Incréation du Coran

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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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seyfedine

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Incréation du Coran

Ecrit le 31 juil.04, 11:17

Message par seyfedine »

Bism Ileh Al Rahman Al Rahim wa Udubillah min Al Shaytan Al Rajim,

Par le très excellent Mouhammad Patel

Question (posée par un non musulman): J'ai entendu dire que les musulmans sunnites décrivent le Coran comme étant la Parole de Dieu Incréée. Pourrai-je avoir quelques détails à ce sujet, ainsi que les arguments qui s'y rapportent ? Par ailleurs, cette doctrine sunnite, si c'en est réellement une, ne se pose-t-elle pas en contradiction avec le principe fondamental de l'Unicité d'Allah?

Eléments de réponse: L'orthodoxie musulmane considère en effet depuis toujours que le Coran, en tant que Révélation émanant de Allah, est la Parole d'Allah, et à ce titre, ne peut en aucun cas être défini comme ayant été "créé". Cette doctrine se différencie fondamentalement de celle adoptée par différentes sectes déviantes qui, durant les premiers siècles de l'Islam, prétendaient que le Coran ne représentait pas la parole d'Allah. Selon eux donc, le Texte Révélé était "Makhloûq" (créé).

La Parole étant un des Attributs de perfection de Allah, on ne peut la concevoir séparément de l'Être Suprême, à l'instar de n'importe quel autre Attribut Divin, comme l'Omniscience, l'Omnipotence etc… Donc, dans le fait de considérer le Coran comme incréé, il n'y a aucune forme d'associationnisme avec Allah - je tiens à préciser cependant qu'on est en train de parler là du Coran en tant que Parole et Attribut d'Allah, et non pas de sa forme manuscrite ou lue. Il y a donc une différence fondamentale entre cette doctrine et le dogme chrétien qui dit par exemple que "Jésus est la Parole de Dieu faite chair". En effet, pour nous autres musulmans, il n'est pas question de concevoir un Attribut d'Allah, en l'occurrence Sa Parole, comme une entité indépendante d'Allah Lui-Même. Il est évident qu'à partir du moment où reconnaît une existence propre à un Attribut Divin, on tombe dans une forme de dualisme.
Pour ce qui est de la base coranique de cette croyance, elle est clairement évoquée dans le récit suivant:

On demanda une fois à l'Imâm Ahmad Ibné Hambal r.a. (fondateur de l'une des quatre école juridiques les plus connus en Islam) son opinion au sujet de celui qui disait que le Qour'aane était créé. Il répondit: "C'est un Kâfir !" On lui demanda: "Pour quelle raison le déclarez-vous "Kâfir" ?" Il dit: "A cause de versets venant de la part d'Allah. (Allah dit dans le Qour'aane:) "Et si tu suis leurs passions après ce que tu as reçu comme savoir" (Sourate 13 / Verset 37). (Note: Le terme "savoir" dans ce verset désigne le Qour'aane) (L'Imâm Ahmad r.a. continue: ) Le Qour'aane faisant partie du Savoir d'Allah, celui qui le considère comme étant créé devient donc Kâfir." (Réf: "Tafsir Mounir" - Volume 1 / Page 298)

Voici quelques brefs éléments de réponse que je peux vous fournir par rapport à cette question relativement complexe. Si vous désirez étudier celle-ci plus en profondeur, je peux vous recommander les deux références suivantes en arabe:

"Tafsir Roûh oul Maâniy" de Allâmah Âloûsi Baghdâdi r.a. : Volume 1 / Pages 10 à 20.

"Charh Aqidat-out-Tahâwi" de Ibnoul 'Iizz ah Hanafi r.a.: Pages 178 et suivantes.

Un autre Savant renommé de l'Islam démontre aux ignorants et aux Apostats que l'Islam se base sur le Coran en premier lieu, et le Saint Coran ne se discute point car il est écrit :

Et il y a des gens qui discutent au sujet d'Allah sans nulle science, et qui suivent tout démon insoumis.
Il a été prescrit à l'égard de ce dernier qu'il égarera quiconque le prendra pour maître et qu'il le guidera vers le châtiment de du feu ardent

Or, il y a des gens qui discutent au sujet d'Allah sans aucune science, ni guide, ni Livre pour les éclairer,

affichant une attitude orgueilleuse pour égarer les gens du sentier d'Allah. A lui l'ignominie ici-bas; et Nous Lui ferons goûter le Jour de la Résurrection, le châtiment de la fournaise.


