Bible des Témoin de Jéhovah, Traduction ou Interprétation?
Bible des Témoin de Jéhovah, Traduction ou Interprétation?
Ecrit le 24 nov.03, 05:47Bible et obscurantisme
1ère partie :Traduction ou Interprétation ?
Les Témoins de Jéhovah n'ont pas seulement une doctrine particulière, ensemble singulier de croyances et d'observances, ils ont aussi leur propre bible, une traduction dite “du monde nouveau”. Depuis 1974, en France, les Témoins de Jéhovah, ont pris l'habitude d'étudier les livres et périodiques de la Watch Tower avec pour support la bible... de la Watch Tower. Il s'agissait alors du seul Nouveau Testament intitulé “Écritures grecques chrétiennes, traduction du monde nouveau”. En 1987 apparut la bible complète, déjà très éloignée des bibles courantes, et en 1995 une profonde mouture la différencia définitivement des versions connues de tous. Les noms mêmes des livres hébraïques et des principaux personnages furent changés afin, soi-disant, de coller au texte originel. Pas tous cependant, et on se demande bien pourquoi. Sous un autre prétexte, la simplification du texte, beaucoup de versets ont d'un coup validé nombre de croyances jéhovistes.
Notons que cette nouvelle version est traduite d'après une précédente édition jéhoviste anglaise (révisée); il s'agit donc de la traduction d'une traduction. Même en “se référant constamment à l'hébreu, à l'araméen et au grec”, la révision-traduction à partir de l'anglais est l'aveu que les textes originaux ne sont plus qu'une simple référence. (Voir). Les différentes versions européennes de la bible jéhoviste ont ainsi toutes la même origine : la version anglaise. Avant que la W.T. ne fabrique sa propre version, les Témoins utilisaient diverses bibles : Louis Segond, Crampon, Darby, etc. Soudainement ces traductions furent abandonnées, désuètes ou trop compliquées. En tout cas, apparut à la W.T. le besoin d'une bible particulière, partisane et cependant extrêmement littérale, voire difficile à appréhender.
Pour être certain de lire la meilleure bible possible, il suffirait de consulter les textes originaux mais les choses ne sont malheureusement pas aussi simples. D'abord, parce que ces originaux ne sont pas disponibles au grand public (on travaille sur des copies), ensuite parce qu'ils n'ont pas été écrits en français. Ce qui nécessairement demande un traducteur expert dans les langues de la Bible.
Les livres de l'Ancien Testament (39) ont été écrits principalement en hébreu et un peu en araméen. Le Nouveau Testament a été rédigé en grec (27 livres) ; la Bible est donc une bibliothèque de 66 livres. L'alphabet hébreu ne comporte que vingt-deux lettres et aucune voyelle - Cliquez. Elles seront représentées plus tard par un système de points). L'araméen était une langue très usitée au temps de Jésus qui l'employait certainement, ayant remplacé l'hébreu parlé depuis des centaines d'années. Quant au grec, c'était la langue quotidienne employée dans une grande partie de l'empire romain.
Lorsque Christ envoya ses disciples prêcher par la terre habitée d'alors - on parlait le grec - c'était avec des lettres écrites par les premiers apôtres et ensuite recopiées. Beaucoup d'écrits circulèrent jusqu'au deuxième siècle où l'église n'admit que les quatre évangiles. Puis on rajouta les récits des autres apôtres pour finaliser le Nouveau Testament tel que nous le connaissons aujourd'hui. Sans vouloir faire l'historique de la Bible - beaucoup de livres l'ont très bien fait - précisons que la première traduction en grec des Écritures hébraïques fut entreprise entre 301 et 150 av J.-C. par les “Septante”. On pense généralement que les auteurs du Nouveau Testament citaient l'Ancien Testament d'après la traduction des Septante. Plus tard, au 4e siècle, une traduction latine fut entreprise par saint Jérôme, sur la demande du pape Damase. Au début très controversée, sa version (La Vulgate) devint par la suite la référence catholique et servit pour de nombreuses traductions. La version de l'abbé Crampon la supplanta vers la fin du 19e siècle tandis que la Bible de L. Segond devint la référence pour les protestants.
