On appelle catholicisme (nom tiré de l'adjectif grec καθολικός katholikós) signifiant « général », « universel ») l'ensemble des dogmes, institutions et préceptes de l'Église catholique romaine, c'est-à-dire telle qu'elle se comprend depuis le concile de Trente.
Le mot catholicisme est apparu tardivement dans la langue française (1598) et n'est devenu courant qu'à partir de 1794 (on lui préférait auparavant le terme de chrétienté). Si l'on en croit les chiffres communiqués par Rome et publiés chaque année dans le Britannica Book of the Year, le nombre de catholiques dans le monde est stable, avec environ 1 milliard de baptisés dont plus de 600 millions pour le seul continent américain et 250 millions en Europe (ces données englobent les 10 à 12 millions de catholiques orientaux dits uniates).
Dénominations
Du fait du sens premier du mot catholique, l'ensemble des Églises chrétiennes peuvent se dire catholiques et le sont, reconnaissant l'universalité de l'Église de Jésus-Christ. Il semble que la première utilisation du terme dans le christianisme remonte à Ignace d'Antioche dans sa Lettre aux Smyrniotes (vers 112) : « Là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique. » Le concile de Constantinople I (381) emploie pous sa part la phrase « Nous croyons en une seule Église sainte, catholique et apostolique. »
Cependant, de schisme en schisme, les mots catholique et catholicisme deviendront dans l'usage l'apanage d'une seule religion, l'Église catholique, apostolique et romaine. On retiendra surtout le Grand Schisme de 1054, séparant l'Église romaine des Églises des 7 conciles (essentiellement les Églises orthodoxes russe et grecque), puis la Réforme, à partir de laquelle le mot catholique s'oppose systématiquement en Europe occidentale à protestant.
On notera qu'il existe aussi des Églises uniates. Il s'agit d'Églises de théologies orientales, devenues des Églises de rite oriental après reconquête par l'Église catholique romaine, qui reconnaissent aujourd'hui l'autorité et la primauté du pape.
De plus, certaines Églises postérieures au Grand Schisme de 1054 conservent le mot catholique dans leur dénomination. Elles récusent, cependant, l'autorité comme la primauté du pape de Rome :
l'Église vieille-catholique, regroupant environ un million de fidèles aux États-Unis, en Pologne, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, etc.
l'Église gallicane se réclamant de la tradition gallicane de l'Église de France et rejetant l'infaillibilité pontificale proclamée en 1870 lors du Concile Vatican I
la Fraternité Saint-Pie X issue du refus par Mgr Lefebvre de certaines réformes du concile Vatican II. Certains adeptes de ce mouvement se considèrent comme la seule Église catholique romaine malgré les sanctions prises par cette dernière à l'encontre de ses responsables après que Mgr. Lefebvre a ordonné des évêques sans l'approbation de Rome.
Le gouvernement de l'Église catholique apostolique et romaine
(L'organisation des autres Églises catholiques se trouve dans les articles à leur nom)
Dans l'Église catholique romaine, le pouvoir suprême appartient à la fois au pape et au concile œcuménique (assemblée de tous les évêques), ce dernier étant convoqué à la demande du pape, qui en assure la présidence de façon directe ou indirecte. Les conciles sont rares, convoqués à des moments exceptionnels. Pour le reste, on a affaire à une structure hiérarchique allant du pape aux évêques, au prêtres et au laïcs, l'essentiel du gouvernement de l'Église se trouvant au Vatican.
Voir article détaillé : Gouvernement de l'Église catholique romaine
Ecclésiologie
L'Église catholique romaine se vit comme la seule subsistance de l'Église primitive fondée par Jésus-Christ (Dominus Jesus) par succession apostolique continue du christianisme des premiers siècles.
Elle considère détenir, seule, la plénitude du dépôt de la foi dont la doctrine a été fixée lors des 7 premiers conciles œcuméniques.
Elle seule est, seule, pleinement médiatrice de salut et que tout territoire où elle est installée est entièrement son territoire canonique. Elle affirme avoir autorité sur toute autre Église chrétienne et revendique de celle(s)-ci qu'elles lui reconnaissent la primauté en dignité.
Ordination et sacerdoces
Le catholicisme distingue soigneusement parmi son peuple, les laïcs et le clergé. On distingue :
le clergé séculier (prêtres, évêques...)
Si l'évêque fait partie des décideurs de l'Église catholique romaine, le prêtre serait son prolétariat
le clergé régulier (moines, nonnes...).
