Un si grand Salut

Au fil des siècles issu de la Réforme et connue comme l'Adventiste, le Pentecôtisme, le Baptisme, ou différentes communautés.
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francis

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Un si grand Salut

Ecrit le 20 déc.03, 20:17

Message par francis »

Un si grand Salut


(Hébreux 2:3)





0 INTRODUCTION
1 Chapitre 1 — LE PARDON
1.1 Tous coupables devant Dieu
1.2 La culpabilité des peuples idolâtres
1.3 La culpabilité des hommes cultivés
1.4 La culpabilité des juifs
1.5 La culpabilité de l’homme moderne
1.6 Le pardon des péchés = rémission ds péchés
1.7 Pardon et justification
1.8 Le fondement du pardon
1.9 Question 1 : Pour tous les hommes ?
1.10 Question 2 : Une fois pour toutes
1.11 Question 3 : Le pardon futur entraine-t-il l’insousciance vis-à-vis du péché ?
2 Chapitre 2 — LA JUSTIFICATION
2.1 La justice de Dieu
2.2 La justification par le sang
2.3 L’assurance de la justification — Rom. 4:25
2.4 La justification par la foi
2.5 La justification de vie
2.6 Question : Justification par la foi selon Paul ou par les œuvres selon Jacques (Rom. 3:28 ; Jacq. 2:24)
3 Chapitre 3 — LA RÉDEMPTION
3.1 La rédemption par victoire (Exode) ou par paiement d’une rançon (Ruth)
3.2 La rédemption future en Israël
3.3 Le fondement de la rédemption
3.4 La libération de la loi et du monde
3.5 La délivrance de l’emprise de Satan
3.6 La rédemption de nos corps — Rom. 8:23
3.7 Le but de la rédemption
3.8 Question 1 : Rédemption future ou présente ?
3.9 Question 2 : Éph. 1:14 — Rédemption de la possession acquise
3.10 Question 3 : Ruth : Rédemption et le livre de Ruth
4 Chapitre 4 — LA RÉCONCILIATION
4.1 L’éloignement de Dieu
4.2 Le besoin de réconciliation
4.3 Le fondement de la réconciliation
4.4 La réconciliation du croyant
4.5 La réconciliation de toutes choses
4.6 Question : Rom. 11:15 — Réconciliation du monde
5 Chapitre 5 — LE SALUT
5.1 Le salut offert à ceux qui périssent :
5.2 Le salut dans l’Ancien Testament
5.3 Le salut initial
5.4 Le salut journalier
5.5 Le salut futur
5.6 Question 1 : Phil. 2:12 — Travailler à son propre salut avec crainte et tremblement
5.7 Question 2 : Actes 2:40 — Sauvez-vous de cette génération perverse
5.8 Question 3 : Matt. 24:13 — Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé
5.9 Question 4 : Rom. 10:9 — La « confession de bouche » nécessaire au salut ?
6 Chapitre 6 — LA SANCTIFICATION
6.1 Une mise à part pour Dieu
6.2 Les deux sanctifications
6.3 La sanctification de position
6.4 La sanctification pratique
6.5 Question 1 : Qu’est-ce qu’un saint ?
6.6 Question 2 : Délivrance du péché, complète et actuelle : est-ce possible ?
7 Chapitre 7 — LA NOUVELLE NAISSANCE
7.1 Nécessité de la nouvelle naissance
7.2 Images de l’Ancien Testament sur la nouvelle naissance
7.3 Naître d’eau et d’Esprit— Jean 3:5
7.4 Régénéré par la Parole de Dieu
7.5 Né de Dieu
7.6 La nouvelle naissance et la foi
7.7 Enfants de Dieu
7.8 Question 1 : Purification par le sang ou par la Parole de Dieu ?
7.9 Question 2 : Né de nouveau, né d’eau et de l’esprit, né de Dieu : la même chose ?
8 Chapitre 8 — LA VIVIFICATION
8.1 Morts quant à Dieu et vivifiés par lui
8.2 Vivification et nouvelle naissance
8.3 La vivification par le Père, le Fils et le Saint Esprit — Jean 5:21 ; 6:63
8.4 Vivifiés ensemble avec le Christ — Éph. 2:5 ; Col. 2:13
8.5 La vivification du corps — Rom. 8:11
9 Chapitre 9 — LE DON DU SAINT ESPRIT
9.1 Né de l’Esprit et habité par l’Esprit
9.2 Remplis de l’Esprit
9.3 Marcher par l’Esprit
9.4 L’Esprit, puissance du service
9.5 L’Esprit, puissance d’unité
10 Chapitre 10 — LA NOUVELLE CRÉATION — 2 Cor. 5:17
10.1 «Voici, je crée Jérusalem pour être une jubilation, et son peuple, une joie»
10.2 «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création»
10.3 «Voici, toutes choses sont faites nouvelles»
10.4 «Le nouvel homme, créé selon Dieu»
10.5 «Ni la circoncision, ni l’incirconcision... mais une nouvelle création» — Gal. 6:15
10.6 «Un nouveau ciel et une nouvelle terre»
10.7 Question : Rapport entre nouvelle création et Genèse 1
11 CONCLUSION : La grandeur du salut (Héb. 2:3)


1. 0 INTRODUCTION

La Bible présente le «si grand salut, qui, ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu, Dieu rendant témoignage avec eux par des signes et des prodiges, et par divers miracles et distributions de l’Esprit Saint, selon sa propre volonté» (Héb. 2:3-4).

Les croyants qui jouissent de ce «si grand salut» connaissent pratiquement quelque chose de sa valeur. Pourtant, ce n’est qu’en étudiant avec soin la Parole de Dieu que nous pouvons entrevoir sa véritable grandeur. Aussi, le but de cette brochure est-il de présenter l’enseignement de la Parole sur le salut vu dans son côté individuel, les bienfaits collectifs liés au salut étant seulement touchés ici ou là.
Le salut a une portée très large. Il comprend toutes les bénédictions qu’apporte l’évangile, non seulement le pardon des péchés, mais également tous les conseils d’amour de Dieu pour ses enfants et pour la gloire du Seigneur Jésus. C’est une à une qu’il convient d’approfondir ces bénédictions. Pour cette raison, chacun des chapitres qui suivent développe un aspect particulier du salut afin d’en permettre une meilleure compréhension.
De la même manière que nous ne pouvons voir simultanément les différents côtés d’un bâtiment, il nous est impossible de saisir l’ensemble du plan divin en une seule fois. Nous devons nous contenter de considérer un élément après l’autre. Mais, chaque fois, l’étude détaillée d’un aspect du salut nous réjouira et nous permettra un progrès spirituel.
Après cette étude de détail, nous pourrons mieux entrevoir comme un ensemble les bénédictions que Dieu nous a réservées. Ainsi serons-nous gardés dans un sain équilibre en ne favorisant aucune vue partielle. Nous avons à distinguer les différentes vérités sans les diviser, car elles sont toutes liées entre elles.
Puisse cette brochure nous aider à croître dans la connaissance du salut et de son Auteur. Ainsi nos coeurs seront-ils toujours davantage portés aux actions de grâces et à la louange envers Dieu.
2. 1 Chapitre 1 — LE PARDON
Quelle joie d’être pardonné ! Un enfant éprouve cela très jeune lorsque sa conscience s’éveille. De même, le besoin du pardon de Dieu, résultant du sentiment de culpabilité devant lui, est souvent le premier signe que l’Esprit a commencé d’agir en quelqu’un.
Nous espérons que notre lecteur possède l’assurance de ce pardon par la foi au Seigneur Jésus Christ. Le texte qui suit est écrit pour l’affermir sur ce point et lui permettre ensuite de se réjouir pleinement dans ce pardon qui est une bénédiction fondamentale de l’évangile.
1. 1.1 Tous coupables devant Dieu
Écoutons d’abord ce que l’épître aux Romains dit au sujet du pardon des péchés, car c’est dans cette épître que sont exposés les premiers principes de l’évangile.