Citons l'Encyclopédie Hachette Multimédia : “Alors qu'on a recensé environ 15 000 variantes pour l'Ancien Testament, il en existe 50 000 pour le Nouveau. Deux raisons expliquent cette différence: la fidélité surprenante des scribes hébreux dans leur transmission du texte, et le nombre limité des manuscrits pour la Bible hébraïque. Jusqu'au XXe siècle, les manuscrits hébreux des Xe et XIe siècle apr. J.-C. étaient quasiment inexistants. Avant cette période, il n'existait aucun témoin. Par bonheur, les découvertes des manuscrits de la mer Morte ont permis à la critique de l'Ancien Testament de faire un saut de 1 000 ans. En effet, on a découvert des textes bibliques antérieurs à l'ère chrétienne. Le document le plus impressionnant est un rouleau complet d'Isaïe, daté du Ier siècle av. J.-C., qui comporte des différences avec nos manuscrits, mais rarement significatives. Tous les originaux de la Bible sont évidemment perdus et pendant des siècles le livre a été recopié manuellement (avec des risques inévitables d'erreurs).”
Le livre Une Bible et tant de versions de A. Kuen, aux éditions Emmaüs, nous éclaire quant à la possibilité de travestir le texte originel. L'auteur précise que dans l'Ancien Testament, les manuscrits datent au plus tôt du 9e siècle après J.-C., soit plus de mille ans après les originaux et constituent le “Texte massorétique”, base de toutes les traductions existantes de l'A.T. Celui-ci est rédigé sans espaces entre les mots et sans ponctuation. Ainsi, est-il possible de se tromper dans les espacements, de bonne foi ou à dessein. Comme A. Kuen l'indique, une simple virgule placée différemment peut changer tout le sens d'une phrase. Dirions-nous qu'elle peut asseoir une doctrine ? Prenons les paroles de Jésus adressées au malfaiteur cloué à ses cotés sur la croix (sans ponctuation) : “Je te le dis aujourd'hui tu seras avec moi au paradis.” En mettant une virgule après ‘dis’, le malfrat rejoindra Jésus au paradis un peu plus tard, le même jour. Mais en la plaçant après ‘aujourd'hui’, ce n'est qu'une promesse que Jésus fait ce jour-là. Ça change tout, en effet ! On a recensé environ 600 endroits où la place de la ponctuation peut affecter le sens du texte biblique. Également, suivant un exemple donné par l'auteur, un mot hébreu ne comportant que des consonnes aura, après adjonction de diverses voyelles, des sens différents voire opposés ou bien ouvrira la voie à de sérieuses discussions.
(De droite à gauche: Y.H.W.H) Le nom ‘Jéhovah’ illustre ce cas de figure. La prononciation francisée généralement acceptée du tétragramme YHWH est YaHWeH. La W.T. après avoir longtemps admis que ‘Yahweh’ (ou Yahvé) était plus juste opta pour ‘Jéhovah’ en prétextant que ce nom était plus familier. Sauf que pour en arriver là, il a fallu passer par le mot Yehowah (cliquez puis bas de page). Pourquoi ? On se souvient que les juifs n'employaient pas le nom de Dieu, ils utilisaient les vocables “Adonaï” signifiant Seigneur et “Élohim”, Dieu. Il restait à agencer les voyelles de ces deux mots avec le tétragramme pour justifier le nom unique de Dieu : Yehowah, le Seigneur Dieu, devenu Jéhovah. Notons d'autres combinaisons possibles : Yéhowih, YahoWeh, Yéhwah, certes moins agréables à l'oreille. Nous constatons que le tétragramme Y.H.W.H. ne peut aboutir directement à Jéhovah puisque dans l'alphabet hébreu qui comporte 22 consonnes, les sons J et V n'apparaissent pas. Puisque la W.T. fait référence au texte massorétique pour la traduction de l'Ancien Testament, rappelons que les Massorètes se limitèrent à écrire sous les consonnes du nom divin les voyelles des mots Adonaï et Élohim.
Voir. Le ï considéré en hébreu comme une consonne ne fut pas retenu. En adoptant cette présentation, ils respectaient le texte originel et suivaient le principe de n'apporter aucune modification. C'est d'ailleurs ainsi que la Bible de Chouraqui, dans le même respect scrupuleux du texte primitif, rend le tétragramme ; en lieu et place des points entre les consonnes, il place le mot Adonaï.
