pauline.px a écrit :Je suis évolutionniste mais pas dans le sens où le moteur seraient l’adaptation et la sélection naturelle.
Dès lors, je n’ai aucun souci pour étendre l’Évolution d’abord à l’inanimé qui démontre une belle tendance à l’organisation, et ensuite au néant dont on peut penser qu'il peut faire surgir un embryon de cosmos de ses entrailles.
Je ne suis pas sûr de comprendre...
Cette pression vers l’organisation, vers la structure, vers la vie peut très bien être naturelle au même titre que la force électrofaible.
De même que la force gravitationnelle est organisatrice et structurante, on peut imaginer une force cosmogonique de plus : la force d’évolution qui souffle et organise.
Il semble en effet approprié de parler de conjugaison de forces... Fascinant qu'il en soit ainsi plutôt qu'autrement...
Tant que l’on est en interne, le rasoir d’Ockham suggèrerait que l’on s’arrêtât là et que l’on ne s'encombre pas de notions abstraites et englobantes du genre de l’Absolu, ou du Grand Tout, ou du Un, qui semblent superfétatoires...
Je suis de tendance à explorer le réel selon ce que je suis. Tête chercheuse pour le loisir-plaisir de la recherche et de la découverte... Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux? J'ai appris à suivre mes mouvements intérieurs...
Si c’est intrinsèque, l’idée de « Nature » est suffisante et il suffit de croire que : « Il est dans la nature des choses que s’agrègent des isolats où l’organisation prévalera sur le chaos malgré le principe de thermodynamique. »
Incompréhensible et à la fois fascinant!
Mais cette grosse nature évolutive et orientée, quelles que soient les principes intrinsèques dont on la remplit, quels que soient les concepts globalisants dont elle se parerait, nous pose toujours la même question « Suis-je toute seule, nécessaire et auto-suffisante ? Ou au contraire, suis-je contingente à un Autre ? »
Sans exclure que cet Autre pourrait également tenir d'une dimension de soi à découvrir...
Pour Stephan Hawking le cosmos n’a pas d’origine car elle se perd quantiquement dans la confusion originelle de l’espace et du temps. Pour autant, cela n’élude pas la question : « le cosmos est-il nécessaire ou contingent ? »
Si l'on pose sa nécessité, il me semble que la question du sens se pose d'autant plus...
De même un cosmos éternel laisserait sa propre question en suspens : « Le cosmos éternel est-il second, au regard de la causalité ? »
Je ne crois pas personnellement à la transcendance...
Ou bien encore : dans un hyper collisionneur à hyper hautes énergies un petit plaisantin réussit à réitérer le Big Bang, juste pour voir si ses calculs sont exacts.
Comme vous le prévoyiez plus haut « Le cosmos donc apparaîtrait maintenant »
mais c’est à notre détriment…
Une nouvelle histoire commence et dans quelques autres milliards d’années dans un autre espace-temps, un autre petit plaisantin procédera à un nouvel accouchement.
Mais avant d’appuyer sur le bouton, il se dira peut-être « Il n'y a aucune raison que je sois le premier à faire ça ! » et alors il ne manquera pas de se demander, lui aussi, « Y a-t-il eu une première fois ? ou pas ?»
J'ai résolu la question de l'avant de l'avant par le non-né. Cela m'a satisfait.
pauline a écrit :2 ) Scientifiquement je peine à donner foi en l’actualité de l’infini. L’infiniment petit semble bloqué par la constante de Planck et l’infiniment grand par l’horizon de la relativité.
Je ne vois pas de mur, mais plutôt le sans-fond... Même le mur de Planck, pour moi, est un horizon au-delà duquel on ne peut voir...
Je ne vois donc pas de début non plus puisque la génération spontanée m'apparaît comme anti-scientifique. Il n'y a que cette idée d'absolu pour fonder ce qui est par soi, non-né...
Par conséquent, à mes yeux du moins :
Si un truc infini existe alors il est trop gros pour tenir dans la Nature.
Dans l'ouvert, je ne vois pas de limites...
Mais un truc infini est problématique puisqu’il n’est que ce truc, il est donc fini et défini, il n’est infini que d’un certain point de vue.
En tant qu'il est vrai que le concept n'est pas la chose, pour ainsi dire... Le physicien Nicolescu parle d'imaginaire informé. Je me demande s'il ne serait pas plus approprié de parler de psyché informée...
Alors on pourrait en profiter pour dire « eh bien non, il existe un truc qui est tous les trucs possibles ! » mais si tous les trucs possibles sont en nombre fini, cela ne marche toujours pas.
Alors, je reprends votre idée de fractale : tout se passe comme si pour éviter de reconnaître que la Nature se suffit à elle-même on entreprenait le dessin d’un truc qui est tous les trucs qui sont déjà tous les trucs qui sont déjà tous les trucs… et ce, indéfiniment pour ne gâcher en rien l’impression d’infini.
L'idée en tout cas me fait sourire...
L'abstraction de cette limite mathématique m'instille le venin du doute...
Dans le sens que vous doutez des mathématiques pour s'en saisir?
Ce qui m’ennuie dans l’Absolu ou dans l'Infini c’est précisément qu’ils ressemblent plus à une limite mathématique qu’au Tout Autre.
Je crois que l'œil de l'esprit voit plus loin que la limite mathématique...
Comme j’ai eu l’occasion de la dire ici, si on veut interrompre la chaîne de la causalité il faut poser que la Cause première est libre de toute détermination, autrement parfaitement LIBRE, et cet attribut de liberté n’est pas anodin.
J'aime bien...
Ce peut donc être un très beau HASARD ontologique, très beau mais assez difficile à dessiner.
Ce peut être aussi une VOLONTÉ (ou ce qui ressemble à une volonté - il faut se contenter de l'analogie). Ce peut être… je n’ai pas d’autres idées.
Je penche dans la même direction, et la question du sens m'interpelle très fort...
Je me demande aussi s'il n'y aurait pas en nous une instance plus à même de véritablement voir ce qui en est.
Cet Autre, peut-être...