Après avoir déclaré, dès l’introduction, que l’évangile est la «puissance de Dieu en salut à quiconque croit» (Rom. 1:16) l’apôtre Paul commence son développement doctrinal en parlant de «la colère de Dieu» et de la culpabilité des hommes.
Nombreux, hélas, sont ceux qui ne veulent pas reconnaître cette culpabilité personnelle. Ils essayent de détruire les bases sur lesquelles repose leur responsabilité devant Dieu. D’une part, ils font valoir une prétendue bonté naturelle chez l’homme qui conduirait l’humanité à un progrès moral continu et, d’autre part, ils rejettent toutes les normes reçues concernant le bien et le mal.
Pour ces raisonneurs, le bien et le mal seraient tout à fait relatifs, puisque déterminés dans le passé par les personnes les plus influentes et de nos jours par les sondages d’opinion. Selon eux, la pensée humaine resterait seul arbitre dans ces questions. C’est pourquoi l’unique culpabilité qu’ils reconnaissent est le non-respect des usages et des lois en vigueur dans un pays à une époque donnée, autrement dit une culpabilité devant leurs semblables et devant la société en général.
Cette manière de voir néglige un point capital : l’homme n’est pas indépendant de tout et devra rendre des comptes à son Créateur. C’est pour cela que la colère de Dieu est déclarée contre toute impiété — le fait de vivre sans Dieu — et contre toute iniquité — le fait de commettre ce que Dieu désapprouve. Sa Parole affirme que nous sommes tous coupables devant Lui, même si cette culpabilité varie de l’un à l’autre.
L’épître aux Romains présente le sujet en divisant l’humanité en trois catégories : d’abord les peuples idolâtres, puis les hommes les plus cultivés et enfin les juifs.
2. 1.2 La culpabilité des peuples idolâtres
Un temps assez long peut être nécessaire pour convaincre un homme de péché. Aussi l’apôtre commence-t-il par décrire le triste état des peuples idolâtres et dépravés (Rom. 1:18-32).
La Parole de Dieu les déclare coupables, «inexcusables» parce qu’ils n’ont pas gardé la connaissance du Dieu suprême donnée initialement à tous les peuples. Ils n’ont pas rendu gloire à leur Créateur et ne l’ont pas remercié pour sa bonté. Pis encore, ils ont pratiqué l’idolâtrie, honorant et servant la créature plutôt que celui qui l’a créée. Comme conséquence, ils sont tombés dans une dégradation morale épouvantable, ruinant et leur âme et leur corps. L’apôtre ne cherche pas à établir leur culpabilité, mais se limite à énumérer leurs caractères dépravés. Cela suffit pour comprendre que la colère de Dieu est révélée contre eux.
3. 1.3 La culpabilité des hommes cultivés
Après avoir présenté le cas des peuples qui semblaient les plus éloignés de Dieu, l’épître aux Romains s’intéresse aux hommes qui constituaient alors une élite, tous ceux qui s’estimaient bien placés pour juger les autres (Rom. 2:1-16). Ce pouvait être autant des moralistes que des Grecs versés en philosophie. L’apôtre les interpelle par ces termes : «ô homme, qui que tu sois qui juges». Eux aussi sont déclarés «inexcusables» car sous les beaux habits de l’enseignement moral et de la pensée philosophique se cachaient des moeurs les plus impures. Cependant, un raisonnement bien construit est nécessaire pour les amener à la conviction de péché. Trois faits appuyant la démonstration de l’apôtre rendent impossible toute échappatoire au jugement de Dieu.
D’abord ce jugement est «selon la vérité». Ces hommes qui condamnent les autres et relèvent la tête ne trompent pas Dieu. Son jugement est selon l’exacte vérité. Dieu ne s’arrête pas à l’apparence, mais considère le véritable état moral de chacun et connaît les pensées secrètes des hommes.
Ensuite son jugement est juste : une justice absolue et inflexible prévaudra. Non seulement les fautes manifestes seront jugées, mais aussi l’esprit raisonneur de ces hommes et leur refus de se soumettre à la volonté de Dieu.
Enfin ce jugement est sans partialité car «il n’y a pas d’acception de personnes auprès de Dieu». Il tiendra compte de la responsabilité de chacun. Les uns n’auront eu que la voix de leur conscience pour les retenir, alors que d’autres auront bénéficié d’une connaissance étendue de la loi divine.
Toutes ces déclarations sont suffisantes pour fermer la bouche des hommes les plus civilisés et les convaincre, eux aussi, qu’ils sont «coupables devant Dieu».
4. 1.4 La culpabilité des juifs
La troisième et dernière catégorie de personnes est nettement désignée comme étant les juifs (Rom. 2:17 à 3:20). Ils possédaient une culture non seulement riche d’une longue histoire mais, qui plus est, d’origine divine.
Si les hommes les plus instruits se permettaient de critiquer les peuples idolâtres tout en pratiquant les mêmes péchés, les juifs religieux allaient plus loin encore. Ils se vantaient de posséder la loi de Dieu, ils l’enseignaient aux autres avec un esprit de supériorité, mais ne la pratiquaient nullement de telle sorte que le nom de Dieu était blasphémé à cause d’eux.
Pour démontrer la culpabilité des juifs, l’apôtre s’appuie sur leurs propres écrits. Les citations de l’Ancien Testament qui présentent la méchanceté profonde de la nature humaine leur sont appliquées puisque «tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi», c’est-à-dire aux juifs.
Ces accusations décisives de la loi n’avaient pas en vue les autres nations, civilisées ou non, mais bien les Juifs imbus d’eux-mêmes, afin que leur bouche soit également fermée et qu’ainsi tout le monde soit reconnu «coupable devant Dieu».
5. 1.5 La culpabilité de l’homme moderne
Ayant vu comment l’apôtre envisage tous les hommes d’alors, nous devons remarquer que la culpabilité de l’homme moderne se lie aux trois cas considérés.
Par certains côtés, en laissant tomber toute morale, l’homme moderne rejoint le camp des peuples idolâtres. D’ailleurs, les caractères moraux de ces peuples ressemblent beaucoup à ceux décrits prophétiquement pour les derniers jours (voir 2 Tim. 3:1-5). Par sa brillante civilisation scientifique, il fait également penser aux Grecs qui étaient les intellectuels de l’époque. Enfin, l’homme moderne se rapproche des Juifs par sa culture judéochrétienne. Il est fier d’un passé religieux des plus riches, mais a perdu la force de la piété et dans son ensemble a renié pratiquement la foi chrétienne.
6. 1.6 Le pardon des péchés = rémission ds péchés
La culpabilité de l’homme étant démontrée, le pardon devient une nécessité pressante. Il est d’ailleurs mentionné tout au début des instructions données par le Seigneur ressuscité. En Luc 24:45 à 48, le Seigneur dit aux apôtres que la repentance et la rémission des péchés — c’est-à-dire le pardon — devaient être prêchées en son nom à toutes les nations. Dès sa conversion, l’apôtre Paul entendit dans une vision céleste la même instruction de la bouche de l’Homme glorifié. Jésus Christ l’envoyait vers les nations «pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés» (Actes 26:16-18). Le livre des Actes montre comment furent exécutés ces ordres.
Lors de la première prédication publique, le jour de la Pentecôte, l’apôtre Pierre annonce la repentance et la rémission des péchés à la multitude assemblée à Jérusalem (Actes 2:38). Devant les autorités religieuses, il rend témoignage à propos du pardon des péchés (Actes 5:31). Lorsqu’il commence d’annoncer l’évangile aux nations, devant Corneille et ses amis, il déclare que «par son nom, quiconque croit en lui, reçoit la rémission des péchés» (Actes 10:43). Quant à Paul, dès son premier voyage missionnaire, il proclame : «par lui vous est annoncée la rémission des péchés» (Actes 13:38).
Dans chacun des six récits rapportés ci-dessus, c’est le même mot grec qui est traduit indifféremment par «rémission» et «pardon». Ce terme signifie simplement «renvoi» ou «libération». C’est exactement ce qu’il faut à un pécheur dont la conscience est chargée et qui se repent. Il faut que ses péchés soient «renvoyés» par celui vis-à-vis de qui il s’est rendu coupable. Quelle heureuse libération, quel repos pour la conscience de se savoir pardonné ! Voilà quelle est la part de chaque enfant de Dieu. L’apôtre Jean disait : «Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son Nom» (1 Jean 2:12).
7. 1.7 Pardon et justification
Comme nous venons de le voir, c’est dans l’épître aux Romains que l’Esprit Saint prononce le verdict : «coupable devant Dieu». Nous aurions pu nous attendre à trouver, immédiatement après, le développement de la doctrine du pardon. Pourtant, la mention du pardon ne se trouve qu’une seule fois dans toute l’épître. C’est une citation d’un verset du Psaume 32 : «Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées», qui montre le bonheur de l’homme à qui Dieu impute la justice sans oeuvres. Ceci confirme que l’imputation de la justice, c’est-à-dire la justification, implique et contient le pardon dans ce passage.
Les termes «justice» et «justification» si fréquemment employés dans l’épître aux Romains sont empreints d’une grande plénitude et répondent à la culpabilité générale démontrée au début de l’épître. On ne peut pas être pardonné sans être justifié ni inversement. Cependant le pardon a plutôt un caractère négatif — nous sommes déchargés de la culpabilité de nos péchés — alors que la justification est positive : nous acquérons la justice.
8. 1.8 Le fondement du pardon
Un homme inquiet au sujet de ses péchés ne trouvera pas de repos s’il ne voit pas clairement quel est le fondement du pardon. On peut avoir certaines pensées vagues au sujet de la miséricorde et de la bonté de Dieu, de sa disposition à recevoir les pécheurs, mais il faut aussi savoir que le pardon se fonde sur la justice divine. Christ est mort pour porter les péchés des rachetés ; il en a subi le châtiment complet. Aussi Dieu est-il maintenant juste en recevant comme pardonnés ceux qui viennent à lui par Christ. Sa justice est satisfaite à propos de leurs fautes.
Dieu ne pardonne pas à la manière des hommes. Il ne passe pas avec indulgence par-dessus les péchés, mais, dans son amour, il a envoyé son Fils pour être la «propitiation pour nos péchés» (1 Jean 4:10). C’est ainsi que Dieu peut être juste et justifier celui qui est de la foi de Jésus (Rom. 3:26 ; voir aussi 1 Jean 1:9).
Que la reconnaissance lui en soit à jamais rendue !
9. 1.9 Question 1 : Pour tous les hommes ?
On entend dire parfois que tous les hommes sont pardonnés. Cette pensée est-elle juste ?