Le célibat est exigé des prêtres (depuis 1079, dans les Églises catholiques romaines de rite latin).
Le rite catholique oriental autorise le mariage des prêtres. De même sont exemptés de célibats les prêtres anglicans de la haute Église qui ont rallié récemment l'Église romaine sur la question du sacerdoce féminin et les pasteurs protestants quand ils rallient l'Église romaine et sont admis au sacerdoce. Voir aussi Bernard d'Arbrissel.
Un prêtre ordonné peut être sanctionné de suspens a divinis, qui signifie qu'il ne peut plus ni célébrer ni enseigner pour des motifs variables. Voir Jean Kamp, Eugen Drewermann. C'est aussi le cas de Ludmila Javorova, femme ordonée prêtre dans l'Église catholique romaine, en Tchécoslovaquie, en 1970. Voir Presbyterium ordinis (
http://www.portstnicolas.net/cms.php?pageid=287), Décret promulgué le 7 décembre 1965.
Clergé séculier
Grossièrement, on peut représenter ainsi la hiérarchie des ministères catholiques :
le diaconat, dont le titulaire est le diacre (ordre mineur),
le presbytérat (synonyme sacerdoce) (ordre majeur) dont le titulaire est le prêtre,
l'épiscopat (ordre majeur) dont le titulaire est l'évêque,
le cardinalat (familièrement, « le chapeau » ou « la barrette ») dont le titulaire est le cardinal.
Aucun ministère n'est ouvert aux femmes.
Clergé régulier
Parcours clergé moines et moniales liste des ordres religieux catholiques prêtre presbyterat évêque cardinal
Spiritualité
Dogmes et doctrines
Le croyant catholique se définit par l'adhésion à un certains nombres de dogmes et doctrines dont l'articulation est juridiquement codifié parmi lesquels des dogmes spécifiquement romains promulgués depuis 1054, notament aux XIXe et XXe siècles :
Immaculée Conception, 1854
Infaillibilité pontificale, 1870
Assomption de la Vierge, 1950, concept connu également des églises orthodoxes sous le nom de Dormition sans bénéficier d'une définition dogmatique.
Parcours spécialisé : Dogmes et doctrines
Dogmes et Doctrines qui précise l'articulation des unes et des autres.
les dogmes catholiques qui liste les conciles ayant donné lieu à l'élaboration de ceux-ci. Une partie de ces dogmes, christologiques pour la plupart, sont partagés ou en débat dans les autres églises chrétiennes.
Les deux sources de la foi
Les Écritures
Le catholicisme se vit comme une religion révélée qui prend sa source dans l'Écriture Sainte, regroupée en première et seconde Alliance. La « première Alliance » est l'ensemble des textes religieux reconnus par le judaïsme avant le temps de Jésus-Christ.
Parcours spécialisé : Écritures
Canon (Bible)
Ancien Testament
Nouveau Testament
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La Tradition
Nombre de doctrines catholiques ne sont pas dans la Bible mais font partie du corpus doctrinal développé par la tradition au cours de l'histoire du christianisme. En effet, les deux sources de la foi dans le catholicisme sont :
la tradition,
les Écritures (issues de la première tradition).
Le concile Vatican II réaffirme que la Tradition explique les Écritures (Constitution dogmatique Dei Verbum)constituant une autre source de ses doctrines. Par Tradition de l'Église catholique romaine, il faut entendre tradition interprétative, c'est-à-dire le patrimoine commun aux catholiques constitué par le cumul des travaux des théologiens au cours des siècles :
les Pères et Docteurs de l'Église,
la liturgie
le Magistère de l'Église.
un exemple de doctrine issue de la tradition :
la doctrine de la Rédemption ou de l'expiation vicaire, fut formulée par Anselme de Canterbury : le sens de la venue du Christ est de racheter les péchés de l'humanité afin que chaque homme qui croit en lui soit sauvé et promis à la vie éternelle (après la mort). Le Christ mourra crucifié sur la croix, devenue le symbole le plus courant des chrétiens, et ressuscitera. Cette idée, est la croyance essentielle, qui apparaît dans les Évangiles et les Epitres de l'Apôtre Paul. Si le concept de Rédemption n'est pas un dogme (au sens du code de droit canonique), elle est bien un article de foi auquel il est nécessaire de croire pour être catholique.
Elle témoigne de l'élaboration constante des définitions de foi au travers des siècles.
