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L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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Citizenkan

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L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 15 juin19, 22:26

Message par Citizenkan »

L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible 1/3



« Il semble en effet que le but essentiel de l'histoire coranique d'Abraham soit l'exaltation du Monothéisme et c'est là-dessus que le débat s'engage avec les Scripturaires tout autant qu'avec les Associationnistes arabes. Or les récits de la Genèse semblent caractériser la Révélation faite à Abraham par un autre objet que le monothéisme, à savoir la promesse. C'est de toute façon la Promesse qui est l'objet spécifique de la Foi d'Abraham dans le Nouveau Testament (Gal. et Rom). Le Qor'ân opérerait donc comme un renversement total de la présentation biblique en subordonnant la Révélation de la promesse au point de vue dogmatique du Monothéisme »

Y. Moubarac, 1951 « Abraham en Islam » in Cahiers Sioniens, nº2 p. 111.



Je tiens à remercier gracieusement l’auteur de la chaine youtube Hoopoe The Birds pour sa collaboration incessante, lui qui m’abreuve au quotidien de nombreux liens en vue d’élargir mon horizon dans le chapitre épineux de l’interreligieux. Chapitre dans lequel, il est vrai, je suis novice. Merci.

 

Nous sommes toujours dans le cadre du dialogue avec Karim Hanifi en présentant, dans la continuité des deux premiers articles une étude de cas : la ligature d’Ismaël.



Voir : http://mizab.over-blog.com/2019/03/dial ... i-i/1.html

http://mizab.over-blog.com/2019/04/dial ... ii1/6.html



Mener une enquête à l’intérieur des pages de la Bible est loin d’être chose aisée tant celle-ci fut soumise aux vicissitudes du temps au gré des destructions, des déportations, des alliances et des rivalités internes, notamment entre la Judée et Samarie, entre Juda et Israël. La tâche est d’autant plus difficile que le texte original a subi plusieurs remaniements, et que la recherche aujourd’hui est capable d’y détecter plusieurs couches de rédactions. C’est ce que constate le chercheur Dany NOCQUET, à travers son ouvrage extrêmement documenté La Samarie, la Diaspora et l'achèvement de la Torah. Ce dernier remarque notamment que les occurrences de Sichem, Béthel et Garizim de la Genèse à Jos 24 se présentent comme l’un des marqueurs de l’apport samarien à la naissance de la Torah.



Le travail autour des sites de Sichem et de Béthel en Genèse, et celui sur Sichem en Jos 24 en passant par les mentions du Garizim dans le Deutéronome sont une réécriture samarienne de l’histoire patriarcale, et une appropriation samarienne des traditions législatives du Deutéronome. Cet apport samarien se met à distance et prend ici le contrepied de l’historiographie judéenne et deutéronomiste qui conteste la légitimité de Samarie dans les livres de Samuel et Rois jusqu’aux livres d’Esdras et de Néhémie. Ce travail éditorial est à situer à la fin du 5ème ou au début du 4ème siècle, au moment où le yahwisme judéen s’affirme sous Esdras-Néhémie en tension avec le pôle samarien du yahwisme. Samarie et son temple sur le Garizim sont l’un des milieux producteurs et l’un des lieux de naissance du livre de la Torah.



La critique a depuis longtemps distingué plusieurs niveaux rédactionnels qui ont été interprétés différemment au gré des paradigmes de la recherche. Une longue tradition exégétique a vu en Gn 12 un récit ancien qui aurait été retravaillé pour légitimer la dynastie davidique en raison des liens entre Gn 12,3 et 2S 7,9, et en raison de la mention d’Hébron en lien avec David. Ce lien a été fortement remis en question, et les recherches récentes attribuent le plus souvent les discours divins, ainsi que les mentions de Sichem et de Béthel, à un travail post-P et post-D. Ainsi, le récit des commencements d’Abram appartient en partie à l’étape de la rédaction finale du Pentateuque à l’époque post-exilique. Ces remarques sont d’autant plus justifiées que les mentions de Sichem et de Béthel, dans la suite du cycle d’Abraham, ne jouent plus aucun rôle. Jean Louis Ska, Les énigmes du passé. Histoire d’Israël et récit biblique, LivRoul 14, Bruxelles, Lessius, 2001, p. 42 : « Le but de ce passage est de présenter Abraham comme l’ancêtre de la communauté qui est revenue de Babylone pour reconstruire Jérusalem et son temple… Le message est clair : la bénédiction promise à Abraham vaut également pour tous ceux qui sont revenus de la Mésopotamie après l’Exil pour s’établir dans la terre de Canaan. »[1]



Or, heureusement, nous ne prenons pas pour argent comptant toutes les conclusions émises par l’historico-critique, notamment sur l’aspect légendaire de la geste des patriarches, mais il est indéniable que le texte sacré judéo-testamentaire fut l’objet de retouches à travers l’Histoire. Jean-Georges Heintz  professeur à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Strasbourg, entre 1969 et 2001, relativise l’approche historico-critique. À ses yeux, je cite : « Malgré les progrès considérables réalisés par la méthode historico-critique – notamment dans les domaines de la critique textuelle, de la philologie sémitique, de l’étude littéraire et de l’analyse des traditions par la Formgeschichte –, il faut bien noter à quel point la démarche méthodologique reste incertaine à ce jour, notamment quant à l’articulation réciproque de ces divers secteurs de la recherche entre eux. On serait ainsi fondé à reprendre le jugement, déjà énoncé il y a trente ans par un historien de l’exégèse, à savoir : « L’interprétation contemporaine de la Bible a atteint un point de crise ! » En effet, bien que l’exigence fondamentale d’une étude historique et littéraire de la Bible hébraïque ne soit plus contestée par personne, on ne peut que s’étonner de l’extrême diversité des modes d’approche et d’analyse tels qu’ils sont aujourd’hui pratiqués, souvent loin de toute base documentaire commune, donc de tout consensus et le plus souvent de manière exclusive. Un conflit radical des interprétations s’instaure donc, qu’on ne peut plus guère ignorer : il suffit, pour s’en convaincre, de feuilleter les pages de nos revues spécialisées, de consulter les actes d’un congrès ou d’un colloque en sciences bibliques, ou bien un volume de « Mélanges » (Festschriften), tels qu’ils sont régulièrement dédiés aux maîtres de nos disciplines ! »[2]



De notre point de vue, il existe un texte primitif du Pentateuque transmis par voie orale, et dans lequel la Mecque joue un rôle crucial. Par la suite, les scribes qui auraient mal déchiffré ses passages ou qui cherchaient à justifier, à légitimer, ou à délégitimer telle chose ou telle communauté, ont orienté, peut-être bien malgré eux, car nul n’échappe à sa condition, les manuscrits de façon à les faire correspondre à leur compréhension, mais aussi à leurs attentes.



Reconstitution de l’histoire



Les manuscrits de la mer morte parlent d’une façon directe de la sainte Kaaba dans l’un des ces manuscrits intitulé : Livre d’Adam et Êve où nous lisons : Verset 29 : 5 – 7 : « Adam informe son fils Sheth que Dieu indiquera aux personnes fideles où construire sa maison (MAISON DE DIEU). » Le Docteur Charles qui a traduit le livre en anglais écrit : « ne pas mentionner le temple de Jérusalem au chapitre 29 (où il est mentionné la maison de Dieu) indique que ce livre est écrit dans une ville étrangère ». Puis, il précise pour seul commentaire : « L’endroit où Adam avait l’habitude de faire sa prière est le même lieu où les musulmans ont appris à vénérer la Kaaba. »

L’autel utilisé par Abraham lors de l'Aqédah (Tg (j0) Gn 22, 9) avait selon le Targum été construit par Adam, il avait servi aux offrandes de Caïn et Abel et, finalement, Noé lui-même l'avait reconstruit après le déluge (Tg (j0) Gn 8, 20). Le targum du Pseudo-Jonathan place au Mont Moriyyah l'installation d'Adam. Dans une autre tradition, TibM 96a-b (§ 47) identifie le Mont Garizim à la direction vers laquelle se prosterne Adam, au lieu de l’appel d’Enosh, à la connaissance Hénoch, et à l’autel de Noé et d’Abraham. L’As (Pentateuque Samaritain traduit en Araméen), dans la suite du texte, se montre plus homogène en évoquant un unique autel, celui d’Adam reconstruit par Hénoch (2,14), puis visiblement par Noé (4,11), enfin par Abraham, et qui se serait localisé au « Chêne de Moré ». L’exégèse biblique est très confuse au sujet de ce fameux térébinthe. Elle ne sait pas trop de quoi il s’agit, même si des légendes ont essayé d’éluder cette énigme.



Alors, hasardons-nous à lui trouver une origine scripturaire cohérente. Avons-nous affaire à l’arbre à l’ombre duquel Abraham déposa son fils unique sur le Mont de la « vision »,[3] désignant l’endroit où le Patriarche reçut l’ordre en rêve de s’y rendre pour y abandonner Agar et son nourrisson ?[4] Ce même lieu où la Matriarche donna à l'Éternel, qui lui avait parlé, le nom d’Atta-El-Roï, car elle dit : « Ai-je vu ici la trace de celui qui me voit ? » C'est pourquoi l'on a appelé ce puits le puits de Lachaï-Roï.[5] Elle fait allusion à sa rencontre avec Gabriel qui intervient sous l’autorité de l’Éternel pour lui venir en secours au milieu du désert rocailleux de Paran, à Beer-Shiva où coula par l’effet d’un miracle Zamum ou Zamzum en ce lieu sacré de Qadesh. Là, construira plus tard, Ibrahim le saint Sanctuaire, la « Maison d’Abraham » ou la « Maison de Dieu », le fameux Béthel. Thomas Römer, un spécialiste de l’AT, se demande s’il n’y a pas là un pèlerinage. Le père d’Ishmael, en effet, procède à un véritable circuit rituel qui part du Mont Sichem, et qui, en passant par Mina le lieu du sacrifice, finit autour du Temple bâti juste à côté du « puits du serment » qui fait allusion au pacte contracté entre Agar et les descendants de Yoqtan sur le partage de la source.[6]



« Me voici » répond Abram à l’appel de son Seigneur ; « labbaïk » qui résonnera à travers les époques jusqu’à la fin du monde, marque la procession à suivre. Celle-ci sera imitée par tous les pèlerins depuis ces temps reculés. Abraham affichait sa soumission. Selon Gn 17 1-4, il était, selon les différentes versions, irréprochable, intègre, (droit ?) sans péché, parfait, ou, comme nous dit le Tagum Onkelos, il était chalim, soumis à Dieu, mouslim. Il est possible de ranger tous ces synonymes sous le terme de hanif, fidèle à Dieu. À maintes reprises, Genèse parle de maqum, ce lieu où le père d’Isaac accomplit ses rites à l’endroit où il édifia le Temple, avec l’aide de son fils, explique Le livre du juste, qui lui donne les pierres et le ciment, au pays de Moria. Le Targum Onqelos (IIème s.) donne, lui : au « pays du culte ». Cette montagne sacrée où les générations futures devront adorer le Dieu unique. Après ses fils (plusieurs midrashim envoient Isaac à la Mecque), Jacob sera le premier à répondre à l’appel de son grand-père à travers la formule désormais consacrée « Me voici ». Probablement également à la suite d’une vision, la Bible retrace son parcours, ou, en tout cas, elle nous en donne des indices. Il marchera sur les pas de l’Ami de Dieu.