Non, elle n’est pas selon l’Écriture. Le fait que «Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes» (2 Cor. 5:19) est évidemment merveilleux. Pourtant les offres de grâce faites par Dieu quand le Seigneur Jésus était sur la terre, furent rejetées. C’est alors un fait plus merveilleux encore que Dieu se soit servi de la mort et de la résurrection de Christ pour adresser aux hommes coupables un message de pardon (voir Luc 24:46-47).
Ainsi le rejet de Christ n’a pas été suivi d’une déclaration de guerre et d’un jugement immédiat sur un monde rebelle. Dieu a plutôt conclu un armistice de longue durée, pendant lequel une amnistie est offerte à chacun. Si quelqu’un s’humilie, se repent et se tourne par la foi vers le Sauveur, il reçoit le pardon.
Le pardon est donc bien en faveur de tous les hommes, mais il n’est pas exact de dire que tous les hommes sont pardonnés.
10. 1.10 Question 2 : Une fois pour toutes
Est-il vrai que lorsqu’un homme croit et se repent, il reçoit le pardon une fois pour toutes ?

C’est vrai, Dieu en soit béni. Dans l’exposé concernant le sacrifice de Christ en Hébreux 9:6 à 10:18, ce fait est l’un des plus importants. Ce passage capital affirme six fois que le sacrifice de Christ est unique et a été offert une seule fois. Il affirme également que ceux qui s’approchent de Dieu sur la base de ce sacrifice sont «rendus parfaits à perpétuité» (Héb. 10:14). Cette perfection est fondée sur l’unique et parfaite purification que les rachetés ont obtenue et en vertu de laquelle ils s’approchent de Dieu en n’ayant plus «aucune conscience de péchés» (Héb. 10:1-2). Nous nous tenons devant Dieu dans un état de pardon éternel.
11. 1.11 Question 3 : Le pardon futur entraine-t-il l’insousciance vis-à-vis du péché ?
Si l’on enseigne au croyant qu’il obtient à sa conversion le pardon de ses péchés passés, présents et futurs, ne risque-t-il pas d’être poussé à l’insouciance et au péché ?

Nous aurons l’occasion de voir dans les chapitres suivants que le pardon est lié à un changement de position devant Dieu : nous devenons, par la foi, enfants de Dieu et nous sommes acceptés devant Lui comme étant en Christ. Du fait de cette acceptation, nos péchés passés, présents et futurs sont pardonnés et il en résulte une joie profonde : «Bienheureux l’homme à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité..» (Ps. 32:2 ; voir aussi Héb. 10:17-18).
Par contre, si les fautes commises depuis notre conversion ne modifient en rien notre position d’enfants de Dieu, elles interrompent notre communion avec le Père et nous ôtent notre joie. En effet, l’Esprit Saint en nous est attristé et la nature divine, que nous avons acquise à notre conversion, est comme refoulée car elle a en horreur le mal.
Nous avons donc à confesser rapidement nos péchés pour jouir à nouveau du pardon de Dieu : «Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés» (1 Jean 1:9).
Mais il s’agit là du pardon gouvernemental qui nous restaure dans la communion du Père et non du pardon fondamental acquis dès le début de la vie chrétienne.
3. 2 Chapitre 2 — LA JUSTIFICATION

Dans sa grâce, Dieu nous pardonne ; même plus, il nous justifie.
Être justifié, c’est être dégagé de toute accusation qui pourrait être portée contre nous. C’est le contraire d’être condamné, de même qu’être coupable est opposé à être pardonné.
La justification libère donc le croyant de toute accusation et de toute sentence que devrait prononcer contre lui le tribunal divin. Mais ce n’est pas tout : la justification n’a pas seulement le caractère négatif d’être libéré de la condamnation. Elle enrichit le croyant d’une justice à la fois positive et divine.
Nous avons vu que le début de l’épître aux Romains établit la culpabilité de l’homme. Comme une conclusion, le verset 19 du chapitre 3 déclare que tout homme est coupable devant Dieu. Le verset suivant constate que la loi n’apporte aucun secours. Au contraire, au lieu de justifier l’homme, elle le convainc de péché et fait venir sur lui une juste condamnation. Devant ces tristes constatations, l’apôtre Paul expose à partir du verset 21 la glorieuse doctrine de la justification.
1. 2.1 La justice de Dieu
L’apôtre commence par proclamer que la justice de Dieu est manifestée. En déclarant l’homme pécheur, Dieu avait déjà montré sa justice et établi qu’il ne peut faire aucun compromis avec le péché. Mais maintenant, cette justice est manifestée avec un éclat incomparable par l’oeuvre de Jésus Christ.
Christ a parfaitement glorifié Dieu sur la terre. En particulier, il a laissé sa vie volontairement. Il a été une offrande agréable à son Dieu qui a été apaisé à l’égard du péché et même glorifié. Dieu l’a alors ressuscité et l’a fait asseoir à sa droite. Christ glorifié est une première manifestation de la justice divine (Jean 10:17 ; 17:4-5 ; 16:10).
D’autre part, Christ s’est livré pour nous. Il a subi la condamnation du péché (Rom. 8:3) et a expié tous les péchés des croyants. Par conséquent Dieu est parfaitement juste en recevant comme justifiés ceux qui viennent à lui par Jésus Christ (2 Cor. 5:21).
Ainsi ces deux aspects de l’oeuvre de Christ, la propitiation pour la satisfaction parfaite de Dieu et la substitution du croyant sous le jugement, manifestent pleinement la justice de Dieu.
Cette justice sera bientôt visible lors du jugement et de la condamnation éternelle des hommes qui auront refusé la grâce. Elle sera alors manifestée publiquement, mais d’une manière moins profonde qu’à l’heure solennelle où Dieu accabla de douleur son propre Fils, victime parfaite, fait péché pour nous. La croix de Christ demeurera durant l’éternité la manifestation la plus grandiose de la justice de Dieu et de son amour insondable (Rom. 5:8).
2. 2.2 La justification par le sang
La justice de Dieu ainsi manifestée se déploie «envers» tous les hommes. La grâce de Dieu est offerte à tous. C’est un de ses aspects merveilleux. Elle met tous les hommes à égalité étant donné que «tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu» (Rom. 3:23). Cependant, si cette justice est en faveur de tous, elle n’est imputée qu’à ceux qui croient. Elle est jetée sur eux comme une robe pour les couvrir en la présence de Dieu. C’est la justification positive du croyant qui est non seulement dégagé de toute accusation, mais divinement revêtu de justice.
Bien sûr, l’amour de Dieu est à la source de tout : nous sommes justifiés par sa grâce (Rom. 3:24). Mais le moyen de nous rendre justes est le sang de Christ, c’est-à-dire sa mort. Nous sommes justifiés par son sang (Rom. 5:9 ; Rom. 3:25).
La mort de Christ a montré la justice de Dieu autant en faveur des croyants de l’Ancien Testament que pour nous-mêmes. Avant la venue du Seigneur, Dieu pouvait supporter les péchés parce qu’il regardait par avance au sacrifice de Christ qui était typifié par toutes les ordonnances de la loi. Ainsi, le sang de Christ est le seul moyen de rendre juste un pécheur. Cependant, les croyants d’alors ne pouvaient le comprendre et n’avaient pas une pleine assurance du salut.
3. 2.3 L’assurance de la justification — Rom. 4:25
«Jésus notre Seigneur... a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification» (Rom. 4:25). Il faut bien saisir les deux parties de ce verset pour jouir d’une assurance totale concernant notre justification. Sur la croix, Christ a porté nos péchés et leur châtiment, mais la preuve de notre libération de ces péchés est établie par sa résurrection. Si cette seconde vérité est méconnue, on ne peut goûter la paix.
Parce que Christ est ressuscité, je sais que mes péchés sont tous expiés. Je suis tout à fait libre vis-à-vis du Juge suprême qui a montré sa satisfaction en glorifiant le Seigneur. C’est Dieu qui justifie (Rom. 8:33). Il avait prononcé notre sentence comme pécheurs, il nous déclare maintenant totalement libérés. Notre justification est complète, elle est définitive. Personne ne peut nous condamner.
4. 2.4 La justification par la foi
La foi est le maillon qui nous unit au Seigneur Jésus et nous rend participants aux bénédictions que sa mort procure. La foi est donc nécessaire ; seuls les croyants sont justifiés. Dans ce sens, nous sommes «justifiés sur le principe de la foi» (Rom. 5:1).
Cette foi consiste à recevoir simplement le salut que Dieu nous offre, à recevoir Jésus Christ (Jean 1:12). C’est «l’obéissance de la foi» (Rom. 16:26 ; voir aussi Jean 3:36). Jésus Christ est «l’auteur du salut éternel» réservé seulement à «ceux qui lui obéissent» (Héb. 5:9).
5. 2.5 La justification de vie
Jusqu’à présent, nous avons vu la justification en rapport avec nos péchés (les actes commis). Un autre aspect du sujet concerne la justification de vie (Rom. 5:18) en relation avec le péché, c’est-à-dire la racine du mal en nous.
Par nature tous les hommes sont apparentés à Adam, chef d’une race pécheresse. Par grâce et en vertu de l’oeuvre de la croix, nous appartenons, en tant que croyants, à une race spirituelle dont Christ est le chef. Unis à lui, nous participons à sa nature et à sa vie. Judiciairement nous sommes libérés de toute condamnation en rapport avec notre première race et le péché qui s’y rattache.
En exposant cette doctrine de la justification de vie, l’apôtre s’écrie : «Il n’y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus» (Rom. 8:1). Béni soit Dieu pour une telle délivrance !
6. 2.6 Question : Justification par la foi selon Paul ou par les œuvres selon Jacques (Rom. 3:28 ; Jacq. 2:24)
Comment concilier l’affirmation de l’apôtre Paul : «l’homme est justifié par la foi, sans oeuvres de loi» (Rom. 3:28) avec celle de l’apôtre Jacques : «un homme est justifié par les oeuvres et non par la foi seulement» (Jacques 2:24) ?

