voici un texte que j'aimerai partager avec vous .
Comme chaque ramadhan, les gens accourent vers les mosquees pour les prieres de tarawi7 et tahajjoud (surtout dans cette derniere dizaine) pour apprecier la "belle recitation du qoran", faire une sorte de "communion" des croyants, a force d'invocations, de prosternations, etc...
Tout ceci le ventre plein, en goutant une "securite" toute relative, etc.... (inutile de revenir sur tous les hics de la situation,).
Ce que je voudrais denonce ici est relie a ce qui a deja ete pointe du doigt dans le passe mais en se cantonnant a la seule question du qoran et sa "glorification" (utilisons plutot le mot ta3dhiim en arabe)
S'il ne fait aucun doute que le ta3dhiim du qoran est sincere chez beaucoup de gens de la masse, ce ta3dhiim a perdu de son pouvoir dynamique de mise en action des principes du qoran.
Si le prophete, et a moindre egard (hierarchie de fadhl oblige) ses compagnons et les premieres generations de l'islam furent des qorans vivants qui marchent, force est de constater qu'on apprend le qoran aujourd'hui comme on apprend les langues dites mortes comme le latin.
Le tajwid est devenu une visee artistique en soit, avec son lot de riyaa, soum'a, affreux.
Le tafssir est devenu une maniere de "grossir" son patrimoine "culturelle" pour rouler les mecaniques dans les discussions de salon autour d'un cafe ou d'un the, etc...
Mais de principes du qoran vivants et souverains sur terre, il n'y en a point.
Pire encore, la masse n'a meme pas conscience du manque et du scandale permanent dans lequel nous vivons.
Et encore plus grave, les quelques "jeunes hommes de la caverne" qui se decarcassent un peu partout dans le monde et donnent de leur sang, leur personne, leur vie, pour que le mot "din" prenne tout son sens, sont ceux qui sont le plus calomnies, traites en parias, amputes de l'appartenance a la masse (vider l'eau du poisson dans la terminologie imperialiste), avec des deferlements hysteriques de calomnies, mensonges, association de convenance avec les depeches mittonees par les medias et tout ceci chapeautes avec les "savants" du mal et rabbins de satan qu'on montre sur les teles, chaines satellitaires, avec appui des maisons de publications, etc...
Une hysterie a la hauteur du scandale permanent dans lequel nous vivons.
L'esclave jalouse toujours l'homme libre. Celui qui a laisse tombe les principes et ce qu'ils impliquent de maniere concrete jalousera - au plus profond de lui-meme - celui qui reste ferme sur les principes malgre les tempetes deferlantes d'accusations, de choubouhate, etc...
Ce n'est pas totalement conscient, il s'agit de reflexes psychiques.
Les libres rappellent aux esclaves leur situation et ces derniers les haissent car ils sont un rappel permanent de la minablerie de leur vie qui n'a aucun sens. Ils sont une conscience qui les hantent et leur rappelle leur defaillance et leur niveau.
Si les premiers font partie de la race des seigneurs et des chevaliers qui font l'histoire, font et defont les empires, lancent les civilisations, etc... les derniers font partie des gueux quelconques dont le niveau de reflexion et de sensibilite ne depassent pas celui de la panse.
Si les premiers ont ete combles de bassira, d'intelligence du coeur, de radars imaniques qui les orientent, de la stature des personnes exceptionnelles qui s'elevent au dessus de la mediocrite de leur epoque, les derniers en restent a une superficialite deconcertante a l'image de la misere de leur vie qui n'est guere differente de la vie des ruminants, sans gout, sans saveur, ni odeur.
Une religion releguee a un folklore, une elite qui souffre et combattue par les mots par ceux-la memes qui pretendent au "ta3dhiim" du qoran dans un folklore hypocrite qui fait mal au coeur de quiconque a encore une graine de conscience.
Les esclaves ne construisent pas de civilisation.... tel est le titre d'un bon article d'un magazine en langue arabe dont le public est generalement fait d'intellectuels arabophones militants de la cause islamique avec tout le spectre de methodologie qu'on peut imaginer.
L'auteur aborde cette question du rapport au qoran. Il explique comment le "ta3dhiim" du qoran en question est un faux ta3dhiim car le qoran dans ce contexte perd de son pouvoir comme char'ia et mode complet de vie pour devenir un simple objet du folklore qu'on subit aujourd'hui.
Il dit aussi que le taffsir se cantonne plus a la capacite a decortiquer les expressions sans pour autant insister sur le maqssoud et sa presence concrete a notre epoque. De meme que la grandeur de la pensee a ete abandonnee pour les eloges faites a l'apprentissage du texte et la capacite a enjoliver la voix qui le lit.
Il aborde l'aspect psychologique (chose qui m'a enormement rejoui etant donne mon intime conviction qu'en plus de l'appel a l'islam, il faut une psychoterapie de masse consecutive aux sequelles enormes du "rentre-dedans" brutal qu'ont fait les occidentaux dans le monde musulman depuis 2 siecles en allant chercher les individus jusqu'a dans leur moi, leur etre, pour les emietter, et mettre a la place des clones) et fait la remarque judicieuse que la surenchere au niveau de la "belle recitation", le tajwid, mais aussi le taffsir (en tant que science "morte" sans impact sur le quotidien), resulte d'une pathologie psychologique dans laquelle les versets sont recitees des milliers de fois (et sous toutes les coutures par divers "rossignols") et leur analyse est repetee autant de fois si ce n'est plus comme pour se substituer au fait que les principes enoncees ne sont pas appliques dans le concret.
Pour resume la chose: c'est une strategie de l'autruche evoluee. On noie le vacarme affreux de la realite par le bruit de la "belle" recitation et le foisonnement des analyses qui ressemblent alors aux explications de textes latins anciens.
Exit le djihad fi sabiliLehi pour asseoir et retablir la religion, venir en aide aux opprimes, recuperer les terres, etc...
Exit le don de soi, souffrir pour la verite, accepter les epreuves comme des examens ineluctables et y faire face avec tout ce qu'une 'aqida reelle (et non de folklore hypocrite) permet, etc....
Place au folklore hypocrite, a la politique de l'autruche, etc... dans une ruse satanique qui fait croire a la personne qu'elle est "bien dans le din" cependant qu'elle vit dans un scandale permanent.
Denis de Rougemont disait a ce sujet que "la plus belle ruse du diable, c'est de faire croire qu'il n'est pas present", sadaqa wa houwa kadhoub.
Pour clore cet amoncellement desordonne de "pensees", repetons nous cette verite criante: les esclaves ne contruisent pas de civilisation.
Traduit par Abu Dujana Salaheddin
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