Aux mécréants discutant avec ignorance de l'Islam :

Voici deux clans adverses qui disputaient au sujet de leur Seigneur. A ceux qui ne croient pas, on taillera des vêtements de feu, tandis que sur leurs têtes on versera de l'eau bouillante.

qui fera fondre ce qui est dans leurs ventres de même que leurs peaux.

Et il y aura pour eux des maillets de fer.

Toutes les fois qu'ils voudront en sortir (pour échapper) à la détresse, on les y remettra et (on leur dira): ‹Goûtez au châtiment de la Fournaise›.


Aux Soumis :

Certes Allah introduit ceux qui croient et font de bonnes oeuvres aux Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux. Là, ils seront parés de bracelets d'or, et aussi de perles; et leurs vêtements y seront de soie.

Je recommande à l'Aposte de lire cela avant de s'aviser à proférer des paroles ignorantes :

Et récite ce qui t'a été révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles. Et tu ne trouvera, en dehors de Lui, aucun refuge

Quant à la Sun'na, elle nous enseigne la sagesse :

Quiconque interprète le Coran selon son plaisir trouvera refuge dans la fournaise.

Quiconque interprète le Coran sans connaissances trouvera refuge dans la fournaise .

Qui interprète le Coran à sa guise commet un péché même si son interprétation est correcte


Cela interdit à tout Mécréant et à tout Incrédule de donner lecture de l'islam car ils n'y enrtendent rien mais affirment des choses stupides et illicites.


Wa Allâhou A'lam ! Wa la hawla wa la qouwata ila Bi-lLah

Seyfedine

Michel-Ange

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Ecrit le 31 juil.04, 11:39

Message par Michel-Ange »

Si la Bibles est de Dieu ( C,es ce que je crois) et que le Coran est de Dieu . Alors c'est évident que Dieu nous ment

Mickael Keul

Mickael Keul

Ecrit le 31 juil.04, 12:20

Message par Mickael Keul »

il n'y a pas un, mais des coran et ce n'est que la translation des paroles d'un homme, qui plus est , transcrites bien apres sa mort - on ne pourrait dire que quelque chose soit incréé que s'il apparait sans intervention humaine !!

Dieu n'a pas tenu sa promesse de préserver le Coran pendant 14 siècles : nous avons pu découvrir en 1972 le plus vieux texte coranique du monde à Sa'ana (Yémen) et ainsi prouver que le texte que les mahométans possédent de nos jours est falsifié. L'exemplaire de Samarcande, un des plus anciens, est également différent de la version actuelle.

Il faut dire que le Coran écrit n'est pas l'oeuvre de Mahomet ; il a été compilé après sa mort selon le gré de divers personnages. En conséquence, il existe plusieurs corans dont le contenu et l'organisation des versets sont totalement différents. Celui qui est considéré comme LE Coran est celui d'Uthman, un calife despotique qui a détruit toutes les sources antérieures. Il y a eu ensuite sous le règne du calife 'Abd al-Malik une réforme orthographique : la langue arabe des origines, non adaptée à l'écrit, était jusqu'alors écrite sans aucune marque diacritique (points, accents, cédilles), autrement dit sans aucune indication de voyelles, ce qui entraînait naturellement à la lecture de nombreuses confusions entre plusieurs significations possibles (fâcheux pour un texte religieux aussi dogmatique). Les querelles concernant l'authenticité du texte ont été très vives dans le monde islamique jusqu'au Xème siècle ; depuis lors, il n'est guère recommandé de mettre en doute cette authenticité...

Je donne ici trois textes : le premier est un article de Sciences & Avenir qui traite du Coran découvert au Yémen ; le second détaille les principaux corans ; le troisième concerne le problème des marques diacritiques.


Le Coran serait la parole "incrée" de Dieu, directement dictée à Mahomet dans un arabe "pur". Des travaux suggèrent pourtant que le texte a connu des évolutions au fil du temps.