Il s’agit de deux justifications différentes. L’apôtre Paul parle de notre justification devant Dieu, alors que l’apôtre Jacques traite de notre justification devant les hommes. La première est obtenue par la foi en l’oeuvre de Christ, la seconde l’est par les oeuvres de foi, c’est-à-dire par notre conduite qui est la conséquence de notre foi.
Voyons un exemple : un petit garçon se vante devant ses camarades : «Moi je sais lire». Comment va-t-il être justifié dans son affirmation ? En prenant un livre et en lisant à haute voix.
De la même manière, il ne suffit pas d’affirmer que nous sommes justifiés, il faut que nos actes prouvent à nos frères et au monde que nous avons réellement la vie de Dieu.
4. 3 Chapitre 3 — LA RÉDEMPTION
Si l’évangile proclame le pardon et la justification, il révèle aussi Dieu comme le Rédempteur.
Dieu veut libérer l’homme de toute les formes d’esclavage dans lesquelles il se débat. La liste en est bien triste : passions qui le gouvernent, craintes diverses, en particulier crainte de la mort, obligations religieuses ou mondaines, et par-dessus tout, assujettissement à la puissance du diable par le biais des idéologies comme des pratiques superstitieuses. Combien l’homme a besoin d’être libéré !
Avec la justification nous avions trouvé la notion de tribunal divin. Avec la rédemption nous voyons apparaître celle de l’esclavage de l’homme. Des forces adverses l’assujettissent et lui font perdre ce à quoi Dieu le destinait. Être racheté, c’est être relevé d’un triste état duquel on ne peut sortir seul. Le rédempteur, autrement dit le racheteur, est celui qui nous délivre et nous permet de jouir des bénédictions divines.
1. 3.1 La rédemption par victoire (Exode) ou par paiement d’une rançon (Ruth)
L’Ancien Testament parle souvent de la rédemption, en particulier dans les livres de l’Exode, de Ruth et d’Ésaïe. Elle est souvent représentée par une libération qui peut être obtenue soit par victoire soit par paiement. En effet, pour libérer un prisonnier de guerre, il fallait vaincre celui qui le tenait enfermé, alors que pour libérer un esclave, il fallait payer le rachat.
Le peuple d’Israël avait été esclave en Égypte pendant plusieurs générations, mais l’Éternel avait dit : «Je vous rachèterai à bras étendu et par de grands jugements» (Exode 6:6). Il s’agissait de tirer vengeance sur l’Égypte des outrages infligés par le Pharaon à Israël. Effectivement, lorsque toutes les plaies se furent abattues sur l’Égypte et que l’armée du Pharaon fut complètement détruite, nous trouvons Israël chantant à l’Éternel : «Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté» (Exode 15:13).
La rédemption contre paiement est davantage vue dans le livre de Ruth. Élimélec avait quitté le pays d’Israël pour les terres de Moab où il mourut, lui et ses fils. Dans ces circonstances, l’héritage d’Élimélec risquait de passer à d’autres, et sa femme et sa belle-fille Ruth pouvaient tomber dans la misère. Pareil désastre fut évité parce que Boaz, agissant comme parent ayant droit de rachat, prit Ruth pour épouse en même temps qu’il acquit l’héritage.
2. 3.2 La rédemption future en Israël
Dans le livre d’Ésaïe la rédemption est présentée comme encore à venir. Israël est écrasé par les nations, vu tel un «vermisseau», mais l’Éternel se présente à lui comme son «Rédempteur, ... le Saint d’Israël», «l’Éternel des armées», «le Puissant de Jacob» (És. 41:14 ; 47:4 et 49:26). Tout au long de plusieurs chapitres, l’Éternel parle de rédemption jusqu’au moment encore futur où, sortant en vainqueur du milieu de ses ennemis détruits, il s’écrie : «le jour de la vengeance était dans mon coeur, et l’année de mes rachetés était venue» (És. 63:4). La rédemption finale d’Israël signifie la vengeance de tous leurs ennemis. Mais elle n’aura lieu qu’après une période d’épreuve sévère pour le peuple (Luc 21:28).
Cependant au milieu de ces chapitres d’Ésaïe qui parlent de rédemption future, nous trouvons une extraordinaire prophétie sur une rédemption de nature plus profonde. L’Éternel avait déclaré : «Vous vous êtes vendus pour rien, et vous serez rachetés sans argent» (És. 52:3). Alors est présenté le bienheureux Serviteur de l’Éternel qui souffre et meurt pour le peuple et dont l’âme est une offrande pour le péché. «Le Rédempteur viendra à Sion et vers ceux qui... reviennent de leur rébellion» (És. 59:20), mais cela ne se réalisera que lorsqu’il les aura d’abord rachetés sans argent comme fruit du travail de son âme. En effet, la rédemption en puissance est basée sur l’amour de la croix. Cela était déjà visible dans l’offrande de l’agneau pascal précédant la délivrance de l’Égypte (Ex. 12 ; voir aussi 1 Pierre 1:18-20). Ces différents aspects de la rédemption sont développés dans le Nouveau Testament.
3. 3.3 Le fondement de la rédemption
L’homme est esclave du péché, il est «vendu au péché» (Rom. 7:14 ; voir aussi Jean 8:34). C’est le point fondamental qui nécessite sa rédemption.
Si le début de l’épître aux Romains parle surtout de notre condamnation devant Dieu, il contient aussi la pensée de notre esclavage au péché quand l’apôtre dit que les juifs comme les Grecs sont «sous le péché» (Rom. 3:9). Être sous le péché signifie lui être asservi, être sous son pouvoir. Plus loin, la rédemption est mentionnée en liaison avec la justification : «justifiés ... par la rédemption qui est dans le Christ Jésus» (Rom. 3:24). En effet, une seule oeuvre est à la base de toutes nos bénédictions.
Christ a porté le châtiment de nos péchés, la colère de Dieu est épuisée à leur égard, nous sommes donc justifiés. D’un autre côté, Christ a donné sa vie en rançon pour nous (Matt. 20:28 ; voir aussi 1 Tim. 2:6), il a payé pour nos péchés, nous sommes donc ses rachetés.
Pour nos péchés, nous aurions dû payer de notre vie, mais Christ a donné la sienne à notre place. Étant sans péché, il n’avait pas à passer par la mort, mais il pouvait mourir pour d’autres qui étaient pécheurs, c’est-à-dire donner sa vie comme une rançon pour eux. C’est «la rédemption par son sang» (Éph. 1:7), le fondement de toutes les délivrances du croyant. Elle concerne à la fois notre rachat de la triste dette de nos péchés (Tite 2:14) et notre libération de l’assujettissement au péché, c’est-à-dire à la force de mal qui habite en nous (Rom. 8:2-3).