À mi-chemin entre Canaan et la vallée aride de Baca, il longea le mont Tor, jabal Lawz (Louz qui signifie amende, noix, mais selon une autre phonétique loz, lauz, ce nom pourrait signifier lieu de refuge) où un membre de sa progéniture, Moïse, recevra la Loi de la Thora. Il est désormais acquis que le Sinaï se trouve en Arabie. Il arriva ensuite sain et sauf à Sichem, où il entra en paix comme il en avait fait le vœu au Tout-Puissant. Il se retrouva au milieu d’un grand et redoutable désert. Malgré son apparence inhospitalière, ce pays paisible qui tire son nom de la racine Shalom, invite ses visiteurs à vaquer en paix. Un auteur médiéval assimile Sichem à ‘Arafat qui compose l’un des sites incontournables du hadj. Il se dirigea ensuite à l’endroit qui lui fut indiqué dans son rêve, devant l’autel du Béthel. Il n’y avait rien ici ce n’est la « maison de Dieu » dans ce lieu inhabité, le lieu du Dieu unique.



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] Dans le cadre de cours magistraux donnés au Collège de France, Thomas Römer développe la formation rédactionnelle et la naissance de l’AT. S’il incombe d’y séparer le bon de l’ivraie, ses analyses offrent des pistes non négligeables de réflexion.

Voir : https://www.college-de-france.fr/site/t ... -14h00.htm

[2] Voir : Prophétisme et Alliance : des archives royales de Mari à la Bible hébraïque, Jean-Georges Heintz.

[3] Il peut s’agir du le « Chêne-des-pleurs », près de Bethel, Bible Gn 35 8. Le « Baumier » (ou l’arbre pleureur ») doit être selon certains exégètes le micocoulier (Le « Val du Micocoulier », au nord de la vallée de Hinnom (Géhenne), était la dernière étape du pèlerinage, au carrefour des routes venant du nord, de l’ouest et du sud, cf. 2 S 5 17-25.) , cf. 2 Samuel 5 23-24. Selon les biblistes, le chêne est mentionné plusieurs fois dans la Bible : le chêne de Sichem (Gn 35, 4 ; dans le sanctuaire du Seigneur à Sichem : Jos. 24, 26 ; « Chêne des Devins » de Jg. 9, 37, où Abimélek fut élevé à la dignité royale : Jg. 9, 6) ; « Chêne des Pleurs », près de Béthel (Gn 35, 8) ; « Chêne de Tabor » (1 S 10, 3)... (V. flore. Dictionnaire illustré de la Bible. Edit. Bordas). Tabor ou Thabor fut emprunté à Thabir, le nom d’une montagne aux alentours de la Mecque. Ainsi, cet arbre mystérieux se trouvait donc à Becca, un autre nom de Mecca. Enfin, il peut faire allusion au tamaris que plante Abraham en Gn 21,33.

[4] Concernant le Verset : « il mit l'enfant sur son épaule, puis il la renvoya »

En fait, le déroulement chronologique des faits pose des problèmes. D'après ce verset (14), Abraham place Ismaël sur l'épaule de sa mère Hagar, qui plus tard, laisse l'enfant sous un arbrisseau (v.15). Or un simple calcul prouve qu'à cette époque, Ismaël devait avoir au moins 16 ans (il avait 13 ans à sa circoncision "Gn. XVII, 25"). Isaac naîtra un an après, et Ismaël sera chassé de la maison de son père après qu'Isaac aura été sevré "Gn, XXI, 8", c'est-à-dire à l'âge de 2 ou 3 ans selon la coutume. Le récit primitif devait parler d'Ismaël comme d'un tout jeune enfant. C'est pourquoi Von Rad dit « Au prix d'une phrase stylistiquement très heurtée, un rédacteur a changé le texte du verset 14 sans avoir réussi à écarter toutes les discordances » G. Von Rad, op. cit ., p. 237.

[5] Selon Gn 25,11, fait curieux, Isaac habite à Lahaï Roï au pays d’Ismaël, dans le sud du Néguev, et le voici contraint à immigrer vers une autre place.

[6] Beer-Shiva est donc le « puits du serment », ou, moins probable, le « puits des sept », en raison de la proximité en hébreu entre « serment » et le chiffre sept. Des légendes islamiques, sur les traces des narrations israélites, cherchent à justifier ce chiffre « sept » avec les sept chèvres de la montagne de Thabir offerte à Ismaël par ses concitoyens jurhumites.

Gorgonzola

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 15 juin19, 22:47

Message par Gorgonzola »

Une ouverture possible de l'islam vers le sacrifice ultime ?

Car la bible a une continuité.. Et Dieu un dessein.

dragon blanc

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 16 juin19, 03:00

Message par dragon blanc »

Bonjour à vous Citizenkan.

Il est rare que je lise un texte aussi long que le vôtre.
Mais il est en moins, très intéressant. Il fait, notablement, référence à la manipulation des textes et de la volonté des scripteurs d'intégrer leurs versions des faits !
Cela demande une incalculable recherche, une patience, un doigté et in discernement franc.
Pour ce qui du chiffre sept, je vous suggère ceci : Dans plusieurs textes, ont fait aussi référence aux sept élohims ou sept créateurs. Peut être est il de cette référence qui aurait été mal interprété ?

Mais je dois vous dire merci pour ce bel ouvrage que vous venez de nous partager.


Bien à vous, Dragon blanc.

omar13

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 16 juin19, 04:22

Message par omar13 »

Citizenkan a écrit : 15 juin19, 22:26
Les manuscrits de la mer morte parlent d’une façon directe de la sainte Kaaba dans l’un des ces manuscrits intitulé : Livre d’Adam et Êve où nous lisons : Verset 29 : 5 – 7 : « Adam informe son fils Sheth que Dieu indiquera aux personnes fideles où construire sa maison (MAISON DE DIEU). » Le Docteur Charles qui a traduit le livre en anglais écrit : « ne pas mentionner le temple de Jérusalem au chapitre 29 (où il est mentionné la maison de Dieu) indique que ce livre est écrit dans une ville étrangère ». Puis, il précise pour seul commentaire : « L’endroit où Adam avait l’habitude de faire sa prière est le même lieu où les musulmans ont appris à vénérer la Kaaba. »

L’autel utilisé par Abraham lors de l'Aqédah (Tg (j0) Gn 22, 9) avait selon le Targum été construit par Adam, il avait servi aux offrandes de Caïn et Abel et, finalement, Noé lui-même l'avait reconstruit après le déluge (Tg (j0) Gn 8, 20). Le targum du Pseudo-Jonathan place au Mont Moriyyah l'installation d'Adam. Dans une autre tradition, TibM 96a-b (§ 47) identifie le Mont Garizim à la direction vers laquelle se prosterne Adam, au lieu de l’appel d’Enosh, à la connaissance Hénoch, et à l’autel de Noé et d’Abraham. L’As (Pentateuque Samaritain traduit en Araméen), dans la suite du texte, se montre plus homogène en évoquant un unique autel, celui d’Adam reconstruit par Hénoch (2,14), puis visiblement par Noé (4,11), enfin par Abraham, et qui se serait localisé au « Chêne de Moré ». L’exégèse biblique est très confuse au sujet de ce fameux térébinthe. Elle ne sait pas trop de quoi il s’agit, même si des légendes ont essayé d’éluder cette énigme.



Alors, hasardons-nous à lui trouver une origine scripturaire cohérente. Avons-nous affaire à l’arbre à l’ombre duquel Abraham déposa son fils unique sur le Mont de la « vision »,[3] désignant l’endroit où le Patriarche reçut l’ordre en rêve de s’y rendre pour y abandonner Agar et son nourrisson ?[4] Ce même lieu où la Matriarche donna à l'Éternel, qui lui avait parlé, le nom d’Atta-El-Roï, car elle dit : « Ai-je vu ici la trace de celui qui me voit ? » C'est pourquoi l'on a appelé ce puits le puits de Lachaï-Roï.[5] Elle fait allusion à sa rencontre avec Gabriel qui intervient sous l’autorité de l’Éternel pour lui venir en secours au milieu du désert rocailleux de Paran, à Beer-Shiva où coula par l’effet d’un miracle Zamum ou Zamzum en ce lieu sacré de Qadesh. Là, construira plus tard, Ibrahim le saint Sanctuaire, la « Maison d’Abraham » ou la « Maison de Dieu », le fameux Béthel. Thomas Römer, un spécialiste de l’AT, se demande s’il n’y a pas là un pèlerinage. Le père d’Ishmael, en effet, procède à un véritable circuit rituel qui part du Mont Sichem, et qui, en passant par Mina le lieu du sacrifice, finit autour du Temple bâti juste à côté du « puits du serment » qui fait allusion au pacte contracté entre Agar et les descendants de Yoqtan sur le partage de la source.[6]



« Me voici » répond Abram à l’appel de son Seigneur ; « labbaïk » qui résonnera à travers les époques jusqu’à la fin du monde, marque la procession à suivre. Celle-ci sera imitée par tous les pèlerins depuis ces temps reculés. Abraham affichait sa soumission. Selon Gn 17 1-4, il était, selon les différentes versions, irréprochable, intègre, (droit ?) sans péché, parfait, ou, comme nous dit le Tagum Onkelos, il était chalim, soumis à Dieu, mouslim. Il est possible de ranger tous ces synonymes sous le terme de hanif, fidèle à Dieu. À maintes reprises, Genèse parle de maqum, ce lieu où le père d’Isaac accomplit ses rites à l’endroit où il édifia le Temple, avec l’aide de son fils, explique Le livre du juste, qui lui donne les pierres et le ciment, au pays de Moria. Le Targum Onqelos (IIème s.) donne, lui : au « pays du culte ». Cette montagne sacrée où les générations futures devront adorer le Dieu unique. Après ses fils (plusieurs midrashim envoient Isaac à la Mecque), Jacob sera le premier à répondre à l’appel de son grand-père à travers la formule désormais consacrée « Me voici ». Probablement également à la suite d’une vision, la Bible retrace son parcours, ou, en tout cas, elle nous en donne des indices. Il marchera sur les pas de l’Ami de Dieu.