Prétendre que les peuples anciens ou les apôtres connaissaient le nom ‘Jéhovah’ est absurde ! Comme l'explique Albert Soued dans Les Symboles dans la Bible, la vocalisation du nom divin (qu'on ne peut prononcer) s'est évanouie dans la nuit des temps. L'interprétation du tétragramme en ‘Jéhovah’ fut établie pour la première fois en 1270 par le moine espagnol Martini. En adoptant ‘Jéhovah’ plutôt qu'un autre nom, l'Organisation jéhoviste s'est, en réalité, approprié Dieu. Ceci est confirmé dans ses publications lorsqu'elle déclare que ceux qui n'utilisent pas le nom ‘Jéhovah’ outragent Dieu. En outre, pourrait-on se réclamer de Jéhovah sans être pris pour un Témoin ? La confiscation de Dieu par une organisation, considérée par beaucoup comme une secte, est ainsi démontrée.
Quant à l'introduction du nom ‘Jéhovah’ dans le Nouveau Testament, rappelons que les premiers chrétiens entendaient la bonne nouvelle en grec, par conséquent lorsqu'on parlait du Seigneur, le mot employé était Kyrios (Seigneur). D'ailleurs, les manuscrits du Nouveau Testament sont rédigés en grec. Le plus ancien fragment connu est un extrait de l'évangile de Jean. Il est écrit en grec sur du papyrus. Le plus lointain manuscrit complet du Nouveau Testament remonte au 4e siècle. C'est le Codex Sinaïticus, écrit en grec sur parchemin. On ne peut tout de même pas accuser les rédacteurs du N.T. d'avoir commis un sacrilège en employant les mots Kyrios ou Théos. Ce ne sont pas quelques documents archéologiques - cités dans l'appendice de la bible jéhoviste - qui changeront ce fait. Comme la W.T. le souligne, ils ne sont que la trace de traductions du texte original ou de versions grecques anciennes des Écritures Hébraïques. Remplacer un terme grec par un nom (propre) tiré de l'hébreu relève donc d'une volonté flagrante de certifier son appartenance divine. Il suffit pour s'en convaincre d'entrer dans une grande librairie, d'ouvrir le Nouveau Testament des principales Bibles pour constater l'absence du nom ‘Jéhovah’.
Cette volonté délibérée de remplacer le mot grec Kyrios par Jéhovah fait naître quelques contradictions. La Sainte Bible nouvelle version révisée L. Segond rend le texte de I Pierre 3, 15 ainsi : “Sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur. ” Ici, Kyrios est traduit logiquement par Seigneur. La bible jéhoviste en donne exactement la même version. Ayant remplacé ailleurs ce terme par Jéhovah, pourquoi ne l'a-t-elle pas fait ici ? Serait-ce parce que Jésus ne doit pas être Dieu le Tout Puissant, ce qui bousculerait sa doctrine sur la Trinité ? En outre, la Bible L. Segond renvoie ce verset à celui de Ésaïe (A.T.) 8, 12,13 où les mêmes paroles se référent à l'Éternel. Ainsi, la W.T. se trouve en porte-à-faux lorsqu'elle déclare dans l'appendice de sa bible qu'elle a opté pour la traduction de Kyrios (seigneur) ou Théos (Dieu) en fonction de citations grecques des Écritures hébraïques, l'A.T.