4. 3.4 La libération de la loi et du monde
L’oeuvre rédemptrice de Christ est également présentée dans l’épître aux Galates : «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi» (Gal. 3:13). Il y avait une malédiction prononcée contre celui qui ne pratiquait pas la loi. Christ nous a rachetés de cette malédiction en payant à notre place. Alors qu’il avait seul accompli la loi, il s’est laissé clouer à la croix, devenant «malédiction pour nous» (Gal. 3:13).
Pourtant il nous fallait encore autre chose. Non seulement nous gisions sous la malédiction, mais, de plus, la loi nous tenait dans la servitude. En tant que juif, l’apôtre dit : «nous étions asservis sous les éléments du monde» (Gal. 4:3). Pour les Galates non juifs, il emploie une expression semblable : les «faibles et misérables éléments auxquels vous voulez de nouveau être asservis» (Gal. 4:9). Les Juifs comme les hommes des nations étaient également sous la servitude des principes du monde. Les uns essayaient de respecter la loi de Dieu, les autres une religion idolâtre, mais tous étaient sous le même principe légal, principe entièrement du monde, qui consiste à acquérir par soi-même la faveur de Dieu. Christ nous a rachetés de ce joug légal en nous donnant gratuitement ce que nous ne méritions pas : la position de fils de Dieu (Gal. 4:5). Plus d’effort à faire, tout est grâce. Dans cette nouvelle position, la loi n’a plus de force sur nous car, associés à Christ, nous sommes morts à la loi (Gal. 2:19).
5. 3.5 La délivrance de l’emprise de Satan
Satan est le chef de ce monde. Pour lui, tous les moyens sont bons pour régner sur l’homme. Il utilise les obligations religieuses comme les obligations mondaines derrière lesquelles il se cache. Ne pas prendre, ne pas goûter, ne pas toucher (Col. 2:21), ou au contraire suivre le «train de ce monde» (Éph. 2:2, voir aussi Col. 2:8), toutes ces obligations ont en réalité une même source dans celui qui est l’usurpateur impitoyable. Pour mieux dominer, il s’appuie également sur le sentiment de peur qui habite le coeur de l’homme depuis la chute, en particulier cette crainte de la mort qui, pendant toute la vie, assujettit l’homme à la servitude (Héb. 2:15).
Mais Christ nous a délivrés de toutes ces formes d’esclavage en étant le vainqueur de toutes les forces adverses. Quand il était sur la terre, il guérissait «tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance» (Actes 10:38) et à la croix, il a triomphé publiquement de toutes les puissances spirituelles (Col. 2:15). De plus, il nous a délivrés de la crainte de la mort en rendant «impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable» (Héb. 2:14).
6. 3.6 La rédemption de nos corps — Rom. 8:23
La rédemption acquise par Christ a des résultats éternels (Héb. 9:12) qui ne sont visibles que par la foi. Quoique vaincu à la croix, Satan domine encore sur le monde et la création est toujours sous la «servitude de la corruption» (Rom. 8:21). Le croyant lui-même garde sur la terre son corps d’abaissement assujetti aux maladies et à la mort ; il soupire en attendant la délivrance finale.
Heureusement, Dieu en soit loué, l’oeuvre de Christ a des résultats complets : il y aura une rédemption finale, rédemption en puissance qui s’accomplira quand le Seigneur reviendra. Pour nous ce sera alors «l’adoption, la délivrance de notre corps» (Rom. 8:23). L’Esprit Saint nous a déjà scellés pour ce «jour de la rédemption» (Éph. 4:30) et il nous permet de l’anticiper par la foi (Éph. 1:14).
Toute la création profitera aussi de cette rédemption en puissance et jouira de «la liberté de la gloire des enfants de Dieu» (Rom. 8:21). Une libération générale sera publiée par toute la terre, réalisation glorieuse du type qu’était l’année du jubilé en Israël (Lév. 25).
Cette rédemption en puissance nous est présentée comme une liberté acquise par victoire puisqu’il est dit : «Je les rachèterai de la mort. Ô mort, où sont tes pestes ? Ô shéol, où est ta destruction ?» (Os. 13:14 ; voir aussi 1 Cor. 15:55). Dans cette heureuse journée, les corps de tous les saints seront libérés de l’étreinte de la mort, le dernier ennemi.
Tout ce que Christ a acheté par sa mort sera arraché à la domination de l’usurpateur ; ce sera alors la pleine «rédemption de la possession acquise» (Éph. 1:14).
7. 3.7 Le but de la rédemption
Aussi précieuse que soit la rédemption, elle n’est pas une fin en soi. Elle est plutôt un moyen pour que le Seigneur puisse achever en nous son propos d’amour.
Dieu voulait que les fils d’Israël soient sa nation particulière, un peuple de sacrificateurs pour le servir sur la terre qu’il leur avait donnée. Pour cela, il a dû les racheter hors d’Égypte afin que ce propos se réalise. Ils ne pouvaient pas le servir tant qu’ils étaient les esclaves du Pharaon.
En ce qui nous concerne, le but visé est d’un ordre plus élevé. Dieu désire que nous soyons des fils, devant lui parfaits en amour. La rédemption était nécessaire comme moyen pour atteindre ce but (Éph. 1:5-7 et Gal. 4:5). Elle était encore nécessaire afin que nous soyons «rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière» (Col. 1:12). Le Père cherche des adorateurs et nous sommes «une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ» (1 Pi. 2:5). Mais avant cela, il a d’abord fallu que nous soyons «rachetés de notre vaine conduite... par le sang précieux de Christ» (1 Pi. 1:18-19).
Dieu a de riches pensées en notre faveur, mais leur réalisation n’est possible que sur la base de la rédemption. Nous devons d’abord être rachetés de toute puissance ennemie pour que Dieu soit libre de réaliser ses sages conseils pour notre bien et à sa gloire.
8. 3.8 Question 1 : Rédemption future ou présente ?
Puisqu’il existe un aspect futur de la rédemption, est-il juste d’affirmer que nous sommes rachetés ? Ne devrions-nous pas plutôt dire que nous sommes en voie de l’être ?

