Mic a écrit : ↑02 déc.24, 01:05
Ton schéma semble impliquer qu'il y a necessairement passage du désir à l'action.
Plus précisément, mon schéma indique que toute action est déterminée par le désir le plus puissant à l'instant T.
Or, nous savons que ce n'est pas le cas. La volonté est précisement ce qui permet eventuellement de passer du désir à l'action. Un mecanisme interieur de mise en oeuvre d'une action ciblée couplée à une auto-motivation.
Je comprends bien ton raisonnement, mais si tu pars de ce principe-là, alors il te faut également admettre qu'un gorille qui se donne du mal pour aller attraper la banane la plus séduisante fait preuve lui aussi de "volonté".
Or, d'après les définitions présentées par Gérard, la "volonté" serait un trait typiquement humain.
Prendre des exemples où l'obtention de l'objet désiré est facile à atteindre peut effectivement laisser penser que la volonté n'existe pas, mais il suffit de prendre des exemples où l'obtention de l'objet désiré est ardu pour remettre la volonté au centre du probleme. Si l'objectif est difficile d'accès, la volonté devient presque tangible, elle est ce qui tire la personne en avant si cette volonté est assez forte ou bien elle est ce qui la fait abandonner si cette volonté est trop ténue. En tout état de cause, il y a volonté.
Je comprends ton raisonnement, une fois de plus.
Prenons alors un exemple concret de ce genre.
Un cas classique : un homme décide d'arrêter de fumer. Tout le monde sait à quel point c'est difficile, surtout ceux qui ont déjà essayé.
Cet homme a donc le "désir" d'arrêter, je pense que tu es d'accord avec ce terme.
Donc il s'organise, prend des dispositions pratiques, se prépare psychologiquement, etc. Peut-être même qu'il se fait aider par un spécialiste.
Dans le langage humain, on dira qu'il fait vraiment preuve de "bonne volonté".
Seulement voilà, au bout de quelques jours d'abstinence, lui vient une très forte envie de fumer.
De nombreuses pensées se bousculent dans sa tête.
Il a le profond désir d'arrêter de fumer, mais à présent émerge un désir tout aussi profond, à savoir le désir de fumer.
Résultat ?
Comme toujours : le désir le plus puissant à l'instant T l'emportera et déterminera son action.
Et la volonté dans tout ça ? Elle n'est que de la poudre aux yeux, une simple interprétation imaginaire destinée ici à nous culpabiliser ou à nous flatter.