Un autre exemple : le texte de Romains 10, 13. La Bible Segond (respectant le grec Kyrios) rend ainsi ce verset : “Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.” La bible des T. de Jéhovah le traduit ainsi : “Car tout homme qui invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé.” Chacun jugera s'il ne s'agit pas ici d'une volonté délibérée de travestir le texte originel pour l'adapter à une doctrine particulière : le rejet de la divinité du Christ ; Christ ne peut être l'égal de Jéhovah. D'autant que pour un verset similaire, le 9, un peu plus haut, la W.T. renvoie à une note de bas de page où nous lisons : “ Grec: Kyrios; le Seigneur et non pas Jéhovah.” Note
(voir l'ensemble du texte de Romains,
Bible Segond et Bible de Jérusalem
L'origine de la bible jéhoviste reste étrangement inconnue. Une sorte de signature, en gras et italique, indique : ‘New world bible translation committee’. Ce qui se traduit par : ‘Le comité de traduction de la bible du monde nouveau’. On aura compris aisément que ce comité était composé de membres jéhovistes “oints”. Ainsi formulée la bible jéhoviste se présente incognito sans identification à l'Organisation des Témoins de Jéhovah, sauf à la Watch Tower, mais encore faut-il être averti ! Avance t-elle masquée pour pénétrer chez des personnes par ailleurs opposées aux Témoins ? Alors qu'il est d'usage que les traducteurs se fassent connaître, c'est le cas par exemple de la bible de Jérusalem, de la ‘Nouvelle Traduction’ aux éditions Bayard, parue en septembre 2001, ou encore de la bible Segond (cliquez), là c'est l'anonymat garanti. On pourrait toujours le mettre sur le compte de la modestie des réviseurs jéhovistes mais la ficelle serait un peu grosse car le Collège Central ne nous a guère habitués à l'humilité : la lumière lui vient d'en haut, toutes les religions sont mauvaises, la Vérité appartient aux Témoins, etc.
Il faudrait également considérer l'intérêt financier qui ne serait pas étranger à la parution de cette nouvelle version. Rien qu'en France, en 1995, on comptait environ 130 000 Témoins. Comme ils utilisent obligatoirement la bible jéhoviste, le succès littéraire était assuré. Chacun notera qu'à cette date, le tirage total de toutes les éditions de la Traduction du monde nouveau s'élevait déjà à plus de 76 millions d'exemplaires - première édition en 1950. Or ce chiffre ne correspond pas à un succès de librairie, la version jéhoviste n'a pas été mise en concurrence dans le commerce. Ce tirage correspond pour la plus grande part à l'acquisition faite par chaque Témoin de sa version, et des bibles laissées aux étudiants. C'est une méthode de diffusion particulière qui ne garantit absolument pas l'unanimité dans le monde des traductions de la Bible. Loin s'en faut !
1ère partie :Traduction ou Interprétation ?
Les Témoins de Jéhovah n'ont pas seulement une doctrine particulière, ensemble singulier de croyances et d'observances, ils ont aussi leur propre bible, une traduction dite “du monde nouveau”. Depuis 1974, en France, les Témoins de Jéhovah, ont pris l'habitude d'étudier les livres et périodiques de la Watch Tower avec pour support la bible... de la Watch Tower. Il s'agissait alors du seul Nouveau Testament intitulé “Écritures grecques chrétiennes, traduction du monde nouveau”. En 1987 apparut la bible complète, déjà très éloignée des bibles courantes, et en 1995 une profonde mouture la différencia définitivement des versions connues de tous. Les noms mêmes des livres hébraïques et des principaux personnages furent changés afin, soi-disant, de coller au texte originel. Pas tous cependant, et on se demande bien pourquoi. Sous un autre prétexte, la simplification du texte, beaucoup de versets ont d'un coup validé nombre de croyances jéhovistes.
Notons que cette nouvelle version est traduite d'après une précédente édition jéhoviste anglaise (révisée); il s'agit donc de la traduction d'une traduction. Même en “se référant constamment à l'hébreu, à l'araméen et au grec”, la révision-traduction à partir de l'anglais est l'aveu que les textes originaux ne sont plus qu'une simple référence. (Voir). Les différentes versions européennes de la bible jéhoviste ont ainsi toutes la même origine : la version anglaise. Avant que la W.T. ne fabrique sa propre version, les Témoins utilisaient diverses bibles : Louis Segond, Crampon, Darby, etc. Soudainement ces traductions furent abandonnées, désuètes ou trop compliquées. En tout cas, apparut à la W.T. le besoin d'une bible particulière, partisane et cependant extrêmement littérale, voire difficile à appréhender.
Pour être certain de lire la meilleure bible possible, il suffirait de consulter les textes originaux mais les choses ne sont malheureusement pas aussi simples. D'abord, parce que ces originaux ne sont pas disponibles au grand public (on travaille sur des copies), ensuite parce qu'ils n'ont pas été écrits en français. Ce qui nécessairement demande un traducteur expert dans les langues de la Bible.