L’Écriture affirme que «nous avons la rédemption par son sang» (Éph. 1:7 et Col. 1:14). Par conséquent, nous pouvons dire avec une pleine assurance que nous sommes rachetés. Notons cependant qu’il s’agit de la rédemption «par son sang», et sous cet aspect elle appartient au passé. La rédemption de nos corps est encore à venir.
Seulement, soyons sûrs que Dieu ne laissera jamais son oeuvre inachevée. Dieu ne racheta pas les enfants d’Israël par le moyen de l’agneau pascal, pour les oublier ensuite et les abandonner au pouvoir des oppresseurs égyptiens. Chacun, même le plus petit enfant, devait partir ; ni personne ni bien ne devait rester en arrière. De la même manière, Dieu achèvera son oeuvre en notre faveur. Tous ceux qui sont rachetés par le précieux sang de Christ, auront bientôt leurs corps transformés pour être semblables à celui du Seigneur. Tout n’est pas achevé, mais nous pouvons déjà nous réjouir d’être rachetés.
9. 3.9 Question 2 : Éph. 1:14 — Rédemption de la possession acquise
Comment faut-il comprendre l’expression d’Éphésiens 1:14 : «la rédemption de la possession acquise» ?

Il faut d’abord faire la distinction entre l’acquisition et la rédemption. On peut dire que la rédemption comprend l’acquisition alors que très souvent l’acquisition n’implique malheureusement pas la rédemption.
Les corps des croyants sont «achetés à prix» (1 Cor. 6:20). Mais les faux docteurs sont également achetés par le Maître qu’ils renient (2 Pi. 2:1). Christ a d’ailleurs acheté le monde pour le trésor que représentent les croyants (Matt. 13:44). Par sa mort, le Seigneur a obtenu un droit de possession sur tout, mais tous les hommes ne sont pas rachetés.
Cependant l’expression «la rédemption de la possession acquise» a un sens plus restreint. Il s’agit de la rédemption en puissance de ce que le Seigneur a acquis et qui se trouve au bénéfice de la rédemption par son sang. Ce que le Seigneur a acquis par sa mort doit être encore délivré avec puissance du pouvoir de toute force adverse.
Une illustration peut être trouvée dans le champ acheté par Jérémie (Jér. 32). Ce champ a été acquis alors qu’il était une désolation et livré aux Chaldéens. Il devait donc être libéré, restauré, c’est-à-dire faire l’objet d’une rédemption, avant d’être à nouveau cultivé par ceux que l’Éternel devait rétablir.
10. 3.10 Question 3 : Ruth : Rédemption et le livre de Ruth
Le livre de Ruth montre qu’en Israël, seuls certains parents avaient le droit de rachat. Cela a-t-il une signification pour nous ?

En Israël, acheter un champ était une transaction que chacun pouvait faire. Il n’en était pas ainsi pour le racheter quand il risquait de passer à une famille étrangère. Il fallait être parent pour avoir un droit quelconque de rachat et une priorité était accordée au plus proche parent.
D’une manière similaire, aucun ange ne peut racheter un seul homme. Aussi, le Seigneur Jésus ne devint pas un ange, mais un homme et fut ainsi notre parent rédempteur. Pour effectuer la rédemption, Dieu a pris un homme, «la semence d’Abraham» (Héb. 2:14-16). Combien est donc importante la parfaite humanité de notre Seigneur. Il a participé «au sang et à la chair» afin de nous racheter de la puissance du diable.
5. 4 Chapitre 4 — LA RÉCONCILIATION
Un enfant a-t-il fait une fugue ? Il est coupable, il a besoin de pardon. Éloigné du foyer paternel, est-il tombé en de mauvaises compagnies ? Il doit en être délivré, être racheté. Sous ces tristes influences, a-t-il pris en dégoût la maison paternelle ? Il faut le réconcilier.
De la même manière, si le pardon et la justification nous sont nécessaires à cause de notre culpabilité ainsi que la rédemption à cause de notre asservissement au péché, la réconciliation nous est indispensable parce que nous étions devenus ennemis de Dieu. Le péché nous avait éloignés de Lui et nous étions dans une complète indifférence à son égard, ou même en opposition ouverte. La réconciliation répond à ce triste état en nous ramenant dans la présence de Dieu, goûtant une paix parfaite et jouissant de son amour. C’est une des bénédictions les plus positives de l’évangile. Il faut attendre le Nouveau Testament pour qu’elle soit présentée, principalement dans quatre passages des écrits de l’apôtre Paul (Rom. 5 ; 2 Cor. 5 ; Col. 1 et Éph. 2).
1. 4.1 L’éloignement de Dieu
Pour comprendre la réconciliation, il est nécessaire de bien saisir d’abord tout le drame de l’éloignement de Dieu. En Colossiens 1:21, la réconciliation est effectivement mise en opposition avec le fait que nous étions «étrangers et ennemis quant à notre entendement». Le terme grec traduit ici par «étrangers» pourrait être également rendu par «éloignés» de Dieu. Dans l’épître aux Éphésiens, nous trouvons décrit le triste état de l’homme naturel qui est profondément séparé de Dieu : il est «étranger à la vie de Dieu» (Éph. 4:18 ; voir aussi Éph. 2:2, 3). Plusieurs notions se rapportent à cet état, par exemple la vanité, les ténèbres, l’ignorance, l’aveuglement, la volupté, l’impureté. Toutes ces choses sont exactement opposées à la vie selon Dieu, car en nous éloignant de Dieu, le péché nous a séparés de toutes les vertus qui viennent de Dieu. Dans cet état nos désirs ne se portent pas vers Dieu, nous ne désirons pas la lumière et la vie qu’apporte sa présence.
C’est dès la chute que cet éloignement se produisit. Le comportement d’Adam et d’Ève le montre clairement. Aussitôt que la voix de l’Éternel se fit entendre dans le jardin, ils se cachèrent, ne pouvant supporter sa présence. Entre Dieu et eux, ils avaient élevé une barrière qu’ils ne pouvaient franchir et que Dieu confirma par le moyen des chérubins et de l’épée pour garder le chemin de l’arbre de vie.
Cette barrière était d’ailleurs dans les deux sens : l’homme avait peur de Dieu et le Dieu saint ne pouvait plus supporter l’homme dans sa présence. C’est ainsi que le péché détruisit le plaisir que Dieu pouvait trouver dans sa plus belle créature. Les choses s’aggravèrent encore, car l’homme continua de montrer sa tendance au péché qui le plongea dans un état tout à fait insupportable. Alors «l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’en affligea dans son coeur» (Gen. 6:6). Avant la chute, l’homme, associé au reste de la création, avait été déclaré «très bon» ; maintenant Dieu ne pouvait le regarder qu’avec une profonde tristesse.
L’épître aux Romains nous expose la bien triste histoire de l’éloignement des hommes à l’égard de Dieu. D’abord «ils n’ont pas eu de sens moral pour garder la connaissance de Dieu», ensuite, l’ayant perdu, il n’y a eu «personne qui recherche Dieu» et enfin ils sont devenus positivement «ennemis» de Dieu (Rom. 1:28 ; 3:11 ; 5:10). Quel triste état ! L’homme ne veut absolument aucune relation avec Dieu, sa nature profonde est inimitié contre lui (Rom. 8:7) et il est prêt à se révolter ouvertement contre lui et contre le Seigneur Jésus (Ps. 2).
2. 4.2 Le besoin de réconciliation