À mi-chemin entre Canaan et la vallée aride de Baca, il longea le mont Tor, jabal Lawz (Louz qui signifie amende, noix, mais selon une autre phonétique loz, lauz, ce nom pourrait signifier lieu de refuge) où un membre de sa progéniture, Moïse, recevra la Loi de la Thora. Il est désormais acquis que le Sinaï se trouve en Arabie. Il arriva ensuite sain et sauf à Sichem, où il entra en paix comme il en avait fait le vœu au Tout-Puissant. Il se retrouva au milieu d’un grand et redoutable désert. Malgré son apparence inhospitalière, ce pays paisible qui tire son nom de la racine Shalom, invite ses visiteurs à vaquer en paix. Un auteur médiéval assimile Sichem à ‘Arafat qui compose l’un des sites incontournables du hadj. Il se dirigea ensuite à l’endroit qui lui fut indiqué dans son rêve, devant l’autel du Béthel. Il n’y avait rien ici ce n’est la « maison de Dieu » dans ce lieu inhabité, le lieu du Dieu unique.

merci pour ta recherche, si je peux développer encore je te dirais que le Mont de la vision, c'est le Mont Paran, qui se trouve dans la vallée La Baca dans l'actuelle Mecque:


Coran 2v125. [Et rappelle-toi], quand nous fîmes de la Maison un lieu de visite et un asile pour les gens - Adoptez donc pour lieu de prière, ce lieu où Abraham se tint debout - Et Nous confiâmes à Abraham et à Ismaël ceci : "Purifiez Ma Maison pour ceux qui tournent autour, y font retraite pieuse, s'y inclinent et s'y prosternent .

Coran 2v127. Et quand Abraham et Ismaël élevaient les assises de la Maison : "Ô notre Seigneur, accepte ceci de notre part! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient.

Le livre des Jubilés 16/31
« Abraham prit des feuilles de palmier , des fruits de bons arbres , et chaque jour au matin ,
tournant 7 fois autour de l'autel en tenant les branches il louait et adorait son Dieu pour toute
joie … ( 22/24 ) J'ai fondé cette maison pour moi , pour y placer mon nom sur la Terre , et c'est à toi
qu'elle est donnée ainsi qu’à ta descendance pour toujours . Elle sera nommée maison d'Abraham … »


Hadith Ibn Mjaja
« Ibn Omar a dit : « Le Prophète a atteint la Mecque et a tourné 7 fois autour de la Kaaba et a ensuite
prier une prière de deux unité derrière « Maqam-Ibrahim » ( Station d'Abraham ) ... »

tous les musulmans a leur arrivée a la Mecque, la première des choses, font les 7 tours autour de la Kaaba.

SOUBHANE ALLAH WALLAHOU AKBAR.


Dans le psaume 84 relate dans ses versets 4/5/6/7
"84:4 - Heureux ceux qui habitent ta maison! Ils peuvent te célébrer encore.
84:5 - Heureux ceux qui placent en toi leur appui! Ils trouvent dans leur coeur des chemins tout tracés.
84:6 - Lorsqu'ils traversent la vallée de Baca, Ils la transforment en un lieu plein de sources, Et la pluie la couvre aussi de bénédictions.
84:7 - Leur force augmente pendant la marche, Et ils se présentent devant Dieu à Sion."

Sourate Al-imrane 96/97
96. La première Maison qui a été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Baca (la Mecque) bénie et une bonne direction pour l'univers.
97. Là sont des signes évidents, parmi lesquels l'endroit où Abraham s'est tenu debout; et quiconque y entre est en sécurité. Et c'est un devoir envers Dieu pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas... Dieu Se passe largement des mondes. »


Aujourd' hui, le seul endroit pour le pèlerinage des musulmans c est la Mecque, ou Ibrahim a construit la maison de Allah.

Toujours concernant la Maison qui a été édifiée par Ibrahim, on trouve que dans:

le volume de la genèse évoque dans son verset 21, paragraphe 17 et 18 :

"21:17 - Dieu entendit la voix de l'enfant; et l'ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit: Qu'as-tu, Agar? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l'enfant dans le lieu où il est.
21:18 - Lève-toi, prends l'enfant, saisis-le de ta main; car je ferai de lui une grande nation."

Dans le volume de la genèse le verset 21, paragraphe 13 ; là où Dieu Glorifié et Exalté Soit-Il s’adresse à IBRAHIM saws, lui disant : (je ferais aussi une nation du fils de la servante, car il est ta postérité).

Bien évident le fils de la servante, est ISMAEL FILS d’Agar, que Dieu en a effectivement fait une grande nation en l’occurrence la nation islamique dont le nombre est presque de deux un milliard de musulmans.

Citizenkan

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 16 juin19, 04:24

Message par Citizenkan »

dragon blanc a écrit : 16 juin19, 03:00 Bonjour à vous Citizenkan.

Il est rare que je lise un texte aussi long que le vôtre.
Mais il est en moins, très intéressant. Il fait, notablement, référence à la manipulation des textes et de la volonté des scripteurs d'intégrer leurs versions des faits !
Cela demande une incalculable recherche, une patience, un doigté et in discernement franc.
Pour ce qui du chiffre sept, je vous suggère ceci : Dans plusieurs textes, ont fait aussi référence aux sept élohims ou sept créateurs. Peut être est il de cette référence qui aurait été mal interprété ?

Mais je dois vous dire merci pour ce bel ouvrage que vous venez de nous partager.


Bien à vous, Dragon blanc.

Bonjour dragon blanc.

Merci pour vos encouragements, mais malheureusement deux autres parties, non moins intéressantes (sic), sont en préparation, et celles-ci sont aussi, voire plus longue...

Sinon, merci pour cette piste ô combien intéressante à explorer.

Cordialement.

Ajouté 18 heures 40 minutes 22 secondes après :
L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible 2/3




L’épisode (en Genèse ; 28 : 18-22) de la pierre dressée pour monument semble suspect. L’Alliance vétérotestamentaire condamne sévèrement le culte des stèles. On peut imaginer qu’il passa la nuit sur le monticule de Marwa qui signifie « pierre combustible » et qui se trouve à 400 m de Beer-Shéva, où, des dizaines d’années auparavant, l’Archange apparut devant le spectacle de son oncle en pleurs. Il s’acquitta des autres rites, avec en prime l’immolation d’un bélier. Il n’y est donc pas question d’une quelconque dime comme le suggère la traduction du Targum d’Onqelos. Il s’endormit et vit en songe la « Maison céleste » qui se trouve à la verticale de la Kaaba, et à l’intérieur de laquelle soixante-dix milles anges entrent au quotidien pour ne plus jamais en sortir. Dans la description cachée de son pèlerinage à l’intérieur de la Bible, un mot revient à maintes reprises. Il s’agit de « lieu », le fameux « maqam Ibrahim », la « station d’Abraham ».



La sainte montagne de Sion



Habacuc : 3. 3-7 : « Dieu vient de Témân, le Saint du mont Parân. Sa majesté comble le ciel. Sa louange emplit la terre. La lumière devient éclatante. Deux rayons sortent de sa propre main : c’est là le secret de sa force. Devant lui marche la peste, et la fièvre met ses pas dans les siens. Il s’est arrêté, il a pris la mesure de la terre. Il a regardé et fait sursauter les nations. Les montagnes éternelles se sont disloquées, les collines antiques se sont effondrées. A lui les antiques parcours ! J’ai vu les tentes de Koushân réduites à néant ; les abris du pays de Madian sont bouleversés.»



De retour sur sa terre natale, plus tard, Israël rejoindra sur les rives du Nil son fils Joseph, le légendaire Amenhotep fils de Hapou qui impulsa la brève et fulgurante réforme monothéiste menée par Akhenaton. Moïse, ce grand prophète de la lignée de Joseph, conduira son peuple, sur le chemin de l’Exode au pied de la montagne jabal Lawz devant laquelle son ancêtre, Jacob, était passé au cours de son itinéraire vers la Mecque. Le fils d’Amram empruntera la même route pour se rendre au pèlerinage institué par Abraham. L’hérésiographie musulmane, qui s’inspire certainement des annales israélites, envoie en Terre sainte auprès du parallélépipède Béthel 70 000 pèlerins juifs (ce chiffre est déjà beaucoup plus raisonnable que les deux millions supposés de la Bible) sous l’égide de Moïse. Le Pentateuque enregistre cet évènement, bien que la plupart des traductions actuelles veillent, inconsciemment ou non, à l’enterrer dans les oubliettes de la conscience humaine.



Exode 5.1  « Moïse et Aaron se rendirent ensuite auprès de Pharaon, et lui dirent : Ainsi parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : Laisse aller mon peuple, pour qu’il célèbre au désert une fête en mon honneur. »[1] Au milieu de toutes ces traductions qui tournent autour de la célébration d’une fête en l’honneur de Yahvé en plein désert, on dégote : « Ensuite, Moïse et Aaron vinrent dire au Pharaon : « Ainsi parle le SEIGNEUR, Dieu d’Israël : Laisse partir mon peuple et qu’il fasse au désert un pèlerinage en mon honneur. » Ces deux traductions ne s’opposent pas si l’on sait que l’aïd se déroule en plein hadj.[2]



Ce thème est repris dans un autre passage de l’Exode 12.14 : « Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous la fêterez. »



Inconsciemment, la tradition juive commémore cette procession grâce au rite du phylactère, appelé également « tefillins » : des cubes de cuir noir contenant des bandes de parchemin sur lesquelles sont inscrits des passages de la Torah. On les porte au bras gauche et sur le front, fixés par des lanières de cuir, par sept fois autour du bras ; Dieu dit à Israël : « Tu les attacheras comme symbole sur ton bras, et les porteras en fronteau entre les yeux. » (Deutéronome 6.8).