Les livres de l'Ancien Testament (39) ont été écrits principalement en hébreu et un peu en araméen. Le Nouveau Testament a été rédigé en grec (27 livres) ; la Bible est donc une bibliothèque de 66 livres. L'alphabet hébreu ne comporte que vingt-deux lettres et aucune voyelle - Cliquez. Elles seront représentées plus tard par un système de points). L'araméen était une langue très usitée au temps de Jésus qui l'employait certainement, ayant remplacé l'hébreu parlé depuis des centaines d'années. Quant au grec, c'était la langue quotidienne employée dans une grande partie de l'empire romain.
Lorsque Christ envoya ses disciples prêcher par la terre habitée d'alors - on parlait le grec - c'était avec des lettres écrites par les premiers apôtres et ensuite recopiées. Beaucoup d'écrits circulèrent jusqu'au deuxième siècle où l'église n'admit que les quatre évangiles. Puis on rajouta les récits des autres apôtres pour finaliser le Nouveau Testament tel que nous le connaissons aujourd'hui. Sans vouloir faire l'historique de la Bible - beaucoup de livres l'ont très bien fait - précisons que la première traduction en grec des Écritures hébraïques fut entreprise entre 301 et 150 av J.-C. par les “Septante”. On pense généralement que les auteurs du Nouveau Testament citaient l'Ancien Testament d'après la traduction des Septante. Plus tard, au 4e siècle, une traduction latine fut entreprise par saint Jérôme, sur la demande du pape Damase. Au début très controversée, sa version (La Vulgate) devint par la suite la référence catholique et servit pour de nombreuses traductions. La version de l'abbé Crampon la supplanta vers la fin du 19e siècle tandis que la Bible de L. Segond devint la référence pour les protestants.
Citons l'Encyclopédie Hachette Multimédia : “Alors qu'on a recensé environ 15 000 variantes pour l'Ancien Testament, il en existe 50 000 pour le Nouveau. Deux raisons expliquent cette différence: la fidélité surprenante des scribes hébreux dans leur transmission du texte, et le nombre limité des manuscrits pour la Bible hébraïque. Jusqu'au XXe siècle, les manuscrits hébreux des Xe et XIe siècle apr. J.-C. étaient quasiment inexistants. Avant cette période, il n'existait aucun témoin. Par bonheur, les découvertes des manuscrits de la mer Morte ont permis à la critique de l'Ancien Testament de faire un saut de 1 000 ans. En effet, on a découvert des textes bibliques antérieurs à l'ère chrétienne. Le document le plus impressionnant est un rouleau complet d'Isaïe, daté du Ier siècle av. J.-C., qui comporte des différences avec nos manuscrits, mais rarement significatives. Tous les originaux de la Bible sont évidemment perdus et pendant des siècles le livre a été recopié manuellement (avec des risques inévitables d'erreurs).”
Le livre Une Bible et tant de versions de A. Kuen, aux éditions Emmaüs, nous éclaire quant à la possibilité de travestir le texte originel. L'auteur précise que dans l'Ancien Testament, les manuscrits datent au plus tôt du 9e siècle après J.-C., soit plus de mille ans après les originaux et constituent le “Texte massorétique”, base de toutes les traductions existantes de l'A.T. Celui-ci est rédigé sans espaces entre les mots et sans ponctuation. Ainsi, est-il possible de se tromper dans les espacements, de bonne foi ou à dessein. Comme A. Kuen l'indique, une simple virgule placée différemment peut changer tout le sens d'une phrase. Dirions-nous qu'elle peut asseoir une doctrine ? Prenons les paroles de Jésus adressées au malfaiteur cloué à ses cotés sur la croix (sans ponctuation) : “Je te le dis aujourd'hui tu seras avec moi au paradis.” En mettant une virgule après ‘dis’, le malfrat rejoindra Jésus au paradis un peu plus tard, le même jour. Mais en la plaçant après ‘aujourd'hui’, ce n'est qu'une promesse que Jésus fait ce jour-là. Ça change tout, en effet ! On a recensé environ 600 endroits où la place de la ponctuation peut affecter le sens du texte biblique. Également, suivant un exemple donné par l'auteur, un mot hébreu ne comportant que des consonnes aura, après adjonction de diverses voyelles, des sens différents voire opposés ou bien ouvrira la voie à de sérieuses discussions.