"Al-tanzil", "la descente" : c'est par ce même mot que les nomades des tribus d'Arabie désignent la "révélation" et "l'averse abrupte" qui fait reverdir la terre en quelques heures. Le Coran serait ainsi le "verbe de Dieu" descendu comme une pluie sur la Terre. Intouchable et à peine retouché depuis des siècles. Cette version poétique ne résiste pas à l'analyse. La meilleure preuve en serait un amas de parchemins rongés par l'humidité mis au jour dans une cache de la grande mosquée Jama'a al-Kabir, à Sanaa, au Yémen, en 1972. La tradition juive connaît bien ces tombes de papiers destinées à ensevelir des textes religieux dont on a plus l'usage mais qu'on ne peut détruire en raison de leur caractère sacré. Invité à examiner ces feuillets, le philologue Gerd-Rüdiger Puin, de l'université de Sarrebruck découvre qu'il est en présence de manuscrits arabes du coran parmi les plus anciens connus : "il s'agit d'un Coran de style hedjazien, qui correspond à la graphie en vigueur à la fin du VII° siècle dans le Hedjaz, la région de La Mecque et de Médine." Le manuscrit daterait de 680 environ.

Il n'existait jusqu'alors que trois exemplaires du Coran de cette époque. La bibliothèque de Tachkent, en Ouzbékistan, et le musée de Topkapi, à Istanbul, détiennent chacun une copie du VIII° siècle. Le manuscrit de Ma'il, daté de la fin du VII° siècle est lui à la British Library de Londres. Les manuscrits de Sanaa pourraient être plus anciens. Leur calligraphie est dite défective, car elle ignore les voyelles brèves. Elle ne comporte pas non plus de signes diacritiques, ces points situés au-dessus ou au-dessous des lettres, qui permettent de différencier le "b", le "n", le "y" et le "t", etc. Gerd Puin a constaté des variations textuelles mineures, un ordre inhabituel des chapitres (les sourates), ainsi que des styles de graphie très rares. Il a également découvert que l'un des parchemins était un palimpseste. Conclusion ? Le Coran aurait connu une évolution textuelle. Et l'exemplaire actuel du Coran ne serait pas celui dont on croit qu'il a été révélé au Prophète.

Gerd Puin se demande même si des sources préislamiques pourraient être intervenues dans l'élaboration du Coran. Deux tribus mentionnées dans les manuscrits de Sanaa, As Sahab ar-Rass ("les compagnons du puits") et As Sahab al-Aiqa ("les compagnons des buissons épineux"), vivaient, l'une dans le Liban préislamique, l'autre dans la région d'Assouan, en Egypte, vers 150 de notre ère. Ils étaient vraisemblablement inconnus de Mahomet et de ses compagnons. Leur mention n'aurait pu être insérée dans le Coran qu'au moment de la rencontre entre les conquérants islamistes et ces contrées.

Réforme orthographique ?

Aux yeux des croyants, ces hypothèses sont difficilement accpetables. Selon la tradition, la Coran a en effet été révélé à Mahomet par fragments entre 610 et 632. Trois collectes du texte coranique auraient ensuite eu lieu après sa mort. Le premier Calife, Abou Bakr (632 à 634), aurait quasi aussitôt fait rassembler tous les fragments de la révélation, y compris en sondant la mémoire des premiers compagons du prophète. La deuxième collecte aurait eu lieu sous le calife Othman (644 à 656), qui aurait décidé de fixer une fois pour toutes une "vulgate" officielle. Les manuscrits et matériaux antérieurs auraient alors été brulés. La dernière mise en forme daterait du calife omeyyade Abd al-Malik (685-705). Elle aurait consisté en une homogénéisation de l'orthographe par al-Hajjaj, gouverneur d'Irak. A quelques réserves près, ces données ont longtemps été acceptées par les orientalistes. Aujourd'hui les spécialistes non-musulmans qui travaillent sur le Coran sont plus circonspects, mais aussi tiraillés entre plusieurs hypothèses. "La fixation par écrit de la révélation que reçut le prophète a connu une histoire sur laquelle la lumière est loin d'être faite", reconnaît Alfred-Louis de Premare, de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (université de Provence, Aix-en-Provence).