Le terme « phylactère » est même expressément cité dans le Nouveau Testament pour décrier l’ostentation des scribes et des pharisiens en Mathieu, 23.5.



Le clan de Nebayoth fils d’Ismaël va perpétuer le sacrifice du bélier au cours de ses visites sacrées annuelles : « Porte tes regards sur les alentours et vois : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi, tes fils vont arriver du lointain, et tes filles sont tenues solidement sur la hanche. Alors tu verras, tu seras rayonnante, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi sera retournée l’opulence des mers, la fortune des nations viendra jusqu’à toi. Un afflux de chameau te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d’Eifa ; tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l’or et de l’encens, et se feront les messagers des louanges du SEIGNEUR. Tout le petit bétail de Qédar sera rassemblé pour toi, les béliers de Nebayoth seront pour tes offices. » [3] Ésaïe ; 60.4-7



Les enfants de Qédar, l’autre fils d’Ismaël, avaient la charge d’approvisionner les pèlerins en eau. La fonction de ce clan, l’ancêtre de la tribu Qurayshite de laquelle le sceau des prophètes sera issu, est délivrée dans le Thora en Ésaïe ; 21.14-15 qui révèle selon la version œcuménique : « Allez à la rencontre de l’assoiffé, apportez de l’eau, habitants du pays de Téma ; allez au-devant du fugitif avec son pain, car ils s’enfuient devant les épées. »



Un passage des Psaumes fait allusion au pèlerinage pratiqué par les enfants d’Ismaël : « Afin que se reposent les habitants du désert et des villages et que deviennent la terre de Qidhar (Qédar) des prairies, et que rendent gloire les grottes et qu’ils hèlent des sommets des montagnes les louanges du Seigneur et qu’ils répandent ses gloires dans les îles. »[4]



Ces fameux Psaumes de David décrivent avec une précision chirurgicale le pèlerinage à Bekka[5] : Psaume 84

(84.5) Heureux ceux qui habitent ta maison ! Ils peuvent te célébrer encore. Pause.

(84.6) Heureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés.

(84.7) Lorsqu'ils traversent la vallée de Baca, Ils la transforment en un lieu plein de sources, Et la pluie la couvre aussi de bénédictions.

(84.8) Leur force augmente pendant la marche, Et ils se présentent devant Dieu à Sion.

(84.9) Éternel, Dieu des armées, écoute ma prière ! Prête l'oreille, Dieu de Jacob ! Pause.

(84.10) Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu ! Et regarde la face de ton oint !

(84.11) Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs ; Je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, Plutôt que d'habiter sous les tentes de la méchanceté.

(84.12) Car l'Éternel Dieu est un soleil et un bouclier, L'Éternel donne la grâce et la gloire, Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité.

(84.13) Éternel des armées ! Heureux l'homme qui se confie en toi !



Certains sont intrigués par ces versets qui situeraient l’évènement à Sion dans l’ancienne Palestine. Or, Sion n’est pas un nom propre, mais a un sens précis ; plusieurs hypothèses sont avancées par l’exégèse, et certains linguistes voient dans ce vocable une origine Arabe : il signifierait l’endroit saint où se rassemblent les croyants. Cet endroit où Dieu se manifesta à Agar par l’intermédiaire de Gabriel à Agar, connote étymologiquement avec un « lieu desséché » où règne la sécheresse. Sion est parfois associé dans d’autres passages des Psaumes (26.6-8) au pèlerinage à la Mecque : « Je lave mes mains dans l'innocence, Et je vais autour de ton autel, ô Eternel ! Pour éclater en actions de grâces, Et raconter toutes tes merveilles. Éternel ! j’aime le séjour de ta maison, Le lieu où ta gloire habite. » ; Psaumes (26.6) « Parcourez Sion, faites le tour de son enceinte, Comptez ses tours »



D’autres passages de l’AT font éventuellement allusion à la Kaaba, bien que ce ne soit pas évident : Rm (9.33) « comme il est écrit : Voici que je pose en Sion une pierre d'achoppement et un rocher qui fait tomber ; mais qui croit en lui ne sera pas confondu » ; Isaïe 28, 16-17a « Ainsi a parlé le Seigneur Dieu : Moi, dans Sion, je pose une pierre, une pierre à toute épreuve, choisie pour être une pierre d'angle, une véritable pierre de fondement. Celui qui lui fait confiance ne sera pas impatient. Je prendrai le droit comme instrument de mesure, et la justice comme niveau. »



Le sacrifice du premier-né



« Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection. » (12:22-23).



L'immolation des premiers-nés en offrande à la divinité était en usage chez les anciens Hébreux nomades aussi bien que chez les Cananéens : il est difficile de déterminer la signification exacte de cette coutume : il s'y attachait sans doute, à l'origine, l'idée que ce qui a une valeur particulière pour l'homme n'en a pas une moins importante pour le dieu protecteur et, par conséquent, mérite, au premier chef, de lui être consacré, soit pour se concilier sa faveur, soit pour écarter sa colère, ou encore pour lui témoigner de la reconnaissance.[6]

Aux temps les plus reculés de l'histoire d'Israël, les premiers-nés de l'homme étaient immolés à la divinité au même titre que les premiers-nés des troupeaux : l'épisode de Morija constitue la preuve classique que, à l'époque et dans le milieu d'Abraham, le sacrifice des enfants premiers-nés faisait partie du culte (Ge 22). Cet usage fut, de bonne heure, réprouvé par la conscience israélite qui y substitua l'obligation du rachat : celle-ci, qui apparaît déjà dans le Livre de l'Alliance (Ex 22:29 et suivant, cf. Ex 13:12 34:19 et suivant), se trouve précisée dans le code deutéronomique (De 15:19,23) et dans le document sacerdotal qui fixe exactement le prix de rachat (Ex 13:1 Le 27:26 et suivant, No 18 15-18).

Cependant, sous l'influence des Cananéens, qui pratiquaient couramment les immolations d'enfants, ainsi que l'établissent les fouilles effectuées en Palestine et le témoignage des auteurs sacrés (De 12:31 18:9 et suivant), cette sinistre coutume reparut à différentes reprises, à l'époque sédentaire, malgré les protestations indignées des serviteurs de l'Éternel ; il y eut même quelque temps, dans la vallée de Hinnom, au Sud de Jérusalem, un haut-lieu, celui de Tophet, réservé à ce rite barbare (1Ro 16:34,2Ro 16:3 17:17 21:6 23:10, Jer 7:31 19:5 32:35, Eze 20:36).

Pour ce qui est des premiers-nés du bétail, tandis que la législation la plus ancienne se borne à en prescrire l'offrande à l'Éternel sans indiquer sous quelle forme celle-ci doit se faire, le Deutéronome les destine à servir de victimes pour des repas, de caractère à la fois sacrificiel et familial, organisés dans le sanctuaire, et, à une date plus récente, le Code de Sainteté, achevant l'évolution rituelle, en réserve la chair exclusivement aux prêtres.[7]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] https://www.levangile.com/Comparateur-Bible-2-5-1.htm

[2] René Brunel confirme : « (…) Nous supposerons quand à nous que l'antique Ka'aba, dont Diodore de Sicile parlait cinquante ans avant Jésus-Christ comme étant le véritable panthéon de l'Arabie païenne, était visitée par le culte Égyptien de Bubastis dans le pèlerinage chaque année, lors des fêtes votives qui s'y donnaient (...) » René Brunel, Le monachisme errant dans l'Islam, Sidi Eddi et les Heddawa, Paris, Maisonneuve et Larose, 2001, p. 428

[3] Mais encore : Ésaïe ; 54.11-15 : « Humilié, ballottée, privée de réconfort, voici que moi je mettrai un cerne de fard autour de tes pierres… Tous tes fils seront disciples du SEIGNEUR, et grande sera la paix de tes fils. Dans la justice tu seras stabilisée, loin de toi l’extorsion : tu n’auras plus rien à craindre ; loin de toi la terreur : elle ne t’approchera plus. On complote, on monte un complot ? Cela ne vient pas de moi ! Qui complote contre toi, devant toi s’écroulera. »

[4] Nous avons un passage proche de celui-ci dans Ésaïe ; 42.11-12

Selon Sir Fergus Millar, professeur émérite d’histoire ancienne à l’université d’Oxford, Josephus, un historien juif écrivant au 1er siècle avança l’idée qu’Ismaël était l’ancêtre des Arabes.

[5] Le mot Bekka veut dire un arbre aux feuille sèches qui ont un bruit très spécial et cette arbre se trouve bien à Mecca comme le révèle ce passage du dictionnaire hébraïque the Arab. baka’un, resembling the balsam-tree, which is very common in the arid valley of Mecca, and therefore might also have given its name to some arid valley of the Holy Land (vid., Winer’s Realwörterbuch, s.v. Bacha), and, according to 2Sa 5:22-25. https://biblehub.com/psalms/84-5.htm

Il s’agirait du « mûrier », ou plus exactement du « baumier », de la famille des peupliers, qui pousse sur des terres arides, notamment à la Mecque.

Genèse 37 : 25 « Ils s'assirent ensuite pour manger. Ayant levé les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites venant de Galaad ; leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de myrrhe, qu'ils transportaient en Égypte. »

Nous venons peut-être là de résoudre l’énigme du chêne de Moré.

[6] Par exemple : « Quand le roi de Moab vit que la bataille était perdue pour lui, (…) Il prit alors son fils premier-né, qui devait régner à sa place, et l'offrit en holocauste sur la muraille. Il y eut un grand courroux contre les Israélites qui décampèrent de chez lui et retournèrent dans leur pays. » (2
R
 3,26¬27).

La culture Grecque reprendra à son compte la coutume de l’offrande du « fils unique » ou du « premier-né » avec sa version féminine du sacrifice d’Iphigénie.