La rupture était totale entre Dieu et l’homme pécheur. Comment rétablir la relation ? L’évangile répond : Par la réconciliation. Mais qui doit être réconcilié ? Assurément, c’est l’homme parce que sa volonté est opposée à Dieu. L’Écriture ne parle pas de réconcilier Dieu, car il est amour et ne change pas. Rien ne peut arrêter son dessein d’amour, pas même le péché de l’homme. Alors que nous haïssions Dieu, lui nous aimait toujours. Par contre, la relation était bien interrompue. Dieu avait caché sa face, le péché était un obstacle à la manifestation positive de son amour.
La réconciliation doit donc porter sur deux plans. D’abord il fallait une oeuvre divine pour ôter le péché et permettre à Dieu qui est saint de recevoir l’homme en justice. C’est le fondement de la réconciliation. Ensuite il est nécessaire que l’homme perdu se laisse réconcilier et qu’il reçoive une nouvelle nature tournée vers Dieu et capable de répondre à son amour.
3. 4.3 Le fondement de la réconciliation
Dieu a envoyé son Fils parmi les hommes dans un esprit de réconciliation : «Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes» (2 Cor. 5:19). Le Seigneur n’apportait pas le jugement, mais le pardon. Il n’a pas imputé la culpabilité, même quand celle-ci était manifeste. Il a dit à la femme adultère : «je ne te condamne pas» (Jean 8:11), et sur la croix il a prié pour ses meurtriers : «Père, pardonne-leur» (Luc 23:34). Dieu a fait tout ce qui était possible pour que l’homme revienne à Lui, mais cela n’a fait que mettre en évidence l’inimitié foncière de la race humaine. Dieu a envoyé son Fils bien-aimé pour proposer la paix, mais il a été rejeté et crucifié.
C’est alors que l’amour de Dieu, en fondant la réconciliation sur «la mort de son Fils» (Rom. 5:10) a triomphé. «Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui» (2 Cor. 5:21). Le péché étant jugé, plus rien d’odieux ne subsiste en nous devant Dieu. Il n’éprouve plus aucune tristesse à nous considérer, mais au contraire nous reçoit avec bonheur en Christ.
Dans l’épître aux Colossiens, il est précisé que nous avons été «réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort» (Col. 1:21-22 ; voir des expressions analogues en Rom. 7:4 ; Éph. 2:15 ; Héb. 10:10, 20). Notre changement de condition par rapport à Dieu s’est opéré dans le corps du Seigneur. Par son humanité, il a pu s’identifier sur la croix avec notre position, celle d’Adam déchu. En somme, il a porté notre éloignement et notre inimitié quant à Dieu, puis en a subi le jugement avant de reprendre sa vie en résurrection. Maintenant, toujours identifiés à lui, nous nous trouvons dans sa nouvelle position d’homme ressuscité. Si notre ancienne position était détestable pour Dieu, rien ne lui est plus agréable que notre nouvelle position, celle de Christ ressuscité des morts.
Tel est le côté de Dieu dans la réconciliation. C’est une oeuvre parfaite, absolue. C’est l’oeuvre qui introduit la nouvelle création (2 Cor. 5:17). Comme fruits de la réconciliation, nous nous tenons devant Dieu dans une condition de parfaite acceptation : «Il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé» (Éph. 1:6) ; L’acceptation de Christ est la mesure de la nôtre. Cette mesure se discerne dans ce titre significatif de «Bien-aimé».
4. 4.4 La réconciliation du croyant
Dieu a fait le nécessaire pour que notre réconciliation soit possible sur une base de sainteté. Maintenant, une oeuvre doit s’accomplir en chacun de nous puisque nous étions «étrangers et ennemis» dans toutes nos pensées envers Dieu. Il faut donc un changement fondamental dans nos dispositions. Notre coeur doit être tourné vers Dieu. C’est pour cela que l’évangile a été confié aux apôtres comme «la parole de la réconciliation». Ils accomplissaient leur service en qualité «d’ambassadeurs pour Christ», suppliant les hommes : «Soyez réconciliés avec Dieu !» (2 Cor. 5:19-20).
Notons bien qu’il ne s’agit pas de se réconcilier soi-même avec Dieu. Cela nous est tout à fait impossible. Il n’est pas dit : «Réconciliez-vous avec Dieu», mais «Soyez réconciliés». L’oeuvre de la réconciliation est accomplie, il suffit d’en être bénéficiaire en croyant l’évangile. Alors le ministère de la réconciliation devient efficace envers nous. II peut être dit : «Nous avons maintenant reçu la réconciliation» (Rom. 5:11). Nous sommes dans une nouvelle position et nos pensées à l’égard de Dieu sont entièrement modifiées. L’inimitié qui précédemment remplissait nos coeurs est ôtée et nous nous réjouissons en Dieu. II est notre sujet de joie et de gloire (Rom. 5:11).
Pour nous amener heureux dans sa présence, Dieu n’a pas amélioré notre état naturel. Il nous a donné une nouvelle nature semblable à la sienne en pureté et en amour. «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; et toutes sont du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ» (2 Cor. 5:17-18). Un jour nouveau s’est levé ; Dieu peut maintenant abaisser ses regards sur nous avec plaisir ; nous pouvons en retour élever les nôtres avec amour vers lui.
Non seulement nous nous trouvons justes devant Dieu — nous sommes justifiés — et libres pour le servir — nous sommes rachetés — mais nos coeurs sont rendus capables de l’aimer. Étant réconciliés, nous entrons pleinement dans les richesses de sa faveur. C’est l’introduction dans la bénédiction de l’ordre le plus élevé. C’est l’accomplissement de ses conseils d’amour qui n’ont jamais été modifiés, même par l’introduction du péché.
5. 4.5 La réconciliation de toutes choses
Au début de l’épître aux Colossiens, la Parole déploie en quelques mots l’excellence de la personne du Seigneur et l’étendue de son oeuvre : «en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter, et par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même» (Col. 1:19-20). La réconciliation envisagée ici a une très grande portée. Elle inclut certainement celle des croyants, mais elle est beaucoup plus large et ses résultats sont encore futurs.
La réconciliation de toutes choses concerne «les choses qui sont sur la terre» et celles «qui sont dans les cieux». Les «êtres infernaux» (Phil. 2:10) qui fléchiront les genoux au nom de Jésus, ne sont pas mentionnés. En effet, le moment vient où tout ce qui est mauvais sera rejeté dans le lieu du jugement éternel pour y être maintenu sous l’ardente indignation de Dieu, sans réconciliation possible. Par contre, toutes choses dans les cieux et sur la terre seront purifiées et réconciliées. Toutes choses ont été créées pour Christ (Col. 1:16) ; elles trouveront alors leur juste place par rapport à lui. Elles seront dans l’ordre voulu de Dieu, elles feront ses délices et se délecteront en lui.
Cette réconciliation est nécessaire partout où le péché a été introduit et a produit une souillure ou un désordre. Cela est manifeste sur la terre où tout est moralement désorganisé et plus généralement pollué, mais c’est également vrai dans certaines parties des cieux à cause de la chute d’êtres angéliques. Le sang de la croix de Christ, qui procure déjà la réconciliation aux croyants, est la base sur laquelle s’accomplira la réconciliation de toutes choses. Alors quelle gloire pour Christ, quels glorieux résultats de ses souffrances passées !
6. 4.6 Question : Rom. 11:15 — Réconciliation du monde
L’apôtre Paul explique que la réjection des juifs «est la réconciliation du monde» (Rom. 11:15). Que signifie cette expression ?