Il est vrai qu'il n'existe aucun manuscrit qui ne date pas d'une bonne cinquantaine d'années après la mort du prophète. Pourtant selon la tradition islamique, le calife Othman aurait fait réaliser des copies de sa vulgate et les aurait expédiées dans les principales villes de l'empire : à la Mecque, Bassora, Coufa et Damas. Pourquoi donc n'en a-t-on découvert aucun exemplaire ? Le paléographe François Deroche, de l'Ecole pratique des hautes études, ne croit pas que les textes aient été définitivement fixés sous le calife Othman. : "La tradition islamique affirme qu'il a voulu fixer le texte afin d'éviter les divergences dans sa récitation. Or l'écriture hedjazienne d'alors, trop imparfaite, ne permet pas d'empêcher ces divergences. Au mieux, elle offre un support minimal, acceptable par les différents lecteurs"(1). Jacqueline Chabbi est convaincue que le Coran a été mis par écrit sous le calife Abd al-Malik, à Damas, à l'aube du VIII° siècle. Lorsque l'islam est devenu une civilisation d'écriture.

Malheureusement, les universitaires occidentaux n'ont pas véritablement d'interlocuteurs musulmans auxquels frotter leur hypothèses. Ce sont les religieux qui occupent le terrain farouchement. Les hypothèses de Gerd Puin ont été qualifiées "d'impostures" et des pressions ont été exercées sur ses appuis yéménites. Jacqueline Chabbi a fait l'objet d'une charge d'une rare violence lors d'une conférence à l'institut du monde arabe donnée par un membre de l'Académie royale du Maroc, le théologien Abdelaziz Benabdallah. Sur le site pourtant modéré de la communauté islamique française www.oumma.com , le Dr Abdallah, exégète du Coran, dénonce violemment "le concept de musulman de service". "Il s'agit de faire cosigner l'article attaquant l'islam par quelqu'un qui porte un nom d'origine musulmane de manière à essayer de faire passer l'article de la catégorie polémique stérile à la catégorie 'hypothèse scientifique'. Entre les musulmans de service (...) on assista à une surenchère progressive. Jusqu'à la publication d'un essai insultant le prophète de l'islam.[les Verset sataniques ,de Salman Rushdie qui lui valurent une fatwa le condamnant à mort] et de se réjouir : "depuis les musulmans de service sont moins nombreux et moins outranciers"

Pour avoir abordé la Coran comme un texte littéraire, l'Egyptien Nasr Abu Zaid, maître de conférence à l'université du Caire, a quant à lui été déclaré apostat en 1995 et condamné à l'exil. Au final un livre un seul au titre provocateur : Le Coran est-il authentique ? centré sur les évolutions du texte, à été publié à compte d'auteur, il y a deux ans par un universiatire tunisien, Mondher Sfar. Le hic est que son auteur est également connu pour avoir commis des articles négationnistes au début des années 1990. Les autorités religieuses musulmanes ont beau jeu de souligner que son analyse du Coran ne vaut certainement guère mieux que ses élucubrations passées. "Un historien n'a pas de leçons à donner à un théologien, même s'il doit à l'évidence étudier son mode pensée et sa doctrine. Bien entendu il n'a pas non plus à recevoir de leçons de lui en vertu d'un quelconque principe d'autorité qui interdirait de poser certaines questions" rappelle fort justement Jacqueline Chabbi.

Sciences & Avenir/janvier 2003


(1) Le monde du 7 septembre 2001
L'on verra en quoi les livres compilés par les secrétaires particuliers du prophète de l'Islam étaient différents de celui qu'Othman inscrivit comme étant le Coran. Mais avant d'ouvrir ce débat, il faut rappeler que dans les premiers siècles de l'Islam, beaucoup d'ouvrages furent écrits, qui relevaient des différences entre corans existants ; et bien qu'Othman affirmait et inscrivait une seule version, il fallut des années pour que les savants islamiques reconnaissent ce livre, et le propagent dans le monde islamique.

Nous dénombrerons ici les noms des sept livres importants et notables qui furent écrits par les savants originels d'Islam, à propos des différences entre Corans :

1- Le livre de la différence des livres (les corans des habitants de la Médine, de Koufféh et de Bassora )écrit par Kassâeï

2- Le livre de la différence des livres (les Corans), oeuvre de Khalaf

3- Le livre de la différence des habitants de Koufféh, de Bassora, et de Damas en matière des livres, écrit par Farrâ.