[7] https://topbible.topchretien.com/dictio ... remier-ne/

dragon blanc

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 17 juin19, 01:04

Message par dragon blanc »

Bonjour à vous Citizenkan.

Vous avez écrit ceci:

(D’autres passages de l’AT font éventuellement allusion à la Kaaba, bien que ce ne soit pas évident : Rm (9.33) « comme il est écrit : Voici que je pose en Sion une pierre d'achoppement et un rocher qui fait tomber ; mais qui croit en lui ne sera pas confondu » ; Isaïe 28, 16-17a « Ainsi a parlé le Seigneur Dieu : Moi, dans Sion, je pose une pierre, une pierre à toute épreuve, choisie pour être une pierre d'angle, une véritable pierre de fondement. Celui qui lui fait confiance ne sera pas impatient. Je prendrai le droit comme instrument de mesure, et la justice comme niveau. »)

Sion !? Est-ce possible que ce mot ne soit que ( ici bas, dans ce monde ) ?.... Accepté ici bas la gloire de Dieu en nous ici dans ce monde ?... Sion-l'acceptation en soi ! ? Venu des Cieux la parole !? La parole en nous qui nous rend droit et juste ?

et vous avez écrit ceci :

(« Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection. » (12:22-23).)

Ce passage, je le trouve des plus intéressants.
Puis-je l'interpréter ?

(Vous vous approchez de votre légèreté en vous, tout près du coeur où se révèle la parole, la voie, tout près des 12 ancêtres des univers et des ses 7 créateurs de ce monde qui vous tendent la main ainsi que Dieu, qui LUI, entendra votre coeur car vous serez sur le chemin de la purification et serez ainsi, guidé de la sagesse, la droiture, LE COEUR ....)



Je trouve ce passage très inspirant et très parlant.


Je vous laisse avec votre superbe post !!

Merci encore pour ce bel ouvrage !




Bien à vous, Dragon blanc.

Citizenkan

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 17 juin19, 22:07

Message par Citizenkan »

L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible 3/3






Le chapitre du « premier-né » revêt également une importance profane et symbolique en matière de droit d’ainesse. Genèse 43.33 Les frères de Joseph s’assirent en sa présence, le premier-né selon son droit d’aînesse, et le plus jeune selon son jeune âge ; et chacun faisait part de son étonnement à son voisin. Deutéronome 21.16-17 « il ne pourra pas, quand il partagera l’héritage entre ses fils, donner le droit d’aînesse au fils de celle qu’il aime davantage, de préférence au fils de celle qu’il aime moins, et qui est le premier-né. Mais il reconnaîtra pour premier-né le fils de celle qu’il aime moins et lui donnera sur tout son avoir une double part ; car ce fils est les prémices de sa vigueur, le droit d’aînesse lui appartient. »



Cette tradition de l’offrande de l’animal premier-né remonte au crépuscule de l’Histoire des hommes avec  Abel qui, de son côté, apporta en sacrifice des agneaux premiers-nés de son troupeau (Genèse : 4.4). En outre, Les légendes patriarcales sont d'une importance capitale pour se rendre compte de l'organisation nomade dès une haute époque. Il suffira de constater que le premier-né d'Abraham, le grand ancêtre, est Ismaël. Le récit de l'intervention divine qui détourne le couteau du sacrifice avait pour objet de reporter le titre de premier-né sur Isaac en même temps que d’ouvrir la voie à la substitution dans le sacrifice du premier-né.[1]



Le droit d’aînesse d’Ismaël est gênant au point même que sa filiation avec Abraham soit controversée. Römer (1999 : 172) cite l’avis du Rabbi ‘Awira qui présume qu’Abraham, lors du festin eschatologique, aurait dit : « je ne peux pas rendre grâce, car j’ai engendré Ismaël ».



Le sacrifice d’Isaac, dans la tradition juive, est en quelque sorte l’annulation de la première alliance d’Ismaël faite par la circoncision. Cette hypothèse est bien confirmée par un passage rabbinique : « Ismaël se vantant du mérite qu’il avait à endurer la circoncision déjà âgé de treize ans plutôt qu’à huit jours comme Isaac, celui-ci se déclare prêt à donner sa vie en témoignage d’obéissance à Dieu » (de Menasce, 1951 : 100). L’alliance d’Isaac par le sacrifice est perçue, non seulement, comme plus importante que l’alliance d’Ismaël faite par la circoncision, mais elle en est l’abrogation. Dans certains cas, comme dans le Livre des Jubilés, c’est l’âge même de la circoncision d’Ismaël, à treize ans, qui est évoqué pour l’exclure de toute alliance possible.



Mais ces interprétations exclusivistes, comme le rappelle Römer (1999), vont à l’encontre du texte de la Genèse où le personnage d’Ismaël revêt un caractère important, voire principal. Non seulement la Genèse relate l’histoire de la naissance d’Ismaël et explique le sens de son nom, mais elle l’inclut aussi dans l’alliance qu’établit Dieu avec Abraham. Le récit relate l’intervention divine aussi bien pour sauver Ismaël et sa mère d’une mort certaine que pour la promesse d’une grande descendance. Mais bien que ce soit la circoncision qui permet de définir le lien étroit qui unira Ismaël et Isaac, l’alliance divine sera accordée essentiellement à ce dernier (Genèse 17,21). « C’est presque un paradoxe, écrit Römer, dans la mesure où Ismaël participe au signe de l’alliance » (1999 : 170). Tout se passe comme si Ismaël, bien qu’il partage le même symbole de l’alliance qu’Isaac, n’était que l’héritier d’une promesse partielle qui ne concerne que la multiplication de sa descendance.



Souvent, c’est aussi l’ascendance agarienne d’Ismaël qui est rappelée pour l’écarter de toute alliance. Les positions différentes d’Ismaël et d’Isaac doivent donc être interprétées non seulement par rapport à leur statut respectif mais aussi en fonction de celui de leurs mères distinctes.

Paul, dans l’Épître aux Galates 4,22-26, développe une exégèse surprenante de la différence entre les deux fils d’Abraham ainsi que de leurs mères respectives : « il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l’esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces faits ont une valeur allégorique ; car ces femmes sont deux alliances. L’une du mont Sina, enfantant pour la servitude, c’est Agar – car Agar, c’est le mont Sina en Arabie – et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants. Mais la Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère [Sara] ».



Hagar, l’esclave, est donc l’allégorie de l’alliance du désert, une alliance qui a instauré l’esclavage de la Loi, alors que Sara, la femme libre, symbolise la nouvelle alliance, libératrice et qui préfigure les chrétiens. Selon Pabst (2003), ce sont les pères de l’Église qui furent les premiers à interpréter le couple Sara/Hagar comme une allégorie du dedans et du dehors. Si Sara symbolise le dedans positif et identificateur, Hagar, quant à elle, représente l’altérité rejetée et expulsée.



Dans la tradition rabbinique, le couple duel Sara/Hagar représente aussi une allégorie du même et de l’autre. Si Sara représente Jérusalem et Israël, Hagar symbolise l’étrangeté et l’altérité dans son absolu (Pabst, 2003). Zucker (1990 : 44) confirme pour sa part le rôle négatif souvent assigné à Hagar dans certaines sources juives classiques. Celle-ci, affirme-t-il, est non seulement inculpée exclusivement dans le conflit qui l’a opposée à Sara, mais elle est aussi rabaissée au statut d’idolâtre et de païenne.



Reis, dans un article très récent, réserve à Hagar le même rôle négatif. Selon elle, la réaction cruelle de Sarah contre Hagar est légitime dans la mesure où c’est cette dernière qui, après avoir rempli son rôle de mère « porteuse », continue à s’introduire dans la tente d’Abraham.



Si l’on se réfère à Genèse 16,3, on remarque que les termes « femme » et « mari », désignant Saraï et Abram, sont martelés d’une façon répétitive : « Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Égyptienne, sa servante, et la donna pour femme à Abram, son mari... ». Pour Reis, ce caractère répétitif du verset a pour but de désigner, haut et fort, Sara comme seule femme du Patriarche. Servante et esclave, Hagar est acculée, quant à elle, au statut de mère porteuse. 



Genèse 21,14 est, selon Reis, la preuve, non pas d’une séparation géographique entre Hagar et Abraham, mais d’une rupture maritale. Le verbe « renvoyer » dans le verset renvoie, selon elle, au divorce.

Comme le note Leviant (1999), bien que le terme hébreux, isha, pour désigner Hagar dans Genèse 16,3, signifie épouse et non concubine, c’est plutôt ce dernier terme qui en est la traduction la plus courante.



L’intimité entre l’Éternel et Hagar était perçue comme insupportable, et c’est pourquoi on procéda à ce que Jarrell appelle le « nettoyage patriarcal ». L’auteur n’exclut pas la possibilité d’une restructuration des récits primitifs par les rédacteurs patriarcaux, par l’insertion d’un intermédiaire contractuel, un mari notamment. Selon Jarrell, ce genre de réarrangement est bien perceptible dans l’histoire d’Hagar ; surtout si l’on compare la version J, (Genèse, 16,10), où la promesse lui est directement adressée (L’ange de l’Éternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu’on ne pourra la compter), à la version E, (Genèse, 21,13), où la promesse est plutôt adressée à Abraham (Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité).



Une affaire d’héritage !



Le revirement dans le comportement de Sara envers Hagar et son fils Ismaël montre clairement le facteur principal mis en jeu dans le réseau des relations liant l’ensemble des membres de la famille du Patriarche. Genèse 21,9-10 laisse entrevoir le rôle important que joue l’héritage dans le conflit qui oppose Sara à Hagar. Plusieurs auteurs (Hackett, 1989 ; William, 1993) confirment le rôle décisif de l’héritage dans l’expulsion d’Ismaël et sa mère.

 

Certaines lectures juives vont dans ce sens ; Ismaël, selon le Midrash, aurait indécemment réclamé le droit, en tant qu’aîné, de recevoir une part double de l’héritage (Reis 2000 : 94). Bien que le récit biblique ne donne aucun indice de la portée péjorative du geste d’Ismaël, certaines interprétations juives classiques l’ont exagérée au point de l’assimiler à un acte immoral grave : l’idolâtrie et le meurtre (Zucker, 1990 : 40 ; Reis, 2000 : 94), acte qui pourrait irrémédiablement priver Ismaël de tout droit à l’héritage.