(De droite à gauche: Y.H.W.H) Le nom ‘Jéhovah’ illustre ce cas de figure. La prononciation francisée généralement acceptée du tétragramme YHWH est YaHWeH. La W.T. après avoir longtemps admis que ‘Yahweh’ (ou Yahvé) était plus juste opta pour ‘Jéhovah’ en prétextant que ce nom était plus familier. Sauf que pour en arriver là, il a fallu passer par le mot Yehowah (cliquez puis bas de page). Pourquoi ? On se souvient que les juifs n'employaient pas le nom de Dieu, ils utilisaient les vocables “Adonaï” signifiant Seigneur et “Élohim”, Dieu. Il restait à agencer les voyelles de ces deux mots avec le tétragramme pour justifier le nom unique de Dieu : Yehowah, le Seigneur Dieu, devenu Jéhovah. Notons d'autres combinaisons possibles : Yéhowih, YahoWeh, Yéhwah, certes moins agréables à l'oreille. Nous constatons que le tétragramme Y.H.W.H. ne peut aboutir directement à Jéhovah puisque dans l'alphabet hébreu qui comporte 22 consonnes, les sons J et V n'apparaissent pas. Puisque la W.T. fait référence au texte massorétique pour la traduction de l'Ancien Testament, rappelons que les Massorètes se limitèrent à écrire sous les consonnes du nom divin les voyelles des mots Adonaï et Élohim.
Voir. Le ï considéré en hébreu comme une consonne ne fut pas retenu. En adoptant cette présentation, ils respectaient le texte originel et suivaient le principe de n'apporter aucune modification. C'est d'ailleurs ainsi que la Bible de Chouraqui, dans le même respect scrupuleux du texte primitif, rend le tétragramme ; en lieu et place des points entre les consonnes, il place le mot Adonaï.
Prétendre que les peuples anciens ou les apôtres connaissaient le nom ‘Jéhovah’ est absurde ! Comme l'explique Albert Soued dans Les Symboles dans la Bible, la vocalisation du nom divin (qu'on ne peut prononcer) s'est évanouie dans la nuit des temps. L'interprétation du tétragramme en ‘Jéhovah’ fut établie pour la première fois en 1270 par le moine espagnol Martini. En adoptant ‘Jéhovah’ plutôt qu'un autre nom, l'Organisation jéhoviste s'est, en réalité, approprié Dieu. Ceci est confirmé dans ses publications lorsqu'elle déclare que ceux qui n'utilisent pas le nom ‘Jéhovah’ outragent Dieu. En outre, pourrait-on se réclamer de Jéhovah sans être pris pour un Témoin ? La confiscation de Dieu par une organisation, considérée par beaucoup comme une secte, est ainsi démontrée.
Quant à l'introduction du nom ‘Jéhovah’ dans le Nouveau Testament, rappelons que les premiers chrétiens entendaient la bonne nouvelle en grec, par conséquent lorsqu'on parlait du Seigneur, le mot employé était Kyrios (Seigneur). D'ailleurs, les manuscrits du Nouveau Testament sont rédigés en grec. Le plus ancien fragment connu est un extrait de l'évangile de Jean. Il est écrit en grec sur du papyrus. Le plus lointain manuscrit complet du Nouveau Testament remonte au 4e siècle. C'est le Codex Sinaïticus, écrit en grec sur parchemin. On ne peut tout de même pas accuser les rédacteurs du N.T. d'avoir commis un sacrilège en employant les mots Kyrios ou Théos. Ce ne sont pas quelques documents archéologiques - cités dans l'appendice de la bible jéhoviste - qui changeront ce fait. Comme la W.T. le souligne, ils ne sont que la trace de traductions du texte original ou de versions grecques anciennes des Écritures Hébraïques. Remplacer un terme grec par un nom (propre) tiré de l'hébreu relève donc d'une volonté flagrante de certifier son appartenance divine. Il suffit pour s'en convaincre d'entrer dans une grande librairie, d'ouvrir le Nouveau Testament des principales Bibles pour constater l'absence du nom ‘Jéhovah’.