4- Le livre de la différence de Mossahéf (les corans) d'Ibn Davoud Sédjestani

5- Le livre de Madaéni sur la différence des livres (les Corans ensemble) écrit par Madaéni

6- Le livre de la différence des livres (les Corans de) Damas, Hédjaz, l'Irak écrit par Ibn Amér Yahsébi

7-Le livre de Mossahéf (les Corans) oeuvre de Mohammad Ibn Abd al Rahaman Isphahanï.

Donc, l'on voit que les milliers de pages ont été écrites sur la différence des Corans de diverses villes et régions et en dénombrant quelques brefs exemples concis de la différence des corans d'Imam Ali et des secrétaires du prophète d'islam, nous verrons en quoi le Coran actuel - appelé désormais le Coran d'Othman- diffère des autres.

Quelles furent les différences de corans entre les secrétaires du prophète de l'Islam et du d'Othman ?

En ce qui concerne le Coran d'Imam Ali, nous avons dit, lors des pages précédentes, que d'abord, il fut ordonné en fonction des dates des créations poétiques (dates des révélations) et ensuite, que les versets abrogatifs et abrogés furent relevés dans ce livre.

Hassan Ibn Abasse raconte qu'il avait entendu de Hokm Ibn Sahir, qui l'avait, lui, entendu d 'Abdé Kheir qui finalement, l'avait entendu lui-même entendu d'Imam Ali, que la première personne ayant rassemblé le Coran de sa mémoire fut (Imam) Ali, et que ce Coran était gardé dans la famille de Djaffar ; et j'ai vu chez Abou Hamzéh Hassani - béni soit-il - un coran écrit avec l'écriture d'Ali Ibn Abi Taléb et dont quelques feuillets étaient abîmés, et ce Coran était resté dans la famille de Hassan en héritage selon l'ordre des sourates, et d'après la révélation.... (Al Féhrést Ibn Nadîm-La liste d'Ibn Nadîm- Page 147).

Il est intéressant de savoir que les autres Corans furent disponibles jusqu'à une certaine époque puis ont été perdus soudainement dans quelque sombre recoin de l'histoire. Il se peut que l'on retrouve leurs traces dans des bibliothèques ou des musées, et je m'engage à l'avenir à signaler par écrit toute découverte personnelle à ce sujet.

Le Coran d'Abd Allah Ibn Massoud

Fazl Ibn Châsan dit : l'ordre des sourates du coran de Mossahéf d'Abdo Allâh Ibn Massoud fut, dans un ordre différent de celui d'aujourd'hui : da Abi Lahab Va Ghad Tab Ma Aghnâ Maléhou Va Ma Cassab (Que les deux mains d'Abi Lahab périssent et qu'il périsse lui-même, ses richesses et ses oeuvres ne lui serviront à rien )-..." (Al Phéhreste d'Ibn Nadim-La liste d'Ibn Nadim).

Pour ne pas nous étaler, nous n'avons pas cité les noms de toutes les sourates, mais l'on trouve cinq problèmes dans le coran d'Abd al Rahaman Ibn Massoud :

1 - Le nombre et l'ordre des sourates diffèrent considérablement de ceux du Coran d'Othman, car dans le coran d'Ibn Massoud, il n' y a que cent dix sourates, telles que nous les avons dénombrées.

2 - Les noms de beaucoup de sourates sont plus longs que ceux du Coran d'Othman.

3 - Il y a deux sourates nommées "Sadjdéh" (prosternation).

4 - Il y avait quelques sourates supplémentaires, comme " Havâmime " ou " Mossabahât " dans le coran d'Ibn Massoud, et qu'on ne trouve pas ailleurs.

5 - Certains versets du Coran d'Ibn Massoud diffèrent de ceux du Coran d'Othman, surtout par la sourate Va al Assre dont l'on ignore le contenu dans le coran d'Othman. Il en est ainsi dans le coran d'Ibn Massoud :

"J'en jure par l'heure de l'après-midi, l'homme travaille à sa perte. Tu en excepteras ceux qui croient et pratiquent les bonnes oeuvres, qui recommandent aux autres la vérité et la patience !"