Comme on l’a mentionné pour Hagar, ou pourrait affirmer que les interprétations négatives de la figure ismaélienne vont à l’encontre de l’esprit du texte biblique (Zucker, 1990 ; Leviant, 1999 ; Römer, 1999 ; Kaltner, 2002). On pourrait parler, dans ce cas, d’une inversion symbolique qui concerne le droit d’aînesse d’Ismaël et ses conséquences en matière d’héritage. L’héritage dont il est question ici est plus un capital symbolique et spirituel. C’est l’héritage de toute une tradition prophétique qui représente une alliance avec le divin. Aussi, le juif cherchant à défendre le droit d’Isaac à l’héritage abrahamique, contre celui d’Ismaël, tente-t-il de légitimer son propre héritage de cette alliance avec le divin. Le musulman essaie tout autant de conforter la position sociale de la mère d’Ismaël pour pouvoir prétendre au même titre que le juif à cet héritage.



Selon Zucker, ce sont les interprétations tardives, surtout dans la littérature talmudique et certaines exégèses du Moyen Âge, qui ont assigné un rôle très négatif à Ismaël, sa mère et leurs descendants. 



Dans le judaïsme, la généalogie abrahamique reste absolument nécessaire à la représentation religieuse où l’Isaac et l’Israël spirituels ont remplacé l’Isaac et l’Israël charnels. Ainsi, le judaïsme se veut l’héritier non seulement spirituel, mais également physique du Patriarche.[2]

                     

« fils unique » = « premier-né »



Alors, que s’est-il passé ce fameux matin sous le soleil de plomb dans les ravins qui arpentent Mina ? Nous allons essayer de reconstituer l’évènement à la lumières des indices relevés dans la Bible exposés plus haut. Après la construction de la Kaaba, Abraham qui était de passage à la Mecque, prit de bon matin son fils Ismaël qui l’avait aidé à la tâche et qui était donc en âge de marcher. Le Patriarche avait eu, probablement la vieille, une vision qui le guida dans son choix d’égorger son fils unique/ou premier né (en fonction de savoir si Isaac qui se trouvait à Hébron était venu ou non au monde au moment de l’évènement). Il se trouvait sur le « mont élevé » de Marwa, le Mont de la « vision » d’où éventuellement Hagar avait vu l’ange au chevet de son fils à 400 mètre en contrebas il y avait quelques années de cela. Il se dirigea vers les ravins de Mina qui se trouvaient à une distance de trois miles (non trois jours contrairement à la version biblique) accompagné d’Ismaël « ton fils premier-né », nous dit la version du livre des Jubilés, ou, selon le Targum Palestine « ton fils, ton unique engendré ».[3] Les Jubilés relatent l’épisode où le prince Mastema chercha à séduire Abraham pour le dissuader de mener sa mission à bien, mais ce dernier resta inflexible.[4]



Sur place, le père s’exécuta avec détermination, « celui qui sacrifie n'hésite pas et celui qui est sacrifié tend la gorge » en guise de résignation, mais l’ange sauva l’enfant in-extrémiste en tendant un bélier. Nebayoth, le fils d’Ishmael perpétuera cette coutume de l’offrande du bélier immolé à l’intérieur du périmètre sacré. Les chercheurs notent l’association symbolique entre les ismaélites et le bélier.   



Ensuite, il y a l’épisode de la promesse d’une grande nation en Genèse 22. T. Römer note que ce chapitre ne semble pas à sa place. Un consensus se dégage aujourd’hui pour dire en tout cas, que cette promesse est un rajout tardif, probablement postexilique. Il s’agit d’une reprise de Genèse 16, voire de Genèse 21. Pour J. L. Ska, K. Schmid et d’autres auteurs, les discours divins des promesses dans le Pentateuque présupposent l’écrit sacerdotal et le discours deutéronomiste, ils appartiennent à la dernière rédaction du Pentateuque.



Conclusion, dans les deux cas, la promesse d’une descendance abondante s’adresse à Ismaël.



Puis, le Patriarche retourna vers la Kaaba sur le mont Sion. Il avait prouvé qu’il était « amoureux » et « fidèle », contre toute affliction pour reprendre les termes des Jubilés, qu’il aimait le Seigneur, son Khalil (Ami), en d’autres termes, qu’il était hanif. Il fit sept tours autours du Temple pour achever son pèlerinage, ce que les Jubilés arrivent mal à dissimuler ou à retranscrire. Il venait de réussir ses dix épreuves, ses dix travaux qu’il acheva à la gloire d’Elohim sur la sainte montagne qui abritait le Sanctuaire sacré.



Conclusion



Karim Hanifi veut nous faire admettre que non seulement les musulmans ne comprennent pas le sens de « fils unique », mais qu’ils utilisent une version fabriquée de la Bible à l’époque médiévale utilisant l’expression « premier-né ».

Nous venons de démontrer que « premier-né » faisait partie inhérente du patrimoine biblique. On leur retrouve dans deux sources du judaïsme, et quand bien même, celles-ci ne seraient pas canoniques, elles prouvent que le terme fut employé bien avant l’avènement de l’Islam. Un personnage aussi ignoble que Woody Allen, qui, rappelons-le, est de culture juive, remplaça « fils unique » par « seul enfant » dans le cadre d’un pamphlet indigeste sur la ligature d’Isaac.



Les rabbins eux-mêmes ont très bien assimilé les enjeux qui se cachent derrière le choix des mots. Ils ont compris la problématique que pose « fils unique ». Reconsidérons maintenant la version biblique du sacrifice. Dans Genèse 22,2, on lit : « Dieu dit [à Abraham] : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ». S’il est vrai que le chapitre précédent, Genèse 21,21, relate l’installation d’Ismaël dans le désert, cette séparation géographique, comme le rappelle judicieusement Römer (1999 : 162), n’indique nullement qu’il cesse d’être le fils premier-né d’Abraham. Tout se passe comme si le narrateur voulait ignorer ou oublier Ismaël. La tradition rabbinique, affirme Römer, a bien ressenti le problème de l’ordre divin dans Genèse 22 et a « inventé » le dialogue suivant : « Prends ton fils. – Lequel ? demande Abraham. J’en ai deux. – Ton unique. – L’un est l’unique pour sa mère et l’autre est unique pour la sienne. – Celui que tu aimes. – J’aime celui-ci et j’aime celui-là. – Isaac ». Cette transformation, bien qu’elle ait permis au Midrash de rappeler qu’Abraham avait deux fils et non un seul, ne permet toutefois que partiellement de réhabiliter Ismaël en l’insérant dans un récit dialogique entre le Père et Dieu. Ismaël n’est inclus dans le récit de la paternité que pour être exclu de l’alliance. « Apparemment, écrit Römer, il est très difficile d’accepter cette double paternité d’Abraham telle que la Bible nous la présente. Selon l’interprétation juive et chrétienne des récits de la Genèse, c’est Isaac qui apparaît toujours comme le “vrai” fils d’Abraham » (1999 : 162). Vrai, peut-être ! Mais est-ce qu’il est l’unique ? Sur un ordre chronologique, Isaac ne peut en aucun cas être l’unique de son père ; tandis qu’Ismaël l’était avant la naissance de son frère. La progression du récit du sacrifice de ton « fils unique » à « Isaac », pourrait être lue comme une forme d’inversion par précision.[5]



Encore aujourd’hui, dans l’inconscient collectif judéo-chrétien, l’expression « premier-né » convient tout à fait à Isaac. Celle-ci s’imbrique très bien dans leur vision biblique de la confrontation Isaac/Ismaël, selon leur prisme et leur paradigme. Je me suis amusé à reproduire des passages de sites ou blogs d’internautes d’obédience juive ou chrétienne orientant ce terme dans le sens de leur idéologie. En voici trois exemples :



Si l’on ajoute le fait que la loi du rachat du premier-né fait partie du Code de l’Alliance promulgué sur la montagne dans le même contexte (voir Ex 22, 28-29), on a un autre indice nous invitant à lire l’Aqédah dans la même ligne d’interprétation que la théophanie de l’Horeb, Isaac jouant le rôle de fils unique de son père (par l’épouse de celui-ci, Sara). Abraham doit accomplir le rite de l’offrande du premier-né à l’égard d’Isaac.

http://biblissimo.com/2016/12/isaac-epr ... ature.html



Yéshoua est appelé Fils unique ("monogenes", unique en son genre, mais aussi ou parce que "premier-né d'un grand nombre de frères") pour nous faire comprendre avec un langage terrestre une réalité spirituelle de la plus haute importance : Comme il est dit qu’Abraham a engendré son fils unique Isaac à sa ressemblance bien qu’il ait eu d’autres enfants et surtout plus tard la descendance de Jacob-Israël, Elohim le Père a également engendré Un Fils Unique à Son Image, le Messie Yéshoua, pour être ce "premier-né" de nombreux frères (Romains 8:29; Colossiens 1:15 et 18; Héb 1:6; Apoc 1:5), ceux qui veulent "marcher comme Il a Lui-même marché" (1 Jean 2:6)

http://jyhamon.eklablog.com/un-fils-uni ... APNq78mv9U



La tradition juive de la Brith milah veut que l'on soit circoncis à l'âge de 8 jours, comme Isaac. L'épisode biblique encore appelé improprement sacrifice d'Isaac dans le christianisme est connu dans le judaïsme sous le nom de ligature d'Isaac (עקדת יצחק, 'akedat itshak en hébreu) parce que ce dernier n'a pas été immolé et parce que Dieu ne prononce à aucun moment les mots « tuer » ou « sacrifice ». D’après Rachi, dans cet épisode, il est écrit que Dieu demanda à Abraham le sacrifice de son fils « unique » en parlant d’Isaac parce qu'il est vraiment le premier-né de sa femme Sarah, alors qu'Ismaël n'est autre que le fils d'Agar, la servante égyptienne de Sarah. C’est la raison pour laquelle Dieu dit à Abraham « ton fils unique » en parlant du fils (Isaac) de son épouse légitime Sarah. Dans la tradition juive, alors qu'Abraham représente la charité (midat hahessed), Isaac représente la rigueur (midat hadin). Isaac n'a jamais quitté de sa vie la Terre d'Israël. La tradition identifie la grotte de Makpéla, où Isaac est enterré, avec le Tombeau des Patriarches qui est un lieu saint du judaïsme

https://gw.geneanet.org/arnac?lang=en&n ... W4YORyXPqg

                           

