Je commence par le père Charles de Foucauld qui sera bientôt béatifié.
Charles de Foucauld, l'ermite du Hoggar
PARIS (AFP) - Le moine français Charles de Foucauld, dont le Pape Jean Paul II a approuvé lundi la prochaine béatification, reste dans les mémoires comme l'ermite du Hoggar (Sahara algérien) qui voulait "voir Jésus en tout homme et agir en conséquence".
Rien ne prédestinait pourtant le vicomte Charles-Eugène de Foucauld à cette existence de reclus mystique qui mourra assassiné en 1916, seul dans le fortin qu'il a fait construire à Tamanrasset.
Né le 15 septembre 1858 à Strasbourg dans une famille fortunée, orphelin à six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, colonel de l'armée française. Le jeune homme choisit le métier des armes et fait Saint-Cyr. Il devient un officier noceur qui dilapidera la fortune que lui a léguée son grand-père à son décès.
L'officier de cavalerie finit par quitter l'armée pour entreprendre en 1883-84 un voyage de reconnaissance au Maroc. C'est le début d'une longue période d'explorations sur les pistes du Maghreb qu'il évoquera quelques années plus tard dans un livre, "Reconnaissance du Maroc" (1888), écrit en collaboration avec l'explorateur français Henri Duveyrier.
Charles de Foucauld, qui avait perdu la foi au cours de ses études, la redécouvre en 1886. Quatre ans plus tard, il entre à la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges (ordre monastique cistercien de la stricte observance), dans l'Ardèche.
Il séjourne à la Trappe d'Akbès, en Syrie, avant de quitter l'ordre régulier cistercien pour, explique-t-il, "suivre Notre-Seigneur dans son abjection et sa pauvreté". Ordonné prêtre en 1901, il veut renoncer à tout et ne vivre que pour Dieu.
En 1905, Charles de Foucauld, qui a étudié notamment l'arabe, le berbère, et l'hébreu, devient ermite missionnaire au Sahara, d'abord à Beni Abbès puis à Tamanrasset. Il s'installe parmi les campements des nomades de la région montagneuse du Hoggar, seul parmi les Touaregs.
Pauvre parmi les pauvres, le père de Foucauld s'emploie à soulager les misères des Touaregs qui l'apprécient et le surnomment "marabout". Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les Touaregs, notamment d'une grammaire et d'un dictionnaire français-touareg, touareg-français. Mais il s'intéresse aussi à la pharmacie, à l'agriculture, à la météorologie...
Dans son ermitage construit en argile rouge, celui qui a décidé d'offrir sa vie "pour la conversion des peuples du Sahara" consacre aussi de longues heures à la prière et à la méditation qui le conduiront à rédiger notamment des "Ecrits spirituels".
La mort le surprend le 1er décembre 1916. Fait prisonnier par des touaregs rebelles, il est tué d'un coup de feu.