Le Coran d'Abi Ibn Kab

Fazl Ibn Ghasan dit : L'un de nos proches en qui l'on a confiance disait : j'ai trouvé l'ordre des sourates du Coran tel que celui d'Abi Ibn Kab, à Bassora, dans un village qui s'appelait Ghariat al Ansar à douze kilomètres de Bassora, chez Mohammad Ibn Maléké Ansari, qui nous a montré un Coran et dit : ce Coran appartient à mon père et nous le tenons de nos ancêtres. J'y ai jeté un coup d'oeil et en ai extrait les débuts et les fins des sourates ainsi que le nombre de leurs versets. Au début il y avait : Fatéhat al Kétab (l'ouverture du livre)-Bagharéh (la vache)- Néssâ (les femmes)- Allé Omran (la famille Omran) -Anâm (les bienfaits) -Eerâf (le purgatoire)- Maédéh (la table) - je doute qu'il ait eu la sourate (Younesse-Jonas)- Anfâl (les surestimations) -... Davoud (David) ... Tahâr (les propres) ...Insân (l'homme)... Nabi Aliéh al Salam (le missionnaire auquel salut)...Hai Ahl al Kétab les gens du livre) - Lam Yacon Aval Makan ... trois versets...B al Kofar Molhagh et ainsi de suite...Tous les versets furent au nombre de six mille deux cent dix. ( Al Féhreste -La liste d'Ibn Nadime Page 46).

Enfin, l'ensemble des sourates du Coran de Ben Kab n'atteignait pas les cent seize et un bon nombre de sourates de ce Coran n'existent pas du tout dans le Coran d'Othman. Comme les sourates Davoud (David), Tahâr (les propres), Nabi Aliéh al Salâm...

Hassan ABBASI
Malgré les précautions considérables prises pour éviter que des variantes de lecture n'affectent le texte du Coran, on peut relever un certain nombre de ces variantes. Al Baidawi en signale quelques-unes dans son commentaire sur les passages suivants : Sourates 3.100 ; 6.91 ; 19.35 ; 28.48 ; 33.6, etc. Cette dernière référence, tirée de la Sourate des Coalisés (AI-Ahzâb) de 5-7 de l'Hégire, est également soulignée par Yusuf Ali. Le texte de Uthman lit :

" Pour les croyants le Prophète a priorité sur eux-mêmes; et ses épouses sont leurs mères. "

Mais nous possédons des témoignages que le texte d'Ubai b. Ka'b comportait :

" Pour les croyants le Prophète a priorité sur eux-mêmes ; et il est un père pour eux et ses épouses sont leurs mères. "(1)

Muhammad Hamidullah traite d'une manière détaillée du problème des variantes dans l'Introduction de sa traduction française du Coran(2). II les classe en quatre groupes :

1. Les variantes dues à une erreur de copie d'un scribe. Ces variantes sont facilement décelable par simple comparaison avec d'autres copies du Coran.

2. Les variantes dues aux notes explicatives marginales. Voici ce qu'écrit Hamidullah:

" Le style du Coran exigeait parfois que même les compagnons du Prophète lui demandent explications ; parfois ils notaient ces explications en marge de leurs copies personnelles pour ne pas les oublier, et il est tout à fait compréhensible que quelquefois les copistes confondirent le texte et le commentaire, en copiant fidèlement une copie à partir de l'ancienne. On connaît le célèbre ordre d'Omar, qui avait interdit formellement d'ajouter le commentaire aux copies du Coran.

Des " variantes " de ce genre il y en a par centaines ; mais le fait que " le Coran de tel maître" a telle addition que n'a pas celui des autres ne laisse pas de doute sur l'origine de cette addition. Les données sur ce genre de variantes chez les auteurs classiques se contredisent aussi parfois : les uns disent que le Coran d'un tel avait cette addition, mais les autres le nient."

3. Les variantes dues à la permission accordée par Muhammad de réciter le Coran en d'autres dialectes que ceux en usage par les habitants de La Mecque.

