté, montré leur ras-le-bol du système pourri par l'argent et les intérêts financiers, dans lequel les intérêts privés financent les campagnes avec des montants indécents.
Côté républicain, Trump avec son langage fleuri dans ses attaques personnelles et ses positions tantôt racistes (les mexicains sont des violeurs, ou il faudrait exécuté les terroristes avec des balles remplies de sang de cochon..), tantôt socialement de gauche. Plus il allait loin dans la provoc, plus les électeurs républicains conservateurs ont voté pour lui. Et aucun autre candidat (il faut avouer que le niveau était plus que pitoyable avec Ted "iluvjeesus" Cruz , Bush et Rubio) n'avait les épaules, ni l'intelligence pour contrer Trump. Le parti GOP est à la dérive depuis qu'il a décidé de se tourner vers l'ultradroite Tea Party.
Côté démocrate, la réussite de Sanders aura été de faire sortir du placard l'idée de socialisme, mot tabou aux States où dès qu'il est prononcé, on a des réactions dignes de l'époque de la Guerre Froide. Les progressistes ont trouvé en Sanders un élu qui portait leur espérance, clair dans son discours, constant dans ses convictions politiques, et honnête.
Cette réussite est assez marquante, d'autant plus que les Médias et les politiques ont clairement montré leur biais en faveur de Clinton, vieille briscarde de la politique rodée au jeu parfois limite du pouvoir. Cet obscur sénateur d'un petit état, le Vermont, a réussi en 6 mois à cristalliser la jeunesse et les gauchistes (autant qu'on puisse être de gauche au US) malgré les vents contraires et un système au service de sa rivale. A tel point, que sa victoire était crédible.
Sanders a secoué le cocotier, fait en sorte que les jeunes s'intéressent à la politique et votent. Cette jeunesse semble vouloir entretenir le feu que le sénateur du Vermont a ré-allumé, après l'espoir, en partie déçu, qu'avait suscité Obama. Je tâcherai de faire un petit laïus sur le bilan des deux mandats d'Obama.
Par contre, si vous êtes, comme moi, partisan de Sanders, ne rêvez pas trop, la possibilité est très mince de voir à la Maison Blanche un président capable de démolir le système délétère quasi-oligarchique qu'à ce pays politiquement et de mettre en place une démocratie à l'européenne (Sanders cite comme exemple le Canada et les pays scandinaves).
N'hésitez pas à donner vos impressions.