Je ne l'ai pas affirmé, au contraire, j'ai dit ne pas le savoir et j'ai tenté d'évaluer les possiblités.Florent51 a écrit :Prouve moi "au même titre que les choses qui nous entourent".
Depuis le début tu ne fais que l'affirmer prouve-le moi.
Tu confonds être un "être" et "exister".
Je veux bien m'engager avec vous, puisqu'il le faut, sur ce terrain où je suis plus ou moins à l'aise (vous ne discutez pas avec Dieu, vous savez).
Les nombres pairs existent-ils? Oui, mais seulement dans les êtres concrets où ils se réalisent, et dans l'idée. Ainsi, deux lapins sont réellement deux, mais "deux" n'existe nulle part ailleurs que dans tout ensemble de deux choses concrètes, et dans l'intelligence de celui qui abstrait de tout ensemble de deux choses, l'idée universelle "deux".
L'ensemble des nombres pairs et ce genre d'abstraction mathématique n'existe que dans l'idée, c'est clair; jamais on ne pourra constater dans un être concret l'ensemble des nombres pairs. Le principe de causalité ici s'applique à l'idée en tant qu'idée.
Il en va de même de la nation et de l'Univers. La nation n'est pas un être concret, substantiel; elle n'existe que dans les hommes et les actes particuliers qu'ils posent en commun. De même, l'Univers n'est pas un être substantiel à part des choses qu'il contient; il n'est substantiellement rien d'autre que les choses qui le composent. L'ensemble des crayons sur mon bureau a un comportement différent de chaque crayon pris indivuellement; néanmoins, décrire le comportement de l'ensemble revient à décrire les comportements individuels et à en dégager les interactions, les constantes.
Pour moi, et dans mon argumentaire, un être, c'est tout simplement quelque chose qui est, qu'il s'agisse d'une personne, d'une idée, ou d'une chose.patlek a écrit :Lumen parle d' "etre", çà a une certaine charge: "etre" pas dans le sens verbe, mais dans le sens nom.
Ceci induit de maniére non dite a penser "l' etre", comme une sorte de "personnage", et a lui mettre toujours de façon non dite des attributs: "intelligence" "conscience"(?).
La matière en soi est pure puissance; elle n'existe actuellement que déterminée par une forme. Mais l'être n'est pas la puissance, qui n'est qu'une capacité à être; donc la matière n'est pas l'être.Crovax a écrit :1. Rien dans l'univers n'existe par soi => A démontrer, pourquoi la matière ne serait-elle pas l'être?
Les théories physiques actuelles rendent plus évidente l'erreur mécaniciste, celle de Démocrite, qui associe l'être avec la particule élémentaire de matière; les particules microscopiques sont des êtres biens fugitifs et tout évanescents. La confusion originelle est née d'une ignorance tant métaphysique que physique; d'une part avec Aristote et de l'autre avec les découvertes de la physique, cette erreur n'est plus excusable aujourd'hui. L'être est très clairement une notion plus générale que la matière. Il ne sert à rien de chercher des fondements à l'Univers dans ses extrêmes; il se dérobe alors à notre regard. Il ne reste qu'à envisager le problème de l'être comme tel.
Je vous conseille fortement de lire "La philosophie de Saint Thomas d'Aquin" de Sertillanges: c'est un exposé ni trop facile ni trop difficile, tout juste clair, complet et très bien écrit, sur les notions largement ignorées de nos jours sur lesquelles se bâtit la preuve de l'existence de Dieu.
Rien dans l'Univers n'existe par soi; je ne vois pas, dans l'immédiat, de preuve plus évidente que le devenir; ce qui maintenant existe n'existe plus demain, ce qui n'existait pas existe aujourd'hui: il y a donc manifestement autre chose que de l'être existant par soi, qui par nature est simple, unique et nécessaire; il y a diverses modalités, ou puissances, dans lesquelles l'être est reçu dans une certaine mesure et pour un certain temps. Or s'il n'existait uniquement que de telles choses, l'être serait reçu par tous, mais il n'y aurait pas de donneur premier; l'être des choses serait sans raison d'être, ce qui est absurde. Il faut poser, c'est évident, que l'Être qui n'est rien d'autre que son propre être existe pour le donner à tout ce qui le reçoit.