" Muhammad cherchait à rendre la religion chose facile, à portée des plus humbles. De là, il tolérait des variantes dialectales même pour le texte du Coran, car l'essentiel n'était pas le mot mais le sens ; pas la récitation, mais l'application et l'assimilation. II disait volontiers : Gabriel m'a permis jusqu'à sept lectures différentes du Coran. Tout en gardant pour lui et pour ses concitoyens une certaine façon de lire, il autorisait les membres de diverses tribus à remplacer certains mots par leurs équivalents mieux connus chez eux. Lorsque le dialecte mecquois eut le dessus dans la génération suivante, le calife Othman jugea utile d'ordonner que l'on renonçât dorénavant aux différences autorisées par le Prophète, car, dit Tabari, elles n'étaient pas obligatoires, mais seulement permises. A partir des copies confectionnées par les " provinciaux " et conservées chez leurs descendants, les savants des siècles postérieurs ont pu ramasser un certain nombre de mots, tout à fait équivalents des mots employés dans la vulgate officielle. "

4. Les variantes dues à l'absence, pendant les 150 ou 200 premières années de l'Hégire, des points-voyelles dans les copies manuscrites du Coran, et à l'absence de signes pour différencier la prononciation des lettres écrites de manière identique.

Essayons d'imaginer ce que représente une écriture sans voyelles.

Ecrivons l'expression " la voix porte ," en supprimant les voyelles. Il nous restera : " 1 vx prt " Avec de l'exercice, on finit par s'habituer à cette écriture et, dans un contexte donné, chacun restituera intuitivement les voyelles pour que le phrase ait un sens. Cependant en vocalisant différemment ces mêmes consonnes, on peut obtenir des expressions fort éloignées les unes des autres. Ainsi, dans une salle de conférence ou de concert, " I vx prt " signifiera " la voix porte ", dans un hospice ou une maison pour personnes âgées " I vx prt ", peut signifier" le vieux part " et pour un Marseillais " le vieux port ". On constate que dans la plupart des cas, le contexte ôte l'ambiguïté, mais il peut y avoir des exceptions où le doute subsiste quant à différents sens possibles.

Mais le problème se complique parce qu'en arabe, certaines lettres s'écrivent exactement de la même façon, et seuls les points portés au-dessus ou au-dessous de la lettre précisent la prononciation. Prenons, par exemple, les 5 lettres de l'alphabet arabe ayant le même support. Avec un point au-dessus () elle se lit " n " ; avec deux points au-dessus () " t ", avec trois points au-dessus () ," th " ; avec un point au-dessous ()" b ," et avec deux points au-dessous ()" y ".

Il existe sept autres paires de lettres qui sont différenciées par le nombre de points. C'est encore vrai pour un autre groupe de 3 lettres semblables. En d'autres mots, il n'existe que 15 formes différentes de caractères pour représenter les 28 lettres.

J'ai eu des entretiens avec de nombreux musulmans qui ignoraient que les premiers exemplaires du Coran ne comportaient ni voyelles, ni points pour différencier les consonnes. Peut-être quelques-uns de mes lecteurs l'ignorent-ils aussi. La photo 2 présente les versets 34 à 36 de la Sourate 24, dite Sourate de la Lumière (AI-Nür) tels qu'ils sont écrits dans un ancien Coran exposé au British Museum de Londres. D'après les experts, il daterait de la fin du huitième siècle de notre ère, c'est-à-dire de l'an 150 de l'Hégire (3).

Image[/img]

Hamidullah mentionne cette source de variantes par manque de voyelles et de points:

" Enfin, une troisième source de variantes provient de l'écriture arabe de la première époque, avant l'emploi généralisé des points diacritiques : il est parfois possible alors de lire un mot comme un verbe actif ou passif, comme masculin ou féminin, et le contexte admet parfois plusieurs possibilités. "

La photo ci-dessus présente justement une variante de ce type. Le texte qui débute vers la fin de la troisième ligne et se poursuit jusqu'à la fin de la septième ligne se traduit ainsi :

" Dieu est lumière des cieux et de la terre. Il en est de Sa lumière comme d'une niche où se trouve une lampe, la lampe dans un verre, le verre comme un astre de grand éclat : elle tient sa lumière d'un arbre béni, l'olivier, ni d'est, ni d'ouest... "

Dans le texte arabe à partir duquel Yusuf Ali et Hamidullah ont fait respectivement leurs traductions anglaise et française, il est écrit (~ ) ( yüqadu) pour la forme passive du verbe " tient sa lumière" . La forme au masculin se rapporterait normalement au nom masculin "astre" qui précède (kaukab, ~). Mais à la sixième ligne du texte photographié se trouve une lettre avec des points-voyelles. Il s'agit de la lettre (~ ). Les deux points situés au-dessus de la lettre le modifient en féminin passif (~ ) (tüqadu) qui se rapporte alors au nom arabe féminin traduit par " verre" (zujâja, ~) .