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/








[1] Philippe Lippens. — Expédition en Arabie Centrale. Préfaces de H. St.- J.-B. Philby et de G. RYckMANS. Un vol. in-8° de xi et 215 pages avec 38 photogr., 4 planches en couleur et un itinéraire. Paris, Adrien Maisonneuve, 1956.

https://www.persee.fr/doc/syria_0039-79 ... 151_0000_2

[2] Voir : https://assr.revues.org/13833#bodyftn35

[3] PAL      22:16     and said, By My Word have I sworn, saith the Lord, forasmuch as thou hast done this thing, and hast not withheld thy son, thy only begotten,

https://juchre.org/targums/comp/gen22.h ... InM5Uw91ow

[4] L'histoire de Satan essayant d'empêcher Abraham et sa famille de réaliser le sacrifice est un thème bien connu de la littérature légendaire juive. Post-Muhammad * Des sources juives telles que Tanhuma, Sefer HaYashar et Midrash VaYosba 'sont très proches des légendes islamiques…

Des sources juives préislamiques contiennent également l'histoire de Satan attrayant, avec le parallèle le plus proche trouvé à Bereshit Rabbab. Une autre légende islamique reliant Satan à la tentative de sacrifice et la reprenant…

On retrouve souvent dans le Talmud de Babylone dans la littérature midrashique ultérieure…

[5] Voir : https://assr.revues.org/13833#bodyftn35

Christabel

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 18 juin19, 00:51

Message par Christabel »

Il y a même pas besoin d'aller colporter des recherches et avis dirigés pour tenter de donner un semblant de démarche scientifique à cette contrefaçon qui vient seulement étoffer les nombreuses qui ont fini d'égarer l'esprit du message et des faits historiques saints des première et deuxième "générations"

Le sacrifice suprême est un acte de foi de très haute portée prescrit a Ibrahim pour montrer à sa suite ce qui doit être la solidite et la profondeur de la foi en Dieu.

Nous savons que Ibrahim qui n'avait pas d'héritiers jusqu'à un âge très avance avait effectué une prière "contrat" demandant au bon Dieu de lui donner à voir ses enfants et s'était engagé à tuer l'un d'eux pour rendre grâce à Dieu.

C'est ainsi que sa première femme pensant qu'elle ne pouvait plus lui faire d'enfants n'a pas eu beaucoup de peine à accepter son deuxième union d'avec la jeune Hadjara qui faisait partie de son personnel de maison à la faveur d'un don qu'il avait reçu genereusement d'un roi tombe sous son charme de valeurs.

C'est ainsi que naquit lsmael, le premier enfant de Ibrahim et Hadjara.

Isaac son autre enfant d'avec sa première femme est né plus tard en récompense de la bonne foi manifestée par Ibrahim en acceptant et tentant d'exécuter sa promesse de sacrifier son enfant Ismail ne de Hadjara.

Simple analyse banale, laquelle de ses épouses Ibrahim devait avoir moins de mal à convaincre de tuer son enfant unique entre sa noble première femme et Hadjara sa deuxième epouse et ancienne personnel de maison?

Cessez de récupérer les bonnes oeuvres des autres et essayez d'en faire de vous même comme Ibrahim nous la appris.
Être utile à mes concitoyens du monde et à moi même dans la vie future surtout et dans celle là sur terre aussi.

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 18 juin19, 03:46

Message par Citizenkan »

Christabel a écrit : 18 juin19, 00:51 Il y a même pas besoin d'aller colporter des recherches et avis dirigés pour tenter de donner un semblant de démarche scientifique à cette contrefaçon qui vient seulement étoffer les nombreuses qui ont fini d'égarer l'esprit du message et des faits historiques saints des première et deuxième "générations"

Le sacrifice suprême est un acte de foi de très haute portée prescrit a Ibrahim pour montrer à sa suite ce qui doit être la solidite et la profondeur de la foi en Dieu.

Nous savons que Ibrahim qui n'avait pas d'héritiers jusqu'à un âge très avance avait effectué une prière "contrat" demandant au bon Dieu de lui donner à voir ses enfants et s'était engagé à tuer l'un d'eux pour rendre grâce à Dieu.

C'est ainsi que sa première femme pensant qu'elle ne pouvait plus lui faire d'enfants n'a pas eu beaucoup de peine à accepter son deuxième union d'avec la jeune Hadjara qui faisait partie de son personnel de maison à la faveur d'un don qu'il avait reçu genereusement d'un roi tombe sous son charme de valeurs.

C'est ainsi que naquit lsmael, le premier enfant de Ibrahim et Hadjara.

Isaac son autre enfant d'avec sa première femme est né plus tard en récompense de la bonne foi manifestée par Ibrahim en acceptant et tentant d'exécuter sa promesse de sacrifier son enfant Ismail ne de Hadjara.

Simple analyse banale, laquelle de ses épouses Ibrahim devait avoir moins de mal à convaincre de tuer son enfant unique entre sa noble première femme et Hadjara sa deuxième epouse et ancienne personnel de maison?

Cessez de récupérer les bonnes oeuvres des autres et essayez d'en faire de vous même comme Ibrahim nous la appris.
Laquelle ?

Le semblant de démarche scientifique montre l'image négative que les judéo-chrétiens ont véhiculé d'Agar et son fils.

En voici un exemple :

https://www.youtube.com/watch?v=KfLKn0HUvPw

Cordialement.

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 18 juin19, 22:55

Message par Christabel »

Citizenkan c'est vrai que tu as du mérite avec ce travail. Si les faits sont corrompus, le travail lui ne l'est pas.
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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 19 juin19, 00:22

Message par Citizenkan »

Christabel a écrit : 18 juin19, 22:55 Citizenkan c'est vrai que tu as du mérite avec ce travail. Si les faits sont corrompus, le travail lui ne l'est pas.
Christabel, merci pour les encouragements, je prends cela comme un compliment.

Cordialement.

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 19 juin19, 03:33

Message par mamo62 »

Dragon - blanc a écrit :
a écrit :Nous savons que Ibrahim qui n'avait pas d'héritiers jusqu'à un âge très avance avait effectué une prière "contrat" demandant au bon Dieu de lui donner à voir ses enfants et s'était engagé à tuer l'un d'eux pour rendre grâce à Dieu.

C'est ainsi que sa première femme pensant qu'elle ne pouvait plus lui faire d'enfants n'a pas eu beaucoup de peine à accepter son deuxième union d'avec la jeune Hadjara qui faisait partie de son personnel de maison à la faveur d'un don qu'il avait reçu genereusement d'un roi tombe sous son charme de valeurs.

C'est ainsi que naquit lsmael, le premier enfant de Ibrahim et Hadjara.

Isaac son autre enfant d'avec sa première femme est né plus tard en récompense de la bonne foi manifestée par Ibrahim en acceptant et tentant d'exécuter sa promesse de sacrifier son enfant Ismail ne de Hadjara.

Simple analyse banale, laquelle de ses épouses Ibrahim devait avoir moins de mal à convaincre de tuer son enfant unique entre sa noble première femme et Hadjara sa deuxième epouse et ancienne personnel de maison?

Cessez de récupérer les bonnes oeuvres des autres et essayez d'en faire de vous même comme Ibrahim nous la appris.

Pourquoi vous avez exclu le coran de vos références ??? La vérité est dans le coran !!
Selon le coran ; IBRAHIM avait un seul fils Isaac qui est l'enfant - sacrifice .... Ismaël n'est pas le fils de hadjar et n'est pas le fils d'IBRAHIM ; Ismaël était un autre prophète contemporain à IBRAHIM et ami intime à IBRAHIM qui l'a aidé à construire la Kaaba !
Remarque : le coran ne mentionne pas une seule fois le nom de hadjar ; ni d’Ismaël comme fils d'IBRAHIM !!!

Citizenkan

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 19 juin19, 03:43

Message par Citizenkan »

mamo62 a écrit : 19 juin19, 03:33 Dragon - blanc a écrit :




Pourquoi vous avez exclu le coran de vos références ??? La vérité est dans le coran !!
Selon le coran ; IBRAHIM avait un seul fils Isaac qui est l'enfant - sacrifice .... Ismaël n'est pas le fils de hadjar et n'est pas le fils d'IBRAHIM ; Ismaël était un autre prophète contemporain à IBRAHIM et ami intime à IBRAHIM qui l'a aidé à construire la Kaaba !
Remarque : le coran ne mentionne pas une seule fois le nom de hadjar ; ni d’Ismaël comme fils d'IBRAHIM !!!
Cette étude qui consiste à désigner l'identité de l'enfant-sacrifice à travers la Bible ne remet pas en question la thèse coranique qui défend la cause d'Ismaël.

En voici une longue preuve (en plusieurs parties) :


Paran



J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.

Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.

Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.

Victor Hugo



La Bible parlait déjà de cette plaque incandescente, qui, telle une chaudière flanquée dans le couloir du salon, fut maintenue à l’écart des grandes civilisations parsemées le long du Croissant fertile, et du pourtour méditerranéen : « L'Éternel est venu du Sinaï, Il s'est levé sur eux de Séir, Il a resplendi de la montagne de Paran. »[1]



Ces versets désignent les trois grands mouvements monothéistes qui ont jalonné l’Histoire de l’Humanité récente. Il compare leur impact sur le devenir des hommes à la rotation journalière du soleil, qui, à l’aube, apparait timidement. Puis, à mesure qu’il envahit le ciel, ses rayons dévorent l’ombre jusqu’à atteindre le zénith. Le Sinaï fait allusion à Moïse, Séir à Jésus qui vit le jour dans les environs de cette terre où poussent le figuier et l’olivier, et Paran à Mohammed, le dernier des prophètes. Le Coran rendra également hommage à ses trois localités que Dieu prend en serment : (Par le figuier et l’olivier • Par le mont Sinaï • Par ce pays paisible).[2] Ici, l’ordre chronologique est abandonné au profit d’une hiérarchie partant de la moins prestigieuse à la plus prestigieuse des manifestations du culte du Dieu unique : le christianisme, le judaïsme, et l’islam.