L’Apôtre expose les voies de Dieu envers Israël, en montrant comment ce peuple a été mis de côté pendant la période de la grâce pour que l’évangile puisse atteindre toutes les nations. Avant cette période, sous la loi, Dieu limitait ses rapports et sa faveur à Israël. Les nations restaient dans les ténèbres qu’elles avaient initialement choisies (Rom. 1:21). Elles étaient dans un état d’éloignement de Dieu, n’ayant plus de relations établies avec Lui.
À la suite de la venue de Christ et de son rejet par Israël, un grand changement se produisit ; Israël fut déchu de sa place comme peuple privilégié, et l’évangile de la grâce fut annoncé à tous les peuples : la réjection d’Israël a été la réconciliation du monde. Jusque là, Dieu s’occupait d’Israël et laissait les nations dans leur aveuglement. Maintenant tout est inversé : Dieu se tourne vers les nations, une relation est à nouveau possible sur une nouvelle base.
L’apôtre Paul déclare : «Le salut de Dieu a été envoyé aux nations ; et eux écouteront» (Actes 28:28). Cette réconciliation du monde est dispensationnelle c’est-à-dire qu’elle concerne les relations particulières avec Dieu à une époque donnée. Quand Dieu fit don de son Fils unique, il avait en vue le monde entier. Aussi, actuellement, le salut est pour tous les peuples sans distinction.
6. 5 Chapitre 5 — LE SALUT
«Que faut-il que je fasse pour être sauvé ?» (Actes 16:30). Question fondamentale pour l’homme qui comprend soudain qu’il est perdu. «Être sauvé», résume bien souvent tout ce dont une âme a besoin et, Dieu en soit béni, tout ce que l’évangile vient lui offrir. Le salut a une portée très large ; il implique tout à la fois le pardon, la justification, la rédemption et la réconciliation. C’est pour cela que la Parole de Dieu parle d’un «si grand salut» (Héb. 2:3). Cette expression réunit les différents aspects de la puissante intervention de Dieu en faveur de l’homme. Pour cette raison, elle a été choisie comme titre de ce livre.
Le Seigneur lui-même a commencé d’annoncer ce salut merveilleux, puis les disciples ont confirmé le message, Dieu lui-même rendant témoignage avec eux par les miracles variés du Saint Esprit (Héb. 2:3-4). L’évangile est ensuite parvenu jusqu’à nous, les nations, et l’apôtre Paul l’a appelé : «l’évangile de votre salut» (Éph. 1:13) ou encore «la parole de ce salut» (Actes 13:26).
1. 5.1 Le salut offert à ceux qui périssent :
«Seigneur, sauve-nous ! nous périssons» (Matt. 8:25). Ce cri de détresse des disciples dans la tempête montre bien que le salut répond à la perdition, comme cela est confirmé par plusieurs autres passages. En 1 Corinthiens 1:18, le contraste est fait entre «ceux qui périssent» et «nous qui obtenons le salut». Plus loin l’apôtre Paul divise les hommes entre «ceux qui sont sauvés» et «ceux qui périssent» (2 Cor. 2:15). Le message de l’évangile affirme également : «le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Luc 19:10).
En tant que coupables, nous avons besoin du pardon. Comme condamnés, il nous faut la justification. Esclaves, nous devons être rachetés. Ennemis, nous devons être réconciliés. Enfin si nous sommes perdus, en train de périr, nous avons besoin de salut.
Pourtant être perdu signifie tout à la fois être coupable, condamné, esclave et ennemi. Le salut répond à tous ces états d’une manière générale. Quand la Parole parle du salut, il ne s’agit pas d’un point particulier de doctrine mais d’une notion très large et d’une grande richesse. Ainsi nous verrons que le salut de Dieu est la délivrance de tout danger qui pourrait nous menacer dans le présent ou l’avenir.
Si Dieu nous sauve ainsi, c’est par amour, par pure grâce (Éph. 2:5), afin de nous introduire dans les bénédictions les plus positives. Cependant la plupart des passages qui parlent du salut le présentent en rapport avec ce dont nous avons été délivrés. Lorsqu’il est question de savoir vers quoi nous sommes conduits, l’Écriture emploie les termes «vocation» ou «appel». Dieu nous a sauvés d’un état fâcheux et nous a appelés pour un état bienheureux (voir 2 Tim. 1:9). Le salut est donc à mettre en liaison avec les périls qui nous menacent, plutôt que les bénédictions auxquelles il nous permet d’accéder.
2. 5.2 Le salut dans l’Ancien Testament
Le salut est mentionné très fréquemment dans l’histoire du peuple d’Israël. Il s’agit presque toujours d’un salut en rapport avec des ennemis ainsi que l’exprime Zacharie, le père de Jean le Baptiseur : «le Seigneur, le Dieu d’Israël,... a visité et sauvé son peuple et nous a suscité... une délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent» (Luc 1:68-71).
Dans l’Ancien Testament la révélation divine est encore partielle. Les relations avec Dieu concernaient avant tout les choses matérielles. Le péché était plutôt vu dans ses conséquences sur la terre, résultat du juste gouvernement de Dieu. Quand Israël péchait, l’Éternel le livrait en la main de ses ennemis ; quand Israël se repentait, il le sauvait en lui donnant la victoire (Néh. 9:27).
De la même manière, les maladies, les famines et les bêtes sauvages étaient envoyées en discipline pour Israël. Là aussi, l’Éternel était leur sauveur dès que leur condition morale le permettait.
Toutefois, dans les prophètes la notion de salut s’élève au-dessus du cadre légal d’Israël. Ésaïe annonce le Messie auquel l’Éternel dit : «je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre» (És. 49:6). C’est déjà le message de l’évangile. Si le salut a une portée très large, il est pourtant issu de la seule personne de Jésus Christ. Lui est ce salut de l’Éternel dont parle Ésaïe, «l’auteur du salut éternel» (Héb. 5:9), «le Sauveur du monde» (Jean 4:42), le salut de Dieu (Luc 2:30 et Actes 28:28 ; dans ces versets le terme salut signifie plutôt «ce qui sauve»).
3. 5.3 Le salut initial
Étant donné que le péché se trouve à la racine de tous les périls qui nous menacent, le Nouveau Testament, avec à-propos, commence par le salut relativement aux péchés. Dès le premier chapitre de Matthieu, il est parlé de Jésus comme de celui qui «sauvera son peuple de leurs péchés» (Matt. 1:21). Cela situe la question à un niveau bien plus élevé que celui de délivrances temporelles. En effet, il faut surtout considérer les conséquences éternelles du péché, à savoir le jugement que Dieu prononce sur chaque homme pécheur et le châtiment que doit lui infliger la colère du ciel. Nous sommes sauvés par rapport à cette colère.
Le salut dans son sens le plus profond est une dispense ou une délivrance de la colère de Dieu, quelle que soit la forme qu’elle prenne. «L’évangile... est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit... car la colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquité...» (Rom. 1:16, 18). Un peu plus loin, nous lisons que nous sommes «sauvés de la colère par lui» (Rom. 5:9) et «Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus Christ» (1 Thes. 5:9).
Le péché nous avait aussi plongés dans toutes sortes de misères, d’esclavages et d’inimitiés, mais le Seigneur nous a sauvés de tout cela. En effet «nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, haïssables, nous haïssant l’un l’autre. Mais... il nous sauva» (Tite 3:3-5).
Que l’on considère notre culpabilité devant Dieu le juge, ou l’état déplorable où nous avait conduit le péché, le salut que nous avons accepté en croyant est une chose passée et accomplie. Avec reconnaissance nous pouvons affirmer que nous sommes sauvés (voir par exemple 2 Tim. 1:9). Bien que ce soit déjà un grand privilège, le salut a une portée plus étendue encore.
4. 5.4 Le salut journalier
Nous sommes dans un monde plein de séductions. Au-dedans la chair veut agir, au-dehors le diable nous tend toutes sortes de pièges. Que de dangers entourent le croyant ! Nous avons besoin d’en être sauvés chaque jour, un salut pratiquement continuel. Heureusement, l’Écriture parle clairement de ce salut présent. Le Seigneur Jésus est vivant dans le ciel pour nous le communiquer en tant que Souverain Sacrificateur. «Il peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux» (Héb. 7:25).
Le salut présent que l’on peut appeler salut de la course chrétienne, concerne exclusivement les croyants. Bien qu’il soit fondé sur la mort de Christ, nous ne l’obtenons que grâce à son service sacerdotal dans le ciel où il est vivant et actif en notre faveur. Nous sommes «sauvés par sa vie» (Rom 5:10) et nous le serons jusqu’au bout de notre course parce que son service ne s’arrête pas et qu’il est sacrificateur pour l’éternité.
Afin de pouvoir jouir de ce salut pratique, nous bénéficions des instructions nécessaires dans la Parole de Dieu. L’apôtre Paul dit à Timothée : «les saintes lettres... peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus». Puis il ajoute que l’Écriture est «utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice» (2 Tim. 3:15-16 ; voir aussi 1 Tim. 4:16).
Ceci montre la part importante qu’a la Parole de Dieu dans notre salut quotidien. Elle nous rend sages, pondérés, nous fait éviter les pièges et surtout dirige nos regards sur le Seigneur.
Quand Paul écrivait ces paroles, il faisait allusion à l’Ancien Testament que Timothée connaissait depuis son enfance et qui abonde en effet en avertissements salutaires Il est à peine nécessaire d’ajouter que cela est également vrai pour le Nouveau Testament que certains d’entre nous ont le privilège de connaître dès leur jeune âge.
Pour notre salut quotidien, un dernier élément s’ajoute à l’intercession du Seigneur et à l’action de la Parole de Dieu. C’est la présence du Saint Esprit en nous. Le Seigneur l’a envoyé pour être avec nous jusqu’au bout de la course (Jean 14:17). Il nous permet de comprendre la Parole de Dieu et nous fait jouir du Seigneur dans la gloire.
5. 5.5 Le salut futur
Il nous reste à considérer un autre groupe de passages qui parlent du salut comme d’une chose que nous attendons (Héb. 9:28 ; Rom. 13:11). En effet, nous devons encore être sauvés de la colère de Dieu dans son sens terrestre, c’est-à-dire des jugements apocalyptiques. Nous avons aussi à être sauvés de la mort physique de notre corps. Tout cela c’est l’espérance chrétienne. Elle est comme un casque qui nous permet de redresser la tête malgré l’adversité (1 Thes. 5:8).
Notre espérance du salut se réalisera à la seconde venue de Christ. Pour le monde, il viendra comme un juge mais pour nous il n’en est pas ainsi : «Nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire» (Phil. 3:20-21). Bientôt il «apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent» (Héb. 9:28).
Ce salut futur est le dernier acte de délivrance accompli par le Seigneur en notre faveur. C’est comme le couronnement de sa miséricorde. Il ressuscitera ceux qui sont morts en lui et enlèvera les croyants vivants, avant que la grande tempête de la juste colère de Dieu ne se déchaîne sur la terre. Alors nous serons tous avec le Seigneur à l’abri du danger pour toujours. Notre salut sera absolument achevé.
6. 5.6 Question 1 : Phil. 2:12 — Travailler à son propre salut avec crainte et tremblement
L’apôtre Paul engageait les Philippiens à travailler à leur «propre salut avec crainte et tremblement» (Phil. 2:12). Com

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