Ce Coran a été recopié par un savant à une époque où il était encore possible d'afficher ses préférences pour tel texte plutôt que pour tel autre. Le copiste ou la personne qui lui ordonna de recopier le texte croyait que la forme passive au féminin était plus exacte.

Un traducteur comme Yusuf Ali ne fait état que de deux ou trois variantes dans toute sa traduction ; il donne donc l'impression qu'il y en a fort peu. Hamidullah est l'un des rares auteurs musulmans à reconnaître, comme nous l'avons vu que les variantes de lecture se "comptent par centaines ". En fait, il y en a des milliers.

Nous citerons comme exemple la Sourate du Plateau servi (Al-Ma'ida) 5.63, de l'an 10 de l'Hégire. Voici ce que dit ce verset :

" Dois-je vous annoncer quelque chose de pire que cette rétribution de Dieu ? Celui que Dieu a maudit, et contre lequel Il s'est mis en colère, et dont Il a fait des singes et des porcs et adoré les (idoles) (l'idole, A1-Taghuth).

Image

Cette traduction personnelle est littérale, mais elle est conforme au texte arabe. En effet, à cause des points-voyelles le mot " Dieu ", est sujet du verbe " adorer ". Il est évidemment impossible de trouver dans le Coran une phrase qui présente Dieu comme adorateur des idoles ! Aucun traducteur n'a donc traduit ce texte ainsi, et je sais pertinemment aussi qu'une telle affirmation est inconcevable. Il y a donc un problème quelque part.

Je pourrais mettre en cause, en premier lieu, ma connaissance imparfaite de l'arabe. Ce serait simple si j'étais le seul à être confronté à ce problème. Mais en consultant l'ouvrage de Arthur Jeffrey intitulé Materials for the History of the Text of the Qur'an, on se rend compte rapidement que ce n'est précisément pas le cas.

Jeffrey a trouvé trace de 19 lectures différentes : sept sont attribuées à Ibn Mas`ud, quatre à Ubai b. Ka'b, six à Ibn Abbas et une à 'Ubai b. 'Umair et à Anas b. Malik.(4)

Bien évidemment chacun de ces hommes aurait pu n'avoir qu'une seule variante de lecture. Mais le grand nombre de possibilités de lecture montre que ces savants avaient conscience de la difficulté textuelle.

Voici les différentes lectures proposées par Ibn Mas`ud :

Image

Pour ceux qui ne comprennent pas l'arabe, nous pouvons préciser que ces différentes lectures peuvent se classer en trois groupes : le verbe est considéré comme un pluriel de sorte que ce sont les singes et les porcs qui " adorent les (idoles) Taghout " ; ou bien, le verbe est considéré comme étant au passif, de sorte que " les Taghout sont adorés " par les singes et les porcs ; ou encore, enfin, le mot `abada est considéré comme un nom qui ferait des singes et des porcs les " esclaves " ou les " adorateurs des Taghout ".

De plus, dans les 14 variantes, la seule modification résidait dans un changement de voyelles. Les 5 autres cas ajoutent une ou deux consonnes.

J'ai délibérément choisi de reproduire toutes tes lectures attribuées à Ibn Mas'ud, parce que c'est la première lecture (caractérisée par le double astérisque **) qui a retenu l'attention de tous les traducteurs. Alors le verset devient :

" ... Dieu a transformé en signes et en porcs ceux... qui ont adoré (l'idole) Taghout... "

Le fait même que cette lecture problématique ait été maintenue alors qu'il eut été si facile de l'éliminer en modifiant deux ou trois points-voyelles prouve le soin apporté à la copie des textes après l'introduction de la vocalisation.

En paraphrasant l'observation du Dr. Bucaille à propos des écrits apocryphes chrétiens, je dirais :

On peut regretter la disparition d'un grand nombre de recueils anciens du Coran déclarés non-nécessaires par Uthman, alors qu'ils auraient permis aux musulmans contemporains de connaître le texte authentique des passages difficiles, tels que celui que nous avons évoqué concernant les Taghout.

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