D’autres passages de l’Ancien Testament évoquent la montagne de Paran qui joua un rôle crucial dans l’échiquier de la prophétie que le Très-Haut mettait en place.[3] Entre autres, il y eut cette rencontre qui féconda, à l’abri des regards, le destin du dernier acte de la folle aventure des terriens. Passé inaperçu, le Pentateuque se chargea d’immortaliser ce dialogue qui opposa l’Ange Gabriel à Agar servante de Sara : « L'ange de l'Éternel la trouva près d'une source d'eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Schur. 8 Il dit : Agar, servante de Saraï, d'où viens-tu, et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis loin de Saraï, ma maîtresse. 9 L'ange de l'Éternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. 10 L'ange de l'Éternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu'on ne pourra la compter. 11 L'ange de l'Éternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d'Ismaël ; car l'Éternel t'a entendue dans ton affliction. 12 Il sera comme un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera en face de tous ses frères. 13 Elle appela Atta-El-roï le nom de l'Éternel qui lui avait parlé ; car elle dit : Ai-je rien vu ici, après qu'il m'a vue ? 14 C'est pourquoi l'on a appelé ce puits le puits de Lachaï-roï ; il est entre Kadès et Bared. 15 Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram donna le nom d'Ismaël au fils qu'Agar lui enfanta. 16 Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu'Agar enfanta Ismaël à Abram. »[4] Bien sûr, la version coranique est sensiblement différente de celle-ci qui concède, malgré tout, le mérite de poser les grandes lignes de ce qui conviendra d’appeler l’évènement fondateur de la civilisation islamique.



Paran, la destination d’Abraham



[Ne vois-tu pas qu’Allah compare une bonne parole, à un bel arbre aux racines profondes et dont les branches tendent au ciel • Pour donner des fruits en toute saison, avec la permission de Son Seigneur ; C’est ainsi qu’Allah se sert de paraboles pour pousser les hommes à la méditation • La mauvaise parole est, elle, comme un arbre malingre n’arrivant pas à se détacher du sol, la cause à des racines trop instables].[5]



Il y a des siècles, Abraham prit cette direction pour obéir à la Providence qui réservait un grand dessein à sa progéniture. Il avait traversé un long périple le menant, tout d’abord, à Harran (Carrhes) la cité sabéenne qui se trouve au sud-est de la Turquie actuelle. Ses habitants s’adonnaient au culte des astres du monde supérieur et à la pratique de la magie, l’astrologie qui représente la plus haute forme de sorcellerie.



Il chercha à les ramener à la raison : [je n’aime pas les astres qui se cachent][6], fustigea-t-il. Son peuple ne remettait pas en doute l’existence du grand Architecte, mais ils pensaient tirer quelques avantages de la déification du soleil, de la lune et des étoiles. Le père du monothéisme leur fit la démonstration qu’à chaque crépuscule, ils perdaient contact avec leurs dieux qui, des heures durant, étaient incapables d’entendre leurs plaintes et de connaitre leur situation, et, à fortiori, de les surveiller, de les protéger, et, d’une façon ou d’une autre, de leur dispenser un bien ou de les accabler d’un malheur. Dans de pareilles conditions, ces astres couchants ne sont pas dignes de vénération, si tant est qu’ils eussent un pouvoir quelconque !



Ses concitoyens ne voulaient rien entendre. Âzar, son propre père resta attaché à ses dieux éphémères. Le Patriarche passa à la manière forte. Le jour de la grande fête qui se tenait à l’extérieur de la ville, il s’était éclipsé pour s’introduire, loin des regards, dans le temple païen : [Il se glissa là où leurs divinités étaient plantées].[7] Il les détruisit une par une avant de disparaitre. Les soupçons tombèrent bientôt sur ce jeune effronté. On mit la main sur lui, et il fut décidé de le faire périr par les flammes. Un grand feu fut allumé devant une foule en effervescence : [Jetez-le au feu, s’écrièrent les idolâtres, et vengez vos idoles si vous êtes résolus à agir].[8] Il était impossible d’approcher ce bûcher qui dévorait le ciel. On eut donc recours à une catapulte qui fut actionnée par un bourreau. Le garçon invoqua alors : « Allah me suffit, Lui le meilleur des soutiens ! » Une fois dans les airs, il fut interpellé par Gabriel venu à son secours : « Que voudrais-tu à cet instant ?

Venant de Toi, rien, répliqua-t-il ! »[9]
  

 L’Archange lui-même ne parvint pas à entamer sa détermination inébranlable de se cramponner au plus fort de l’épreuve à Son Sauveur Bien-aimé sans se tourner vers aucune créature. Le Tout-Puissant décréta aussitôt : [Nous ordonnâmes alors : ô feu, sois d’une fraicheur inoffensive pour Ibrahim !].[10] Le stratagème des païens avait échouée : [Ils voulaient lui jouer un mauvais tour, mais Nous leur fîmes goûter une défaite humiliante][11] ; [Qu’on lui dresse un bûcher et qu’on le jette aux flammes, s’écria la foule • Décidée à lui jouer un mauvais tour, mais nous leur infligeâmes une défaite humiliante].[12] Abraham incarne le symbole de la fidélité, de la loyauté, et de la sincérité dans son combat au service du Créateur Tout-Puissant ; il ne peut que triompher et son triomphe résonne dans la nuit des temps pour éclairer la voie aux générations futures dans la quête et la défense de la vérité qui les amène à briser les idoles et à faire face aux tyrans.



[Et lorsqu’Ibrahim avertit son père et son peuple : je désavoue complètement ces dieux qui sont les vôtres • Moi, je m’oriente uniquement vers Celui qui m’a créé, car Lui seul me guide sur le droit chemin • Il en fit une parole qui devait se perpétuer dans les rangs de ses héritiers ; ainsi reviendront-ils vers Leur Seigneur][13] ; [Sachez, fustigea Ibrahim, que les dieux qui font l’objet de votre adoration • depuis vos lointains ancêtres • sont mes ennemis déclarés, car, moi, je n’en reconnais qu’un, le Maitre de l’Univers][14] ; [Telle est la preuve éclatante avec laquelle Nous avons armé Abraham contre son peuple ; Nous élevons en degré qui Nous voulons, car Ton Seigneur est Sage et Omniscient • Nous lui donnâmes pour enfant Isaac et Jacob que Nous guidâmes sur la bonne voie, comme Nous l’avions fait pour Noé auparavant ; et Nous mîmes dans sa descendance David, Salomon, Job, Joseph, Moïse, et Aaron ; c’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien • Ainsi que Zacharie, Jean-Baptiste, Jésus et Élie qui étaient tous des vertueux • Et Ismaël, Élisée, Jonas et Loth que Nous avons tous préférés au reste de l’Humanité].[15]



Le miraculé prit le chemin de l’exil en compagnie de son femme, Sâra, et Loth, son neveu qui étaient les seuls à avoir rallié sa religion. Ce noyau de la foi s’installa sur les terres de Canaan, la Palestine antique, ce pays ruisselant de lait et de miel. Plus tard, Loth se rendra à Sodome pour y prêcher le culte du Dieu unique. La famine conduisit son oncle en Égypte où régnait le roi Abimélec, l’ancêtre des Pharaons, qui, subjugué par la beauté de Sarah, voulait l’ajouter à son « Harem », déjà bien garni. Pour la sauver de ses griffes, le Patriarche employa un artifice ayant fait renoncer le despote à son projet macabre. « Elle est ma sœur, s’écria-t-il » Il n’avait pas menti. Elle était sa sœur en religion. Abram avait déjà eu affaire à un tyran en la personne de Nemrod qui avait mis la Mésopotamie sous son joug implacable. Cet impétueux lui avait clamé au visage qu’il avait le pouvoir de vie et de mort sur ces sujets, au même titre que le Créateur des cieux et de la terre. La réplique qui confondit cet incrédule ne se fit pas attendre : [Dieu fait venir le soleil de l’orient, alors fais-le venir de l’autre côté].[16] 


[1] Deutéronome ; 33.1-3 

[2] Les Figuiers ; 1-3

En exégèse à ce Verset, ibn Jarîr e-Tabarî souligne : « Ce pays paisible est épargné de se faire attaquer ou envahir par ses ennemis. Une autre hypothèse avance que paisible (amîn) à le sens ici d’abri, d’asile, de refuge. » Jâmi’ el bayân (30/341-342).

[3] Notamment : « Dieu vient de Témân, le Saint du mont Parân. Sa majesté comble le ciel. Sa louange emplit la terre. La lumière devient éclatante. Deux rayons sortent de sa propre main : c’est là le secret de sa force.» Habaquq ; 3.3-4

[4] La Genèse ; 16.7-16

« sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui » semble être une malversation de : « sa main sera au-dessus de tous, et la main de tous sera sous la sienne. » Le sens est ainsi radicalement différent ! Par ailleurs, l’expression « âne sauvage » qu’André Chouraqui traduit par « onagre humain » est une transformation du terme hébreu para désignant la multitude, et qui colle mieux au contexte.

[5] Ibrâhîm ; 24

[6] Le bétail ; 76

[7] Les rangées d’anges ; 91

[8] Les prophètes ; 68

[9] El Baïhaqî cite l’anecdote d’Ibrahim dans shu’ab el îmân (2/104).

[10] Les prophètes ; 69 Le hadîth sur le sujet est rapporté par el Bukhârî (4563).

[11] Les prophètes ; 70

[12] Les rangs ; 97-98

[13] Les ornements ; 26-27

[14] Les poètes ; 75-77

[15] Le bétail ; 83-86

[16] La vache ; 258

Christabel

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Re: L’enfant-sacrifice : la preuve par la Bible

Ecrit le 19 juin19, 05:19

Message par Christabel »

Débutant,

En postant ton message tu as cite le mien que tu as imputé à Dragon par erreur.

Puisque tu est nouveau, tu mérites une période de grâce mais les affirmations que tu as faites viennent meme contredire les Judeo-Chretens les détracteurs les plus extrémistes de la cause de Ismael fils de Ibrahim et Khadiara (Agar) l'enfant du sacrifice.

Fais attention, le coran n'a pas cité la mère du prophète Mouhamad psl pourquoi te dérange t-il qu'il n'aie pas cité celui de Ismael.
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