Naissance de l'écriture a Sumer (vers 3500 av. J.C.)

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Eliaqim

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Naissance de l'écriture a Sumer (vers 3500 av. J.C.)

Ecrit le 12 oct.03, 16:18

Message par Eliaqim »

Naissance de l'écriture a Sumer (vers 3500 av. J.C.)

C'est en Mésopotamie (littéralement « le pays entre les fleuves »), quelque part en bordure du Tigre ou de l'Euphrate, que l'écriture est apparue pour la première fois. l'écriture n'existe que depuis 5500 ans...

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Elle naît à la croisée de deux pratiques :
Une pratique du dessin
s'appliquant à reproduire d'une manière schématisée les objets et les êtres de l'univers sumérien (épis, boeuf, chèvre, pain, roi...),

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Une pratique comptable
substituant aux objets à compter des petits
jetons en pierre ou en argile affectés d'une
valeur convenue.

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Lorsqu'on a imaginé de remplacer ces jetons, ou calculi, par les dessins de ce qu'ils représentaient, l'écriture est née, c'est-à-dire un système d'environ un millier de caractères clairement identifiables.Sa première fonction fut donc de faciliter l'enregistrement des transactions commerciales à une époque de grande prospérité économique (l'invention récente de la roue venait de dynamiser les échanges en Mésopotamie).

Il s'agissait primitivement d'une « écriture de choses ». On traçait sur de petites tablettes d'argile humide, au moyen d'un roseau taillé en pointe, des signes pictogrammes permettant d'identifier l'objet évoqué grâce à sa ressemblance avec ce qu'il désignait. Le scribe les tenait dans sa main, il écrivait en colonnes de haut en bas et de droite à gauche.

Cette écriture de choses devient progressivement une « écriture de mots », sous l'effet d'une évolution technique. En effet, la demande augmentant, le scribe se mit à utiliser des tablettes plus grandes qu'il fit reposer sur son avant-bras : il fut ainsi amené à faire pivoter les signes d'un quart de tour vers la gauche et à écrire horizontalement et de gauche à droite.

Image
Vocabulaire des arbres ,
Basse Mésopotamie, env.VIème siècle av. J.-C.
Paris Louvre


Les pictogrammes primitifs perdirent alors leur caractère réaliste et cette première abstraction favorisa sans doute l'utilisation phonétique du signe, substituant à l'écriture de mots, l'« écriture du son ». Cela permit de diminuer le nombre de caractères (près d'un millier au départ), le même signe pouvant servir à désigner plusieurs objets différents dotés de la même valeur phonétique :

ainsi, par exemple, le pictogramme de la flèche (ti)
servit-il à désigner aussi la vie (ti).

Dans une langue où de nombreux mots étaient monosyllabiques, les homophonies abondaient, rendant souvent difficile le choix du bon sens du mot, d'autant plus que le même signe pouvait, par extension, désigner des objets proches mais de prononciation différente.

Image
ainsi le signe de l'étoile (*) désignait aussi
le dieu (dingir) et par extension le ciel (an).


Ceci explique la nécessité qui s'imposa aux scribes d'inventer de nouveaux signes « classificatoires » pour aider à l'interprétation, mais aussi l'utilité de recourir, parallèlement à l'inscription des signes, à une transcription phonétique permettant de choisir le sens.

Ce pas de géant franchi, il n'a fallu que peu de siècles pour que l'écriture cunéiforme conquît toutes les capacités d'un système désormais propre à servir d'exacte doublure du parler, et à en matérialiser toutes les nuances.


Ref: http://classes.bnf.fr/dossitsm/mesopota.htm
1 Piere 3:15 Sanctifiez le Christ comme Seigneur dans vos coeurs, toujours prêts à présenter une défense devant tout homme qui vous demande la raison de l'espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et profond respect.

Eliaqim

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Ecrit le 12 oct.03, 16:26

Message par Eliaqim »

C'est à Sumer, semble-t-il, qu'est née l'écriture, première grande matrice encyclopédique permettant le stockage des informations et leur diffusion toujours plus vaste.

Pratiquée dans tout l'Orient durant trois millénaires avant JC, l'écriture cunéiforme* a servi à transcrire de nombreuses langues : le sumérien, l'akkadien, l'assyrien, le babylonien, l'araméen, le hittite et l'ourartéen notamment.

L'écriture cunéiforme a permis de transcrire rituels et hymnes religieux, formules divinatoires et aussi ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler « littérature », dont la célèbre épopée de Gilgamesh, dont on a retrouvé des fragments à Ninive, sur l'emplacement de l'ancienne bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal (669-627 av. J.-C.).

Exemple d'écriture cunéiforme

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Aussi longtemps que les Sumériens vécurent en paix avec les Akkadiens, en Mésopotamie (Sumériens au Sud, Akkadiens au Nord), l'écriture cunéiforme servit à transcrire le sumérien. Mais très vite les Akkadiens dominèrent l'ensemble de la Mésopotamie; et, à partir de l'an 2000 av. J.-C., l'akkadien devint l'unique langue parlée tandis que le sumérien jouait le rôle d'une langue sacrée (un peu comme le latin en Occident).


L'épopée du déchiffrement
Le déchiffrement de l'écriture cunéiforme fut l'occasion d'aventures innombrables.Le premier archéologue linguiste à s'y être risqué fut l'Allemand Carsten Niebuhr qui, au XVIIIe siècle, parcourut la Perse sous un déguisement destiné à le protéger des attaques des nomades. C'est lui qui, le premier, prit copie d'inscriptions à Persépolis.

Au siècle suivant, Rawlinson, un diplomate anglais, réalisa au péril de sa vie la copie d'autres inscriptions, gigantesques celles-là, gravées sur une très haute falaise des monts Zagros, le rocher de Behistun: il dut pour y parvenir se faire suspendre par des cordes aux saillies du rocher. Les inscriptions, toutes en écriture cunéiforme, étaient en trois langues : en vieux perse, en élamite et en babylonien. C'est grâce aux deux premières langues que le babylonien put être déchiffré. On s'aperçut alors qu'il renvoyait à une langue beaucoup plus ancienne, le sumérien, inconnu jusqu' alors.




Définitions :

Les caractères cunéiformes, sont ainsi appelés en raison de leur ressemblance avec des clous, du latin cuneus (les scribes, en effet, utilisaient l'extrémité d'un roseau taillé en biais et s'en servaient comme d'une sorte de tampon à imprimer ; le dessin obtenu ressemblait effectivement à un clou).
Le colophon était un espace réservé au scribe -ou au copiste- qui lui permettait de noter ses propres observations ou son identité.
Le terme calculi désigne des sortes de caillou de différentes tailles et formes selon la valeur qu'ils devaient indiquer. Il vient de calculus, "caillou" en latin qui a donné le mot français "calcul". Le même terme "calcul", désigne en médecine les concrétions calcaires, les petits "cailloux", que l'on trouve dans les reins et les voies urinaires.
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