Parcours spécialisé : la tradition La base de la théologie et de l'ecclésiologie catholiques trouvent leur origine dans :
Paul de Tarse,
Augustin d'Hippone,
Thomas d'Aquin, etc.
La théologie médiévale catholique est un filon de la philosophie médiévale.
Anselme de Canterbury
Abélard
Nicolas de Cues
Jehan Eckhart
Confessions de foi
Les confessions de foi sont la synthèse des enseignement de l'Église, ici Église catholique romaine. Du point de vue catholique, la doctrine est résumée dans ce que l'on appelle le « Credo », expression qui correspond en fait à deux textes différents :
le « Symbole des Apôtres », formule baptismale de certaines communautés que la tradition romaine généralise et date environ de l'an 170. Une pieuse légende le fait remonter à la première Pentecôte.
le « Symbole de Nicée-Constantinople » mis au point par les 4 premiers conciles après les grands débats trinitaires et christologiques des IIIe et IVe siècles : ce texte fixe les points sur lesquels il ne doit plus y avoir de débat.
Le second texte, celui de Constantinople tenu en 325 contient un article qui dit « Je crois en l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique ». La signification de catholique dans ce texte, fait l'objet de débats entre les chrétiens selon les Églises et les époques ; elle va de universelle à proprement romaine.
Les trois Mystères essentiels qui fondent la foi catholique et la résument sont :
la Trinité (un Dieu unique en trois personnes distinctes),
l'Incarnation (Jésus, vrai Dieu et vrai homme, né de Marie),
la Rédemption (Jésus nous sauve par sa mort sur la croix).
L'adhésion à ces textes comme à ces mytsères est une condition nécessaire et non suffisante pour se dire catholique : ne peut être catholique celui qui les conteste, n'est pas forcément catholique celui qui les admet. Cet enseignement est diffusé dans le Catéchisme de l'Église Catholique.
articles spécialisés :
confessions de foi
la suite des conciles est recensée dans Dogmes catholiques où catholique signifie universel
christologie
Sacrements
Les sept sacrements (ou « signes ») sont des rites particuliers où l'intervention directe de Dieu est reconnue par les croyants :
Le baptême (Le rite est dit ex opere operato, c'est-à-dire qu'il agit de lui-même en dépit de qui le confère. (voir Donatisme). Il est réputé faire le chrétien.
La confirmation.
La confession des péchés à un ministre susceptible de conférer « l'absolution » (plus récemment nommé « sacrement de réconciliation » avec la restauration d'une pratique ancienne : les cérémonies pénitentielles collectives)
L' eucharistie ou communion : manger le pain consacré (l'hostie) transubstancié en le corps de Jésus-Christ, et le vin consacré transubstancié en sang de Jésus-Christ.
Le mariage, sacrement indissoluble depuis le XIIIe siècle (Concile du Latran IV 1215). Auparavant, l'annulation était possible. Depuis, les divorcés qui se remarient sont considérés comme adultères s'ils ne vivent pas comme frère et sœur c'est-à-dire dans l'abstinence. Dans le cas contraire, ils subissent l'excommunication mineure.
L'ordination des prêtres.
L'extrême onction, appelée plus récemment le sacrement des malades.
Liturgies
Messe et heures
Le catholicisme distingue divers Offices cultuels. Les uns sont destinés aux croyants laïcs et les autres sont l'apanage quotidiens des moines et moniales auxquels les laïcs participent occasionnellement (retraites)
Le principal Office est la messe dominicale qui découle de l'obligation dominicale (Célébration obligatoire chaque dimanche, qui se manifeste par la participation à la messe).
Elle connaît divers rites latins, spécifiquement la messe selon le rite de Saint-Pie V ou messe en latin et depuis le concile Vatican II, la messe selon le rite de Paul VI ou messe en français. S'y ajoutent les messes de divers rites byzantins propres aux églises uniates mais aussi les liturgies de messe particulières aux congrégations religieuses et fonctions de leurs théologies et spiritualités.
Selon les époques, le fidèle est amené à communier (recevoir l'Eucharistie) plus ou moins fréquement. Le minimum est la communion pascale, annuelle au moment de la fête de Pâques qui célèbre la Résurrection.
