Bonjour à toutes et à tous,
vic a écrit : ↑25 juin25, 00:34
Effectivement si on se met dans la perspective qu'il n'existe pas vraiment d'objets , mais plutôt des relations , la distinctions entre intérieur et extérieur devient plus floue . On en arrive même à se demander si l'idée de taille , de poids , devient pertinente . Le poids d'un relation ça pèse combien ? C'est même une question qui n'a aucun sens . Mais on peut aussi se poser la question de la frontière entre être et non être et où elle commence véritablement . Et là la question n'a plus beaucoup de sens non plus .
La taille ou le poids ne sont que des relations.
Et pour une relation donnée, à part son poids et sa taille, il y a beaucoup d’autres notions propres à qualifier une relation…
Mais au-delà de la qualification d’une relation, quand on considère une relation en acte, il convient de préciser ce qu’elle relie.
Une relation peut-elle se suffire à elle-même ?
Quelles sont les relations dans l’ensemble vide ?
Il est vrai que je suis en relation avec des tas de trucs qui ne sont probablement pas des objets au sens naïf du terme.
Ici l’immatérialisme objectif nous guette… Mais c'est plutôt bien.
Si seules ces relations existent, alors elles me sont strictement personnelles car j’ignore s’il existe d’autres consciences hormis la mienne.
Mais l’immatérialisme idéaliste de Berkeley est-il vraiment tentant ?
vic a écrit : On devrait plutôt parler de relations plutôt que d'objets .
Cela éclairerait d'avantage la compréhension de ce flou qui existe entre être et non être, ou encore début et fin.
Le concept de Non-Être présente un intérêt technique.
Au contraire du Néant qui n’a d’autre propriété que de ne pas être et donc probablement de ne pas exister, le Non-Être est.
Et il est même plein à craquer de tous les potentiels non actualisés.
C’est donc un concept assez fourre-tout. Cela me le rend suspect. D’autant que le mot "possible" est indéfinissable pour moi.
Sur le primat des relations je songe aussi à saint Augustin d’Hippone.
En affrontant le dogme de la Très Sainte Trinité il a, semble-t-il, été tenté de privilégier les trois relations (ou six…) aux dépens des trois personnes divines. Comme si les relations étaient fondatrices et que les 3 personnes n’étaient que les extrémités des 3 flèches décrivant chaque relation.
Pourquoi pas ?
À mes yeux, cette hiérarchie témoigne d’une réalité conceptuelle : l’humain est capable de percevoir, imaginer ou inventer des relations, et il passe son temps à les étudier et les approfondir, mais
CE que ces relations relient lui échappe.
Un fils voit son père, il peut dire beaucoup de sa relation avec lui mais que peut-il dire d’autre que des banalités sur lui-même et son père ?
Toujours soumis au carcan "relation", il pourra verbaliser à coup de classes d’équivalences, «
Mon père est un humain, une brave homme, un fils d’immigré, un coureur de jupon, il ressemble à Tintin… »...
mais sa singularité n’est pas verbalisable comme en témoigne Montaigne avec son «
Parce que c'était lui, parce que c'était moi ».
vic a écrit :Une personne n’est pas une entité figée, mais une relation entre son corps, son esprit, son environnement, et les autres individus.
Il en est de même des relations.
vic a écrit :Même une pierre, qui semble stable, est en réalité un processus de transformation lente, soumis aux relations entre les éléments chimiques, la gravité, l’érosion, etc.
Rien n’est stable.
Et ce qui me paraît saisissant c’est que même sur des "objets" très fluctuants, l’humain voit au-delà des péripéties.
On contemple un nuage que la brise déforme rapidement, à quel moment songeons-nous que le nuage qui nous est apparu n’est plus ? Sa singularité a beau être éphémère nous l’avons perçue ou inventée. Cette invention est-elle illégitime ?
De la naissance à la mort un être vivant pourra être désigné par le même nom propre, nom qui n’épuise en rien son mystère, il est l’unique, c’est tout.
Qu’est-ce qui est unique en lui ?
vic a écrit :Une relation n'a ni intérieur ni extérieur , il est vain de lui chercher un début ou une fin .
Le début et la fin ne sont ni des principes ni des causes, ils ne sont que des événements.
vic a écrit :alors que l'univers est un champs de relations . C'est pour cette raison qu'il est incohérent de lui envisager un début ou même une cause .
Parfois en philo on oppose parfois "
nécessaire" et "
contingent", le second terme désigne tout ce qui dépend d’une manière ou d’une autre d’une autre réalité. "
Nécessaire" ne dépend de rien d’autre que de lui-même.
Ce que vous suggérez est qu’à la manière d’un divin créateur, l’Univers est nécessaire. C’est un peu facile de reprendre des arguments théologiques, mais passons…
Sauf qu’on a déjà remarqué que le divin créateur risque bien d’être, lui aussi, soumis, notamment à la logique, on s’en sort en affirmant que la logique fait partie de sa nature…
Mais peut-on en dire autant de l’Univers ?
D'ailleurs, quelle est la nature de l'Univers ?
Et si l’Univers est soumis, à quoi est-il soumis ?
vic a écrit :Ces relations n'ont pas d'intérieur ni d'extérieur , ni début ni fin .
Voyez combien votre Univers ressemble à ce créateur divin.
vic a écrit : On pourrait dire qu’une relation est comme un fleuve : il n’a pas de véritable origine perceptible, car il naît de multiples sources, et sa fin est tout aussi insaisissable, se fondant dans un océan plus vaste ( interdépendance ) .
La multiplicité des sources ne fait qu’introduire du quantitatif. Je ne vois pas bien ce que ça change : 1 source, ou 2 sources, ou 1000, ou
א o (aleph zéro)
Regarder vers l’amont est, sans doute, laborieux mais c’est assez spontané.
«
Pourquoi ma relation amoureuse a mal tournée ? » me paraît être une question pertinente même si elle est inépuisable. L’inépuisable ne doit pas nous rebuter…
Notre conscience entretien des relations avec les relations qu’elle perçoit et, parmi elles, la relation de cause à effet joue un rôle considérable.
À quel titre lui imposerait-on des limites ?
Très cordialement
Votre sœur pauline