Cette volonté délibérée de remplacer le mot grec Kyrios par Jéhovah fait naître quelques contradictions. La Sainte Bible nouvelle version révisée L. Segond rend le texte de I Pierre 3, 15 ainsi : “Sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur. ” Ici, Kyrios est traduit logiquement par Seigneur. La bible jéhoviste en donne exactement la même version. Ayant remplacé ailleurs ce terme par Jéhovah, pourquoi ne l'a-t-elle pas fait ici ? Serait-ce parce que Jésus ne doit pas être Dieu le Tout Puissant, ce qui bousculerait sa doctrine sur la Trinité ? En outre, la Bible L. Segond renvoie ce verset à celui de Ésaïe (A.T.) 8, 12,13 où les mêmes paroles se référent à l'Éternel. Ainsi, la W.T. se trouve en porte-à-faux lorsqu'elle déclare dans l'appendice de sa bible qu'elle a opté pour la traduction de Kyrios (seigneur) ou Théos (Dieu) en fonction de citations grecques des Écritures hébraïques, l'A.T.
Un autre exemple : le texte de Romains 10, 13. La Bible Segond (respectant le grec Kyrios) rend ainsi ce verset : “Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.” La bible des T. de Jéhovah le traduit ainsi : “Car tout homme qui invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé.” Chacun jugera s'il ne s'agit pas ici d'une volonté délibérée de travestir le texte originel pour l'adapter à une doctrine particulière : le rejet de la divinité du Christ ; Christ ne peut être l'égal de Jéhovah. D'autant que pour un verset similaire, le 9, un peu plus haut, la W.T. renvoie à une note de bas de page où nous lisons : “ Grec: Kyrios; le Seigneur et non pas Jéhovah.” Note
(voir l'ensemble du texte de Romains,
Bible Segond et Bible de Jérusalem
L'origine de la bible jéhoviste reste étrangement inconnue. Une sorte de signature, en gras et italique, indique : ‘New world bible translation committee’. Ce qui se traduit par : ‘Le comité de traduction de la bible du monde nouveau’. On aura compris aisément que ce comité était composé de membres jéhovistes “oints”. Ainsi formulée la bible jéhoviste se présente incognito sans identification à l'Organisation des Témoins de Jéhovah, sauf à la Watch Tower, mais encore faut-il être averti ! Avance t-elle masquée pour pénétrer chez des personnes par ailleurs opposées aux Témoins ? Alors qu'il est d'usage que les traducteurs se fassent connaître, c'est le cas par exemple de la bible de Jérusalem, de la ‘Nouvelle Traduction’ aux éditions Bayard, parue en septembre 2001, ou encore de la bible Segond (cliquez), là c'est l'anonymat garanti. On pourrait toujours le mettre sur le compte de la modestie des réviseurs jéhovistes mais la ficelle serait un peu grosse car le Collège Central ne nous a guère habitués à l'humilité : la lumière lui vient d'en haut, toutes les religions sont mauvaises, la Vérité appartient aux Témoins, etc.
Il faudrait également considérer l'intérêt financier qui ne serait pas étranger à la parution de cette nouvelle version. Rien qu'en France, en 1995, on comptait environ 130 000 Témoins. Comme ils utilisent obligatoirement la bible jéhoviste, le succès littéraire était assuré. Chacun notera qu'à cette date, le tirage total de toutes les éditions de la Traduction du monde nouveau s'élevait déjà à plus de 76 millions d'exemplaires - première édition en 1950. Or ce chiffre ne correspond pas à un succès de librairie, la version jéhoviste n'a pas été mise en concurrence dans le commerce. Ce tirage correspond pour la plus grande part à l'acquisition faite par chaque Témoin de sa version, et des bibles laissées aux étudiants. C'est une méthode de diffusion particulière qui ne garantit absolument pas l'unanimité dans le monde des traductions de la Bible. Loin s'en faut !
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Ecrit le 08 déc.03, 22:20
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Se messages a été déplacer du forum (Enseignement des Témoin de Jéhovah) pour le forum (Les Traductions) la raison est quel parle de traduction biblique et que le forum qui traite la question est le forum (Les Traductions) de plus ce message étais posté en réponse sous un différent sujet de conversation.
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Ecrit le 13 déc.03, 04:12
Pour un examen de cette question, consulter le site La Traduction du monde nouveau: Une falsification?