Les autres offices, dits canoniaux (de chanoine) sont les heures ou heures canoniques. Il s'agit là des offices proprement monastiques, parmi lesquels :
le salut au Saint-Sacrement : adoration de l'hostie, pain consacré considéré comme corps du Christ (le « Saint-Sacrement »)
les vêpres (plus rarement fréquentées, de nos jours, en milieu laïc)
Parcours spécialisé liturgie vocabulaire catholique
Autres dévotions
la prière individuelle
vénération des images, partagée avec l'orthodoxie, depuis 786,
la prière collective
rogations : prière pour les récoltes partout où la ruralité est importante,
veillées (Pâques et Noël)
pélerinage sur certains lieux marqués par la présence de reliques en relation avec la béatification puis canonisation des saints aboutissant à la vénération de ceux-ci,
jubilé (voir indulgence et pélerinage)
indulgences (source de profit comptant parmi les origines de la Réforme)
Théologie morale
Voir article spécialisé Théologie morale (catholicisme)
Courants à l'intérieur de l'Église catholique romaine
Outre les diverses Églises se réclamant du catholicisme, le catholicisme romain abrite plusieurs courants :
des plus conservateurs :
Opus Dei, prélature personnelle et organisation politique
Légion du Christ
Fraternité Saint-Pierre, courant catholique intégraliste constitué par la branche ralliée du courant de Mgr Marcel Lefebvre (qui fit schisme à l'issue de Vatican II)
Charismatiques dont Focolari, et
Des mouvements réformateurs dont l'emblême, en Europe est NSAE, mouvement né dans les pays germanophones pour une application complète des décisions du concile Vatican II et l' Association Marcel Légaut, un courant libéral au sein du catholicisme.
Plus de détails dans Catholiques réformateurs
Situation du Catholicisme dans le monde
Politique
Du fait de l'ambition politique des papes et du caractère nobiliaire des dignités et grades ecclésiastiques, l'histoire de l'ECAR s'entremêle étroitement avec l'histoire de l'Occident, jusqu'au printemps des peuples.
Depuis Pastor Aeternus, 1870, l'ambition de primauté symbolique se substitue tant bien que mal à l'exercice temporel du pouvoir au gré des relations de l'ECAR avec les gouvernement des États comme avec les autres religions. Voir Lutte du Sacerdoce et de l'Empire.
À l'heure actuelle sa présence est plus remarquée dans les institutions politiques internationales, ONU, Europe que dans les institutions internationales du mouvement œcuménique tel le C.OE.E. De plus, Jean-Paul II a progressivement modifié l'organisation du Saint-siège pour créer des cellules d'action politique parallèlement aux organes religieux (voir les analyses du réseau voltaire (
http://www.reseauvoltaire.net/)). Toutefois, ce détournement de l'appareil religieux au profit d'une ambition politique a soulevé beaucoup de résistances au sein de l'Église romaine.
par pays
Catholicisme en France
Débats contemporains
Une procédure de non réception est en cours que peu de catholiques ont remarquée. On supprime, sans bruit et sans débat, le Filioque du symbole de Nicée-Constantinople.
Cette procédure est en cours depuis la publication de la déclaration Dominus Jesus, en 2000 dont il fut absent 4 jours durant dans la version française publiée sur le site du Vatican. Rétabli dans la version française, il est toujours absent des versions dans les autres langues européennes de la confession de foi qui ouvre le document. Les observateurs ont remarqué que dans les prières publiques, le pape Jean-Paul II l'omettait systématiquement.
Le Filioquisme, un ajout de Charlemagne, matérialise une série de ressentiments entre les christianismes orientaux et occidental, qui aboutit au Grand Schisme de 1054. L'actuelle procédure de non-réception est significative ses efforts de l'église romaine en directions des églises orthodoxes. C'est la première fois qu'elle consent un compromis doctrinal.
Parcours débats contemporains
crise moderniste
Concile Vatican II
catholicisme libéral
Catholiques réformateurs
Controverses autour du catholicisme
Relations du catholicisme avec les autres religions
relations de l'ECAR avec les autres Églises
Théologie catholique du XXe siècle
sectaire : lire Opus Dei (
http://www.monde-diplomatique.fr/1995/09/NORMAND/1758)
organisations
caritatives : Caritas, Ordre de Malte
presse : La Croix, l'Osservatore Romano, France Catholique (
http://www.france-catholique.fr/), Télérama
agence de presse : InfoCatho (
http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/p ... mique.html), Zénith (
http://www.zenit.org/french/)
éditions : Editions du Sarment, Mâme, Bayard Presse, Le Monde