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Re: Bible des Témoin de Jéhovah, Traduction ou Interprétat
Ecrit le 07 oct.07, 04:42Qu'est-ce qui se dit comme sottises sur la TMN ! On voit à quel point elle dérange et que rien n'arrête ses détracteurs, qui malgré le fait qu'ils en ignorent tout ou presque ! Les ...........devraient s'abstenir de faire la leçon, ça leur éviterait au moins le .........!francis a écrit :Les Témoins de Jéhovah n'ont pas seulement une doctrine particulière, ensemble singulier de croyances et d'observances, ils ont aussi leur propre bible, une traduction dite “du monde nouveau”. Depuis 1974, en France, les Témoins de Jéhovah, ont pris l'habitude d'étudier les livres et périodiques de la Watch Tower avec pour support la bible... de la Watch Tower. Il s'agissait alors du seul Nouveau Testament intitulé “Écritures grecques chrétiennes, traduction du monde nouveau”. En 1987 apparut la bible complète
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Ecrit le 08 oct.07, 04:08
Fais attention quand meme Maurice le laïc a ne point trop forcez la main du bannissement .Je commence en a avoir mon voyage de faire de petits =............................dans tes messages ! Et lorsque tu agis ainsi quelques-uns parfois ,y sont conduis a répondre de la meme façon !
Merci
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Ecrit le 08 oct.07, 11:07
Bien, alors je vais te prouver le contraire ! Mais je suis quand-même surpris que tu ne te sois pas rendu compte toi-même du bien fondé de ma critique ! Lorsque tu lis : "Depuis 1974, en France, les Témoins de Jéhovah, ont pris l'habitude d'étudier les livres et périodiques de la Watch Tower avec pour support la bible... de la Watch Tower. Il s'agissait alors du seul Nouveau Testament intitulé “Écritures grecques chrétiennes, traduction du monde nouveau”. En 1987 apparut la bible complète", tu ne vois rien d'anormal ?Jonathan L a écrit :Tu critique les personne et non ce qu'elles disent.
Kes mêmes raisons pourquoi tu a été banni de mon forum. Car tes critique tourne facilement a l'insulte.
- Jonathan L
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Ecrit le 08 oct.07, 20:51
Non je vois rien de mal pour deux raisons.
je ne peut absolument pas savoir si oui ou non cette affirmation est vrai ou fausse. Tous ce que je sais, c'est que la TMN en francais est sorti longtemps aprrès la TMN en anglais. Quel année je ne le sait pas. Et la bible non complète ca me rapelle vaguement quelque chose cette histoire la.
je ne peut absolument pas savoir si oui ou non cette affirmation est vrai ou fausse. Tous ce que je sais, c'est que la TMN en francais est sorti longtemps aprrès la TMN en anglais. Quel année je ne le sait pas. Et la bible non complète ca me rapelle vaguement quelque chose cette histoire la.
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Ecrit le 08 oct.07, 21:57
a bon je croyais que seul les tj pratiqaient le bannisement !Jonathan L a écrit :Tu critique les personne et non ce qu'elles disent.
Kes mêmes raisons pourquoi tu a été banni de mon forum. Car tes critique tourne facilement a l'insulte.
(Isaïe 30:15) Votre force résidera en ceci : dans le fait de rester calmes et [aussi] dans la confiance . AM - JW - Les Témoins de Jéhovah
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Ecrit le 09 oct.07, 00:07
Mais pourtant tu nous as bien dit que tu avais remarqué que dans la TMN proskunéo était traduit adorer dans l'édition française de 1963 ! N'est-ce pas ? Donc tu connais cette édition en français de la TMN ! Oui ou non ?Jonathan L a écrit :Non je vois rien de mal pour deux raisons.
je ne peut absolument pas savoir si oui ou non cette affirmation est vrai ou fausse. Tous ce que je sais, c'est que la TMN en francais est sorti longtemps aprrès la TMN en anglais. Quel année je ne le sait pas. Et la bible non complète ca me rapelle vaguement quelque chose cette histoire la.
- Jonathan L
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Ecrit le 09 oct.07, 00:23
ET alors?
"Depuis 1974, en France, les Témoins de Jéhovah, ont pris l'habitude d'étudier les livres et périodiques de la Watch Tower avec pour support la bible... de la Watch Tower. Il s'agissait alors du seul Nouveau Testament intitulé “Écritures grecques chrétiennes, traduction du monde nouveau”. En 1987 apparut la bible complète"
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